Archive pour le Tag 'financier'

Politique-Nouveau Pacte financier mondial : du bidon !

Politique-Nouveau Pacte financier mondial : du bidon !

Encore un grand raout qui finira sans doute comme l’accord de Paris sur le climat avec de grands discours et finalement une situation qui se dégrade. Ce sommet international, à l’initiative d’Emmanuel Macron, se déroule jeudi et vendredi à Paris, principalement au palais Brongniart, place de la Bourse mais aussi aux sièges parisiens de l’OCDE et de l’Unesco. Il doit permettre de « construire un nouveau consensus pour un système financier international plus solidaire », selon les organisateurs. Notons d’abord qui ne manque pas d’organisations internationales pour traiter des différentes questions économiques, financières, environnementale ou plus largement sociétales. En définitive ces grandes réunions nationales servent surtout à satisfaire l’ego et la popularité de ce qu’il organise comme c’est le cas en France avec cette nouvelle réunion.Cette réunion à l’initiative de la France pose un problème a priori concernant précisément le rappeur du pays non seulement à la question environnementale mais aussi aux déséquilibres financiers français.

« Ce sommet met la question des financements enfin au cœur des débats, alors que c’est un sujet plutôt traité à la marge lors des réunions du G20 ou du G7″, note auprès de franceinfo Friederike Roder, vice-présidente de l’ONG internationale Global Citizen. Laurence Tubiana, présidente de la Fondation européenne pour le climat et architecte de l’accord de Paris de 2015, explique pour sa part que « ces discussions peuvent accélérer la mise en mouvement » autour des questions de financement.

La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, visage des pays du Sud dans la lutte contre le réchauffement climatique, ouvrira le sommet au côté notamment du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. En visite en France depuis une semaine, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, sera également présent, comme le président brésilien, Lula, la secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, ou encore le chancelier allemand, Olaf Scholz.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sera également de la partie et participera à une table ronde, comme le nouveau président de la Banque mondiale et la dirigeante du Fonds monétaire international (FMI). La présence de Sultan al-Jaber, président de la prochaine COP28 à Dubaï, est également attendue et scrutée tant le futur sommet aux Emirats arabes unis (du 30 novembre au 12 décembre 2023) fait déjà polémique.

Plus de 120 ONG (parmi lesquelles Action contre la faim, Care France ou Réseau action climat) seront aussi représentées alors que de nombreux experts du climat et des questions de pauvreté interviendront. La militante écologiste suédoise Greta Thunberg doit également s’exprimer en marge du sommet.

Le sommet pour un nouveau pacte financier mondial ambitionne de repenser et de réformer le système financier mondial, un défi majeur et colossal, afin de mieux armer les Etats fragiles face au changement climatique, la pauvreté et les grandes crises. « Désormais, la bataille contre la pauvreté, la décarbonation de notre économie et la lutte pour la biodiversité sont très liées ensemble », avait affirmé Emmanuel Macron la fin avril, en référence à ce sommet, dont l’idée a germé au moment de la COP27 à Charm el-Cheikh, en novembre 2022.

Une large palette de sujets sera abordée durant ces deux jours : réformes institutionnelles, taxation, restructuration des dettes des pays pauvres, rôle du secteur privé…
Ce sommet à l’initiative d’Emmanuel Macron est toutefois accueilli avec méfiance par certains ONG prévoyant par avance que la montagne accouchera d’une souris

Politique-Nouveau Pacte financier mondial : du bidon !

Politique-Nouveau Pacte financier mondial : du bidon !

Encore un grand raout qui finira sans doute comme l’accord de Paris sur le climat avec de grands discours et finalement une situation qui se dégrade. Ce sommet international, à l’initiative d’Emmanuel Macron, se déroule jeudi et vendredi à Paris, principalement au palais Brongniart, place de la Bourse mais aussi aux sièges parisiens de l’OCDE et de l’Unesco. Il doit permettre de « construire un nouveau consensus pour un système financier international plus solidaire », selon les organisateurs. Notons d’abord qui ne manque pas d’organisations internationales pour traiter des différentes questions économiques, financières, environnementale ou plus largement sociétales. En définitive ces grandes réunions nationales servent surtout à satisfaire l’ego et la popularité de ce qu’il organise comme c’est le cas en France avec cette nouvelle réunion.Cette réunion à l’initiative de la France pose un problème a priori concernant précisément le rapport du pays non seulement à la question environnementale mais aussi aux déséquilibres financiers français.

« Ce sommet met la question des financements enfin au cœur des débats, alors que c’est un sujet plutôt traité à la marge lors des réunions du G20 ou du G7″, note auprès de franceinfo Friederike Roder, vice-présidente de l’ONG internationale Global Citizen. Laurence Tubiana, présidente de la Fondation européenne pour le climat et architecte de l’accord de Paris de 2015, explique pour sa part que « ces discussions peuvent accélérer la mise en mouvement » autour des questions de financement.

La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, visage des pays du Sud dans la lutte contre le réchauffement climatique, ouvrira le sommet au côté notamment du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. En visite en France depuis une semaine, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, sera également présent, comme le président brésilien, Lula, la secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, ou encore le chancelier allemand, Olaf Scholz.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sera également de la partie et participera à une table ronde, comme le nouveau président de la Banque mondiale et la dirigeante du Fonds monétaire international (FMI). La présence de Sultan al-Jaber, président de la prochaine COP28 à Dubaï, est également attendue et scrutée tant le futur sommet aux Emirats arabes unis (du 30 novembre au 12 décembre 2023) fait déjà polémique.

Plus de 120 ONG (parmi lesquelles Action contre la faim, Care France ou Réseau action climat) seront aussi représentées alors que de nombreux experts du climat et des questions de pauvreté interviendront. La militante écologiste suédoise Greta Thunberg doit également s’exprimer en marge du sommet.

Le sommet pour un nouveau pacte financier mondial ambitionne de repenser et de réformer le système financier mondial, un défi majeur et colossal, afin de mieux armer les Etats fragiles face au changement climatique, la pauvreté et les grandes crises. « Désormais, la bataille contre la pauvreté, la décarbonation de notre économie et la lutte pour la biodiversité sont très liées ensemble », avait affirmé Emmanuel Macron la fin avril, en référence à ce sommet, dont l’idée a germé au moment de la COP27 à Charm el-Cheikh, en novembre 2022.

Une large palette de sujets sera abordée durant ces deux jours : réformes institutionnelles, taxation, restructuration des dettes des pays pauvres, rôle du secteur privé…
Ce sommet à l’initiative d’Emmanuel Macron est toutefois accueilli avec méfiance par certains ONG prévoyant par avance que la montagne accouchera d’une souris

Nouveau pacte financier mondial : un grand grand flou décevant

Nouveau pacte financier mondial : un grand grand flou décevant

Le résultat est forcément décevant car les thèmes étaient trop nombreux et trop flous. La seule avancée est d’ordre démocratique avec une place plus importante donnée à la voix des pays en développement. Pour le reste ,le mélange de la réforme du système financier (système de Bretton Woods notamment), l’aide à la pauvreté, la lutte contre le climat et la répartition des richesses à largement complexifié la problématique. Pour Macron, une partie de l’objectif est atteint et il s’agissait pour lui de renforcer sa stature internationale.

Le thème le plus prioritaire était sans doute de l’endettement de certains pays hors même sur ce thème aucune décision n’a été prise. Un endettement autour de 8000 milliards dont la moitié détenue par la Chine qui continue et en profite pour intensifier son néocolonialisme sur les pays pauvres notamment en Afrique dont elle pille les ressources.

Les besoins sont faramineux. Selon l’ONG Oxfam, les pays à revenus faibles et moyens ont besoin de 27 000 milliards de dollars d’ici à 2030 pour répondre aux besoins en matière de dépenses climatiques et sociales. Face à ces montants, les 100 milliards de dollars par an promis depuis la COP15 de Copenhague, en 2009, et finalement réunis pour la première fois cette année, ne suffisent pas à crier victoire. De même, l’annonce de la réallocation par les pays riches de l’équivalent de 100 milliards de dollars de droits de tirages spéciaux à destination du Sud n’est que la confirmation d’un engagement pris en 2021.

Ceux qui espéraient que le sommet soit l’occasion d’acter de nouveaux prélèvements – notamment sur les activités polluantes – sont repartis déçus. La possibilité de taxes internationales sur les transactions financières, sur les billets d’avion (comme c’est le cas en France depuis 2008) et sur les transports maritimes, n’a pas abouti.

En revanche, cette dernière option fait désormais l’objet d’un appui politique de plus en plus important. A tel point que ses promoteurs espèrent que cette piste se concrétisera au sommet de l’Organisation maritime internationale, prévu début juillet. « On a un club de ceux qui pensent comme nous et c’est à l’Organisation maritime internationale que la négociation doit se tenir et que nous la tiendrons », a promis Emmanuel Macron, en référence à la petite vingtaine de pays susceptibles de signer un accord.

Pour tout dire les résultats sont très modeste et les pays pauvres restent un peu sur leur faim. ces pays ont très clairement appelé à ce que les institutions financières aident les Etats à concrétiser leurs propres stratégies de développement. Ainsi, pour le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, les nations du Sud attendent « non seulement une réforme de l’architecture financière internationale, mais aussi qu’elles se traduisent par des projets pratiques concernant notamment les infrastructures. C’est à cette condition que nous, les Africains, serons convaincus que cela vaut la peine de se rendre à ce genre de sommet, d’aller jusqu’en Europe et d’écouter toutes ces promesses », a-t-il prévenu.

À noter toutefois une avancée concernant l’endettement de la Zambie ( autour de 17 milliards) alors que plusieurs pays font face à l’aggravation de leur endettement face aux multiples crises. Les pays créanciers de la Zambie (notamment la Chine) ont accepté de restructurer 6,3 milliards de dollars de dette (soit environ 5,8 milliards d’euros), plus de deux ans après le défaut de paiement du pays.

« J’aime l’esprit de coopération et de partenariat que j’ai observé ici », a appuyé à la tribune le président kényan, William Ruto. « Je pense que c’est la bonne manière de travailler. » Si le système financier n’a pas été revu de fond en comble, la place accordée aux pays en développement dans ces discussions constituerait-elle déjà une forme de révolution ?

Nouveau pacte financier mondial : quelle cohérence ?

Nouveau pacte financier mondial : quelle cohérence ?

Le député européen Pierre Larrouturou (S&D, Nouvelle Donne) plaide dans la Tribune pour la mise en place d’une taxation sur les transactions financières afin de financer les investissements colossaux de la transition écologique et un plan ambitieux en Europe face à l’Inflation Reduction Act (IRA). L’ancien rapporteur du budget du Parlement à Strasbourg déplore le blocage de la France sur cette proposition fiscale alors que de grands pays comme l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne la soutiennent.

Qu’attendez-vous du président Macron ?

J’attends de la cohérence. J’ai salué son discours à la Sorbonne lorsqu’il évoquait un budget européen. Après son discours au One Planet Summit, il a créé le Haut conseil pour le climat. Lors de son installation à l’Elysée, il avait expliqué qu’il voulait changer de braquet sur le climat. Je n’étais pas d’accord sur tout mais je trouvais que sur l’Europe et le climat, il affichait des objectifs ambitieux.

Or, rien ne bouge. C’est même pire. Le budget européen est en train de diminuer. Emmanuel Macron veut-il vraiment un budget européen ambitieux ? Veut-il un projet pour le climat ?

Comment l’Europe doit-elle répondre à l’Inflation Reduction Act de Biden ?

Pourquoi la France s’est-elle positionnée rapidement pour organiser ce sommet climat-finances ?

La COP 27 a été très décevante. La seule avancée a été la création d’un fonds sur les pertes et dommages pour les pays du Sud. La création de ce fonds est une bonne nouvelle. Mais il n’y a pas d’argent. C’est pourquoi Emmanuel Macron a voulu organiser ce grand sommet sur la finance climat à Paris.

Dans ce cadre, le Parlement européen a voté des textes appelant à la création d’une taxe sur les transactions financières avant la fin du mois de juin.

La question de la taxe sur les transactions financières est un sujet récurrent en Europe depuis plusieurs décennies. Pourtant, aucun dispositif européen n’a vraiment été mis en œuvre. Comment expliquez-vous de telles difficultés ?

Cette question a d’abord été portée par le prix Nobel et économiste James Tobin. La Commission européenne présidée par José-Manuel Barosso avait remis cette proposition sur la table après la crise financière de 2008. Il avait proposé une petite taxe à 0,1% (qui s’appliquerait à toutes les transactions financières incluant des acteurs européens, ndlr). Pour rappel, l’amendement des sociaux-démocrates sur la taxation des transactions financières pourrait rapporter 57 milliards d’euros chaque année et avait été voté par 80% des députés de droite au Parlement.

Mais peu après le vote des députés, les Anglais ont tout fait pour bloquer. Angela Merkel est allée à Londres pour stopper leur veto en 2014. Mais le Royaume-Uni l’a maintenu. Il y a donc eu une coopération renforcée entre plusieurs Etats en Europe. La bonne nouvelle est qu’il n’y pas besoin de l’unanimité sur cette question. Les Anglais ont voulu bloquer la coopération renforcée. Ils ont saisi la Cour de justice, mais la Cour a répondu que cette proposition n’avait pas besoin de l’unanimité.

Tout est prêt pour la mise en place de cette taxe. Le problème est que la France bloque. Elle veut une taxe limitée à 1% des transactions. En France, il existe une petite taxe créée sous Nicolas Sarkozy et mise en œuvre sous François Hollande. Elle a été portée à 0,2% puis 0,3% mais elle ne concerne que 1% des transactions. Cette taxe n’a pas provoqué de fuites vers les pays hors zone euro et elle rapporte environ 1,5 milliard d’euros. Si nous la portions sur 100% des transactions, elle pourrait rapporter beaucoup plus. Récemment, le ministre autrichien des Finances, issu de la droite conservatrice, expliquait dans un courrier que l’Autriche voulait relancer les discussions sur cette taxe. Mais la version française ne lui convenait pas. L’Autriche a même menacé de quitter les négociations car la France veut exonérer 99% des transactions.

Pourtant, aujourd’hui, l’Europe a besoin d’argent pour le climat. Les États-Unis ont mis 369 milliards de dollars d’exonérations et de subventions pour soutenir le photovoltaïque, l’hydrogène vert. Le président Biden veut accueillir toute l’industrie liée à la décarbonation. Toutes les semaines, des entreprises en Europe annoncent des délocalisations. Rien qu’en France, on a peur d’avoir 150.000 délocalisations. Cet amendement pourrait permettre d’éviter les délocalisations en répondant à l’IRA américain tout en remboursant le plan Next Generation EU et avoir de l’argent pour le climat.

Sur le Vieux continent, 10 pays travaillent sur ce projet. Vous avez rappelé que la France est le seul pays à s’y opposer. Comment expliquez vous cette position ?

Je ne comprends pas vraiment cette réticence. Lorsque j’étais rapporteur du budget au Parlement européen, je suis allé plusieurs fois à Berlin. Les autorités allemandes me demandaient si la France allait changer de position.

La France a néanmoins bougé sur deux sujets importants. Elle est sortie du traité sur la charte de l’énergie. Beaucoup d’associations et de climatologues ont applaudi sans aucune réserve cette décision. L’Hexagone veut également accélérer la fin des subventions aux exportations des énergies fossiles. On espère que le pays va débloquer la négociation sur la taxe sur les transactions financières.


Pour l’instant, le gouvernement s’est opposé à la mise en œuvre d’une fiscalité exceptionnelle sur le capital pour financer la transition écologique. Quel regard portez-vous sur cette position ?

Quand Emmanuel Macron balaie la proposition de Jean-Pisani Ferry en expliquant que la France ne peut pas être le seul pays à augmenter la fiscalité, c’est tout à fait discutable. Je pense que cette proposition est faisable ici. Surtout, cet argument devient inaudible quand la France est le seul pays à bloquer la coopération renforcée sur la taxe sur les transactions financières. L’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Portugal sont d’accord.

Face à l’Inflation Reduction Act, la Commission européenne a affiché des objectifs relativement ambitieux. Mais chaque pays continue de présenter son plan sans vraiment de coopération, ni de concertation. Les États-Unis et la Chine vont encore tirer profit de ces divisions ?

On est à un moment critique pour l’Europe. Au sujet du climat, le problème est en train de s’aggraver. Si on ne met pas d’argent maintenant en Europe et dans les pays du Sud, on va vers un risque d’effondrement. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a évoqué une situation de non-retour sur les relations entre l’Europe et les pays du Sud. Il y a tellement eu de promesses non tenues sur les questions financières depuis le sommet de Copenhague en 2009. Les pays du Sud n’en peuvent plus du blabla.

En matière d’industrie, Ford a annoncé vouloir supprimer 3.500 postes en Europe et investir 3,5 milliards de dollars aux États-Unis. Il y a un risque de dislocation de l’Europe. Aux Etats-Unis, les dispositifs proposés dans l’Inflation Reduction Act sont très simples. Si un industriel veut créer une usine pour du photovoltaïque ou de l’hydrogène vert, il peut bénéficier d’aide colossale très facilement. En Europe, les démarches sont bien plus complexes. La réponse européenne à l’IRA américain est une honte.

Nouveau Pacte financier mondial : du bidon !

Nouveau Pacte financier mondial : du bidon !

Encore un grand raout qui finira sans doute comme l’accord de Paris sur le climat avec de grands discours et finalement une situation qui se dégrade. Ce sommet international, à l’initiative d’Emmanuel Macron, se déroule jeudi et vendredi à Paris, principalement au palais Brongniart, place de la Bourse mais aussi aux sièges parisiens de l’OCDE et de l’Unesco. Il doit permettre de « construire un nouveau consensus pour un système financier international plus solidaire », selon les organisateurs. Notons d’abord qui ne manque pas d’organisations internationales pour traiter des différentes questions économiques, financières, environnementale ou plus largement sociétales. En définitive ces grandes réunions nationales servent surtout à satisfaire l’ego et la popularité de ce qu’il organise comme c’est le cas en France avec cette nouvelle réunion.Cette réunion à l’initiative de la France pose un problème a priori concernant précisément le rappeur du pays non seulement à la question environnementale mais aussi aux déséquilibres financiers français.

« Ce sommet met la question des financements enfin au cœur des débats, alors que c’est un sujet plutôt traité à la marge lors des réunions du G20 ou du G7″, note auprès de franceinfo Friederike Roder, vice-présidente de l’ONG internationale Global Citizen. Laurence Tubiana, présidente de la Fondation européenne pour le climat et architecte de l’accord de Paris de 2015, explique pour sa part que « ces discussions peuvent accélérer la mise en mouvement » autour des questions de financement.

La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, visage des pays du Sud dans la lutte contre le réchauffement climatique, ouvrira le sommet au côté notamment du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. En visite en France depuis une semaine, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, sera également présent, comme le président brésilien, Lula, la secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, ou encore le chancelier allemand, Olaf Scholz.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sera également de la partie et participera à une table ronde, comme le nouveau président de la Banque mondiale et la dirigeante du Fonds monétaire international (FMI). La présence de Sultan al-Jaber, président de la prochaine COP28 à Dubaï, est également attendue et scrutée tant le futur sommet aux Emirats arabes unis (du 30 novembre au 12 décembre 2023) fait déjà polémique.

Plus de 120 ONG (parmi lesquelles Action contre la faim, Care France ou Réseau action climat) seront aussi représentées alors que de nombreux experts du climat et des questions de pauvreté interviendront. La militante écologiste suédoise Greta Thunberg doit également s’exprimer en marge du sommet.

Le sommet pour un nouveau pacte financier mondial ambitionne de repenser et de réformer le système financier mondial, un défi majeur et colossal, afin de mieux armer les Etats fragiles face au changement climatique, la pauvreté et les grandes crises. « Désormais, la bataille contre la pauvreté, la décarbonation de notre économie et la lutte pour la biodiversité sont très liées ensemble », avait affirmé Emmanuel Macron la fin avril, en référence à ce sommet, dont l’idée a germé au moment de la COP27 à Charm el-Cheikh, en novembre 2022.

Une large palette de sujets sera abordée durant ces deux jours : réformes institutionnelles, taxation, restructuration des dettes des pays pauvres, rôle du secteur privé…
Ce sommet à l’initiative d’Emmanuel Macron est toutefois accueilli avec méfiance par certains ONG prévoyant par avance que la montagne accouchera d’une souris

Au G7, Macron fait déjà la pub pour son nouveau « pacte financier mondial »

Au G7, Macron fait déjà la pub pour son nouveau « pacte financier mondial »


Encore de la com la part de Marcon qui propose lors d’une réunion fin juin à Paris « un nouveau pacte financier mondial.
Le président français reprend la problématique du climat et de la pauvreté pour ce qu’il appelle pompeusement un « nouveau pacte financier mondial. »
La vérité est moins grandiose. Il s’agit de modifier les conditions d’accès au financement notamment du fonds monétaire international et de la banque mondiale. Un éternel objectif mais qui n’a pas grand-chose à voir avec un nouveau pacte financier mondial qui imposerait notamment la fin de la lutte entre les monnaies, les taux de change, la fin de l’évasion fiscale et des conditions de concurrence fiscales sociales inégales. Aussi une vraie taxation des mouvements des transactions financières .

Comme d’habitude, Macron se saoule de mots et on accouchera encore d’une souris. Certes si un accord se fait ce sera toujours mieux que rien mais ce sera quand même une avancée toujours marginale qui n’a rien à voir avec une nouvelle régulation financière au plan mondial.

Emmanuel Macron a profité du sommet du G7 pour faire la promotion du « nouveau pacte financier » mondial qu’il appelle de ses voeux pour éviter de « choisir entre la lutte contre la pauvreté et la lutte pour le climat ».

Paris avait lancé l’idée de ce sommet à l’automne dernier lors de la COP27 en Egypte avec la Première ministre de la Barbade Mia Mottley, dont la petite île caribéenne est en première ligne face aux menaces du changement climatique.

L’objectif est ambitieux: réformer l’architecture de la finance mondiale pour mieux répondre aux défis du réchauffement climatique.

« Nous allons porter un agenda de réforme du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale pour davantage offrir de financements aux pays qui en ont le plus besoin », a expliqué Emmanuel Macron. Il entend aussi « développer plus de financements privés par des mécanismes de garantie ».

« C’est le seul moyen d’éviter une division du monde », a-t-il encore insisté, relevant que « de plus en plus de pays du Sud ont le sentiment » qu’on « leur demande de faire des efforts climatiques alors qu’on ne les a pas suffisamment aidés pour lutter contre la pauvreté ».

Economie: Revoir le système financier

Economie: Revoir le système financier

Après la faillite de SVB, le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz l’économiste américain n’exclut pas d’autres défaillances bancaires. ( le Figaro)

Quelques jours après la faillite de la Silicon Valley Bank, qui a secoué banques et marchés mondiaux, le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz n’exclut pas, dans un entretien accordé à l’AFP, d’autres défaillances à venir. Une sortie qui prend encore plus de sens face aux difficultés rencontrées mercredi par Crédit Suisse, le deuxième établissement bancaire helvète. « Les banques sont plus saines que par le passé, notamment en 2008. Il y a eu des progrès, mais pas autant que nécessaire », assène l’économiste.

«Il y a toujours des rumeurs au sujet de telle ou telle banque qui serait vulnérable, mais sauf à connaître leur bilan comptable, leurs expositions et (leurs résultats) aux tests de résistance, c’est difficile de les vérifier», a-t-il ajouté. S’attardant principalement sur la faillite de SVB, Joseph Stiglitz estime que les nouvelles technologies sont mal prises en compte par le système bancaire et favorisent les ‘bank runs’, ces fameux mouvements de paniques bancaires qui peuvent pousser les clients – ménages comme entreprises – à retirer leurs argents. Soit ce qui a précipité la chute de la Silicon Valley Bank.

«On pensait jusqu’ici que les comptes bancaires étaient difficiles à déplacer. Mais quand tout le monde gère son compte bancaire par Internet, c’est beaucoup plus facile de retirer tout son argent et de le placer ailleurs», estime-t-il. Et d’ajouter : «la stabilité du système financier doit être repensée, en prenant en compte les nouvelles technologies».

Les mesures des autorités américaines et les assurances des gouvernements européens sur la solidité du système bancaire à la suite de la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) ont pu stabiliser un peu les marchés mardi. Mais « les craintes quant à la solidité du secteur» persistent et «l’ombre de l’effondrement de la SVB plane toujours», souligne Susannah Streeter, analyste d’Hargreaves Lansdown.

Preuve en est, ce mercredi, les déclarations du premier actionnaire du Credit Suisse, la Saudi National Bank, ont mis en grande difficulté l’établissement helvète. Perçu comme le maillon faible du secteur bancaire en Suisse, Crédit Suisse a vu le cours de son action perdre jusqu’à 30% pour toucher un nouveau plancher historique à 1,55 francs suisses malgré les tentatives de son président, Axel Lehmann, de rassurer.

Lors d’une conférence, ce dernier a assuré que la banque n’a pas besoin d’aide gouvernementale. Ce n’est «pas un sujet», a-t-il déclaré, soulignant que la banque s’appuie sur de «solides ratios financiers», sans toutefois parvenir à rassurer les marchés. Or, l’inquiétude dépasse les frontières du pays alpin. La première ministre française Élisabeth Borne a ainsi demandé aux autorités suisses de régler les problèmes du Credit Suisse.

Revoir le système financier

Revoir le système financier

Après la faillite de SVB, le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz l’économiste américain n’exclut pas d’autres défaillances bancaires. ( le Figaro)

Quelques jours après la faillite de la Silicon Valley Bank, qui a secoué banques et marchés mondiaux, le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz n’exclut pas, dans un entretien accordé à l’AFP, d’autres défaillances à venir. Une sortie qui prend encore plus de sens face aux difficultés rencontrées mercredi par Crédit Suisse, le deuxième établissement bancaire helvète. « Les banques sont plus saines que par le passé, notamment en 2008. Il y a eu des progrès, mais pas autant que nécessaire », assène l’économiste.

«Il y a toujours des rumeurs au sujet de telle ou telle banque qui serait vulnérable, mais sauf à connaître leur bilan comptable, leurs expositions et (leurs résultats) aux tests de résistance, c’est difficile de les vérifier», a-t-il ajouté. S’attardant principalement sur la faillite de SVB, Joseph Stiglitz estime que les nouvelles technologies sont mal prises en compte par le système bancaire et favorisent les ‘bank runs’, ces fameux mouvements de paniques bancaires qui peuvent pousser les clients – ménages comme entreprises – à retirer leurs argents. Soit ce qui a précipité la chute de la Silicon Valley Bank.

«On pensait jusqu’ici que les comptes bancaires étaient difficiles à déplacer. Mais quand tout le monde gère son compte bancaire par Internet, c’est beaucoup plus facile de retirer tout son argent et de le placer ailleurs», estime-t-il. Et d’ajouter : «la stabilité du système financier doit être repensée, en prenant en compte les nouvelles technologies».

Les mesures des autorités américaines et les assurances des gouvernements européens sur la solidité du système bancaire à la suite de la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) ont pu stabiliser un peu les marchés mardi. Mais « les craintes quant à la solidité du secteur» persistent et «l’ombre de l’effondrement de la SVB plane toujours», souligne Susannah Streeter, analyste d’Hargreaves Lansdown.

Preuve en est, ce mercredi, les déclarations du premier actionnaire du Credit Suisse, la Saudi National Bank, ont mis en grande difficulté l’établissement helvète. Perçu comme le maillon faible du secteur bancaire en Suisse, Crédit Suisse a vu le cours de son action perdre jusqu’à 30% pour toucher un nouveau plancher historique à 1,55 francs suisses malgré les tentatives de son président, Axel Lehmann, de rassurer.

Lors d’une conférence, ce dernier a assuré que la banque n’a pas besoin d’aide gouvernementale. Ce n’est «pas un sujet», a-t-il déclaré, soulignant que la banque s’appuie sur de «solides ratios financiers», sans toutefois parvenir à rassurer les marchés. Or, l’inquiétude dépasse les frontières du pays alpin. La première ministre française Élisabeth Borne a ainsi demandé aux autorités suisses de régler les problèmes du Credit Suisse.

Finances -Krach Silicon Valley Bank (SVB): Incident isolé ou risque d’explosion du système financier ?

Finances -Krach Silicon Valley Bank (SVB): Incident isolé ou risque d’explosion du système financier ?


En matière de finances comme pour l’ensemble de l’économie rien n’est jamais certain. Pour l’instant le krach de la banque Silicon Valley bank est bien circonscrit. Reste que d’autres banques moyennes pour l’instant sont aussi dans la même situation comte tenu des conséquences de l’énorme précipice entre le taux zéro de l’argent consenti il y a encore un an et le taux actuel de 5 % ( pour l’instant). Sans parler de l’inflation énorme qui provoque une dévaluation de fait des actifs et du pouvoir d’achat. Bref pour une partie de système monétaire repose actuellement sur une monnaie de singe.

La banque qui finançait une grande partie des nouvelles entreprises de la tech s’est soudain écroulée après un retrait d’argent massif .

Jusque-là la banque a pratiqué la fuite en avant en bénéficiant des levées de fonds très nombreuses des nouvelles pousses technologiques. Le ralentissement très net des levées de fonds a bousculé le modèle économique. La banque a été contrainte de liquider à perte nombre de placements en obligations pour boucher les trous.

Assez rapidement les États-Unis ont fermé la banque et garantit les dépôts des clients.

Le problème est de savoir si cette incident localisé peut ou non se reproduire aux États-Unis voir ailleurs. Pour une grande partie tout dépendra de la politique monétaire. Une politique monétaire qui permettait d’obtenir de l’argent gratuit il y a environ un an et qui désormais impose des taux de l’ordre de 5 %. Mécaniquement nombre d’actifs se trouve dévalués et l’inflation constitue en fait une sorte de dévaluation. Une dévaluation qui pourrait s’amplifier avec la poursuite de la hausse des taux.

Même si la surveillance des banques est plus rigoureuse en Europe et en particulier en France, le risque existe aussi en fonction de la politique de la BCE qui en général suit mais avec un peu de retard celle de la banque centrale américaine. Nombre de banques qui ont prêté aux Etats avec de très faibles taux d’intérêt devront faire face à l’impossibilité de remboursement de certains pays qui devront emprunter à 5 % voir plus pour rembourser des prêts consentis à très faible taux. En clair des banques vont voir certains actifs se dévaloriser. Le doute pourrait s’installer chez les clients tentés de retirer leurs avoirs.
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• Mais à partir de 2022, la déroute des valeurs de la tech a changé la donne. De nombreuses entreprises technologiques se sont retrouvées incapables de lever des fonds. Ce retournement s’explique par plusieurs facteurs, notamment la fin, assez brutale, de la politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed). Les taux de la Fed, à 0 % il y a encore un an, se situent aujourd’hui à 4,75 %.
• Au lieu de remplir leurs comptes bancaires, elles ont au contraire « brulé du cash » en finançant leurs dépenses de gestion courante (salaires, loyers…), qui étaient jusqu’ici financées par les levées de fonds successives. In fine, leurs dépôts chez SVB se sont dégarnis. Un mouvement inverse de 2021.
• 4. SVB liquide ses obligations pour faire face aux retraits
• Mais la banque n’avait pas suffisamment anticipé la situation. SVB avait en effet investi une grande partie des dépôts de ses clients (placés à court terme) dans des obligations, souvent des titres adossés à des créances hypothécaires d’agences fédérales (placés à long terme) qu’elle a dû liquider en urgence pour honorer les demandes de retraits.

• Silicon Valley Bank : comment les autorités américaines se portent au chevet d’une banque
• Seulement, la politique monétaire de la Fed a aussi eu pour conséquence de diminuer la valeur du portefeuille obligataire de SVB : quand les taux montent, les prix des obligations diminuent. En vendant ces titres, la banque a ainsi accusé une perte de 1,8 milliard de dollars. Pour compenser, elle a indiqué jeudi vouloir une augmentation de capital de 2,25 milliards de dollars.
• 5. « Bank run »
• Cette annonce a créé une onde de choc. Inquiets, les clients ont perdu confiance en SVB et ont massivement voulu retirer leur argent avant qu’il ne soit trop tard – on parle de « bank run ». Sur la seule journée de jeudi, environ 42 milliards de dollars d’ordres de retraits ont été passés. Tous n’ont pas pu être honorés, mettant ainsi les entreprises, qui ont besoin de cet argent pour rémunérer leurs salariés, en péril. SVB s’est retrouvée exsangue en l’espace de quelques heures.
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Finances- Krach Silicon Valley Bank (SVB): Incident isolé ou risque d’explosion du système financier ?

Finances -Krach Silicon Valley Bank (SVB): Incident isolé ou risque d’explosion du système financier ?

En matière de finances comme pour l’ensemble de l’économie rien n’est jamais certain. Pour l’instant le krach de la banque Silicon Valley bank est bien circonscrit. Reste que d’autres banques moyennes pour l’instant sont aussi dans la même situation comte tenu des conséquences de l’énorme précipice entre le taux zéro de l’argent consenti il y a encore un an et le taux actuel de 5 % ( pour l’instant). Sans parler de l’inflation énorme qui provoque une dévaluation de fait des actifs et du pouvoir d’achat. Bref pour une partie de système monétaire repose actuellement sur une monnaie de singe.

La banque qui finançait une grande partie des nouvelles entreprises de la tech s’est soudain écroulée après un retrait d’argent massif .

Jusque-là la banque a pratiqué la fuite en avant en bénéficiant des levées de fonds très nombreuses des nouvelles pousses technologiques. Le ralentissement très net des levées de fonds a bousculé le modèle économique. La banque a été contrainte de liquider à perte nombre de placements en obligations pour boucher les trous.

Assez rapidement les États-Unis ont fermé la banque et garantit les dépôts des clients.

Le problème est de savoir si cette incident localisé peut ou non se reproduire aux États-Unis voir ailleurs. Pour une grande partie tout dépendra de la politique monétaire. Une politique monétaire qui permettait d’obtenir de l’argent gratuit il y a environ un an et qui désormais impose des taux de l’ordre de 5 %. Mécaniquement nombre d’actifs se trouve dévalués et l’inflation constitue en fait une sorte de dévaluation. Une dévaluation qui pourrait s’amplifier avec la poursuite de la hausse des taux.

Même si la surveillance des banques est plus rigoureuse en Europe et en particulier en France, le risque existe aussi en fonction de la politique de la BCE qui en général suit mais avec un peu de retard celle de la banque centrale américaine. Nombre de banques qui ont prêté aux Etats avec de très faibles taux d’intérêt devront faire face à l’impossibilité de remboursement de certains pays qui devront emprunter à 5 % voir plus pour rembourser des prêts consentis à très faible taux. En clair des banques vont voir certains actifs se dévaloriser. Le doute pourrait s’installer chez les clients tentés de retirer leurs avoirs.
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• Mais à partir de 2022, la déroute des valeurs de la tech a changé la donne. De nombreuses entreprises technologiques se sont retrouvées incapables de lever des fonds. Ce retournement s’explique par plusieurs facteurs, notamment la fin, assez brutale, de la politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed). Les taux de la Fed, à 0 % il y a encore un an, se situent aujourd’hui à 4,75 %.
• Au lieu de remplir leurs comptes bancaires, elles ont au contraire « brulé du cash » en finançant leurs dépenses de gestion courante (salaires, loyers…), qui étaient jusqu’ici financées par les levées de fonds successives. In fine, leurs dépôts chez SVB se sont dégarnis. Un mouvement inverse de 2021.
• 4. SVB liquide ses obligations pour faire face aux retraits
• Mais la banque n’avait pas suffisamment anticipé la situation. SVB avait en effet investi une grande partie des dépôts de ses clients (placés à court terme) dans des obligations, souvent des titres adossés à des créances hypothécaires d’agences fédérales (placés à long terme) qu’elle a dû liquider en urgence pour honorer les demandes de retraits.

• Silicon Valley Bank : comment les autorités américaines se portent au chevet d’une banque
• Seulement, la politique monétaire de la Fed a aussi eu pour conséquence de diminuer la valeur du portefeuille obligataire de SVB : quand les taux montent, les prix des obligations diminuent. En vendant ces titres, la banque a ainsi accusé une perte de 1,8 milliard de dollars. Pour compenser, elle a indiqué jeudi vouloir une augmentation de capital de 2,25 milliards de dollars.
• 5. « Bank run »
• Cette annonce a créé une onde de choc. Inquiets, les clients ont perdu confiance en SVB et ont massivement voulu retirer leur argent avant qu’il ne soit trop tard – on parle de « bank run ». Sur la seule journée de jeudi, environ 42 milliards de dollars d’ordres de retraits ont été passés. Tous n’ont pas pu être honorés, mettant ainsi les entreprises, qui ont besoin de cet argent pour rémunérer leurs salariés, en péril. SVB s’est retrouvée exsangue en l’espace de quelques heures.
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Krach financier: pas de risque en France ?

Krach financier: pas de risque en France ?

par Erich Pichet ,professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School (the conversation)

« Contrairement aux cris d’orfraie des Cassandre, il est très peu probable que la faillite de SVB ait un impact sur les déposants français »

Une contribution pour expliquer le krach financier de la banque américaine SVB et qui se veut rassurante sur le système français. Le même discours que le ministre de l’économie…. sauf que le système financier est largement mondialisé NDLR

Vendredi 10 mars, l’organisme fédéral de garantie des dépôts bancaires aux États-Unis, le Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) a mis sous tutelle la Silicon Valley Bank (SVB), deux jours à peine après l’annonce par le président de cette banque californienne de lever 2,5 milliards de dollars pour faire face à une crise de liquidités aussi soudaine qu’inattendue.

Fin 2022, la banque semblait pourtant solide avec 209 milliards de dollars d’actifs pour environ 175,4 milliards de dépôts. L’événement n’est pas anecdotique s’agissant de la première sauvegarde d’une banque américaine par la FDIC depuis octobre 2020 et de sa plus grosse opération depuis le sauvetage en 2008 de Washington Mutual, à l’époque la sixième banque américaine.

La prise de contrôle de la banque par le FDIC signifie que les actionnaires ont perdu la totalité de leurs investissements, le cours passant de près de 800 dollars à zéro pour une banque dont la capitalisation boursière culminait à 44 milliards fin 2021.

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Ce lundi 13 mars, la FDIC a réouvert les 17 agences de la banque en Californie et au Massachusetts. La veille, la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, avait annoncé, conjointement avec la Réserve fédérale (Fed) et la FDIC, après consultation avec le président américain Joe Biden, que les clients de la banque en faillite pourraient retirer l’intégralité de leurs dépôts (la garantie de la FDIC étant plafonnée à 250 000 dollars).

Peu connue du grand public, Silicon Valley Bank était pourtant la 16e banque américaine par le total de son bilan. Spécialisée dans le financement des start-up et des fonds de capital-investissement du secteur high-tech, son succès reposait sur sa capacité à accompagner la croissance de ces sociétés qui ont levé massivement des capitaux au cours des cinq dernières années.

Ainsi, ses dépôts ont quadruplé, passant de 44 milliards de dollars fin 2017 à 189 milliards fin 2021. Dans le même temps, l’encours de ses prêts passait de 23 à 66 milliards de dollars, permettant ainsi à la banque de placer 128 milliards de dollars dans des actifs sans risque de contrepartie comme des obligations hypothécaires ou des obligations de l’État américain.

Mais l’absence de risque de contrepartie ne signifie pas absence de risque sur les cours. Or, depuis le début 2022, confronté au réveil de l’inflation, la Fed a augmenté violemment ses taux de 0 à 4,5 %. Par contagion, ce relèvement a fait flamber le taux des obligations d’État à maturité de 10 ans de 1,5 % à près de 4 %. Nous avions mesuré dans un ouvrage réédité en 2022 que la sensibilité de ces obligations était d’environ 7 : cela signifie que toute hausse de 1 % des taux entraîne mécaniquement une baisse de leur cours de 7 %.

Confrontés aux remous de la high-tech au cours de l’année 2022, les clients de la banque ont retiré progressivement leurs dépôts la contraignant à vendre ses actifs à perte puisque le portefeuille obligataire de la banque affichait une moins-value latente de 17 milliards de dollars fin 2022 (dont une perte réalisée de 1,8 milliard d’euros sur une vente de 21 milliards). Fin 2022 il lui restait encore un portefeuille d’obligations acheté 91 milliards de dollars, qu’elle avait prévu de conserver jusqu’à leur échéance, mais dont la valeur de marché était tombée à 76 milliards.

La crise s’est noué le mercredi 8 mars, lorsque Silvergate, une banque spécialisée dans les cryptodevises a annoncé sa liquidation amiable. La faillite, fin 2022, de la deuxième plate-forme mondiale d’échange de cryptomonnaies, FTX, laissait déjà présager un risque de contagion de la crise du monde des cryptodevises à celui des banques.

Pour ne rien arranger, le président de la FDIC Martin Gruenberg avait expliqué, le lundi 6 mars, que les pertes latentes des établissements du pays sur les actions et les obligations étaient, fin 2022, de 620 milliards de dollars contre seulement 8 milliards de dollars un an plus tôt. Il précisait toutefois que ce montant restait très inférieur aux capitaux propres de l’ensemble du système bancaire américain (2 200 milliards).

Dans cet environnement anxiogène, le signal de la panique bancaire (« bank run ») a été donné par Peter Thiel, fondateur de Paypal et détenteur du Founders Fund, un véhicule d’investissement, qui a conseillé de retirer sans délai les fonds de la banque. Le vent de panique chez les déposants s’est donc immédiatement traduit par des demandes de retraits massifs jeudi 8 mars et vendredi 9 mars portant sur 42 milliards de dollars de dépôts soit 25 % de l’ensemble des dépôts, contraignant la banque à jeter l’éponge.

Selon le principe bien connu du flight to quality (« fuite vers la qualité », vers les produits les plus sûrs) en période de tension, l’aversion au risque a d’abord bénéficié aux obligations d’État, considérées sans risque. Leurs cours ont immédiatement bondi du fait de la forte demande, entrainant mécaniquement une baisse du rendement des bons du Trésor américains à 10 ans à 3,72 % contre 3,90 % la veille.

Si l’ensemble du secteur bancaire américain a accusé le coup à Wall Street, l’onde de choc a surtout affecté des banques de taille moyenne comme First Republic (-31,19 %), 14e établissement américain dont la clientèle est majoritairement composée de personnes fortunées et d’entreprises dont les dépôts dépassent largement le plafond des 250 000 dollars garantis.

En revanche, les grandes banques ont finalement peu souffert, JPMorgan Chase affichant même en hausse vendredi de 1,35 % car leurs sources de financement sont beaucoup plus diversifiées que la SVB, qui dépendait à 90 % des dépôts.

La rapidité d’intervention de la FDIC, habituée à prendre possession d’un établissement bancaire chancelant le vendredi pour rouvrir ses portes le lundi a montré une fois de plus l’efficacité d’une institution créée en 1933 à la suite de la vague de faillite en chaîne des banques emportées par la crise de 1929. Conformément à sa doctrine, la FDIC a créé une entité ad hoc en charge de gérer les actifs de la banque, les retraits, les prêts en cours, etc.

À ce stade, le scénario le plus probable reste un rachat par une grosse banque, comme ce fut le cas pour Washington Mutual en 2008 reprise pour 1,9 milliard de dollars par JPMorgan Chase. Déjà, ce lundi 13 mars, HSBC a annoncé le rachat de la filiale britannique de SVB pour une livre symbolique.

En l’absence d’acheteur une nationalisation temporaire comme ce fut le cas avec AIG en 2008 est parfaitement envisageable. Cette dernière opération, très décriée à l’époque, s’est finalement révélée favorable aux contribuables en rapportant environ 20 milliards de dollars à l’État américain.

La faillite de l’établissement bancaire emblématique du secteur high-tech n’en pose pas moins la question de l’efficacité de la régulation bancaire aux États-Unis. En effet, aussi étonnant que cela puisse paraître, après la réforme de la régulation bancaire qui a suivi la crise de 2008, SVB se situait en dessous des seuils de supervision des deux ratios de liquidité imposés par les accords de Bâle II, à savoir le liquidity coverage ratio et le net stable funding ratio. Le débat va donc inévitablement revenir au Congrès.

Quels risques pour les dépôts en France ?

Même si les cours des valeurs bancaires ont fléchi à Paris, le système bancaire français reste plus stable et mieux régulé que le système américain. En France, c’est le Fonds de garantie des dépôts et des résolutions (FGDR), l’homologue du FDIC américain, qui garantit les dépôts à vue à hauteur de 100 000 euros par compte (sachant que les livrets réglementés comme les livrets A, les livrets d’épargne populaire ou les plans épargne logement sont eux garantis sans limite par l’État) et qui indemnise les déposants dans les 7 jours ouvrables qui suivent un sinistre.

Le FGDR n’est intervenu que quatre fois depuis sa création en 1999 et pour des montants très faibles au regard d’un encours, alimenté annuellement par les contributions des banques, d’environ 6 milliards d’euros aujourd’hui. Ce fonds couvre théoriquement 1 200 milliards d’euros de dépôts à vue. Toutefois, en cas de crise grave, l’histoire récente a montré que c’est l’État qui agirait comme assureur en dernier ressort.

Ce fut notamment le cas pour le Crédit lyonnais en 1991, pour un coût global pour le contribuable de 15 milliards d’euros, ou pour Dexia pour au moins 9,6 milliards d’euros. Les dépôts à vue en France sont donc très bien sécurisés et le système bancaire plus sain et mieux régulé qu’aux États-Unis.

Contrairement aux cris d’orfraie des Cassandre, il est donc très peu probable que la faillite de SVB ait un impact sur les déposants français.

Krach Silicon Valley Bank (SVB): Incident isolé ou risque d’explosion du système financier

Krach Silicon Valley Bank (SVB): Incident isolé ou risque d’explosion du système financier ?

La banque qui finançait une grande partie des nouvelles entreprises de la tech s’est soudain écroulée après un retrait d’argent massif .

Jusque-là la banque a pratiqué la fuite en avant en bénéficiant des levées de fonds très nombreuses des nouvelles pousses technologiques. Le ralentissement très net des levées de fonds a bousculé le modèle économique. La banque a été contrainte de liquider à perte nombre de placements en obligations pour boucher les trous.

Assez rapidement les États-Unis ont fermé la banque et garantit les dépôts des clients.

Le problème est de savoir si cette incident localisé peut ou non se reproduire aux États-Unis voir ailleurs. Pour une grande partie tout dépendra de la politique monétaire. Une politique monétaire qui permettait d’obtenir de l’argent gratuit il y a environ un an et qui désormais impose des taux de l’ordre de 5 %. Mécaniquement nombre d’actifs se trouve dévalués et l’inflation constitue en fait une sorte de dévaluation. Une dévaluation qui pourrait s’amplifier avec la poursuite de la hausse des taux.

Même si la surveillance des banques est plus rigoureuse en Europe et en particulier en France, le risque existe aussi en fonction de la politique de la BCE qui en général suit mais avec un peu de retard celle de la banque centrale américaine. Nombre de banques qui ont prêté aux Etats avec de très faibles taux d’intérêt devront faire face à l’impossibilité de remboursement de certains pays qui devront emprunter à 5 % voir plus pour rembourser des prêts consentis à très faible taux. En clair des banques vont voir certains actifs se dévaloriser. Le doute pourrait s’installer chez les clients tentés de retirer leurs avoirs.
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• Mais à partir de 2022, la déroute des valeurs de la tech a changé la donne. De nombreuses entreprises technologiques se sont retrouvées incapables de lever des fonds. Ce retournement s’explique par plusieurs facteurs, notamment la fin, assez brutale, de la politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed). Les taux de la Fed, à 0 % il y a encore un an, se situent aujourd’hui à 4,75 %.
• Au lieu de remplir leurs comptes bancaires, elles ont au contraire « brulé du cash » en finançant leurs dépenses de gestion courante (salaires, loyers…), qui étaient jusqu’ici financées par les levées de fonds successives. In fine, leurs dépôts chez SVB se sont dégarnis. Un mouvement inverse de 2021.
• 4. SVB liquide ses obligations pour faire face aux retraits
• Mais la banque n’avait pas suffisamment anticipé la situation. SVB avait en effet investi une grande partie des dépôts de ses clients (placés à court terme) dans des obligations, souvent des titres adossés à des créances hypothécaires d’agences fédérales (placés à long terme) qu’elle a dû liquider en urgence pour honorer les demandes de retraits.

• Silicon Valley Bank : comment les autorités américaines se portent au chevet d’une banque
• Seulement, la politique monétaire de la Fed a aussi eu pour conséquence de diminuer la valeur du portefeuille obligataire de SVB : quand les taux montent, les prix des obligations diminuent. En vendant ces titres, la banque a ainsi accusé une perte de 1,8 milliard de dollars. Pour compenser, elle a indiqué jeudi vouloir une augmentation de capital de 2,25 milliards de dollars.
• 5. « Bank run »
• Cette annonce a créé une onde de choc. Inquiets, les clients ont perdu confiance en SVB et ont massivement voulu retirer leur argent avant qu’il ne soit trop tard – on parle de « bank run ». Sur la seule journée de jeudi, environ 42 milliards de dollars d’ordres de retraits ont été passés. Tous n’ont pas pu être honorés, mettant ainsi les entreprises, qui ont besoin de cet argent pour rémunérer leurs salariés, en péril. SVB s’est retrouvée exsangue en l’espace de quelques heures.
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Société Générale : un bon résultat financier aussi malgré la Russie

Société Générale : un bon résultat financier aussi malgré la Russie

La banque française a vu ses revenus progresser de 8,8 % l’an dernier, à 28,1 milliards d’euros, un record. Le résultat net part du groupe a en revanche été divisé par près de trois, à 2 milliards. Ceux-ci incluent la charge de 3,3 milliards d’euros encaissée après la vente de sa filiale russe Rosbank au printemps. Sans cet épisode, le groupe aurait pu rééditer sa performance de 2021 , assure-t-il dans un communiqué, avec un résultat net record de 5,6 milliards.

La banque a vu ses revenus bondir de près de 9 % pour s’élever à 28 milliards d’euros.

Des revenus record, mais un bénéfice plombé par l’épisode russe. Les résultats publiés mercredi par Société Générale illustrent le caractère atypique de l’année 2022, marquée par les crises, mais pendant laquelle l’activité est restée porteuse.

À noter que la BNP, elle, a réalisé un bénéfice record sur la même période. Un résultat net record de 10,2 milliards d’euros pour un chiffre d’affaires de plus de 50 milliards pour la BNP . Ce qui n’empêchera pas la banque de continuer sa politique de nettoyage des effectifs avec environ 1000 licenciements et la désertification dans les petites villes et autres villages.

La performance mérite d’être signalée après une année 2021 déjà record et un exercice 2022, malgré tout la banque BNP Paribas prévoit quand même de supprimer 921 postes en France au sein de sa filiale dédiée au crédit à la consommation, BNP Paribas Personal Finance, a-t-on appris mardi de source syndicale.

Sur ces 921 suppressions de postes, 690 au «maximum» pourront bénéficier d’un plan de départs volontaires, a-t-on précisé de même source. L’annonce de ces suppressions de postes intervient alors que la BNP a annoncé avoir enregistré un bénéfice net record d’un peu plus de 10 milliards d’euros en 2022.

Notons aussi que Paribas continue de supprimer les succursales dans les petites villes et autres villages. Par exemple dans le Maine-et-Loire à Baugé où les clients ont été expédiés à 30 ou 40kms de là dans la la Sarthe.

Contribution des Gafa aux télécoms : les collectivités veulent aussi un retour financier

Contribution des Gafa aux télécoms : les collectivités veulent aussi un retour financier

Alors que l’Europe étudie un mécanisme visant à faire contribuer les géants américains du Net au financement du déploiement de la fibre ou de la 5G, les collectivités françaises estiment qu’une partie de cette manne doit leur revenir. Et pour cause, elle pourrait atteindre 20 milliards d’euros par an, dont deux milliards pour la France.

l’Union européenne souhaite que les géants américains du Net contribuent au déploiement des réseaux télécoms sur le Vieux Continent et les collectivités françaises veulent mettre la main sur une partie de la contribution financière éventuelle. Pas question, en clair, que les opérateurs comme Orange, SFR, Bouygues Telecom ou Free, en soient les seuls bénéficiaires. C’est le message qu’a fait passer ce mardi Patrick Chaize, le sénateur de l’Ain (LR) et président de l’Avicca, qui regroupe les collectivités impliquées dans le numérique.

Les montants évoqués d’une possible contribution des Gafa au secteur des télécoms sont faramineux. Le lobby européen du secteur (ETNO), qui a été en première ligne pour faire avancer ce dossier à Bruxelles, milite pour un chèque de 20 milliards d’euros par an ! Les opérateurs français, eux, espèrent une contribution de 2 milliards d’euros pour l’Hexagone.

Les collectivités locales estiment *que les opérateurs ne sont pas les seuls à investir dans les réseaux. Dans les campagnes, le déploiement de la fibre, très avancé, n’a pu voir le jour que parce que les collectivités et l’Etat ont mis la main au portefeuille. C’est grâce à leurs investissements que les Réseaux d’initiative publique (RIP), qui permettent aux habitants des zones rurales et peu peuplées de disposer d’une connexion Internet fixe à très haut débit, ont vu le jour.
L’appétit croissant des Gafa en bande passante pour écouler leurs services oblige depuis des années les opérateurs télécoms à déployer, à grands frais, des tuyaux toujours plus gros. Ils n’ont pas le choix, puisque la neutralité du Net interdit aux Orange, Bouygues Telecom, SFR ou Free de discriminer le trafic de tel ou tel fournisseur de contenus. Dans ce contexte, et sachant que le trafic des Gafam engloutit jusqu’à 80% de la bande passante, la Commission européenne estime normal que ces mastodontes finance les réseaux d’infrastructures.

Total victime de son exhibitionnisme financier

Total victime de son exhibitionnisme financier

D’une certaine manière Total est victime de son exhibitionnisme financier. En effet, comment comprendre que le groupe puisse afficher avec force battages médiatiques un résultat positif de 10 milliards sur six mois et en même temps attendre pour mettre en place des discussions sur les salaires.Plus globalement, un résultat qui repose la question du partage entre actionnaires, salariés et investissements

Comme d’habitude les experts proches de Total soutiendront que ces 10 milliards sont le résultat de l’ensemble du groupe à l’échelle mondiale mais on notera que les salariés de Total à l’étranger ne sont pas mieux traités que ceux de France en moyenne.

Il n’est donc pas étonnant que face à ce bénéfice surtout dû à la spéculation sur les cours du pétrole, les syndicats réclament leur part du gâteau. Le problème évidemment c’est que les grèves dans ce secteur stratégique sont particulièrement pénalisantes pour nombre de salariés contraints d’utiliser leur voiture pour se rendre à leur travail.

L’État dans ce contexte porte une certaine responsabilité du blocage. En effet jusque-là le gouvernement s’est opposé- contrairement à d’autres pays- à une imposition des supers bénéfices ; il n’a pas non plus favorisé et incité la reprise de négociations entre les partenaires sociaux. Au contraire, il a plutôt contrarié ces partenaires avec les projets de réforme un peu bâclé concernant la retraite.

Jusque-là Total renvoyé les discussions sur les salaires jusqu’en novembre. Mais compte tenu des blocages et de l’intervention un peu tardive du gouvernement les négociations pourraient commencer assez rapidement.

« Si on entame des négociations, ce sera sur la base de nos revendications : on demande 10% d’augmentation sur les salaires », et que ce soit « appliqué au 1er janvier et rétroactif sur l’année 2022 », Indique la CGT. De son côté, la direction rappelait jusqu’ici qu’elle avait octroyé des mesures salariales représentant une augmentation moyenne de 3,5% en 2022.
Les blocages des grévistes entraînent une baisse des livraisons de carburant, les stations-service sont donc plus souvent en rupture de stocks d’essence ou de diesel. TotalEnergies gère près du tiers des stations françaises. Mais le groupe met aussi les perturbations sur le compte du succès de la remise à la pompe de 20 centimes qu’il accorde depuis le 1er septembre, en sus de la ristourne de l’Etat de 30 centimes.

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