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Les faiblesses de la France: « La faute à l’Europe ? », les fadaises économiques de Le Pen et Mélenchon

Les faiblesses de la France: « La faute à l’Europe ? », les fadaises économiques de Le Pen et Mélenchon

Avec les élections européennes, pour un certain nombre de partis politiques, « Si tout va mal en France, c’est la faute à l’Europe ». Par Pierre-André Buigues, Professeur à la Toulouse Business School ( dans La Tribune). Les problèmes de la France seraient le résultat d’une Europe qui, d’une part, impose l’austérité budgétaire empêchant les politiques nationales de croissance et de soutien aux services publics et qui, d’autre part, a signé des accords de libre échange qui minent la compétitivité européenne. Supposons que ces partis politiques aient raison, alors bien évidemment tous les pays de l’Union européenne subiraient les mêmes conséquences économiques que la France, du fait de leur l’appartenance à l’UE. Or, rien n’est plus faux et si les problèmes rencontrés par la France étaient la faute de la France ?

Pour ces partis, pour qui l’Europe est fautive, le pacte de stabilité de l’UE impose l’austérité aux États membres. L’Europe oblige les Etats membres à maintenir leur déficit et leur dette en dessous de certaines valeurs : le déficit public ne peut excéder 3 % de son PIB et sa dette ne peut excéder 60 % du PIB.

En réalité, ces seuils ont rarement été respectés pour la zone euro, mais la France dont le ratio dette brute des administrations publiques a explosé n’a vraiment pas à se plaindre des contraintes « d’austérité » que le pacte de stabilité lui aurait imposé !

Le ratio dette publique/PIB de la zone euro est passé de 70,1% en 2008 à 88,6% à la fin 2023, soit une augmentation de 18,5 points en 15 ans. Ce même ratio pour la France est passé de 68,2% en 2008 à 110,6% fin 2023, une augmentation de 42,4 points, une dérive de la dette de la France, plus de deux fois supérieure à celle de la zone euro ! Le déficit de la France quant à lui, est depuis plusieurs années supérieur à 3%.

Le vrai problème de la France n’est pas celui des contraintes qui lui sont imposées par le pacte de stabilité mais son incapacité à maîtriser sa dette publique et en conséquence à voir ses charges de la dette augmenter.

Les accords de libre-échange signés par Bruxelles ont engendré une désindustrialisation catastrophique

Pour LFI, comme pour le RN, le lien est clair, les accords de libre-échange européens expliquent largement la désindustrialisation de la France. Un accord de libre échange est un traité international entre l’UE et un État hors de l’UE, qui réduit les obstacles commerciaux entre les deux parties de l’accord.

La balance commerciale de la France aurait donc souffert de cette libéralisation des échanges entre l’UE et des Etats hors de l’UE. Les importations en provenance du pays hors UE, signataire de l’accord, ont bénéficié d’une moindre protection du marché européen. Là aussi, la réalité des chiffres contredit totalement la situation actuelle de l’économie française.

En 2023, la France importait des autres États membres de l’UE beaucoup plus qu’elle ne leur exportait et présentait un déficit commercial considérable dans le commerce avec les pays membres de l’UE, le plus élevé de tous les pays de l’UE (128  milliards d’euros de janvier à novembre 2023). A l’opposé, la France exportait plus qu’elle n’importait des pays hors UE (8 milliards d’euros d’excédent sur la même période), c’est-à-dire les pays avec lesquels sont signés des accords de libre échange qui seraient responsables de la désindustrialisation de la France ! La désindustrialisation de la France est réelle mais elle découle de la dégradation de notre compétitivité industrielle vis-à-vis de nos partenaires européens.

Les faiblesses de l’économie française sont claires et incontestables, d’une part, une dérive des comptes publics, forte augmentation de la dette et déficit public non contrôlé et, d’autre part, une balance commerciale dans le rouge depuis le début des années 2000 avec les pays de l’UE, qui accompagne une désindustrialisation du pays. Cependant, dire c’est « la faute à l’Europe » car elle empêcherait un endettement plus important et signerait des accords de libre échange est une absurdité économique totale. C’est la faute à la France pourrait-on dire.

Il est normal de défendre ses positions nationales dans le cadre européen et l’Europe est un lieu de discussion et de compromis. Cependant, imaginer que la France puisse imposer à nos partenaires européens les propositions de Mélenchon ou de Le Pen, propositions qui ne feraient qu’empirer la situation économique du pays, c’est une absurdité.

Dette!  » la faute à L’Europe » ! ( Attal)

Dette  » la faute à L’Europe » ( Attal)

 

À propos de la situation financière assez catastrophique de la France notamment des dérives constatées depuis 2023, le premier ministre en impute la cause à l’Europe considérant que la baisse des recettes fiscales est liée au ralentissement économique européen. Une manière un peu habile mais facile de se déresponsabiliser.

Sur le plan technique les arguments du premier ministre paraissent un peu légers notamment quand il affirme que l’objectif est toujours d’un déficit de 3 % au plus:  «. Quand vous êtes dessous de 3 %, ça veut dire que vous commencez à rembourser votre dette». La vérité c’est que tant que le budget n’est pas un équilibre la dette a tendance à enfler. Tout dépend aussi des taux d’emprunt moyen par rapport à l’inflation. Notons aussi que la plupart les autres pays européens en dépit de la baisse de croissance européenne ont réussi à réduire leur endettement et leur déficit.

Mi-avril, le gouvernement présentera d’ailleurs une trajectoire pour arriver à ce seuil à la fin du quinquennat. Et de filer la métaphore : «Le sujet, c’est de désendetter la France parce qu’un pays qui est surendetté, ce n’est pas un pays libre. C’est comme pour des ménages, si vous êtes surendettés, vous dépensez tout votre argent pour rembourser votre dette. Vous ne pouvez plus investir, faire des projets pour l’avenir.»

Le problème est que la France n’emprunte pas seulement aujourd’hui pour investir mais aussi pour son fonctionnement. Ainsi en 2024 ce sont près de 300 milliards qui seront levés par l’État sur les marchés financiers alors que le déficit sera de l’ordre de 150 milliards.

Déficit public : à qui la faute ?

Déficit public  : à qui la faute ?

5,5 % du PIB, telle est la mesure du déficit public communiquée mardi 26 mars par l’Insee. C’est bien au-delà des estimations de 4,9 % que partageait le gouvernement le 31 octobre 2023 dans le projet de loi de finances de fin de gestion 2023 et très loin de la moyenne de la zone euro de 3,2 %Anticipant cette annonce le rapporteur général de la commission des Finances du Sénat, Jean-François Husson, avait exercé le 21 mars le droit que lui confère l’article 57 de la loi organique relative aux lois de finances du 1er août 2001, dans le cadre de ses pouvoirs de contrôle sur l’action du gouvernement, en se rendant au ministère des Finances pour une vérification sur pièces et sur place. À peine sorti de Bercy il avait dénoncé une rétention d’informations du gouvernement qui, selon lui, disposait déjà depuis décembre 2023, soit au cours de l’examen du projet de loi de finances de fin de gestion, d’une note évaluant le déficit 2023 à 5,2 %. Il a surtout indiqué que l’Exécutif envisageait désormais un déficit de 5,7 % en 2024 (contre les 4,4 % indiqués dans la loi de Finances pour 2024) et même de 5,9 % en 2025. L’écart pour 2024 est massif, 36 milliards d’euros de déficit supplémentaire en 2024. C’est sans commune mesure avec les 10 milliards d’économies décidés par décret en février. Pour 2025, les écarts avec les textes budgétaires grimpent jusque 65 milliards, pour une annonce début mars de 20 milliards d’économies pour l’ensemble de comptes publics en 2025. Toujours très éloignée du plafond de 3 % imposé par le Pacte de stabilité, la France est aujourd’hui le plus mauvais élève de la zone euro après l’Italie dont le déficit est de 7 % en 2023. 

par 

Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans The Conversation 

L’évolution des dépenses publiques 2023 s’est avérée à peu près conforme aux attentes gouvernementales en hausse de 3,7 % après 4 % en 2022. Ce sont les recettes qui ont ralenti plus fortement qu’attendu en ne progressant que de 2 % après 7,4 % en 2022 sous l’effet du ralentissement de l’activité. Le phénomène se trouve amplifié pour des raisons techniques : le niveau des recettes fiscales s’avère en effet plus fortement dépendant de celui de l’activité que sa moyenne historique.

Dans le détail on retiendra que le déficit public reste très largement, à plus de 90 %, le fait de l’État et des administrations centrales et dans une moindre mesure de la Sécurité sociale, quasiment en totalité du fait de l’assurance-maladie. Les collectivités territoiriales qui ne peuvent, de par la loi, emprunter que pour des investissements, restent à l’équilibre. L’assurance chômage enregistre même un excédent de 1,6 milliard malgré les ponctions de l’État.

 

Depuis 1980 la dérive des comptes publics fut systématiquequelle que soit la couleur politique des gouvernements. Les crises les ont logiquement contraints à des relances keynésiennes nécessaires pour soutenir l’économie comme en 1993 (6,4 % de déficit) puis plus nettement encore en 2009 (7,2 %) le record étant atteint pendant le Covid en 2020 (9 %). La récurrence des déficits vient du fait que les périodes de forte croissance n’ont jamais été mises à profit pour désendetter l’État comme nous le rappelle l’épisode fameux dit de la « cagnotte » en 2000 : le Premier ministre Lionel Jospin annonçait alors comment il redistribuerait les 50 milliards de francs de surplus de rentrées fiscales.

En conséquence le déficit structurel, indépendant de la conjoncture économique, est resté au cours des dernières années assez stable, autour de 5 % du PIB malgré une sous-estimation récurrente (et parfois loufoque comme en 2020) du ministère de l’Économie.

Selon une jurisprudence constante, rappelée par le Conseil constitutionnel dans sa décision relative la loi de finances pour 2024 (considérant 20), « s’il apparaissait en cours d’année que l’évolution des charges ou des ressources était telle qu’elle modifierait les grandes lignes de l’équilibre budgétaire, il appartiendrait au Gouvernement de soumettre au Parlement un projet de loi de finances rectificative ». Au vu de l’ampleur des dérives constatées pour 2023 et annoncées pour 2024 et 2025, on voit mal comment le gouvernement pourrait faire l’économie d’une loi de finances rectificative, sans doute juste après les Européennes.

Or, pour la première fois depuis le début de cette législature, le groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée se déclare prêt à joindre ses voix aux autres groupes d’opposition face à ce qu’Éric Ciotti, président du parti, qualifie de « gestion calamiteuse des finances publiques », ajoutant :

« La situation des finances publiques constitue la première menace qui pèse sur l’avenir de notre pays. »

Une motion de censure adoptée impliquerait la chute du gouvernement Attal et très probablement de nouvelles élections législatives. Il n’est donc pas inutile de se pencher sur les doctrines budgétaires des trois principales forces d’opposition à l’Assemblée nationale.

À la différence de la majorité actuelle, adepte d’un statu quo sur les impôts mais d’une baisse relative des dépenses publiques, Les Républicains comme le Rassemblement national (RN) proposent des baisses d’impôt financées par d’hypothétiques coupes dans certaines dépenses mais en sanctuarisant – vraisemblablement pour des raisons électorales – les retraites. Le RN propose même un retour à la retraite à 60 ans pour de nombreux actifs alors que le déficit attendu des régimes de retraite est estimé, après la réforme si décriée de mars 2023, à 11 milliards en 2027.

La France insoumise assume, elle, une flambée des dépenses sociales avec un retour à la retraite à 60 ans, une hausse du point d’indice des fonctionnaires et du smic (17 milliards) ou encore l’indexation des retraites sur les salaires (16 milliards). Le tout financé par des hausses des impôts sur les ménages aisés et sur les sociétés, impôts au rendement très hypothétique.

Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron soutient qu’une augmentation du taux d’emploi au niveau de celui de nos voisins allemands assurerait des recettes supplémentaires qui feraient disparaître la totalité du déficit public. Certes le taux d’emploi est bien en hausse mais une telle parité prendra du temps alors que les intérêts de la dette publique passeront mécaniquement de 38,6 milliards d’euros en 2023 à au moins 74 milliards en 2027.

En conséquence les marges de manœuvre budgétaires du président qui étaient déjà particulièrement faibles au début de son second mandat semblent désormais inexistantes. Les agences de notation Fitch et Moody’s doivent d’ailleurs revoir la note qu’elles attribuent à la dette française le 26 avril et Standard & Poor’s le 31 mai, soit juste avant les élections européennes.

Ainsi, on voit mal comment le pays pourrait échapper à des hausses d’impôts, au moins sous la forme relativement indolore d’années blanches consistant à geler le barème de l’impôt sur le revenu (IR), sans prendre en compte l’inflation comme ce fut le cas en 2011 et 2012, à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy et au début de celui de François Hollande. Une telle décision se traduirait par une hausse du rendement de l’IR de l’ordre de 6 milliards en 2025. D’autres mesures de justice sociale semblent également inéluctables comme l’alignement à revenu égal de la CSG des inactifs sur celle des actifs. Les entreprises seront sans doute également touchées et il faut s’attendre à un nouveau report de la baisse de la CVAE.

C’est néanmoins en taillant dans les dépenses publiques que le redressement des comptes serait le plus efficace, essentiellement dans les dépenses sociales très nettement supérieures aux autres pays de l’Union européenne. Ainsi sur les retraites (14,4 % du PIB contre 11,9 % dans l’UE) la désindexation sur l’inflation semble inexorable. Pour la santé (12,2 % du PIB contre 10,5 % dans l’UE) la logique de déremboursement progressive qui se traduira au 31 mars 2024 par un reste à charge de 1 euro par boite de médicaments va se poursuivre. Les subventions de France compétences à l’apprentissage en particulier dans le supérieur seront sans doute restreintes dès cette année malgré l’excellent rendement social à moyen et long terme de l’apprentissage.

Dégradation du solde commercial: la faute aux multinationales

Dégradation du solde commercial: la faute aux multinationales

Les multinationales françaises, groupes possédant au moins une filiale à l’étranger et contrôlées par une tête de groupe française, ont largement contribué au creusement du déficit commercial de la France depuis 2000. C’est ce que nous montrions dans une étude récente : bien qu’affichant un excédent commercial, qui rappelle le rôle central de ces multinationales dans l’économie française, c’est bien la dégradation de leur solde entre 2000 et 2008 qui explique le creusement du déficit français.

par Par Vincent Vicard, CEPII et Pierre Cotterlaz, CEPII dans « La Tribune »

Les multinationales étrangères, contrôlées par une tête de groupe étrangère, et les entreprises franco-françaises, qui assemblent les entreprises indépendantes et celles appartenant à des groupes n’ayant aucune filiale étrangère, affichent certes des déficits, mais qui ne se sont pas détériorés de manière aussi importante sur la même période. Entre 2008 et 2019, la relative stabilisation du déficit commercial de la France résulte d’une légère amélioration de l’excédent des multinationales françaises, néanmoins plus que compensée par la détérioration du déficit des multinationales étrangères.

Qu’en est-il depuis 2019 ? Les multinationales françaises ont-elles mieux résisté à la crise sanitaire et à ses suites ? Alors que l’excédent des multinationales françaises s’était légèrement accru au cours des années 2010, avec même une accélération en 2019, il a connu une chute de 0,8 point de PIB en 2020, avant de se stabiliser en 2021, à un niveau inférieur à sa moyenne sur la décennie 2010.

Pour les deux autres catégories d’entreprises, les soldes se dégradent entre 2019 et 2021, malgré une modeste réduction du déficit commercial des multinationales étrangères en 2020. Au total sur cette période, le solde commercial des multinationales françaises se dégrade de 0,8 point de PIB, celui des multinationales étrangères de 0,2 point de PIB, et celui des entreprises franco-françaises de 0,5 point de PIB.

Le recul de l’excédent commercial des multinationales françaises est principalement lié à une baisse de leurs exportations, qui passent de 9,4 à 7,7% du PIB entre 2019 et 2021, quand dans le même temps les exportations des multinationales étrangères augmentent, de 5,3 à 5,8% du PIB.

L’atonie des exportations des multinationales françaises est partiellement compensée par un recul de leurs importations, de 6,8 à 5,9% du PIB, qui contraste avec la reprise rapide des importations des multinationales étrangères, de 8,5 à 9,3% du PIB entre 2019 et 2021.

Cette mauvaise performance commerciale des multinationales françaises prises dans leur ensemble cache cependant des dynamiques sectorielles spécifiques, en particulier dans le secteur des matériels de transports. Deux secteurs se détachent : l’aéronautique et les autres matériels de transport (dont la construction navale), et l’automobile.

Si l’on décompose les flux commerciaux de chaque catégorie d’entreprise par secteur (le secteur se réfère ici à la nature des biens échangés, et non à l’activité de l’entreprise), l’évolution la plus spectaculaire pour les multinationales françaises se produit dans le secteur des autres matériels de transport (dont l’aéronautique), où leur excédent dégringole de près de 0,7 point de PIB, passant de 1,5 à 0,8% du PIB entre 2019 et 2020. Ce brusque mouvement tient à l’extinction brutale de la demande mondiale dans ce secteur lors de la crise sanitaire.

Il est cependant plus difficile d’expliquer pourquoi, malgré la reprise des commandes, les exportations n’ont en 2021 pas retrouvé leur niveau d’avant-crise, situation qui ne se rétablit que très progressivement jusqu’à aujourd’hui.

La brusque dégradation du solde du secteur aéronautique contraste avec un tassement plus progressif, mais régulier, observé dans le secteur automobile depuis 2017. Si l’on prolonge la tendance, les multinationales françaises sont importatrices nettes en 2023. Cette dégradation récente fait suite à la baisse de plus d’un demi-point de PIB de l’excédent automobile dans les années 2000.

La relative stabilisation au cours des années 2010 n’aura donc été que temporaire. Cette baisse du solde fait écho à celle de la part des véhicules construits en France dans les immatriculations et à la baisse globale de la production sur le territoire. Elle précède par ailleurs l’émergence rapide des importations en provenance de Chine dans les véhicules électriques, particulièrement marquée à partir de 2022.

Entre 2019 et 2021, la contre-performance des multinationales françaises en matière de contribution au solde commercial s’explique donc en bonne partie par un décrochage conjoncturel dans l’aéronautique.

Une tendance plus structurelle semble cependant se dégager dans le secteur automobile.

Inondations- La faute aussi à l’aménagement du territoire

Inondations- La faute aussi à l’aménagement du territoire

On trouvera peu d’experts, d’aménageurs, d’urbanistes ou d’économistes pour mettre en cause le phénomène d’urbanisation de la société. Pour la plupart de ces experts, la super ville, c’est le Graal de la civilisation et du progrès. Aujourd’hui de l’ordre de 80 % des Français habitent en zone fortement urbanisée ;en clair dans et près des grandes villes. Surtout près des métropoles une quinzaine en tout et près des villes d’attraction six ou sept par département en moyenne. Pour le reste, c’est le grand désert économique, démographique et sociétal.

Dans les zones sur urbanisée le béton et le goudron ont remplacé des centaines voire des milliers d’hectares de terres. L’eau n’y pénètre pas et y ruisselle d’autant mieux.

On entend évidemment les cris d’Orphée de certains responsables pour critiquer cette situation voire mettre en cause la responsabilité des responsables situés au-dessus d’eux. Le problème c’est que ce n’est pas seulement une question de responsabilité hiérarchique mais une question sociétale de conception de l’aménagement du territoire c’est-à-dire de la répartition des activités économiques et humaines.

Or les villes, super-villes et autres métropoles font tout pour attirer de plus en plus de populations( donc aussi de ressources fiscales) et ce sont notamment les élus locaux qui sont à l’origine du développement de leurs propres communes. Des zones inondables ont ainsi été autorisées à la construction.

Malheureusement face au risque que constitue l’excès d’eau il n’y a guère de solution et ce n’est pas la construction d’un batardeau (petit mur autour des habitations) qui va rendre habitable ces zones à risques. Pas davantage que les retenues d’eau et autre barrages en amont qui ont forcément des limites. On peut lutter contre les incendies voire les stopper mais on n’arrête pas l’eau.

Dans les grandes villes tout est bétonné même certain bacs à fleurs. Les parkings, les allées, les rues bien sûr , les trottoirs, les espaces d’habitation évidemment sont en quelque sorte imperméabilisés sur des centaines et des milliers d’hectares.

Par ailleurs compte tenu de la spéculation foncière ( terrain agricole près des villes transformés en terrain constructible et dont les prix ont été multipliés par 1000 et davantage; De sorte que le prix du foncier représente la moitié du prix construction).

La responsabilité est générale, elle implique tout autant les élus nationaux responsables de l’aménagement du territoire que élus intermédiaires et locaux en charge du développement local et qui sont largement coupables de la bétonisation du territoire tandis que le reste du pays est livré à la désertification.

Inondations- La faute aussi à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et aux élus

Inondations- La faute aussi à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et aux élus

On trouvera peu d’experts, d’aménageurs, d’urbanistes ou d’économistes pour mettre en cause le phénomène d’urbanisation de la société. Pour la plupart de ces experts, la super ville, c’est le Graal de la civilisation et du progrès. Aujourd’hui de l’ordre de 80 % des Français habitent en zone fortement urbanisée ;en clair dans et près des grandes villes. Surtout près des métropoles une quinzaine en tout et près des villes d’attraction six ou sept par département en moyenne. Pour le reste, c’est le grand désert économique, démographique et sociétal.

Dans les zones sur urbanisée le béton et le goudron ont remplacé des centaines voire des milliers d’hectares de terres. L’eau n’y pénètre pas et y ruisselle d’autant mieux.

On entend évidemment les cris d’Orphée de certains responsables pour critiquer cette situation voire mettre en cause la responsabilité des responsables situés au-dessus d’eux. Le problème c’est que ce n’est pas seulement une question de responsabilité hiérarchique mais une question sociétale de conception de l’aménagement du territoire c’est-à-dire de la répartition des activités économiques et humaines.

Or les villes, super-villes et autres métropoles font tout pour attirer de plus en plus de populations( donc aussi de ressources fiscales) et ce sont notamment les élus locaux qui sont à l’origine du développement de leurs propres communes. Des zones inondables ont ainsi été autorisées à la construction.

Malheureusement face au risque que constitue l’excès d’eau il n’y a guère de solution et ce n’est pas la construction d’un batardeau (petit mur autour des habitations) qui va rendre habitable ces zones à risques. Pas davantage que les retenues d’eau et autre barrages en amont qui ont forcément des limites. On peut lutter contre les incendies voire les stopper mais on n’arrête pas l’eau.

Dans les grandes villes tout est bétonné même certain bacs à fleurs. Les parkings, les allées, les rues bien sûr , les trottoirs, les espaces d’habitation évidemment sont en quelque sorte imperméabilisés sur des centaines et des milliers d’hectares.

Par ailleurs compte tenu de la spéculation foncière ( terrain agricole près des villes transformés en terrain constructible et dont les prix ont été multipliés par 1000 et davantage; De sorte que le prix du foncier représente la moitié du prix construction).

La responsabilité est générale, elle implique tout autant les élus nationaux responsables de l’aménagement du territoire que élus intermédiaires et locaux en charge du développement local et qui sont largement coupables de la bétonisation du territoire tandis que le reste du pays est livré à la désertification.

Inondations: La faute aussi à l’aménagement du territoire et à l’urbanisme et à tous les élus

Inondations- La faute aussi à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à tous les élus

On trouvera peu d’experts, d’aménageurs, d’urbanistes ou d’économistes pour mettre en cause le phénomène d’urbanisation de la société. Pour la plupart de ces experts, la super ville, c’est le Graal de la civilisation et du progrès. Aujourd’hui de l’ordre de 80 % des Français habitent en zone fortement urbanisée ;en clair dans et près des grandes villes. Surtout près des métropoles une quinzaine en tout et près des villes d’attraction six ou sept par département en moyenne. Pour le reste, c’est le grand désert économique, démographique et sociétal.

Dans les zones sur urbanisée le béton et le goudron ont remplacé des centaines voire des milliers d’hectares de terres. L’eau n’y pénètre pas et y ruisselle d’autant mieux.

On entend évidemment les cris d’Orphée de certains responsables pour critiquer cette situation voire mettre en cause la responsabilité des responsables situés au-dessus d’eux. Le problème c’est que ce n’est pas seulement une question de responsabilité hiérarchique mais une question sociétale de conception de l’aménagement du territoire c’est-à-dire de la répartition des activités économiques et humaines.

Or les villes, super-villes et autres métropoles font tout pour attirer de plus en plus de populations( donc aussi de ressources fiscales) et ce sont notamment les élus locaux qui sont à l’origine du développement de leurs propres communes. Des zones inondables ont ainsi été autorisées à la construction.

Malheureusement face au risque que constitue l’excès d’eau il n’y a guère de solution et ce n’est pas la construction d’un batardeau (petit mur autour des habitations) qui va rendre habitable ces zones à risques. Pas davantage que les retenues d’eau et autre barrages en amont qui ont forcément des limites. On peut lutter contre les incendies voire les stopper mais on n’arrête pas l’eau.

Dans les grandes villes tout est bétonné même certain bacs à fleurs. Les parkings, les allées, les rues bien sûr , les trottoirs, les espaces d’habitation évidemment sont en quelque sorte imperméabilisés sur des centaines et des milliers d’hectares.

Par ailleurs compte tenu de la spéculation foncière ( terrain agricole près des villes transformés en terrain constructible et dont les prix ont été multipliés par 1000 et davantage; De sorte que le prix du foncier représente la moitié du prix construction).

La responsabilité est générale, elle implique tout autant les élus nationaux responsables de l’aménagement du territoire que élus intermédiaires et locaux en charge du développement local et qui sont largement coupables de la bétonisation du territoire tandis que le reste du pays est livré à la désertification.

Crise française : la faute aux vieux ?

Crise française : la faute aux vieux ?

La France a tendance à regarder dans le rétro. Selon la dernière livraison de l’enquête annuelle « Fractures françaises » de l’Institut Ipsos en octobre 2023, 73 % des Français disent que « c’était mieux avant ». Ils n’étaient « que » 69 % l’année précédente. Est-ce en raison du vieillissement de la population ? Pas forcément. En effet, l’âge ne semble pas être la variable explicative dominante puisque 70 % des moins de 35 ans et 72 % des plus de 60 ans sont d’accord avec cette affirmation. Deux points d’écart seulement. Les 35-59 ans sont les plus nostalgiques avec un score de 75 %.Concernant le regard sur l’avenir du pays, 44 % de la population estiment qu’il « est plein d’opportunités et de nouvelles possibilités ». Sur ce point, les seniors sont franchement les plus pessimistes, ce qui est le plus souvent le cas depuis 2013. Ils sont 39 % à se déclarer de cet avis, alors que les moins de 35 ans sont 55 % à se déclarer optimistes. On peut donc former l’hypothèse que les seniors comparent plus facilement que les plus jeunes la situation d’aujourd’hui à celle d’hier.

par Serge Guérin, INSEEC Grande École dans The Conversation

Une autre étude, également menée par l’Ipsos avec le Conseil économique social et environnemental (CESE) et publiée en septembre 2023, montre que cette forte nostalgie sociale s’appuie sur le pessimisme des Français quant à l’avenir du pays ou de la planète. Concernant la France, en moyenne seulement 29 % des Français se disent optimistes. Le vieillissement démographique viendrait-il renforcer ce pessimisme ? Là encore, la réponse est non : les plus de 60 ans sont les plus optimistes (37 %) tandis qu’ils ne sont que 26 % chez les moins de 35 ans et 25 % chez les 35-59 ans. Un écart de 11 et 12 points.

De même, les seniors sont les plus optimistes (ou les moins pessimistes) concernant l’avenir de la planète et de la nature : 28 % d’optimistes contre 23 % chez les plus jeunes. Une différence de 5 points qui est moindre que l’écart selon les catégories socioprofessionnelles : les CSP – sont 28 % à être optimistes pour la planète contre 21 % chez les CSP+. Soit une différence de 7 points. Une étude récente de l’institut ViaVoice, confirme le poids de la situation sociale : 76 % des CSP – s’inquiètent du dérèglement climatique mais 89 % chez les cadres.

La différence entre les sexes est aussi à prendre en compte. Selon Ipsos, concernant l’avenir de la planète, les femmes, sont optimistes à seulement 21 %, et les hommes à 30 %. Un écart de 9 points. Aucun écart en revanche en ce qui concerne le sentiment concernant l’avenir de la France (29 % d’optimistes). Bref, concernant la planète, les plus pessimistes sont les femmes de moins de 50 ans issues des catégories les plus favorisées… Et les plus âgés se distinguent par (un peu) plus d’optimisme.

L’une des caractéristiques majeures de la société française concerne le manque de confiance entre les gens et envers les institutions. Chaque année, l’étude Fractures françaises montre la puissance de cette défiance.

À la question « peut-on faire confiance à la plupart des gens ? », depuis 2013, le score reste en effet significativement faible. En 2023, seulement 26 % de la population répond par l’affirmative. Notons que c’est le point le plus haut depuis 10 ans. Contrairement aux dix années précédentes, cette année, les retraités sont les plus négatifs avec seulement 22 % de réponses positives. Généralement, seuls les cadres se disaient plus confiants que les retraités. Cette fois, même les ouvriers sont plus confiants. La crise sociale autour de la réforme des retraites, la hausse de l’inflation et le retour de la guerre en Europe constituent autant d’éléments qui ont pu jouer sur le moral des seniors.

L’une des questions les plus passionnantes de l’étude Fractures françaises concerne l’autoévaluation par les Français de leur satisfaction à propos de leur vie. La moyenne des Français se situe à un médiocre 6/10. Les retraités s’autoévaluent à 6,2, alors que les ouvriers sont à 5,3 et les cadres à 6,8. Sur ce point, la question sociale joue un rôle plus important que l’âge. Les très satisfaits sont 11 % chez les cadres et 1 % chez les ouvriers… On en compte 8 % chez les retraités. En termes d’âge, les moins de 35 ans et les plus de 60 ans se situent au même niveau de 6,2. Les 35-59 ans étant encore un peu moins satisfaits, à 5,8. Le fait d’être en plein dans l’activité professionnelle et dans la vie de famille explique sans doute ce résultat très moyen.

On retrouve dans L’état de la France, des chiffres assez proches : si 78 % des Français se disent satisfait de leur « état de bien-être » (physique, moral, social), les « très satisfaits » sont que 19 %. Il n’y a guère d’écart entre les moins de 35 ans (81 % de satisfaits) et les plus de 60 ans (83 %). En revanche, les 35-59 ans ne sont que 73 % à se dire satisfaits. Les CSP – étant 9 points en dessous en termes de satisfaction que les CSP+. Et les femmes se situent 4 points en dessous des hommes. À gros traits, les femmes de catégories modestes et ayant 35 – 59 ans, affichent donc, en moyenne un bien-être bien moindre que les autres types de population.

Ce bien être dépend d’abord des « relations avec (sa) famille » pour 57 % des Français, puis de sa santé, et, bien après, de son cadre de vie. Pour l’importance de la famille, l’écart reste peu significatif selon l’âge et à peine plus en terme social, mais très conséquent selon le sexe : les femmes le situent dans les trois critères les plus essentiels, à 64 %, contre seulement 50 % pour les hommes.

Le deuxième item, l’état de santé, est mis en avant par 51 % des Français. Assez logiquement, l’écart le plus net se réalise entre les « jeunes » et les « seniors » : 30 points de différences ! De 35 % pour les moins de 35 ans à 65 % pour les plus de 60 ans. L’écart est de 8 points entre femmes et hommes comme entre CSP – et CSP+. Les hommes issus des classes populaires sont donc les moins enclins à prendre en considération leur santé et donc la prévention. Ce sont, en même temps, ceux dont l’espérance de vie reste la plus faible.

Les politiques de prévention doivent ainsi mieux prendre en compte les différences de perceptions et de représentation des catégories populaires, en inscrivant aussi la question de l’âge et du sexe.

Le fait social est têtu
Toujours selon l’étude de l’Ipsos sur l’état de la France, le sujet qui préoccupe le plus la population à titre personnel reste le pouvoir d’achat (40 %). Là encore la question sociale est prédominante même si les écarts sont aussi élevés selon les âges. C’est un sujet majeur pour 58 % des familles monoparentales, 52 % des CSP – et 46 % des moins de 35 ans.

On terminera en signalant la grande différence de « manque » majeur selon les classes sociales. Pour les CSP+, le manque de temps présente à 50 % le premier frein pour vivre bien, alors que c’est le manque d’argent, qui arrive, avec 48 %, en premier chez les CSP-. La comparaison à front renversé peut se poursuivre car en deuxième position les CSP+ situent le manque d’argent, à 35 %, et les catégories populaires, le manque de temps, à 36 %. Le fait social est têtu…

Est-il surprenant que la société continue dans sa majorité à mal vivre l’évolution économique, culturelle et sociale du pays ? L’âge des répondants n’est pas nécessairement le premier facteur explicatif de cet imaginaire négatif, les questions sociales et culturelles restent prédominantes. Dans d’autres cas, comme la représentation de l’avenir ou l’importance des relations avec la famille, le sexe apparait comme une variable forte de la différenciation.

Inflation élevée : la faute à qui ?

Inflation élevée : la faute à qui ?

La persistance de l’inflation serait due pour certains, à la rapacité des entreprise qui auraient profité de cette période pour augmenter leurs prix et leurs marges bénéficiaires. Mais cette explication inverse la cause et l’effet. Bref, La demande serait davantage responsable que l’offre ! . Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, Professeurs à l’ESSEC dans la Tribune

L’inflation élevée qui frappe les Etats-Unis et la zone euro depuis 2021 se maintient à un niveau trop élevé selon les derniers chiffres disponibles. En mai 2023, l’inflation hors énergie et produits alimentaires est encore à 5,3% aux Etats-Unis et à 5,4% en zone euro, bien au-delà de la cible de 2% des deux banques centrales.

Les causes de cette inflation sont maintenant bien connues. Le stimulus fiscal et monétaire a été maintenu à un niveau élevé trop longtemps après la récession due au Covid-19, auquel s’est ajouté l’augmentation ponctuelle mais forte du prix de l’énergie à la suite de la guerre en Ukraine. Les graves erreurs de prévision et la réaction tardive des banques centrales (Fed et BCE) ont largement contribué à aggraver le problème.

Face à la grande souffrance économique des catégories les plus défavorisées générée par l’inflation, les économistes de gauche cherchent des boucs émissaires plutôt que remettre en cause le principe même du soutien massif et permanent de la demande globale. Sans surprise, le coupable idéal serait le comportement rapace et égoïste des grandes firmes. Celles-ci auraient profité de la confusion dans l’esprit des gens provoquée par l’inflation pour engager une hausse des prix détachée des réalités avec l’objectif d’augmenter les marges de profit. Dans la zone euro, au printemps 2023, la Commission européenne dans ses prévisions économiques avait déjà pointé une hausse des profits en 2022, qu’elle reliait à l’inflation. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a repris cette thèse dans un discours en juin 2023, en rendant la hausse du profit par unité produite responsable de 2/3 de l’inflation en 2022.

Au niveau purement factuel et objectif, sans parler de lien causal, selon les calculs de Hansen, Toscani et Zhou, économistes du FMI, la décomposition des revenus en zone euro indique que la hausse des prix en 2022 est associée à 40% aux prix des importations, à 45% à la hausse des profits et à 25% à la hausse de salaires, la réduction des impôts ayant une contribution négative. Selon une étude récente (mai 2023) de Glower, Mustre-del-Rio et Nicols, aux Etats Unis, les marges de profit auraient augmenté en 2021, mais cette tendance serait renversée en 2022.

Les « décompositions » comptables des hausses de prix selon les hausses des revenus des facteurs sont des enregistrements ex-post, intéressantes en soi, mais qui ne délivrent pas d’explications. C’est pour cela que les statisticiens parlent de « contribution » des différents facteurs.

Une entreprise disposant d’un pouvoir de marché a forcément un prix optimal qui arbitre entre une plus grande marge de profit et une diminution du volume de ventes. Si à un moment donné, les facteurs de production coutent plus cher ou si la demande est trop forte par rapport à sa capacité productive, une entreprise va réagir par une augmentation de prix. En effet, augmenter sa production réclame le plus souvent d’attirer des ressources de plus en plus rares, ce qui va augmenter le coût des dernières unités produites. Ce n’est pas le coût moyen des unités produites qui compte pour déterminer le prix qui assure le profit maximal, mais le coût de la dernière unité produite. C’est cette absence de flexibilité qui transforme une demande forte en forte augmentation des prix. Une forte marge dans certains secteurs reflète avant tout des conditions de demande plus favorables. Cette hausse de prix sera encore plus forte si les chaines de fabrication sont soumises à des forte contraintes de production. Dans le secteur de l’énergie, en 2022, la tarification du gaz au cout marginal a permis aux producteurs d’énergie hors-gaz d’obtenir des profits très élevés. Ainsi, l’accroissement de la demande globale expliquerait la hausse simultanée des prix et des profits, sans lien causal direct entre profits et prix.

Une autre partie de la hausse des profits vient de la réduction relative des coûts salariaux. En effet, un peu partout dans le monde, les hausses salariales n’ont pas intégralement compensé les hausses des prix et le rattrapage nécessite des mois. Cette forme de rigidité salariale explique à la fois la hausse de profits, et les pénuries de travail. Ces deux phénomènes ont la même cause, une inflation élevée et non anticipée. Il n’est pas incorrect d’affirmer que les entreprises ont pu tirer profit de cette rigidité salariale, mais, là non plus, ce n’est pas la hausse des profits qui a engendré la hausse de prix, mais l’inverse.

La dérive de toute puissance des gouvernants grisés par la perspective d’augmentation de la demande à grand renfort de dépenses publiques s’est retournée contre les salariés qui sont les grands perdants de l’inflation. Attribuer l’inflation à des causes erronées permet certes aux politiques et aux autorités monétaires de s’exonérer de leurs responsabilités. Il serait néanmoins dangereux de tergiverser sur les bonnes mesures de politique économique, essentiellement les mesures de rigueur budgétaire et monétaire sans lesquelles « le monstre de l’inflation », pour citer Christine Lagarde, ne sera jamais vaincu. Il est heureux que Bruno Le Maire ait fait un premier pas dans la bonne direction avec la réforme des retraites d’avril 2023 suivi d’un deuxième avec son plan d’économie de 10 milliards d’euros de juin 2023. Mais nous sommes encore loin du compte.

Immobilier :une crise faute de moyens des acquéreurs

Immobilier :une crise faute de moyens des acquéreurs

« Les Echo »s s’interrogent sur l’avenir de l’immobilier en notant qu’ entre la hausse du coût des matériaux de construction, le tarif élevé des terrains et le poids des nouvelles normes environnementales, les prix de vente des logements neufs ont atteint des niveaux prohibitifs pour de nombreux Français.

Les taux de crédit immobilier ne cessent de progresser pour atteindre aujourd’hui autour de 3 % et la hausse va continuer . Du coup la demande de financement s’écroule aussi de 40 % sur un an. En cause aussi le manque de capacité financière des candidats à l’acquisition en raison notamment de l’inflation qui pèse sur les niveaux de vie. Mécaniquement de toute façon les capacités d’emprunt des candidats à l’accession diminuent avec l’inflation .

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Nécessairement l’offre et la demande vont se rééquilibrer du fait du tassement observé concernant les prêts. Ce rééquilibrage devrait se traduire par une baisse d’au moins 10 % pour de l’année afin de resolvabiliser les acheteurs potentiels

Selon les chiffres diffusés ce lundi par la Banque de France, la production de nouveaux crédits à l’habitat est tombée à 14,6 milliards d’euros en février, soit près de 40% de moins sur un an. Les taux continuent leur ascension à 2,52 % en moyenne en mars, selon les premières estimations.

Il faut ajouter au phénomène conjoncturel évoqué ci-dessus la question plus structurelle pour nombre de ménages moyens d’accéder désormais à la propriété des biens dont les prix entre 200 000 et 400 000 €. Un vrai problème économique mais aussi sociétal.

CATASTROPHE TURQUIE ET SYRIE: LA FAUTE AUSSI AU NON-RESPECT DES NORMES DE CONSTRUCTION

CATASTROPHE TURQUIE ET SYRIE: LA FAUTE AUSSI AU NON-RESPECT DES NORMES DE CONSTRUCTION

Un drame épouvantable qui a déjà fait plus de 30 000 morts imputables au risque sismique de la région mais aussi au non-respect des normes de construction.

Dans ces pays pauvres, la corruption permet de se satisfaire de normes internationales et même locales de façon très aléatoire. Pour preuve, certains propriétaires fabriquent eux-mêmes les parpaings voire les poutrelles avec la dose nécessaire de ciment. Trop de parpaings ne contiennent en effet que des doses infinitésimales de ciment de sorte que maisons et immeubles sont construits en quelque sorte sur du sable. Un phénomène assez général dans les pays pauvres.

Vingt-trois millions de personnes sont « potentiellement exposées, dont environ cinq millions de personnes vulnérables », a mis en garde l’Organisation mondiale de la santé. L’OMS avait auparavant dit redouter « des bilans huit fois plus élevés que les nombres initiaux ».

Le mauvais temps complique la tâche des secours et rend le sort des rescapés plus amer encore, grelottant sous des tentes ou autour de braseros improvisés. Profondément meurtrie, la région turque de Kahramanmaras (Sud-Est), difficile d’accès, est ensevelie sous la neige.

En Syrie, le bilan devrait « grimper considérablement car des centaines de personnes restent piégées sous les décombres », selon les Casques blancs (volontaires de la protection civile) dans les zones rebelles.

Envolée des prix: la faute à « L’inflation importée » ?

Envolée des prix: la faute à « L’inflation importée » ?

par Laurent ferrara, Professeur d’Economie Internationale, SKEMA Business School dans  » the Conversation »

Un article intéressant pour expliquer les raisons de l’inflation notamment en France du fait de l’intégration des économies. Une tribune qui souligne l’importance de l’inflation importée mais pas suffisamment la responsabilité du gouvernement sur la facteur le plus déterminant à savoir la faillite de la politique énergétique en France qui nous fait importer de l’électricité quand nous devrions être protégés par la nucléaire et exportateur net. NDLR

En France, l’inflation a atteint 5,2 % en moyenne sur 2022, un plus haut historique depuis le milieu des années 1980. Comme détaillé dans ce post sur le blog de l’Insee, cette hausse est la conséquence d’un double choc : d’abord une reprise post-Covid marquée un déséquilibre marqué entre une demande dynamique et une offre bridée, ce qui a poussé l’inflation autour des 3 %, suivie du déclenchement de la guerre en Ukraine qui a fait s’envoler les prix internationaux des matières premières. Cet épisode inflationniste est ainsi caractérisé par une hausse annuelle en 2022 de 23 % des prix de l’énergie et de 7 % des prix alimentaires.

Cette chronologie montre bien que, dans un monde où les économies sont de plus en plus intégrées, l’environnement international joue un rôle déterminant dans le niveau de l’inflation observée dans un pays. Ce passage des prix internationaux aux prix domestiques entraîne ce que les économistes appellent « l’inflation importée ».

Trois types de chocs dans l’économie mondiale peuvent générer cette inflation importée : des chocs de demande globale ; des chocs d’offre globale ; et des chocs sur les prix des matières premières.
Un choc de demande mondiale est un choc qui fait varier les prix et l’activité économique dans la même direction. Cela a été les cas au cours des récessions mondiales en 1975, 1982 ou 2008-09 où on a connu des baisses simultanées de prix et d’activité économique à l’échelle de la planète. Un choc de demande peut aussi être positif lorsqu’une économie majeure du globe se met à croître rapidement pour une raison donnée. C’est ce qu’on a vu, en partie, aux États-Unis au moment de la relance budgétaire mise en place par le président Joe Biden en début d’année 2021.

Un choc d’offre globale correspond à un événement qui entraîne les prix et l’activité économique dans des directions opposées. Il s’agit par exemple de l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001. Cet événement a contribué à accélérer la croissance du PIB mondial et a entraîné des pressions baissières sur les prix mondiaux (notamment ceux des biens manufacturés) et in fine sur les prix domestiques dans de nombreux pays. Il peut s’agir également d’un événement climatique majeur qui perturberait la production dans un pays fortement intégré dans les chaînes de valeurs internationales.

Enfin, un choc sur les prix des matières premières revient en général à considérer des variations inattendues sur le prix des matières premières énergétiques, en particulier le pétrole. C’est typiquement ce que l’on a constaté depuis le début de la guerre en Ukraine fin février 2022.
Les pays avancés plus sensibles

Dans ce cadre d’analyse, un travail de recherche récent de la Banque mondiale a montré que pour un ensemble de 55 pays, de 1970 à 2022, l’ensemble des chocs globaux expliquent plus d’un quart (26 %) des variations d’inflation dans une économie standard, ce qui est considérable. La contribution des prix du pétrole à cette estimation est d’environ 4 %, ce qui semble relativement plus faible mais reste significatif pour les trois-quarts des pays. Les auteurs notent toutefois que la contribution des prix du pétrole a doublé depuis le début des années 2000.

Un autre résultat qui ressort de l’analyse est que les pays avancés sont en général plus sensibles aux chocs globaux : la contribution des chocs globaux aux variations d’inflation est d’environ 35 % dans ces pays, contre 19 % pour les pays émergents. Cela reflète principalement le fait que les pays avancés sont plus intégrés dans l’économie mondiale, à la fois sur le plan du commerce et des échanges financiers.

Ce travail met également en évidence que les chocs de prix du pétrole ont tendance à se propager de manière différenciée à l’inflation domestique : si le pays est importateur net de matières premières ou s’il est fortement intégré dans l’économie mondiale, il va se montrer plus sensible aux chocs. À l’inverse, avoir un cadre de politique monétaire basé sur le ciblage d’inflation ou posséder un taux de change flexible modère les effets des chocs sur les prix du pétrole.

Le taux de change constitue en effet une variable cruciale pour déterminer l’inflation importée. Plus la monnaie domestique se déprécie par rapport aux monnaies étrangères, plus cela va coûter cher aux entreprises du pays d’importer des biens et des services. Cela a un effet direct sur les prix à l’import, puis sur les prix à la consommation. En particulier, un pays importateur net de produits pétroliers va être extrêmement sensible aux variations de sa monnaie contre le dollar américain, car les échanges internationaux de produits pétroliers s’établissent principalement dans la devise américaine.

Ainsi, dans le cas de la France, on estime qu’une dépréciation de 10 % de l’euro face au dollar américain entraîne une hausse de 0,2 % des prix à la consommation au bout d’un an, par rapport à un scénario sans dépréciation. Mais ces effets peuvent être renforcés en période de crise financière ou de fortes incertitudes.

L’inflation importée pose un problème aux décideurs de politique économique qui n’ont pas vraiment de contrôle sur cette inflation. Pour la banque centrale, la question est de savoir si cette inflation importée va se propager à l’inflation domestique sous-jacente (tendance de long terme corrigée des variations transitoires) et engendrer ainsi des effets dits de second tour.
Si le risque de propagation est faible, la banque centrale peut choisir d’attendre avant de resserrer les conditions financières.

Cela est d’autant plus vrai que l’expérience des deux chocs pétroliers des années 1970 a montré qu’un resserrement monétaire pouvait être extrêmement préjudiciable à la croissance du PIB et contribuer à faire basculer le pays en récession.

En revanche, si le risque de propagation est élevé, la banque centrale peut décider d’utiliser rapidement tous ses outils de politique monétaire, taux d’intérêt ou approches non conventionnelles, pour resserrer les conditions financières. Cette évaluation des risques est actuellement au cœur des débats au sein de nombreuses banques centrales à travers le monde. La décision de la Banque centrale européenne de relever une nouvelle fois son taux directeur pour le porter à 3 %, le 8 février, montre que les autorités monétaires estiment que ce risque de propagation du choc à l’inflation domestique reste actuellement élevé.

Envolée prix: la faute à « L’inflation importée »

Envolée prix: la faute à « L’inflation importée »

par Laurent ferrara, Professeur d’Economie Internationale, SKEMA Business School dans  » the Conversation »

Un article intéressant pour expliquer les raisons de l’inflation notamment en France du fait de l’intégration des économies. Une tribune qui souligne l’importance de l’inflation importée mais pas suffisamment la responsabilité du gouvernement sur la facteur le plus déterminant à savoir la faillite de la politique énergétique en France NDLR

En France, l’inflation a atteint 5,2 % en moyenne sur 2022, un plus haut historique depuis le milieu des années 1980. Comme détaillé dans ce post sur le blog de l’Insee, cette hausse est la conséquence d’un double choc : d’abord une reprise post-Covid marquée un déséquilibre marqué entre une demande dynamique et une offre bridée, ce qui a poussé l’inflation autour des 3 %, suivie du déclenchement de la guerre en Ukraine qui a fait s’envoler les prix internationaux des matières premières. Cet épisode inflationniste est ainsi caractérisé par une hausse annuelle en 2022 de 23 % des prix de l’énergie et de 7 % des prix alimentaires.

Cette chronologie montre bien que, dans un monde où les économies sont de plus en plus intégrées, l’environnement international joue un rôle déterminant dans le niveau de l’inflation observée dans un pays. Ce passage des prix internationaux aux prix domestiques entraîne ce que les économistes appellent « l’inflation importée ».

Trois types de chocs dans l’économie mondiale peuvent générer cette inflation importée : des chocs de demande globale ; des chocs d’offre globale ; et des chocs sur les prix des matières premières.
Un choc de demande mondiale est un choc qui fait varier les prix et l’activité économique dans la même direction. Cela a été les cas au cours des récessions mondiales en 1975, 1982 ou 2008-09 où on a connu des baisses simultanées de prix et d’activité économique à l’échelle de la planète. Un choc de demande peut aussi être positif lorsqu’une économie majeure du globe se met à croître rapidement pour une raison donnée. C’est ce qu’on a vu, en partie, aux États-Unis au moment de la relance budgétaire mise en place par le président Joe Biden en début d’année 2021.

Un choc d’offre globale correspond à un événement qui entraîne les prix et l’activité économique dans des directions opposées. Il s’agit par exemple de l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001. Cet événement a contribué à accélérer la croissance du PIB mondial et a entraîné des pressions baissières sur les prix mondiaux (notamment ceux des biens manufacturés) et in fine sur les prix domestiques dans de nombreux pays. Il peut s’agir également d’un événement climatique majeur qui perturberait la production dans un pays fortement intégré dans les chaînes de valeurs internationales.

Enfin, un choc sur les prix des matières premières revient en général à considérer des variations inattendues sur le prix des matières premières énergétiques, en particulier le pétrole. C’est typiquement ce que l’on a constaté depuis le début de la guerre en Ukraine fin février 2022.
Les pays avancés plus sensibles

Dans ce cadre d’analyse, un travail de recherche récent de la Banque mondiale a montré que pour un ensemble de 55 pays, de 1970 à 2022, l’ensemble des chocs globaux expliquent plus d’un quart (26 %) des variations d’inflation dans une économie standard, ce qui est considérable. La contribution des prix du pétrole à cette estimation est d’environ 4 %, ce qui semble relativement plus faible mais reste significatif pour les trois-quarts des pays. Les auteurs notent toutefois que la contribution des prix du pétrole a doublé depuis le début des années 2000.

Un autre résultat qui ressort de l’analyse est que les pays avancés sont en général plus sensibles aux chocs globaux : la contribution des chocs globaux aux variations d’inflation est d’environ 35 % dans ces pays, contre 19 % pour les pays émergents. Cela reflète principalement le fait que les pays avancés sont plus intégrés dans l’économie mondiale, à la fois sur le plan du commerce et des échanges financiers.

Ce travail met également en évidence que les chocs de prix du pétrole ont tendance à se propager de manière différenciée à l’inflation domestique : si le pays est importateur net de matières premières ou s’il est fortement intégré dans l’économie mondiale, il va se montrer plus sensible aux chocs. À l’inverse, avoir un cadre de politique monétaire basé sur le ciblage d’inflation ou posséder un taux de change flexible modère les effets des chocs sur les prix du pétrole.

Le taux de change constitue en effet une variable cruciale pour déterminer l’inflation importée. Plus la monnaie domestique se déprécie par rapport aux monnaies étrangères, plus cela va coûter cher aux entreprises du pays d’importer des biens et des services. Cela a un effet direct sur les prix à l’import, puis sur les prix à la consommation. En particulier, un pays importateur net de produits pétroliers va être extrêmement sensible aux variations de sa monnaie contre le dollar américain, car les échanges internationaux de produits pétroliers s’établissent principalement dans la devise américaine.

Ainsi, dans le cas de la France, on estime qu’une dépréciation de 10 % de l’euro face au dollar américain entraîne une hausse de 0,2 % des prix à la consommation au bout d’un an, par rapport à un scénario sans dépréciation. Mais ces effets peuvent être renforcés en période de crise financière ou de fortes incertitudes.

L’inflation importée pose un problème aux décideurs de politique économique qui n’ont pas vraiment de contrôle sur cette inflation. Pour la banque centrale, la question est de savoir si cette inflation importée va se propager à l’inflation domestique sous-jacente (tendance de long terme corrigée des variations transitoires) et engendrer ainsi des effets dits de second tour.
Si le risque de propagation est faible, la banque centrale peut choisir d’attendre avant de resserrer les conditions financières.

Cela est d’autant plus vrai que l’expérience des deux chocs pétroliers des années 1970 a montré qu’un resserrement monétaire pouvait être extrêmement préjudiciable à la croissance du PIB et contribuer à faire basculer le pays en récession.

En revanche, si le risque de propagation est élevé, la banque centrale peut décider d’utiliser rapidement tous ses outils de politique monétaire, taux d’intérêt ou approches non conventionnelles, pour resserrer les conditions financières. Cette évaluation des risques est actuellement au cœur des débats au sein de nombreuses banques centrales à travers le monde. La décision de la Banque centrale européenne de relever une nouvelle fois son taux directeur pour le porter à 3 %, le 8 février, montre que les autorités monétaires estiment que ce risque de propagation du choc à l’inflation domestique reste actuellement élevé.

Hausse des prix: la faute à « L’inflation importée »

Hausse des prix: la faute à « L’inflation importée »

par Laurent ferrara, Professeur d’Economie Internationale, SKEMA Business School dans  » the Conversation »

Un article intéressant pour expliquer les raisons de l’inflation notamment en France du fait de l’intégration des économies. Une tribune qui souligne l’importance de l’inflation importée mais pas suffisamment la responsabilité du gouvernement sur la facteur le plus déterminant à savoir la faillite de la politique énergétique en France NDLR

En France, l’inflation a atteint 5,2 % en moyenne sur 2022, un plus haut historique depuis le milieu des années 1980. Comme détaillé dans ce post sur le blog de l’Insee, cette hausse est la conséquence d’un double choc : d’abord une reprise post-Covid marquée un déséquilibre marqué entre une demande dynamique et une offre bridée, ce qui a poussé l’inflation autour des 3 %, suivie du déclenchement de la guerre en Ukraine qui a fait s’envoler les prix internationaux des matières premières. Cet épisode inflationniste est ainsi caractérisé par une hausse annuelle en 2022 de 23 % des prix de l’énergie et de 7 % des prix alimentaires.

Cette chronologie montre bien que, dans un monde où les économies sont de plus en plus intégrées, l’environnement international joue un rôle déterminant dans le niveau de l’inflation observée dans un pays. Ce passage des prix internationaux aux prix domestiques entraîne ce que les économistes appellent « l’inflation importée ».

Trois types de chocs dans l’économie mondiale peuvent générer cette inflation importée : des chocs de demande globale ; des chocs d’offre globale ; et des chocs sur les prix des matières premières.
Un choc de demande mondiale est un choc qui fait varier les prix et l’activité économique dans la même direction. Cela a été les cas au cours des récessions mondiales en 1975, 1982 ou 2008-09 où on a connu des baisses simultanées de prix et d’activité économique à l’échelle de la planète. Un choc de demande peut aussi être positif lorsqu’une économie majeure du globe se met à croître rapidement pour une raison donnée. C’est ce qu’on a vu, en partie, aux États-Unis au moment de la relance budgétaire mise en place par le président Joe Biden en début d’année 2021.

Un choc d’offre globale correspond à un événement qui entraîne les prix et l’activité économique dans des directions opposées. Il s’agit par exemple de l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001. Cet événement a contribué à accélérer la croissance du PIB mondial et a entraîné des pressions baissières sur les prix mondiaux (notamment ceux des biens manufacturés) et in fine sur les prix domestiques dans de nombreux pays. Il peut s’agir également d’un événement climatique majeur qui perturberait la production dans un pays fortement intégré dans les chaînes de valeurs internationales.

Enfin, un choc sur les prix des matières premières revient en général à considérer des variations inattendues sur le prix des matières premières énergétiques, en particulier le pétrole. C’est typiquement ce que l’on a constaté depuis le début de la guerre en Ukraine fin février 2022.
Les pays avancés plus sensibles

Dans ce cadre d’analyse, un travail de recherche récent de la Banque mondiale a montré que pour un ensemble de 55 pays, de 1970 à 2022, l’ensemble des chocs globaux expliquent plus d’un quart (26 %) des variations d’inflation dans une économie standard, ce qui est considérable. La contribution des prix du pétrole à cette estimation est d’environ 4 %, ce qui semble relativement plus faible mais reste significatif pour les trois-quarts des pays. Les auteurs notent toutefois que la contribution des prix du pétrole a doublé depuis le début des années 2000.

Un autre résultat qui ressort de l’analyse est que les pays avancés sont en général plus sensibles aux chocs globaux : la contribution des chocs globaux aux variations d’inflation est d’environ 35 % dans ces pays, contre 19 % pour les pays émergents. Cela reflète principalement le fait que les pays avancés sont plus intégrés dans l’économie mondiale, à la fois sur le plan du commerce et des échanges financiers.

Ce travail met également en évidence que les chocs de prix du pétrole ont tendance à se propager de manière différenciée à l’inflation domestique : si le pays est importateur net de matières premières ou s’il est fortement intégré dans l’économie mondiale, il va se montrer plus sensible aux chocs. À l’inverse, avoir un cadre de politique monétaire basé sur le ciblage d’inflation ou posséder un taux de change flexible modère les effets des chocs sur les prix du pétrole.

Le taux de change constitue en effet une variable cruciale pour déterminer l’inflation importée. Plus la monnaie domestique se déprécie par rapport aux monnaies étrangères, plus cela va coûter cher aux entreprises du pays d’importer des biens et des services. Cela a un effet direct sur les prix à l’import, puis sur les prix à la consommation. En particulier, un pays importateur net de produits pétroliers va être extrêmement sensible aux variations de sa monnaie contre le dollar américain, car les échanges internationaux de produits pétroliers s’établissent principalement dans la devise américaine.

Ainsi, dans le cas de la France, on estime qu’une dépréciation de 10 % de l’euro face au dollar américain entraîne une hausse de 0,2 % des prix à la consommation au bout d’un an, par rapport à un scénario sans dépréciation. Mais ces effets peuvent être renforcés en période de crise financière ou de fortes incertitudes.

L’inflation importée pose un problème aux décideurs de politique économique qui n’ont pas vraiment de contrôle sur cette inflation. Pour la banque centrale, la question est de savoir si cette inflation importée va se propager à l’inflation domestique sous-jacente (tendance de long terme corrigée des variations transitoires) et engendrer ainsi des effets dits de second tour.
Si le risque de propagation est faible, la banque centrale peut choisir d’attendre avant de resserrer les conditions financières.

Cela est d’autant plus vrai que l’expérience des deux chocs pétroliers des années 1970 a montré qu’un resserrement monétaire pouvait être extrêmement préjudiciable à la croissance du PIB et contribuer à faire basculer le pays en récession.

En revanche, si le risque de propagation est élevé, la banque centrale peut décider d’utiliser rapidement tous ses outils de politique monétaire, taux d’intérêt ou approches non conventionnelles, pour resserrer les conditions financières. Cette évaluation des risques est actuellement au cœur des débats au sein de nombreuses banques centrales à travers le monde. La décision de la Banque centrale européenne de relever une nouvelle fois son taux directeur pour le porter à 3 %, le 8 février, montre que les autorités monétaires estiment que ce risque de propagation du choc à l’inflation domestique reste actuellement élevé.

Défaite Russie: la faute aux ministres d’après Poutine

Défaite Russie: la faute aux ministres d’après Poutine

 

Devant la faillite de l’armée russe Poutine met en scène la responsabilité de ses ministres en les traitant d’imbéciles !

«Vous avez tout de prêt mais pas de contrats. Je vous le dis : mettons un terme à cette réunion, pourquoi nous prenons-nous la tête ?», se demande-t-il, dans des propos traduits par BFMTV. «Je sais qu’il n’y a pas de contrats pour les entreprises et les directeurs me l’ont dit. Pourquoi jouez-vous l’imbécile ?» a-t-il ajouté. Et de conclure : «Quand aurons-nous les contrats ? Les chefs d’entreprise me disent qu’il n’y a pas de contrat et vous me dites que tout est prêt».

 

Quoi qu’il en soit, cette séquence a immédiatement déchaîné les passions sur les plateaux de télévision et les réseaux sociaux. Certains ont vu dans la colère du président russe de la «nervosité» vis-à-vis de la situation militaire en Ukraine, et même une perte de contrôle. Mais Vladimir Poutine est un habitué de ce genre de scène, et l’a prouvé à de multiples reprises.

C’est aussi une manière de sse défausser de toute responsabilité devant sa propre opinion.

 

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