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2023: La fin de Macron avant l’été ?

2023: La fin de Macron avant l’été ?

Tous les sondages montrent la profonde colère de l’opinion vis-à-vis de la conjoncture économique et sociale. En premier,et de loin, la question de la perte de pouvoir d’achat. S’ajoutent à cela, les craintes d’une réforme des retraites idiote et injuste. Il y a enfin les incertitudes concernant la politique énergétique bradée par Macron au profit de l’Allemagne; macron est en effet directement responsable du délitement de la filière nucléaire française comme ancien conseiller de Hollande puis ministre de l’économie enfin président de la république. Il y a encore quelques mois il proposait d’abandonner la filière nucléaire ( en commençant par Fessenheim) maintenant il veut la réactiver et même construire des EPR.

Macron voudrait bien faire de cette année 2023 le moment charnière de sa présidence en engageant nombre de réformes notamment la réforme des retraites. Il n’est pas certain cependant qu’il y parvienne tellement la conjoncture est pavée de d’ obstacles (inflation, pouvoir d’achat, remontée des taux d’intérêt, dette, politique énergétique incohérente, insécurité montante, hôpital et école en plein naufrage ). On sait que l’intéressé n’est guère courageux et qu’il sera sans doute prêt à échanger son maintien comme président jusqu’en 2027 contre l’abandon de ses intentions réformistes.

Le président de la République a confirmé que l’année 2023 serait bien celle de la réforme des retraites. Une réforme d’ailleurs de plus en plus allégée puisqu’elle pourrait être très étalée dans le temps et ne concerner en fait une partie des salariés . Les fonctionnaires et les régimes spéciaux pourraient être épargnés avec la fameuse clause du grand-père qui permet de n’appliquer la réforme qu’aux nouveaux entrants

Cette année (2023) sera en effet celle d’une réforme des retraites», dont la présentation est fixée au 10 janvier prochain. «Il nous faut travailler davantage», a insisté Macron , disant vouloir «assurer l’équilibre de notre système pour les années à venir. Bref une sorte de réformes allégée,différée et sans doute injuste. Pour résumer, le privé et les nouveaux vont payer pour le public et les plus anciens.

Pour autant, la bataille est loin d’être gagnée. En effet, la réforme des retraites pourrait bien être bousculée par un autre champ de préoccupation concernant l’évolution du pouvoir d’achat. D’autres motifs d’insatisfaction vont aussi s’ajouter comme l’injuste règle de la modification de l’indemnisation du chômage qui évidemment avec son caractère technocratique ne tient pas compte des situations concrètes. S’y ajouteront les insatisfactions de nombre de catégories et pas forcément uniquement de salariés. Voir à cet égard le mouvement des médecins libéraux.

L’année 2023 pourrait bien être celle de la retraite mais peut-être celle de la retraite de Macron stoppé là dans sa velléité de transformation disruptive pour le principe afin de laisser son nom dans l’histoire.

2023: La fin politique de Macron ?

2023: La fin politique de Macron ?

Macron voudrait bien faire de cette année 2023 le moment charnière de sa présidence en engageant nombre de réformes notamment la réforme des retraites. Il n’est pas certain cependant qu’il y parvienne tellement la conjoncture est pavée de tacle (inflation, pouvoir d’achat, remontée des taux d’intérêt, dette, politique énergétique incohérente, insécurité montante, hôpital et école en plein naufrage ). On sait que l’intéressé n’est guère courageux et qu’il sera sans doute prêt à échanger son maintien comme président jusqu’en 2027 contre l’abandon de ses intentions réformistes.

Le président de la République a confirmé que l’année 2023 serait bien celle de la réforme des retraites. Une réforme d’ailleurs de plus en plus allégée puisqu’elle pourrait être très étalée dans le temps et ne concerner en fait une partie des salariés. Les fonctionnaires et les régimes spéciaux pourraient être épargnés avec la fameuse clause du grand-père qui permet de n’appliquer la réforme qu’aux nouveaux entrants.

Cette année (2023) sera en effet celle d’une réforme des retraites», dont la présentation est fixée au 10 janvier prochain. «Il nous faut travailler davantage», a insisté Macron , disant vouloir «assurer l’équilibre de notre système pour les années à venir. Bref une sorte de réformes allégée,différée et sans doute injuste. Pour résumer, le privé et les nouveaux vont payer pour le public et les plus anciens.

Pour autant, la bataille est loin d’être gagnée. En effet, la réforme des retraites pourrait bien être bousculée par un autre champ de préoccupation concernant l’évolution du pouvoir d’achat. D’autres motifs d’insatisfaction vont aussi s’ajouter comme l’injuste règle de la modification de l’indemnisation du chômage qui évidemment avec son caractère technocratique ne tient pas compte des situations concrètes. S’y ajouteront les insatisfactions de nombre de catégories et pas forcément uniquement de salariés. Voir à cet égard le mouvement des médecins libéraux.

L’année 2023 pourrait bien être celle de la retraite mais peut-être celle de la retraite de Macron stoppé là dans sa velléité de transformation disruptive pour le principe afin de laisser son nom dans l’histoire.

Croissance France : dans le rouge à partir de la fin de l’année

Croissance France : dans le rouge à partir de la fin de l’année

Ça ira sans doute mieux demain pense le ministre de l’économie . Pourtant, la France pourrait connaître la récession d’ici la fin d’année et de début 2023 d’après l’INSEE. En outre l’inflation risquerait de croître autour de 7 % sur 2022 et va continuer à hauteur au moins de 5 % en 2023.Bref un grand risque de récession avec l’impossibilité de savoir exactement si on nen sortira en 2023.

L’INSEE constate qu’près un fort rebond en 2021 (+6,8%), la croissance se tasse fortement en cette fin d’année 2022. Dans sa dernière note de conjoncture dévoilée ce jeudi 15 décembre, l’Insee table sur une croissance du PIB négative à -0,2% au dernier trimestre 2022, un très léger rebond au premier trimestre 2023 (0,1%) et une accélération au second trimestre (0,3%).
L’institut de statistiques a révisé à la baisse ses prévisions pour la fin de l’année de 0,2 point.

Sur l’ensemble de l’année, les statisticiens tablent désormais sur une croissance de 2,5% contre 2,6% auparavant. De son côté, le gouvernement projette dans le budget 2023 toujours une croissance de 1% l’année prochaine. Mais cette prévision semble de moins en moins crédible aux yeux de nombreux économistes. En outre, de nombreuses incertitudes compliquent la tâche des économistes. Entre le prolongement du conflit en Ukraine, les conséquences du resserrement monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et l’évolution de la situation sanitaire en Chine, les conjoncturistes sont plongés dans le brouillard.

En cause, une chute de la production dans l’industrie. « En France, les climats des affaires se sont effrités mais sans chuter. En revanche, le moral est en berne dans les entreprises les plus énergivores », a ajouté le statisticien. En octobre, la production d’électricité est restée « très dégradée ». Résultat, les moteurs du tissu productif ont tourné au ralenti.
Les industries les plus énergivores exposées aux soubresauts de la production électrique ont flanché en octobre et novembre. «

Croissance France : récession probable vers la fin d’année

Croissance France : récession probable vers la fin d’année

Ça ira sans doute mieux demain pense le ministre de l’économie . Pourtant, la France pourrait connaître la récession d’ici la fin d’année et de début 2023 d’après l’INSEE. En outre l’inflation risquerait de croître après de 7 % sur 2022 et va continuer à hauteur au moins de 5 % en 2023.

L’INSEE constate qu’près un fort rebond en 2021 (+6,8%), la croissance se tasse fortement en cette fin d’année 2022. Dans sa dernière note de conjoncture dévoilée ce jeudi 15 décembre, l’Insee table sur une croissance du PIB négative à -0,2% au dernier trimestre 2022, un très léger rebond au premier trimestre 2023 (0,1%) et une accélération au second trimestre (0,3%).
L’institut de statistiques a révisé à la baisse ses prévisions pour la fin de l’année de 0,2 point.

Sur l’ensemble de l’année, les statisticiens tablent désormais sur une croissance de 2,5% contre 2,6% auparavant. De son côté, le gouvernement projette dans le budget 2023 toujours une croissance de 1% l’année prochaine. Mais cette prévision semble de moins en moins crédible aux yeux de nombreux économistes. En outre, de nombreuses incertitudes compliquent la tâche des économistes. Entre le prolongement du conflit en Ukraine, les conséquences du resserrement monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et l’évolution de la situation sanitaire en Chine, les conjoncturistes sont plongés dans le brouillard.

En cause, une chute de la production dans l’industrie. « En France, les climats des affaires se sont effrités mais sans chuter. En revanche, le moral est en berne dans les entreprises les plus énergivores », a ajouté le statisticien. En octobre, la production d’électricité est restée « très dégradée ». Résultat, les moteurs du tissu productif ont tourné au ralenti.
Les industries les plus énergivores exposées aux soubresauts de la production électrique ont flanché en octobre et novembre. «

Sur l’année 2022, les problèmes d’approvisionnement électrique amputerait la croissance de 0,4 point de PIB. A ces chutes de production électrique s’ajoutent l’explosion des prix de l’énergie et celle des matières premières pour la plupart des branches. Du côté des services, l’activité est « atone » en cette fin d’année selon le département de conjoncture.
Consommation et investissements des ménages en berne

Du côté de la demande, la consommation, traditionnel moteur de l’économie hexagonale, est en berne. Les dépenses des Français sont en repli de -0,7% au T4 après un précédent recul de -0,1% au T3. Cette chute s’expliquerait par de moindres consommation d’énergie durant l’automne en raison des températures plus clémentes et des comportements de sobriété face à la crise énergétique. Les Français continuent de se serrer la ceinture dans les dépenses alimentaires et les achats de biens. La consommation pourrait légèrement repartir à 0,4% au premier trimestre 2023, puis 0,2% au second trimestre.

Cette conjonction de crises assombrit amplement l’horizon pour les ménages. Résultat, les dépenses d’investissement des Français sont en chute depuis juin dernier et ne devraient pas s’améliorer dans les mois à venir. L’Insee anticipe un recul des investissements des ménages jusqu’à la fin du premier semestre 2023. Ces chiffres médiocres se traduisent dans la production de logements individuels au ralenti.

La surchauffe des prix risque de se prolonger en début d’année 2023. L’inflation s’est propagée à l’ensemble des secteurs et des produits depuis fin 2021. « L’inflation pourrait atteindre 7% sur un an au début de l’année 2023 avant de refluer par effet de base », a indiqué Olivier Simon de l’Insee. « L’inflation alimentaire est devenue le moteur de l’indice général des prix à la consommation alors que les prix de l’énergie ralentissent en raison notamment de la baisse des prix du pétrole et de la ristourne sur les carburants à l’automne », poursuit l’expert.

Sondage très équilibré entre fin de mois ou fin du Monde

Sondage très équilibré entre fin de mois ou fin du Monde

L’idée de ce que devrait être la transformation de la France continue de diviser les Français. On observe même une partition très nette des salariés du privé, entre « fin du monde » et « fin du mois » : 52 % souhaitent que le pays se concentre sur le partage de la richesse, tandis que 48 % préfèrent repenser le modèle de développement avec pour objectif la préservation des ressources, selon un sondage Ifop pour Zurich et l’Opinion . « La bataille d’Hernani qui, par le passé, opposait artificiellement le pouvoir d’achat et la crise écologique semble dépassée, note Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop. A cet égard, les opinions exprimées sont homogènes suivant l’âge, alors que traditionnellement, les plus jeunes avaient à cœur la cause écologique et que le pouvoir d’achat revêtait plus d’importance chez les plus âgés. »

Société-Convention sur la fin de vie : Une caricature de démocratie

Société-Convention sur la fin de vie : Une caricature de démocratie

Revoilà une convention citoyenne cette fois sur la fin de vie qui va réunir 150 personnes tirées au hasard et qui prennent la place une nouvelle fois des organisations représentatives et des institutions existantes. Bref une nouvelle fois, une caricature de la démocratie. En quelques réunions les 150 personnes tirées au hasard seront bien entendu manipulés par les experts choisis par le pouvoir. Il s’agit pour Macron de mettre en opposition ce qui sortira de cet pseudo convention avec les institutions officielles quitte d’ailleurs plus tard à ne pas tenir compte des propositions de ladite convention.

La Convention citoyenne sur la fin de vie a débuté Vendredi. On se demande vraiment pourquoi on maintient le conseil économique et social si son rôle se borne à fournir le papier,les crayons, le transport, le gîte et le couvert. À moins de le transformer en agence de voyages.
Thierry Beaudet, Président du Conseil économique, social et environnemental, qui gère son organisation, tente d’en expliquer l’intérêt et la légitimité (intreview JDD)

Avez-vous arrêté la liste des 150 citoyens participant à la convention sur la fin de vie ?
Au moment où je vous parle, 152 billets de train, 152 chambres d’hôtel ont été réservés, 152 citoyens seront donc là vendredi. Ils devraient même être environ 170. Le plus jeune a 20 ans, le plus âgé 87. Ils viennent de grandes villes, comme Marseille, Lyon ou Bordeaux, moyennes comme Le Mans ou Vannes, ou plus petites comme Vernon. On attend aussi trois Ultramarins. Leurs métiers sont très divers. Il y a un étudiant, une aide-soignante, un agriculteur, un comédien retraité, le maire d’une commune rurale, des chefs d’entreprise, des enseignants…​

Une mini-France comme le souhaitait le comité de gouvernance chargé du pilotage ?
Le panel reflète la diversité de la société française. Nous avons contacté, par téléphone, 11 000 personnes tirées au sort, croisé différents critères – genre, âge, catégories socioprofessionnelles, situation géographique, niveau de diplôme. Parmi eux il y aura sans doute des croyants, des non-croyants, des soignants, des Français qui auront – ou non – été confrontés à des situations de fin de vie. Comme il peut y avoir un peu de déperdition – ce n’est pas évident d’être mobilisé neuf week-ends entre décembre et mars –, nous en avons retenu plus de 150, pour ne pas avoir à en tirer au sort en cours de route, comme ça avait été le cas lors de la Convention climat.

« Qu’ils aient une vision partagée ou des désaccords, ils pourront exprimer des positions étayées ».

Comment les débats vont-ils s’organiser ?

Il y aura trois séquences : en décembre, une phase d’appropriation du sujet par les citoyens ; en janvier-février, les délibérations, et en mars, la restitution. On ne demande pas aux citoyens d’écrire un projet de loi, mais de délibérer ensemble pour répondre à ​​la question posée par la Première ministre : « Le cadre de l’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ? » Qu’ils aient une vision partagée ou des désaccords, ils pourront exprimer des positions étayées.

Que se passera-t-il durant la première phase ?​
Les citoyens vont d’abord découvrir les lieux, apprendre à se connaître, comprendre ce qu’on attend d’eux. Le comité de gouvernance – qui compte notamment deux citoyens ayant participé à la Convention climat – a construit un socle documentaire sur la fin de vie, prévu des rencontres avec l’exécutif, le Parlement, et des personnalités comme Alain Claeys et Jean Leonetti, les auteurs des lois sur la fin de vie. Les citoyens pourront ensuite décider d’autres auditions.

Quel est le budget consacré à la convention ?
Il est d’environ 4 millions d’euros. Outre l’organisation et l’animation des débats, cela comprend notamment ​​la prise en charge des citoyens, – leur frais de transport, d’hébergement, de restauration, éventuellement de garde d’enfants – et les indemnisations – 94,56 € par jour, avec des compléments, sous certaines conditions, pour compenser d’éventuelles pertes de salaire. Nous avons réussi à faire en sorte que ce complément de revenus ne prive pas des minima sociaux ceux qui en bénéficient.​

« La Convention climat était un exercice démocratique inédit… Nous en avons tiré des leçons »

À en croire les sondages, une large majorité des Français souhaitent qu’on autorise, dans certains cas, le suicide assisté ou l’euthanasie. Est-ce une perte de temps d’en discuter à nouveau ?​
La fin de vie est un sujet qui exige de la nuance ; on ne peut pas se contenter de sondages. Les citoyens décideront des problématiques qu’ils souhaitent développer. Je ne préjuge pas de ce que dira la Convention citoyenne. Mais j’imagine qu’ils évoqueront notamment l’accompagnement de la fin de vie, les soins palliatifs, les directives anticipées, le suicide assisté et l’euthanasie. La convention citoyenne permettra de débattre sereinement et d’exprimer des opinions éclairées. Les Françaises et Français qui le souhaitent auront accès via un site internet au socle documentaire dont disposeront les citoyens et pourront assister aux audiences publiques.​

Les citoyens participant à la Convention citoyenne sur le climat étaient déçus des suites données à leurs propositions. En avez-vous tenu compte ?
La Convention climat était un exercice démocratique inédit… Nous en avons tiré des leçons. Il faut de la clarté dans ce qui est demandé aux citoyens, éviter les promesses de reprises « sans filtre ». Il faut une bonne articulation des différentes contributions au débat national et que l’exécutif s’engage à rendre compte de ce qui sera fait des travaux des citoyens. Je pense que sur ces points nous avons été entendus.

« Il faut créer les conditions pour que la participation citoyenne ne soit ni un gadget, ni un tour de passe-passe »
Si les travaux ne sont pas pris en compte, cela va engendrer la même frustration…
La décision appartient à celles et ceux qui ont la légitimité de l’élection, la construction de la décision appartient à la société tout entière. La participation citoyenne s’inscrit dans un continuum démocratique. On ne peut pas développer la participation et y rester sourd. Je n’imagine pas qu’il n’y ait pas de suite donnée aux travaux de la convention.​


La participation citoyenne en France vous semble-t-elle suffisante ?

La démocratie ne s’arrête pas aux institutions, ni aux dimanches d’élections. Les Français ont envie d’être acteurs sur des sujets qui les concernent. Il faut donc développer la participation. Le Cese, missionné pour cela en 2021, s’y emploie depuis dix-huit mois, en associant régulièrement des citoyens à ses travaux, et sous des formats divers. ​La participation citoyenne est un carburant démocratique. Il faut créer les conditions pour qu’elle ne soit ni un gadget, ni un tour de passe-passe.

Convention sur la fin de vie : Une caricature de démocratie

Convention sur la fin de vie : Une caricature de démocratie

Revoilà une convention citoyenne cette fois sur la fin de vie qui va réunir 150 personnes tirées au hasard et qui prennent la place une nouvelle fois des organisations représentatives et des institutions existantes. Bref une nouvelle fois, une caricature de la démocratie. En quelques réunions les 150 personnes tirées au hasard seront bien entendu manipulés par les experts choisis par le pouvoir. Il s’agit pour Macron de mettre en opposition ce qui sortira de cet pseudo convention avec les institutions officielles quitte d’ailleurs plus tard à ne pas tenir compte des propositions de ladite convention.

La Convention citoyenne sur la fin de vie a débuté Vendredi. On se demande vraiment pourquoi on maintient le conseil économique et social si son rôle se borne à fournir le papier,les crayons, le transport, le gîte et le couvert. À moins de le transformer en agence de voyages.
Thierry Beaudet, Président du Conseil économique, social et environnemental, qui gère son organisation, tente d’en expliquer l’intérêt et la légitimité (intreview JDD)

Avez-vous arrêté la liste des 150 citoyens participant à la convention sur la fin de vie ?
Au moment où je vous parle, 152 billets de train, 152 chambres d’hôtel ont été réservés, 152 citoyens seront donc là vendredi. Ils devraient même être environ 170. Le plus jeune a 20 ans, le plus âgé 87. Ils viennent de grandes villes, comme Marseille, Lyon ou Bordeaux, moyennes comme Le Mans ou Vannes, ou plus petites comme Vernon. On attend aussi trois Ultramarins. Leurs métiers sont très divers. Il y a un étudiant, une aide-soignante, un agriculteur, un comédien retraité, le maire d’une commune rurale, des chefs d’entreprise, des enseignants…​

Une mini-France comme le souhaitait le comité de gouvernance chargé du pilotage ?
Le panel reflète la diversité de la société française. Nous avons contacté, par téléphone, 11 000 personnes tirées au sort, croisé différents critères – genre, âge, catégories socioprofessionnelles, situation géographique, niveau de diplôme. Parmi eux il y aura sans doute des croyants, des non-croyants, des soignants, des Français qui auront – ou non – été confrontés à des situations de fin de vie. Comme il peut y avoir un peu de déperdition – ce n’est pas évident d’être mobilisé neuf week-ends entre décembre et mars –, nous en avons retenu plus de 150, pour ne pas avoir à en tirer au sort en cours de route, comme ça avait été le cas lors de la Convention climat.

« Qu’ils aient une vision partagée ou des désaccords, ils pourront exprimer des positions étayées ».

Comment les débats vont-ils s’organiser ?

Il y aura trois séquences : en décembre, une phase d’appropriation du sujet par les citoyens ; en janvier-février, les délibérations, et en mars, la restitution. On ne demande pas aux citoyens d’écrire un projet de loi, mais de délibérer ensemble pour répondre à ​​la question posée par la Première ministre : « Le cadre de l’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ? » Qu’ils aient une vision partagée ou des désaccords, ils pourront exprimer des positions étayées.

Que se passera-t-il durant la première phase ?​
Les citoyens vont d’abord découvrir les lieux, apprendre à se connaître, comprendre ce qu’on attend d’eux. Le comité de gouvernance – qui compte notamment deux citoyens ayant participé à la Convention climat – a construit un socle documentaire sur la fin de vie, prévu des rencontres avec l’exécutif, le Parlement, et des personnalités comme Alain Claeys et Jean Leonetti, les auteurs des lois sur la fin de vie. Les citoyens pourront ensuite décider d’autres auditions.

Quel est le budget consacré à la convention ?
Il est d’environ 4 millions d’euros. Outre l’organisation et l’animation des débats, cela comprend notamment ​​la prise en charge des citoyens, – leur frais de transport, d’hébergement, de restauration, éventuellement de garde d’enfants – et les indemnisations – 94,56 € par jour, avec des compléments, sous certaines conditions, pour compenser d’éventuelles pertes de salaire. Nous avons réussi à faire en sorte que ce complément de revenus ne prive pas des minima sociaux ceux qui en bénéficient.​

« La Convention climat était un exercice démocratique inédit… Nous en avons tiré des leçons »

À en croire les sondages, une large majorité des Français souhaitent qu’on autorise, dans certains cas, le suicide assisté ou l’euthanasie. Est-ce une perte de temps d’en discuter à nouveau ?​
La fin de vie est un sujet qui exige de la nuance ; on ne peut pas se contenter de sondages. Les citoyens décideront des problématiques qu’ils souhaitent développer. Je ne préjuge pas de ce que dira la Convention citoyenne. Mais j’imagine qu’ils évoqueront notamment l’accompagnement de la fin de vie, les soins palliatifs, les directives anticipées, le suicide assisté et l’euthanasie. La convention citoyenne permettra de débattre sereinement et d’exprimer des opinions éclairées. Les Françaises et Français qui le souhaitent auront accès via un site internet au socle documentaire dont disposeront les citoyens et pourront assister aux audiences publiques.​

Les citoyens participant à la Convention citoyenne sur le climat étaient déçus des suites données à leurs propositions. En avez-vous tenu compte ?
La Convention climat était un exercice démocratique inédit… Nous en avons tiré des leçons. Il faut de la clarté dans ce qui est demandé aux citoyens, éviter les promesses de reprises « sans filtre ». Il faut une bonne articulation des différentes contributions au débat national et que l’exécutif s’engage à rendre compte de ce qui sera fait des travaux des citoyens. Je pense que sur ces points nous avons été entendus.

« Il faut créer les conditions pour que la participation citoyenne ne soit ni un gadget, ni un tour de passe-passe »
Si les travaux ne sont pas pris en compte, cela va engendrer la même frustration…
La décision appartient à celles et ceux qui ont la légitimité de l’élection, la construction de la décision appartient à la société tout entière. La participation citoyenne s’inscrit dans un continuum démocratique. On ne peut pas développer la participation et y rester sourd. Je n’imagine pas qu’il n’y ait pas de suite donnée aux travaux de la convention.​


La participation citoyenne en France vous semble-t-elle suffisante ?

La démocratie ne s’arrête pas aux institutions, ni aux dimanches d’élections. Les Français ont envie d’être acteurs sur des sujets qui les concernent. Il faut donc développer la participation. Le Cese, missionné pour cela en 2021, s’y emploie depuis dix-huit mois, en associant régulièrement des citoyens à ses travaux, et sous des formats divers. ​La participation citoyenne est un carburant démocratique. Il faut créer les conditions pour qu’elle ne soit ni un gadget, ni un tour de passe-passe.

BUDGET SÉCURITÉ SOCIALE: Fin de débat aussi avec le 49.3

BUDGET SÉCURITÉ SOCIALE: Fin de débat aussi avec le 49.3

Après le budget général c’est tout autour du budget de la sécurité sociale de faire l’objet d’un recours au 49-3 qui clôt la discussion. Ne reste évidemment que la possibilité pour les députés de déposer une motion de censure et de renverser le gouvernement.

Rien à craindre car si le gouvernement ne possède pas de majorité, les « Républicains » ne sont pas prêts à se joindre à une motion de censure qu’elle vienne de l’extrême gauche ou de l’extrême droite.

De ce point de vue il est vraisemblable que l’extrême droite va déposer sa propre motion de censure qui ne sera pas votée par les troupes de Mélenchon et inversement la motion de censure de la Nupes ne sera sans doute pas votée par le rassemblement National.

Élisabeth Borne vient de dégainer à nouveau le 49.3 pour la première partie du budget de la Sécurité sociale ce jeudi, après en avoir déjà fait usage mercredi pour faire adopter le budget.
Son recours n’est pas vraiment une surprise alors que le gouvernement ne dispose pas de majorité absolue pour faire adopter son texte. Gabriel Attal avait d’ailleurs annoncé la couleur dès le début des débats.

« Les oppositions ne souhaitent pas ouvrir la possibilité (…) de nous laisser avancer. Dans ces conditions, on prendra aussi nos responsabilités », avait déclaré le ministre délégué aux Comptes publics auprès de l’AFP.
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Le Conseil des ministres avait préparé ses arrières en permettant l’utilisation du 49.3, malgré les appels de Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale à « prendre le temps des débats ».
Alors que l’exécutif avait attendu la dernière limite pour dégainer cette arme constitutionnelle pour le budget, la majorité a fait le choix d’aller beaucoup plus vite. La Première ministre va en effet devoir à nouveau recourir au 49.3 pour les 3 autres parties du budget de la Sécurité sociale qui nécessitent un vote.

Le gouvernement peut utiliser cet outil sans limite cet outil sur les textes budgétaires mais n’en peut s’en servir qu’à une seule reprise sur les autres projets de loi pendant une session parlementaire.Il faudra sans doute choisir en 2023 sur deux textes fondamentaux à savoir la réforme des retraites ou la loi sur les énergies nouvelles. Un choix cornélien

Grande-Bretagne : la fin d’un Empire

Grande-Bretagne : la fin d’un Empire et d’une puissance

 

 

 Les cérémonies ont sans doute célébré la fin d’Élisabeth II mais tout autant la fin parallèle de la puissance de la Grande Bretagne et de son empire colonial. Par Michel Santi, économiste (*)

Entre 1765 et 1938, la Grande-Bretagne aurait subtilisé 45.000 milliards de dollars à l’Inde, selon les calculs de l’historienne Utsa Patnaik. La puissance colonisatrice put imposer un monopole absolu sur le commerce du sous-continent par l’entremise de la Compagnie des Indes orientales (East India Co.) dont les attributions consistaient à acheter leurs marchandises aux Indiens avec leur propre argent grâce à un ingénieux subterfuge.

En effet, tandis que – préalablement à l’instauration de cette obligation en 1765 -, la Grande-Bretagne s’acquittait des biens indiens en les réglant de manière traditionnelle pour l’époque, c’est-à-dire principalement contre de l’argent-métal. East India entreprit de consacrer le tiers des recettes résultant de ses taxes imposées au peuple indien à l’achat de l’ensemble de sa riche production qui allait du textile au riz en passant par le bois. Autrement dit, le colonisateur recyclait une partie de ces impôts en réglant ses emplettes aux paysans et aux travailleurs indiens avec leurs deniers, qui plus est avec la perfidie qu’on lui connaît, car les colonisés n’y voyaient que du feu puisque l’organisme qui les taxait n’était évidemment pas celui qui achetait leurs biens.

La Grande-Bretagne profita même doublement de ce parasitage puisque ses excédents, en fer par exemple, furent ré exportés par ses soins vers le reste de l’Europe au prix fort, lui permettant ainsi de financer sa propre croissance et industrialisation. La fin du monopole de la East India Co. vers 1847 ne devait pas pour autant aboutir à l’enrichissement de l’Inde, car les exportateurs de ce pays n’eurent l’autorisation de se faire payer que par l’entremise de papiers-valeurs (Council Bills) lesquels ne pouvaient être émis que par la Trésorerie de la Couronne. Les producteurs indiens avaient certes dès cette période le droit de vendre leurs marchandises à d’autres pays, mais ceux-ci ne pouvaient régler qu’avec une monnaie qu’ils étaient contraints de se procurer à Londres en échange d’or et d’argent-métal.

En outre, les commerçants indiens étaient payés – non en Council Bills – mais en Roupies… celles-là mêmes qui leur avait été prélevées en guise d’impôts, car c’était évidemment Londres qui conservait les métaux précieux. Comme les richesses indiennes étaient détournées par la Grande-Bretagne, l’Inde était largement endettée vis-à-vis de la puissance colonisatrice alors que – en réalité – elle était largement en excédent commercial du fait des flux massifs de produits qu’elle exportait. Non contente de spolier la population indienne, la Grande-Bretagne l’asservissait donc en outre par la dette.

Des siècles de pauvreté et de misère auraient pu être épargnés aux Indiens si leur pays avait été en mesure de réinvestir le produit de ses richesses sur son propre développement, plutôt que de financer la Révolution industrielle et accessoirement les guerres britanniques qui ne purent prospérer que par la grâce de ce pillage systématique de tout un sous-continent exploité sans aucun scrupule. L’étude d’Utsa Patnaik montre sans équivoque que ces 45.000 milliards (qui représentent près de 20 fois le PIB annuel de la Grande-Bretagne d’aujourd’hui !) ont autorisé la prospérité de la puissance occupante.

D’une manière générale, ce sont les 14 pays du Commonwealth, ceux qui l’ont quitté et ceux qui n’y ont jamais adhéré après le départ du colonisateur qui ont développé la Grande-Bretagne – et non l’inverse. À cet égard, la mort d’Elizabeth II aura de profondes répercussions sur un système qui implose d’ores et déjà avec la Barbade qui a son Chef d’Etat depuis l’an dernier, la Jamaïque qui souhaite devenir une république, les Bahamas qui songent à une formule de ce type.

Et d’autres suivront qui sont également sur le point de demander des réparations substantielles à une nation où règne encore la féodalité et où la Première ministre actuelle ne l’est que par la légitimité de 80.000 votants.

______

(*) Michel Santi est macro-économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Il est fondateur et directeur général d’Art Trading & Finance.
Il vient de publier « Fauteuil 37 » préfacé par Edgar Morin. Il est également l’auteur d’un nouvel ouvrage : « Le testament d’un économiste désabusé ».
Sa page Facebook et son fil Twitter.

Mettre fin au foot fric ?

Mettre fin au foot fric ?

 

Les affaires Pogba, Diallo, Le Graët et les polémiques récentes sont révélatrices d’un système qui vit en vase clos, s’autorisant à fonctionner avec ses propres règles et ses propres valeurs, en déconnexion complète avec les évolutions du reste de la société estime un papier du monde.

 

Reste qu’il sera bien difficile de s’attaquer à la citadelle du foot fric. Le football professionnel est en effet complètement drogué à l’argent facile qui permet de s’affranchir des réalités et contraintes sociétales NDLR 

 

Dire que le football français traverse une mauvaise passe tient de la litote, pas tant sur le terrain que dans l’arrière-cour de la discipline, qui révèle des situations consternantes. Depuis plusieurs semaines, une succession d’affaires met en lumière des pratiques qui interrogent sur le comportement des instances, des clubs, des joueurs et de leur entourage. Aveuglés par l’argent roi et les rêves de notoriété, les moins scrupuleux ont fini par développer un sentiment trompeur d’impunité.

L’international français Paul Pogba se retrouve ainsi au cœur d’une affaire dans laquelle son frère, accusé d’avoir tenté de le faire chanter, vient d’être mis en examen pour extorsion en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs.

La joueuse du Paris-Saint-Germain (PSG) Aminata Diallo, elle, a été mise en examen pour « violences aggravées » et « association de malfaiteurs » après l’agression, le 4 novembre 2021, de son ex-coéquipière, Kheira Hamraoui. Comme dans l’affaire Pogba se pose la question de l’influence toxique des entourages dans un cocktail où manque de maturité, appât du gain et système clanique finissent par faire dérailler les plus fragiles. Dans le cas Diallo s’ajoute l’absence de soutien du club parisien à l’une de ses joueuses agressées à coups de barre de fer.

Dans un autre registre, le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, est accusé d’avoir envoyé des SMS à caractère sexuel. En 2021, cette même FFF avait été condamnée aux prud’hommes pour des faits de harcèlement sexuel reprochés à son directeur financier, ce qui, au sein de l’instance, ne lui avait valu qu’un simple rappel à l’ordre.

Sur un tout autre plan, chacun se souvient de la polémique soulevée début septembre par Christophe Galtier, l’entraîneur de l’équipe masculine du PSG. Interrogé sur le fait de savoir si le club envisageait de trouver des moyens de déplacement alternatifs à l’avion afin de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, il avait répondu par une mauvaise plaisanterie, en expliquant que l’équipe réfléchissait à l’utilisation de chars à voile et provoquant l’hilarité de son joueur vedette, Kylian Mbappé, assis à ses côtés.

Quand la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, proposait, fin août, que la discipline participe à l’effort national de sobriété énergétique en mettant fin aux matchs nocturnes, le milieu du foot lui a fait savoir qu’il était davantage préoccupé par les contrats qui le liaient aux diffuseurs télévisuels que par les pénuries d’électricité.

Tous ces faits n’ont pas la même ampleur ni la même gravité. Toutefois, ils sont révélateurs, chacun à leur manière, d’un système qui vit en vase clos, s’autorisant à fonctionner avec ses propres règles et ses propres valeurs, en déconnexion complète avec les évolutions du reste de la société.

A cet égard, dans moins de deux mois, débute au Qatar une Coupe du monde dont on sait déjà qu’elle a fait l’objet d’une attribution scandaleuse, sur la forme et sur le fond, du point de vue des droits humains et de l’environnement. Aujourd’hui, la société manifeste un degré élevé d’exigence morale et éthique à l’égard des entreprises, du monde du spectacle ou de la politique. Il est temps que le football ne reste pas une planète à part et fasse l’objet des mêmes exigences.

Société- Allongement des retraites et fin de vie : La martingale de Macron

Société-  Allongement des retraites et fin de vie :  La martingale de Macron

 

Il y a quelque chose de surréaliste chez  Macron qui introduit brusquement des questions intemporelles pour dissimuler sans doute son incapacité à répondre aux différentes crises urgentes  actuelles.

 

Ainsi vient-il de ressortir du tiroir la fameuse réforme des retraites mais de manière un peu ratatinée et relativement contradictoire par rapport à ses orientations passées. Il faut se rappeler que Macron avait promis lors de son premier mandat une réforme des retraites pour mettre en place un régime dit universel à points intégrant la suppression des régimes spéciaux. Et de promettre qu’il n’y aurait pas de réforme uniquement paramétrique. Or récemment ,c’est le contraire qu’il a annoncé avec un renoncement à sa grande réforme, la mise entre parenthèses de la réforme universelle et  le recentrage sans doute uniquement sur l’allongement de la date de départ.

 

Parallèlement , le président a   surpris tout le monde en faisant émerger de façon curieuse la question tellement complexe de la fin de vie. En plus en la confiant non pas aux institutions et organismes compétents mais à une convention dite citoyenne, sorte d’organisation bidon pour contourner à la fois la démocratie participative et la démocratie élective et qui débouche en général sur des propositions de type auberge espagnol fondées sur des discussions de bistrot manipulées par des experts.

Il faut cependant reconnaître qu’il y a une grande cohérence entre l’allongement de la retraite et la question de la fin de vie. Il est clair que prolonger le travail jusque vers 70 ans voire au-delà permettrait en même temps d’accélérer la fin de vie et de résoudre pour partie le problème financier de l’équilibre du régime des retraites !

D’une certaine manière, Macron a donc trouvé la martingale. Heureusement, comme il montre une grande capacité à se contredire, l’agenda politique du président pourrait encore opérer des slaloms contradictoires.

À quand une convention citoyenne sur les contradictions « anthropologiques » ( comme dirait le ministre des finances) des responsables politiques ?

Débat fin de vie : fonction de convictions

 Débat fin de vie :  fonction de  convictions 

 

Priorité au respect absolu de la vie ou à la lutte contre la souffrance ? Puisqu’on ne peut espérer de consensus entre ces positions, il convient de permettre à chacun d’apporter une réponse personnelle à cette question, soutient, dans une tribune au « Monde », le médecin et écrivain Denis Labayle, qui appelle à transformer ce débat sur la dignité en un débat sur la liberté.

Le débat sur la fin de vie revient régulièrement dans l’actualité et reviendra tant que la société n’aura pas résolu le dilemme : doit-elle défendre la vie coûte que coûte ou autoriser dans certaines circonstances la priorité à la lutte contre la souffrance ? Quelle doit être sa priorité ? Un dilemme profond qui aboutit au heurt permanent entre deux camps farouchement opposés.

La défense de la vie comme absolu est souvent liée à la reconnaissance d’une présence divine qui gère le début et la fin de l’histoire humaine. Toutes les religions monothéistes partagent, pour une fois, une même analyse : Dieu est maître de la vie. Il la donne et lui seul peut la reprendre. Avec une note de soumission dans le judaïsme, de fatalité dans l’islam, et même de rédemption dans le christianisme. Ces religions reconnaissent la valeur humaine de lutter contre la souffrance, mais à condition que cette lutte ne s’oppose pas au dessein divin.

A l’inverse, pour ceux qui ne croient pas en une divinité suprême ou qui croient en un mystère non personnalisé, la réponse est autre. S’ils respectent la nature dans ce qu’elle apporte de positif à l’homme, ils s’opposent à ses méfaits, et défendent le principe que la lutte contre la souffrance peut, dans certaines circonstances, supplanter le maintien de la vie. Et pour atteindre cet objectif, ils demandent l’aide à la médecine.

Ces deux points de vue, tout aussi respectables, sont, dans certaines circonstances, difficilement conciliables. Heureusement, le plus souvent, la médecine, en combattant la maladie, permet simultanément de prolonger la vie et de lutter contre la souffrance. Ce résultat s’appelle la guérison. Mais il arrive parfois que la maladie prenne définitivement le dessus, devienne source de souffrances physiques ou psychiques qui rendent l’existence intolérable.

La médecine s’avère alors incapable de satisfaire ces deux désirs humains : vivre et ne pas souffrir. Qui doit l’emporter, et au nom de quelles valeurs ? Est-ce une question de dignité, comme l’affirment certains ? Pas sûr. Chaque camp peut trouver de la dignité dans la défense de sa position : dignité dans l’humble acceptation de son sort et dans sa soumission à Dieu. Ou, à l’inverse, dignité dans le refus d’une souffrance inutile responsable de la déchéance du corps. Autrement dit, refus de voir disparaître ce qui fait le sel de la vie.

Ces deux points de vue sont-ils conciliables ? Peut-on espérer un consensus ? C’est peu probable, tant les positions officielles sont opposées. Mais le consensus est-il nécessaire ? Ne pourrait-il pas reposer simplement sur le respect de la liberté de l’autre ? Transformer ce débat sur la dignité en un débat sur la liberté ? Que chacun puisse choisir en fonction de ses convictions, et n’impose pas à l’autre son point de vue, surtout quand il s’agit de la question ultime que l’être humain doit se poser, l’une des plus complexes à laquelle il doit répondre.

Fin de vie : le journal « Le Monde » déraille encore

Fin de vie  : le journal « Le Monde » déraille encore

Une fois de plus, le journal Le Monde déraille encore à propos de son soutien à la convention citoyenne sur la fin de vie.Par précaution oratoire, le monde souhaite quand même que les députés et sénateurs soient « associés » à la réflexion. Le « Mond »e participe ainsi à la grande confusion entre la démocratie participative et la démocratie représentative. Et ce n’est sûrement pas avec une organisation de type discussion de bistrot manipulée par les experts qu’on aura gagné en pertinence et en démocratie. NDLR

La convention citoyenne sur la question de la fin de vie sera utile, à condition qu’elle soit réellement ouverte, que le dialogue prévu dans les régions ne soit pas de pure forme, et que, puisqu’il s’agit de nourrir un éventuel projet de loi, les députés et sénateurs y soient associés.

 

Ala fois terriblement complexe et universelle, douloureuse mais essentielle, la question de la fin de vie a quitté depuis quelques décennies seulement le champ du tabou pour devenir un débat de société récurrent, dans un contexte de montée des revendications à l’autonomie individuelle.

En annonçant, lundi 12 septembre, le lancement en octobre d’une convention citoyenne sur ce sujet, Emmanuel Macron répond à la revendication croissante d’un « droit à mourir dans la dignité ». Celle-ci est portée par une très large majorité des Français, même si les sondages qui l’attestent ne permettent pas de faire la part entre le souhait individuel d’une mort digne et l’approbation d’une possible aide active à mourir qu’il s’agirait de légaliser.

Six ans après le vote de la loi Claeys-Leonetti, qui autorise une « sédation profonde et continue jusqu’au décès » pour des malades en très grande souffrance dont le pronostic vital est engagé à court terme, le choix du président de la République de rouvrir le débat ne reflète pas seulement sa volonté de marquer son deuxième quinquennat par une réforme de société qu’il n’avait pourtant guère encouragée lors du premier, mais une nette évolution du débat.

 

L’avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) rendu public mardi 13 septembre marque un tournant. Pour la première fois, il admet, à de « strictes » conditions et sur initiative du Parlement, « la possibilité d’un accès légal à une assistance au suicide ». Il s’agit d’aider à mourir des personnes non pas en fin de vie, mais « atteintes de maladies graves et incurables provoquant des souffrances (…) réfractaires dont le pronostic vital est engagé à moyen terme ». Le retentissement de la dénonciation, par la chanteuse Line Renaud, des « failles et insuffisances majeures » de la loi actuelle, et l’écho de la mort, par « assistance au décès », légale en Suisse, du cinéaste Jean-Luc Godard, ne font qu’appuyer la nécessité d’un large débat.

Dans ce contexte nouveau, et s’agissant d’une question qui engage les fondements de la société et qui soulève des enjeux potentiellement redoutables, la décision d’organiser une « grande consultation citoyenne », souhaitée par Jean-François Delfraissy, le président du CCNE lui-même, paraît pertinente. Ecouter les simples citoyens, les acteurs du système de santé et les représentants de tous les courants de pensée est une nécessité sur un sujet qui mêle l’intime, la médecine et la morale collective.

 

Tout doit être fait pour que les déceptions soulevées par la convention citoyenne pour le climat de 2020 ne se renouvellent pas. La nouvelle consultation pourra être utile au pays, à condition qu’elle soit réellement ouverte, sans aboutissement préconçu, que le dialogue prévu dans les régions ne soit pas de pure forme, et que, puisqu’il s’agit de nourrir un éventuel projet de loi, les députés et sénateurs y soient associés.

Fin de vie : pas d’urgence politique à politiser la question

Fin de vie : pas d’urgence politique  à politiser la question

 

 

 

Alors que le chef de l’Etat devait préciser les modalités de la convention citoyenne sur la fin de vie, le professeur émérite d’éthique médicale Emmanuel Hirsch s’interroge, dans une tribune au « Monde », sur l’opportunité de relancer un débat qui divise la société.

 

En délicatesse politique dans l’opinion mais aussi au Parlement, Macron ne cesse de contourner les institutions et les organismes de consultation pour tenter d’exister. Macron se saisit du thème de la fin de vie pour nourrir sa posture de réformiste qui par ailleurs se heurte aux réformes notoirement plus urgentes dans le domaine économique, social, technologique et environnementale. Une manœuvre d’apprenti sorcier- de type machiavélique dont il s’inspire–surtout quand il propose aussi un référendum complètement inapproprié pour traiter une question aussi complexe NDLR

 

Il ne s’agit pas tant de légiférer sur l’euthanasie que de penser ensemble un modèle de société favorable à une vie digne d’être vécue jusqu’à son terme, respectueuse des préférences et des droits de chacun, attentive à éviter les discriminations et donc inspirée des valeurs de notre démocratie. Notre vigilance concerne tout d’abord ceux que nous abandonnons en pleine vie et qui parfois revendiquent le droit à la mort, faute d’être reconnus dans la plénitude de leurs droits à la vie.

Convient-il de déterminer des critères de priorisation entre personnes justifiant ou non d’un dispositif légalisé de mort médicalisée, cette déprogrammation du droit de vivre, au motif que nous n’acceptons plus de leur reconnaître une place parmi nous ?

Y avait-il opportunité et urgence à faire aujourd’hui de l’euthanasie l’objet d’un débat, au moment où tant d’autres enjeux décisifs imposent leur agenda dans un contexte d’incertitude et de fragilisation de notre démocratie ? Est-ce ainsi que nous pourrons nous rassembler et nous renforcer pour raviver les principes du vivre-ensemble, notre bien commun et refonder notre République ?

Faut-il désormais légaliser l’euthanasie – l’acte de mort sous forme d’injection létale exécuté par un médecin – et estimer que nous serons alors parvenus au terme d’un parcours législatif ? Notre confrontation personnelle à la mort sera-t-elle enfin apaisée et digne des valeurs de notre démocratie ? Pourrons-nous affirmer que nous aurons instauré une méthode du « bien mourir » là où les conditions du « mal mourir » hantaient notre conscience collective, sans avoir la lucidité de reconnaître que, face à la maladie grave ou à un handicap qui altère l’autonomie, c’est le sentiment de « mort sociale » qui incite bien souvent à préférer anticiper la mort plutôt qu’à poursuivre une vie ou une survie indigne d’être vécue ?

Considérer que certaines circonstances exceptionnelles devraient justifier une approche au cas par cas de l’aide active d’un médecin pour mettre un terme à l’évolution inexorable de souffrances relève-t-il d’un droit transposable dans un texte de loi ou plutôt d’une démarche concertée, insoumise à des procédures, quelles que soient les règles censées les prémunir de toute dérive ? Lorsqu’en humanité et en responsabilité une personne malade décide avec ses proches et l’équipe soignante qu’il est vain de poursuivre un traitement et que la qualité de l’existence à vivre encore prime sur une obstination déraisonnable, ce choix de vie n’est pas assimilable au choix de la mort. Soins de vie, les soins palliatifs incarnent cette présence à l’autre, cette vigilance bienveillante et cette compétence qui le reconnaissent dans la plénitude de ses espérances, de ses choix et de ses droits. Rien à voir avec une « assistance médicalisée active à mourir », assimilable à une décision délibérée, et donc intentionnelle, de débranchement ou de déconnexion de la vie qui dissimule le meurtre sous des arguments ou des justifications d’ordre médical.

Fin de vie : Appliquer la loi !

Fin de vie : Appliquer la loi !

 

Avant d’envisager la mise en place d’une convention citoyenne, il serait préférable de renforcer le cadre juridique existant, en formant les soignants et en informant les patients, estime le juriste Laurent Frémont, fondateur du collectif Tenir ta main, dans une tribune au « Monde ».

 

Après le climat, c’est au tour de la fin de vie de faire l’objet d’une convention citoyenne. On laissera chacun juger de la pertinence d’un tel calendrier, alors que nos concitoyens sont confrontés à des angoisses autrement plus concrètes que cette éternelle question de société. Mais on s’interrogera davantage sur l’opportunité d’une nouvelle loi sur la fin de vie, six ans à peine après le vote de la loi Claeys-Leonetti.

1999, 2002, 2010, 2016… Au cours des dernières décennies, le cadre juridique de la fin de vie a fait l’objet de nombreuses évolutions législatives, bien davantage que dans d’autres domaines moins sensibles du droit médico-social. La perspective de nouveaux changements législatifs laisse pour le moins dubitatif. Elle interroge le juriste comme le citoyen éclairé quant au respect de l’exigence de sécurité juridique, consistant à « savoir et prévoir » le droit, selon la formule du professeur Bernard Pacteau. On analysera la teneur de cet impératif sous l’angle de l’appropriation, de la stabilité et de l’effectivité de la norme.

Se pose d’abord la question essentielle de l’appropriation de la norme, par les patients comme par les soignants. Par les patients d’abord. La loi Claeys-Leonetti leur offre de nouveaux droits, en revalorisant les directives anticipées et en renforçant le rôle de la personne de confiance. Peut-on estimer que ses objectifs sont atteints, quand seulement 48 % des Français connaissent les directives anticipées (Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie, 2021) ?

Par les soignants ensuite. Alors que la loi introduit le droit à une sédation profonde et continue jusqu’au décès, les spécialistes reconnaissent que des études complémentaires seraient nécessaires pour mieux appréhender l’appropriation de cette pratique par les équipes (Bretonnière et Fournier, Journal of Pain and Symptom Management, 2021). 91 % des Français affirment que leur médecin traitant ne les a pas informés sur leurs droits et sur les dispositifs existants. S’interroge-t-on enfin sur la persistance de l’obstination déraisonnable – pourtant interdite depuis 2005 – et ses effets, sur les patients comme sur les proches ? Certaines pratiques d’acharnement méritent d’être mieux recensées et combattues afin d’y mettre un terme définitif.

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