Archive pour le Tag 'faute'

Inflation élevée : la faute à qui ?

Inflation élevée : la faute à qui ?

La persistance de l’inflation serait due pour certains, à la rapacité des entreprise qui auraient profité de cette période pour augmenter leurs prix et leurs marges bénéficiaires. Mais cette explication inverse la cause et l’effet. Bref, La demande serait davantage responsable que l’offre ! . Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, Professeurs à l’ESSEC dans la Tribune

L’inflation élevée qui frappe les Etats-Unis et la zone euro depuis 2021 se maintient à un niveau trop élevé selon les derniers chiffres disponibles. En mai 2023, l’inflation hors énergie et produits alimentaires est encore à 5,3% aux Etats-Unis et à 5,4% en zone euro, bien au-delà de la cible de 2% des deux banques centrales.

Les causes de cette inflation sont maintenant bien connues. Le stimulus fiscal et monétaire a été maintenu à un niveau élevé trop longtemps après la récession due au Covid-19, auquel s’est ajouté l’augmentation ponctuelle mais forte du prix de l’énergie à la suite de la guerre en Ukraine. Les graves erreurs de prévision et la réaction tardive des banques centrales (Fed et BCE) ont largement contribué à aggraver le problème.

Face à la grande souffrance économique des catégories les plus défavorisées générée par l’inflation, les économistes de gauche cherchent des boucs émissaires plutôt que remettre en cause le principe même du soutien massif et permanent de la demande globale. Sans surprise, le coupable idéal serait le comportement rapace et égoïste des grandes firmes. Celles-ci auraient profité de la confusion dans l’esprit des gens provoquée par l’inflation pour engager une hausse des prix détachée des réalités avec l’objectif d’augmenter les marges de profit. Dans la zone euro, au printemps 2023, la Commission européenne dans ses prévisions économiques avait déjà pointé une hausse des profits en 2022, qu’elle reliait à l’inflation. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a repris cette thèse dans un discours en juin 2023, en rendant la hausse du profit par unité produite responsable de 2/3 de l’inflation en 2022.

Au niveau purement factuel et objectif, sans parler de lien causal, selon les calculs de Hansen, Toscani et Zhou, économistes du FMI, la décomposition des revenus en zone euro indique que la hausse des prix en 2022 est associée à 40% aux prix des importations, à 45% à la hausse des profits et à 25% à la hausse de salaires, la réduction des impôts ayant une contribution négative. Selon une étude récente (mai 2023) de Glower, Mustre-del-Rio et Nicols, aux Etats Unis, les marges de profit auraient augmenté en 2021, mais cette tendance serait renversée en 2022.

Les « décompositions » comptables des hausses de prix selon les hausses des revenus des facteurs sont des enregistrements ex-post, intéressantes en soi, mais qui ne délivrent pas d’explications. C’est pour cela que les statisticiens parlent de « contribution » des différents facteurs.

Une entreprise disposant d’un pouvoir de marché a forcément un prix optimal qui arbitre entre une plus grande marge de profit et une diminution du volume de ventes. Si à un moment donné, les facteurs de production coutent plus cher ou si la demande est trop forte par rapport à sa capacité productive, une entreprise va réagir par une augmentation de prix. En effet, augmenter sa production réclame le plus souvent d’attirer des ressources de plus en plus rares, ce qui va augmenter le coût des dernières unités produites. Ce n’est pas le coût moyen des unités produites qui compte pour déterminer le prix qui assure le profit maximal, mais le coût de la dernière unité produite. C’est cette absence de flexibilité qui transforme une demande forte en forte augmentation des prix. Une forte marge dans certains secteurs reflète avant tout des conditions de demande plus favorables. Cette hausse de prix sera encore plus forte si les chaines de fabrication sont soumises à des forte contraintes de production. Dans le secteur de l’énergie, en 2022, la tarification du gaz au cout marginal a permis aux producteurs d’énergie hors-gaz d’obtenir des profits très élevés. Ainsi, l’accroissement de la demande globale expliquerait la hausse simultanée des prix et des profits, sans lien causal direct entre profits et prix.

Une autre partie de la hausse des profits vient de la réduction relative des coûts salariaux. En effet, un peu partout dans le monde, les hausses salariales n’ont pas intégralement compensé les hausses des prix et le rattrapage nécessite des mois. Cette forme de rigidité salariale explique à la fois la hausse de profits, et les pénuries de travail. Ces deux phénomènes ont la même cause, une inflation élevée et non anticipée. Il n’est pas incorrect d’affirmer que les entreprises ont pu tirer profit de cette rigidité salariale, mais, là non plus, ce n’est pas la hausse des profits qui a engendré la hausse de prix, mais l’inverse.

La dérive de toute puissance des gouvernants grisés par la perspective d’augmentation de la demande à grand renfort de dépenses publiques s’est retournée contre les salariés qui sont les grands perdants de l’inflation. Attribuer l’inflation à des causes erronées permet certes aux politiques et aux autorités monétaires de s’exonérer de leurs responsabilités. Il serait néanmoins dangereux de tergiverser sur les bonnes mesures de politique économique, essentiellement les mesures de rigueur budgétaire et monétaire sans lesquelles « le monstre de l’inflation », pour citer Christine Lagarde, ne sera jamais vaincu. Il est heureux que Bruno Le Maire ait fait un premier pas dans la bonne direction avec la réforme des retraites d’avril 2023 suivi d’un deuxième avec son plan d’économie de 10 milliards d’euros de juin 2023. Mais nous sommes encore loin du compte.

Immobilier :une crise faute de moyens des acquéreurs

Immobilier :une crise faute de moyens des acquéreurs

« Les Echo »s s’interrogent sur l’avenir de l’immobilier en notant qu’ entre la hausse du coût des matériaux de construction, le tarif élevé des terrains et le poids des nouvelles normes environnementales, les prix de vente des logements neufs ont atteint des niveaux prohibitifs pour de nombreux Français.

Les taux de crédit immobilier ne cessent de progresser pour atteindre aujourd’hui autour de 3 % et la hausse va continuer . Du coup la demande de financement s’écroule aussi de 40 % sur un an. En cause aussi le manque de capacité financière des candidats à l’acquisition en raison notamment de l’inflation qui pèse sur les niveaux de vie. Mécaniquement de toute façon les capacités d’emprunt des candidats à l’accession diminuent avec l’inflation .

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Nécessairement l’offre et la demande vont se rééquilibrer du fait du tassement observé concernant les prêts. Ce rééquilibrage devrait se traduire par une baisse d’au moins 10 % pour de l’année afin de resolvabiliser les acheteurs potentiels

Selon les chiffres diffusés ce lundi par la Banque de France, la production de nouveaux crédits à l’habitat est tombée à 14,6 milliards d’euros en février, soit près de 40% de moins sur un an. Les taux continuent leur ascension à 2,52 % en moyenne en mars, selon les premières estimations.

Il faut ajouter au phénomène conjoncturel évoqué ci-dessus la question plus structurelle pour nombre de ménages moyens d’accéder désormais à la propriété des biens dont les prix entre 200 000 et 400 000 €. Un vrai problème économique mais aussi sociétal.

CATASTROPHE TURQUIE ET SYRIE: LA FAUTE AUSSI AU NON-RESPECT DES NORMES DE CONSTRUCTION

CATASTROPHE TURQUIE ET SYRIE: LA FAUTE AUSSI AU NON-RESPECT DES NORMES DE CONSTRUCTION

Un drame épouvantable qui a déjà fait plus de 30 000 morts imputables au risque sismique de la région mais aussi au non-respect des normes de construction.

Dans ces pays pauvres, la corruption permet de se satisfaire de normes internationales et même locales de façon très aléatoire. Pour preuve, certains propriétaires fabriquent eux-mêmes les parpaings voire les poutrelles avec la dose nécessaire de ciment. Trop de parpaings ne contiennent en effet que des doses infinitésimales de ciment de sorte que maisons et immeubles sont construits en quelque sorte sur du sable. Un phénomène assez général dans les pays pauvres.

Vingt-trois millions de personnes sont « potentiellement exposées, dont environ cinq millions de personnes vulnérables », a mis en garde l’Organisation mondiale de la santé. L’OMS avait auparavant dit redouter « des bilans huit fois plus élevés que les nombres initiaux ».

Le mauvais temps complique la tâche des secours et rend le sort des rescapés plus amer encore, grelottant sous des tentes ou autour de braseros improvisés. Profondément meurtrie, la région turque de Kahramanmaras (Sud-Est), difficile d’accès, est ensevelie sous la neige.

En Syrie, le bilan devrait « grimper considérablement car des centaines de personnes restent piégées sous les décombres », selon les Casques blancs (volontaires de la protection civile) dans les zones rebelles.

Envolée des prix: la faute à « L’inflation importée » ?

Envolée des prix: la faute à « L’inflation importée » ?

par Laurent ferrara, Professeur d’Economie Internationale, SKEMA Business School dans  » the Conversation »

Un article intéressant pour expliquer les raisons de l’inflation notamment en France du fait de l’intégration des économies. Une tribune qui souligne l’importance de l’inflation importée mais pas suffisamment la responsabilité du gouvernement sur la facteur le plus déterminant à savoir la faillite de la politique énergétique en France qui nous fait importer de l’électricité quand nous devrions être protégés par la nucléaire et exportateur net. NDLR

En France, l’inflation a atteint 5,2 % en moyenne sur 2022, un plus haut historique depuis le milieu des années 1980. Comme détaillé dans ce post sur le blog de l’Insee, cette hausse est la conséquence d’un double choc : d’abord une reprise post-Covid marquée un déséquilibre marqué entre une demande dynamique et une offre bridée, ce qui a poussé l’inflation autour des 3 %, suivie du déclenchement de la guerre en Ukraine qui a fait s’envoler les prix internationaux des matières premières. Cet épisode inflationniste est ainsi caractérisé par une hausse annuelle en 2022 de 23 % des prix de l’énergie et de 7 % des prix alimentaires.

Cette chronologie montre bien que, dans un monde où les économies sont de plus en plus intégrées, l’environnement international joue un rôle déterminant dans le niveau de l’inflation observée dans un pays. Ce passage des prix internationaux aux prix domestiques entraîne ce que les économistes appellent « l’inflation importée ».

Trois types de chocs dans l’économie mondiale peuvent générer cette inflation importée : des chocs de demande globale ; des chocs d’offre globale ; et des chocs sur les prix des matières premières.
Un choc de demande mondiale est un choc qui fait varier les prix et l’activité économique dans la même direction. Cela a été les cas au cours des récessions mondiales en 1975, 1982 ou 2008-09 où on a connu des baisses simultanées de prix et d’activité économique à l’échelle de la planète. Un choc de demande peut aussi être positif lorsqu’une économie majeure du globe se met à croître rapidement pour une raison donnée. C’est ce qu’on a vu, en partie, aux États-Unis au moment de la relance budgétaire mise en place par le président Joe Biden en début d’année 2021.

Un choc d’offre globale correspond à un événement qui entraîne les prix et l’activité économique dans des directions opposées. Il s’agit par exemple de l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001. Cet événement a contribué à accélérer la croissance du PIB mondial et a entraîné des pressions baissières sur les prix mondiaux (notamment ceux des biens manufacturés) et in fine sur les prix domestiques dans de nombreux pays. Il peut s’agir également d’un événement climatique majeur qui perturberait la production dans un pays fortement intégré dans les chaînes de valeurs internationales.

Enfin, un choc sur les prix des matières premières revient en général à considérer des variations inattendues sur le prix des matières premières énergétiques, en particulier le pétrole. C’est typiquement ce que l’on a constaté depuis le début de la guerre en Ukraine fin février 2022.
Les pays avancés plus sensibles

Dans ce cadre d’analyse, un travail de recherche récent de la Banque mondiale a montré que pour un ensemble de 55 pays, de 1970 à 2022, l’ensemble des chocs globaux expliquent plus d’un quart (26 %) des variations d’inflation dans une économie standard, ce qui est considérable. La contribution des prix du pétrole à cette estimation est d’environ 4 %, ce qui semble relativement plus faible mais reste significatif pour les trois-quarts des pays. Les auteurs notent toutefois que la contribution des prix du pétrole a doublé depuis le début des années 2000.

Un autre résultat qui ressort de l’analyse est que les pays avancés sont en général plus sensibles aux chocs globaux : la contribution des chocs globaux aux variations d’inflation est d’environ 35 % dans ces pays, contre 19 % pour les pays émergents. Cela reflète principalement le fait que les pays avancés sont plus intégrés dans l’économie mondiale, à la fois sur le plan du commerce et des échanges financiers.

Ce travail met également en évidence que les chocs de prix du pétrole ont tendance à se propager de manière différenciée à l’inflation domestique : si le pays est importateur net de matières premières ou s’il est fortement intégré dans l’économie mondiale, il va se montrer plus sensible aux chocs. À l’inverse, avoir un cadre de politique monétaire basé sur le ciblage d’inflation ou posséder un taux de change flexible modère les effets des chocs sur les prix du pétrole.

Le taux de change constitue en effet une variable cruciale pour déterminer l’inflation importée. Plus la monnaie domestique se déprécie par rapport aux monnaies étrangères, plus cela va coûter cher aux entreprises du pays d’importer des biens et des services. Cela a un effet direct sur les prix à l’import, puis sur les prix à la consommation. En particulier, un pays importateur net de produits pétroliers va être extrêmement sensible aux variations de sa monnaie contre le dollar américain, car les échanges internationaux de produits pétroliers s’établissent principalement dans la devise américaine.

Ainsi, dans le cas de la France, on estime qu’une dépréciation de 10 % de l’euro face au dollar américain entraîne une hausse de 0,2 % des prix à la consommation au bout d’un an, par rapport à un scénario sans dépréciation. Mais ces effets peuvent être renforcés en période de crise financière ou de fortes incertitudes.

L’inflation importée pose un problème aux décideurs de politique économique qui n’ont pas vraiment de contrôle sur cette inflation. Pour la banque centrale, la question est de savoir si cette inflation importée va se propager à l’inflation domestique sous-jacente (tendance de long terme corrigée des variations transitoires) et engendrer ainsi des effets dits de second tour.
Si le risque de propagation est faible, la banque centrale peut choisir d’attendre avant de resserrer les conditions financières.

Cela est d’autant plus vrai que l’expérience des deux chocs pétroliers des années 1970 a montré qu’un resserrement monétaire pouvait être extrêmement préjudiciable à la croissance du PIB et contribuer à faire basculer le pays en récession.

En revanche, si le risque de propagation est élevé, la banque centrale peut décider d’utiliser rapidement tous ses outils de politique monétaire, taux d’intérêt ou approches non conventionnelles, pour resserrer les conditions financières. Cette évaluation des risques est actuellement au cœur des débats au sein de nombreuses banques centrales à travers le monde. La décision de la Banque centrale européenne de relever une nouvelle fois son taux directeur pour le porter à 3 %, le 8 février, montre que les autorités monétaires estiment que ce risque de propagation du choc à l’inflation domestique reste actuellement élevé.

Envolée prix: la faute à « L’inflation importée »

Envolée prix: la faute à « L’inflation importée »

par Laurent ferrara, Professeur d’Economie Internationale, SKEMA Business School dans  » the Conversation »

Un article intéressant pour expliquer les raisons de l’inflation notamment en France du fait de l’intégration des économies. Une tribune qui souligne l’importance de l’inflation importée mais pas suffisamment la responsabilité du gouvernement sur la facteur le plus déterminant à savoir la faillite de la politique énergétique en France NDLR

En France, l’inflation a atteint 5,2 % en moyenne sur 2022, un plus haut historique depuis le milieu des années 1980. Comme détaillé dans ce post sur le blog de l’Insee, cette hausse est la conséquence d’un double choc : d’abord une reprise post-Covid marquée un déséquilibre marqué entre une demande dynamique et une offre bridée, ce qui a poussé l’inflation autour des 3 %, suivie du déclenchement de la guerre en Ukraine qui a fait s’envoler les prix internationaux des matières premières. Cet épisode inflationniste est ainsi caractérisé par une hausse annuelle en 2022 de 23 % des prix de l’énergie et de 7 % des prix alimentaires.

Cette chronologie montre bien que, dans un monde où les économies sont de plus en plus intégrées, l’environnement international joue un rôle déterminant dans le niveau de l’inflation observée dans un pays. Ce passage des prix internationaux aux prix domestiques entraîne ce que les économistes appellent « l’inflation importée ».

Trois types de chocs dans l’économie mondiale peuvent générer cette inflation importée : des chocs de demande globale ; des chocs d’offre globale ; et des chocs sur les prix des matières premières.
Un choc de demande mondiale est un choc qui fait varier les prix et l’activité économique dans la même direction. Cela a été les cas au cours des récessions mondiales en 1975, 1982 ou 2008-09 où on a connu des baisses simultanées de prix et d’activité économique à l’échelle de la planète. Un choc de demande peut aussi être positif lorsqu’une économie majeure du globe se met à croître rapidement pour une raison donnée. C’est ce qu’on a vu, en partie, aux États-Unis au moment de la relance budgétaire mise en place par le président Joe Biden en début d’année 2021.

Un choc d’offre globale correspond à un événement qui entraîne les prix et l’activité économique dans des directions opposées. Il s’agit par exemple de l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001. Cet événement a contribué à accélérer la croissance du PIB mondial et a entraîné des pressions baissières sur les prix mondiaux (notamment ceux des biens manufacturés) et in fine sur les prix domestiques dans de nombreux pays. Il peut s’agir également d’un événement climatique majeur qui perturberait la production dans un pays fortement intégré dans les chaînes de valeurs internationales.

Enfin, un choc sur les prix des matières premières revient en général à considérer des variations inattendues sur le prix des matières premières énergétiques, en particulier le pétrole. C’est typiquement ce que l’on a constaté depuis le début de la guerre en Ukraine fin février 2022.
Les pays avancés plus sensibles

Dans ce cadre d’analyse, un travail de recherche récent de la Banque mondiale a montré que pour un ensemble de 55 pays, de 1970 à 2022, l’ensemble des chocs globaux expliquent plus d’un quart (26 %) des variations d’inflation dans une économie standard, ce qui est considérable. La contribution des prix du pétrole à cette estimation est d’environ 4 %, ce qui semble relativement plus faible mais reste significatif pour les trois-quarts des pays. Les auteurs notent toutefois que la contribution des prix du pétrole a doublé depuis le début des années 2000.

Un autre résultat qui ressort de l’analyse est que les pays avancés sont en général plus sensibles aux chocs globaux : la contribution des chocs globaux aux variations d’inflation est d’environ 35 % dans ces pays, contre 19 % pour les pays émergents. Cela reflète principalement le fait que les pays avancés sont plus intégrés dans l’économie mondiale, à la fois sur le plan du commerce et des échanges financiers.

Ce travail met également en évidence que les chocs de prix du pétrole ont tendance à se propager de manière différenciée à l’inflation domestique : si le pays est importateur net de matières premières ou s’il est fortement intégré dans l’économie mondiale, il va se montrer plus sensible aux chocs. À l’inverse, avoir un cadre de politique monétaire basé sur le ciblage d’inflation ou posséder un taux de change flexible modère les effets des chocs sur les prix du pétrole.

Le taux de change constitue en effet une variable cruciale pour déterminer l’inflation importée. Plus la monnaie domestique se déprécie par rapport aux monnaies étrangères, plus cela va coûter cher aux entreprises du pays d’importer des biens et des services. Cela a un effet direct sur les prix à l’import, puis sur les prix à la consommation. En particulier, un pays importateur net de produits pétroliers va être extrêmement sensible aux variations de sa monnaie contre le dollar américain, car les échanges internationaux de produits pétroliers s’établissent principalement dans la devise américaine.

Ainsi, dans le cas de la France, on estime qu’une dépréciation de 10 % de l’euro face au dollar américain entraîne une hausse de 0,2 % des prix à la consommation au bout d’un an, par rapport à un scénario sans dépréciation. Mais ces effets peuvent être renforcés en période de crise financière ou de fortes incertitudes.

L’inflation importée pose un problème aux décideurs de politique économique qui n’ont pas vraiment de contrôle sur cette inflation. Pour la banque centrale, la question est de savoir si cette inflation importée va se propager à l’inflation domestique sous-jacente (tendance de long terme corrigée des variations transitoires) et engendrer ainsi des effets dits de second tour.
Si le risque de propagation est faible, la banque centrale peut choisir d’attendre avant de resserrer les conditions financières.

Cela est d’autant plus vrai que l’expérience des deux chocs pétroliers des années 1970 a montré qu’un resserrement monétaire pouvait être extrêmement préjudiciable à la croissance du PIB et contribuer à faire basculer le pays en récession.

En revanche, si le risque de propagation est élevé, la banque centrale peut décider d’utiliser rapidement tous ses outils de politique monétaire, taux d’intérêt ou approches non conventionnelles, pour resserrer les conditions financières. Cette évaluation des risques est actuellement au cœur des débats au sein de nombreuses banques centrales à travers le monde. La décision de la Banque centrale européenne de relever une nouvelle fois son taux directeur pour le porter à 3 %, le 8 février, montre que les autorités monétaires estiment que ce risque de propagation du choc à l’inflation domestique reste actuellement élevé.

Hausse des prix: la faute à « L’inflation importée »

Hausse des prix: la faute à « L’inflation importée »

par Laurent ferrara, Professeur d’Economie Internationale, SKEMA Business School dans  » the Conversation »

Un article intéressant pour expliquer les raisons de l’inflation notamment en France du fait de l’intégration des économies. Une tribune qui souligne l’importance de l’inflation importée mais pas suffisamment la responsabilité du gouvernement sur la facteur le plus déterminant à savoir la faillite de la politique énergétique en France NDLR

En France, l’inflation a atteint 5,2 % en moyenne sur 2022, un plus haut historique depuis le milieu des années 1980. Comme détaillé dans ce post sur le blog de l’Insee, cette hausse est la conséquence d’un double choc : d’abord une reprise post-Covid marquée un déséquilibre marqué entre une demande dynamique et une offre bridée, ce qui a poussé l’inflation autour des 3 %, suivie du déclenchement de la guerre en Ukraine qui a fait s’envoler les prix internationaux des matières premières. Cet épisode inflationniste est ainsi caractérisé par une hausse annuelle en 2022 de 23 % des prix de l’énergie et de 7 % des prix alimentaires.

Cette chronologie montre bien que, dans un monde où les économies sont de plus en plus intégrées, l’environnement international joue un rôle déterminant dans le niveau de l’inflation observée dans un pays. Ce passage des prix internationaux aux prix domestiques entraîne ce que les économistes appellent « l’inflation importée ».

Trois types de chocs dans l’économie mondiale peuvent générer cette inflation importée : des chocs de demande globale ; des chocs d’offre globale ; et des chocs sur les prix des matières premières.
Un choc de demande mondiale est un choc qui fait varier les prix et l’activité économique dans la même direction. Cela a été les cas au cours des récessions mondiales en 1975, 1982 ou 2008-09 où on a connu des baisses simultanées de prix et d’activité économique à l’échelle de la planète. Un choc de demande peut aussi être positif lorsqu’une économie majeure du globe se met à croître rapidement pour une raison donnée. C’est ce qu’on a vu, en partie, aux États-Unis au moment de la relance budgétaire mise en place par le président Joe Biden en début d’année 2021.

Un choc d’offre globale correspond à un événement qui entraîne les prix et l’activité économique dans des directions opposées. Il s’agit par exemple de l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001. Cet événement a contribué à accélérer la croissance du PIB mondial et a entraîné des pressions baissières sur les prix mondiaux (notamment ceux des biens manufacturés) et in fine sur les prix domestiques dans de nombreux pays. Il peut s’agir également d’un événement climatique majeur qui perturberait la production dans un pays fortement intégré dans les chaînes de valeurs internationales.

Enfin, un choc sur les prix des matières premières revient en général à considérer des variations inattendues sur le prix des matières premières énergétiques, en particulier le pétrole. C’est typiquement ce que l’on a constaté depuis le début de la guerre en Ukraine fin février 2022.
Les pays avancés plus sensibles

Dans ce cadre d’analyse, un travail de recherche récent de la Banque mondiale a montré que pour un ensemble de 55 pays, de 1970 à 2022, l’ensemble des chocs globaux expliquent plus d’un quart (26 %) des variations d’inflation dans une économie standard, ce qui est considérable. La contribution des prix du pétrole à cette estimation est d’environ 4 %, ce qui semble relativement plus faible mais reste significatif pour les trois-quarts des pays. Les auteurs notent toutefois que la contribution des prix du pétrole a doublé depuis le début des années 2000.

Un autre résultat qui ressort de l’analyse est que les pays avancés sont en général plus sensibles aux chocs globaux : la contribution des chocs globaux aux variations d’inflation est d’environ 35 % dans ces pays, contre 19 % pour les pays émergents. Cela reflète principalement le fait que les pays avancés sont plus intégrés dans l’économie mondiale, à la fois sur le plan du commerce et des échanges financiers.

Ce travail met également en évidence que les chocs de prix du pétrole ont tendance à se propager de manière différenciée à l’inflation domestique : si le pays est importateur net de matières premières ou s’il est fortement intégré dans l’économie mondiale, il va se montrer plus sensible aux chocs. À l’inverse, avoir un cadre de politique monétaire basé sur le ciblage d’inflation ou posséder un taux de change flexible modère les effets des chocs sur les prix du pétrole.

Le taux de change constitue en effet une variable cruciale pour déterminer l’inflation importée. Plus la monnaie domestique se déprécie par rapport aux monnaies étrangères, plus cela va coûter cher aux entreprises du pays d’importer des biens et des services. Cela a un effet direct sur les prix à l’import, puis sur les prix à la consommation. En particulier, un pays importateur net de produits pétroliers va être extrêmement sensible aux variations de sa monnaie contre le dollar américain, car les échanges internationaux de produits pétroliers s’établissent principalement dans la devise américaine.

Ainsi, dans le cas de la France, on estime qu’une dépréciation de 10 % de l’euro face au dollar américain entraîne une hausse de 0,2 % des prix à la consommation au bout d’un an, par rapport à un scénario sans dépréciation. Mais ces effets peuvent être renforcés en période de crise financière ou de fortes incertitudes.

L’inflation importée pose un problème aux décideurs de politique économique qui n’ont pas vraiment de contrôle sur cette inflation. Pour la banque centrale, la question est de savoir si cette inflation importée va se propager à l’inflation domestique sous-jacente (tendance de long terme corrigée des variations transitoires) et engendrer ainsi des effets dits de second tour.
Si le risque de propagation est faible, la banque centrale peut choisir d’attendre avant de resserrer les conditions financières.

Cela est d’autant plus vrai que l’expérience des deux chocs pétroliers des années 1970 a montré qu’un resserrement monétaire pouvait être extrêmement préjudiciable à la croissance du PIB et contribuer à faire basculer le pays en récession.

En revanche, si le risque de propagation est élevé, la banque centrale peut décider d’utiliser rapidement tous ses outils de politique monétaire, taux d’intérêt ou approches non conventionnelles, pour resserrer les conditions financières. Cette évaluation des risques est actuellement au cœur des débats au sein de nombreuses banques centrales à travers le monde. La décision de la Banque centrale européenne de relever une nouvelle fois son taux directeur pour le porter à 3 %, le 8 février, montre que les autorités monétaires estiment que ce risque de propagation du choc à l’inflation domestique reste actuellement élevé.

Défaite Russie: la faute aux ministres d’après Poutine

Défaite Russie: la faute aux ministres d’après Poutine

 

Devant la faillite de l’armée russe Poutine met en scène la responsabilité de ses ministres en les traitant d’imbéciles !

«Vous avez tout de prêt mais pas de contrats. Je vous le dis : mettons un terme à cette réunion, pourquoi nous prenons-nous la tête ?», se demande-t-il, dans des propos traduits par BFMTV. «Je sais qu’il n’y a pas de contrats pour les entreprises et les directeurs me l’ont dit. Pourquoi jouez-vous l’imbécile ?» a-t-il ajouté. Et de conclure : «Quand aurons-nous les contrats ? Les chefs d’entreprise me disent qu’il n’y a pas de contrat et vous me dites que tout est prêt».

 

Quoi qu’il en soit, cette séquence a immédiatement déchaîné les passions sur les plateaux de télévision et les réseaux sociaux. Certains ont vu dans la colère du président russe de la «nervosité» vis-à-vis de la situation militaire en Ukraine, et même une perte de contrôle. Mais Vladimir Poutine est un habitué de ce genre de scène, et l’a prouvé à de multiples reprises.

C’est aussi une manière de sse défausser de toute responsabilité devant sa propre opinion.

 

Consommation de vin en baisse : la faute aussi à la filière

Consommation de vin en baisse : la faute aussi à la filière

La filière s’inquiète à juste titre de la baisse de la consommation qui pourrait même diminuer de moitié en France d’ici une dizaine d’années. La France est le 2ème pays consommateur de vin au monde derrière les Etats-Unis et devant l’Italie. Plus de 3,5 milliards de bouteilles y ont été consommées en 2019. Cette consommation française, en baisse depuis 30 ans, est passée de 100 litres par habitant et par an en 1975 à 40 litres aujourd’hui. Covid France 3 janvier 2023 : +172 morts supplémentaires en 24h, soit 162.214 morts au total et +2.246 nouveaux cas confirmés en 24h., soit au total 1.358.208 cas confirmés.

En fait, il y a plusieurs facteurs explicatifs à la baisse de consommation, une évolution des goûts liés sans doute à la perte des connaissances œnologiques. L’augmentation des risques d’insécurité pour la conduite des engins et en particulier de l’automobile. Aussi et surtout, la montée en puissance de la bière dans les jeunes générations.

Chaque Français en moyenne ( toutes populations confondues) consomment encore 40 l de vins parents mais 38l de bière ( parfois arrosée d’alcool fort)
ce changement de goût et de mode a aussi été favorisé par une augmentation inconsidérée des prix du vin devenu en réalité une boisson de riches. Il faut en effet compter entre 15 et 20 euros pour les premiers prix d’une boisson assez correcte.

C’est évidemment très excessif et certains dans la filière se sont gavés pendant des années pas seulement dans les grandes régions viticoles mais même ailleurs. Les prix de l’hectare de vigne se sont envolés. Aujourd’hui la tendance est à la baisse et le phénomène semble durable.C’est souvent devenu un objet de relation avec l’achat de vignobles par exemple par les Chinois, les Russes et autres Américains

La filière n’a pas su démocratiser le vin devenu presque un objet de luxe ( ne parlons pas du champagne des grands Bordeaux, des grands Bourgogne. Du coup, mécaniquement, la cible des acheteurs s’est notoirement réduite autour de couches moyennes assez aisées et de couches moyennes supérieures. Il y a aussi la vague montante de vins étrangers qui d’ailleurs possèdent les mêmes cépages souvent et les mêmes méthodes de vinification mais à des prix inférieurs de moitié.

Guerre en Ukraine: La faute à Poutine ou à la Russie ?

Guerre en Ukraine: La faute à Poutine ou à la Russie?

Le débat qui s’est ouvert en Ukraine, en Pologne et dans les pays baltes, sur les conséquences que pourrait avoir une défaite de la Russie après son agression du 24 février, pose la difficile question de la responsabilité collective, estime, dans sa chronique, Sylvie Kauffman, éditorialiste au « Monde ».

 

Il y a eu un moment difficile, samedi 10 septembre, à Kiev, à la fin d’une conférence de haut niveau sur l’Ukraine, Yalta European Strategy, organisée par la Fondation Pinchuk. Le ministre de la défense, Oleksii Reznikov, était à la tribune, presque exubérant ; la contre-offensive des forces ukrainiennes commençait à progresser de manière spectaculaire sur le front et l’on débattait de la forme que pourrait prendre une victoire sur la Russie. L’ancien ambassadeur allemand Wolfgang Ischinger, longtemps président de la Conférence de Munich sur la sécurité, s’est levé et a suggéré que l’on pense, au-delà de la victoire, à organiser la paix. Il a cité l’exemple de son pays, vaincu en 1945, mais invité, à peine quelques années après, à rejoindre ceux qui sont aujourd’hui ses alliés. Réfléchissons aussi, a-t-il avancé, « à la réconciliation ».

 

Un froid poli a accueilli sa proposition. Puis l’ex-présidente d’Estonie Kersti Kaljulaid s’est levée à son tour et l’a, gentiment mais fermement, recadré. « Ce que vous décrivez, a-t-elle dit, s’est passé après que l’Allemagne a été jugée. C’est l’erreur qui a été commise avec l’Union soviétique : les Soviétiques n’ont jamais eu à répondre de ce qu’ils ont fait – et c’est pour ça que l’on se trouve aujourd’hui dans cette situation. L’Allemagne a fait ce qu’il fallait, et j’espère vraiment que la Russie suivra ce chemin. » Tonnerre d’applaudissements dans la salle.

En quelques phrases, Mme Kaljulaid, 52 ans, venait de résumer un sentiment qui monte au sein des élites ukrainiennes, mais aussi polonaises et baltes : dans cette guerre lancée le 24 février par la Russie contre l’Ukraine, une victoire militaire sur l’agresseur ne suffira pas. Il faudra, bien sûr, imposer des réparations. Il faudra aussi que la justice internationale fasse son œuvre, puisque le droit international a été violé ; le débat déjà fait rage, entre le recours au Tribunal pénal international, que les Etats-Unis ne reconnaissent pas, et la création d’un tribunal spécial chargé de juger le crime d’agression. Mais, au-delà de la procédure, la question posée dans ces pays qui ont été victimes de l’URSS ou de son héritière, la Russie – voire des deux, comme l’Ukraine –, est celle de l’accusé.

Est-ce Vladimir Poutine qui dirige la Russie d’une main ferme depuis vingt-deux ans ? Est-ce son équipe ? Est-ce le système ? Est-ce la Russie ? Ou bien est-ce la population qui, pour autant que l’on puisse croire les études d’opinion, soutient majoritairement cette guerre ? Cette guerre, d’ailleurs, souvent qualifiée de coloniale ou d’impériale, est-elle la guerre de Poutine ou la guerre de la Russie ?

Conflit Ukraine : « La faute à Zelinsky  » (Ségolène Royal s’excuse) !

Conflit  Ukraine  : « La faute à Zelinsky  » (Ségolène Royal s’excuse) !

Ségolène Royal, la folle du Poitou, ne sait plus quoi faire pour se singulariser et exister politiquement. Malheureusement pour elle , elle n’a pu décrocher le moindre poste au plan national et international en dépit de ces démarches très appuyées y compris auprès de Macron. L’ancienne ministre, invitée ce jeudi sur le plateau de BFMTV, a dénoncé une « propagande de guerre par la peur » de la part du président Volodymyr Zelensky. En clair elle a imputé au président ukrainien la responsabilité de la guerre et même des horreurs. Des propos qui ont soulevé de nombreuses protestations dans l’opinion. Du coup Ségolène s’excuse maintenant considérant qu’elle a été mal comprise. Pourtant c’est après de nombreuses questions de l’animateur de BFM qu’elle a considéré le président ukrainien comme le responsable du conflit en cours.

Une attitude qui ne surprend pas les observateurs qui connaissent Ségolène Royal.

 « On ne peut pas lui faire confiance », Estime un conseiller ministériel. Avant qu’un membre du gouvernement ajoute : « Elle souffle le chaud et le froid en fonction des postes qu’elle vise. Tout est calculé en fonction de son propre intérêt. » Aujourd’hui, entre Ségolène et Macron « le lien est totalement rompu. »Du coup, elle multiplie les prises de position anachroniques voire fantaisistes et même scandaleuses. Elle considère en effet que la guerre en Ukraine est imputable aux provocations du président ukrainien. En clair ,elle se situe du côté de Poutine.

L’ancienne ministre, invitée ce jeudi sur le plateau de BFMTV, a dénoncé une « propagande de guerre par la peur » de la part du président Volodymyr Zelensky.

« La paix en Ukraine n’est pas rendue impossible par les victimes de l’invasion, mais par la volonté de conquête de Poutine! », a réagi sur Twitter le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.

« Les crimes de guerre sont documentés, le nier est une insulte aux assassinés, aux violées, aux torturés ! Dire le contraire est de la propagande ! », a-t-il poursuivi.

Dans un autre tweet, il a ajouté: « Elle dit que la dénonciation des crimes (dont elle doute) a un objet: entraver le processus de paix. Les agressés deviennent les bellicistes. Jusqu’à preuve du contraire les Ukrainiens sont les résistants dans une guerre qu’ils n’ont pas choisie », a-t-il critiqué.

Le député européen Raphaël Glucksmann (Place publique), a lui aussi dénoncé un « naufrage. Total ».

Guerre en Ukraine : La faute à Zelinsky (Ségolène, la folle du Poitou) !

Guerre en  Ukraine  : La faute à Zelinsky  (Ségolène, la folle du Poitou) !

Ségolène Royal, la folle du Poitou, ne sait plus quoi faire pour se singulariser et exister politiquement. Malheureusement pour elle elle n’a pu décrocher le moindre poste au plan national et international en dépit de ces démarches très appuyées y compris auprès de Macron.

 

« On ne peut pas lui faire confiance », Estime un conseiller ministériel. Avant qu’un membre du gouvernement ajoute : « Elle souffle le chaud et le froid en fonction des postes qu’elle vise. Tout est calculé en fonction de son propre intérêt. » Aujourd’hui, entre Ségolène et Macron « le lien est totalement rompu. »Du coup, elle multiplie les prises de position anachroniques voire fantaisistes et même scandaleuses. Elle considère en effet que la guerre en Ukraine est imputable aux provocations du président ukrainien. En clair elle se situe du côté de Poutine.

L’ancienne ministre, invitée ce jeudi sur le plateau de BFMTV, a dénoncé une « propagande de guerre par la peur » de la part du président Volodymyr Zelensky.

« La paix en Ukraine n’est pas rendue impossible par les victimes de l’invasion, mais par la volonté de conquête de Poutine! », a réagi sur Twitter le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.

« Les crimes de guerre sont documentés, le nier est une insulte aux assassinés, aux violées, aux torturés ! Dire le contraire est de la propagande ! », a-t-il poursuivi.

Dans un autre tweet, il a ajouté: « Elle dit que la dénonciation des crimes (dont elle doute) a un objet: entraver le processus de paix. Les agressés deviennent les bellicistes. Jusqu’à preuve du contraire les Ukrainiens sont les résistants dans une guerre qu’ils n’ont pas choisie », a-t-il critiqué.

Le député européen Raphaël Glucksmann (Place publique), a lui aussi dénoncé un « naufrage. Total ».

Crise de recrutement dans le public : la faute à l’absence de marché du travail

Crise de recrutement dans le public : la faute à l’absence de marché du travail

 

 

Le spécialiste des relations sociales et du marché du travail, Charles de Froment observe, dans une tribune au « Monde », que l’absence d’un véritable marché du travail nuit gravement à l’accomplissement des missions de service public, et propose des pistes d’amélioration.

En clair ne se pose  pas une crise de vocation mais une crise de rémunération des compétences  NDLR

l ’hôpital, mais plus largement dans l’ensemble du système de soins, les mêmes mots reviennent, comme dans une mauvaise antienne : manque de personnel, manque de reconnaissance, épuisement physique et psychique ; perte de chance pour les patients, actes de négligence, voire maltraitance, auprès de personnes fragiles.

Au sein de l’école républicaine, ce n’est guère mieux : 30 % de candidats en moins en quinze ans aux concours d’enseignement et mille admissibles pour deux mille cinq cents postes à pourvoir au concours de professeurs des écoles dans deux des académies concentrant les élèves avec le plus de difficultés socioculturelles, celles de Créteil et de Versailles ; les démissions d’enseignants en poste, certes rares, ont en outre plus que triplé depuis 2012.

Comment un pays passionné d’égalité en est-il arrivé à construire de fait, contre toutes ses valeurs et en dépit de ses institutions, un système de santé et un système éducatif à deux vitesses ?

Le fil rouge qui unit ces dysfonctionnements en apparence autonomes, puisque présents dans des institutions de nature très différentes, publiques et privées notamment, est en réalité une faille de marché, au sens littéral : dans les hôpitaux, les cliniques, les écoles, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), les crèches, c’est le marché du travail qui fait défaut depuis des années.

Son absence fait l’objet d’un consensus paradoxal entre deux acteurs pourtant antagonistes : d’un côté, Bercy, qui pilote année après année le point d’indice et les niveaux de dotation en cherchant à minimiser les dépenses, et en se gardant de convoquer trop d’éléments de « benchmark » ; de l’autre, les enseignants, les soignants et leurs syndicats, qui, attachés à la notion de service public et fiers de leur choix de carrière altruiste au service de l’intérêt général, écartent d’emblée toute référence à l’univers privé marchand.

Mais, faute de boussole pour rendre ces métiers stratégiques attractifs, le système prend l’eau. En fixant, directement ou indirectement (avec les dotations soins et dépendances pour les Ehpad, par exemple), des grilles de rémunération déconnectées des réalités, l’Etat attire toujours davantage d’agents économiques « irrationnels » – et héroïques –, qui acceptent de sacrifier leur propre intérêt sur l’autel du bien commun ou du service public.

Ce recrutement de personnels sur une logique de vocation est à l’origine d’autres dérives, que l’on retrouve parfois dans le secteur de l’entrepreneuriat social et solidaire : oubli du droit du travail, effacement des frontières entre vie professionnelle et vie privée, burn-out, etc.

Crise alimentaire , la faute d’un système industrialisé et de la spéculation

 Crise alimentaire , la faute  d’un système industrialisé et de la spéculation

 

Le chercheur en agronomie Nicolas Bricas estime, dans une tribune au « Monde » ,que le G7 peut contribuer à éviter des famines, en obtenant plus de transparence sur les stocks alimentaires et en réprimant la spéculation excessive sur les marchés à terme.

 

La fulgurante ascension des prix du blé et du maïs depuis un an sur les marchés internationaux provoque une nouvelle crise alimentaire. Les premières victimes : les ménages pauvres des pays où ces céréales sont la base de leur alimentation et qui les importent massivement du marché international. Ils sont déjà fragilisés par les conséquences de la crise du Covid-19 et par la hausse des prix de l’énergie.

La hausse des prix en 2008 et 2011 avait déjà révélé la fragilité des systèmes alimentaires. Mais ces sonnettes d’alarme n’ont pas déclenché la prise de mesures pour éviter de nouvelles crises. Le G7, qui se réunissait du 26 au 28 juin, prendra-t-il cette fois ses responsabilités ? Car, comme l’a montré un récent rapport d’IPES-Food, l’origine de cette crise n’est pas la guerre en Ukraine, mais bien la fragilité d’un système alimentaire industrialisé lancé et promu par les entreprises et les pays du G7.

Depuis des décennies, les politiques agricoles avaient pour objectif de nourrir la population au moindre coût, à l’aide de monocultures et d’élevages à échelle industrielle. Le blé, le maïs et le riz ont été particulièrement choisis pour assurer cette production, et ils fournissent aujourd’hui plus de 40 % des calories consommées dans le monde. Les semences sont sélectionnées pour bien répondre aux engrais chimiques, fortement dépendants du gaz et des ressources minières en phosphate. Les cultures et leurs systèmes d’irrigation sont ultra-mécanisés, et donc très dépendants du pétrole. Une poignée de puissantes entreprises ont aujourd’hui la main sur ce paquet technique. La performance productive a encouragé quelques pays dotés d’« avantages comparatifs » à se spécialiser dans ces productions pour le marché international – notamment l’Ukraine et la Russie. La production agricole mondiale a augmenté plus vite que la population et, depuis la fin du XXsiècle, la planète produit nettement plus que ses besoins caloriques.

Et pourtant, depuis cinq ans, la courbe montrant la lente réduction du nombre de personnes en insécurité alimentaire dans le monde, que l’on observait depuis les années 1960, s’est inversée. Et ce sont les ruraux et les agriculteurs en particulier qui restent les premières victimes de la faim.

Ce constat est connu, rabâché depuis des années dans toutes les institutions politiques. L’enjeu n’est pas tant de produire encore et toujours plus, mais bien de réduire les inégalités. Pourtant, certains acteurs et certains pays qui ont tiré leur richesse et leur puissance de ce modèle agricole et alimentaire proposent d’accélérer encore cette fuite en avant. Au prétexte que les prix montent, il faudrait produire plus, cela semble de bon sens. Sauf que l’on peut faire baisser les prix autrement, que l’on peut rendre les pays vulnérables plus résilients, et que l’on peut construire de nouveaux modèles agricoles et alimentaires moins fragiles. Et la crise peut être l’occasion de changer de trajectoire.

Environnement : La faute aux 30 glorieuses ?

Environnement : La faute aux 30 glorieuses ?

 

Les deux historiens Yann Brunet et Stéphane Frioux montrent, dans une tribune au « Monde », la simultanéité entre une croissance porteuse de bouleversements des paysages urbains et la naissance d’une contestation qui se transformera en prise de conscience écologiste.

 

Un article intéressant mais qui procède un peu par amalgame un peu grossier pour discréditer la croissance par rapport à l’environnement. L’histoire de la naissance de l’écologie est sans doute plus ancienne et démarre des la fins de la seconde guerre mondiale avec le développement des machines et notamment dans l’agriculture où  les ouvriers agricoles ont été chassés vers la ville.. Finalement ce n’est pas tellement la croissance qui est en cause mais plutôt son contenu et la manière de la produire. NDLR

 

Plus haut, plus loin, plus vite : c’est dans cet esprit qu’on a pu se représenter les progrès techniques de la France du général de Gaulle et de ses successeurs : le pays du Concorde, du TGV, ou bien encore du programme électronucléaire censé apporter l’indépendance énergétique.

Cette France s’urbanise et se périurbanise à grande vitesse et participe à ce que l’historien américain John McNeill a qualifié de « grande accélération » de l’emprise environnementale des économies et sociétés contemporaines (Du nouveau sous le soleil. Une histoire de l’environnement mondial au XXe siècle, Champ Vallon, 2010).

En trente ans, l’Hexagone accueille près de vingt millions d’urbains pendant que la population du pays s’accroît de douze millions : autrement dit, comme le chante Jean Ferrat dans La Montagne, les jeunes partent gagner leur vie dans les villes, et habiter en HLM ou en immeuble locatif avant de s’acheter, pour beaucoup, un pavillon individuel.

La croissance économique exceptionnelle de ces années d’après-guerre, qui a inspiré, en plus du progrès matériel des conditions de vie symbolisé par les biens électroménagers, la formule de l’économiste Jean Fourastié (1907-1990) les « trente glorieuses », a cependant eu son revers de la médaille, en particulier au plan environnemental.

C’est dans ce contexte d’inquiétude intellectuelle face au gigantisme de certaines cités, comme la tentaculaire agglomération parisienne que l’on essaye de maîtriser au moyen de « villes nouvelles », que naît également un mouvement écologiste, composite, mais qui va s’ancrer dans les villes au point de percer dès les élections municipales de 1977.

Une enquête menée sur l’agglomération lyonnaise a révélé la multiplicité des terrains de contestation d’une croissance économique et urbaine dont les habitants ont souligné, très vite, les nuisances pour leur mode de vie, voire pour l’environnement en général (Une France en transition. Urbanisation, risques environnementaux et horizon écologique dans le second XXe siècle, sous la direction de Stéphane Frioux, Champ Vallon, 2021).

Ce sont tout d’abord les nombreuses voies autoroutières, planifiées parfois depuis les années 1930, et destinées à absorber un flux toujours plus considérable de véhicules individuels et de poids lourds. Des transformations massives sont opérées au nom d’une mécanique des fluides : abattage d’arbres, rabotage de trottoirs, destruction d’immeubles frappés d’alignement. Viennent ensuite les grands ensembles et leurs nombreuses nuisances environnementales : mauvaise isolation phonique, problèmes de chauffage, remplacement des espaces collectifs prévus à l’origine par des parkings, etc.

Grande démission: La faute au manque de participation

 

L’économiste Olivier Favereau observe, dans une tribune au « Monde », que la progression sans précédent de personnes ayant quitté leur travail depuis la crise sanitaire a lieu dans les pays où les entreprises ne prévoient aucun espace institutionnel de décision partagée sur le « consentement au travail ».

 

On a parlé de « grande démission » pour caractériser la progression sans précédent des démissions aux Etats-Unis depuis la sortie de la crise sanitaire : chaque mois, plus de 4 millions de travailleurs en moyenne quittent volontairement leur emploi. Ce qui, en cumulé sur un an, correspondrait à un salarié sur trois. Cette image vaut-elle aussi pour l’Europe ? On n’y constate pas une explosion des démissions ; néanmoins l’accélération est perceptible en Grande-Bretagne, en Italie, en France, et apparaît même en Espagne (où le taux de chômage reste pourtant élevé). Etonnant rapprochement entre pays anglo-saxons et latins ! Si l’on passe des démissions aux difficultés de recrutement, notamment dans les secteurs où rémunérations et conditions de travail sont notoirement médiocres, le phénomène s’observe partout.

 

Trente-huit millions de salariés américains ont quitté leur emploi, en 2021. Cela a donné naissance au concept de « grande démission », qui désigne le désenchantement des salariés postérieur à la pandémie. Le confinement et le télétravail ayant « révélé », par contraste, la médiocrité des conditions de travail, voire sa « perte de sens ». Le phé­nomène n’épargne pas la France, avec 400 000 démissions d’un CDI au troisième trimestre 2021. Les entreprises et la fonction publique peinent à attirer des candidats. S’agit-il, en période de reprise économique, du banal rééquilibrage d’un marché jusqu’alors favorable aux employeurs ? Ou d’une véritable « crise du consentement », explorée par les sociologues, gestionnaires, juristes, médecins, économistes et psychologues réunis à l’ESCP Business School, les 9 et 10 juin, pour un colloque intitulé « Consentir ? Pourquoi, comment et à quoi ? »

A première vue, il n’est rien de plus classique : le rapport de force entre employeurs et salariés s’est modifié en faveur de ces derniers. C’est l’heure de la revanche. Après des décennies difficiles, le débat se rouvre sur les augmentations de salaires et l’amélioration des conditions de travail.

Ce serait pourtant une grave erreur d’en rester à ce diagnostic. D’abord, le recours aux remèdes logiques (relèvement des salaires, allègement des aspects les plus pénibles des conditions de travail) se heurte déjà aux menaces qui pèsent sur la pérennité de la reprise. Ensuite, ces remèdes agissent sur les symptômes, plus que sur les causes. Il faut donc se placer en amont des phénomènes évoqués. N’est-ce pas ce que font, plus ou moins consciemment, les salariés démissionnaires ? Comment ne pas être intrigué par les multiples indices et témoignages, suggérant que la réticence des salariés à se contenter des emplois existants dépasse de beaucoup l’insuffisance du pouvoir d’achat ?

Ces mouvements de retrait peuvent, en effet, être observés aux deux extrémités de l’échelle des qualifications. D’un côté, les serveurs et cuisiniers désertent la restauration, les saisonniers les emplois touristiques, les infirmières l’hôpital, etc. De l’autre, de jeunes cadres bien payés désertent leur job dans la finance, le marketing ou la gestion pour se reconvertir dans des activités manuelles, tandis que des étudiants de grandes écoles font savoir collectivement qu’ils déserteront les belles carrières traditionnelles, dénuées de sens et/ou indifférentes à la transition écologique.

Certes, l’ordre de grandeur quantitatif est encore limité – mais pas l’ordre de grandeur qualitatif. Cette simultanéité révèle l’entrée en crise de ce que la philosophe Simone Weil [1909-1943] avait dénommé le « consentement au travail ». Précisons : le consentement au travail dans les entreprises (et les organisations publiques qui s’en rapprochent, comme les hôpitaux) telles qu’elles sont gouvernées.

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