Archive pour le Tag 'Fillon'

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Marine Le Pen nettement battue au second tour par Macron et Fillon

Marine Le Pen nettement battue au second tour par Macron et Fillon

 

Selon qu’elle serait opposée au second tour des élections présidentielles à Fillon ou Macron, Marine Le Pen n’obtiendrait respectivement que 35 ou 40 %. La défaite face à Macron serait la plus sévère. C’est le résultat d’un sondage Kantar Sofres-One Point pour Le Figaro, RTLet LCI «À trois mois de la présidentielle, on peut parler d’un écart entre Fillon et Macron qui n’est plus que de l’épaisseur du trait», constate Emmanuel Rivière, le directeur général France de Kantar Public. «Dans ce contexte particulier de la révélation de l’affaire des emplois fictifs, la qualification de Fillon au second tour n’est plus garantie», selon Emmanuel Rivière, qui précise que «le décrochage du candidat de la droite et du centre par rapport à sa position dominante au lendemain de sa victoire à la primaire n’est pas entièrement dû à ses ennuis judiciaires, mais à un tassement de sa dynamique de campagne». Autre signe d’inquiétude pour Fillon: il ne battrait Le Pen qu’à 60 % contre 40 % des suffrages, tandis que Macron, lui, creuserait l’écart à 65 % des voix contre 35 % pour la présidente du Front national. Emmanuel Rivière estime que ce différentiel «tient autant aux déboires récents de l’ex-premier ministre qu’au positionnement très rigide qu’il a adopté après la primaire à la fois sur les questions sociales et sociétales». «Le choix entre Fillon et Le Pen apparaît compliqué pour un électeur de gauche», résume le directeur général France de Kantar Public.

L’épouse de François Fillon : inconnue de la vraie assistante parlementaire !

 L’épouse de François Fillon : inconnue de la vraie  assistante parlementaire !

  • L’épouse de François Fillon a été rémunérée  comme assistant parlementaire lorsque Fillon était député mais aussi par le successeur de Fillon, Marc Jouhaud, comme député.  Jouhaud devait bien cela à Fillon puisqu’il lui doit sa carrière politique.  En 1992, Jouhaud recruté par François Fillon, alors maire de Sablé-sur-Sarthe, qui en fait son collaborateur à la mairie. C’est le début de la collaboration entre les deux hommes. En 1995, il assiste son mentor devenu président du conseil général de la Sarthe et, en 1998, c’est tout naturellement qu’il suit à Nantes celui qui est devenu président du conseil régional des Pays de la Loire. Il fait son entrée en politique en 2001 en étant élu conseiller municipal de Sablé-sur-Sarthe, sa ville de résidence. Il devient le premier adjoint de Pierre Touchard, le nouveau maire UMP qui assure la succession de François Fillon, parti se faire élire comme conseiller municipal dans la petite commune voisine de Solesmes. Il devient également vice-président de la communauté de communes de Sablé-sur-Sarthe chargé de l’aménagement de l’espace et trésorier du « Pays de la Vallée de la Sarthe ».Le 9 juin 2002, il est élu comme suppléant du député de la 4e circonscription de la SartheFrançois Fillon dont il était l’assistant parlementaire, (avec 55,21 % des voix dès le premier tour) et fait son entrée comme député à l’Assemblée nationale à partir du 19 juillet 2002 à la suite de la nomination de ce dernier au gouvernement. Il siège ainsi au sein du groupe UMP pendant la quasi-totalité de la XIIe législature. À l’Assemblée nationale, il est membre de la commission de la Défense nationale et des Forces armées. Au sein de cette commission, il est membre de la mission de surveillance de l’exécution des crédits de la défense, chargée de veiller à la bonne application de la loi de programmation militaire. Il est également vice-président du groupe d’amitié avec la Slovénie. Pour les élections législatives de 2007, il est à nouveau désigné suppléant de François Fillon dans la 4e circonscription de la Sarthe. Il est réélu le 10 juin 2007, en obtenant 53,40 % des voix dès le premier tour, et est confirmé à son poste de Premier ministre le 19 juin. Marc Jouhaud redevient ainsi député le 20 juillet 2007 à sa place. Il est à nouveau membre du groupe UMP. Le 9 mars 2008, il remporte les élections municipales de Sablé-sur-Sarthe dès le premier tour et le 14 mars, il est élu maire de la commune par le nouveau conseil municipal. On comprend mieux les liens qui unissent Fillon et joue. L’ennui c’est que l’attachée parlementaire officiel Jouhaud  Jeanne Robinson-Behre n’a jamais eu la moindre relation avec l’autre attachée parlementaire qui était supposé être l’épouse de Fillon. Ce qui n’a pas empêché l’épouse de Fillon d’être rémunérée par Jouhaud. François Fillon accusé par ailleurs d’avoir reçu 21 000 euros de fonds publics détournés au Sénat entre 2005 et 2007

Fillon : nouvelle affaire de détournements de fonds au sénat

Fillon : nouvelle  affaire de détournements de fonds au sénat

 

Fillon est en train de s’engluer dans les affaires. Après le salaire de 500 000 euros pour un emploi fictif de son épouse comme assistante parlementaire, le salaire fictif de 100 000 euros de cette épouse dans le journal d’un ami milliardaire, les salaires versés à ses deux enfants «  avocats » alors qu’ils n’étaient pas encore diplômés, c’est maintenant le détournement de rémunération d’assistants lorsque Fillon était sénateur. François Fillon est donc  de nouveau sous les projecteurs de Mediapart. Après, le journal en ligne a publié samedi une enquête impliquant le candidat de la droite à la présidentielle. Il aurait détourné des fonds publics lorsqu’il siégeait au Sénat entre 2005 et 2007. François Fillon a perçu sept chèques à son  nom tirés sur le compte HSBC de l’Union républicaine du Sénat (URS) quand il était sénateur de la Sarthe au lendemain de son départ du gouvernement, entre 2005 et 2007. Ces sept chèques d’environ 3.000 euros chacun, pour un montant total de l’ordre de 21.000 euros, correspondaient à des reliquats de crédits d’assistants, versés en toute discrétion par une association qui intéresse la justice. Des fonds publics censés rémunérer des collaborateurs de sénateurs auraient ainsi été « détournés » à un autre usage. Une soixantaine de sénateurs seraient concernés par ce système, même si, pour l’heure, la justice n’enquête que sur des faits postérieurs à 2009. François Fillon aurait empoché une partie des crédits destinés à la rémunération des assistants grâce à un système de « commissions occultes », dénonce Mediapart. Les sommes siphonnées en question « ne dépassent sans doute pas les 25 000 euros ». Le stratagème pointé du doigt avait été utilisé entre 2003 et 2014 par d’autres sénateurs, qui ont été récemment mis examen pour « recel de détournements de fonds publics ».Mais, à ce stade, l’information judiciaire ne porte que sur des faits antérieurs à 2009, date à laquelle François Fillon avait déjà quitté le Sénat pour prendre ses habits de Premier ministre. Bien que le candidat ne fasse pas l’objet d’investigations, Mediapart avance des témoignages et des documents suggérant que François Fillon a perçu ces mêmes fonds lors de son mandat. Les élus UMP dans le viseur de la justice auraient récupéré « en douce » des surplus d’argent sur l’enveloppe des rémunérations destinées aux collaborateurs des sénateurs, cet excédent étant toutefois destiné à financer le fonctionnement du groupe parlementaire. Ce système de détournement aurait même été rebaptisé « la ristourne » par les intéressés. Pour l’heure, François Fillon ne s’est pas exprimé sur cette nouvelle affaire. L’entourage du candidat n’a pas souhaité faire de « commentaire sur une affaire en cours ». Interrogé sur cette autre affaire judiciaire, un proche de François Fillon a indiqué qu’il s’agissait d’une « histoire ancienne ». « Elle concerne le groupe UMP et donc il peut être concerné comme tous les membres du groupe ». Dans ce dossier, instruit depuis 2012 suite à une dénonciation de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, cinq personnes dont trois sénateurs sont mis en examen pour détournement de fonds publics et recel. L’actuel candidat LR à la présidentielle aurait donc lui aussi perçu des compléments de fonds en provenance du « compte clandestin » de l’URS. « Fillon comme d’autres », dit au JDD le sénateur Henri de Raincourt, lui aussi soupçonné, pour qui la restitution des crédits d’assistants n’était pas forcément « illégale ». A ce jour, la justice semble penser le contraire.

 

Sondage : Fillon recule de 16 points, 61 % de mauvaises opinions

Sondage : Fillon recule de 16 points, 61 % de mauvaises opinions

 

 

Le plongeon de Fillon dans l’opinion est spectaculaire. La tendance à la baisse était déjà enregistrée depuis plusieurs semaines notamment depuis le flou relatif aux mesures de Fillon visant le remboursement maladie de la sécu. Ces approximations  avaient déjà fait douter de la détermination de l’intéressé à engager des réformes ; en outre son projet de ne faire rembourser que les maladies graves par la sécurité sociale avaient été très mal reçu par l’opinion. Évidemment,  l’affaire du salaire fictif de son  épouse a fini d’achever la popularité d’un François Fillon pris en flagrant délit de contradiction en matière de rigueur. Le sondage Odoxa réaliser il y a deux jours témoigne durant ce renversement spectaculaire de l’image de Fillon.  En effet La popularité de François Fillon recule de 16 points par rapport à novembre, selon un sondage Odoxa pour Franceinfo publié vendredi et réalisé après les révélations sur des emplois présumés fictifs de son épouse Penelope.Selon ce sondage, 61% des Français ont une mauvaise opinion de François Fillon et 38% une bonne opinion. Seuls 31% des sondés estiment qu’il est proche des préoccupations de Français, 32% qu’il est honnête et 39% qu’il est convaincant, une majorité d’entre eux (54%) estimant qu’il est courageux.

 

Fillon : l’homme intègre désintégré en plein vol

Fillon : l’homme intègre désintégré en plein vol

 

D’une certaine manière, François Fillon s’est piégé lui-même en surjouant la posture d’homme intègre. Le vainqueur surprise du primaire de la droite ne s’est pas privé d’utiliser l’argument de l’honnêteté pour discréditer à la fois Sarkozy mais aussi Juppé. Il aurait dû évidemment se méfier car on ne peut ressortir indemne après 40 ans de politique. Comme nombre d’autres,  c’est grâce à cette politique de François Fillon a pu vivre. Il est clair que les revenus d’élus étaient peut-être insuffisants pour assurer les dépenses du grand bourgeois. Du coup, la rémunération accordée à son épouse (500 000 € environ en tout) et même à ses  fils constitue une sorte d’accessoire de revenus vraisemblablement nécessaires pour boucher les trous. De ce point de vue,  la défense de Fillon et de ses soutiens a été particulièrement maladroite car une rémunération indue de 5000 € nets représente quelque chose de concret pour une grande partie des Français. Seconde erreur, l’autre posture, celle de l’homme de la rigueur qui considère que les Français doivent faire des efforts pour redresser la situation financière du pays. Une orientation François Fillon a oublié de s’appliquer à lui-même. Le discrédit est grave, il va se traduire de manière catastrophique dans les sondages. Déjà à la peine dans les études d’opinion, Fillon va sans doute plonger ouvrant même la question de sa renonciation. Non pas parce qu’il sera mis en examen car le temps de la justice n’est pas celui du temps médiatique. En attendant il portera comme un boulet l’attente de la décision des autorités judiciaires. Certains d’ailleurs au sein même de son parti  évoquent  d’ailleurs l’hypothèse d’un autre candidat. Comme pour enfoncer Fillon très malicieusement Juppé a déclaré qu’en tout état de cause il ne remplacerait pas. On objectera à juste titre que François Fillon n’est pas le seul à avoir rémunéré des membres de sa famille. Ce n’est d’ailleurs pas une pratique rare puisque 15 % des 900 parlementaires l’ont fait. D’où d’ailleurs la discrétion de nombre d’élus nationaux pour commenter l’affaire Fillon. Et cela touche tous les partis. Dernier avatar pour la crédibilité de l’ancien premier ministre, il a aussi menti concernant la rémunération temporaire de ces deux enfants. « Alors qu’ils étaient avocats ». En fait il n’était pas avocat mais étudiants. François Fillon Le candidat à la présidentielle affirme qu’il a employé   deux  enfants lorsqu’il était sénateur, pour leurs compétences d’avocats. Vérifications faites, les deux aînés Fillon n’étaient encore qu’étudiants en droit. Il sera évidemment impossible de prouver la matérialité des travaux de l’épouse de François Fillon dans la mesure où pratiquement aucune trace écrite n’existe. Pour l’essentiel, les conseils de Pénélope étaient uniquement verbaux. Plus clairement elle n’a pas été rémunérée comme assistante parlementaire mais comme une épouse avec laquelle on échange à  l’heure du déjeuner. Cette affaire est grave pour l’intéressé, pour son parti mais surtout pour la démocratie. Elle va en effet renforcer le courant populiste. La plupart de ces élus ont transformé la politique en métier. Ils en vivent depuis 10,  20 30 ou 40 ans et du coup sont coupés des réalités sociales et économiques. Ils ne se rendent même plus compte de leur décalage avec la société réelle. Les reproches faits à Fillon peuvent s’adresser à nombre d’élus qui ont vécu toute leur vie de la politique.

Fillon : un emploi fictif qui va lui coûter cher

Fillon : un emploi fictif qui va lui coûter cher

 

Cette affaire d’emplois fictifs risque de coûter très cher à François Fillon. En effet l’intéressé s’est fait le chantre de l’intégrité n’hésitant d’ailleurs pas à attaquer sèchement Sarkozy à propos de ses affaires. Certes Fillon et son entourage vont continuer d’argumenter sur le fait qu’il n’y a rien d’illégal à embaucher quelqu’un de sa famille comme secrétaire parlementaire. Rien illégal sans doute mais éthiquement lamentable car en clair il s’agit de récupérer un salaire en la circonstance autour de 5000 € nets mensuels. On ne peut en effet jouer le rôle du père la rigueur et en même temps se montrer aussi laxiste pour son propre comportement. Le programme de Fillon vise à opérer des réformes assez draconiennes qui viendront amputer le niveau de vie des Français. Certaines sont justifiées en raison de l’état des équilibres financiers mais pas forcément avec cette brutalité et les inégalités qu’elles incluent. (En outre, certaines risquent d’être contre productives). Mais pour défendre une telle politique de rigueur encore faut-il être soi-même rigoureux. Le recrutement d’un membre de la famille comme assistant parlementaire est déjà éthiquement condamnable mais il peut l’être pénalement si cet assistant parlementaire occupe en fait un emploi fictif. Or il sera difficile à Fillon de prouver que son épouse a effectivement occupé un poste politique auprès de son mari. De ce point de vue, les arguments avancés par l’entourage de Fillon et par Fillon lui-même sont assez pitoyables. Cette affaire pourrait bien coûter à Fillon sa qualification pour le second tour des présidentielles. Il suffirait que quelques points passent de Fillon à Macron par exemple. En attendant le Parquet national financier a ouvert mercredi une enquête pour détournement de fonds publics après les révélations sur des emplois présumés fictifs de l’épouse de François Fillon, plongeant la campagne du candidat de la droite dans la crise. Selon le Canard enchaîné, Penelope Fillon, qui a toujours revendiqué distance et discrétion dans la carrière politique de son mari, a été rémunérée huit ans comme attachée parlementaire par François Fillon puis son suppléant à l’Assemblée nationale, et pendant 20 mois par « La Revue des deux mondes ». L’hebdomadaire satirique, paru mercredi, dit cependant n’avoir guère trouvé trace de ses activités. Le Parquet national financier (PNF) a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics et abus de biens sociaux à la suite de ces révélations. L’enquête a été confiée à l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).François Fillon a réagi à cette annonce du PNF en notant dans un communiqué que le PNF avait agi avec célérité. « Cette décision particulièrement rapide permettra de faire taire cette campagne de calomnie et de mettre un terme à ces accusations dénuées de tout fondement », a-t-il dit en s’étonnant « que des faits aussi anciens et légaux fassent l’objet d’une telle campagne, à trois mois du premier tour de l’élection présidentielle ». Dans la matinée, il avait évoqué une campagne politique. « Je vois que la séquence des boules puantes est ouverte. (…) Je suis scandalisé par le mépris et la misogynie de cet article », a dit à la presse François Fillon à Bordeaux, où il a affiché sa réconciliation avec Alain Juppé, son adversaire malheureux du second tour de la primaire de la droite. « Alors parce que c’est mon épouse, elle n’aurait pas le droit de travailler? Imaginez un instant qu’un homme politique dise d’une femme, comme le fait cet article, qu’elle ne sait faire que des confitures, toutes les féministes hurleraient. » Les analystes estiment que cette affaire pourrait devenir un problème politique dans la campagne de François Fillon. « Il y a une très grande attente de probité en France et la dimension honnêteté est centrale dans les raisons de sa victoire à la primaire de la droite », explique Jean-Daniel Lévy, de l’institut Harris Interactive. « Si ça remet en cause la sincérité de son discours, ça peut être pour lui un gros problème politique. »

Madame Fillon : 500 000 euros, le salaire de l’ombre ?

Madame Fillon : 500 000 euros, le salaire de l’ombre ?

 

 

 

Bien peu se souviennent  du travail ou de la présence de Madame Fillon rémunérée par l’assemblée pendant 8 ans, soit 500 000 euros en tout. Pas pour un travail officiel mais pour un travail de l’ombre dit l’entourage de Fillon. La femme de François Fillon a en effet été rémunérée huit ans comme attachée parlementaire par son époux et son suppléant à l’Assemblée nationale, et pendant 20 mois par « La Revue des deux mondes », révèle Le Canard Enchaîné. On objectera que ce n’est pas illégal puisque nombre de parlementaires pour arrondir leurs fins de mois embauchent un membre de leur famille comme attaché parlementaire. Un attaché parlementai  parfois assez fictif.  La question est donc de savoir quelle a été la production réelle de madame Fillon.  Peut-être pour la cuisine qu’elle préparer pour son mari ? Il serait temps d’interdire aux députés d’embaucher un membre de la famille comme collaborateur (en plus de la limitation de la durée du mandat et du nombre de parlementaires).  Dans son édition de mercredi, l’hebdomadaire satirique dit cependant n’avoir guère trouvé trace de ses activités. L’entourage du candidat de la droite à l’élection présidentielle a confirmé à Reuters que Pénélope Fillon avait bien occupé ces postes mais assuré qu’il s’agissait de vraies activités et qu’il n’y avait là rien d’ »illégal ni d’amoral ». Selon l’hebdomadaire, Pénélope Fillon a perçu environ 500.000 euros bruts de salaires en huit ans sur l’enveloppe attribuée à son mari, alors député de la Sarthe, puis à son suppléant, Marc Joulaud, pour l’emploi de collaborateurs. « Il est fréquent que les conjoints des parlementaires soient leur collaborateur, à gauche comme à droite », a déclaré Thierry Solère, un des porte-parole de l’ancien Premier ministre, dans une déclaration écrite transmise à Reuters. « Ce n’est ni illégal ni amoral ; c’est autorisé par l’Assemblée nationale », a renchéri le député Les Républicains Benoist Apparu, un autre de ses porte-parole. De nombreux parlementaires font en effet profiter leurs proches de cette enveloppe, ce qui n’est pas interdit à condition que ce ne soit pas pour un emploi fictif. « 500.000 euros sur huit ans, ça fait 62.000 euros par an, c’est 5.000 euros brut par mois, soit 4.000 euros net. C’est à peu près la rémunération d’un assistant parlementaire », a fait valoir Benoist Apparu. Selon Le Canard Enchaîné, Pénélope Fillon a d’abord été rémunérée de 1998 à 2002 par son mari. Après l’entrée de François Fillon au gouvernement en 2002, elle est devenue la collaboratrice de Marc Joulaud. François Fillon l’a de nouveau employée six mois quand il est devenu député de Paris après avoir quitté ses fonctions de Premier ministre en mai 2012. Or, Pénélope Fillon, sans profession connue et qui s’est toujours présentée comme une mère au foyer, n’a laissé aucune trace d’activité, ni à Paris ni dans la Sarthe, assure l’hebdomadaire satirique. Selon le journal, elle a aussi perçu de mai 2012 à décembre 2013 5.000 euros brut par mois comme « conseiller littéraire » de la prestigieuse « Revue des deux mondes », propriété d’un « ami de la famille », l’homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharrière. Un ancien directeur de la revue, Michel Crépu, a dit au Canard Enchaîné n’avoir reçu de la part de Pénélope Fillon que « deux notes de lecture » de moins d’une page chacune. « M. Crépu est mal renseigné », a répliqué l’entourage de François Fillon, rappelant que Pénélope Fillon avait fait des études de droit et de littérature. Benoist Apparu a pour sa part estimé à propos de l’article du Canard Enchaîné que le « but du jeu » était de « jeter une suspicion ». Interrogés sur le peu de traces retrouvées de ses activités professionnelles auprès de son mari ou à « La Revue des deux mondes », Thierry Solère, Benoist Apparu et un autre membre de l’équipe de François Fillon ont répondu : « Pénélope Fillon a travaillé dans l’ombre car ce n’est pas son style de se mettre en avant. ». Mais en restant derrière, loin derrière, se pose la question du bienfondé de sa rémunération payée finalement par le contribuable.

Rachida Dati, la Mata Hari sarkozyste, dégomme Fillon

Rachida Dati, la Mata Hari sarkozyste,  dégomme Fillon

 

La sulfureuse Rachida Dati, sorte de Mata Hari sarkozyste dont  l’émergence avait été favorisée par son art d’influencer certains personnages républicains tire à boulets rouges sur Fillon et NK M. Elle passe ainsi de la posture d’intrigante à celle d’artilleur. En cause,  le faite que Fillon lui ait  préféré NK et pour une circonscription acquise par avance. « La première décision de François Fillon n’est donc pas de revoir la réforme de la Sécurité sociale, mais de nommer Nathalie Kosciusko-Morizet », se lâche-t-elle ce jeudi 19 janvier dans un entretien au Parisien en étrillant la cheffe de file de l’opposition LR dans la capitale. « Voilà une drôle de personnalité qui va d’échec en échec, de parachutage en parachutage, de trahison en trahison, même vis à vis de François Fillon qu’elle a traité de misogyne et de sexiste et c’est cette personne qu’il récompense! » « Mais le plus scandaleux, c’est la méthode: samedi, (…) le conseil national LR a voté à l’unanimité l’investiture de NKM dans la 11e circonscription de Paris. Et mardi, en catimini, sur ordre de ‘je ne sais qui’, elle est investie dans la 2e circonscription de Paris, car plus facilement gagnable, sur le seul fait du prince », déclare Dati. Du coup elle tape fort sur Fillon.   »Il est urgent que François Fillon corrige le cap de sa campagne sinon on va droit dans le mur. Nous sommes de nombreux élus à ne pas être écoutés, car il ne s’adresse pas à tous les Français », estime-t-elle, relayant les regrets exprimés par les sarkozyste Laurent Wauquiez et Christian Estrosi. « Remettre en cause la Sécurité sociale, revenir sur l’indemnisation des demandeurs d’emploi, travailler plus pour gagner moins, augmenter la TVA… où est le message d’espoir pour les classes moyennes? », demande l’ancienne Garde des Sceaux. « Si on continue comme ça, il ne faut pas exclure un second tour Macron – Le Pen », a-t-elle averti. « La percée d’Emmanuel Macron est un signal et un avertissement », a-t-elle jugé comme uen sorte de chantage.   Dans deux documents, l’un révélé par Mediapart, l’autre par le Monde Rachida Dati montrait la nature de sa pratique de magouillage et de chantage qui sans doute lui a permis d’atteindre les plus hautes fonctions de l’État. D’une certaine manière Rachida Dati au cursus très sulfureux illustre les pratiques de certains aventuriers de la vie politique -D’abord ce SMS révélé par Mediapart adressé par Rachida Dati à Brice Hortefeux en 2013 :

 

«Salut le facho, je t’ai entendu dire à ton OS [officier de sécurité, ndlr] que tu allais me faire “sauter” la pseudo-facilité de passage (que je n’ai pas) que j’aurais à l’aéroport! Je vais te donner un dernier avertissement par ce SMS dont la copie est envoyée à N. Sarkozy. Soit tu me lâches soit je vais déposer l’assignation qui date de deux ans dans laquelle tu figures avec d’autres pour atteinte à ma vie privée et écoutes illicites (…) – Sarkozy l’avait reçue et m’avait demandé de ne pas la déposer au tribunal!- en ta qualité de ministre (naze) de l’Intérieur! De plus, je vais dénoncer l’argent liquide que tu as perçu pour organiser des rdv auprès de Sarko lorsqu’il était président, des relations tout aussi liquides que tu as eues avec Takieddine, l’emploi fictif de ton ex à la Caisse d’Epargne grâce à Gaubert [Thierry Gaubert, un proche de Sarkozy, mis en examen dans l'affaire Karachi - ndlr], et l’emploi illégal de ta compagne actuelle au Parlement européen, et je peux continuer avec les avantages que tu as eus et as encore à l’UMP à l’insu de ceux qui paient. Alors maintenant, je te préviens très fermement: tu me fous la paix! Je ne te lâcherai pas espèce de voyou!»

Mais cette pratique  vient de franchir un nouveau cap avec les révélations du Monde, qui a eu accès, au détour d’une enquête sur l’ancien patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini, sur le conflit en Dati et NKM. . . Toujours tout en nuances, Rachida Dati demande maintenant à NKM  et d’être éliminée de la primaire.  Moi je voudrais qu’elle s’en explique, je considère que la classe politique doit la mettre hors-jeu, elle doit la mettre à l’index, elle doit lui demander des comptes. (…) Est-ce qu’elle a encore sa place dans la primaire?», avait-t-elle dit sur BFMTV. Et l’on comprend ainsi encore mieux sa colère après avoir été encore préféré à NKM dans une  circonscription en or. Comme quoi les convictions peuvent parfois surtout être liées aux faveurs des princes.

 

Fillon parle social

Fillon parle social

 

Fortement critiqué pour sa radicalité tant dans l’opinion qu’au sein même de son parti notamment par les sarkozyste,  François Fillon tente d’opérer un virage social. En outre,  il a ouvert davantage son appareil de direction aux anciens partisans de Sarkozy. Un virage indispensable s’il ne veut pas continuer à se tasser dans les sondages au point même d’être un peu menacé par Macron. François Fillon n’a sans doute pas tort de  considérer que les inégalités et la misère se nourrissent  surtout de la situation du chômage. Il n’a pas tort non plus quand il fait de la formation l’outil fondamental de l’adaptation aux évolutions structurelles. Par contre, il devient un peu caricatural quand il réduit la jeunesse à ceux  qui choisissent de s’expatrier.   »Il faut entendre leur colère à l’égard d’un système qui les ligote. (…) Il faut entendre cette jeunesse qui ne sait pas si elle est condamnée au chômage ou à tenter sa chance à Londres, à Barcelone ou à New York », a-t-il lancé, accusant François Hollande d’avoir « trahi » les jeunes. « Je veux que tous les Français aient un travail et pour atteindre le plein emploi, il y a plusieurs outils : il y en a qui est fondamental, c’est la formation professionnelle et l’apprentissage et l’alternance », a-t-il poursuivi. Dans son programme, François Fillon souhaite faire de l’apprentissage « la voie royale d’accès à l’emploi ». La France compte actuellement 400.000 apprentis contre 800.000 au Royaume-Uni et 1,5 million en Allemagne. Le candidat vise à terme le niveau allemand en détachant notamment la gestion des 1.500 lycées professionnels de l’Education pour la confier aux régions et aux branches professionnelles et en alignant les conditions de travail des apprentis sur celles des autres salariés. François Fillon a bien raison d’insister sur ce rôle stratégique de la formation. Par contre on reste dubitatif quand il se réfère à des personnalités politiques aussi différentes que Thatcher, Tony Blair ou l’ancien chancelier allemand social-démocrate Gerhard Schröder (1998-2005), artisan d’une vaste réforme de libéralisation du marché du travail. Visiblement Fillon balance entre une approche clairement libérale et une démarche social-démocrate. Bref un difficile équilibre entre radicalisme (imposé  par les ordonnances qu’il prendra dès son élection) et un compromis avec les forces sociales. Une contradiction que révèlent encore cette déclaration « Je veux vous inviter à revoir l’avenir en grand. (…) Le piège, c’est le compromis, la réforme molle, le refus d’aller au bout », a-t-il souligné, ne reniant rien de sa méthode tout en en arrondissant les angles. L’exercice n’est évidemment pas facile car s’il accentue trop son virage social il risque de porter atteinte à sa posture de réformateur dur ; inversement s’ils conservent son intention d’agir avec brutalité, il risque d’hypothéquer son image de rassembleur.

Fillon : traité de paix avec Sarkozy

Fillon : traité de paix avec Sarkozy

 

Fillon a laissé  des plumes dans la bataille qui l’a opposé aux partisans de Sarkozy et de Juppé après sa désignation comme candidat de la droite. Nombre de critiques ont émergé à propos du programme de François Fillon au sein même des républicains. Certains étant en désaccord avec des gens orientations jugées trop brutales, d’autres étant mécontents de leur marginalisation au sein des structures de campagne de François Fillon.  François Fillon avait nettement resserré son équipe de campagnes en marginalisant nombre de soutiens de Sarkozy et de Juppé. La baisse de François Fillon dans les sondages doit beaucoup à ses divergences internes qui par ailleurs ont été largement reprises par les candidats des autres formations politiques. Du coup, François Fillon se voit contraint à un difficile exercice d’équilibriste en s’affirmant comme le candidat décidé à renverser la table avec des mesures radicales tout en acceptant de les arrondir au point de les dénaturer. Afin de réduire les tensions, François Fillon a été obligé de rencontrer Sarkozy en au nom du « rassemblement ». C’est la première fois que Nicolas Sarkozy et son ancien Premier ministre se revoyaient depuis le 17 novembre, jour du dernier débat télévisé avant le premier tour de la primaire. Le déjeuner s’est déroulé dans les bureaux de l’ancien chef de l’Etat à Paris dans « un excellent climat », a rapporté l’entourage de François Fillon. « Nicolas Sarkozy souhaite de toutes ses forces la victoire de François Fillon. Il a plaidé pour un élargissement maximal de l’équipe de campagne, ce qui est tout à fait l’état d’esprit de François Fillon depuis sa victoire », a-t-on ajouté. Le bras droit de François Fillon, Patrick Stefanini, a ainsi dévoilé vendredi une nouvelle version de l’organigramme de l’équipe de campagne, dans lequel plusieurs orphelins du sarkozysme ont trouvé une place. Frédéric Péchenard, qui avait été évincé du poste de directeur général des Républicains au profit de Patrick Stefanini lui-même et devait depuis lors se contenter d’un rôle incertain au sein d’un conseil stratégique, se trouve promu dans un nouveau « pôle sécurité », son domaine de prédilection. Le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, sarkozyste de longue date passé en 2012 par les rangs fillonistes, gagne lui aussi une place dans ce « pôle sécurité ». Cette cellule est « composée de personnalités de premier plan » et « illustre à la fois le rassemblement des sensibilités et une parfaite expertise », a déclaré à la presse Patrick Stefanini, directeur de campagne depuis l’avant-primaire. Dans sa première version, l’organigramme, déjà oecuménique, rassemblait les juppéistes, les fidèles de Bruno Le Maire mais dans une moindre mesure les soutiens de Nicolas Sarkozy, qui n’avaient pas caché leur amertume, pour certains, sur la distribution des rôles. Cette semaine, Brice Hortefeux, Laurent Wauquiez et Christian Estrosi ont chacun exprimé leur inquiétude à propos du programme du candidat de la droite et du centre et appelé François Fillon à l’amender pour lui donner une coloration plus sociale afin de ne pas s’aliéner l’électorat populaire. « Des aigreurs d’estomac, il nous arrive tous d’en avoir. Il y a des comprimés pour ça », a réagi vendredi Patrick Stefanini, sans citer personne en particulier. « Il se trouve que c’est François Fillon qui a été désigné à l’issue de la primaire comme candidat à l’élection présidentielle. Donc c’est son projet qu’il va porter », a ajouté le directeur de campagne. « Ce projet, il va être amené à en faire la pédagogie. » Selon lui, François Fillon va donc préciser sa pensée, dans les semaines qui viennent, sur des points qui ont pu faire l’objet de contestation au sein de son camp, comme la suppression de postes dans la fonction publique ou la santé. En attendant, Fillon a purement et simplement supprimé le chapitre santé qui figurait sur son site !

Immigration-Fillon : ton ferme et mesures molles

Immigration-Fillon : ton ferme et mesures molles

 

 

 

Dans la course à la xénophobie   Fillon a mis la pédale douce. Un ton très ferme pour rassurer son public du troisième âge. Mais des propositions largement partagées par tous les candidats mêmes à gauche Pas sûr que Fillon ait vraiment convaincu le public du troisième âge (au moins)  qui était venir applaudir à Nice sur le thème de l’immigration. Même I’ inénarrable Ciotti ne semblait pas très convaincu par Fillon. Il aurait sans doute voulu quelques « Ciottises » dont il a le gout et le secret. Pourquoi pas un mur en PACA par exemple ? ? Il n’a pas du apprécié l’eau tiède de Fillon. Fillon a en effet promis de réduire l’immigration au minimum, ce qui en fait ne signifie pas grand-chose sans critères économiques, sociaux et sociétaux. Sur ce sujet François Fillon a promis mercredi de reprendre, s’il est élu président de la République, le contrôle de l’immigration pour la réduire « au strict minimum » dans une France qui n’est selon lui ni une « mosaïque » ni un « territoire sans limite ». Le candidat de la droite et du centre pour l’élection de 2017 a par ailleurs déclaré qu’il aurait « besoin » des musulmans de France « pour faire le ménage contre ceux qui instrumentalisent leur foi ». »L’unité nationale commande une autre politique de l’immigration », a déclaré le favori des sondages devant environ 2.000 personnes réunies à l’Acropolis de Nice. Un propos plutôt raisonnable réaliste aussi en tout cas plus réaliste que la fermeture totale des frontières que réclament certains notamment au Front National. « Si, pour assurer cette politique, il faut réviser la Constitution mais aussi faire bouger les lignes de l’interprétation que la Cour européenne des droits de l’Homme donne de la Convention européenne des droits de l’Homme, eh bien je prendrai mes responsabilités », a-t-il dit. Autant dire que cette convention européenne n’est pas prête d’être modifiée et que dans la réalité la politique de François Fillon en matière d’immigration ne sera pas très différente de la politique actuelle. Fillon avait pourtant l’occasion de  droitiser  encore son programme dans une région acquise- pour ceux qui soutiennent la droite et l’extrême droite– par avance aux thèses réactionnaires. Mais  Fillon a évité le piège de l’extrémisme. Sans doute pour  ne pas commettre une nouvelle bévue du type de celle sur la sécurité sociale et le problème central du remboursement des maladies. Sur ce terrain là, il a dû reculer et même retirer complètement ses propositions de son site. Sa radicalité qui lui a valu son élection à la primaire ; une radicalité qui  constitue maintenant son plus lourd handicap pour rassembler au-delà. Fillon a quand même prononcé des phrases douces à entendre mais finalement vides de sens ;  pas étonnant qu’il n’y reçu que applaudissements mesurés.  Le candidat de la droite s’est par ailleurs dit favorable à la suppression de l’aide médicale d’Etat, qu’il veut remplacer par la seule prise en charge des urgences médicales et des maladies infectieuses, et pour une augmentation de la durée de résidence nécessaire pour devenir Français. L’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy a également appelé de ses vœux une refondation du système de l’asile, pour mettre fin à certains « abus », et défendu une forte augmentation de la durée possible de rétention administrative des étrangers en situation illégale, pour la porter de 45 à 180 jours. Il a toutefois rejeté l’idée- et c’est heureux–, défendue par la candidate du Front national Marine Le Pen, de limiter le droit de scolarisation des enfants d’immigrés clandestins. « Je ne crois pas (cette mesure) moralement possible », a-t-il dit. « Les enfants ne sont pas responsables. » Faute de radicalité sur le fond, Fillon a terminé par des propos plus martiaux   « On vous accuse de vouloir redresser la France de façon radicale », a-t-il lancé. « Assumez et ripostez parce que c’est vous qui avez raison, parce que la situation réclame du courage. »

2017 :«Fillon dévisse nettement» (Jérôme FOURQUET, IFOP)

2017 :«Fillon dévisse nettement» (Jérôme FOURQUET, IFOP)

 

Jérôme Fourquet chef département «Opinion & stratégies d’entreprise» de l’IFOP analyse la baisse de François Fillon, baisse qui provient pour l’essentiel des milieux populaires (interview du Figaro)


L’IFOP publie un nouveau sondage sur les intentions de vote à l’élection présidentielle. Pour la première fois depuis l’intronisation à droite de François Fillon, Marine Le Pen prend la tête du classement. Est-ce un sévère avertissement pour le candidat de la droite?

 

Jérôme FOURQUET. – Les sondages sur la présidentielle réalisés avant la primaire de la droite plaçaient régulièrement Marine Le Pen en pole position (sauf dans l’hypothèse d’une candidature Juppé et en l’absence du coup de François Bayrou). La large victoire de François Fillon lors de la primaire de la droite a suscité, de manière assez classique, une dynamique en sa faveur et un tassement pour ses concurrents notamment de Marine Le Pen qui passait de 28-29% à 24%. La nouvelle vague du Baromètre IFOP-Fiducial pour iTélé, Paris-Match et Sud Radio, réalisée tout début janvier, indique un certain rééquilibrage. Le candidat des Républicains passe ainsi de 28% à 24% quand Marine Le Pen regagne 2 points (à 26%) et repasse donc symboliquement en tête. On peut y voir la fin prévisible de l’écho de la victoire de François Fillon à la primaire. On peut aussi mettre en lien ce rééquilibrage à droite avec les attaques de ses adversaires sur son programme social.

 

L’électorat populaire, qui n’a que très peu participé à la primaire, semble très réfractaire à François Fillon, ce qui est préoccupant car ces catégories pèseront lourd à la présidentielle.

L’analyse des évolutions des intentions de vote en faveur du candidat de droite par catégories sociales est très instructive de ce point de vue. Entre novembre et janvier, le candidat de la droite demeure stable auprès des CSP+ avec un score de 30%. Il progresse même très légèrement dans les classes moyennes (21% + 2 points). Mais il dévisse très nettement dans les milieux populaires où il passe de 19% à 11% soit une perte de 8 points. Cet électorat, qui n’avait que très peu participé à la primaire, lui semble aujourd’hui très réfractaire, ce qui est préoccupant car ces catégories voteront à la présidentielle et pèseront lourd.

Le Sarthois peut encore compter sur les retraités, colonne vertébrale de l’électorat de droite qui voteraient à 38% pour lui, mais il cède 3 points dans ce segment acquis, qui est lui aussi particulièrement sensible aux questions ayant trait à la Sécurité Sociale et au système de santé.

Il convient de noter que le mouvement de baisse est avant tout de nature sociologique. On ne constate en effet que très peu d’évolutions selon le critère de la sympathie partisane, ce qui invalide ainsi l’hypothèse d’une brèche dans l’électorat centriste. Il passe même de 42% à 46% dans l’électorat UDI. La fuite ne vient donc pas du centre du fait d’un positionnement trop dur sur le régalien mais des milieux populaires, inquiets de son discours doloriste et des remèdes amers qu’il propose.

 

Marine Le Pen fait des scores très élevés parmi les classes les moins favorisées. Elle atteint même les 50% chez les ouvriers dès le premier tour. En revanche, elle continue à obtenir des scores beaucoup plus faibles parmi les CSP+, les diplômés et les retraités. Comment expliquez-vous ce score?

 

La sociologie de l’électorat lepéniste se structure en effet toujours selon le clivage «France d’en haut / France d’en bas». On peut d’ailleurs penser qu’elle n’est pas loin d’avoir fait le plein dans les milieux populaires avec 49% chez les ouvriers (score que le PC n’atteignait pas dans les années 50-60, mais il est vrai que la classe ouvrière était plus nombreuse qu’aujourd’hui) et 35% auprès des employés, qui sont souvent des employées, ces professions étant à très forte dominante féminine, or les femmes continuent de moins être attirées par le FN (21%) que les hommes (31%).

 

On peut penser que Marine Le Pen n’est pas loin d’avoir fait le plein dans les milieux populaires avec 49% chez les ouvriers (score que le PCF n’atteignait pas dans les années 50-60).

Si la candidate du FN fait le plein dans les milieux populaires c’est par ce qu’elle a su articuler un discours répondant à la fois à l’insécurité économique, physique mais aussi identitaire ou culturelle, qui taraude des pans entiers de cet électorat. Nul autre candidat ne répond aujourd’hui sur ces trois volets essentiels. Elle est en revanche davantage à la peine dans la «France intermédiaire» et la «France d’en haut» où son discours de rupture passe beaucoup moins bien et où la demande de protection face à ces multiples insécurités est moins prégnante. L’enquête de l’IFOP la crédite ainsi de 17% dans les classes moyennes et de 21% chez les CSP+ (avec un fort écart entre les cadres supérieurs et professions libérales toujours très réfractaires et les commerçants, artisans, chefs d’entreprise bien plus favorables). Autre électorat encore assez hermétique: les retraités, dont on a vu que 38% voteraient pour François Fillon, contre 18% pour elle. Tout l’enjeu pour le FN durant cette campagne consistera donc à consolider son assise dans les milieux populaires (en cognant sur le programme de «casse sociale» de Fillon) tout en étant en mesure de faire sauter les verrous dans «la France d’en haut» et parmi les retraités, où se situent aujourd’hui ses véritables marges de progression.

 

 

 

Il y a une dynamique autour du leader d’En Marche.

Il y a donc bien une dynamique autour du leader d’En Marche, qui était crédité de 13 à 14% des voix il y a quelques mois. (Aujourd’hui entre 16 et 24 NDLR) Cela se mesure dans les sondages mais également sur le terrain. Il a rassemblé plus de 10 000 personnes à Paris lors de son grand meeting de lancement, ce que beaucoup de candidats plus chevronnés n’arriveraient pas à faire mais également 1000 personnes à Nevers, il y a quelques jours. Venir assister à un meeting ne vaut pas vote, mais il y a incontestablement un intérêt autour de sa candidature, qui aimante des électeurs d’origines politiques diverses. Si le premier cercle de ses soutiens était composé de personnalités de gauche (Collomb, Patriat, Ferrand), trois anciens ministres de droite l’ont rejoint à ce jour: Arthuis, Dutreil et Lepeltier. Cette capacité à agréger un public hétérogène se lit dans les chiffres de notre enquête. Emmanuel Macron recueillerait le soutien de 30% des électeurs de François Hollande du 1er tour de 2012, mais aussi de 25% de ceux de François Bayrou (une fois encore en se plaçant dans l’hypothèse d’une nouvelle candidature de ce dernier, la captation de cet électorat par Macron s’en trouvant mécaniquement limitée) et 9% de celui de Nicolas Sarkozy. Il convient d’ajouter à cela pas moins de 30% des voix des sans préférence partisane, électorat plus volatile et plus friable, mais qui a semble-t-il trouvé une offre politique satisfaisante alors qu’il ne se reconnaît absolument plus dans les partis traditionnels.

 

À gauche, le PS est disqualifié dans tous les cas tandis que Jean-Luc Mélenchon obtient un score élevé, mais encore loin de la qualification pour le second tour. La gauche est-elle en décomposition ou déjà en phase de recomposition?

La recomposition et la compétition entre les deux pôles de la gauche pourraient se faire hors du PS entre Macron et Mélenchon.

L’enquête testait quatre scénarii de premier tour avec en candidat du PS soit Manuel Valls, soit Arnaud Montebourg, soit Benoît Hamon ou Vincent Peillon. Dans le meilleur des cas, le PS serait aujourd’hui à 10,5% (hypothèse Valls) et très en deçà avec les autres candidats. Du fait du haut niveau auquel se situe Emmanuel Macron et de l’étiage de Jean-Luc Mélenchon qui se situe déjà au niveau atteint en 2012 (11%) voir un peu au-dessus, la situation est effectivement très critique pour le parti de la rue de Solferino qui pourrait se voir devancer par non pas un mais deux candidats de gauche. Dès lors, l’argument-massue du vote utile et du nécessaire rassemblement de la gauche abondamment brandi par les ténors du parti depuis des années pourrait se retourner contre eux… En ce sens, la situation est beaucoup plus critique que lors des précédentes crises qu’a connues ce parti. Lors des législatives de 1993 comme lors de la présidentielle de 2002, le PS avait été lourdement défait par la droite (et le FN) mais il restait la force dominante à gauche. Si une dynamique ne s’enclenche pas à l’issue de la primaire, le processus de recomposition de la gauche pourrait débuter. On constate ainsi dans l’hypothèse d’une candidature Valls, qui garantirait aujourd’hui le meilleur score au PS, que seuls 41% des sympathisants socialistes voteraient pour lui, 15% optant pour une candidature plus à gauche et 33% pour Emmanuel Macron. Si une telle situation devait perdurer, la recomposition et la compétition entre les deux pôles de la gauche pourraient se faire hors du PS entre Macron et Mélenchon, ce dernier ne s’y est pas trompé en s’interrogeant (benoîtement) sur l’utilité du PS dans une récente interview au Monde.

 

Fillon : pas de zig zag mais du slalom quand même

Fillon : pas de zig zag mais du slalom quand même

Lors de ses vœux,  François Fillon a tenté de rassurer à propos de sa radicalité   »Je vais riposter, m’expliquer, préciser mes objectifs, les compléter, mais pas de zigzags », a-t-il affirmé, alors qu’il a déjà expurgé son plan de réforme du système de santé d’un de ses chapitres les plus controversés – la modulation des remboursements entre « gros » et « petits » risques. L’ex-premier ministre de Sarkozy actuellement en difficulté dans les sondages se voit contraint d’afficher une détermination sans faille par rapport à son programme initial tout en apportant des accommodements sur des orientations surtout taillées pour la primaire de la droite et qui peinent  à convaincre un public plus large. Si les accommodements sont trop importants, le risque est d’apparaître pour un faux dur, inversement s’il ne modifie pas ses propositions initiales son programme est peu susceptible d’atteindre les couches moyennes et populaires. La marge de manœuvre est donc étroite. Fillon se doit de réagir car la menace Macron se précise. Un Macron  qui se situe maintenant à peu près à égalité avec Fillon et surtout qui se situe dans une dynamique positive. Pour se démarquer comme Macon, Fillon se déclare lui aussi candidat hors système. Curieux pour un responsable qui vit de la politique depuis une quarantaine d’années et qui n’a jamais travaillé ailleurs. Son attaque contre le microcosme paraît donc assez désuète.  L’ancien Premier ministre, dont la cote marque le pas dans les sondages, a de nouveau mis en garde contre « les grilles de lecture du microcosme » face à « l’insondable » : une « France silencieuse et fiévreuse ». « La radicalité et la franchise de mon projet m’exposent aux critiques et aux caricatures de ceux qui sont mous et flous. » « Quels brevets nos adversaires ont-ils pour jouer les professeurs d’économie, les sauveteurs de notre modèle social ou les vigies de la République? Aucun! », a-t-il lancé en visant les socialistes, qui ont selon lui rendu la France « inaudible » en Europe. François Fillon a confirmé qu’il se rendrait le 23 janvier à Berlin pour parler Europe avec Angela Merkel. Se moquant de la primaire de la gauche – « la course à celui qui dépensera le plus, qui réformera le moins »  De l’ex-Premier ministre Manuel Valls, candidat à la primaire de la gauche, il critique « les dérives ». Emmanuel Macron? Il pose un oeil vigilant mais serein sur un candidat qui « dit des choses générales et sympathiques, mais ne s’avance pas plus. C’est pour cela qu’il plaît », balaye-t-il. Thierry Solère, porte-parole du candidat, explique que l’état-major ne sous-estime pas l’ancien ministre de l’Economie « qui est capable de prendre des voix sur la droite ». « On ne le prend pas à la légère : il y a une bulle, va-t-elle éclater? » Quant à François Bayrou, François Fillon juge « ridicule » ses attaques contre l’affirmation de ses convictions chrétiennes et rejette tout marchandage. « Je n’échangerai pas des morceaux de programmes contre des circonscriptions », dit-il. « Il y a des circonscriptions qu’on peut négocier, pas mon programme », a-t-il souligné. Un programme dont il admet qu’il devra être enrichi sur des sujets tels que l’environnement, l’organisation territoriale, les banlieues, la culture. Bref il y a encore du travail pour François Fillon !

2017: Le Pen, Fillon, Macron dans un mouchoir

2017: Le Pen, Fillon, Macron dans un mouchoir

 

Les trois principaux candidats sont dans un mouchoir, autour chacun de 25%. Selon un sondage IFOP-Fiducial pour Paris Match, iTELE et Sud Radio publié mardi. Il convient de prendre ces sondages avec une certaine prudence d’une part parce que tout risque de manipulation n’est pas écarté, surtout parce que la marge d’erreur se situe entre un et trois voir quatre % (en fonction du nombre d’abstentionnistes). Dans ce sondage,  Marine Le Pen atteint 26 %, Fillon 25 et Macon à peu près autant si Bayrou ne se présente pas. D’autres sondages récents confirmaient que selon les hypothèses Emmanuel Macron  obtiendrait entre 16 et 24 pour cent. Le candidat du parti socialiste viendrait loin derrière entre 5 et 10 pour cent selon les candidats. L’ancien ministre de l’Economie Emmanuel Macron est donc un solide troisième dans cette enquête qui retient l’hypothèse, pas confirmée à ce jour, d’une candidature du président du MoDem François Bayrou. Marine Le Pen est créditée de 26% à 26,5% des voix au premier tour en fonction du candidat socialiste qui sortira vainqueur de la primaire organisée à la fin du mois. François Fillon, qui était en tête dans l’enquête précédente, recueillerait de son côté de 24% à 25% des suffrages. Emmanuel Macron gagne ainsi trois points par rapport à l’édition précédente de la même enquête publiée avant Noël, avec un François Bayrou qui se situe entre 5,5% et 7%. L’ancien ministre de l’Economie de François Hollande a creusé un net écart avec le quatrième, Jean-Luc Mélenchon, crédité de 11,5% à 13% des voix. Pour le second tour Emmanuel macro et Fillon l’emporterait largement face à Marine par un score de 65 cinq contre 35 face  S’il passait le premier tour, Emmanuel Macron ferait mieux contre Marine Le Pen (65% contre 35%) et s’imposerait même face à François Fillon (52% contre 48%).

L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1.860 personnes inscrites sur les listes électorales, elles mêmes extraites d’un échantillon de 1.964 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogées par questionnaire auto-administré en ligne du 3 au 6 janvier.

« Fillon pas présent au second tour» (de Villiers)

« Fillon pas présent au second tour» (de Villiers)

 

Visiblement la droitisation et la radicalité de Fillon n’ont pas séduit l’ancien ministre Philippe de Villiers qui s’est mis aujourd’hui à l’écart de la politique. Il estime notamment que François Fillon est en train de manquer sa campagne. Du coup, il voit Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour de 2017. Il faut bien admettre que la mayonnaise électorale de Fillon à du mal à prendre ; son recul dans les sondages montre qu’il est maintenant très menacé par Macron. Pourtant il avait réalisé un sans-faute lors de la primaire- de la droite. Malheureusement si son programme très droitier a séduit une grande partie de l’électorat relativement âgé et aisé à la primaire de la droite, il peine à trouver un public plus large. L’entourage de François Fillon et François Fillon lui-même passent  leur temps désormais à rétropédaler sur nombre de propositions (remboursement des maladies, nombre et durée du travail des fonctionnaires, fiscalité). Dernier dérapage, un peu anecdotique celui-là, celui d’Internet dont Fillon serait le promoteur. Un sujet anecdotique mais qui témoigne de l’affolement de Fillon et de sa volonté d’être le détenteur de la modernité face à un Macron  qui ne cesse de progresser. Une maladresse sans doute mais qui s’ajoute aussi à celle qui résultait de la déclaration où Fillon se déclarait «  gaulliste et chrétien » pour expliquer ses positions sur la sécu. Philippe de Villiers a considéré qu’il s’agissait là d’un coup de com. malheureux, indiquant que François Fillon n’a pas trouvé tout seul l’idée de cette phrase polémique. «Il s’en remet à Anne Méaux (présidente de la société de communication Image 7 et conseillère de Fillon) pour lui souffler des idées de marketing, comme elle le fait pour les grands chefs d’entreprises» critique-t-il, avant de juger un tel procédé «grotesque». Philippe de Villiers ajoute que le vainqueur de la primaire de la droite est «un piètre candidat en campagne» et qu’il «ne sera pas présent» au deuxième tour de la présidentielle. Selon son pronostic, lors du second round du scrutin, il faudrait plutôt s’attendre à un duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. «Une campagne est une dynamique et j’observe une dynamique Macron, comme s’il était une sorte de Lecanuet de centre-gauche. Donc, il montera haut, Fillon continuera sa descente et la primaire de la gauche sera un échec.»

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