Mobilité : une loi mais aussi des financements
Macron a annoncé une « loi des mobilités » pour début 2018, un rafraîchissement des dispositions réglementaires sans doute nécessaire car la dernière loi d’orientation des transports (loti) date de 1982. Une loi qui toutefois ne pourra pas aller très loin si l’on n’aborde pas la question du financement. En effet le financement des transports est à bout de souffle si l’on tient compte de l’état assez désastreux des infrastructures aussi bien routières que ferroviaires, la situation des réseaux urbains ou encore l’endettement catastrophique de la SNCF. Il faudra sans doute ralentir sérieusement le développement de grands projets aussi bien interurbains qu’urbains dont le financement est de plus en plus difficile et la rentabilité douteuse. Une rationalisation des moyens devra être renforcée via notamment une plus grande articulation entre les différents modes et moyens de transport. Les conditions d’usage de la voiture actuelle en ville pourraient également être remises en cause compte tenu notamment de son impact sur l’environnement et en particulier la qualité de l’air. Il conviendrait aussi de prendre en compte le rapport entre mobilité et désertification du territoire, bien d’autres problématiques encore comme la localisation et l’attractivité des ports et aéroports. Emmanuel Macron a donc annoncé samedi pour le premier semestre 2018 une « loi d’orientation sur les mobilités » qui conditionnera d’éventuels futurs grands projets, à l’occasion de l’inauguration des deux lignes à grande vitesse reliant Paris à Rennes et Bordeaux. Le président de la République a donné le coup d’envoi officiel de la liaison à grande vitesse entre la capitale et Rennes en empruntant un « TGV inaugural » entre les deux villes samedi en fin d’après-midi. « Dans le premier semestre 2018, une loi des mobilités apportera des réponses à ces situations qu’on a laissé perdurer », a dit Emmanuel Macron lors d’une allocution en début de soirée à Rennes, évoquant les difficultés de transport dans certains territoires. « L’Etat ne lancera pas de grand chantier tant que la loi de mobilité ne sera pas adoptée », a t-il précisé. Pour préparer ce texte, la question de la mobilité sera abordée lors de la Conférence nationale des territoires prévue le 17 juillet prochain, ainsi que lors d’Assises de la mobilité qui devraient se tenir en septembre. « La promesse que je veux que nous tenions (…) c’est de ne pas relancer de grands projets mais de financer tous les renouvellements d’infrastructures et les échelonner dans le temps », a déclaré Emmanuel Macron, estimant qu’il n’était plus temps de « promettre des TGV ou des aéroports de proximité à tous les chefs-lieux ».
Urgence dépendance Dépendance: comment trouver de nouveaux financements
Urgence dépendance Dépendance: comment trouver de nouveaux financements
D’après le rapport de Dominique Libault remis jeudi au gouvernement, le nombre de personnes dépendantes devrait pratiquement doubler d’ici 2050. En outre, il y a une chance de trouver de nouveaux moyens financiers d’ici 2030, c’est-à-dire autour de 10 milliards L’effort financier passerait à 1,6% du PIB pour la dépense publique liée au grand âge en 2030, contre 1,2% en 2018. La première solution proposée parmi les 175 consiste à renforcer l’accompagnement à domicile ce qui suppose évidemment une revalorisation des conditions sociales des aidants et intervenants extérieurs comme les assistants de vie. On propose aussi d’augmenter les effectifs des EHPAD de 25 %. Des EHPAD qui aujourd’hui accueillent le nombre le plus important de plus de 85 ans en Europe (21 %). Des EHPAD qui seront aussi modernisés. La situation est critique: 63% des Ehpad disent avoir au moins un poste non pourvu depuis 6 mois ou plus. Le rapport propose de mieux former les personnels, de revaloriser les salaires, de développer l’apprentissage dans le secteur. Il préconise d’augmenter progressivement de 25% le taux d’encadrement en Ehpad d’ici à 2024, soit 80.000 postes de plus, pour un effort chiffré à 400 millions d’euros par an d’ici 2020 et 1,2 milliard en 2024Les dépenses d’hébergement en établissement sont à la charge des familles, et le reste à payer après aides atteint 1850 euros par mois pour la moitié des résidents Le reste à charge des familles doit être réduit grâce à une nouvelle prestation de 300 euros pour les revenus compris entre 1000 et 1600 euros, dégressive au-delà Un « bouclier autonomie » serait activé dès lorsqu’une personne reste plus de quatre ans en Ehpad en situation de perte d’autonomie (15% des résidents), ce qui représenterait un gain moyen de 740 euros par mois. L’ASH allouée par les départements serait réformée, avec des règles nationales pour les ressources et la suppression de l’obligation faite aux petits-enfants de contribuer aux frais. Pour financer cet effort, les rapporteurs excluent toute hausse de prélèvement obligatoire et l’option d’une assurance obligatoire privée, au profit de la solidarité nationale.