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Pour polluer moins il faut innover davantage

Pour polluer moins il faut innover davantage

 

Suite  une étude commune, l’Office européen des brevets (OEB) et l’Agence internationale de l’énergie (IAE) , Yann Ménière, chef économiste de l’Office européen des brevets (OEB)., estime que pour polluer moins il faut innover davantage (Interview dans l’Opinion)

Selon votre étude, la moitié des réductions d’émissions permettant d’atteindre un niveau zéro d’ici à 2050 devraient provenir de technologies pas encore sur le marché. C’est grave ?

Cela signifie que la barre est très haute ! Une partie de ces technologies sont à un stade très en amont, l’exemple des led et des batteries nous montre qu’il a fallu des décennies avant qu’elles n’arrivent sur le marché. Nous sommes en retard. Or, après une douzaine d’années de forte croissance en matière de technologies bas carbone (+12,5 % par an jusqu’en 2012) le rythme des brevets s’est ralenti (+3,5 % par an). On sait pourquoi : le début du siècle a été marqué par des gains d’efficacité dans la consommation d’énergie, et par le développement des renouvelables. Dans ces domaines, nous sommes arrivés à maturité. Pour aller plus loin, il faut des transformations en profondeur, c’est plus compliqué. Certaines technologies transversales sont essentielles pour y parvenir : les batteries, les réseaux intelligents, l’hydrogène, la capture de carbone. Là est l’enjeu des prochaines années.

Le Japon et les Etats-Unis dominent le marché des brevets énergétiques, faut-il davantage mutualiser les efforts européens ?

Il ne faut pas sous-estimer la portée des politiques environnementales européennes. Les normes fixées par Bruxelles dans la voiture propre ont permis d’accélérer l’innovation, ce qui démontre qu’il y a un espace de recherche et d’innovation commun. Globalement, l’Europe est numéro un mondial avec 28 % des brevets, son point faible tient surtout à son positionnement technologique : elle est spécialisée dans les domaines matures, les ENR, les transports. En revanche, les batteries et l’hydrogène sont les points forts du Japon et de la Corée. Cela met en relief les ambitions affichées sur ces sujets par le vieux continent.

Le véhicule électrique draine beaucoup d’innovations. Cela ne cannibalise-t-il pas d’autres secteurs énergivores ?

L’automobile est un secteur pionnier qui bénéficie aux autres. Les progrès dans la batterie automobile profitent au réseau électrique, via les techniques de stockage d’ENR intermittentes. Le développement des infrastructures de recharge pour le véhicule électrique permet de déployer des réseaux intelligents qui gèrent mieux la consommation électrique. Les efforts du Japon dans la production de piles à combustible pour l’hydrogène profitent à toute une série d’autres industries qui vont bénéficier de cette pile.

Quels sont les atouts de la France ?

On l’a dit, beaucoup de technologies sobres en énergies sont encore très en amont. Or la France produit 10 % des inventions brevetées issues de la recherche publique dans le monde, et trois de ces organismes figurent dans le top 10 mondial, le CEA (n° 1 mondial, spécialisé dans le nucléaire et hydrogène), le CNRS et l’IFP. On connaît la faiblesse française dans l’industrialisation de ses brevets. Cela nous ramène à la nécessaire coordination européenne. Il y a de fortes complémentarités dans les expertises entre pays, c’est aussi l’un des résultats de l’étude. Marier les forces françaises et allemandes, c’est l’assurance que la transformation écologique ira plus vite !

Croissance : Il faut dépenser plus (Janet Yellen)

Croissance : Il faut dépenser plus (Janet Yellen) 

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a mis en garde jeudi contre le risque de divergences durables au sein de l’économie mondiale après la crise du coronavirus, et appelé les grandes puissances à favoriser la reprise en augmentant la dépense budgétaire. Dans un communiqué adressé au comité de pilotage du FMI et de la Banque mondiale, la responsable de la politique économique de l’Administration Biden souligne aussi la nécessité de continuer à soutenir les pays en développement face aux dangers simultanés de la pandémie de Covid-19, du dérèglement climatique et de la dette publique.

Elle demande notamment à la Banque mondiale d’aider tous les pays, et particulièrement les plus pauvres, à accéder aux vaccins. Les Etats-Unis, qui refusent pour l’instant d’exporter leurs doses, s’engagent à apporter 4 milliards de dollars (3,4 milliards d’euros) à Covax, l’initiative internationale de distribution de vaccins, précise Janet Yellen, ajoutant que Washington pourrait directement fournir des doses excédentaires à certains pays.

« La crise a exacerbé la tendance à l’augmentation des inégalités de revenus, ce qui suscite des inquiétudes sur le creusement des divergences dans les pays et entre eux. Nous sommes aussi confrontés à la menace existentielle du changement climatique. Nous ne pouvons résoudre ces problèmes que par le biais d’une coopération internationale forte », dit la secrétaire américaine au Trésor. Celle qui a dirigé la Réserve fédérale, la banque centrale des Etats-Unis, ajoute qu’un soutien budgétaire et monétaire important des grandes puissances a permis une nette amélioration des perspectives de l’économie mondiale mais que des efforts supplémentaires restent nécessaires.

« Au vu des incertitudes élevées et du risque de séquelles permanentes, le travail n’est pas encore achevé. J’appelle les grandes économies non seulement à éviter de retirer trop tôt des mesures de soutien mais aussi à s’efforcer d’apporter de nouveaux soutiens budgétaires significatifs pour assurer une reprise solide », insiste-t-elle. A ses yeux, certains pays en développement auraient besoin de nouvelles mesures leur permettant de faire face à leur endettement.

Sahel : il faut des investissements massifs pour l’agriculture

Sahel : il faut des investissements massifs pour l’agriculture

Alors que le nombre de personnes vulnérables et les besoins financiers ne cessent d’augmenter, l’analyste Julia Wanjiru Nikiema appelle dans le Monde à des investissements massifs, notamment dans l’agriculture.

Tribune. 

 

Année après année, des plans de réponse d’urgence sont mis en œuvre pour « éviter le pire » au Sahel et en Afrique de l’Ouest, notamment dans les deux grands foyers d’insécurité alimentaire aiguë : le bassin du lac Tchad et le Sahel central. L’urgence est prévisible et la réponse est planifiée à l’avance – le cycle se répète chaque année. Les coûts exorbitants de l’assistance alimentaire et humanitaire dépassent très largement les moyens dont disposent les gouvernements de la région, créant une dépendance toujours plus forte.

Jeudi 8 et vendredi 9 avril, les membres du Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA) se réuniront virtuellement pour évaluer les perspectives alimentaires et nutritionnelles : plus de 27 millions de personnes risquent d’être en situation de crise d’ici à la prochaine soudure (juin-août), période entre l’épuisement des réserves alimentaires et les premières récoltes. C’est un nouveau pic pour la région. D’après l’Unicef, près de 2 millions d’enfants auront besoin d’un traitement de la malnutrition aiguë sévère.

En 2020, la crise alimentaire avait déjà nécessité une réponse exceptionnelle et les pays, avec l’appui de leurs partenaires, ont considérablement augmenté leurs efforts. Par exemple, le gouvernement sénégalais a distribué plus de 1 million de kits alimentaires. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a mobilisé 6 200 tonnes de céréales de sa réserve régionale de sécurité alimentaire. Une table ronde ministérielle sur le Sahel central a permis de sécuriser des financements à hauteur de 1,47 milliard d’euros.

Il s’avère cependant difficile de maintenir cette forte mobilisation dans la durée. Les gouvernements sont confrontés à de douloureux arbitrages budgétaires entre les urgences sécuritaires, sanitaires et alimentaires.

La situation ne s’arrange pas

Dans le nord-est du Nigeria, le conflit lié à l’insurrection islamiste persiste pour la douzième année consécutive. Les trois Etats d’Adamawa, de Borno et de Yobe comptaient en moyenne près de 3,7 millions de personnes en situation de crise. Ce chiffre dépassera 5 millions cette année. La zone des « trois frontières » entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger est devenue le deuxième foyer d’insécurité alimentaire aiguë de la région. Une personne sur quatre y dépend de l’assistance alimentaire.

La région a l’habitude de gérer ces crises alimentaires récurrentes. C’est un système rodé, affiné au fil du temps : les résultats provisoires des perspectives alimentaires et nutritionnelles sont disponibles fin novembre ; sur la base de ces estimations, les pays et la région élaborent leurs plans de réponse ; le système des Nations unies lance des appels internationaux au début de chaque année ; une mise à jour des chiffres projetés est ensuite validée en avril et des messages de plaidoyer sont alors lancés pour tenter de combler le manque de financement ; la réponse est mise en œuvre, notamment pendant la soudure ; puis c’est le moment de tirer un bilan et de préparer le prochain cycle de réponse.

Ces crises à répétition devraient nous interpeller, car le nombre de personnes vulnérables et les besoins financiers ne cessent d’augmenter : l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale représentent désormais près d’un quart des besoins humanitaires du monde en 2021, soit 56,1 millions de personnes sur 235 millions, pour un coût total chiffré à 6,2 milliards de dollars (environ 5,2 milliards d’euros).

Malgré des centaines de millions de dollars injectés, la situation ne s’arrange pas. Si chaque année plusieurs millions d’enfants sont sauvés grâce aux traitements de la malnutrition aiguë sévère, la malnutrition chronique persiste : le nombre d’enfants souffrant d’un retard de croissance a augmenté de 3 millions depuis 2000 (17,8 millions en 2019), provoquant des dommages irréversibles. Les interventions humanitaires sont fondamentales pour sauver des vies, mais elles sont loin d’être suffisantes pour briser ce cercle vicieux.

Sortir du « business as usual »

Pour sortir du « business as usual », la région a besoin d’investissements massifs dans la durée, d’une forte capacité d’innovation et d’une coordination plus efficace entre les différents partenaires locaux et étrangers. Des investissements doivent en particulier être réalisés dans le secteur agricole, permettant de développer des chaînes de valeur durables, de créer des emplois pour les jeunes et ainsi de renforcer les moyens d’existence des populations vulnérables.

Au Nigeria par exemple, seulement 2 % des dépenses budgétaires sont consacrées à l’agriculture, soit bien en dessous de l’engagement de Maputo visant au moins 10 %. De gros efforts sont nécessaires pour s’attaquer aux causes structurelles de la faim et de la malnutrition. Cela fait partie intégrante des solutions durables aux crises sécuritaires et liées à l’instabilité politique.

En 2020, la pandémie de Covid-19 nous a obligés à repenser notre façon d’analyser et de gérer les crises alimentaires. L’utilisation des téléphones mobiles permet de disposer d’une veille quasi quotidienne sur la consommation alimentaire. Dans les zones inaccessibles, l’imagerie satellitaire offre des informations sur les superficies cultivées ou abandonnées, l’activité des marchés, etc. Ces innovations constituent des leviers essentiels pour assurer une meilleure efficacité des interventions.

Enfin, face à la multiplication des initiatives et des acteurs, la coordination demeure un défi de taille. Au Burkina Faso, 67 partenaires opérationnels sont engagés dans l’action humanitaire. C’est à ce prix qu’il sera possible de mettre un terme à ces crises prolongées dans lesquelles les problèmes structurels persistent et où le manque d’argent pour y répondre devient chaque jour plus important.

Julia Wanjiru Nikiema est analyste politique pour le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE).

Virus: « Il faut tester les enfants »

Virus: « Il faut tester les enfants »

Pour  le pédiatre, Robert Cohen, il ne faut pas hésiter à faire tester les enfants .

“Je crois qu’il faut vraiment faire tester les enfants. Quand ils sont testés en salivaire, ce n’est vraiment pas douloureux. Ensuite, il faut savoir que même quand on les teste par voie nasale, quand c’est bien fait, ce n’est pas douloureux.

Et puis on arrêtera l’épidémie qu’en testant et en isolant à la fois les adultes et les enfants. On n’a pas d’autre choix que de le faire au stade où on en est de l’épidémie. Il faut bien comprendre que cette maladie demande à ce qu’on s’adapte au fur et à mesure. Là, nous sommes à un point critique donc il ne faut pas hésiter à le faire”, insiste-t-il.

Robert Cohen, pédiatre infectiologue, appelle à « tester les enfants (…) ce n’est pas douloureux. On n’a pas d’autres choix à ce stade de l’épidémie »#ApollineMatin pic.twitter.com/X9sKfcECdr

— RMC (@RMCinfo) March 30, 2021

Pour l’instant, les écoles restent ouvertes et Catherine Da Silva, directrice d’un groupe scolaire à Saint-Denis, incite les familles à réaliser des tests dès que nécessaire.

“C’est vrai que c’est compliqué pour certaines familles, mais ça reste vraiment minoritaire et à la marge. Après, je suis obligé de le dire que s’il est cas contact dans la famille il prend sept jours de plus donc c’est beaucoup”, appuie-t-elle.

Pour Jean-Christophe Lagarde, député de Seine-Saint-Denis et président de l’UDI, ce n’est pas aux parents de porter la responsabilité des tests.

“Qu’on arrête de dire que c’est aux familles de faire le boulot, elles le font. Qu’on aille dans les pharmacies, vous verrez qu’elles se testent. Mais ce n’est pas elles qui peuvent prendre la décision que les écoles ferment. Ca, c’est de la responsabilité du président de la République”, confie-t-il.

 

Le député a d’ailleurs écrit hier au président de la République pour réclamer la fermeture des écoles.

Société-Islamo-gauchisme: il faut réagir vite

Société-Islamo-gauchisme: il faut réagir vite

Le professeur de philosophie à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, Jean-François Braunstein, approuve dans le Figaro la décision de Frédérique Vidal de demander une enquête, mais s’interroge sur l’opportunité de la confier au CNRS ( aussi largement contaminé NDLR).

Interview- Frédérique Vidal veut demander au CNRS une enquête sur l’islamo-gauchisme. Est-ce une réponse adaptée?

Jean-François BRAUNSTEIN.- Réaliser une enquête sur ces questions est une très bonne idée. On ne doit plus confondre prises de parti militantes et vérités scientifiques: il ne faut pas revenir à l’époque stalinienne opposant «science prolétarienne» et «science bourgeoise». Je ne suis cependant pas sûr que le CNRS soit le mieux à même de faire cette étude. D’abord parce que l’université et le CNRS sont deux institutions tout à fait distinctes, qui n’ont pas vocation à enquêter l’une sur l’autre. Mais surtout parce que le CNRS est devenu, depuis quelques années, un pôle avancé de ces idéologies. Son président, Antoine Petit, a récemment donné un avant-propos au livre collectif de tenants de ces théories, Sexualités, identités & corps colonisés (Éd. du CNRS, 2019).

 

Il faut un arbitre des dépenses publiques

Il faut un arbitre des dépenses publiques

Ancien ministre des Finances, Jean Arthuis appelle à la création d’une autorité indépendante pour s’assurer à l’avenir que les dépenses restent inférieures au niveau de recettes. Matignon évoque pour sa part un élargissement du mandat du Haut conseil des finances publiques rattaché à la Cour des comptes, « vers un rôle de veille et d’analyse des enjeux de soutenabilité de long terme. »

Comment jugez-vous l’état des finances publiques aujourd’hui ?

Préoccupant. La dette Covid est venue s’ajouter à un niveau d’endettement déjà très supérieur à la plupart de nos partenaires européens. Nous sommes en déficit chronique depuis 1974. La dette est passée de 20 % en 1980 à 35 % en 1990, 60 % en 2000, 80 % en 2010 et 100 % à la veille de la Covid. Elle est aujourd’hui de plus de 120 % quand l’endettement allemand ne dépassera pas 70 % en sortie de la crise. Nous devons veiller à ne pas entrer dans la catégorie des Etats surendettés, dont l’indépendance est à l’épreuve de leurs créanciers.

Que donnent vos projections pour l’avenir ?

La dette pourrait se stabiliser autour des 125 % du PIB à l’horizon 2030, avant de baisser. Il faudra pour cela une conjonction de facteurs très favorables, avec un rebond économique considérable et une perte de croissance potentielle limitée à 0,5 point.

Faut-il annuler la dette ?

Non, cela n’aurait aucune conséquence dans la mesure où les intérêts versés à la banque centrale sont reversés chaque année aux Etats sous forme de dividendes. C’est un jeu à somme nulle. Il est par ailleurs irréaliste de croire que nos partenaires européens accepteront une telle chose. Enfin, cela enverrait un très mauvais signal aux marchés alors que plus de la moitié de notre dette est détenue par les étrangers. Si on annulait une fois, qui dit qu’on ne recommencerait pas ? La meilleure façon de ne plus rembourser de dettes, c’est d’annuler ce que l’on doit, parce qu’on ne pourra plus emprunter.

Faut-il cantonner la dette Covid ?

J’ai créé la Cades en 1995 pour y loger la dette de la Sécurité sociale avec une ressource dédiée, la CRDS, pour une durée à l’origine de quinze ans. Depuis, la Cades est devenue la voiture-balai des déficits de la Sécu. Logiquement, si l’on cantonnait au plan juridique la dette Covid, il faudrait créer un nouvel impôt. Or, nous sommes déjà champions des prélèvements obligatoires. Nous estimons que nous pouvons plus en rajouter.

Alors que faire ?

Le gouvernement a déjà cantonné la partie sociale de la dette Covid, en ajoutant 90 milliards d’euros dans la Cades et en prolongeant sa vie de 2024 à 2033. Pour la fraction Etat de la dette Covid, il nous paraît important d’en évaluer le montant pour en apprécier le poids dans la dette globale. L’Allemagne a constaté que le Covid a fait bondir sa dette de 60 % à 70 % de son PIB. En application de ses règles budgétaires, elle a voté un dispositif pour ramener sa dette à 60 % en vingt ans. L’essentiel est d’en rendre compte clairement aux citoyens.

Comment réformer la gouvernance de nos finances publiques après la crise ?

Il faut améliorer l’information des Français. Cela appelle une présentation lisible et compréhensible de l’ensemble des dépenses et recettes publiques, ainsi qu’un débat sur l’endettement et les perspectives à long terme. Nous devons nous mettre en position de dégager des marges de manœuvre supplémentaires si nous voulons être en capacité d’affronter les prochaines crises et de financer un plan ambitieux de transition écologique, sans parler du financement de la dépendance.

Comment faire ?

Puisque nous ne pouvons pas augmenter les impôts, nous proposons de fixer une norme imposant que l’évolution des dépenses reste toujours inférieure à celle des recettes. Au surplus, nous prescrivons qu’au lendemain du renouvellement de l’Assemblée nationale soit votée une loi de programmation pluriannuelle des finances publiques pour la durée de la législature. Les lois financières annuelles doivent s’y conformer.

Elles ne l’ont jamais fait…

Il nous manque une vigie indépendante, à l’instar de l’Office for budget responsability (OBR) en Grande-Bretagne. Nous avons mis en place le Haut conseil aux finances publiques (HCFP) en France en 2012, mais son champ de responsabilité est beaucoup plus étroit que celui de ses homologues étrangers. L’institution indépendante que nous appelons de nos vœux, rassemblant experts et économistes à temps plein, pourrait être rattachée au Parlement. A défaut, il peut s’agir d’une transformation du HCFP ou, formule plus novatrice, une autorité indépendante dont les membres seraient désignés sur le mode du Conseil constitutionnel ou du CSA.

Le HCFP n’est pas indépendant ?

Il est indépendant, tout en étant rattaché à la Cour. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un arbitre qui tire le signal d’alarme, procède à des prévisions à moyen et long terme à l’instar des pratiques en vigueur à l’étranger, évalue les projets de réformes et de législation et la conformité de leur impact aux engagements budgétaires pluriannuels.

Comment améliorer l’examen parlementaire du budget ?

Il faut réduire, à l’automne, le temps consacré aux projets de lois financières ; et accroître, au printemps, celui de l’évaluation et de l’examen des lois de résultats. Il faut par ailleurs une vraie conférence sur la dette publique. Au fond, si nous voulons assurer la pérennité de l’Etat-providence, la gestion de ses finances doit être transparente et responsable.

Les véhicules électriques , c’est bien mais il faut les vendre !

Les véhicules électriques , c’est bien mais il faut les vendre !

 

Les constructeurs sont enthousiastes mais les concessionnaires peinent à vendre ces modèles censés représenter l’avenir de l’industrie automobile (Article Wall Street Journal)

 

Concessionnaire automobile à Saint-Louis dans le Missouri, Brad Sowers investit pour préparer l’arrivée de nouveaux modèles électriques commercialisés par General Motors (GM). Il installe des stations de recharge, met à niveau ses aires de service et forme ses équipes à la maîtrise de ces véhicules aux multiples équipements technologiques.

Mais lorsqu’il regarde le nombre de Chevrolet Bolts qu’il a vendus l’année dernière – neuf exemplaires, sur près de 4 000 modèles Chevrolet écoulés au total –, il ne peut s’empêcher de s’interroger.

Dans cette région du centre des Etats-Unis, « la clientèle n’envisage pas encore » de passer aux véhicules électriques, observe-t-il, invoquant les longs trajets que parcourent quotidiennement ses clients, ainsi que l’absence d’infrastructures de recharge en dehors des grandes villes.

Si les dirigeants des constructeurs automobiles et les investisseurs ne cessent d’évoquer l’avènement des voitures électriques, de nombreux vendeurs soulignent l’écart entre cet enthousiasme et la réalité du marché : l’an dernier, les véhicules électriques ont représenté moins de 2 % des ventes de voitures neuves aux Etats-Unis.

La plupart des clients qui visitent les concessions automobiles ne s’intéressent pas aux voitures électriques, et comme les prix de l’essence restent relativement bas, les modèles hybrides peinent eux aussi à trouver preneur, indiquent vendeurs et analystes du secteur.

L’offensive des constructeurs automobiles dans l’électrique est spectaculaire, le lancement de dizaines de nouveaux modèles étant prévu au cours des années à venir. Certains, comme GM, ont même pris des engagements fermes de sortie du marché des véhicules à essence.

Cette perspective met de nombreux concessionnaires dans une situation délicate : ils tentent de s’adapter mais ne savent pas si, et à quel rythme, leur clientèle décidera de passer à l’électrique. Quelque 180 concessionnaires GM (soit 20 % environ) ont pris la décision de céder leur franchise Cadillac plutôt que d’investir dans les mises à niveau coûteuses exigées par GM pour la vente de voitures électriques.

Selon un porte-parole, le constructeur anticipait cette évolution et se félicite que les quelque 700 concessionnaires Cadillac restants partagent son objectif du passage au tout-électrique.

Pour régler ces problèmes, le président Joe Biden entend investir plusieurs milliards de dollars dans la mise à niveau des infrastructures de recharge, dans le cadre d’une vaste offensive visant à inciter les Américains à acheter des voitures électriques

Les précédentes tentatives des constructeurs automobiles pour augmenter leurs ventes de voitures électriques ont en grande partie échoué, laissant les concessionnaires face à de larges stocks d’invendus. Encore aujourd’hui, certains vendeurs se montrent réticents à stocker des modèles électriques en grand nombre.

« Le principal problème est que les concessionnaires ont été quelque peu échaudés », note Chris Lemley, lui-même vendeur de voitures dans le Massachusetts.

Les constructeurs automobiles promettent depuis des années de fabriquer des voitures électriques pour M. et Mme Tout-le-monde, mais n’ont produit que des modèles de niche, dans de faibles volumes, explique-t-il. Le vendeur raconte s’être retrouvé avec quantité d’exemplaires de Ford Focus électriques en stock, qui n’avaient pas séduit sa clientèle. Le constructeur a arrêté la production de ce modèle en 2018.

« Alors aujourd’hui, quand ils nous disent, ‘‘Cette fois, nous y allons pour de bon’’, on ne peut pas s’empêcher d’être sceptique », indique M. Lemley.

Certains clients se montrent perplexes eux aussi. Joe Daniel, analyste de l’énergie au sein de l’organisation Union of Concerned Scientists, était déterminé à acheter un véhicule électrique mais a finalement renoncé après s’être rendu compte qu’il n’y avait pas suffisamment de stations de recharge à proximité de son appartement à Washington. Sans ce type d’équipement, l’achat n’avait guère de sens, observe-t-il.

« Pour que les véhicules électriques prennent leur essor, il faut que leur utilisation soit aussi pratique que celle des voitures à essence, c’est tout l’enjeu d’un tel investissement », ajoute-t-il.

Pour régler ces problèmes, le président Joe Biden entend investir plusieurs milliards de dollars dans la mise à niveau des infrastructures de recharge, dans le cadre d’une vaste offensive visant à inciter les Américains à acheter des voitures électriques.

Ford, GM et d’autres grands constructeurs automobiles se disent confiants dans leur offre de nouveaux modèles électriques et sont en train de former les concessionnaires à la vente et à la prestation de services autour de ces véhicules.

Certains vendeurs se disent cependant inquiets quant aux implications à long terme pour leur activité.

L’influence de Tesla sur le marché des voitures électriques a changé la donne dans la vente de voiture, le constructeur proposant l’achat en ligne dans le cadre d’une gamme simplifiée, sans négociation de prix. D’autres start-up du secteur, comme Rivian Automotive ou Lucid Motors, entendent aussi vendre leurs véhicules directement aux consommateurs, en contournant le réseau classique des concessionnaires.

Certains constructeurs traditionnels empruntent désormais cette voie, ne livrant que peu ou pas de modèles électriques aux concessionnaires et incitant leurs clients à commander directement auprès d’eux.

Le patron de Volvo, Håkan Samuelsson, a récemment déclaré que toutes les futures voitures électriques de la marque seraient vendues exclusivement en ligne, et que la fixation des prix serait centralisée, supprimant ainsi toute possibilité de marchander. Les concessionnaires contribueront à la livraison des véhicules aux clients et à la prestation d’autres services, comme l’entretien des voitures, a-t-il précisé.

« L’activité de vente quitte les concessions physiques et se déroule de plus en plus en ligne, note M. Samuelsson. C’est ce qui va se passer au cours des dix prochaines années. »

Howard Drake, concessionnaire GM à Los Angeles, est en train de repenser l’agencement de deux de ses salles d’exposition. Plutôt que de séparer les modèles selon leur marque, il envisage d’établir deux magasins distincts, l’un pour les voitures électriques et l’autre pour les véhicules à essence.

« On s’adresse vraiment à deux types de clientèles différents, souligne-t-il. Un acheteur de Hummer électrique n’a sans doute pas envie de se retrouver à côté d’un client qui vient acheter un pick-up très consommateur en essence. »

M. Sowers, pour sa part, perçoit quelques signes encourageants. GM a récemment renoncé au prix de son modèle Bolt tout électrique et les ventes se sont améliorées en février. Le concessionnaire n’entend toutefois pas augmenter son stock de véhicules électriques, la demande à long terme restant incertaine.

« Il est encore trop tôt », estime-t-il.

Parvenir à vendre les modèles électriques n’est pas le seul problème pour les concessionnaires : les services qui y sont associés constituent une autre difficulté.

De fait, les voitures électriques comptent généralement moins de composants mécaniques et ne nécessitent pas les mêmes interventions que les voitures à essence, comme les vidanges d’huile. Or, ce type de service représente un important centre de profit pour les concessionnaires.

« Il y aura un impact, mais il faudra peut-être trois ou quatre ans pour ressentir pleinement les effets, estime M. Lemley. Pour moi, c’est vraiment la principale question qui se pose. »

William Boston a contribué à cet article

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Anne Montanaro)

Traduit à partir de la version originale en anglais

Islamo-gauchisme: il faut réagir vite

Islamo-gauchisme: il faut réagir vite

Le professeur de philosophie à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, Jean-François Braunstein, approuve dans le Figaro la décision de Frédérique Vidal de demander une enquête, mais s’interroge sur l’opportunité de la confier au CNRS ( aussi largement contaminé NDLR).

 

Interview- Frédérique Vidal veut demander au CNRS une enquête sur l’islamo-gauchisme. Est-ce une réponse adaptée?

Jean-François BRAUNSTEIN.- Réaliser une enquête sur ces questions est une très bonne idée. On ne doit plus confondre prises de parti militantes et vérités scientifiques: il ne faut pas revenir à l’époque stalinienne opposant «science prolétarienne» et «science bourgeoise». Je ne suis cependant pas sûr que le CNRS soit le mieux à même de faire cette étude. D’abord parce que l’université et le CNRS sont deux institutions tout à fait distinctes, qui n’ont pas vocation à enquêter l’une sur l’autre. Mais surtout parce que le CNRS est devenu, depuis quelques années, un pôle avancé de ces idéologies. Son président, Antoine Petit, a récemment donné un avant-propos au livre collectif de tenants de ces théories, Sexualités, identités & corps colonisés (Éd. du CNRS, 2019).

 

Mali : pourquoi il ne faut pas partir

Mali : pourquoi il ne faut pas partir

Le groupe de réflexions Mars (*)   explique dans le journal la Tribune les enjeux de la présence française au Mali

 

- Situation militaire
La France a perdu à ce jour plus de 50 soldats au Mali depuis huit ans (13 janvier 2013, déclenchement de l’opération Serval). Les buts de guerre initiaux ont été atteints au bout de trois mois d’intervention : reconquête territoriale, neutralisation de l’adversaire, re-légitimation du pouvoir malien. Faute d’avoir défini de nouveaux buts de guerre à l’été 2013, il aurait fallu, sinon se retirer sur cette victoire, du moins réduire considérablement l’empreinte française au Sahel.

Au contraire, une nouvelle opération a été lancée en août 2014 (Barkhane) sur un théâtre élargi à 5 pays sahéliens tout en réduisant les moyens. Résultat : en six ans, l’adversaire (GAT, « groupes armés terroristes ») a considérablement renforcé son emprise en contrôlant de facto de vastes territoires de la région du Liptako-Gourma à cheval sur les « 3 frontières » du Mali, du Niger et du Burkina Faso ; les armées locales sont démoralisées et l’effondrement des institutions maliennes est tel qu’un coup d’état militaire a été considéré comme un moindre mal. Malgré tout, le renforcement de Barkhane en 2020 a permis d’obtenir des succès tactiques affaiblissant les groupes affiliés respectivement à l’EI et AQ.

- Situation politique
Alors que Bamako (capitale située au sud-est du pays) a perdu le contrôle de vastes territoires au centre du Mali, le nord du pays rejette toujours les autorités du sud. Au Burkina, le nord échappe de plus en plus au contrôle de Ouagadougou. Le Niger, où le pouvoir est plus légitime et cohérent, doit faire face à une double menace : à l’ouest avec l’EIGS, au sud avec Boko Haram, tout en limitant la menace des groupes mercenaires qui combattent en Libye. Le Tchad est une dictature militaire confrontée aux massacres intermittents de Boko Haram, en plus de la menace permanente des groupes rebelles réfugiés en Libye et au Soudan.

Seule la Mauritanie, où le pouvoir est aussi détenu par l’armée mais en respectant mieux qu’au Tchad les apparences démocratiques, échappe à la catégorie des États quasi-faillis en parvenant de manière autonome à contrôler son vaste territoire. Le cauchemar des observateurs serait que la Côte d’Ivoire, à la faveur de la crise politique actuelle, ne bascule encore dans la guerre civile, contexte propice à l’implantation des GAT au nord du pays.

- Situation diplomatique
Plus la communauté internationale s’intéresse au Mali, plus la situation devient inextricable. A l’exception de Barkhane, les forces étrangères présentes au Mali au sein de la MINUSMA (ONU), de la FCG5S (G5 Sahel) et d’EUTM (UE) sont totalement inefficaces et aggravent les problèmes au lieu d’y apporter une solution. Les Etats-Unis ont une attitude ambivalente, ne lésinant pas sur l’aide militaire à Barkhane, mais refusant les financements et les mandats permettant de donner aux autres forces étrangères les moyens d’une meilleure efficacité.

De leur côté, les puissances régionales d’autrefois (Algérie, Libye, Nigeria) traversent une crise politique qui les empêche d’agir. La Russie reste en embuscade, espérant récupérer le Mali (longtemps allié de l’URSS) au départ des Français. Au fond, personne n’a de plan pour l’avenir du Mali, alors que les accord d’Alger de 2015, signés par des partenaires de mauvaise foi, ne sont pas mis en œuvre.

2/ Les comparaisons avec la Bosnie ou l’Afghanistan ne sont pas pertinentes

En observant que la France s’est retirée d’ex-Yougoslavie et d’Afghanistan après avoir perdu respectivement 112 et 90 tués (et des centaines de blessés dont on ne parle pas), certains estiment qu’il faut quitter le Mali avant. Mais comparaison n’est pas raison.

- Une histoire et une géographie très différentes
Dans les deux cas, la France a suivi ses alliés dans des guerres qui n’étaient pas les siennes. La partition de la Yougoslavie est un processus voulu notamment par l’Allemagne réunifiée pour accroître son influence en Europe centrale, contre la position de la France (président François Mitterrand), qui intervient dès 1992 en Krajina pour protéger les minorités serbes de Croatie ; l’évolution de la guerre civile et des interventions étrangères contraint ensuite la France à se retourner contre les Serbes de Bosnie à partir de 1995. En 1999, l’OTAN bombarde la Serbie pour l’obliger à abandonner le Kosovo, que les derniers soldats français quittent en 2013, soit une présence de plus de vingt ans sur une zone dépourvue d’intérêt stratégique majeur pour la France.

En Afghanistan, l’alliance atlantique active l’article 5 pour la seule fois de son histoire à la suite des attentats du 11 septembre 2001. La France (président Jacques Chirac) intervient en envoyant des formateurs et des forces spéciales traquer Ben Laden. Le président Nicolas Sarkozy, élu en 2007, décide de réintégrer le commandement intégré de l’OTAN et envoie pour cela des troupes conventionnelles combattre les insurgés, sans leur donner de moyens suffisants, ce qui conduit à l’embuscade d’Uzbin en août 2008. A force d’attentats meurtriers, les troupes françaises sont progressivement contraintes à l’inaction. Le désengagement français fin 2012 (président François Hollande) après onze ans de présence n’a pas de conséquence opérationnelle.

 

- Des enjeux politico-stratégiques très différents
Au Mali, l’arrière-plan historico-stratégique est totalement différent. Il s’agit d’un pays francophone dont les élites sudistes doivent tout à l’ancien colonisateur, qui a favorisé leur émancipation au détriment des populations nomades du centre (peuls) et du nord (arabes et touaregs), qui les dominaient jusqu’à la conquête française (tardive, 1900). Ces élites, appuyées par le plus grand nombre, refusent que la France les « trahisse » en accédant aux revendications d’autonomie de ces populations nomades, minoritaires mais insoumises. Pourtant, le « centre de gravité » de la guerre au Sahel réside dans l’association au pouvoir, ou non, de ces minorités, qui continueront sinon à fournir toutes les ressources dont les GAT ont besoin pour maintenir leur emprise, voire l’élargir en fonction de la pression qu’ils subissent.

Considérant, non sans raison ni hypocrisie, que cette guerre postcoloniale ne les concerne pas, la plupart des alliés européens, à commencer par l’Allemagne, refusent à la France au Mali ce qu’ils ont accepté au profit de l’OTAN en Afghanistan. Paris peine à faire croire aux autres capitales européennes que leur sécurité dépend de celle de Bamako. Or la guerre de la France au Mali met en lumière les lacunes capacitaires accumulées depuis trente ans de « dividendes de la paix ». La réalité est que la France est incapable d’intervenir seule, sans l’aide de ses alliés, à commencer par les Américains (qui fournissent d’ailleurs un appui opérationnel à titre gratuit).

- Le cas exemplaire de la RCA et de la RCI
La France a décidé en 1997 de quitter la Centrafrique et de ne pas intervenir lors du coup d’état de 2002 en Côte d’Ivoire (président Jacques Chirac, « doctrine Jospin »). Résultat : elle y est toujours et contribue périodiquement à y ramener un semblant d’ordre. En RCA, les Russes proposent de remplacer les Français mais les Centrafricains ont compris que ce n’était pas gratuit.

3/ Les conditions d’un succès au Sahel

- Prendre conscience des enjeux stratégiques
Une fois admis que l’opération Barkhane est un échec, faut-il pour autant se retirer du Mali ? La réponse est non car, contrairement à l’ex-Yougoslavie et l’Afghanistan, le retrait français aurait des conséquences stratégiques majeures, à commencer par le délitement des Etats sahéliens et la création d’un nouveau califat territorial au Liptako-Gourma. Les élections générales de 2022 permettront de redéfinir la stratégie française au Sahel, qui coûte environ un milliard d’euros par an au contribuable, entre le coût des opérations militaires et l’aide au développement. En attendant, il faudra « tenir » sans céder à une opinion publique insuffisamment consciente des risques d’un désengagement trop brutal. Un retrait sous la pression serait assimilé à une défaite stratégique majeure minant à la fois la crédibilité de la politique étrangère de la France et le moral de ses armées.

- Redéfinir les buts de guerre (effet final recherché)
Le chef des armées élu en 2022 s’engagera fermement à maintenir l’engagement militaire français au Sahel « quoi qu’il en coûte » à condition d’obtenir de la communauté internationale (ONU, UE, UA, CEDEAO) qu’elle oblige les autorités locales à transformer leur gouvernance en associant toutes les minorités au pouvoir (mais non les djihadistes) et en instituant un audit permanent de nature à limiter la grande corruption. Cette « mise sous tutelle » s’accompagnerait, dans l’idéal, d’un début de panafricanisme avec la création d’une instance supranationale chargée de contrôler la gouvernance de chaque Etat. Les frontières cesseraient ainsi de faire prospérer les trafics qui alimentent les GAT. Il serait ainsi demandé à la communauté internationale de transformer son intervention militaire inutilement coûteuse en engagement politique audacieux.

- Options tactiques
Il n’y en a que deux : soit un Barkhane++ avec tous les moyens nécessaires à accroître la pression sur les GAT tout en limitant les pertes amies (plus de drones et d’hélicoptères, plus de troupes conventionnelles au sol mieux protégées contre les IED) ; soit un engagement totalement repensé, à base de forces spéciales appuyées par l’aviation pour les « actions cinétiques » (opération Sabre) et de conseillers militaires auprès de troupes locales (Takuba) suffisamment nombreuses, équipées, entraînées et commandées, appuyées également par de l’aviation, afin de reconquérir et tenir le terrain.

Dans la situation actuelle, seule la première option semble crédible à court et moyen terme. En définitive, compte tenu du fait que les GAT restent un adversaire de faible valeur tactique (aucune perte française dans des combat), le succès ne dépend que des moyens à y consentir et de l’effet final recherché (nouvelle gouvernance politique). La vraie question est celle des lacunes capacitaires qui empêchent la France d’avoir les moyens de ses ambitions et de ses responsabilités.

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(*) Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.

 

Dette : Lemaire déclare qu’il faut la rembourser !

Dette : Lemaire déclare qu’il faut la rembourser ! 

Le ministre de l’économie rééquilibre d’une certaine manière les propos du président de la république. Il annonce que le remboursement de la dette est incontournable, un double message pour avertir en interne que le moment venu (sans doute à partir de 2022 il faut compter sur une augmentation des impôts), un message aussi destiné aux institutions internationales et aux agences de notation pour les rassurer sur la politique financière de la France. « Mon raisonnement est de dire qu’il faut rembourser la dette. »  La dette française qui représentait de leurs 200 % du PIB fin 2019 va atteindre 120 % fins 2020. Une dérive évidente. « Ça n’a pas d’équivalent dans l’histoire moderne parce que cette crise économique n’a pas d’équivalent dans l’histoire contemporaine. Nous avons tous fait en Europe le choix collectif de protéger au risque de dégrader les finances publiques », a rappelé le ministre des Finances, invité de l’émission « Quelles réponses face à la crise ? » sur LCI ce mardi 1er décembre.

« Il faut faire les choses les unes après les autres, la protection, la relance et ensuite rembourser la dette que nous avons contractée et reprendre le chemin des réformes », a expliqué le patron de Bercy. Le seul problème c’est qu’il sera totalement impossible d’amortir sur une période courte une dette d’une telle importance. Pour preuve pouvoir a mandaté plusieurs personnalités pour réfléchir aux conditions d’amortissement de la dette comme Corona virus. Une problématique qui ne se pose pas seulement à la France.

 

CORONAVIRUS : L’IMPACT ÉCONOMIQUE DE LA PANDÉMIE

Macron, qui se parle lui-même : « Il faut de la cohérence, de la clarté, un cap »…?

Macron, qui se parle lui-même : « Il faut de la cohérence, de la clarté, un cap »…?

Macron ne laissera sans doute pas une grande trace histoire mais ce sera sans doute le président le plus grand récupérateur d’opinions. Ainsi vient-il d’affirmer -comme s’il se parlait à  lui-même- : il faut de la cohérence, de la clarté, un cap ! Justement ce que réclame l’opinion depuis des mois et des mois. On lui reproche en effet les contradictions permanents d’un  pouvoir qui semble naviguer à vue sans savoir exactement quelle est la vision et qu’elle est l’objectif.

 

À longueur des pages, les observateurs et les médias soulignent ce qui caractérise la politique du pouvoir à savoir les contradictions, le stop and  go,  et le manque total de perspective. Ainsi on avait annoncé évidemment prématurément la fin de la crise sanitaire pour fin 2020. En réalité, on va prolonger le confinement début 2021 et sans doute même jusqu’à l’été. En clair,  l’année 2021 risque encore d’être hypothéquée par des mesures restrictives aux conséquences économiques dramatiques.

 

Macron change une nouvelle fois son fusil d’épaule en matière de communication. Cette fois, il ne promettra pas le retour des « jours heureux », comme en avril, à l’annonce du déconfinement. Emmanuel ­Macron, qui s’exprimera mardi à 20 heures, n’emploiera même pas ce dernier mot. Ce dont il parlera, c’est d’ »un allègement progressif des contraintes », selon l’Élysée, et des perspectives. À court terme : un desserrement des mesures sur les commerces, probablement dès le week-end prochain, et les lieux de culte.

 

À moyen terme, le chef de l’État évoquera longuement le volet économique. Et, à plus long terme, les données scientifiques (nouveaux tests, vaccins) permettant de se projeter un peu plus loin. « Rien n’est pire que l’incertitude et l’impression d’une morosité sans fin, déclare Macron au JDD qui reprend en fait à son compte toutes les critiques qui lui sont adressées.

Crise sanitaire : «Il faut un message d’espoir  » (Muselier)

Crise sanitaire : «Il faut un message d’espoir  » (Muselier)

 

 

Renaud Muselier,  Président LR de la Région Sud, Renaud Muselier et de l’association Régions de France, souhaite un message d’espoir et notamment un calendrier plus clair dans la gestion de la crise sanitaire (interview dans l’Opinion)

Deux semaines après la mise en place du deuxième confinement, un conseil de défense sanitaire se tient ce jeudi, suivi d’une conférence de presse de Jean Castex. Demandez-vous des aménagements ?

Je leur demande surtout de dessiner des perspectives et de porter un message d’espoir. Aujourd’hui, tout est anxiogène, infantilisant. On avance à tâtons dans un tunnel sans percevoir aucune lumière. Certains choix faits peuvent apparaître comme discutables. Le débat démocratique est parfois rejeté. L’injonction d’Olivier Véran aux députés dans l’Hémicycle a semaine dernière – « Sortez d’ici » – a renforcé chez certains le sentiment d’une « dictature sanitaire ». Cela entraîne un rejet des décisions par manque d’adhésion, même si les Français savent qu’il faut sauver des vies. Il est donc impératif de remettre de l’espoir. Je sais que le Premier ministre est capable de le faire. Il en a l’âme et l’humanité.

« Remettre de l’espoir », qu’est-ce que cela signifie ?

Cela veut dire fixer un calendrier précis des prochaines étapes, même s’il n’est pas suivi au jour près ; rappeler que Noël restera une fête et que l’on célébrera la nouvelle année, même si cela sera un peu différent ; préparer dès maintenant le déconfinement afin qu’un troisième confinement soit évité.

Que préconisez-vous pour ce futur déconfinement ?

Il faut que cette fois-ci des critères précis, qui ne changent pas en cours de route, soient fixés. Est-ce le taux d’incidence ou le taux de positivité, et ce, sur quelle population ? Le nombre de lits de réanimation ? Se base-t-on sur les chiffres des ARS ou des hôpitaux ? Mesure-t-on ces critères à l’échelle des grandes villes, des métropoles, des départements ? Si tout le monde est d’accord sur le thermomètre, il y aura moins de contestation. Je demande aussi que le conseil scientifique se taise et cesse d’angoisser les Français afin de forcer la main aux politiques. Certes, il faudra vivre avec le virus mais il faudra surtout le prendre de vitesse. Pour cela, nous disposons dans ma région du test des eaux usées, élaboré par les marins-pompiers de Marseille. C’est un outil très fiable qui permet de repérer une semaine à l’avance les futurs clusters quartier par quartier, Ehpad par Ehpad, immeuble par immeuble. Pour l’exploiter au mieux, on va créer le 20 novembre une centrale d’achats afin d’inonder la région d’un million de tests rapides.

La territorialisation, c’est-à-dire l’adaptation de la politique sanitaire à chaque territoire, a été un échec du premier déconfinement. On l’a vu en septembre à Marseille, où les élus locaux, dont vous-même, se sont opposés aux mesures préconisées par le gouvernement pour tenter d’enrayer la deuxième vague. Comment éviter que cela se reproduise ?

Cela n’a pas marché à Marseille parce que les décisions ont changé tout le temps ! Le préfet nous consultait sur certaines mesures et le gouvernement en décidait d’autres applicables une heure plus tard. Nous n’avons pas été irresponsables : nous avions proposé de limiter les mariages, les rassemblements, de fermer au-delà d’une certaine heure les plages… Les critères pour juger de la circulation du virus n’étaient pas les mêmes pour tous, donc certaines mesures ont pu paraître injustes, la maladie circulant davantage dans d’autres régions.

Faudra-t-il rouvrir les lycées normalement ?

Dès la fin du précédent confinement, j’avais proposé que les lycées soient immédiatement rouverts. Aujourd’hui, ils fonctionnent à peu près partout normalement et peu de problèmes sont à déplorer. Chaque région s’est adaptée aux choix pédagogiques qui ont été faits. Du gel, des masques, des protocoles ont été mis en place. A la région, j’ai recruté 200 personnes pour traiter les cas contacts. La jeune génération a besoin d’apprendre, de se lever le matin, d’avoir des perspectives d’avenir.

Comment les régions peuvent-elles davantage aider les commerces de proximité ?

Aujourd’hui 110 000 petits commerces, restaurants, entreprises de l’hôtellerie sont fermés dans ma région. Nous avons donc reconduit les mêmes dispositifs d’aides que lors du premier confinement. Au premier semestre, entre l’Etat et nous, cela avait représenté 760 millions d’euros. Nous avons aussi lancé une plate-forme sauvernoel.maregionsud.fr, où les cinq millions d’habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur peuvent trouver un annuaire complet afin d’acheter leurs cadeaux près de chez eux. Une aide pouvant aller de 2 000 à 5 000 euros a également été mise en place afin d’aider les commerçants à digitaliser leur activité.

Dans le rapport qu’il remettra vendredi au Premier ministre, Jean-Louis Debré devrait plaider pour le report des régionales de mars à juin. Approuverez-vous ?

Par nature, je me méfie dès que l’on touche au calendrier électoral. Je comprends que la question se pose. Comment faire campagne dans un tel contexte sanitaire, ne pas répéter le fiasco des municipales ? Mais pourquoi se précipiter pour répondre ? Passons Noël et les fêtes de fin d’année, voyons alors où nous en sommes de la situation sanitaire. Il sera temps de voir, mi-janvier, s’il est possible de voter en mars. Je m’en suis entretenu avec Jean-Louis Debré qui a échangé également avec d’autres présidents de région. Au sein de Régions de France en tout cas, nous n’accepterons pas des régionales reportées après juin.

La Grande mosquée de Paris: il faut consacrer le prêche de vendredi à Samuel Paty

La Grande mosquée de Paris: il faut consacrer le prêche de vendredi à Samuel Paty

Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris, annonce lundi 19 octobre sur Twitter qu’il a « demandé aux imams de la fédération de la mosquée de Paris de consacrer dans nos mosquées leur prêche de vendredi prochain à la dénonciation du terrorisme islamiste« .

 

Ce jour-là, cela fera alors une semaine tout juste que Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, aura été assassiné à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). « Un hommage sera organisé à la mémoire de Samuel Paty et nous prierons pour que la France soit préservée de tout danger », a posté le recteur de la Grande mosquée de Paris.

« Il faut davantage de diversification dans les forêts françaises »

« Il faut davantage de diversification  dans les forêts françaises »

Alors que la filière forêt-bois s’apprête à recevoir 200 millions d’euros du plan de relance, un collectif d’une quarantaine de chercheurs estime, dans une tribune au « Monde », que les arbitrages doivent s’appuyer sur la science. Il insiste sur la nécessité de valoriser la diversité des plantations.

Al’instar de la forêt amazonienne, qualifiée par Emmanuel Macron de « bien commun pour l’humanité » devant être protégé, la forêt française métropolitaine suscite le débat entre enjeux carbone, maintien de la biodiversité et menace du changement climatique.

Pour tenir les engagements de l’accord de Paris, c’est-à-dire limiter l’augmentation de la température moyenne annuelle à un maximum de 2 °C, le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a récemment rappelé qu’il nous reste seulement dix ans pour agir. Au-delà, les « points de bascule » écologiques pourraient ouvrir la voie à un emballement climatique irréversible.

Parce qu’elle fixe environ 20 % de nos émissions annuelles de carbone, la forêt française contribue à limiter le changement climatique. Cependant, les dépérissements d’arbres en Europe sont alarmants et questionnent la pérennité du puits de carbone forestier.

Mais comment préserver les forêts de ces changements tout en favorisant leur rôle de puits de carbone ? Alors que les réflexions avancent à l’échelle européenne, en particulier avec le Green Deal 2020, deux mesures principales sont prioritairement discutées en France : d’une part l’augmentation forte des coupes et la promotion du bois énergie, d’autre part le recours massif aux plantations.

Ces mesures sont supposées augmenter la fixation de carbone dans les forêts et les « produits bois » qui en sont extraits, et éviter l’émission de carbone d’origine fossile en remplaçant charbon, pétrole ou gaz par du bois. Pourtant, de tels choix ne font pas l’objet d’un consensus scientifique, voire sont en désaccord avec les résultats les plus récents.

En tant que chercheurs étudiant la réponse des forêts au changement climatique, nous voudrions rappeler certains points essentiels sur les connaissances actuelles, en espérant qu’ils éclairent les décisions à venir.

Est-ce que couper et planter plus pour stocker plus (de carbone) est compatible avec l’accord de Paris ? Les choses ne sont en fait pas si simples. En effet, d’après plusieurs études et rapports récents qui ont comparé l’effet de différents scénarios de gestion forestière sur le bilan de carbone forestier français métropolitain, intensifier fortement les coupes réduit la fixation de carbone du secteur forêt-bois dans les prochaines décennies.

De plus, pendant les années voire les décennies qui suivent les coupes à blanc, les forêts sont émettrices nettes de carbone, du fait du relargage de carbone du sol. Un argument pourtant souvent avancé est qu’une forêt « jeune » fixerait plus de carbone qu’une forêt « âgée ». Or, les études scientifiques récentes ont montré que des forêts matures continuent de fixer du carbone à des taux similaires ou supérieurs à ceux des forêts très jeunes.

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Naomi Klein : « ll faut une réponse réponse audacieuse à la crise  » (Naomi Klein )

 

Naomi Klein  , , auteur de nombreux ouvrages à succès sur les dérives du capitalisme et le dérèglement climatique, la pandémie souligne à quel point les différentes crises que nous traversons sont imbriquées.

En 2007, la militante écologiste et anticapitaliste canadienne Naomi Klein publiait La Stratégie du choc : la montée d’un capitalisme du désastre (Actes Sud), un essai dans lequel elle analysait la façon dont pouvoirs et élites tentent de profiter des situations de crise. Son dernier livre, Plan B pour la planète. Le New Deal vert (Actes Sud)publié en novembre 2019, prône un changement radical pour atteindre la neutralité carbone en dix ans. Une idée qu’elle a défendue aux côtés du candidat à l’investiture démocrate pour la présidentielle américaine Bernie Sanders, qu’elle a soutenu jusqu’à ce qu’il se retire de la course, le 8 avril.

La journaliste, également professeure à l’université Rutgers (New Jersey), revient sur la façon dont l’épidémie due au coronavirus accroît les inégalités, et réagit aux manifestations de colère aux Etats-Unis après la mort de George Floyd, tué par des policiers à Minneapolis.

Comment expliquez-vous ce qui se passe actuellement aux Etats-Unis ? Cela vous paraît-il lié, d’une certaine façon, à la pandémie ou à la façon dont elle est gérée ?

Le racisme et les inégalités ont façonné la réponse à la crise du Covid-19. Tant qu’il apparaissait que tout le monde était en danger, les gouvernements étaient prêts à suspendre l’activité économique au nom de la santé humaine. Mais dès qu’il est apparu que les plus menacés par le virus étaient les pauvres, les Noirs, les personnes âgées ou handicapées – ceux que l’on considérait déjà comme des citoyens au rabais –, alors les appels à « relancer l’économie » sont devenus plus vifs. Les policiers de Minneapolis filmés en train d’étouffer tranquillement George Floyd, ça a été la goutte de trop.

Cette période est évidemment extrêmement inquiétante, mais je dois dire aussi que je suis impressionnée par le courage de tous ces jeunes qui sont dans la rue – car ce sont essentiellement des jeunes, de toutes origines. Ces personnes étaient chez elles depuis des mois et c’est pour mener ce combat pour la justice qu’elles brisent le confinement. On ne sait pas sur quoi il va déboucher mais c’est un moment extraordinaire.

Aujourd’hui, nous avons besoin de renflouer des entreprises mais nous devons surtout nous demander quel futur nous voulons bâtir. Tous ces combats dans lesquels nous sommes engagés, que ce soit le combat contre les violences policières, contre le dérèglement climatique ou pour une économie juste, sont liés.

 

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