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Dette: Pour une souveraineté financière

Dette: Pour une souveraineté financière

La détention de la dette publique et des actions des sociétés cotées par des investisseurs non-résidents, le déficit de la position extérieure nette de la France… sont de plus en plus utilisés comme des armes de compétition économique. Ne faut-il pas s’attaquer aux vrais problèmes pour une meilleure résilience financière ? Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière dans la Tribune.


Selon l’Insee, le 28 mars 2023, la dette publique d’après Maastricht s’est établie à 2 950 milliards d’euros à la fin de 2022 soit 111,6% du PIB. Le 14 avril 2023, la Banque de France confirme qu’en 2022, 49% de la dette publique est détenue par des non-résidents, en d’autres termes des investisseurs étrangers. Il est très difficile de savoir qui sont ces investisseurs étrangers, car l’État français émet des obligations auprès de banques privées chargées de distribuer les titres sur le marché international et la trace des titres est alors perdue. Pouvons-nous nous fâcher avec un de nos créanciers ? Ne faut-il pas ramener cette part à 14,3% comme le Japon ? Malgré le niveau de la dette japonaise (250% de son PIB), celle-ci n’expose pas le pays à un risque de défaut de paiement comme la France. Motif ? Elle est pour l’essentiel détenue par les Japonais eux-mêmes.

Avec des taux directeurs qui augmentent, l’endettement public devient un sujet très inquiétant. Les obligations du trésor sont cotées en bourse secondaire pendant leur durée de vie. La bourse permet d’acheter d’autres obligations françaises déjà en cours de vie ou de revendre d’autres avant leur échéance. C’est le prix de l’obligation qui va décider les acquéreurs. La valeur de l’obligation va fluctuer en fonction du niveau des taux d’intérêt en suivant l’offre et la demande. Si les taux montent, personne ne voudra acheter d’anciennes obligations et leur prix chutera. Autrement dit, si l’investisseur décide de vendre son obligation, il fait face à un risque de liquidité s’il ne trouve pas de contrepartie prête à la racheter.

Les porteurs de cette dette sont-ils contrôlables ? Un bulletin de la Banque de France de mai-juin 2023 donne l’évolution du flottant entre 2015-2021, c’est-à-dire la part de la dette qui s’échange effectivement sur les marchés. Cette évolution est passée de 51,1% à 34,8%. Le fait que près de 65% des obligations souveraines sont détenues par des investisseurs stables dont la BCE est-il vraiment rassurant pour résister aux mouvements brutaux du marché ?

Le flottant est calculé en soustrayant à l’encours total de la dette négociable les détentions étrangères d’institutions officielles comme une Banque centrale d’un pays devenu peut-être hostile, ainsi que les détentions de l’Eurosystème (BCE) qui détient 28% de la dette de la France. Pour lutter contre l’inflation, la BCE n’achète plus de titres publics, et sa garantie n’est pas illimitée. En tenant compte de l’évolution du flottant, 34,8% de la dette de la France soit 1 026,6 milliards n’est pas sous contrôle de l’État, à comparer à 2015 où cette somme était de 1 037,28 milliards (2 027,9 milliards*51,1%).

Qui contrôle le CAC 40 ?
« En 2021 les non-résidents détiennent davantage d’actions des sociétés françaises du CAC 40 », d’après le bulletin de la Banque de France du 13 octobre 2022. Les non-résidents détenaient fin 2021 40,5% de la capitalisation boursière totale des sociétés du CAC 40, et 12 des 35 sociétés du CAC 40 sont détenues majoritairement par les non-résidents. Treize sociétés du CAC 40 ont à leur tête un président ou un directeur général disposant d’un passeport non français, la gouvernance se mondialise, écrit le journal le Monde.

Une étude publiée par Euronext le mardi 7 mars 2023 arrive à identifier uniquement 61% des actionnaires du CAC 40. On trouve en premier les groupes familiaux avec 21,5% devant les gérants d’actifs avec 20,7% (le plus grand gérant d’actif étranger BlackRock détient 2,1%) et l’État français à 1,9%, etc. En 2022 les sociétés du CAC 40 ont réalisé 142 milliards d’euros de bénéfices cumulés, avec une distribution de dividendes de 67,5 milliards d’euros. En d’autres termes, les non-résidents ont reçu 27,38 milliards d’euros et l’État français a reçu 1,28 milliard d’euros de dividende et 10 milliards d’IS. « Alors que le Gouvernement cherche à trouver 12 à 18 milliards d’euros pour financer un système de retraites présenté comme au bord de la faillite en dépit de son excédent de 3,2 milliards d’euros à la fin de l’année 2022 et de 900 millions d’euros en 2021″, faut-il créer une contribution additionnelle sur les bénéfices exceptionnels des grandes entreprises ?

L’étude d’Euronext relève également que la part des actionnaires particuliers a encore baissé. C’est le résultat des rachats d’actions qui se sont élevés à 24,6 milliards d’euros en 2022. Les grandes entreprises du CAC 40, avec des profits gonflés, ont engagé de nouveaux rachats de leurs propres actions pour limiter le nombre des petits actionnaires et choyer les plus riches d’entre eux.

Qui contrôle le déficit de la position extérieure nette ?
À la situation de la dette publique et au paysage du CAC 40, on peut ajouter le déficit de la position extérieure nette c’est-à-dire la différence entre les actifs détenus par les Français à l’étranger et ceux détenus par les étrangers en France. Alors que le déficit commercial se dégrade de 78 milliards d’euros sur un an et atteint le niveau record de 164 milliards d’euros en 2022, la dernière situation connue de la position extérieure nette affichait fin 2021 une somme débitrice de 800 milliards d’euros, équivalant à 32,3% du PIB. Quant à la balance des paiements, le déficit des transactions courantes se creuse et atteint 53,5 milliards d’euros.

Tout montre aujourd’hui l’ampleur du désastre de la souveraineté financière de la France. Pourtant les Français ne vivent pas au-dessus de leurs moyens, ils travaillent beaucoup et épargnent beaucoup. Alors pourquoi avons-nous besoin de faire appel aux capitaux étrangers pour relancer l’industrie, la croissance et l’emploi ?

Pourquoi la BCE ne prête-t-elle pas aux États européens donc à la France via des établissements publics de crédit ? Ces mêmes établissements publics pourraient ensuite prêter à la France aux mêmes taux et rendre supportables les coûts de refinancement des dettes anciennes. De quoi soulager la France qui se retrouve étranglée par les coûts de refinancement payés via les banques commerciales. Du point de vue des Traités européens, « il n’existe aucune barrière juridique à un prêt de la BCE à un établissement public de crédit français ». C’est l’article 123-2 traité de Lisbonne.

Le plus important c’est de limiter purement et simplement l’endettement extérieur en faisant appel à l’épargne des Français et se débarrasser des agences de notations. C’est la création de fonds citoyens via des livrets d’épargnes réglementés. Un fonds citoyen ne crée pas de liquidités nouvelles, donc pas d’inflation par excès de création monétaire. Il permet de réduire la dette et le déficit public par une croissance forte due au multiplicateur budgétaire. Il permet de réduire les dépenses de l’État par l’augmentation des recettes fiscales et diminuer les prélèvements obligatoires. Il participe à la stabilité des prix et au redressement de la balance commerciale.

Depuis juin 2016, la BCE rachète des obligations de grandes entreprises pour les inciter à investir. Le volume de titres éligibles à ces rachats d’obligations corporate (CSPP) dans l’Eurogroupe est à 341,574 milliards d’euros à fin avril 2023. Le 23 mars 2023, le bilan carbone annuel de la BCE confirmait que les avoirs CSPP seraient orientés « vers les émetteurs présentant une meilleure performance climatique » et se poursuivrait à un rythme réduit.

Pour la France, le programme CSPP est destiné généralement aux sociétés du CAC 40. Avec le ruissellement public vers le CAC 40 venant de l’État sans critères stricts et sincères, les sociétés du CAC 40 continuent à effacer des emplois en France (16 000 emplois en moins en 2022 par rapport à 2019). En réalité, sans contrôle particulier et sans contreparties exigées, les aides publiques et le CSPP ont servi à financer directement des mastodontes. Le résultat est une distribution de dividendes plus importantes et des rachats d’actions massives.

Pour un bon équilibre et pour que la France retrouve sa souveraineté industrielle, les parts des bénéficiaires effectifs étrangers ne doivent pas dépasser 49% du capital d’une société du CAC 40.

Un fonds national de capital-investissement, destiné à prendre des participations au capital de sociétés cotées, devra être ouvert à tous les citoyens français, à titre facultatif, qui souhaitent faire fructifier leurs épargnes. Il sera obligatoire pour les sociétés cotées aux CAC 40 pour un pourcentage de 5% des montants de rémunération des actionnaires (environ 4,6 milliards d’euros en 2022).

Secteur immobilier: vers une crise économique , sociale et financière ?

Secteur immobilier: vers une crise économique , sociale et financière ?


La chute des La chute de 40 % des crédits de financement et la baisse des permis de construction de plus de 25 % sont sans doute le prélude à une grave crise dans l’immobilier ( 100 000 emplois seraient menacés). Témoin l’avertissement de la banque centrale européenne: « La capacité du marché de l’immobilier commercial à affecter les fonds immobiliers a été démontrée par les événements de stress observés hors de la zone euro », a noté la BCE, évoquant Blackstone et un certain nombre de fonds britanniques ayant dû faire face à des retraits massifs de leurs clients, notamment en raison de la baisse des prix.

Une baisse des prix qui devrait s’engager un peu partout y compris en France en raison de la chute des financements pour les acquéreurs potentiels. Dans Les Échos, Bercy indique être prêt à ouvrir les discussions pour assouplir les conditions qui limitent l’octroi d’un prêt immobilier. Depuis le 1er janvier 2022, le HCSF, présidé par Bruno Le Maire en tant que ministre de l’Économie, a en effet décidé que le taux d’effort des emprunteurs, soit le ratio de leurs charges d’emprunt sur le revenu, ne doit pas excéder 35 % et que la durée du crédit ne doit pas dépasser 25 ans

Mais depuis plusieurs mois, des acteurs du secteur immobilier demandent de revoir ces critères car nombre de ménages se retrouvent bloqués en raison de la hausse des taux d’intérêt. Après la réaction de Bercy, la Banque de France a tout de suite émis des réserves sur cet assouplissement. Pour mieux comprendre les enjeux derrière ce bras de fer, Guillaume Vuillemey, économiste spécialiste de la régulation des banques et des marchés financiers, explique la situation auprès du JDD.

« Les Echos » s’interrogent sur l’avenir de l’immobilier en notant qu’ entre la hausse du coût des matériaux de construction, le tarif élevé des terrains et le poids des nouvelles normes environnementales, les prix de vente des logements neufs ont atteint des niveaux prohibitifs pour de nombreux Français.

Les taux de crédit immobilier ne cessent de progresser pour atteindre aujourd’hui autour de 3 % et la hausse va continuer . Du coup la demande de financement s’écroule aussi de 40 % sur un an. En cause aussi le manque de capacité financière des candidats à l’acquisition en raison notamment de l’inflation qui pèse sur les niveaux de vie. Mécaniquement de toute façon les capacités d’emprunt des candidats à l’accession diminuent avec l’inflation .

.
Nécessairement l’offre et la demande vont se rééquilibrer du fait du tassement observé concernant les prêts. Ce rééquilibrage devrait se traduire par une baisse d’au moins 10 % pour de l’année afin de resolvabiliser les acheteurs potentiels

Selon les chiffres diffusés ce lundi par la Banque de France, la production de nouveaux crédits à l’habitat est tombée à 14,6 milliards d’euros en février, soit près de 40% de moins sur un an. Les taux continuent leur ascension à 2,52 % en moyenne en mars, selon les premières estimations.

Il faut ajouter au phénomène conjoncturel évoqué ci-dessus la question plus structurelle pour nombre de ménages moyens d’accéder désormais à la propriété des biens dont les prix entre 200 000 et 400 000 €. Un vrai problème économique mais aussi sociétal.

Perspectives immobilier: vers une crise économique , sociale et financière ?

Perspectives immobilier: vers une crise économique , sociale et financière ?


La chute des La chute de 40 % des crédits de financement et la baisse des permis de construction de plus de 25 % sont sans doute le prélude à une grave crise dans l’immobilier ( 100 000 emplois seraient menacés). Témoin l’avertissement de la banque centrale européenne: « La capacité du marché de l’immobilier commercial à affecter les fonds immobiliers a été démontrée par les événements de stress observés hors de la zone euro », a noté la BCE, évoquant Blackstone et un certain nombre de fonds britanniques ayant dû faire face à des retraits massifs de leurs clients, notamment en raison de la baisse des prix.

Une baisse des prix qui devrait s’engager un peu partout y compris en France en raison de la chute des financements pour les acquéreurs potentiels. Dans Les Échos, Bercy indique être prêt à ouvrir les discussions pour assouplir les conditions qui limitent l’octroi d’un prêt immobilier. Depuis le 1er janvier 2022, le HCSF, présidé par Bruno Le Maire en tant que ministre de l’Économie, a en effet décidé que le taux d’effort des emprunteurs, soit le ratio de leurs charges d’emprunt sur le revenu, ne doit pas excéder 35 % et que la durée du crédit ne doit pas dépasser 25 ans

Mais depuis plusieurs mois, des acteurs du secteur immobilier demandent de revoir ces critères car nombre de ménages se retrouvent bloqués en raison de la hausse des taux d’intérêt. Après la réaction de Bercy, la Banque de France a tout de suite émis des réserves sur cet assouplissement. Pour mieux comprendre les enjeux derrière ce bras de fer, Guillaume Vuillemey, économiste spécialiste de la régulation des banques et des marchés financiers, explique la situation auprès du JDD.

« Les Echos » s’interrogent sur l’avenir de l’immobilier en notant qu’ entre la hausse du coût des matériaux de construction, le tarif élevé des terrains et le poids des nouvelles normes environnementales, les prix de vente des logements neufs ont atteint des niveaux prohibitifs pour de nombreux Français.

Les taux de crédit immobilier ne cessent de progresser pour atteindre aujourd’hui autour de 3 % et la hausse va continuer . Du coup la demande de financement s’écroule aussi de 40 % sur un an. En cause aussi le manque de capacité financière des candidats à l’acquisition en raison notamment de l’inflation qui pèse sur les niveaux de vie. Mécaniquement de toute façon les capacités d’emprunt des candidats à l’accession diminuent avec l’inflation .

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Nécessairement l’offre et la demande vont se rééquilibrer du fait du tassement observé concernant les prêts. Ce rééquilibrage devrait se traduire par une baisse d’au moins 10 % pour de l’année afin de resolvabiliser les acheteurs potentiels

Selon les chiffres diffusés ce lundi par la Banque de France, la production de nouveaux crédits à l’habitat est tombée à 14,6 milliards d’euros en février, soit près de 40% de moins sur un an. Les taux continuent leur ascension à 2,52 % en moyenne en mars, selon les premières estimations.

Il faut ajouter au phénomène conjoncturel évoqué ci-dessus la question plus structurelle pour nombre de ménages moyens d’accéder désormais à la propriété des biens dont les prix entre 200 000 et 400 000 €. Un vrai problème économique mais aussi sociétal.

Secteur immobilier: vers une crise sociale et financière ?

Secteur immobilier: vers une crise sociale et financière ?


La chute des La chute de 40 % des crédits de financement et la baisse des permis de construction de plus de 25 % sont sans doute le prélude à une grave crise dans l’immobilier ( 100 000 emplois seraient menacés). Témoin l’avertissement de la banque centrale européenne: « La capacité du marché de l’immobilier commercial à affecter les fonds immobiliers a été démontrée par les événements de stress observés hors de la zone euro », a noté la BCE, évoquant Blackstone et un certain nombre de fonds britanniques ayant dû faire face à des retraits massifs de leurs clients, notamment en raison de la baisse des prix.

Une baisse des prix qui devrait s’engager un peu partout y compris en France en raison de la chute des financements pour les acquéreurs potentiels. Dans Les Échos, Bercy indique être prêt à ouvrir les discussions pour assouplir les conditions qui limitent l’octroi d’un prêt immobilier. Depuis le 1er janvier 2022, le HCSF, présidé par Bruno Le Maire en tant que ministre de l’Économie, a en effet décidé que le taux d’effort des emprunteurs, soit le ratio de leurs charges d’emprunt sur le revenu, ne doit pas excéder 35 % et que la durée du crédit ne doit pas dépasser 25 ans

Mais depuis plusieurs mois, des acteurs du secteur immobilier demandent de revoir ces critères car nombre de ménages se retrouvent bloqués en raison de la hausse des taux d’intérêt. Après la réaction de Bercy, la Banque de France a tout de suite émis des réserves sur cet assouplissement. Pour mieux comprendre les enjeux derrière ce bras de fer, Guillaume Vuillemey, économiste spécialiste de la régulation des banques et des marchés financiers, explique la situation auprès du JDD.

« Les Echos » s’interrogent sur l’avenir de l’immobilier en notant qu’ entre la hausse du coût des matériaux de construction, le tarif élevé des terrains et le poids des nouvelles normes environnementales, les prix de vente des logements neufs ont atteint des niveaux prohibitifs pour de nombreux Français.

Les taux de crédit immobilier ne cessent de progresser pour atteindre aujourd’hui autour de 3 % et la hausse va continuer . Du coup la demande de financement s’écroule aussi de 40 % sur un an. En cause aussi le manque de capacité financière des candidats à l’acquisition en raison notamment de l’inflation qui pèse sur les niveaux de vie. Mécaniquement de toute façon les capacités d’emprunt des candidats à l’accession diminuent avec l’inflation .

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Nécessairement l’offre et la demande vont se rééquilibrer du fait du tassement observé concernant les prêts. Ce rééquilibrage devrait se traduire par une baisse d’au moins 10 % pour de l’année afin de resolvabiliser les acheteurs potentiels

Selon les chiffres diffusés ce lundi par la Banque de France, la production de nouveaux crédits à l’habitat est tombée à 14,6 milliards d’euros en février, soit près de 40% de moins sur un an. Les taux continuent leur ascension à 2,52 % en moyenne en mars, selon les premières estimations.

Il faut ajouter au phénomène conjoncturel évoqué ci-dessus la question plus structurelle pour nombre de ménages moyens d’accéder désormais à la propriété des biens dont les prix entre 200 000 et 400 000 €. Un vrai problème économique mais aussi sociétal.

Secteur Immobilier: vers une crise financière ?

Immobilier: vers une crise financière ?


La chute des La chute de 40 % des crédits de financement est sans doute le prélude à une grave crise dans l’immobilier. Témoin l’avertissement de la banque centrale européenne: « La capacité du marché de l’immobilier commercial à affecter les fonds immobiliers a été démontrée par les événements de stress observés hors de la zone euro », a noté la BCE, évoquant Blackstone et un certain nombre de fonds britanniques ayant dû faire face à des retraits massifs de leurs clients, notamment en raison de la baisse des prix.

Une baisse des prix qui devrait s’engager un peu partout y compris en France en raison de la chute des financements pour les acquéreurs potentiels. Dans Les Échos, Bercy indique être prêt à ouvrir les discussions pour assouplir les conditions qui limitent l’octroi d’un prêt immobilier. Depuis le 1er janvier 2022, le HCSF, présidé par Bruno Le Maire en tant que ministre de l’Économie, a en effet décidé que le taux d’effort des emprunteurs, soit le ratio de leurs charges d’emprunt sur le revenu, ne doit pas excéder 35 % et que la durée du crédit ne doit pas dépasser 25 ans

Mais depuis plusieurs mois, des acteurs du secteur immobilier demandent de revoir ces critères car nombre de ménages se retrouvent bloqués en raison de la hausse des taux d’intérêt. Après la réaction de Bercy, la Banque de France a tout de suite émis des réserves sur cet assouplissement. Pour mieux comprendre les enjeux derrière ce bras de fer, Guillaume Vuillemey, économiste spécialiste de la régulation des banques et des marchés financiers, explique la situation auprès du JDD.

« Les Echos » s’interrogent sur l’avenir de l’immobilier en notant qu’ entre la hausse du coût des matériaux de construction, le tarif élevé des terrains et le poids des nouvelles normes environnementales, les prix de vente des logements neufs ont atteint des niveaux prohibitifs pour de nombreux Français.

Les taux de crédit immobilier ne cessent de progresser pour atteindre aujourd’hui autour de 3 % et la hausse va continuer . Du coup la demande de financement s’écroule aussi de 40 % sur un an. En cause aussi le manque de capacité financière des candidats à l’acquisition en raison notamment de l’inflation qui pèse sur les niveaux de vie. Mécaniquement de toute façon les capacités d’emprunt des candidats à l’accession diminuent avec l’inflation .

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Nécessairement l’offre et la demande vont se rééquilibrer du fait du tassement observé concernant les prêts. Ce rééquilibrage devrait se traduire par une baisse d’au moins 10 % pour de l’année afin de resolvabiliser les acheteurs potentiels

Selon les chiffres diffusés ce lundi par la Banque de France, la production de nouveaux crédits à l’habitat est tombée à 14,6 milliards d’euros en février, soit près de 40% de moins sur un an. Les taux continuent leur ascension à 2,52 % en moyenne en mars, selon les premières estimations.

Il faut ajouter au phénomène conjoncturel évoqué ci-dessus la question plus structurelle pour nombre de ménages moyens d’accéder désormais à la propriété des biens dont les prix entre 200 000 et 400 000 €. Un vrai problème économique mais aussi sociétal.

Immobilier: vers une crise financière ?

Immobilier: vers une crise financière ?


La chute des La chute de 40 % des crédits de financement est sans doute le prélude à une grave crise dans l’immobilier. Témoin l’avertissement de la banque centrale européenne« La capacité du marché de l’immobilier commercial à affecter les fonds immobiliers a été démontrée par les événements de stress observés hors de la zone euro », a noté la BCE, évoquant Blackstone et un certain nombre de fonds britanniques ayant dû faire face à des retraits massifs de leurs clients, notamment en raison de la baisse des prix.

Une baisse des prix qui devrait s’engager un peu partout y compris en France en raison de la chute des financements pour les acquéreurs potentiels. Dans Les Échos, Bercy indique être prêt à ouvrir les discussions pour assouplir les conditions qui limitent l’octroi d’un prêt immobilier. Depuis le 1er janvier 2022, le HCSF, présidé par Bruno Le Maire en tant que ministre de l’Économie, a en effet décidé que le taux d’effort des emprunteurs, soit le ratio de leurs charges d’emprunt sur le revenu, ne doit pas excéder 35 % et que la durée du crédit ne doit pas dépasser 25 ans

Mais depuis plusieurs mois, des acteurs du secteur immobilier demandent de revoir ces critères car nombre de ménages se retrouvent bloqués en raison de la hausse des taux d’intérêt. Après la réaction de Bercy, la Banque de France a tout de suite émis des réserves sur cet assouplissement. Pour mieux comprendre les enjeux derrière ce bras de fer, Guillaume Vuillemey, économiste spécialiste de la régulation des banques et des marchés financiers, explique la situation auprès du JDD.

« Les Echos » s’interrogent sur l’avenir de l’immobilier en notant qu’ entre la hausse du coût des matériaux de construction, le tarif élevé des terrains et le poids des nouvelles normes environnementales, les prix de vente des logements neufs ont atteint des niveaux prohibitifs pour de nombreux Français.

Les taux de crédit immobilier ne cessent de progresser pour atteindre aujourd’hui autour de 3 % et la hausse va continuer . Du coup la demande de financement s’écroule aussi de 40 % sur un an. En cause aussi le manque de capacité financière des candidats à l’acquisition en raison notamment de l’inflation qui pèse sur les niveaux de vie. Mécaniquement de toute façon les capacités d’emprunt des candidats à l’accession diminuent avec l’inflation .

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Nécessairement l’offre et la demande vont se rééquilibrer du fait du tassement observé concernant les prêts. Ce rééquilibrage devrait se traduire par une baisse d’au moins 10 % pour de l’année afin de resolvabiliser les acheteurs potentiels

Selon les chiffres diffusés ce lundi par la Banque de France, la production de nouveaux crédits à l’habitat est tombée à 14,6 milliards d’euros en février, soit près de 40% de moins sur un an. Les taux continuent leur ascension à 2,52 % en moyenne en mars, selon les premières estimations.

Il faut ajouter au phénomène conjoncturel évoqué ci-dessus la question plus structurelle pour nombre de ménages moyens d’accéder désormais à la propriété des biens dont les prix entre 200 000 et 400 000 €. Un vrai problème économique mais aussi sociétal.

Crise financière: pas de risque en France ???

Crise financière: pas de risque en France ???

par Erich Pichet ,professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School (the conversation)

« Contrairement aux cris d’orfraie des Cassandre, il est très peu probable que la faillite de SVB ait un impact sur les déposants français »

Une contribution pour expliquer le krach financier de la banque américaine SVB et qui se veut rassurante sur le système français. Le même discours que le ministre de l’économie…. sauf que le système financier est largement mondialisé NDLR, Que les banques centrales copient leur politique monétaire et que les bourses s’influencent mutuellement. Enfin que le dollar donne le ton partout dans de nombreux domaines financiers. Bref, une notation du type du « nuage de Tchernobyl » qui aurait contaminé toute l’Europe sauf la France !

Vendredi 10 mars, l’organisme fédéral de garantie des dépôts bancaires aux États-Unis, le Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) a mis sous tutelle la Silicon Valley Bank (SVB), deux jours à peine après l’annonce par le président de cette banque californienne de lever 2,5 milliards de dollars pour faire face à une crise de liquidités aussi soudaine qu’inattendue.

Fin 2022, la banque semblait pourtant solide avec 209 milliards de dollars d’actifs pour environ 175,4 milliards de dépôts. L’événement n’est pas anecdotique s’agissant de la première sauvegarde d’une banque américaine par la FDIC depuis octobre 2020 et de sa plus grosse opération depuis le sauvetage en 2008 de Washington Mutual, à l’époque la sixième banque américaine.

La prise de contrôle de la banque par le FDIC signifie que les actionnaires ont perdu la totalité de leurs investissements, le cours passant de près de 800 dollars à zéro pour une banque dont la capitalisation boursière culminait à 44 milliards fin 2021.

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Ce lundi 13 mars, la FDIC a réouvert les 17 agences de la banque en Californie et au Massachusetts. La veille, la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, avait annoncé, conjointement avec la Réserve fédérale (Fed) et la FDIC, après consultation avec le président américain Joe Biden, que les clients de la banque en faillite pourraient retirer l’intégralité de leurs dépôts (la garantie de la FDIC étant plafonnée à 250 000 dollars).

Peu connue du grand public, Silicon Valley Bank était pourtant la 16e banque américaine par le total de son bilan. Spécialisée dans le financement des start-up et des fonds de capital-investissement du secteur high-tech, son succès reposait sur sa capacité à accompagner la croissance de ces sociétés qui ont levé massivement des capitaux au cours des cinq dernières années.

Ainsi, ses dépôts ont quadruplé, passant de 44 milliards de dollars fin 2017 à 189 milliards fin 2021. Dans le même temps, l’encours de ses prêts passait de 23 à 66 milliards de dollars, permettant ainsi à la banque de placer 128 milliards de dollars dans des actifs sans risque de contrepartie comme des obligations hypothécaires ou des obligations de l’État américain.

Mais l’absence de risque de contrepartie ne signifie pas absence de risque sur les cours. Or, depuis le début 2022, confronté au réveil de l’inflation, la Fed a augmenté violemment ses taux de 0 à 4,5 %. Par contagion, ce relèvement a fait flamber le taux des obligations d’État à maturité de 10 ans de 1,5 % à près de 4 %. Nous avions mesuré dans un ouvrage réédité en 2022 que la sensibilité de ces obligations était d’environ 7 : cela signifie que toute hausse de 1 % des taux entraîne mécaniquement une baisse de leur cours de 7 %.

Confrontés aux remous de la high-tech au cours de l’année 2022, les clients de la banque ont retiré progressivement leurs dépôts la contraignant à vendre ses actifs à perte puisque le portefeuille obligataire de la banque affichait une moins-value latente de 17 milliards de dollars fin 2022 (dont une perte réalisée de 1,8 milliard d’euros sur une vente de 21 milliards). Fin 2022 il lui restait encore un portefeuille d’obligations acheté 91 milliards de dollars, qu’elle avait prévu de conserver jusqu’à leur échéance, mais dont la valeur de marché était tombée à 76 milliards.

La crise s’est noué le mercredi 8 mars, lorsque Silvergate, une banque spécialisée dans les cryptodevises a annoncé sa liquidation amiable. La faillite, fin 2022, de la deuxième plate-forme mondiale d’échange de cryptomonnaies, FTX, laissait déjà présager un risque de contagion de la crise du monde des cryptodevises à celui des banques.

Pour ne rien arranger, le président de la FDIC Martin Gruenberg avait expliqué, le lundi 6 mars, que les pertes latentes des établissements du pays sur les actions et les obligations étaient, fin 2022, de 620 milliards de dollars contre seulement 8 milliards de dollars un an plus tôt. Il précisait toutefois que ce montant restait très inférieur aux capitaux propres de l’ensemble du système bancaire américain (2 200 milliards).

Dans cet environnement anxiogène, le signal de la panique bancaire (« bank run ») a été donné par Peter Thiel, fondateur de Paypal et détenteur du Founders Fund, un véhicule d’investissement, qui a conseillé de retirer sans délai les fonds de la banque. Le vent de panique chez les déposants s’est donc immédiatement traduit par des demandes de retraits massifs jeudi 8 mars et vendredi 9 mars portant sur 42 milliards de dollars de dépôts soit 25 % de l’ensemble des dépôts, contraignant la banque à jeter l’éponge.

Selon le principe bien connu du flight to quality (« fuite vers la qualité », vers les produits les plus sûrs) en période de tension, l’aversion au risque a d’abord bénéficié aux obligations d’État, considérées sans risque. Leurs cours ont immédiatement bondi du fait de la forte demande, entrainant mécaniquement une baisse du rendement des bons du Trésor américains à 10 ans à 3,72 % contre 3,90 % la veille.

Si l’ensemble du secteur bancaire américain a accusé le coup à Wall Street, l’onde de choc a surtout affecté des banques de taille moyenne comme First Republic (-31,19 %), 14e établissement américain dont la clientèle est majoritairement composée de personnes fortunées et d’entreprises dont les dépôts dépassent largement le plafond des 250 000 dollars garantis.

En revanche, les grandes banques ont finalement peu souffert, JPMorgan Chase affichant même en hausse vendredi de 1,35 % car leurs sources de financement sont beaucoup plus diversifiées que la SVB, qui dépendait à 90 % des dépôts.

La rapidité d’intervention de la FDIC, habituée à prendre possession d’un établissement bancaire chancelant le vendredi pour rouvrir ses portes le lundi a montré une fois de plus l’efficacité d’une institution créée en 1933 à la suite de la vague de faillite en chaîne des banques emportées par la crise de 1929. Conformément à sa doctrine, la FDIC a créé une entité ad hoc en charge de gérer les actifs de la banque, les retraits, les prêts en cours, etc.

À ce stade, le scénario le plus probable reste un rachat par une grosse banque, comme ce fut le cas pour Washington Mutual en 2008 reprise pour 1,9 milliard de dollars par JPMorgan Chase. Déjà, ce lundi 13 mars, HSBC a annoncé le rachat de la filiale britannique de SVB pour une livre symbolique.

En l’absence d’acheteur une nationalisation temporaire comme ce fut le cas avec AIG en 2008 est parfaitement envisageable. Cette dernière opération, très décriée à l’époque, s’est finalement révélée favorable aux contribuables en rapportant environ 20 milliards de dollars à l’État américain.

La faillite de l’établissement bancaire emblématique du secteur high-tech n’en pose pas moins la question de l’efficacité de la régulation bancaire aux États-Unis. En effet, aussi étonnant que cela puisse paraître, après la réforme de la régulation bancaire qui a suivi la crise de 2008, SVB se situait en dessous des seuils de supervision des deux ratios de liquidité imposés par les accords de Bâle II, à savoir le liquidity coverage ratio et le net stable funding ratio. Le débat va donc inévitablement revenir au Congrès.

Quels risques pour les dépôts en France ?

Même si les cours des valeurs bancaires ont fléchi à Paris, le système bancaire français reste plus stable et mieux régulé que le système américain. En France, c’est le Fonds de garantie des dépôts et des résolutions (FGDR), l’homologue du FDIC américain, qui garantit les dépôts à vue à hauteur de 100 000 euros par compte (sachant que les livrets réglementés comme les livrets A, les livrets d’épargne populaire ou les plans épargne logement sont eux garantis sans limite par l’État) et qui indemnise les déposants dans les 7 jours ouvrables qui suivent un sinistre.

Le FGDR n’est intervenu que quatre fois depuis sa création en 1999 et pour des montants très faibles au regard d’un encours, alimenté annuellement par les contributions des banques, d’environ 6 milliards d’euros aujourd’hui. Ce fonds couvre théoriquement 1 200 milliards d’euros de dépôts à vue. Toutefois, en cas de crise grave, l’histoire récente a montré que c’est l’État qui agirait comme assureur en dernier ressort.

Ce fut notamment le cas pour le Crédit lyonnais en 1991, pour un coût global pour le contribuable de 15 milliards d’euros, ou pour Dexia pour au moins 9,6 milliards d’euros. Les dépôts à vue en France sont donc très bien sécurisés et le système bancaire plus sain et mieux régulé qu’aux États-Unis.

Contrairement aux cris d’orfraie des Cassandre, il est donc très peu probable que la faillite de SVB ait un impact sur les déposants français.

Crise financière: pas de risque en France ?

Crise financière: pas de risque en France ?

par Erich Pichet ,professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School (the conversation)

« Contrairement aux cris d’orfraie des Cassandre, il est très peu probable que la faillite de SVB ait un impact sur les déposants français »

Une contribution pour expliquer le krach financier de la banque américaine SVB et qui se veut rassurante sur le système français. Le même discours que le ministre de l’économie…. sauf que le système financier est largement mondialisé NDLR, Que les banques centrales copient leur politique monétaire et que les bourses s’influencent mutuellement. Enfin que le dollar donne le ton partout dans de nombreux domaines financiers. Bref, une notation du type du « nuage de Tchernobyl » qui aurait contaminé toute l’Europe sauf la France !

Vendredi 10 mars, l’organisme fédéral de garantie des dépôts bancaires aux États-Unis, le Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) a mis sous tutelle la Silicon Valley Bank (SVB), deux jours à peine après l’annonce par le président de cette banque californienne de lever 2,5 milliards de dollars pour faire face à une crise de liquidités aussi soudaine qu’inattendue.

Fin 2022, la banque semblait pourtant solide avec 209 milliards de dollars d’actifs pour environ 175,4 milliards de dépôts. L’événement n’est pas anecdotique s’agissant de la première sauvegarde d’une banque américaine par la FDIC depuis octobre 2020 et de sa plus grosse opération depuis le sauvetage en 2008 de Washington Mutual, à l’époque la sixième banque américaine.

La prise de contrôle de la banque par le FDIC signifie que les actionnaires ont perdu la totalité de leurs investissements, le cours passant de près de 800 dollars à zéro pour une banque dont la capitalisation boursière culminait à 44 milliards fin 2021.

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Ce lundi 13 mars, la FDIC a réouvert les 17 agences de la banque en Californie et au Massachusetts. La veille, la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, avait annoncé, conjointement avec la Réserve fédérale (Fed) et la FDIC, après consultation avec le président américain Joe Biden, que les clients de la banque en faillite pourraient retirer l’intégralité de leurs dépôts (la garantie de la FDIC étant plafonnée à 250 000 dollars).

Peu connue du grand public, Silicon Valley Bank était pourtant la 16e banque américaine par le total de son bilan. Spécialisée dans le financement des start-up et des fonds de capital-investissement du secteur high-tech, son succès reposait sur sa capacité à accompagner la croissance de ces sociétés qui ont levé massivement des capitaux au cours des cinq dernières années.

Ainsi, ses dépôts ont quadruplé, passant de 44 milliards de dollars fin 2017 à 189 milliards fin 2021. Dans le même temps, l’encours de ses prêts passait de 23 à 66 milliards de dollars, permettant ainsi à la banque de placer 128 milliards de dollars dans des actifs sans risque de contrepartie comme des obligations hypothécaires ou des obligations de l’État américain.

Mais l’absence de risque de contrepartie ne signifie pas absence de risque sur les cours. Or, depuis le début 2022, confronté au réveil de l’inflation, la Fed a augmenté violemment ses taux de 0 à 4,5 %. Par contagion, ce relèvement a fait flamber le taux des obligations d’État à maturité de 10 ans de 1,5 % à près de 4 %. Nous avions mesuré dans un ouvrage réédité en 2022 que la sensibilité de ces obligations était d’environ 7 : cela signifie que toute hausse de 1 % des taux entraîne mécaniquement une baisse de leur cours de 7 %.

Confrontés aux remous de la high-tech au cours de l’année 2022, les clients de la banque ont retiré progressivement leurs dépôts la contraignant à vendre ses actifs à perte puisque le portefeuille obligataire de la banque affichait une moins-value latente de 17 milliards de dollars fin 2022 (dont une perte réalisée de 1,8 milliard d’euros sur une vente de 21 milliards). Fin 2022 il lui restait encore un portefeuille d’obligations acheté 91 milliards de dollars, qu’elle avait prévu de conserver jusqu’à leur échéance, mais dont la valeur de marché était tombée à 76 milliards.

La crise s’est noué le mercredi 8 mars, lorsque Silvergate, une banque spécialisée dans les cryptodevises a annoncé sa liquidation amiable. La faillite, fin 2022, de la deuxième plate-forme mondiale d’échange de cryptomonnaies, FTX, laissait déjà présager un risque de contagion de la crise du monde des cryptodevises à celui des banques.

Pour ne rien arranger, le président de la FDIC Martin Gruenberg avait expliqué, le lundi 6 mars, que les pertes latentes des établissements du pays sur les actions et les obligations étaient, fin 2022, de 620 milliards de dollars contre seulement 8 milliards de dollars un an plus tôt. Il précisait toutefois que ce montant restait très inférieur aux capitaux propres de l’ensemble du système bancaire américain (2 200 milliards).

Dans cet environnement anxiogène, le signal de la panique bancaire (« bank run ») a été donné par Peter Thiel, fondateur de Paypal et détenteur du Founders Fund, un véhicule d’investissement, qui a conseillé de retirer sans délai les fonds de la banque. Le vent de panique chez les déposants s’est donc immédiatement traduit par des demandes de retraits massifs jeudi 8 mars et vendredi 9 mars portant sur 42 milliards de dollars de dépôts soit 25 % de l’ensemble des dépôts, contraignant la banque à jeter l’éponge.

Selon le principe bien connu du flight to quality (« fuite vers la qualité », vers les produits les plus sûrs) en période de tension, l’aversion au risque a d’abord bénéficié aux obligations d’État, considérées sans risque. Leurs cours ont immédiatement bondi du fait de la forte demande, entrainant mécaniquement une baisse du rendement des bons du Trésor américains à 10 ans à 3,72 % contre 3,90 % la veille.

Si l’ensemble du secteur bancaire américain a accusé le coup à Wall Street, l’onde de choc a surtout affecté des banques de taille moyenne comme First Republic (-31,19 %), 14e établissement américain dont la clientèle est majoritairement composée de personnes fortunées et d’entreprises dont les dépôts dépassent largement le plafond des 250 000 dollars garantis.

En revanche, les grandes banques ont finalement peu souffert, JPMorgan Chase affichant même en hausse vendredi de 1,35 % car leurs sources de financement sont beaucoup plus diversifiées que la SVB, qui dépendait à 90 % des dépôts.

La rapidité d’intervention de la FDIC, habituée à prendre possession d’un établissement bancaire chancelant le vendredi pour rouvrir ses portes le lundi a montré une fois de plus l’efficacité d’une institution créée en 1933 à la suite de la vague de faillite en chaîne des banques emportées par la crise de 1929. Conformément à sa doctrine, la FDIC a créé une entité ad hoc en charge de gérer les actifs de la banque, les retraits, les prêts en cours, etc.

À ce stade, le scénario le plus probable reste un rachat par une grosse banque, comme ce fut le cas pour Washington Mutual en 2008 reprise pour 1,9 milliard de dollars par JPMorgan Chase. Déjà, ce lundi 13 mars, HSBC a annoncé le rachat de la filiale britannique de SVB pour une livre symbolique.

En l’absence d’acheteur une nationalisation temporaire comme ce fut le cas avec AIG en 2008 est parfaitement envisageable. Cette dernière opération, très décriée à l’époque, s’est finalement révélée favorable aux contribuables en rapportant environ 20 milliards de dollars à l’État américain.

La faillite de l’établissement bancaire emblématique du secteur high-tech n’en pose pas moins la question de l’efficacité de la régulation bancaire aux États-Unis. En effet, aussi étonnant que cela puisse paraître, après la réforme de la régulation bancaire qui a suivi la crise de 2008, SVB se situait en dessous des seuils de supervision des deux ratios de liquidité imposés par les accords de Bâle II, à savoir le liquidity coverage ratio et le net stable funding ratio. Le débat va donc inévitablement revenir au Congrès.

Quels risques pour les dépôts en France ?

Même si les cours des valeurs bancaires ont fléchi à Paris, le système bancaire français reste plus stable et mieux régulé que le système américain. En France, c’est le Fonds de garantie des dépôts et des résolutions (FGDR), l’homologue du FDIC américain, qui garantit les dépôts à vue à hauteur de 100 000 euros par compte (sachant que les livrets réglementés comme les livrets A, les livrets d’épargne populaire ou les plans épargne logement sont eux garantis sans limite par l’État) et qui indemnise les déposants dans les 7 jours ouvrables qui suivent un sinistre.

Le FGDR n’est intervenu que quatre fois depuis sa création en 1999 et pour des montants très faibles au regard d’un encours, alimenté annuellement par les contributions des banques, d’environ 6 milliards d’euros aujourd’hui. Ce fonds couvre théoriquement 1 200 milliards d’euros de dépôts à vue. Toutefois, en cas de crise grave, l’histoire récente a montré que c’est l’État qui agirait comme assureur en dernier ressort.

Ce fut notamment le cas pour le Crédit lyonnais en 1991, pour un coût global pour le contribuable de 15 milliards d’euros, ou pour Dexia pour au moins 9,6 milliards d’euros. Les dépôts à vue en France sont donc très bien sécurisés et le système bancaire plus sain et mieux régulé qu’aux États-Unis.

Contrairement aux cris d’orfraie des Cassandre, il est donc très peu probable que la faillite de SVB ait un impact sur les déposants français.

Economie: Une crise financière systémique

Economie: Une crise financière systémique

Les astres s’alignent. Le potentiel de fortes turbulences qui affecteront à la fois le système financier et la stabilité budgétaire de bien des Etats n’a jamais été aussi élevé. Par Michel Santi, économiste (*) dans la Tribune.

Il y a bien trop d’indicateurs qui alertent par rapport à une fragilité extrême car l’addition des dettes des entreprises, des ménages et des gouvernements ne cesse de s’aggraver. Tandis que l’ensemble de ces acteurs cumulaient une dette de 250% du PIB mondial en 2008, ce ratio atteint désormais 360%, selon l’Institute of International Finance. Il faut être conscient que de tels niveaux n’ont jamais été atteints en temps de paix.

Mais la quantité de dettes n’est pas seulement en cause, car le côté qualitatif a aussi de quoi inquiéter au plus haut point du fait de la concentration inédite de la richesse dont l’évolution dépasse très largement celle des PIB nationaux. Autrefois, les différents indices de mesure de la richesse suivaient à la trace la progression de l’activité économique. Divergence fondamentale : la production, aujourd’hui, reste stagnante dans un contexte où certaines mesures de richesse s’affolent, permettant ainsi de conclure qu’il ne s’agit pas là de l’édification d’une vraie richesse, qui ne profite en tout cas pas à la collectivité ni aux Etats. C’est une étude de McKinsey qui en déduit la détérioration de la qualité des débiteurs, et donc de leur capacité à venir de remboursement. C’est probablement la raison pour laquelle les banques centrales ont éprouvé bien des scrupules à remonter leurs taux d’intérêt lors du démarrage des pressions inflationnistes : car elles étaient bien alertées par ces mesures de la richesse qui n’étaient en fait qu’un gigantesque écran de fumée cachant une armée d’endettés qui se débattent.

Comme notre avenir sera inflationniste et inflationné, les taux nominaux poursuivront hélas leur ascension et génèreront une instabilité d’autant plus forte que le système financier de l’ombre non régulé, non surveillé, non-transparent, divulguant fort peu d’informations, est lui aussi fortement concerné et menacé par cette charge d’endettements. Le risque systémique s’approche donc à grand pas. Dans un avenir proche, il sera doublé du risque étatique, car les marchés ne manqueront pas de se poser de sérieuses questions sur la manière dont certains pays – extraordinairement endettés – peuvent continuer leur train de vie. S’inquiétant des déficits britanniques, l’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, avait eu cette répartie significative affirmant que son pays «vivait sur la générosité des étrangers». Il pensait à ce temps où les Etats avaient pour règle de s’attacher à résorber les déficits publics lors des embellies économiques. Cette époque est bel et bien révolue : d’une part, car nous nous sommes habitués à dépenser sans compter, mais aussi, car nous n’avons eu que de très rares périodes de grâce ces 20 dernières années.

La doctrine contre cyclique de Keynes a rendu l’âme dès lors que les Etats se sont tous, sans exception, rués sur l’option de refinancer éternellement leur dette publique, échéance après échéance. Reconnaissons-le : nous savons toutes et tous et depuis longtemps que certains pays sont techniquement en état de faillite. En somme, bien des nations de ce monde – puissantes et respectables – vivent aujourd’hui de la générosité d’autrui… Le moment de vérité s’approche pour bien de ces dettes souveraines qui doivent en outre subir une escalade de leurs coûts de financement. Or, il faut bien se rendre compte que les véritables crises inflationnistes ont toujours été provoquées par des déficits publics incontrôlables. L’inflation subie jusque-là n’est peut-être qu’une mise en bouche si les marchés décrètent que certains endettements publics ne sont tout simplement plus supportables pour certains pays en banqueroute virtuelle.

Comment, en effet, les banques centrales peuvent-elles poursuivre leurs hausses de taux sans nuire aux capacités de remboursement des dettes publiques ? D’un autre côté, comment espèrent-elles combattre l’inflation sans remontrer énergiquement leurs taux ? En fait, c’est l’ensemble de la chaîne qui est contaminée, car les banques centrales elles-mêmes ont un genou à terre, ou même les deux s’agissant de la vénérable Banque Nationale Suisse qui vient d’annoncer une perte sur 2022 de plus de 130 milliards de francs suisses, soit près de 20% du PIB de la Confédération ! Personne n’est plus à l’abri, pas même les banques centrales, dont on a attendu le salut pendant les crises successives et qui ont activement participé au sauvetage du système – dont elles font partie intégrante. Le ver est vraiment dans le fruit, et le système commence à pourrir si des banques centrales d’une telle envergure annoncent de si massives contre-performances.

L’économie, les marchés financiers, les dettes souveraines, les dettes privées, sont autant de chaînons fondamentaux qui constituent un système fort complexe qui peut rester stable longtemps, puis littéralement basculer de manière très soudaine et brutale. Comment croire encore en un tel système si une nouvelle crise majeure devait surgir ?

______

(*) Michel Santi est macro-économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Il est fondateur et directeur général d’Art Trading & Finance.
Il vient de publier « Fauteuil 37 » préfacé par Edgar Morin. Il est également l’auteur d’un nouvel ouvrage : « Le testament d’un économiste désabusé ».

Une crise financière systémique

Une crise financière systémique

Les astres s’alignent. Le potentiel de fortes turbulences qui affecteront à la fois le système financier et la stabilité budgétaire de bien des Etats n’a jamais été aussi élevé. Par Michel Santi, économiste (*) dans la Tribune.

Il y a bien trop d’indicateurs qui alertent par rapport à une fragilité extrême car l’addition des dettes des entreprises, des ménages et des gouvernements ne cesse de s’aggraver. Tandis que l’ensemble de ces acteurs cumulaient une dette de 250% du PIB mondial en 2008, ce ratio atteint désormais 360%, selon l’Institute of International Finance. Il faut être conscient que de tels niveaux n’ont jamais été atteints en temps de paix.

Mais la quantité de dettes n’est pas seulement en cause, car le côté qualitatif a aussi de quoi inquiéter au plus haut point du fait de la concentration inédite de la richesse dont l’évolution dépasse très largement celle des PIB nationaux. Autrefois, les différents indices de mesure de la richesse suivaient à la trace la progression de l’activité économique. Divergence fondamentale : la production, aujourd’hui, reste stagnante dans un contexte où certaines mesures de richesse s’affolent, permettant ainsi de conclure qu’il ne s’agit pas là de l’édification d’une vraie richesse, qui ne profite en tout cas pas à la collectivité ni aux Etats. C’est une étude de McKinsey qui en déduit la détérioration de la qualité des débiteurs, et donc de leur capacité à venir de remboursement. C’est probablement la raison pour laquelle les banques centrales ont éprouvé bien des scrupules à remonter leurs taux d’intérêt lors du démarrage des pressions inflationnistes : car elles étaient bien alertées par ces mesures de la richesse qui n’étaient en fait qu’un gigantesque écran de fumée cachant une armée d’endettés qui se débattent.

Comme notre avenir sera inflationniste et inflationné, les taux nominaux poursuivront hélas leur ascension et génèreront une instabilité d’autant plus forte que le système financier de l’ombre non régulé, non surveillé, non-transparent, divulguant fort peu d’informations, est lui aussi fortement concerné et menacé par cette charge d’endettements. Le risque systémique s’approche donc à grand pas. Dans un avenir proche, il sera doublé du risque étatique, car les marchés ne manqueront pas de se poser de sérieuses questions sur la manière dont certains pays – extraordinairement endettés – peuvent continuer leur train de vie. S’inquiétant des déficits britanniques, l’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, avait eu cette répartie significative affirmant que son pays «vivait sur la générosité des étrangers». Il pensait à ce temps où les Etats avaient pour règle de s’attacher à résorber les déficits publics lors des embellies économiques. Cette époque est bel et bien révolue : d’une part, car nous nous sommes habitués à dépenser sans compter, mais aussi, car nous n’avons eu que de très rares périodes de grâce ces 20 dernières années.

La doctrine contre cyclique de Keynes a rendu l’âme dès lors que les Etats se sont tous, sans exception, rués sur l’option de refinancer éternellement leur dette publique, échéance après échéance. Reconnaissons-le : nous savons toutes et tous et depuis longtemps que certains pays sont techniquement en état de faillite. En somme, bien des nations de ce monde – puissantes et respectables – vivent aujourd’hui de la générosité d’autrui… Le moment de vérité s’approche pour bien de ces dettes souveraines qui doivent en outre subir une escalade de leurs coûts de financement. Or, il faut bien se rendre compte que les véritables crises inflationnistes ont toujours été provoquées par des déficits publics incontrôlables. L’inflation subie jusque-là n’est peut-être qu’une mise en bouche si les marchés décrètent que certains endettements publics ne sont tout simplement plus supportables pour certains pays en banqueroute virtuelle.

Comment, en effet, les banques centrales peuvent-elles poursuivre leurs hausses de taux sans nuire aux capacités de remboursement des dettes publiques ? D’un autre côté, comment espèrent-elles combattre l’inflation sans remontrer énergiquement leurs taux ? En fait, c’est l’ensemble de la chaîne qui est contaminée, car les banques centrales elles-mêmes ont un genou à terre, ou même les deux s’agissant de la vénérable Banque Nationale Suisse qui vient d’annoncer une perte sur 2022 de plus de 130 milliards de francs suisses, soit près de 20% du PIB de la Confédération ! Personne n’est plus à l’abri, pas même les banques centrales, dont on a attendu le salut pendant les crises successives et qui ont activement participé au sauvetage du système – dont elles font partie intégrante. Le ver est vraiment dans le fruit, et le système commence à pourrir si des banques centrales d’une telle envergure annoncent de si massives contre-performances.

L’économie, les marchés financiers, les dettes souveraines, les dettes privées, sont autant de chaînons fondamentaux qui constituent un système fort complexe qui peut rester stable longtemps, puis littéralement basculer de manière très soudaine et brutale. Comment croire encore en un tel système si une nouvelle crise majeure devait surgir ?

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(*) Michel Santi est macro-économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Il est fondateur et directeur général d’Art Trading & Finance.
Il vient de publier « Fauteuil 37 » préfacé par Edgar Morin. Il est également l’auteur d’un nouvel ouvrage : « Le testament d’un économiste désabusé ».

Paris bientôt sous tutelle financière de l’État ?

Paris bientôt sous tutelle financière de l’État ?

En dépit des hausses d’impôt significatives, la ville de Paris ne cesse de s’enfoncer dans une situation financière ingérable . Visiblement, la maire de Paris a perdu contrôle sur nombre de dépenses qui s’alimentent d’elles-mêmes.Malgré sa promesse de ne pas augmenter les impôts locaux, la maire de la capitale Anne Hidalgo a annoncé début novembre une augmentation de la taxe foncière de 7 points en 2023, soit une hausse de plus de 50%.

Dernière tentative en date d’endiguer une dette galopante, passée de zéro euro à l’arrivée de Bertrand Delanoë en 2001 à 7,7 milliards aujourd’hui.

Interrogé à ce sujet ce dimanche dans le Grand rendez-vous sur Europe 1 et CNews, Clément Beaune a estimé que «la situation financière est grave et n’est pas liée au Covid, contrairement à ce que dit Anne Hidalgo». Le scénario d’une mise sous tutelle n’est donc «pas exclu», a poursuivi le ministre des Transports. «Pour la capitale, c’est gravissime et je ne le souhaite pas, ce serait un ultime recours», a-t-il ajouté en invitant la maire de Paris à «prendre ses responsabilités».

«Pour les Parisiens, la page d’Anne Hidalgo est déjà tournée», a-t-il enfoncé, invoquant le résultat de l’ex-candidate PS à l’élection présidentielle, de «moins de 2% dans sa propre ville». Soit 23.000 voix à Paris quand Emmanuel Macron en obtenait 380.000, rappelle une enquête du Figaro. «C’est une espèce de fin de règne qui s’est installée», a enfin affirmé Clément Beaune.

Impôts et Intercommunalités: La grande gabegie financière

Impôts et Intercommunalités: La grande gabegie financière

La France a une curieuse manière de décentraliser en ajoutant des coûts supplémentaires au millefeuille administratif. Ainsi ,on regroupe les communes et parallèlement on crée des communautés de communes. Ces différents regroupements se traduisent inévitablement non pas par des économies mais par des dépenses et des effectifs supplémentaires. Même dans les plus petites communes regroupées, on voit se développer des armées de fonctionnaires et de services nouveaux sans parler d’opérations immobilières douteuses.

Pour administrer ces regroupements, on a également mis en place une armée d’administrateurs et de conseillers . Dans une communauté de communes de l’ordre de 100 000 habitants, on ne compte pas moins de 20 vice-présidents qui émargent chacun à hauteur de 3000 € par mois ( qui se cumulent évidemment avec des revenus d’autres mandats) alors que le vrai pouvoir est dans les mains de la superstructure administrative. Témoin par exemple la complexité des documents administratifs entre parenthèses ( Scott, Plu, PADD, et autres schémas et plans pour tout et pour rien). En fait des documents rédigés par des bureaux de conseil qui se gavent d’autant plus que les élus n’y comprennent rien. Pour preuve, la présentation dans les réunions publiques est assurée non pas par les élus mais par les cabinets de conseil ( avec parfois une introduction sans intérêt et très courte d’un élu).

Plus de la moitié des budgets des collectivités locales passent en charges de personnel. Face à une situation qui impose de se contraindre, le mauvais exemple de Paris, dont la maire préfère l’impôt à la réforme, devrait encourager le gouvernement à rétablir, à l’Assemblée nationale, son projet initial d’encadrement des dépenses des grandes collectivités.

C’est, hélas, une version édulcorée, un simple « pacte de confiance » que devrait leur annoncer ce jeudi la Première ministre, Elisabeth Borne. Une fois encore, les élus locaux vont gagner leur bras de fer. Non seulement les économies ne sont pas au rendez-vous mais, à force de concessions et d’empilements, les charges, donc les impôts ne cesseront d’augmenter. Et encore, les plus dépensiers ne sont pas ceux que l’on entend le plus. Dans l’indifférence générale, les 1.200 intercommunalités continuent d’ajouter des agents et des coûts à ceux des mairies.

Rien que depuis 2015, ces échelons aux assemblées pléthoriques et à la légitimité démocratique douteuse – qui les élit ? -, ont laissé leurs budgets de fonctionnement dériver de 25 %. Elles étendent de plus en plus leurs compétences, venant concurrencer, sur le tourisme ou la culture, des maires qu’elles sont censées aider. Leurs budgets atteignant désormais la moitié de celui des municipalités, les communautés de communes ne devraient pas mériter moins d’attention de la part de l’Etat. D’autant qu’elles sont moins impactées par la hausse des prix de l’énergie.

Conclusion il faut s’attendre notamment à de très forte hausses de l’impôt foncier doublement affecté par le contexte économique et par le transfert de la taxe d’habitation

Fiscalité et Intercommunalités: La grande gabegie financière

Fiscalité et Intercommunalités: La grande gabegie financière

La France a une curieuse manière de décentraliser en ajoutant des coûts supplémentaires au millefeuille administratif. Ainsi ,on regroupe les communes et parallèlement on crée des communautés de communes. Ces différents regroupements se traduitent inévitablement non pas par des économies mais par des dépenses et des effectifs supplémentaires. Même dans les plus petites communes regroupées, on voit se développer des armées de fonctionnaires et de services nouveaux sans parler d’opérations immobilières douteuses.

Pour administrer ces regroupements, on a également mis en place une armée d’administrateurs. Dans une communauté de communes de l’ordre de 100 000 habitants, on ne compte pas moins de 20 vice-présidents qui émargent chacun à hauteur de 3000 € par mois ( qui se cumulent évidemment avec des revenus d’autres mandats) alors que le vrai pouvoir est dans les mains de la superstructure administrative. Témoin par exemple la complexité des documents administratifs entre parenthèses ( Scott, Plu, PADD, et autres schémas et plans pour tout et pour rien). En fait des documents rédigés par des bureaux de conseil qui se gavent d’autant plus que les élus n’y comprennent rien. Pour preuve, la présentation dans les réunions publiques est assurée non pas par les élus mais par les cabinets de conseil ( avec parfois une introduction sans intérêt et très courte d’un élu).

Plus de la moitié des budgets des collectivités locales passent en charges de personnel. Face à une situation qui impose de se contraindre, le mauvais exemple de Paris, dont la maire préfère l’impôt à la réforme, devrait encourager le gouvernement à rétablir, à l’Assemblée nationale, son projet initial d’encadrement des dépenses des grandes collectivités.

C’est, hélas, une version édulcorée, un simple « pacte de confiance » que devrait leur annoncer ce jeudi la Première ministre, Elisabeth Borne. Une fois encore, les élus locaux vont gagner leur bras de fer. Non seulement les économies ne sont pas au rendez-vous mais, à force de concessions et d’empilements, les charges, donc les impôts ne cesseront d’augmenter. Et encore, les plus dépensiers ne sont pas ceux que l’on entend le plus. Dans l’indifférence générale, les 1.200 intercommunalités continuent d’ajouter des agents et des coûts à ceux des mairies.

Rien que depuis 2015, ces échelons aux assemblées pléthoriques et à la légitimité démocratique douteuse – qui les élit ? -, ont laissé leurs budgets de fonctionnement dériver de 25 %. Elles étendent de plus en plus leurs compétences, venant concurrencer, sur le tourisme ou la culture, des maires qu’elles sont censées aider. Leurs budgets atteignant désormais la moitié de celui des municipalités, les communautés de communes ne devraient pas mériter moins d’attention de la part de l’Etat. D’autant qu’elles sont moins impactées par la hausse des prix de l’énergie.

Cryptomonnaies : vers une déroute financière

Cryptomonnaies : vers une déroute financière

Après la faillite de la principale plateforme d’échange de cryptomonnaie FTX , on craint une déroute financière de cette monnaie virtuelle. FTX est une plateforme qui permet, comme son concurrent Binance, d’échanger des cryptomonnaies contre d’autres monnaies numériques ou traditionnelles.

La déconfiture a débuté le 2 novembre lorsque des informations de presse ont révélé que le fonds Alameda Research, appartenant à Sam Bankman-Fried, investissait dans des cryptoactifs émis par FTX.com dans un montage financier hasardeux porteur de risques de conflits d’intérêt majeurs. Sur la base d’un document interne, le site CoinDesk* s’étonnait que les actifs d’Alameda Research soient en grande partie libellés en FTT, une cryptomonnaie utilisée uniquement sur la plateforme FTX.

Quatre jours plus tard, Binance, concurrent de FTX, annonce son intention de vendre ses jetons FTT « à cause des récentes révélations ». Cette décision provoque l’effondrement du cours de cette cryptomonnaie et de nombreux clients se précipitent pour vendre leurs actifs stockés sur la plateforme FTX. Face à l’afflux, FTX est rapidement incapable de répondre à ces demandes de retrait, faute d’argent.

Dans le monde des cryptomonnaies, certains acteurs n’hésitent pas à comparer le crash de FTX à celui de Lehman Brothers, la banque dont la faillite avait déclenché la crise financière de 2008. Changpeng Zhao, le patron de Binance, a estimé que c’était une « comparaison pertinente »*. « C’est décevant de voir une technologie créée en réaction à la chute de Lehman Brothers en 2008 produire sa propre version de cet événement », a réagi Jeremy Allaire*, PDG de Circle, autre acteur du secteur.

Après cette faillite spectaculaire, le petit monde des cryptomonnaies se prépare également à un tour de vis réglementaire. FTX fait l’objet d’une enquête de la Securities Exchange Commission et du département de la Justice à New York, selon le New York Times* citant des sources proches de l’enquête.

Budget 2023–2027: une trajectoire financière illusoire rejetée par l’Assemblée

Budget 2023–2027: une trajectoire financière illusoire rejetée par l’Assemblée

La trajectoire financière du gouvernement pour la période 2023–2027 est complètement illusoire que l’assemblée a rejeté les orientations du gouvernement. Pour l’essentiel cette trajectoire financière prévoyait de ramener le déficit public à moins de 3 % du produit intérieur brut alors qu’en 2021 ce déficit est de 6,1 %. Par ailleurs, la dérive sera toujours importante en 2022 mais surtout à partir de 2023 en raison de la baisse d’activité économique d’une part et de la sous-estimation des dépenses publiques.

En réalité ses propositions de trajectoire financière sont surtout dessinées à faire croire à Bruxelles que la France est bien décidée à rétablir ses grands équilibres. Une promesse souvent faite mais rarement réalisée.En outre, sur la période indiquer il faudra tenir compte du gonflement de la dette provoquée par la remontée des taux d’intérêt qui va faire croître de manière inquiétante la charge financière supportée par le budget pour le remboursement des emprunts.Par 243 voix pour, 309 contre, les députés ont rejeté ce mardi en première lecture le projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027. C’est une première, qui était attendue, toutes les oppositions s’étant liguées contre le texte. Lors de son examen en séance la semaine dernière, le projet de loi avait déjà été largement dénaturé. Les articles, très politiques, demandant des efforts financiers aux collectivités locales ayant été notamment été supprimés.
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« C’est un rejet qui était attendu, a commenté Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics (…), alors que le projet avait été rejeté en commission des finances le 4 octobre dernier. Vous avez choisi de garder une cohérence, qui est celle de s’opposer quoi qu’il en coûte aux textes qui sont présentés par le gouvernement. » Le concept de loi de programmation des finances publiques a été introduit en 2008 dans le droit parlementaire. Malgré cette entorse, l’exécutif a déjà annoncé la couleur : il n’utilisera pas l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter le projet de loi, comme pour le budget. L’impact d’un rejet est en effet limité en France.

C’est à Bruxelles que cela pose essentiellement problème. Le pacte budgétaire européen, un traité adopté en pleine crise des dettes souveraines en 2012, impose en effet aux États membres de publier à intervalles réguliers de tels textes. Le rejet pourrait aussi faire sourciller les investisseurs soucieux de la crédibilité de la France en matière de gestion des finances publiques. Le texte prévoyait notamment de ramener le déficit public à moins de 3 % du produit intérieur brut (PIB) d’ici à cinq ans.

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