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Fillon : la presse étrangère pour une démission immédiate

Fillon : la presse étrangère pour une démission immédiate

La presse étrangère juge avec une très grande sévérité l’affaire Fillon. Au-delà elle estime que les responsables français jouissent d’une scandaleuse impunité. Pour la presse étrangère, dans la plupart des autres pays la démission aurait été immédiate. D’une certaine manière, cette affaire porte gravement préjudice à l’image de la France et Fillon finira par démissionner. Son programme de redressement n’est plus crédible au regard de ses propres malversations. De nombreux titres de presse s’étonnent que François Fillon maintienne sa candidature à la présidentielle malgré les accusations de fraudes qui l’éclaboussent. « Alors qu’il était jusque-là considéré comme l’homme intègre de la politique française, François Fillon, candidat conservateur et favori pour l’élection présidentielle connaît désormais son premier vrai scandale », explique l’hebdomadaire allemand Die Zeit. Alors que Penelope Fillon est soupçonnée d’avoir bénéficié d’emplois fictifs pour lesquels elle aurait perçu une rémunération de 831 440 euros bruts, le New York Times avance que « ces allégations sont particulièrement préjudiciables à François Fillon étant donné qu’il s’est engagé à réduire les dépenses inutiles et s’est façonné une image de politicien sévère et honnête, et vierge de tout scandales de corruption, contrairement à certains de ses adversaires ». Pour le Guardian, quelle que soit la tournure que prendra l’affaire, la campagne de François Fillon est condamnée : « Même si Fillon prouve que sa femme a effectué le travail pour lequel elle a été rémunérée, le PenelopeGate pourrait se révéler être un long et lent poison pour sa campagne ». Par ailleurs, le quotidien britannique dénonce le manque de « morale » de la classe politique française :  » Pendant des décennies, la politique française est apparue comme un univers moral parallèle où les politiciens poursuivaient leurs mandats et prétendaient à des réélections sans être inquiétés dans les urnes par les enquêtes judiciaires en cours. Avec une défiance croissante vis-à-vis de la classe politique, cette époque pourrait arriver à son terme. » The Independent va encore plus loin, avançant que « la fraude est une habitude dans la politique française » et que « l’aisance avec laquelle des représentants élus peuvent écarter d’un revers de main des accusations bien étayées, selon lesquelles ils remplissent leurs poches avec de l’argent public, est véritablement stupéfiante ». Annastiina Heikkilä, correspondante de la télévision publique Yle, confirme : « Dans le contexte finlandais, le jugement et la sanction des médias et de l’opinion seraient sans doute plus sévères. Et la pression pour que François Fillon se retire de la course présidentielle serait plus grande. Notre culture politique est différente dans les pays nordiques : on est plus strict, les règles sont plus dures. » “Au Danemark, Fillon serait cuit depuis longtemps”, abonde Bjørn Willum, le correspondant à Paris de la Radio-télévision danoise. « C’était le premier candidat en France à promettre du sang, de la sueur et des larmes, et non des rêves. Son programme économique était crédible, avec la vision d’une France en faillite qui doit vite se redresser. Désormais, c’est en contradiction totale avec ses propres actes. Son programme ne tient plus la route. » Alors que François Fillon s’est dit victime d’un coup d’Etat institutionnel, le journal suisse Le Temps se demande « où est le lynchage alors que dans d’autres pays européens, la pression à sa démission aurait été immédiate ? ». Et pointe le flou dans lequel les citoyens français sont plongés : « François Fillon est-il cet homme affable, rassurant, déterminé qui a séduit 4 millions d’électeurs ? Ou ce hobereau de Sablé-sur-Sarthe en son manoir ? Un conservateur proche du peuple ou un profiteur de la République ? Difficile d’être encore audible. »

 

L’affaire Fillon illustre le divorce des élites et du peuple (Jean Garrigues)

L’affaire Fillon illustre le divorce des élites et du peuple (Jean Garrigues)

 

L’historien Jean Garrigues considère que l’affaire Fillon illustre bien le divorce ente les élites et le peuple dans une  interview au JDD

L’affaire Penelope Fillon est-elle un événement exceptionnel dans cette campagne?
Cet événement inhabituel vient se greffer à cette campagne exceptionnelle. Cette affaire révèle le divorce entre les Français et les pratiques politiques. Embaucher sa femme, ce n’est pas illégal, mais ça fait partie d’une culture de caste, du privilège, que les Français rejettent. François Fillon – qui pouvait incarner précisément une sorte de rupture avec cette culture de caste, parce qu’il avait une image d’intégrité, de rectitude morale – est rattrapé par cette affaire. On est quand même dans une situation unique, qui va donner lieu à des solutions, pour la droite, qui sont à inventer. C’est pour ça qu’il y a une hésitation pour l’instant, qu’il n’y a pas de véritable plan B chez Les Républicains.

François Fillon dénonce une « opération de calomnie sans précédent ». Sous la Vème République, a-t-on connu d’autres affaires de ce genre en période électorale?
Oui. En 2007, autour de l’acquisition par Nicolas Sarkozy de sa maison de Neuilly, et de l’autre côté autour de la sous-évaluation des biens du couple Hollande-Royal. Pour l’élection de 1995, il y avait eu des affaires à propos d’Edouard Balladur, notamment sur des spéculations qu’il avait effectué sur des sociétés auxquelles il avait participé… En 1969, pour la campagne de Georges Pompidou, il y avait eu l’affaire Markovic. Mais elle avait eu lieu avant la campagne elle-même. En 1965, le général De Gaulle lui-même avait été soumis à un autre scandale, l’affaire Ben Barka. L’image de De Gaulle avait été un peu écorchée mais les médias n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui. A cette époque, De Gaulle avait employé l’expression de « boule puante », reprise par François Fillon.

Lire aussi : Comprendre les différentes affaires Fillon

Quel avait été l’effet de ces affaires sur la campagne présidentielle?
Ces affaires-là ont eu un impact tout à fait minime sur les élections, comme avec l’affaire des diamants, au moment de la campagne de Valéry Giscard d’Estaing, en 1981. Mais cette affaire est sortie un an et demi avant l’élection. Les effets sont réels, parce que l’image de Giscard a été affectée, mais elle n’a pas profondément changé la campagne électorale. Giscard était encore favori des sondages quelques semaines avant l’élection. Ce n’est pas ça qui a fait la bascule, ce sont d’autres aspects, notamment ce qui pouvait être reproché à Giscard dans sa gestion de la crise, etc. Le cas de l’affaire Strauss-Kahn peut être intéressant dans le déroulé de ce qui va suivre, où on peut déboucher sur un plan B. C’est ce qui était arrivé : l’affaire Strauss-Kahn avait permis à Hollande de devenir le candidat de la gauche. Mais là aussi, ça c’était passé presque un an avant l’élection.

Quelle est la différence entre ces affaires et le « Penelope Gate »?
L’affaire Fillon résonne avec ce qui est le fond même du divorce entre le peuple et les élites politiques, cette dénonciation de l’esprit de castes. Il faut aussi voir le rôle de la télévision. Par exemple, l’émission Envoyé Spécial, sur France 2, avec le témoignage de Penelope Fillon, a eu une très forte audience [3,36 millions de téléspectateurs]. Et puis, évidemment, la caisse de résonance des réseaux sociaux reflète la coupure avec les élites, qui est aussitôt répercutée par les médias, et réciproquement. Il y a un jeu entre les réseaux sociaux et les médias qui s’en font les échos. Tout ça est une caisse d’amplification qu’on ne connaissait pas il y a 10 ans. Mais il y a d’autres aspects.

Lesquels?
On est dans un moment politique, sociétal, où il y a une sorte d’intransigeance, une exigence éthique totalement nouvelle de la part des Français. Cette affaire, je ne suis pas sûr qu’elle aurait eu de l’impact il y a seulement une quinzaine d’années. En 2002, une affaire avait pollué la campagne de Jacques Chirac : il était question du paiement de ses voyages de loisirs, à La Réunion… Il y avait eu des articles, une polémique autour, là aussi, d’une utilisation des fonds publics. C’était à peu près la même incrimination. Mais elle n’a pas du tout eu l’impact qu’on connaît aujourd’hui, d’une part parce qu’on avait pas la même caisse de résonance avec les réseaux sociaux. D’autre part, ça n’entrait pas en contradiction avec l’image de Jacques Chirac. Il avait l’image de sa caricature, de « Super menteur », et finalement de quelqu’un qui prenait un peu de libertés avec l’argent public. Tandis qu’avec Fillon, là il y a une contradiction avec son image. Et puis, troisième élément : il y a de moins en moins de tolérance des Français vis-à-vis de ces dérives. C’est dû au contexte de crise, à la difficulté du quotidien pour beaucoup de Français, au fait qu’ils n’ont plus confiance dans les élites politiques. Tout ça est très lié et très cohérent.

Les primaires rendent-elles aussi la campagne exceptionnelle?
Incontestablement, cette campagne est totalement atypique. Elle s’est étendue d’une séquence nouvelle, qui est une double primaire. C’est une première! On avait déjà eu une primaire ouverte pour la gauche en 2011, une primaire fermée en 2006. Ces primaires ont acté le « Sortez les sortants », une volonté de la part des électeurs d’une rupture radicale avec ceux qui ont incarné le pouvoir. La primaire de la droite a sorti Nicolas Sarkozy, et dans une moindre mesure, Alain Juppé. La primaire de la gauche a eu pour effet de provoquer le retrait de François Hollande et d’acter l’échec de Manuel Valls. C’est donc aussi l’échec des prétendants naturels à l’élection présidentielle. On voit bien que la légitimité que l’exercice du pouvoir, qui était jusqu’à présent un sorte de garantie pour l’avenir, a totalement disparu. On a sur le carreau deux anciens présidents de la République, deux anciens Premiers ministres et peut-être un troisième si Fillon est écarté lui aussi.

Qu’ont changé les primaires dans cette campagne?
La possibilité de faire émerger des projets alternatifs, avec Fillon et Hamon. On a une sorte d’ouverture démocratique que la désignation traditionnelle par les partis n’autorisait pas. La vocation du parti politique était de pérenniser l’homme fort, les candidats naturels. Maintenant, la primaire permet autre chose. Mais en même temps, la primaire a un résultat ambigu. Elle a permis, à droite ou à gauche, de désigner celui qui correspondait le mieux à la culture politique, à l’ADN de son camp. Hamon, la gauche du rêve, du réenchantement. A droite, une autre forme de réenchantement, par le repli sur les valeurs conservatrices. Or ce repli identitaire de chacune des primaires n’est pas forcément en cohérence avec l’efficacité électorale. Hamon et Fillon ne sont pas forcément les meilleurs candidats de leur camp pour aller au bout d’une présidentielle, pour rassembler lors d’une élection présidentielle. C’est ce que disaient les sondages, quand les projections montraient par exemple que, au premier tour d’une primaire, Manuel Valls faisait mieux a priori que Benoît Hamon. De la même manière, François Fillon n’était pas forcément le meilleur candidat pour la droite et le centre par rapport à Alain Juppé par exemple, qui était plus rassembleur au centre-droit et peut-être au centre-gauche.

Quels sont les autres éléments qui rendent cette campagne atypique?
Le retrait de François Hollande : le renoncement d’un président à briguer un deuxième mandat, c’est une première historique. Ceux qui ne l’ont pas fait, c’est parce qu’ils ont été rattrapés par l’âge ou la maladie, comme Pompidou. Mais aussi le fait que la candidate FN soit en tête des sondages. Jean-Marie Le Pen a été au second tour en 2002, mais il n’avait jamais été en tête des sondages. C’était une surprise! Et puis la candidature d’Emmanuel Macron. Avoir un candidat ni de droite, ni de gauche, ça a déjà existé avec la campagne de Valéry Giscard d’Estaing en 1974, et celles de François Bayrou depuis 2002. Mais un candidat, ni de droite, ni de gauche, en position d’accéder au second tour, quatre mois avant l’élection, c’est inédit. Cela signifierait un échec pour les partis traditionnels, donc nécessairement une recomposition politique. On voit très bien qu’à gauche cette éventualité est de plus en plus crédible, car on a déjà une petite hémorragie, avec des députés qui sont partis rejoindre En Marche! Il est possible que certains électeurs de gauche ne se retrouvent pas non plus dans la candidature de Hamon. Et si François Fillon est candidat de la droite, il n’est pas impossible qu’une grande partie des électeurs centristes aillent chez Emmanuel Macron.

Vivons-nous un moment politique de transition?
On est dans une campagne de toutes les nouveautés, de transgression totale. On arrive dans une fin de cycle, par rapport aux institutions ou aux pratiques de la Vème République. On voit bien qu’il y a un divorce entre les Français et la manière de faire de la politique, avec tout ce qui incarne le monde politique : les institutions, les partis, les syndicats, et même les médias associés à la vie politique. Tout ça est condamné. C’est quelque chose de tout à fait nouveau, qui acte la fin d’un cycle qui s’était ouvert en 2007, quand il y avait un sursaut de mobilisation et d’illusion de renouveau de la politique. Ce cycle-là est terminé. Que ce soit Sarkozy ou Hollande, l’alternance a montré ses échecs.

Peut-on s’attendre à d’autres surprises dans cette campagne?
On peut dire que l’affaire Fillon va déboucher sur d’autres réactions en chaîne au sein de la droite. Vraisemblablement, le retrait de François Fillon. Dans tous les cas, ça affaiblira considérablement la droite. Le résultat quasi-certain de cette élection, qui était l’alternance, devient de plus en plus contestable! Qu’il y ait d’autres affaires, c’est tout à fait possible. On a en ce moment l’affaire des assistants européens de Marine Le Pen, la suspicion des dépenses d’Emmanuel Macron au ministère de l’Economie, on ne parle pas trop du poste de professeur associé de Benoît Hamon à l’université Paris-VIII…

Peut-on dire que c’est la campagne présidentielle la plus incertaine de la Vème République ?
Oui, et de très loin. La victoire de Valéry Giscard d’Estaing en 1974 était une surprise, parce qu’on attendait a priori une victoire de Jacques Chaban-Delmas. Mais en même temps, Giscard n’était pas un inconnu dans la vie politique. Surtout, ça a été une campagne très rapide avec la mort de Pompidou, c’étaient des circonstances particulières. En 1995, Jacques Chirac était largement distancé par Edouard Balladur, mais il finit par l’emporter parce qu’il a fait une campagne beaucoup plus efficace que son adversaire. A chaque fois, on a eu un ou deux éléments de surprise dans ces campagnes. Aujourd’hui, les nouveautés surgissent de partout.

*Elysée Circus. Une histoire drôle et cruelle des présidentielles, Jean Garrigues et Jean Ruhlmann, Tallandier, 19,90€.

Sondage 2017 : nouvelle baisse de Fillon éliminé au premier tour

Sondage 2017 : nouvelle baisse de Fillon éliminé au premier tour

 

Un  sondage montre  la nette dégradation de Fillon et surtout confirme qu’il serait éliminé dés le premier tour. L’enquête IFOP-Fiducial pour Paris Match, Sudradio et iTELE réalisée après les révélations du Canard enchaîné, Marine Le Pen (Front national) et Emmanuel Macron (En marche !) vireraient en tête, avec respectivement 25% et 20,5% des voix. L’institut mesure pour ces deux candidats une progression d’un demi-point par rapport à un sondage similaire publié jeudi ainsi qu’un nouveau recul de 1,5 point pour François Fillon, qui ne cesse de perdre du terrain depuis le début de la controverse sur de présumés emplois fictifs de son épouse.  Crédité de 16,5%, le socialiste Benoît Hamon figure en quatrième position, devant Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), à 10%, et une kyrielle de candidats à moins de 5% -François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan, Yannick Jadot, Philippe Poutou, Nathalie Arthaud et Jacques Cheminade. Dans la seule hypothèse testée en vue du second tour, Emmanuel Macron l’emporterait avec 63% des suffrages, contre 37% à Marine Le Pen.

2017 : le juppeiste Thierry Benoît, demande à Fillon de renoncer

 

2017 : le juppeiste Thierry Benoît, demande à Fillon de renoncer

Les fissures à l’intérieur du camp des républicains ne cessent de se développer. Certes officiellement l’appareil soutient encore Fillon mais de plus en plus de parlementaires doutent de la crédibilité de l’ancien Premier ministre. Pour parler clair, il envisage sérieusement un plan B.  Hier c’était le sarkozyste Georges Fenech qui considérait que les primaires de la droite et du centre étaient devenues caduques. Aujourd’hui, c’est le juppéiste Thierry Benoît  député UDI d’Ille-et-Vilaine qui revendique la place de candidat pour le maire de Bordeaux. La guerre de succession est engager et chaque camp avance ses pions.  « Lorsqu’on parle d’une échéance présidentielle, les enjeux sont trop importants pour avoir une campagne qui soit parasitée par une affaire qui prend chaque jour un petit peu plus de consistance, un petit peu plus d’épaisseur », a insisté Thierry Benoit. Lors de primaire, Thierry Benoît était l’un des soutiens d’Alain Juppé. Il demande donc à François Fillon de renoncer à se présenter à la présidentielle au profit du maire de Bordeaux. « À partir du moment où le vainqueur est empêché, c’est à celui arrivé second de se présenter, c’est-à-dire Alain Juppé », estime-t-il. Selon lui, vu qu’il y a « deux finalistes, à partir du moment où le premier est empêché, il faut porter le regard vers l’autre finaliste de la primaire c’est-à-dire M. Juppé ».

Le magot qui va couler François Fillon

Le magot qui va couler François Fillon

Le trésorier des républicains ne cache pas sa colère car si les primaires ont été organisées par le parti par contre le bénéfice d’environ 9 millions est allé directement dans le micro parti de François Fillon. Une preuve supplémentaire que François Fillon n’est décidément pas indifférent à l’argent. L’usage de micro parti est très répandu, il permet notamment de s’affranchir des règles de transparence de financement des campagnes. Accessoirement il peut permettre des détournements de fonds. Ce que soupçonne d’ailleurs la justice à propos du front national. En cause la valeur de quatre biens immobiliers déclarés pour le père et sa fille, dont deux en commun, mais aussi sur l’acquisition de l’une des résidences, une villa à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) dans laquelle Jean-Marie Le Pen réside avec son épouse Jany. Cette résidence, vendue à la fin des années 1980 par Jany Le Pen, a été rachetée fin 2012 pour un montant d’environ 700.000 euros par Jean-Marie Le Pen et deux de ses filles, Marine et Yann Le Pen, explique une source proche du dossier.  Dans ses investigations, la HATVP a été intriguée par un virement de 600.000 euros de Cotelec, le micro-parti de Jean-Marie Le Pen, sur son compte personnel, raconte la même source. « Dans un délai d’un mois sont intervenus le protocole d’accord pour la vente, le virement puis l’achat de la maison », indique encore cette source. Jean-Marie Le Pen évoque lui un emprunt de 700.000 euros à Cotelec, qui « n’avait rien à voir avec l’achat de la propriété » de Rueil-Malmaison en 2012.  A l’instar de Jeanne pour Marine Le Pen, Cotelec a longtemps été l’instrument permettant à Jean-Marie Le Pen de financer ses campagnes. Si l’argent d’un parti est utilisé à d’autres fins qu’un but politique, cela peut constituer le délit d’abus de confiance. Pour François Fillon on s’interroge au sein même du parti républicain à propos de la mainmise de l’ancien ministre sur les bénéfices réalisés à l’occasion de la primaire. Certes François Fillon a gagné haut la main cette consultation mais ce n’est pas lui qui a supporté les frais de cette organisation.  Nombreux sont les ténors de la droite à phosphorer sur un éventuel plan B pour l’élection présidentielle depuis que des soupçons d’emplois fictifs pèsent sur François Fillon, son épouse Penelope et deux de ses enfants dans le cadre du désormais fameux « PenelopeGate ». Mais le candidat adoubé par la primaire de novembre compte bien s’accrocher, au moins jusqu’à la fin de l’enquête préliminaire ouverte après les révélations du Canard enchaînéEt même si, hypothèse improbable, les ténors Les Républicains (LR) se mettaient rapidement d’accord pour le « débrancher » de force, ils se heurteraient à un obstacle de taille : comment financer la campagne d’un candidat de substitution ? Car sur le plan financier, c’est bel et bien François Fillon qui a la main sur le magot des primaires L’autre manne financière du candidat, ce sont les dons des sympathisants. Or, là aussi, François Fillon a le contrôle

Sondage 2017 : Macron et Fillon à égalité au 1er tour derrière Le Pen

Sondage 2017 : Macron et Fillon à égalité au 1er tour derrière Le Pen

 

 

Marine Le Pen arrive en tête des intentions de vote pour le premier tour de l’élection présidentielle, avec 24,5%, devant Emmanuel Macron et François Fillon, à 20%, selon un sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match, iTELE et Sud Radio publié jeudi. La candidate du Front national progresse de 0,5 point par rapport à un sondage similaire publié mercredi, tandis qu’Emmanuel Macron (En marche !) est stable et François Fillon (Les Républicains) perd un point. Benoît Hamon est quatrième avec 17% (-1 point), suivi par Jean-Luc Mélenchon, à 9,5% (+0,5). François Bayrou, qui n’a pas dit s’il serait ou non candidat, est crédité de 4% (-0,5 point). Au second tour, Emmanuel Macron battrait Marine Le Pen avec 63% (stable) contre 37% et François Fillon la battrait avec 59% (-1 point) contre 41% (+1). Le sondage a été réalisé du 30 janvier au 2 février auprès de 1.414 personnes inscrites sur les listes électorales.

Affaire Fillon : le pire n’est pas la faute mais l’inconscience

Affaire Fillon : le pire n’est pas la faute mais l’inconscience

 

 

Les faits reprochés à François Fillon sont d’une gravité exceptionnelle puisqu’il s’agit d’enrichissement personnel précisément de la part de celui qui ambitionne la magistrature suprême. Au-delà des accusations, le  plus grave encore c’est l’inconscience totale de Fillon et de ses partisans quant à  l’effet catastrophique sur l’opinion publique. La vérité c’est que ces responsables sont tellement hors sol, c’est-à-dire coupés  des réalités socio- économiques des Français moyens qu’ils ne se rendent même plus compte du scandale de leurs privilèges. Pas étonnant avec leur salaire, les avantages et les revenus annexes les parlementaires  émargent entre 10 000 et 20 000 € par mois. Ils ignorent sans doute que le salaire moyen réel est de leurs 1700 € (il s’agit du salaire moyen donc de nombreux Français gagnent encore moins), ils ignorent que des millions vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le vrai scandale réside dans cette incapacité à prendre conscience de cette inégalité. On objectera que certains acteurs économiques ou certains héritiers gagnent bien davantage. Il y a cependant une différence, les députés ont été désignés pour servir l’intérêt général et non pour faire une carrière politique ou exercer un métier. À force de fréquenter le Gotha de la société, les parlementaires, les ministres se  sont imprégnés de cette culture de l’argent qui domine le monde. Bien sûr pour compenser de temps en temps on évoque la problématique des plus défavorisés mais un propos à la fois hypocrite et superficiel. Bien sûr de temps en temps, on va serrer les mains de ces chers électeurs mais l’entretien dure quelque secondes ou quelques minutes tandis que l’essentiel du temps est consacré aux  puissants. La démocratie est en fait très virtuelle. La vérité c’est que nous vivons dans un régime monarchique, un système monarchique républicain qui s’appuie sur des baronnies locales. Pour s’en persuader,  il suffit d’examiner la valeur du patrimoine de la plupart des élus. Ceci vaut au niveau national mais aussi dans de nombreuses collectivités locales. Le comble de l’in conscience quand Gérard Longuet, ancien ministre,  pour défendre Fillon déclare : « il faut bien aider sa famille ».Ce décalage social, économique et culturel ne concerne pas uniquement les élus de droite mais aussi ce de gauche (voir le nombre de ministres de François Hollande soumis à l’impôt sur la fortune et où qui disposent d’un patrimoine plus que confortable). Le scandale que révèlent l’affaire Fillon est moins juridique qu’éthique ou moral. Il met en lumière le fossé qui peut exister entre les élites et le français moyen.

 

Je n’ai jamais été l’assistante de mon mari», (Penelope Fillon en 2007)

Je n’ai jamais été l’assistante de mon mari», (Penelope Fillon en 2007)

Une déclaration Penelope Fillon au Sunday Telegraph en 2007. Une interview dans laquelle,  elle affirme n’avoir «jamais été l’assistante» de son mari, avant d’ajouter: «Je ne me suis pas occupée de sa communication non plus». Ce soir, la diffusion d’extraits inédits de cet entretien par le magazine d’Elise Lucet, Envoyé Spécial, risque d’embarrasser un peu plus la défense du candidat de la droite à la présidentielle. Ce document vidéo de 45 minutes, qui n’est plus consultable sur internet et que Le Figaro n’a pas pu visionner, rapporte que Penelope Fillon se dit «peu à l’aise dans les allées du pouvoir» et précise qu’elle n’a aucun rôle aux côtés de son mari, alors qu’elle est censée avoir été son assistante parlementaire, puis celle de Marc Joulaud, depuis une dizaine d’années. Mercredi soir, L’Obs publiait sur son site un contrat de travail de Penelope Fillon sur la période 1998 à 2002, montrant qu’elle était embauchée comme assistante parlementaire de François Fillon à la permanence parlementaire de la droite au Mans. Mis en cause la semaine dernière par le Canard Enchaîné qui suspecte Penelope Fillon d’occuper un emploi fictif, François Fillon était venu expliquer jeudi dernier sur le plateau de TF1 que sa «femme travaille pour [lui] depuis toujours, depuis 1981, depuis [sa] première élection» et s’estime victime d’une véritable «tentative de coup d’État institutionnel».

(Le figaro)

 

Sondage : déconfiture de Fillon éliminé par Macron au premier tour des présidentielles

Sondage : déconfiture de Fillon éliminé par Macron au premier tour des présidentielles

 

Comme nous l’indiquions ce matin, il se confirme que Fillon risque de connaître la déconfiture au premier tour. Un sondage Elabe d’aujourd’hui mercredi lui attribue seulement 20%, Macron serait à 23% et Le Pen à 27%.Au second tour Macron obtiendrait 65% pour 35% pour Marine Le Pen. Dans tous les cas de figures, la candidature de Fillon est plombée.  Le choix est désormais clair : c’est soit le renoncement, soit une défaite sanglante au premier tour des présidentielles. Le système de défense de l’intéressé ne tient évidemment pas, il est même d’une insignifiance qui désarçonne. En outre chaque jour, s’ajoutent de nouvelles accusations. La semaine dernière la presse avait révélé que Fillon avait rémunéré son époux à hauteur de 500 000 € comme pseudo assistante parlementaire. Hier on a appris qu’en réalité cette rémunération était de 900 000 €. De plus on a aussi appris que Fillon avait détourné du Sénat des sommes normalement allouées aux assistants parlementaires pour une somme de l’ordre de 25 000 €. Il a aussi rémunéré ses enfants pour une somme de 84 000 € en justifiant qu’ils étaient avocats alors  qu’ils n’étaient qu’étudiants. Dernier avatar de cette affaire la découverte de sa société de conseil « 2 F ». Enfin la rémunération d’un emploi fictif dans le journal d’un milliardaire : la revue des deux mondes où Penelope Fillon n’a jamais mis les pieds. Autant d’éléments injustifiables surtout pour celui qui avait pris la posture de l’homme honnête et de la rigueur. L’embarras est tel chez les  républicains que peu de grosses pointures osent prendre sa défense. Dans la coulisse, on évoque désormais clairement renoncement. Certes la procédure juridique pouvant le condamner pour les différents motifs évoqués n’est pas prête d’aboutir. Le temps juridique n’est pas le temps médiatique ou le temps politique. Ceci étant, les dégâts sont déjà faits dans l’opinion publique et un sondage vient de démontrer que 75 % des Français ne croient pas aux explications de Fillon. Du coup, sa popularité va encore continuer de se rétrécir comme peau de chagrin et  les républicains risquent  de prendre uen calque aux législatives.

Découverte d’une société de business de Fillon

Découverte d’une  société de business de Fillon

 

Le Canard enchaîné, reprenant une information du site Bastamag, révèle l’existence d’une société de conseil qui aurait permis au député de Paris de toucher 757 000 euros de salaire net depuis juin 2012.  L’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy est peu loquace sur la question du lobbying. Et pour cause : en 2012, juste avant de commencer son nouveau mandat de député, François Fillon a créé une société de consulting, baptisée « 2F Conseil », située à deux pas des Invalides, et dédiée à des activités de conseil et des conférences. Son objet : « Le conseil, l’assistance, la formation, la réalisation d’études, de veille, d’audits, d’analyses ou de prestations » en faveur « de toute personne physique (…), personne morale (…), tout État et de tout organisme international européen, national, étatique, régional, départemental, municipal ou local ». La loi interdit aux députés de commencer des activités de conseil – sources de potentiels conflits d’intérêt – en cours de mandat, sauf pour certaines professions libérales réglementées, comme les avocats. François Fillon a créé la sienne juste avant d’être élu. Peu auparavant, il avait lui-même signé un décret permettant aux anciens ministres et parlementaires titulaires d’un diplôme de droit ou de son équivalent de devenir automatiquement avocat. En 2012, ces activités de conseil lui ont rapporté 70 000 euros, selon sa déclaration d’intérêts et d’activités. En 2013, les profits ont grimpé à plus de 140 000 euros, soit sept fois le revenu salarial moyen. Et depuis ? Impossible de le savoir, les députés n’étant tenus de déposer une déclaration auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique qu’une seule fois au cours de leur mandat. Pour l’année 2015, la société 2F Conseil a déclaré un chiffre d’affaires en hausse de 38%, à près de 300 000 euros. Quelle est la nature exacte de cette activité ? Qui sont les clients de 2F Conseil ? Leur identité est-elle de nature à générer de possibles conflits d’intérêt ? Contactée à plusieurs reprises, l’équipe de François Fillon a refusé de répondre à nos questions. Parmi les députés, son cas n’est pas isolé. D’autres personnalités politiques, comme Luc Chatel, ont également créé une activité de conseil très lucrative (plus de 183 000 euros en 2013). D’autres sont ou ont été lobbyistes, comme le socialiste Malek Boutih, député et directeur des relations institutionnelles de la radio Skyrock. Une cinquantaine d’autres parlementaires sont, en tant qu’avocats, autorisés à mener des missions de conseil. Certains figurent parmi ceux qui déclarent le plus de revenus annexes en sus de leur indemnité parlementaire.

 

Affaire Fillon : 75 % des Français pas convaincus par Fillon

Affaire Fillon : 75 % des Français pas convaincus par Fillon

 

Plus de trois quarts de personnes interrogées (76%) déclarent ne pas avoir été convaincues par la défense de François Fillon, déstabilisé par une enquête sur les emplois potentiellement fictifs de son épouse, selon un sondage Elabe pour BFM TV publié mardi. Dans le détail, 45% n’ont pas été convaincus « du tout » et 31% « pas vraiment » par les arguments avancés par le candidat de la droite à la présidentielle depuis les premières révélations du Canard enchaîné la semaine dernière. Le doute traverse également les rangs des seuls sympathisants de la droite et du centre, qui sont 49% à se déclarer dubitatifs et 50% à exprimer leur confiance à l’égard de l’ex-Premier ministre. Parmi les sympathisants Les Républicains, 41% disent ne pas avoir été convaincus. Penelope Fillon est soupçonnée d’avoir perçu plusieurs centaines de milliers d’euros de rémunérations au titre d’attachée parlementaire et en tant que collaboratrice à la Revue des deux monde sans exercer d’activité en contrepartie. Les informations du Canard enchaîné ont conduit à l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet national financier. François Fillon, qui avait confortablement remporté la primaire de la droite en novembre dernier, se présente comme la cible de « boules puantes » et affirme qu’il n’y a rien d’illégal dans les emplois occupés par sa femme.

Le sondage d’Elabe a été réalisé lundi et mardi par internet auprès d’un échantillon de 974 personnes.

Candidature de François Fillon : le choix entre le renoncement et la déconfiture

Candidature de François Fillon : le choix entre le renoncement et la déconfiture

 

Dans tous les cas de figures la candidature de Fillon est plombée.  Le choix est désormais clair : c’est soit le renoncement, soit la déconfiture au premier tour des présidentielles. Le système de défense de l’intéressé ne tient évidemment pas, il est même d’une insignifiance qui désarçonne. En outre chaque jour, s’ajoutent de nouvelles accusations. La semaine dernière la presse avait révélé que Fillon avait rémunéré son époux à hauteur de 500 000 € comme pseudo assistante parlementaire. Hier on a appris qu’en réalité cette rémunération était de 900 000 €. De plus on a aussi appris que Fillon avait détourné du Sénat des sommes normalement allouées aux assistants parlementaires pour une somme de l’ordre de 25 000 €. Il a aussi rémunéré ses enfants pour une somme de 84 000 € en justifiant qu’ils étaient avocats alors  qu’ils n’étaient qu’étudiants. Dernier avatar de cette affaire la découverte de sa société de conseil « 2 F ». Enfin la rémunération d’un emploi fictif dans le journal d’un milliardaire : la revue des deux mondes où Penelope Fillon n’a jamais mis les pieds. Autant d’éléments injustifiables surtout pour celui qui avait pris la posture de l’homme honnête et de la rigueur. L’embarras est tel chez les  républicains que peu de grosses pointures osent prendre sa défense. Dans la coulisse, on évoque désormais clairement renoncement. Certes la procédure juridique pouvant le condamner pour les différents motifs évoqués n’est pas prête d’aboutir. Le temps juridique n’est pas le temps médiatique ou le temps politique. Ceci étant, les dégâts sont déjà faits dans l’opinion publique et un sondage vient de démontrer que 75 % des Français ne croient pas aux explications de Fillon. Du coup sa popularité va encore continuer de se rétrécir comme peau de chagrin. ‘Il risque très rapidement d’être dépassé par Macron. En clair, le risque c’est que les républicains soient disqualifiés dès le premier tour avec des conséquences inévitables sur les législatives qui vont suivre les présidentielles. Les jours de François Fillon sont-donc comptés? La question d’une candidature alternative à la présidentielle se pose désormais avec gravité dans les rangs de la droite et du centre où l’on redoute des répliques sans fin de l’enquête judiciaire en cours. « Au train où vont les choses, je crains qu’il ne faille rapidement déclencher un plan B », lâche dépité un parlementaire Les Républicains à Reuters. Un autre élu LR décrit un climat « surréaliste » : « Personne n’en parle (de l’affaire-NDLR). Personne ne veut bouger parce que le premier qui bouge est mort », témoigne-t-il. « C’est tellement grave qu’on n’ose pas en parler. Personne ne veut officiellement poser la question (d’un retrait) parce que la poser c’est déjà y répondre », ajoute ce député. Un troisième parlementaire avouait mardi que consigne avait été donnée par l’état-major du candidat de « se taire ». « On devient inaudible, vous imaginez une campagne présidentielle au rythme des démentis et des dénégations? », déplore un élu filloniste. Selon un sondage Elabe pour BFM TV publié mardi, plus de trois quarts des Français (76%) ne sont pas convaincus par la défense de François Fillon, qui, s’il refuse de se soumettre au « tribunal médiatique », a livré des éléments dont l’imprécision a accentué les spéculations. Mardi après-midi, le Canard enchaîné a diffusé de nouvelles informations qui révisent à la hausse le montant perçu par Penelope Fillon et deux des enfants du couple, à plus d’un million d’euros. Plusieurs députés ont relayé mardi matin lors de la réunion de groupe les interrogations, les inquiétudes et la colère des électeurs. « Ça a un effet dévastateur sur le terrain. Ce sont les sommes qui choquent. Ça donne le tournis à ceux qui ont le smic ou à peine plus », témoigne un ancien soutien de Nicolas Sarkozy. « Je n’entends pas trop ‘je vais voter FN’, j’entends un peu ‘je vais voter Macron’, mais ils disent surtout qu’ils vont rester chez eux. Il y a un sentiment de sidération, d’écoeurement et de démobilisation terrible », ajoute-t-il. « Je pense que François Fillon doit parler de son programme, même si c’est plus difficilement audible », plaide le député de la Manche Philippe Gosselin, qui soutenait Alain Juppé pour la primaire. « Il y a une fièvre qui aujourd’hui désespère tout le monde, (…) je crois qu’il faut prendre le temps de se poser un peu, sans pour autant évidemment considérer que tout ça n’est que de l’épiphénomène », a-t-il commenté sur BFM TV. « François Fillon est le vainqueur de la primaire, un vainqueur légitime. (…) Le plan B est un plan qu’on n’a pas à envisager à ce stade ». Certains y pensent pourtant, et « y travaillent », lâche un député. Et de déclarer encore à Reuters : « Le plus grand risque c’est un entre-deux : que Fillon ne soit pas assez déstabilisé pour se retirer mais trop pour être qualifié au second tour de la présidentielle ».

Penelopegate in Frankreich : Filou Fillon?

Penelopegate in Frankreich : Filou Fillon?

 

 

C’est le titre du grand journal allemand «  Frankfurter » qui ironise évidemment sur les contradictions du père la rigueur et son train de vie de grand bourgeois. Extraits« Dans les réseaux sociaux,  Fillon est déjà ridiculisé comme un menteur. Fillon qui avait critiqué Sarkozy en disant : « Qui aurait pu imaginer que le général de Gaulle soit  impliquée dans une procédure pénale » et qui maintenant pourraient dire : qui pourrait imaginer que le général De Gaulle ait fait payer le salaire de son épouse par le contribuable.  Les députés français ont le droit d’employer des membres de la famille, cependant, il faut veiller à ce que cela ne concerne pas les emplois de complaisance. Penelope Fillon différemment Cecilia Sarkozy n’a jamais revendiqué un rôle politique.   Fillon ne peut pas se souvenir de son  rôle dans l’Assemblée nationale.  »Le Canard » a cité un ancien employé (l’assistante officielle e du suppléant de Fillon qui a continué de payer Penelope en plus en augmentant son   salaire.  »Le Canard enchaîné » dans son édition de mercredi rapporte également que Penelope Fillon a fait en 2012 et 2013 a reçu un autre emploi de complaisance dans  prestigieuse «Revue des Deux Mondes » pour un salaire de mensuel 5000 euros. La «Revue des Deux Mondes » appartient à homme d’affaires et milliardaire Marc Eugène Charles de Ladreit Lacharrière, un ami Fillon. Le directeur de la rédaction du magazine, Michel Crépu, affirme : Je dois dire que je n’ai  jamais rencontré Penelope Fillon  et je ne les ai jamais vu dans les bureaux de la rédaction. »

 

La presse allemande mais aussi internationale est assez sévère à l’égard de celui qui voulait incarner l’honnêteté. Désormais Fillon aura du mal à sortir de la seringue judiciaire et surtout médiatique surtout compte tenu de la maladresse et des contradictions de ce peu nombreux qui le défende. »La manière de réagir, les arguments, la réaction personnelle comptent presque autant que l’affaire elle-même », relève François Miquet-Marty (Viavoice). »François Fillon est serein, il a dit sa vérité. Si la justice veut l’entendre, il redira cette vérité », soulignait dimanche son directeur de campagne, Patrick Stefanini. Le centriste Philippe Vigier s’est dit presque soulagé que François Fillon soit entendu : « C’est bien que ça ne traîne pas, ça va permettre de retrouver rapidement la sérénité (…) et de tordre le coup à toutes ces rumeurs », a-t-il dit lundi sur BFM. « On espère que la justice passera très vite. François Fillon a déjà donné des éléments à la justice, il est très serein sur le fond du dossier. Il faut qu’aujourd’hui tout ça soit tranché très vite », a dit sur RTL l’ex-sarkozyste Eric Ciotti. Dans Le Journal du Dimanche, le candidat, dont la défense publique reste imprécise, explique avoir transmis des bulletins de salaire au parquet. Il avait souhaité la semaine dernière être entendu sans délai afin de se libérer de cette épée de Damoclès, déclarant qu’il se retirerait s’il était mis en examen ou si son honneur était atteint. Quatre hypothèses : l’affaire est classée sans suite, le parquet ouvre une information judiciaire qui pourrait prendre des mois, l’affaire est renvoyée directement devant le tribunal correctionnel, ce qui équivaut à une mise en examen, où la justice propose la formule, improbable, du plaider coupable. Eric Ciotti l’assure, la question d’un retrait, validée paradoxalement par le refus d’Alain Juppé d’incarner un recours, « ne se pose pas ». Lorsqu’elle est évoquée, cette hypothèse plonge les intéressés dans un vertige juridique et logistique. Le moins que l’on puisse dire c’est que les partisans de Fillon sont pour le moins hésitant, approximatif voire à la limite du ridicule. Par exemple quand le très sérieux Dominique Bussereau déclare en guise de défense : « faudrait-il aussi empêcher un épicier d’embaucher sa femme ? » En oubliant sans doute que la femme de l’épicier n’est pas payée par le contribuable !

 

Présidentielles 2017 : Fillon ou l’arnaque du candidat anti système

 

Fillon a de nouveau attaqué Macron lors de son meeting de dimanche en le considérant comme un produit du système. Une accusation mal venue de la part de  celui pris les doigts dans le pot de confiture du système. Face au discrédit qui touche les organisations politiques, désormais il est de bon ton pour les candidats de se présenter avec des vertus anti systémiques. Un concept qui n’a évidemment aucun sens, une proclamation entièrement gratuite tant qu’elle n’est pas approfondie et vérifiée. De quels systèmes parle-t-on ? du système social, économique, financier ou politique ? Quand on examine la sociologie des principaux candidats notamment en France,  on constate que pratiquement tous appartiennent aux classes aisées voir même très  aisées (témoin par exemple le nombre de ministres du gouvernement actuel soumis à l’impôt sur la fortune) ou encore le château, les chevaux de course de Fillon.  Il y a donc une continuité sociologique : les classes sociales supérieures dominent, et de très loin, le paysage électoral. Pas forcément pour des questions de compétence, d’intelligence ou de courage. Simplement parce qu’en France notamment la démocratie demeure virtuelle en tout cas néandertalienne. La France vit sous le régime d’une monarchie républicaine avec des déclinaisons dans les baronnies locales. La richesse des candidats constitue un argument favorable au recueil des voix. Le paradoxe est évidemment quand des candidats ultra riches se déclarent représentant des moins favorisés voir des opprimés. Pas  avec un discours argumenté économiquement mais avec des explications simplistes en forme de slogan qui désigne des boucs émissaires comme responsables des discriminations et de la pauvreté. Le plus bel exemple récent étant évidemment le milliardaire Trump qui a réussi avec sa dialectique  populiste contradictoire à être considéré comme un candidat anti système. Un candidat qui a pourtant multiplié les relations plus ou moins sulfureuses avec les élus pour étendre dans l’immobilier l’empire hérité de son père. En France, Marine Le Pen, héritière également, fait aussi parti de ces millionnaires qui se veulent représentatifs des gens « d’en bas ». Dans la droite classique on ne trouve guère non plus de miséreux. Socialement donc la plupart des candidats dit  anti système sont bien les produits d’un processus de reproduction de la richesse des nantis. Des liens évidents existent souvent entre la dimension sociale et la dimension économique. Nombre de candidats anti système entretiennent en fait des liens douteux avec le monde économique. Soit pour recueillir des fonds nécessaires au financement de la campagne et –ou pour  en fait servir les intérêts particuliers de secteurs ou de groupes économiques. En cause, notamment des modalités de financement d’une campagne électorale avec souvent un ticket d’entrée financier dans les baronnies locales et une enveloppe minimale de 20 à 50 millions pour une campagne présidentielle. Au-delà de l’enjeu financier, le soutien des forces économiques dominantes constitue aussi un appui utile voire indispensable. Le dernier aspect de l’argumentation anti système touche au ridicule, à savoir, la dimension politique. En France en particulier,  tous les candidats sont des professionnels de la politique. En place depuis 20, 30 ans, davantage, ils vivent de la politique et ont transformé la fonction en métier et en rente. Les conditions démocratiques françaises imposent d’ailleurs l’appartenance à un appareil notamment quand il s’agit de l’élection présidentielle qui nécessite d’obtenir le soutien des élus pour valider une candidature. Tous appartiennent à des organisations, sont passés par des systèmes et sont d’une certaine façon le fruit d’appareils. Il n’existe pas de candidat réellement indépendant, ils sont le résultat d’un système qui se reproduit. La dépendance est plus ou moins forte. Pour être élu, il est nécessaire d’être soutenu par les parrains d’un système au moins pour se lancer « dans la  carrière ». Une fois passée les obstacles sociaux, économiques et politiques les candidats ne peuvent donc revendiquer l’étiquette « anti système ». Cet argument populiste et démagogique ne peut être entendu que par les mouches victimes complices  attirées par le miel des promesses sans lendemain. 

Fillon battu par Macron au second tour (Sofres)

Fillon battu par Macron  au second tour (Sofres)

 

C’est le principe des vases communicants ;  Fillon perd 3 points  dans les intentions de vote et Macron en  gagne trois Fillon et Macron sont désormais dans un mouchoir de poche, 1 % seulement les sépare autant dire rien quand on sait que la marge d’erreur est d’au moins 3 % dans ce type de sondage. Selon un sondage Kantar-Sofres-Onepoint pour Le Figaro, RTL et LCI publié dimanche, le candidat du mouvement « En marche! » l’emporterait, que ce soit face à l’ex-Premier ministre (58-42) ou face à la présidente du Front national Marine Le Pen (65-35). Ce sondage traduit évidemment la nette dégradation de l’image de François Fillon dans l’opinion. Une dégradation commencée il y a plusieurs semaines avec d’abord le très mauvais accueil par l’opinion de l’intention de Fillon de ne plus rembourser la plupart des maladies (la sécu ne remboursant que des maladies graves, le reste relevant des mutuelles et assurances dont le coût dans ce cas devrait être multiplié par trois ou quatre).   Second élément qui a affaibli la position de Fillon, le  recul justement sur la sécu qui a alors fait douter de sa détermination à engager des réformes radicales. Troisième élément les affaires qui ont rattrapé l’ancien ministre. D’abord le salaire fictif de son épouse, ensuite les salaires versés à ses enfants, un autre salaire fictif à son épouse versée par un ami milliardaire enfin encore plus récemment le détournement de traitements d’assistants parlementaires alors que Fillon était au Sénat. Fillon va s’engluer dans ses différentes affaires avec ses déclarations confuses et maladroites. Il est vraisemblable que les prochains sondages marqueront encore un nouveau recul de Fillon. Le très récent sondage de la Sofres montre un rapprochement des scores des trois candidats principaux. Au premier tour, Marine Le Pen (25%) arrive en tête des intentions de vote devant François Fillon (21%) et Emmanuel Macron (20%).Benoît Hamon, tout juste investi candidat du Parti socialiste contre Manuel Valls, est lui crédité de 13%. L’ex-ministre de l’Education devance le candidat de « La France insoumise » Jean-Luc Mélenchon (10%) et le président du MoDem François Bayrou (5%) qui n’a pas encore dit ses intentions pour l’élection. En cas d’absence du leader centriste, les rapports de force sont quasiment similaires : Benoît Hamon (15%), Jean-Luc Mélenchon (10%), Emmanuel Macron (21%), François Fillon (22%), et Marine Le Pen (25%). « Compte tenu des incertitudes et de l’instabilité actuelles, un second tour sans François Fillon n’est plus exclu, même si ce n’est pas le plus probable à ce stade », a déclaré Emmanuel Rivière de la Sofres. « Ce qui renforce la dynamique d’Emmanuel Macron, c’est surtout le ‘Penelopegate’. C’est la dégringolade de François Fillon qui fait monter Emmanuel Macron. »

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