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La politique de Macron favorable aux secteurs banquiers et financiers.

La politique de Macron favorable aux secteurs banquiers et financiers.

Pourquoi la présidence d’Emmanuel Macron a été plutôt favorable pour les secteurs banquier et financier ( papier du Monde)

Taxe sur les échanges en Bourse allégée, fiscalité douce pour les gros salaires de la finance… les grandes réformes et mesures mises en œuvre entre 2017 et 2022 sont largement à l’avantage des deux secteurs.A contexte exceptionnel, mesures exceptionnelles ? Avec le Brexit, la France a ouvert les bras aux banques et entreprises du secteur financier qui n’avaient plus intérêt à garder leur siège européen à Londres. …

Face à sa rivale allemande, Francfort, Paris s’est positionnée : « La finance n’est pas un ennemi », assurait en juin le ministre de l’économie, des finances et de la relance, Bruno Le Maire, lors du forum de Paris Europlace, qui fait la promotion de la capitale comme place financière, tandis qu’Emmanuel Macron inaugurait le nouveau siège européen du géant bancaire américain JPMorgan, près du musée du Louvre, au cœur de la capitale.

Le passage du chef de l’Etat par la banque Rothschild lui avait été reproché par ses opposants, qui craignaient une attitude trop conciliante envers les secteurs banquier et financier. Cinq ans après son élection, qu’en est-il ? Nous avons recensé les réformes et mesures les plus importantes initiées ou soutenues par l’exécutif.

2017, une taxe sur les échanges en Bourse allégée

C’est l’une des premières mesures prises par Emmanuel Macron : alléger la taxe sur les transactions réalisées en Bourse en exonérant toute la partie « intraday », c’est-à-dire les ventes et les achats engagés et dénoués au cours d’une seule et même journée.

Instaurée lors du mandat de François Hollande, la taxe française sur les transactions financières (TTF) consiste en un prélèvement de 0,3 % sur les ventes d’actions par des entreprises ayant une capitalisation boursière supérieure à 1 milliard d’euros et dont le siège social se situe en France ; elle comprenait, depuis 2016, l’intraday.

« Si la TTF fonctionne bien (…), la taxe intraday ne fonctionnera pas car il y a des difficultés techniques et nous serions le seul pays européen à l’appliquer au moment où nous sommes en train de faire revenir des emplois [de la finance] à Paris », a justifié M. Le Maire, lors du débat sur le projet de budget 2018.

Cette TTF rapporte aujourd’hui près de 1,7 milliard d’euros par an. Il n’existe pas de mesure exacte de ce que représente l’intraday dans les échanges, mais elle est estimée à 40 % du volume total des transactions. Le manque à gagner lié à l’abandon de cette taxation peut donc être estimé à plusieurs centaines de millions d’euros par an.

2018, une fiscalité douce pour les gros salaires de la finance
Plusieurs mesures d’allègement, fiscal et social, prises par l’exécutif ont eu un effet attractif sur les entreprises du secteur financier et bancaire.

Depuis 2018, les métiers très bien rémunérés, au premier rang desquels figurent ceux de la finance, bénéficient d’un allègement de la taxe sur les salaires : la quatrième tranche (20 %) a été supprimée pour les rémunérations annuelles supérieures à 150 000 euros, qui sont désormais taxées à 13 %. « Cette mesure peut s’interpréter comme un renforcement de l’attractivité de la place financière de Paris dans le contexte post-Brexit », soulignait le rapport d’information sur le budget de l’Assemblée nationale, présenté par le député du Parti radical de gauche (PRG) Joël Giraud. Le coût de sa suppression était estimé à 137 millions d’euros, selon un rapport sénatorial.

Autre avantage pour les banques : non seulement la rémunération variable d’un trader peut désormais être baissée sans crainte de se retrouver devant les prud’hommes, mais il devient également possible de l’exclure du calcul de l’indemnité de licenciement grâce à la loi Pacte. Se séparer d’un banquier expérimenté et bien payé ne coûtera plus si cher à son employeur.

Troisième mesure, séduisante tant pour l’employeur que pour l’employé, l’avantageuse dispense d’affiliation au régime de retraite. Cette autre disposition de la loi Pacte, entrée en vigueur en 2019, est accordée pour trois ans, renouvelable une fois. Elle concerne les impatriés – c’est-à-dire les salariés expatriés dans le cadre de leur parcours professionnel et rentrés dans leur pays d’origine –, comme l’extension des conditions de l’exonération de la rémunération liée à cette impatriation (les indemnités ou compléments de salaire liés au fait de venir travailler en France).

Les employés de la finance ne sont pas les seuls concernés par ces mesures, mais elles leur profitent tout particulièrement : la plupart des emplois délocalisés hors de Londres sont liés à ce secteur, où se concentrent de très hauts salaires pour lesquels la France souhaite redevenir compétitive, assume Bercy.

2020, la bataille pour protéger les banques européennes
En renforçant le poids de la finance dans l’économie pour faire de Paris une nouvelle City, l’exécutif prend toutefois le risque de s’exposer à une crise financière en raison du poids des mastodontes bancaires. En effet, la France a l’un des secteurs financiers les plus concentrés d’Europe : elle compte peu de banques mais celles-ci sont « systémiques », susceptibles de faire chavirer le système financier, entraînant de larges pans de l’économie « réelle » (services publics, entreprises, épargne des particuliers, etc.). C’est l’une des raisons pour laquelle M. Macron a pesé de tout son poids dans la négociation avec les autres chefs d’Etats européens pour qu’un filet de sécurité public soit offert aux banques.

« Notre volonté [est] de finaliser l’union bancaire, de mettre en place ce mécanisme commun de solidarité et de protection », déclarait déjà en 2018 le président de la République. De fait, la centaine de banques européennes jugées « systémiques » n’ont pas la garantie d’être sauvées par leur propre fonds commun. Ce dernier, imposé suite à la crise de 2009, n’a que des réserves limitées.

Résultat, les 27 ministres des finances de la zone euro ont décidé, fin 2020, que si le fonds des banques s’avérait insuffisant, le mécanisme européen de stabilité (MES) prendrait le relais en endossant le rôle de « prêteur en dernier recours » pour les établissements européens en détresse. Ce pompier du secteur bancaire, auparavant mobilisé pour aider des Etats (il détient la moitié de la dette grecque), pourra dès 2022, soit deux ans plus tôt que prévu initialement, lever des centaines de milliards d’euros en cas de besoin.

« Veut-on avoir un soutien public au secteur bancaire privé ? C’est à nouveau la question de la privation des profits et de la socialisation des pertes qui se pose, déplore Thierry Philipponnat, le directeur de la recherche et du plaidoyer de l’ONG Finance Watch. Un cercle vicieux existe entre les banques et les Etats, par lequel les banques financent les Etats [via la dette levée par les pays] et seront potentiellement sauvées par les Etats. »

2021, le détricotage souhaité des « ratios prudentiels » et des règles internationales
Depuis la crise financière de 2008, la réglementation bancaire s’est considérablement renforcée et oblige les banques à avoir davantage de capital dans leurs caisses par rapport à ce qu’elles risquent. Elles doivent mettre de côté une partie de l’argent apporté par les actionnaires ou les sociétaires des banques, ainsi que leurs profits pour consolider leur assise financière en cas de difficulté. C’est ce que l’on appelle les « ratios prudentiels » : le niveau de capital réellement détenu par la banque par rapport à ses engagements, prêts, etc. Contrariées de laisser « dormir » ce « coussin de sécurité », les banques reviennent régulièrement à la charge pour l’alléger, souvent avec succès.

En janvier 2020, des députés, notamment Les Républicains (LR) et La République en marche (LRM), soutenus par le gouvernement, ont présenté une résolution destinée à assouplir les contraintes pourtant décidées dans le cadre de l’accord international de Bâle III entre les superviseurs bancaires du monde entier.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Les députés font pression pour alléger la réglementation bancaire anti-crise
Ces engagements internationaux devant être transposés au niveau européen, la bataille se joue désormais à Bruxelles et à Strasbourg. La Commission européenne a proposé, en octobre 2021, que le durcissement des règles soit bien mis œuvre. Mais il n’est pas certain que cette option l’emporte. La position du Parlement et des Etats membres est désormais attendue, en premier lieu de la France, qui a pris la présidence du Conseil de l’Union européenne (UE) le 1er janvier. « C’est une grosse bataille. La France est contre un encadrement exigeant : elle fait tout ce qu’elle peut pour donner la parole au lobby bancaire », rapporte Thierry Philipponnat, qui suit de près ces négociations.

Emmanuel Macron est aussi favorable à un autre détricotage de ces règles internationales : il a proposé, à plusieurs reprises, que le contrôle des ratios prudentiels se fasse par la voie politique, >en l’occurrence les ministres des finances des Vingt-Sept, plutôt que par des régulateurs indépendants. « Cette proposition créerait de nouveaux risques de capture des instances décisionnaires par les banques », alerte la plate-forme française d’experts Changer la finance. Pointant le risque de conflits d’intérêts, ils rappellent la grande porosité entre la haute fonction publique et les instances dirigeantes des banques. Deux exemples récents l’illustrent pour ce quinquennat : Marie-Anne Barbat-Layani, passée en 2019 de la Fédération bancaire française (FBF) au secrétariat général de Bercy, alors qu’un an plus tard, Maya Atig faisait le chemin inverse, de la direction du Trésor à la tête de la FBF.

Finances–marchés financiers : cycle baissier ou krach

Finances–marchés financiers : cycle baissier ou krach ?

Un très gros coup de mou mercredi sur les marchés financiers qui confirme l’hypothèse dune baisse avec l’écroulement de la croissance et l’envolée de l’inflation. Finalement rien de surprenant, en effet on est passé brutalement de taux de croissance très élevée provenant essentiellement de la période post sanitaire a maintenant un risque de croissance zéro et même de récession.

2023 risque d’être catastrophique pour plusieurs raisons. Le risque de famine qui fait monter les prix et encourage l’inflation des matières premières industrielles ou non. La situation géopolitique particulièrement dangereuse et qui pèse aussi sur l’activité. Enfin un phénomène plus ancien de hausse qui a nourri en premier l’inflation. Le pire c’est effectivement cette perspective maintenant de stagflation voire de récession. Du coup, les marchés financiers plongent anticipent cette sombre perspective de 2023. Certains prévoient même un Krach . À tout le moins les marchés s’inscrivent dans un cycle baissier. Cela d’autant plus que les Banques centrales sont maintenant engagées dans un resserrement monétaire se caractérisant notamment par le relèvement des taux d’intérêt.

Les investisseurs anticipent de nouveaux tours de vis de la banque centrale américaine (Fed) au risque de provoquer une récession.

Peu de secteurs échappent à la correction en cours. Même les banques, qui profitent pourtant mécaniquement de la hausse des taux, dévissent sur des anticipations de dégradation de la conjoncture économique génératrice de faillites et de provisions dans les bilans bancaires. Pourtant, la BCE estime que la zone euro devrait échapper à une récession cette année. Mais pour l’année 2023 rien n’est écrit en dépit des déclarations du ministre des finances de la France qui déclare que le pic d’inflation a été atteint.

En réalité l’inflation va continuer tout au long de l’année 2023 car alimentée par les taux d’intérêt mais aussi par les superprofits d’ entreprises que ne justifie nullement la hausse des coûts.

Enfin on parle peu des conséquences de la politique monétaire accommodante qui a consisté à faire tourner la machine à billets (non équilibrée par de véritables actifs=. L’inflation est le moyens aujourd’hui de rétablir l’équilibre entre la masse monétaire et la richesse réelle. Une inflation qui pèse essentiellement sur les consommateurs.

Les banques sont aujourd’hui atteintes comme les consommateurs du fait de la dévalorisation d’une partie de leurs actifs. Le manque de confiance est générale un peu partout concernant l’économie un peu partout et particulièrement en France où 80 % de l’opinion condamnent la politique économique et sociale du gouvernement.

La période qui s’ouvre va sans doute provoquer une crise politique après le vote à l’arraché de la réforme des retraites, il pourrant s’y ajouter une panique en tout cas des craintes dans le domaine financier.

Marchés financiers : cycle baissier ou un krach

Marchés financiers : cycle baissier ou un krach

Un très gros coup de mou mercredi sur les marchés financiers qui confirme l’hypothèse dune baisse avec l’écroulement de la croissance et l’envolée de l’inflation. Finalement rien de surprenant, en effet on est passé brutalement de taux de croissance très élevée provenant essentiellement de la période post sanitaire a maintenant un risque de croissance zéro et même de récession.

2023 risque d’être catastrophique pour plusieurs raisons. Le risque de famine qui fait monter les prix et encourage l’inflation des matières premières industrielles ou non. La situation géopolitique particulièrement dangereuse et qui pèse aussi sur l’activité. Enfin un phénomène plus ancien de hausse qui a nourri en premier l’inflation. Le pire c’est effectivement cette perspective maintenant de stagflation voire de récession. Du coup, les marchés financiers plongent anticipent cette sombre perspective de 2023. Certains prévoient même un Krach . À tout le moins les marchés s’inscrivent dans un cycle baissier. Cela d’autant plus que les Banques centrales sont maintenant engagées dans un resserrement monétaire se caractérisant notamment par le relèvement des taux d’intérêt.

Les investisseurs anticipent de nouveaux tours de vis de la banque centrale américaine (Fed) au risque de provoquer une récession.

Peu de secteurs échappent à la correction en cours. Même les banques, qui profitent pourtant mécaniquement de la hausse des taux, dévissent sur des anticipations de dégradation de la conjoncture économique génératrice de faillites et de provisions dans les bilans bancaires. Pourtant, la BCE estime que la zone euro devrait échapper à une récession cette année. Mais pour l’année 2023 rien n’est écrit en dépit des déclarations du ministre des finances de la France qui déclare que le pic d’inflation a été atteint.

En réalité l’inflation va continuer tout au long de l’année 2023 car alimentée par les taux d’intérêt mais aussi par les superprofits d’ entreprises que ne justifie nullement la hausse des coûts.

Enfin on parle peu des conséquences de la politique monétaire accommodante qui a consisté à faire tourner la machine à billets (non équilibrée par de véritables actifs=. L’inflation est le moyens aujourd’hui de rétablir l’équilibre entre la masse monétaire et la richesse réelle. Une inflation qui pèse essentiellement sur les consommateurs.

Les banques sont aujourd’hui atteintes comme les consommateurs du fait de la dévalorisation d’une partie de leurs actifs. Le manque de confiance est générale un peu partout concernant l’économie un peu partout et particulièrement en France où 80 % de l’opinion condamnent la politique économique et sociale du gouvernement.

La période qui s’ouvre va sans doute provoquer une crise politique après le vote à l’arraché de la réforme des retraites, il pourrant s’y ajouter une panique en tout cas des craintes dans le domaine financier.

Marchés financiers-CAC 40 : grosse prise de bénéfices

Marchés financiers-CAC 40 : grosse prise de bénéfices

Comme c’était prévu après les records de début d’année, le marchés parisiens ont subi un revers cette semaine. L’indice CAC 40 a reculé de 1,78 % vendredi, sa plus forte baisse quotidienne depuis le 19 janvier.

Sur la semaine, il a cédé 2,18 %, sa pire performance hebdomadaire depuis mi-décembre, les marchés s’inquiétant de l’inflation plus élevée qu’attendu aux Etats-Unis. Le combat des banques centrales face à la hausse des prix semble loin d’être terminé.

Le CAC 40 a ainsi retrouvé son niveau du 10 février dernier. Ailleurs en Europe, le Dax allemand a perdu 1,72 % et le Footsie britannique a limité la casse, en recul de 0,37 %.

La publication de l’indicateur d’inflation aux Etats-Unis a jeté un froid sur le moral des investisseurs. Outre-Atlantique, l’inflation globale, de 5,4 %, et l’inflation sous-jacente, à 4,7 %, ont toutes les deux accéléré en janvier sur un an, alors qu’une baisse était attendue. Les chiffres de décembre ont aussi été revus à la hausse. La Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait alors opter pour une nouvelle hausse des taux pour freiner l’inflation.

Marchés financiers–après les records CAC 40 …..la chute ?

Marchés financiers–après les records CAC 40 …..la chute ?

rappel d’un article du 19 février

Un nouveau record pour le CAC 40 qui progresse ainsi de près de 14 % depuis le 1er janvier. En cause, sans doute les excellents résultats financiers de la plupart des grandes entreprises concernées. Des entreprises qui ont profité de la bonne croissance de 2022 mais aussi de la manne financière déversée sans compter par la Banque centrale européenne. Une bonne performance en attendant une grande prise de bénéfices ? Cela d’autant plus que les Banques centrales considèrent la hausse des marchés financiers comme excessive du fait en particulier de la persistance de l’inflation.

D’une certaine manière la Bourse de Paris fait un peu exception et sans doute sur une reprise alors que la plupart des experts envisage une croissance particulièrement modeste voir une récession pour certains pays. La problématique pour la Chine en particulier demeure entière car c’est elle qui pourrait éventuellement tirer vers le haut la croissance qui mollit partout dans le monde.

On peut aussi penser que certains gestionnaires avisés ne sont pas mécontents de ce nouveau pic atteint par le CAC qui pourrait être suivi d’ici quelques temps d’une forte prise de bénéfices avec une des dégringolades en dessous des 7000 points. Bref le jeu habituel des initiés contre les boursicoteurs amateurs.

En tout cas, une hausse qui veut sans doute ignorer le resserrement monétaire qui va continuer et qui veut peut-être d’ailleurs l’influencer. Pas sûr que cet optimisme des marchés financiers influence réellement les Banques centrales .

Dans un entretien accordé à La Tribune, Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) prévient que « la bataille contre l’inflation n’est pas encore gagnée. Il y a de bonnes nouvelles, mais les taux sont quand même à 5 % hors énergie et alimentation. On est très loin de la cible des 2 %. Certains pays, notamment les Etats-Unis, sont sur la voie de la désinflation, mais en Europe, ce n’est pas le cas ». Même aux Etats-Unis, quelques indicateurs ont (un peu) battu froid, comme une inflation supérieure aux prévisions en janvier et un marché de l’emploi toujours aussi solide. Bref, le message est clair : les marchés sont trop optimistes !

Marchés financiers–Nouveau record du CAC 40 …..Avant chute ?

Marchés financiers–Nouveau record du CAC 40 …..Avant chute ?


Un nouveau record pour le CAC 40 qui progresse ainsi de près de 14 % depuis le 1er janvier. En cause,sans doute les excellents résultats financiers de la plupart des grandes entreprises concernées. Des entreprises qui ont profité de la bonne croissance de 2022 mais aussi de la manne financière déversée sans compter par la Banque centrale européenne. Une bonne performance en attendant une grande prise de bénéfices ? Cela d’autant plus que les Banques centrales considèrent la hausse des marchés financiers comme excessive du fait en particulier de la persistance de l’inflation.

D’une certaine manière la Bourse de Paris fait un peu exception et sans doute sur une reprise alors que la plupart des experts envisage une croissance particulièrement modeste voir une récession pour certains pays. La problématique pour la Chine en particulier demeure entière car c’est elle qui pourrait éventuellement tirer vers le haut la croissance qui mollit partout dans le monde.

On peut aussi penser que certains gestionnaires avisés ne sont pas mécontents de ce nouveau pic atteint par le CAC qui pourrait être suivi d’ici quelques temps d’une forte prise de bénéfices avec une des dégringolades en dessous des 7000 points. Bref le jeu habituel des initiés contre les boursicoteurs amateurs.

En tout cas, une hausse qui veut sans doute ignorer le resserrement monétaire qui va continuer et qui veut peut-être d’ailleurs l’influencer. Pas sûr que cet optimisme des marchés financiers influence réellement les Banques centrales .

Dans un entretien accordé à La Tribune, Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) prévient que « la bataille contre l’inflation n’est pas encore gagnée. Il y a de bonnes nouvelles, mais les taux sont quand même à 5 % hors énergie et alimentation. On est très loin de la cible des 2 %. Certains pays, notamment les Etats-Unis, sont sur la voie de la désinflation, mais en Europe, ce n’est pas le cas ». Même aux Etats-Unis, quelques indicateurs ont (un peu) battu froid, comme une inflation supérieure aux prévisions en janvier et un marché de l’emploi toujours aussi solide. Bref, le message est clair : les marchés sont trop optimistes !

>Energies renouvelables : des risques financiers

Energies renouvelables : des risques financiers

La volatilité des marchés ou encore la hausse des coûts de développement a engendré une hausse de la prime de risque ces dernières années. Par Frédéric Blanc-Brude, EDHEC Business School; Laurence Monnier, EDHEC Business School et Leonard Lum, EDHEC Business School

Face à l’impérieuse nécessité de lutter contre le changement climatique et de mettre un terme à l’exploitation des énergies fossiles, les énergies renouvelables paraissent promises à un bel avenir. En croissance régulière depuis plusieurs années, elles ont représenté 19,1 % de la consommation finale brute d’énergie en France en 2020. Outre-Manche, 43 % de l’énergie consommée au Royaume-Uni provient désormais de sources renouvelables comme l’éolien, le solaire, ou encore l’hydroélectrique.

Dans ce contexte, l’investissement dans les valeurs du secteur des énergies renouvelables apparaît comme particulièrement attrayant. Une nette accélération des investissements dans les énergies renouvelables reste en effet essentielle pour soutenir la croissance économique, tout en assurant la transition vers un monde plus vert.
Selon l’Agence internationale de l’énergie, plus de 2 000 milliards de dollars d’investissements annuels dans l’électricité propre seront d’ailleurs nécessaires d’ici 2030 pour espérer atteindre la neutralité carbone.

La guerre en Ukraine a en outre mis en évidence les risques posés par la dépendance des États aux importations d’hydrocarbures. Dans ces conditions, les projets de développement des énergies renouvelables s’imposent comme un impératif aussi bien environnemental que politique.

Pour autant, nous soulignons dans une étude EDHECinfra que ce type d’investissement comporte un certain nombre de risques qui lui sont inhérents. Nos travaux ont porté sur le suivi de 20 ans de transition énergétique au Royaume-Uni, un exemple d’économie qui a réussi à s’éloigner du tout-charbon et à effectuer une transition rapide vers les énergies renouvelables, tout en s’appuyant sur des installations hydroélectriques et nucléaires limitées.

Comme dans la plupart des économies développées, la part croissante des énergies renouvelables intermittentes dans le mix énergétique a créé de nouveaux défis :
• une augmentation des coûts de développement ;
• une plus grande volatilité de production ;
• une volatilité accrue des prix du marché.

Ainsi, alors que les énergies renouvelables enregistrent des bénéfices records (une récente note de recherche de l’EDHECinfra a montré que le rendement des actifs liés aux énergies renouvelables européennes a atteint 16 % en 2020, contre 10 % en 2015), les risques que rencontrent les investisseurs augmentent également.
Et si l’intérêt de ces derniers reste fort, la prime de risque exigée par le marché dans les projets éoliens et solaires non cotés a recommencé à augmenter depuis le début de 2022, après avoir diminué pendant une décennie. Cette prime atteint maintenant 700 points de base pour les projets éoliens dans les économies les plus développées, d’après notre indicateur infraMetrics, fournisseur de données, contre un peu plus de 500 à la fin 2020.

La transition rapide vers une production d’énergies renouvelables intermittentes a donc des conséquences non négligeables sur les investisseurs.
Ces conséquences sont de plusieurs ordres : l’instabilité du système énergétique, tout d’abord, mais aussi l’augmentation de la valeur de la production de gaz qui reste l’une des principales sources d’énergie, une volatilité accrue des prix, et bien sûr un impact négatif sur les rendements attendus par les investisseurs.
Pour rééquilibrer les risques, la mise en place de mécanismes de stabilisation des prix pourrait avoir des conséquences positives, aussi bien pour les investisseurs que pour les consommateurs.

Pour ce qui est des investisseurs, il s’agit là d’une opportunité pour mieux penser et gérer les risques auxquels ils sont exposés. Une partie de ces risques peut être gérée par l’investissement vers les technologies qui semblent aujourd’hui les plus nécessaires, comme celles qui permettent d’augmenter des capacités de stockage. À ce jour, la majorité des nouveaux investissements sont en effet orientés vers la production d’énergie intermittente (comme l’éolien et le photovoltaïque). Or, les capacités de stockage peinent à se développer au même rythme, ce qui fragilise la chaîne d’approvisionnement.

Mais d’autres outils que la stratégie d’investissement sont également mobilisables. À cet égard, on peut citer la diversification. Par exemple : associer des investissements dans plusieurs types d’énergies renouvelables, comme les énergies éoliennes et solaires, ou dans plusieurs pays européens.
Les investisseurs peuvent aussi opter pour un recours à des stratégies de couverture comme le hedging (contrats d’assurance ou de garantie contre le risque). Les Power Purchase Agreement (PPAs) et les Contracts for difference (CfDs), des instruments financiers pensés pour limiter les risques de pertes, peuvent également être mobilisés.

Si les investisseurs disposent de levier pour maîtriser les risques auxquels ils s’exposent, une intervention publique forte reste nécessaire pour accélérer le développement des énergies renouvelables. Il s’agit d’abord de protéger les consommateurs de l’envolée des prix (+65,5 % pour l’électricité au Royaume-Uni sur la période de novembre 2021 à novembre 2022, +15 % en France à partir de janvier 2023 grâce au bouclier tarifaire).
Ainsi, la préservation des mécanismes de stabilisation des prix existants comme le bouclier tarifaire en France, les « contrats de différence », ou encore la fin du couplage des prix entre le gaz et l’électricité apparaît comme essentielle.

Ce type de mesure permettrait en effet de pallier les déficiences d’un marché qui se base de plus en plus sur la production d’énergies renouvelables, mais où le gaz reste, paradoxalement, la mesure de toute chose.
______
Par Frédéric Blanc-Brude, Directeur de l’EDHEC Infrastructure Institute, EDHEC Business School ; Laurence Monnier, Research Associate and member of the EDHECinfra Advisory Board, EDHEC Business School et Leonard Lum, Data analyst, EDHECinfra, EDHEC Business School
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Marchés financiers-Bourses: Des actions encore trop chères

Marchés financiers-Bourses: Des actions encore trop chères

Les bourses ont connu de belles envolées à l’occasion d’une distribution massive de liquidités monétaires par les banques centrales. La machine à billets a certes permis de gérer au mieux la crise sociale, sanitaire et économique mais une grande partie des fonds ont aussi alimenté t de façon artificielle les profits de nombreuses entreprises. Aujourd’hui c’est le retour au réel et le marché des actions se révèle dangereux car les prix sont encore excessifs au regard d’une crise économique qui contrairement à ce qu’affirment certains experts n’est pas temporaire mais va durer plusieurs années. Une crise caractérisée par le problème de l’énergie, de l’inflation, du pouvoir d’achat sans parler des questions géo politiques. En outre le relèvement progressif des taux d’intérêt par les banques centrales vont forcément réorienter les investissements vers les obligations.

Les intentions d’investissement en actions sont retombées à leur niveau de 2019, avant la pandémie : moins d’un Français sur cinq envisage d’acheter des titres dans l’année qui vient, contre 25 % fin 2021.

Compte tenu des risques, seul un Français sur quatre se dit intéressé par la Bourse, contre 29 % fin 2021, selon le baromètre annuel réalisé par Audirep pour l’Autorité des marchés financiers (AMF) auprès de 2.000 personnes âgées de 18 ans et plus.

Contrairement à la crise boursière liée au Covid, qui avait été perçue comme une excellente occasion d’investir par de nombreux Français, la chute des cours cette année a plutôt découragé les investisseurs hésitants à franchir le pas. Ils sont bien plus nombreux à penser que ce n’est pas le bon moment d’investir (34 %) qu’il y a un an (26 %). Reflet du pessimisme des épargnants français, près d’un répondant sur deux estime que « la crise économique va durer plusieurs années ».

RER en province : Une annonce sans moyens financiers !

RER en province : Une annonce sans moyens financiers !

OPINION. Les Sénateurs Hervé Maurey et Stéphane Sautarel, rapporteurs spéciaux de la commission des finances du Sénat en charge des crédits des transports terrestres et maritimes et auteurs en mars 2022 d’un rapport sur la situation financière du système ferroviaire français et de la SNCF, réagissent aux annonces du Président de la République relatives au développement du transport ferroviaire du quotidien de type RER dans dix métropoles françaises afin de favoriser la transition écologique.( la Tribune)

« Pour tenir notre ambition écologique, je veux qu’on se dote d’une grande ambition nationale : qu’il y ait dans dix grandes agglomérations, dix grandes métropoles françaises, un réseau de RER, de trains urbains (…) Là où il y a thromboses, où il y a trop de circulation, où les déplacements sont compliqués, on doit se doter d’une vraie stratégie de transports urbains et c’est un super objectif pour l’écologie, l’économie, la qualité de vie », a exposé ce dimanche le Président de la République dans une séquence postée sur YouTube.

Si nous ne pouvons tous que partager l’idée que le RER n’est pas que pour Paris, et que les grandes métropoles françaises, aujourd’hui congestionnées, doivent engager une démarche de décarbonation grâce à des RER métropolitains, nous ne pouvons ignorer que ces annonces s’inscrivent en totale opposition avec les actes du gouvernement depuis des mois, des années, malgré les semonces que nous lui avons adressées.

Tous les acteurs du secteur : Régions, Métropoles, Parlementaires, SNCF, Fédérations de transports et Associations d’usagers… tous ont découvert ce projet, ou plutôt ces annonces ! Alors même que par ailleurs SNCF Réseau est en panne de financement !

Si nous sommes favorables au développement des transports en commun, de tous les modes de transports, et pour tous les territoires, urbains comme ruraux, si nous ne pouvons que souscrire à un « new deal » ferroviaire pour notre pays, que nous avons même sollicité, nous ne pouvons accepter cette posture descendante et ces effets d’annonce déconnectés de toute réalité, qui font perdre à nos concitoyens toute confiance dans la parole publique.

De qui se moque-t-on ?

Alors que nous nous apprêtons à examiner cette fin de semaine au Sénat les budgets transports de la mission « Écologie, développement et mobilité durables » dans le cadre du PLF 2023, les faits, les moyens, sont bien loin de l’ambition affichée :
o investissements dans la régénération notoirement insuffisants : 1 milliard de plus par an a minima sont nécessaires pour seulement remettre à niveau et interrompre la trajectoire de dégradation du réseau,
o un contrat de performance de SNCF réseau que nous avons requalifié de contrat de « contre-performance » puisqu’il ne répond en rien aux enjeux ni de régénération, ni de modernisation, des travaux que le Gouvernement n’entend à ce jour pas achever d’ici 2050 dans l’hypothèse la plus optimiste,
• un renvoi au Conseil d’orientation des infrastructures (COI) dont on sait déjà qu’il ne peut répondre aux enjeux au regard du grand nombre de projets à financer (ferroviaires et routiers),
• un contexte d’inflation qui se traduit par des surcoûts de l’ordre de 500 millions d’euros pour SNCF réseau qui ne connaitrait donc, en fait, aucune hausse de ses moyens mais bien au contraire une baisse de sa capacité d’investissement,
• zéro euro pour la modernisation dans ce budget (comme dans le contrat) alors que les besoins pour la commande centralisée du réseau est de 15 milliards et que ceux pour l’ERTMS sont de 20 milliards.
Après l’annonce des nouvelles lignes LGV dans le sud et le sud-ouest, l’année dernière, toujours sans moyens et en contradiction avec les engagements du début du quinquennat de mettre fin aux investissements sur les lignes à grande vitesse pour se concentrer sur le transport du quotidien, cette nouvelle annonce sur les RER métropolitains (pour 10 métropoles, lesquelles ?), n’est ni concertée, ni financée une fois de plus. Pour le seul RER lyonnais par exemple, les besoins sont estimés à minima à 6 milliards d’euros.
Alors un peu de sérieux, nos concitoyens, sans parler de leurs représentants, nécessitent davantage de considération !
Oui nous avons besoin, enfin, d’investissements sur nos réseaux, faute de quoi non seulement nos lignes d’aménagement du territoire mais toutes nos lignes sous 10 ans, sur tous nos réseaux, vont être en panne.

Nous les avions estimés, comme le Président Farandou après nous, à environ 100 milliards d’euros. Ils sont avec le RER, encore bien supérieurs. Les besoins sont conséquents et nécessitent des engagements forts et concrets dans trois domaines :
• des crédits complémentaires, a minima 1milliard de plus par an, et désormais avec l’inflation, la nécessité d’avancer sur la modernisation et le financement des annonces nouvelles, sans doute plus du double,
• des capacités techniques à faire des travaux, puisque non seulement ceux-ci sont insuffisants, mais pire en 2022 l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (l’AFIT-France) n’est pas arrivée à les consommer,
• des études sérieuses, notamment sur le plan juridique, pour imaginer des montages innovants, du type de la Société du Grand paris (SGP) par exemple, permettant une débudgétisation, une pluriannualité, la remise en cause de notre système de péages, une mobilisation de crédits européens et de fonds verts, des moyens affectés, un partenariat public privé renforcé… avec un examen sérieux de la question de l’indépendance de SNCF Réseau pour bénéficier de moyens publics conséquents.
Mais tout cela ne se décide pas un dimanche soir à l’Élysée devant la chaine Youtube ! On ne peut se moquer ainsi des Français. Cela se construit avec le Parlement, avec les partenaires, pour répondre au double objectif que nous poursuivons :

• la décarbonation de la mobilité, et le maillage intermodal,
• le soutien au pouvoir d’achat par un vrai travail sur l’offre de mobilité pour tous, à des tarifs soutenables et lisibles pour chacun.

Marchés financiers : secousses en Europe ?

Marchés financiers : secousses en Europe ?

Les situations en Italie mais aussi en Grande-Bretagne inquiètent les marchés .

Signe de cette défiance, les taux des emprunts à dix ans italiens grimpaient de 0,21 point, à 4,54 %, vite rattrapés par ceux des obligations britanniques à 4,24 %, en hausse de 0,41 point sur la journée. L’homme malade de l’Europe ne serait-il pas celui qu’on pense?

Raison de ces tensions: le «mini» budget présenté vendredi par Kwasi Kwarteng, qui prévoit 45 milliards de livres de baisses d’impôts en plus de 150 milliards de mesures de soutien énergétique aux ménages et aux entreprises, financé par 70 milliards de livres d’emprunts supplémentaires l’an prochain

Côté italien on attend des précisions sur les 200 milliards de dépenses envisagées pour soutenir l’économie alors que la dette atteint déjà des niveaux stratosphériques.

Parallèlement, on constate une tendance baissière de l’activité économique surtout pour 2023

Fitch Ratings est plus pessimiste sur la conjoncture de l’économie mondiale. L’agence de notation a revu en baisse ses prévisions, en ne tablant plus désormais que sur une croissance du PIB mondial de 2,4% en 2022 (-0,5 point de pourcentage par rapport à l’anticipation de juin) et de seulement 1,7% en 2023 (-1 point de pourcentage).

Selon Fitch, l’économie de la zone euro se contractera de 0,1% en 2023 (-2,2 points de pourcentage depuis juin), du fait de l’impact de la crise du gaz naturel. L’agence prévoit désormais une croissance américaine de 1,7% en 2022 et de 0,5 % en 2023, révisée à la baisse de 1,2 et 1 point, respectivement. “La reprise de la Chine est limitée par les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 et par un effondrement prolongé de l’immobilier. Nous prévoyons désormais une croissance de 2,8% cette année et une reprise à 4,5 % l’année prochaine, soit des révisions à la baisse de 0,9 et 0,8 point respectivement”, souligne Fitch.

« Nous avons connu une sorte de tempête parfaite pour l’économie mondiale ces derniers mois, avec la crise du gaz en Europe, une forte accélération des hausses de taux d’intérêt et une aggravation du marasme immobilier en Chine », relève Brian Coulton, chef économiste chez Fitch, dont les prévisions reposent désormais sur l’hypothèse d’un arrêt “total ou quasi total de l’approvisionnement de l’Europe en gaz par les gazoducs russes”.

Sur le Vieux Continent, le Royaume-Uni et la zone euro, qui constituent la troisième économie mondiale, “sont prêts pour une récession plus tard cette année, avec la Banque d’Angleterre et la BCE affichant des prévisions pessimistes. La seule question est de savoir quelle sera son ampleur”, relève de son côté eToro, qui souligne que cette récession aura “des répercussions mondiales sur de nombreuses économies et entreprises” et “survient à un moment difficile, où la croissance américaine ralentit également et où la reprise chinoise est encore hésitante”.

On peut donc craindre de nouvelles turbulences pour la Bourse (CAC 40 , etc.) en Europe. L’économiste Patrick Artus redoute ainsi une poursuite du marché baissier sur les actions au cours des prochains trimestres.

Marchés financiers : plombés aussi par la hausse des taux

Marchés financiers  : plombés aussi par la hausse des taux

. La fin des politiques monétaires accommodantes, confirmée par le nouveau relèvement de taux de la BCE annoncé le 8 septembre, devrait continuer à peser sur les cours dans les prochains mois. Par Amaury Goguel, SKEMA Business School

 

Jeudi 8 septembre, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé une hausse de ses trois taux d’intérêt de 75 points de base, faisant passer son taux de refinancement au-dessus de 1 %. Il s’agit de la deuxième hausse depuis le début de l’année après avoir opéré son premier relèvement en 11 ans le 21 juillet dernier.

Cette hausse des taux directeurs renchérit le coût du refinancement pour les banques commerciales (BNP Paribas, Société générale, etc.), dissuadant ou renchérissant les crédits à la consommation ou à l’investissement. L’objectif de la BCE est donc là de ralentir une économie jugée en surchauffe, au risque de précipiter une récession. Si la BCE a décidé de frapper fort, c’est qu’elle s’attend en effet à une inflation de 8,1 % en 2022, contre 6,8 % en rythme annuel en juin dernier. Toujours selon le grand argentier européen, la hausse des prix ne devrait ralentir qu’à partir de 2023.

Cette annonce n’est pas une bonne nouvelle pour les marchés financiers qui, s’ils ont semblé plutôt insensibles aux crises de ces dernières années, connaîtront très probablement une année 2022 morose en raison du changement de cap amorcé dans la politique monétaire des banques centrales ces derniers mois.

Depuis la crise des subprimes en 2008, les marchés financiers semblaient très calmes, sorte de remake de la « great moderation » observée entre 1982-2007. L’inflation était inexistante, la volatilité moyenne faible et les mesures de soutien, qui se sont amplifiées pendant la crise du Covid-19, omniprésentes. Jusqu’à la fin d’année 2021, rien ne semblait pouvoir ébranler les marchés financiers. L’élection de Donald Trump aux États-Unis en 2016 n’avait pas créé de torpeur financière durable, ni les attentats à répétition, ni le Brexit (deux jours de baisse seulement), ni la crise sanitaire, etc.

Cependant, cette période de calme relatif touche aujourd’hui à sa fin. Depuis le début de l’année, les principaux indices dans le monde sont tous orientés à la baisse. Sur un an, le CAC 40 a perdu plus de 16 % de sa valeur, plus de 20 % pour le Dax en Allemagne, le Dow Jones 15 % et le Nasdaq plus de 27 % aux États-Unis. Des baisses qui n’avaient pas été observées depuis la période de stagflation des années 1970.

Dans le même temps, les obligations d’État ont également dans l’ensemble plongé, perdant par exemple presque 10 % de leur valeur aux États-Unis au premier semestre 2022, soit la pire performance depuis 1788, juste avant que George Washington ne devienne le premier président !

Il est rare que la performance des actions et des obligations converge conjointement à la baisse un même trimestre ou un semestre. Ce premier semestre 2022 fait donc exception. Cela a rendu très complexe allocation d’actifs puisque la plupart des classes d’actifs ont grandement souffert, y compris les nouveaux actifs digitaux comme le bitcoin qui a perdu près de la moitié de sa valeur ses six derniers mois.

Plus qu’aux crises de ces derniers mois, les marchés semblent avoir réagi aux hausses de taux décidées pas les banques centrales. Début 2022, le forte reprise économique post-Covid et la persistance de l’inflation sous l’effet des crises énergétiques et alimentaires liées au conflit en Ukraine les ont placées dos du mur, dans l’impossibilité de poursuivre leur politique monétaire accommodante avec des taux directeurs au plancher.

Au 25 juillet, la Réserve fédérale américaine (Fed) avait ainsi déjà révisé trois fois ses taux à la hausse depuis janvier, passant de 0,25 % à 1,75 %, tandis que la Bank of England (BoE) a enchaîné cinq hausses depuis mi-décembre, pour passer de 0 % à 1,25 %. Quant à la BCE, elle avait déjà frappé plus fort que prévu lors de son premier relèvement de juillet dernier avant de confirmer le cap lors de sa deuxième annonce du 8 septembre.

Au début de l’été, on pouvait donc s’attendre à une poursuite des baisses boursières sous le double effet de l’inflation généralisée dans la plupart des pays et son corollaire, les hausses induites des taux d’intérêt directeurs par les banques centrales. Or, aux États-Unis comme en Europe, les résultats d’entreprises du deuxième trimestre 2022 ont été historiquement hauts

Cette bonne nouvelle a constitué un fort moteur des cours au mois de juillet, dont la dynamique a été portée par des facteurs microéconomiques. Au niveau macroéconomique, les taux d’intérêt notamment immobiliers en Europe ont en outre baissé en juillet, en dépit de l’inflation, et la BCE n’a appliqué sa hausse des taux que plusieurs semaines après l’avoir annoncé, début juin. Cette conjonction étonnante d’évènements a pu également porter les cours boursiers sur le mois de juillet.

Au mois d’août, les index sont repartis à la baisse, sans toutefois invalider une dynamique assez positive sur l’ensemble de l’été. Les scénarios les plus noirs, avec les craintes sur l’énergie notamment cet hiver, semblent en effet désormais intégrés dans les prix de marché. Toute amélioration éventuelle de la situation énergétique ou inflationniste pourrait donc être accueillie avec des hausses des cours. En revanche, la politique monétaire et les hausses des taux encore à venir resteront un fort vent contraire.

En somme, la fin d’année a peu de chance d’être excellente et ne pourra donc sans doute pas effacer les pertes du premier semestre.

Certes, de nombreux signaux suggèrent que le pic d’inflation est passé aux États-Unis (baisse significative des coûts logistiques, du fret, etc.). Par ailleurs, les canaux de transmission de la politique monétaire traditionnelle mettent empiriquement entre six à neuf mois à se transmettre dans l’économie réelle. Les effets des hausses des taux directeurs du début d’année en Amérique du Nord ou encore au Royaume-Uni en matière de ralentissement de la hausse des prix devraient donc se concrétiser dans les prochains mois.

Mais les banques centrales affichent aujourd’hui leur volonté de poursuivre leurs politiques de relèvement des taux, comme l’a encore prouvé l’annonce de la BCE du 8 septembre. Ainsi, le président de la Fed, Jerome Powell, rappelait fin août, lors du meeting annuel des banquiers centraux à Jackson Hole aux États-Unis, que l’inflation, historiquement, ne s’est jamais tarie simplement à la suite de hausses ponctuelles des taux mais plutôt après une série de hausses successives et durables. Son discours avait d’ailleurs aussitôt entraîné les marchés financiers à la baisse.

En effet, la politique de relèvement des taux doit être mise en balance avec les risques de saper la croissance économique. Les alertes à la récession se multiplient aujourd’hui dans les grandes zones de l’économie mondiale avec notamment une consommation qui marque le pas après des mois de forte demande post-Covid. Une situation qui pèsera forcément sur les entreprises et les marchés.

_____

Par Amaury Goguel, Economist & Academic Dean of the MSc Financial Markets & Investments. Co-author of the book « Managing Country Risk in an Age of Globalization », SKEMA Business School

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Enjeux écologiques : Les convictions molles des financiers

Enjeux écologiques  : Les convictions molles des financiers 

Jean-François Sebastian directeur général France de SAS Institute, société de service informatique  critique, dans une tribune au « Monde », le scepticisme de certains acteurs de la finance vis-à-vis de l’investissement vert qu’il qualifie de « faute morale » et d’« erreur stratégique ».

 

Peut-on faire confiance aux entreprises pour mener le combat contre le dérèglement climatique ? Pour plusieurs élèves d’AgroParisTech, de Sciences Po ou de Polytechnique, la réponse est non. Un désaveu qui intervient dans un contexte où les convictions écologiques de nombreux dirigeants ont varié comme les cours de la Bourse. Notamment dans la finance.

En début d’année, le patron de Blackrock [Larry Fink] promouvait, dans le cadre de sa lettre annuelle, un capitalisme des parties prenantes et attendait des entreprises qu’elles jouent « un rôle dans la décarbonation de l’économie mondiale ». Cinq mois plus tard, changement radical de discours : « Ce n’est pas au secteur privé de jouer le rôle de la police de l’environnement. »

Même scepticisme de la part du désormais célèbre Stuart Kirk, ex-directeur des investissements responsables de HSBC : « On me dit de passer mon temps à examiner quelque chose qui va se produire dans vingt ou trente ans. C’est complètement disproportionné. » Si ces propos ont été abondamment commentés, ils n’ont pas suffisamment été décrits pour ce qu’ils sont : une faute morale doublée d’une erreur stratégique.

La finance joue un rôle unique dans la compétitivité et la richesse d’un pays. Elle gère les risques, l’allocation de l’épargne et une partie du développement. A cet effet, elle est indispensable à la transformation écologique des entreprises. En Europe, par exemple, la finance flèche prioritairement les investissements vers les activités soutenables pour permettre à l’Union européenne d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.

Mais quand certaines de ses incarnations les plus éminentes euphémisent l’urgence climatique et prennent leur distance par le verbe – dans un premier temps – avec des mesures qui visent à créer une finance durable, elles manquent à leurs devoirs et forgent une réalité parallèle dans laquelle le risque climatique n’est qu’une « possibilité ». Prenant ainsi le risque d’une déresponsabilisation de certaines de leurs parties prenantes.

Ces figures de la finance ressemblent à Wallace Hartley (1878-1912), le chef d’orchestre du Titanic, et à ses musiciens. Alors que le paquebot faisait naufrage après avoir heurté un iceberg, les instrumentistes ont continué de jouer jusqu’au bout créant, selon les historiens, un sentiment de sécurité qui a poussé les gens à ne pas quitter le navire à temps.

En promouvant le scepticisme, Fink, Kirk et les autres vont à contre-courant de l’histoire. Si le secteur de la finance reste dominé par les actifs traditionnels, sa déclinaison verte enregistre la plus forte croissance. Dans son rapport d’avril, l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) démontrait la surperformance des fonds à critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), sur l’année 2020.

Écologie : Les convictions molles des financiers

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Peut-on faire confiance aux entreprises pour mener le combat contre le dérèglement climatique ? Pour plusieurs élèves d’AgroParisTech, de Sciences Po ou de Polytechnique, la réponse est non. Un désaveu qui intervient dans un contexte où les convictions écologiques de nombreux dirigeants ont varié comme les cours de la Bourse. Notamment dans la finance.

En début d’année, le patron de Blackrock [Larry Fink] promouvait, dans le cadre de sa lettre annuelle, un capitalisme des parties prenantes et attendait des entreprises qu’elles jouent « un rôle dans la décarbonation de l’économie mondiale ». Cinq mois plus tard, changement radical de discours : « Ce n’est pas au secteur privé de jouer le rôle de la police de l’environnement. »

Même scepticisme de la part du désormais célèbre Stuart Kirk, ex-directeur des investissements responsables de HSBC : « On me dit de passer mon temps à examiner quelque chose qui va se produire dans vingt ou trente ans. C’est complètement disproportionné. » Si ces propos ont été abondamment commentés, ils n’ont pas suffisamment été décrits pour ce qu’ils sont : une faute morale doublée d’une erreur stratégique.

La finance joue un rôle unique dans la compétitivité et la richesse d’un pays. Elle gère les risques, l’allocation de l’épargne et une partie du développement. A cet effet, elle est indispensable à la transformation écologique des entreprises. En Europe, par exemple, la finance flèche prioritairement les investissements vers les activités soutenables pour permettre à l’Union européenne d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.

Mais quand certaines de ses incarnations les plus éminentes euphémisent l’urgence climatique et prennent leur distance par le verbe – dans un premier temps – avec des mesures qui visent à créer une finance durable, elles manquent à leurs devoirs et forgent une réalité parallèle dans laquelle le risque climatique n’est qu’une « possibilité ». Prenant ainsi le risque d’une déresponsabilisation de certaines de leurs parties prenantes.

Ces figures de la finance ressemblent à Wallace Hartley (1878-1912), le chef d’orchestre du Titanic, et à ses musiciens. Alors que le paquebot faisait naufrage après avoir heurté un iceberg, les instrumentistes ont continué de jouer jusqu’au bout créant, selon les historiens, un sentiment de sécurité qui a poussé les gens à ne pas quitter le navire à temps.

En promouvant le scepticisme, Fink, Kirk et les autres vont à contre-courant de l’histoire. Si le secteur de la finance reste dominé par les actifs traditionnels, sa déclinaison verte enregistre la plus forte croissance. Dans son rapport d’avril, l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) démontrait la surperformance des fonds à critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), sur l’année 2020.

Conseils financiers d’ influenceurs ou d’arnaqeurs ?

Conseils  financiers d’ influenceurs ou d’arnaqeurs ?

 

 

 

Parmi les nouveaux métiers à la mode, on trouve désormais un nombre incalculable d’influenceurs  qui jouent  sur leur image moderne pour inciter à vendre des produits souvent inutiles voire dangereux mais qui rapportent  gros à ceux qui en font la promotion. Ces derniers touchent d’ailleurs en général une commission sur les ventes réalisées. En général, les influenceurs  sont jeunes, beaux, riches et souvent  » cons » à la fois  Ils agissent à peu près dans tous les secteurs d’activité pour encourager les naïfs à des dépenses inutiles. Désormais, ils sévissent aussi dans le milieu financier en promettant par exemple de devenir très riches en quelques semaines ou quelques mois en particulier grâce à la spéculation sur les cryptos ( par parenthèse qui s’écroulent en ce moment).

 

« Je vais vous expliquer comment je suis devenu riche en quelques mois grâce au trading ». Il n’est pas rare de lire ou d’entendre ces discours prononcés par des influenceurs sur les réseaux sociaux . Robot-trading, cryptomonnaies et autres investissements faciles qui rapporteraient gros… Les profils qui promeuvent ces nouvelles pratiques financières – parfois trompeuses -, sur des posts et des vidéos sur Instagram, Snapchat, TikTok ou Twitter se sont multipliés avec le boom des cryptomonnaies lors de la crise sanitaire.

. L’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de régulation de la publicité professionnelle (ARPP) ont annoncé étendre leur partenariat pour se pencher sur la responsabilité des influenceurs financiers, avec une attention particulière sur les cryptomonnaies et la publicité autour de ces produits.

Ce projet spécifique sera mené courant 2022 et en 2023 et servira à « prôner les bonnes pratiques et créer des formations pour les influenceurs sur ce type de produits », explique l’AMF.

Placements financiers d’ influenceurs ou d’arnaqeurs ?

Placements financiers d’ influenceurs ou d’arnaqeurs ?

 

 

 

Parmi les nouveaux métiers à la mode on trouve désormais un nombre incalculable d’influenceurs  qui jouent  sur leur image moderne pour inciter à vendre des produits souvent inutiles voire dangereux mais qui rapportent  gros à ceux qui en font la promotion. Ces derniers touchent d’ailleurs en général une commission sur les ventes réalisées. En général, les influenceurs  sont jeunes, beaux, riches et souvent  » cons » à la fois  Ils agissent à peu près dans tous les secteurs d’activité pour encourager les naïfs à des dépenses inutiles. Désormais, ils sévissent aussi dans le milieu financier en promettant par exemple de devenir très riches en quelques semaines ou quelques mois en particulier grâce à la spéculation sur les cryptos ( par parenthèse qui s’écroulent en ce moment).

 

« Je vais vous expliquer comment je suis devenu riche en quelques mois grâce au trading ». Il n’est pas rare de lire ou d’entendre ces discours prononcés par des influenceurs sur les réseaux sociaux . Robot-trading, cryptomonnaies et autres investissements faciles qui rapporteraient gros… Les profils qui promeuvent ces nouvelles pratiques financières – parfois trompeuses -, sur des posts et des vidéos sur Instagram, Snapchat, TikTok ou Twitter se sont multipliés avec le boom des cryptomonnaies lors de la crise sanitaire.

. L’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de régulation de la publicité professionnelle (ARPP) ont annoncé étendre leur partenariat pour se pencher sur la responsabilité des influenceurs financiers, avec une attention particulière sur les cryptomonnaies et la publicité autour de ces produits.

Ce projet spécifique sera mené courant 2022 et en 2023 et servira à « prôner les bonnes pratiques et créer des formations pour les influenceurs sur ce type de produits », explique l’AMF.

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