Sondage crise énergie : 10% des PME menacées de fermeture
De toute évidence, le plan décidé pour aider les entreprises qui subissent le plus la crise du prix de l’énergie n’est pas à la hauteur. Ce plan d’une dizaine de milliards de suffi pas sur quand on compare avec les 200 milliards consacrés par l’Allemagne.« Beaucoup d’entreprises s’aperçoivent qu’on leur propose des augmentations délirantes, avec des prix multipliés par dix, par 15 ou par 20 », alerte le secrétaire général de la confédération des PME, Jean-Eudes du Mesnil.
Pour la CPME, le problème est systémique, alors que des entreprises du secteur des services, et non plus seulement de l’industrie, sont également touchées. « Il y a un risque récessionniste, on commence à le voir. Quand on regarde la production, on s’aperçoit qu’elle reste à peu la même » mesurée en euros, mais qu’il y a eu de l’inflation, et que donc « en réalité, elle a commencé à diminuer » en volume, relève Jean-Eudes du Mesnil.
Deux enquêtes de conjoncture auprès des entreprises publiées en fin de semaine suggèrent, elles aussi, des mois à venir difficiles. Le climat des affaires dévoilé jeudi par l’Insee s’est assombri en septembre, même s’il reste encore légèrement supérieur à sa moyenne de longue période. Pour Charlotte de Montpellier, économiste de la banque ING, cet indice « vient confirmer que la question n’est plus vraiment de savoir si la France se dirige vers la récession, mais plutôt à quelle vitesse ». Vendredi, l’indice PMI Flash de S & P Global, montre une production manufacturière à son plus bas niveau en 28 mois, minée par le « niveau élevé de l’inflation, les excédents de stocks et la baisse de la demande ».
Aussi, l’ampleur du ralentissement dans le secteur fait, elle, craindre « une généralisation prochaine de la contraction à l’ensemble du secteur privé », selon l’économiste de S & P Global Joe Hayes. Il ajoute que « les risques d’une récession économique se sont accentués sur le territoire français ».
Près d’un dirigeant de TPE/PME sur dix envisage un arrêt de ses activités à cause de la hausse du prix de l’énergie, a révélé une enquête de la CPME publiée dimanche, mais réalisée avant les dernières annonces d’aides gouvernementales.
Sur les 2.428 dirigeants d’entreprises membres de la CMPE, la Confédération des PME, que celle-ci a interrogée du 6 au 25 octobre par internet, ils étaient 9% exactement à envisager cette possibilité. En cause, la part grandissante que représente la facture énergétique, qui explose ces derniers temps avec l’inflation et les suites de la guerre en Ukraine, par rapport au chiffre d’affaires des entreprises.
La Première ministre Élisabeth Borne avait annoncé jeudi trois nouveaux dispositifs pour contenir les prix de l’énergie pour les entreprises et les collectivités, pour un effort total porté à « 12 milliards d’euros », lors d’une conférence de presse à Matignon.Mais un plan qui n’est pas du tout à la hauteur de l’enjeu. Une aide significative ne devrait pas être inférieure à 50 milliards comme pour les ménages
Le premier, baptisé « amortisseur électricité », visera à prendre en charge une partie de la facture d’électricité pour « les TPE qui ne bénéficient pas du bouclier tarifaire, les PME, les associations, les collectivités territoriales et les établissements publics ».