Archive pour le Tag 'fausse'

RETRAITES: XAVIER BERTRAND CONDAMNE LA FAUSSE AVANCEE D’E. BORNE

RETRAITES: XAVIER BERTRAND CONDAMNE LA FAUSSE AVANCEE D’E. BORNE

La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé que les personnes ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans pourront partir à la retraite à 63 ans, et non 64 ans. Un artifice pour Xavier Bertrand (LR)

Madame Borne ferme la porte à l’ensemble des députés LR qui ont indiqué avec un amendement très consensuel, 43 annuités, on part à la retraite avant 64 ans », a poursuivi le président de la région des Hauts-de-France.

Sa position est partagée par une partie de son ancien camp politique. Invité ce dimanche matin sur BFMTV, le député LR du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont s’est ainsi dit « très insatisfait » par la nouvelle proposition de la Première ministre.

« On a tracé un certain nombre de lignes rouges dès l’entrée dans le débat sur la priorité à la durée des carrières », rappelle, encore auprès de BFMTV, le député de Moselle Fabien Di Filippo, qui précise que sa position « n’a pas changé. »

Pour Fabien Di Filippo, la main tendue par la Première ministre dans le JDD n’en est pas vraiment une, et l’élu rappelle qu’il n’a pas a « un blanc-seing au projet du gouvernement mais l’étirer dans le sens de nos valeurs. »

Crise Electricité: un fausse solution pour les TPE

Crise Electricité: un fausse solution  pour les TPE 

La plupart des grands médias reprennent purement et simplement les informations du ministère de l’économie en titrant : « soulagement pour les prix de l’électricité concernant les petites entreprises ». En réalité, le gouvernement a décidé d’un bouclier tarifaire avec un maximum de 280 € par mégawatt heure quand le prix de marché e entre 70 et 80 euros; le prix également que devraient payer ces TPE si les prix étaient toujours réglementés 

D’abord 280 € le méga watts heure,c’est le double du prix payé par les particuliers et autres petites activités économiques. C’est surtout très au-dessus du prix de marché de gros qui se situe actuellement autour entre 70 et 80 € le mégawatt heure. On objectera à juste titre que les fournisseurs d’électricité achètent dans le cas de contrat à long terme et qu’il leur faut donc lisser le prix.

Grâce aux augmentations invraisemblables de l’électricité ces derniers temps, ils ont tous engrangés des profits injustes. Grâce à des contrats à caractère léonin, ils imposent à leurs clients des hausses considérables à l’occasion des renouvellements de contrat. Des hausses qui peuvent multiplier par 4,5 ou même 10 le prix de l’électricité.

C’est le résultat de la politique énergétique française qui a tué pendant des années la filière nucléaire et les tarifs réglementés qui l’accompagnaient. Normalement si Fessenheim n’avait pas été fermé, si des centrales n’avaient pas été mal entretenues, la France serait toujours exportatrice d’électricité et les prix réglementés tourneraient autour de 70 € le mégawatt heure. Macron avec Hollande d’abord , seul ensuit,e a largement contribué à étouffer le nucléaire; il a favorisé une immense pagaille dans le secteur en permettant à des énergéticiens de s’enrichir alors qu’ils ne produisent rien, ne transporte rien.

Conclusion, ce n’est pas vraiment un calot de mettre en place un bouclier tarifaire pour les petites entreprises avec un plafond de 280 € le mégawatt heure quand en faite ils ne devraient payer qu’autour de 70 €.

Electricité : Un marché faussé

Electricité : Un marché faussé

 

L’ingénieure et syndicaliste Anne Debrégeas s’insurge contre le recours au mensonge par les autorités européennes et les pouvoirs publics comme ultime moyen de défense du marché de l’électricité.

 

L’envolée des prix du marché de l’électricité semble ne jamais devoir s’arrêter, dépassant régulièrement les 300 euros par mégawattheure (€/MWh). Pour atténuer les effets sociaux et économiques délétères de ces hausses, l’Etat multiplie les mesures transitoires, aussi coûteuses qu’inefficaces sur le long terme, alors que les profits des grands énergéticiens explosent.

 

Ces prix de marché, essentiellement guidés par les cours mondiaux du gaz, sont sans rapport avec les coûts de production français (autour de 50 €/MWh) mais aussi européens, faisant dire à Bruno Le Maire en septembre : « Les marchés de l’électricité européens sont aberrants. » Il est indéniable que, sans les marchés, les factures continueraient à refléter les coûts du système électrique, qui n’ont évolué que de 5 % en deux ans.

Défendre l’indéfendable

Pourtant, leurs promoteurs persistent et signent : le marché ne serait pas responsable de la hausse des prix. Ils contestent même que la baisse des prix était un objectif initial de l’ouverture des marchés. Ces défenseurs du marché n’hésitent pas à user d’arguments manifestement faux pour défendre l’indéfendable. En voici quelques exemples.

  1. Confrontés à une envolée particulièrement spectaculaire des factures, l’Espagne et le Portugal ont obtenu une dérogation, justifiée, selon Mme van der Leyen, présidente de la Commission européenne, par « leur situation particulière », les deux pays ayant « des bouquets énergétiques composés en majorité d’énergies renouvelables et comptant très peu d’interconnexions avec le marché européen ». Pourtant, les prix de marché de l’Espagne et du Portugal ont été, ces derniers mois, plus bas et moins volatils que ceux de l’Allemagne ou de la France, pourtant bien interconnectée et moins pourvue en énergie solaire et éolienne : 220 €/MWh en Espagne depuis début 2022 (prix spot) contre 233 €/MWh en France, une situation comparable à 2021 (96 €/MWh en Espagne contre 109 en France) voir le lien . L’explication est donc incompatible avec les faits. En revanche, ces pays ont une autre spécificité, passée sous silence : les factures des consommateurs reflètent plus fidèlement ces prix de marché, conformément à une « tarification dynamique » poussée par la Commission européenne. C’est donc l’application zélée des règles européennes de marché qui a conduit aux difficultés particulières de l’Espagne, et non son bouquet énergétique ni le niveau de ses interconnexions.
  2. Selon la Commission de régulation de l’énergie, la création du marché européen de l’électricité n’a pas modifié les principes sous-jacents à la tarification de l’électricité. Pourtant, les tarifs recouvraient historiquement les coûts de production, ce qui n’est manifestement plus le cas !
  3. En France, « le prix marginal du nucléaire fait le prix de marché », d’après l’ex-directeur de RTE et artisan du marché André Merlin. Si c’était vrai, le prix de marché en France serait de l’ordre de 10 €/MWh, ce qui n’a jamais été le cas, même avant les déboires actuels de la filière nucléaire. Quelle que soit la part du nucléaire ou des renouvelables da

uno Le Mairens la production et même lorsque la France exporte son électricité, les prix de marché, déterminés par le coût marginal du parc européen, suivent essentiellement les prix de la production à gaz ou à charbon

Finance– inflation : la fausse lutte des banquiers centraux !

Finance inflation : la fausse lutte des banquiers centraux !

Les banquiers centraux multiplient les effets de manche afin de justifier la lutte contre l’inflation. Sauf que les taux d’intérêt proposés ne collent pas au danger annoncé. Par Karl Eychenne, stratégiste et économiste.

En clair, les banquiers centraux communiquent beaucoup sur les perspectives de relèvement des taux d’intérêt pour réguler l’inflation mais en vérité utilisent  cette inflation pour amortir les dettes et les énormes générosités monétaires pendant la crise sanitaire. Ils ne souhaitent pas non plus casser la fragile croissance avec un arrêt brutal de la politique monétaire accommodante . Finalement la manière classique qui consiste à utiliser l’inflation pour amortir les excès de la planche à billets.Ou le transfert de l’amortissement de l’endettement sur le consommateur. Un consommateur qui va subir avec l’inflation une dévaluation de fait de son pouvoir d’achat de l’ordre de 5 % en 2022 en moyenne. NDLR 

« L’inflation risque de tout raser sur son passage, il faut agir vite et fort. »

Voilà un condensé de ce qui a pu être dit par les membres des banques centrales américaine (Fed) et européenne (BCE) au cours des dernières semaines. Agir vite et fort, mais pas trop vite quand même, précise Christine Lagarde dans son dernier discours. Globalement, on a quand même bien compris le message. Les banquiers centraux ourdissent des politiques monétaires plus restrictives.

Pourtant, quelque chose ne colle pas. Il y a un décalage étonnant entre les mots et les taux. Les mots employés pour parler du danger inflationniste ne se retrouvent pas dans les taux qui sont proposés pour juguler ce risque. En vérité, on est bien loin d’une politique monétaire qui deviendrait restrictive. Il conviendrait plutôt de parler de politique monétaire moins accommodante.

Le cas américain en est la plus parfaite illustration. Aujourd’hui, le taux d’intérêt directeur de la Fed s’établit dans une fourchette allant de 0,25 à 0,5%, alors que l’inflation est en orbite à 8,5%. Le coût de l’argent (taux) est donc bien inférieur au coût de la vie (inflation). On pourrait anticiper alors que la volonté de la Fed de lutter contre l’inflation se traduise par une remontée des taux significative. Oui, la hausse sera significative, de 0,5 à près de 2% fin 2022 si l’on en croit les anticipations. Mais ce coût de l’argent restera bien inférieur au coût de la vie qui devrait décélérer de 8,5% à près de 5%. Même à son acmé en 2023, le coût de l’argent ne parviendrait qu’à revenir au même niveau que l’inflation : 3%. Pas vraiment l’impression d’une politique qui se donne les moyens de lutter contre l’inflation galopante.

En vérité, la lecture devient plus troublante encore si l’on adopte une approche plus fine. En effet, les initiés ont pour habitude de consulter un éventail de règles de politiques monétaires proposées par la recherche académique. Ces règles leur permettent de calibrer un niveau adéquat de taux d’intérêt directeur en fonction des fondamentaux économiques, un niveau qu’ils confrontent alors au taux d’intérêt directeur en vigueur. Si le taux requis par la règle est supérieur au taux en vigueur, on dira alors que la politique monétaire est trop accommodante : la Fed devrait donc remonter ses taux. On peut même se projeter en comparant le taux prévu au taux requis en fonction de différents scénario économiques.

Le constat est sans appel. Sur 21 cas retenus (7 règles et 3 scénarios), 19 justifieraient un taux d’intérêt directeur supérieur aux niveaux actuels de 0,5% aujourd’hui même. A horizon 1 an, 17 cas sur 18 justifieraient un taux directeur supérieur au 2% qui sont prévus. Enfin à horizon 2 ans, 13 cas sur 14 justifieraient un taux directeur supérieur à 3%. Clairement, la politique monétaire n’est pas, ne deviendrait pas restrictive, si les taux prévus par les membres de la Fed ou les marchés sont ceux qui seront appliqués. La Fed restera très accommodante, certes un peu moins.

La BCE n’est pas en reste. Certes son niveau d’inflation est un peu en dessous de celui des Etats-Unis à 7,4%. Mais la BCE ne prévoit pas de remonter ses taux aussi fort et aussi vite que la Fed. Seule une hausse des taux de 0 à 0,25% serait envisagée par la majorité des membres d’ici la fin de l’année. On est bien loin des 2% de la Fed. On peut alors procéder au même type d’analyse que pour la Fed ci-dessus. Le résultat sera du même acabit : la BCE ne pratiquera pas de politique monétaire restrictive ni en 2022 ni en 2023, mais une politique légèrement moins accommodante.

Mais alors pourquoi une telle agressivité verbale des banquiers centraux, pour une politique monétaire tout juste moins accommodante ? La première explication qui vient à l’esprit, c’est qu’ils ne croient pas à ce qu’ils disent. Le risque inflationniste est survendu. Personne ne croit vraiment que cette inflation galopante, dopée par les confinements à répétition et le conflit Ukrainien, ne tisonne un jour les salaires. Personne ne croit vraiment aux effets de second tour sur l’ensemble des prix des biens et services. D’ailleurs, même les marchés obligataires n’y croient pas. Franchement, avec des taux d’intérêt à 10 ans à près de 3% aux Etats-Unis et 1% en Allemagne, alors que l’inflation est à 8,5 et 7,4%, peut – on parler de Krach obligataire ? La hausse des taux depuis le début de l’année est impressionnante, vive et rapide, sans nul doute. Mais on est plus proche de l’allegretto que de l’allegro. Certes, l’histoire n’est pas terminée.

Plus vraisemblablement, les banquiers centraux ne reconnaissent toujours pas le risque inflationniste. En leur for intérieur, ils restent convaincus que l’inflation va retomber comme un soufflet, et qu’il faut éviter à tout prix de pratiquer une politique monétaire restrictive. L’activité économique n’y résisterait pas, et les marchés n’y survivraient pas. Depuis 15 ans les crises successives (Subprime, dette souveraine, Covid) ont rendu la performance économique et financière bien trop dépendante d’une politique monétaire qui devint ultra – accommodante sans jamais motiver de tensions indésirables sur les prix. Un constat que l’on peut faire dans toutes les économies dites développées.

Convaincus que cette période fut marquée par le sceau de l’excellence en matière de politique monétaire, les banquier centraux se refusent de croire qu’elle peut se terminer aussi bêtement. Ils tentent alors de donner le change avec des mots plutôt qu’avec des taux. Ils exagèrent le verbe plutôt que le geste. En art aussi on connût ce genre de pratique au XVIe siècle: on appela cela le maniérisme. L’expression d’un courant qui cherchait sa voix après que les artistes phares de l’époque (XVIe siècle) eurent tutoyé la perfection. Plutôt que de se risquer à quitter l’ivresse du génie, on préféra seulement s’en éloigner un peu, en exagérant les traits, les figures, les motifs. Bref, de l’exubérance plutôt que de l’errance diagnostique.

Politique monétaire et inflation : la fausse lutte des banquiers centraux !

Politique monétaire et inflation : la fausse lutte des banquiers centraux !

Les banquiers centraux multiplient les effets de manche afin de justifier la lutte contre l’inflation. Sauf que les taux d’intérêt proposés ne collent pas au danger annoncé. Par Karl Eychenne, stratégiste et économiste.

En clair, les banquiers centraux communiquent beaucoup sur les perspectives de relèvement des taux d’intérêt pour réguler l’inflation mais en vérité utilise cette inflation pour amortir les dettes et les énormes générosités monétaires pendant la crise sanitaire. Ils ne souhaitent pas non plus casser la fragile croissance avec un arrêt brutal de la politique monétaire accommodante Finalement la manière classique qui consiste à utiliser l’inflation pour amortir les excès de la planche à billets. NDLR 

« L’inflation risque de tout raser sur son passage, il faut agir vite et fort. »

Voilà un condensé de ce qui a pu être dit par les membres des banques centrales américaine (Fed) et européenne (BCE) au cours des dernières semaines. Agir vite et fort, mais pas trop vite quand même, précise Christine Lagarde dans son dernier discours. Globalement, on a quand même bien compris le message. Les banquiers centraux ourdissent des politiques monétaires plus restrictives.

Pourtant, quelque chose ne colle pas. Il y a un décalage étonnant entre les mots et les taux. Les mots employés pour parler du danger inflationniste ne se retrouvent pas dans les taux qui sont proposés pour juguler ce risque. En vérité, on est bien loin d’une politique monétaire qui deviendrait restrictive. Il conviendrait plutôt de parler de politique monétaire moins accommodante.

Le cas américain en est la plus parfaite illustration. Aujourd’hui, le taux d’intérêt directeur de la Fed s’établit dans une fourchette allant de 0,25 à 0,5%, alors que l’inflation est en orbite à 8,5%. Le coût de l’argent (taux) est donc bien inférieur au coût de la vie (inflation). On pourrait anticiper alors que la volonté de la Fed de lutter contre l’inflation se traduise par une remontée des taux significative. Oui, la hausse sera significative, de 0,5 à près de 2% fin 2022 si l’on en croit les anticipations. Mais ce coût de l’argent restera bien inférieur au coût de la vie qui devrait décélérer de 8,5% à près de 5%. Même à son acmé en 2023, le coût de l’argent ne parviendrait qu’à revenir au même niveau que l’inflation : 3%. Pas vraiment l’impression d’une politique qui se donne les moyens de lutter contre l’inflation galopante.

En vérité, la lecture devient plus troublante encore si l’on adopte une approche plus fine. En effet, les initiés ont pour habitude de consulter un éventail de règles de politiques monétaires proposées par la recherche académique. Ces règles leur permettent de calibrer un niveau adéquat de taux d’intérêt directeur en fonction des fondamentaux économiques, un niveau qu’ils confrontent alors au taux d’intérêt directeur en vigueur. Si le taux requis par la règle est supérieur au taux en vigueur, on dira alors que la politique monétaire est trop accommodante : la Fed devrait donc remonter ses taux. On peut même se projeter en comparant le taux prévu au taux requis en fonction de différents scénario économiques.

Le constat est sans appel. Sur 21 cas retenus (7 règles et 3 scénarios), 19 justifieraient un taux d’intérêt directeur supérieur aux niveaux actuels de 0,5% aujourd’hui même. A horizon 1 an, 17 cas sur 18 justifieraient un taux directeur supérieur au 2% qui sont prévus. Enfin à horizon 2 ans, 13 cas sur 14 justifieraient un taux directeur supérieur à 3%. Clairement, la politique monétaire n’est pas, ne deviendrait pas restrictive, si les taux prévus par les membres de la Fed ou les marchés sont ceux qui seront appliqués. La Fed restera très accommodante, certes un peu moins.

La BCE n’est pas en reste. Certes son niveau d’inflation est un peu en dessous de celui des Etats-Unis à 7,4%. Mais la BCE ne prévoit pas de remonter ses taux aussi fort et aussi vite que la Fed. Seule une hausse des taux de 0 à 0,25% serait envisagée par la majorité des membres d’ici la fin de l’année. On est bien loin des 2% de la Fed. On peut alors procéder au même type d’analyse que pour la Fed ci-dessus. Le résultat sera du même acabit : la BCE ne pratiquera pas de politique monétaire restrictive ni en 2022 ni en 2023, mais une politique légèrement moins accommodante.

Mais alors pourquoi une telle agressivité verbale des banquiers centraux, pour une politique monétaire tout juste moins accommodante ? La première explication qui vient à l’esprit, c’est qu’ils ne croient pas à ce qu’ils disent. Le risque inflationniste est survendu. Personne ne croit vraiment que cette inflation galopante, dopée par les confinements à répétition et le conflit Ukrainien, ne tisonne un jour les salaires. Personne ne croit vraiment aux effets de second tour sur l’ensemble des prix des biens et services. D’ailleurs, même les marchés obligataires n’y croient pas. Franchement, avec des taux d’intérêt à 10 ans à près de 3% aux Etats-Unis et 1% en Allemagne, alors que l’inflation est à 8,5 et 7,4%, peut – on parler de Krach obligataire ? La hausse des taux depuis le début de l’année est impressionnante, vive et rapide, sans nul doute. Mais on est plus proche de l’allegretto que de l’allegro. Certes, l’histoire n’est pas terminée.

Plus vraisemblablement, les banquiers centraux ne reconnaissent toujours pas le risque inflationniste. En leur for intérieur, ils restent convaincus que l’inflation va retomber comme un soufflet, et qu’il faut éviter à tout prix de pratiquer une politique monétaire restrictive. L’activité économique n’y résisterait pas, et les marchés n’y survivraient pas. Depuis 15 ans les crises successives (Subprime, dette souveraine, Covid) ont rendu la performance économique et financière bien trop dépendante d’une politique monétaire qui devint ultra – accommodante sans jamais motiver de tensions indésirables sur les prix. Un constat que l’on peut faire dans toutes les économies dites développées.

Convaincus que cette période fut marquée par le sceau de l’excellence en matière de politique monétaire, les banquier centraux se refusent de croire qu’elle peut se terminer aussi bêtement. Ils tentent alors de donner le change avec des mots plutôt qu’avec des taux. Ils exagèrent le verbe plutôt que le geste. En art aussi on connût ce genre de pratique au XVIe siècle: on appela cela le maniérisme. L’expression d’un courant qui cherchait sa voix après que les artistes phares de l’époque (XVIe siècle) eurent tutoyé la perfection. Plutôt que de se risquer à quitter l’ivresse du génie, on préféra seulement s’en éloigner un peu, en exagérant les traits, les figures, les motifs. Bref, de l’exubérance plutôt que de l’errance diagnostique.

Inflation : la fausse lutte des banquiers centraux !

Inflation : la fausse lutte des banquiers centraux !

Les banquiers centraux multiplient les effets de manche afin de justifier la lutte contre l’inflation. Sauf que les taux d’intérêt proposés ne collent pas au danger annoncé. Par Karl Eychenne, stratégiste et économiste.

En clair, les banquiers centraux communiquent beaucoup sur les perspectives de relèvement des taux d’intérêt pour réguler l’inflation mais en vérité utilise cette inflation pour amortir les dettes et les énormes générosités monétaires pendant la crise sanitaire. Ils ne souhaitent pas non plus casser la fragile croissance avec un arrêt brutal de la politique monétaire accommodante Finalement la manière classique qui consiste à utiliser l’inflation pour amortir les excès de la planche à billets. NDLR 

« L’inflation risque de tout raser sur son passage, il faut agir vite et fort. »

Voilà un condensé de ce qui a pu être dit par les membres des banques centrales américaine (Fed) et européenne (BCE) au cours des dernières semaines. Agir vite et fort, mais pas trop vite quand même, précise Christine Lagarde dans son dernier discours. Globalement, on a quand même bien compris le message. Les banquiers centraux ourdissent des politiques monétaires plus restrictives.

Pourtant, quelque chose ne colle pas. Il y a un décalage étonnant entre les mots et les taux. Les mots employés pour parler du danger inflationniste ne se retrouvent pas dans les taux qui sont proposés pour juguler ce risque. En vérité, on est bien loin d’une politique monétaire qui deviendrait restrictive. Il conviendrait plutôt de parler de politique monétaire moins accommodante.

Le cas américain en est la plus parfaite illustration. Aujourd’hui, le taux d’intérêt directeur de la Fed s’établit dans une fourchette allant de 0,25 à 0,5%, alors que l’inflation est en orbite à 8,5%. Le coût de l’argent (taux) est donc bien inférieur au coût de la vie (inflation). On pourrait anticiper alors que la volonté de la Fed de lutter contre l’inflation se traduise par une remontée des taux significative. Oui, la hausse sera significative, de 0,5 à près de 2% fin 2022 si l’on en croit les anticipations. Mais ce coût de l’argent restera bien inférieur au coût de la vie qui devrait décélérer de 8,5% à près de 5%. Même à son acmé en 2023, le coût de l’argent ne parviendrait qu’à revenir au même niveau que l’inflation : 3%. Pas vraiment l’impression d’une politique qui se donne les moyens de lutter contre l’inflation galopante.

En vérité, la lecture devient plus troublante encore si l’on adopte une approche plus fine. En effet, les initiés ont pour habitude de consulter un éventail de règles de politiques monétaires proposées par la recherche académique. Ces règles leur permettent de calibrer un niveau adéquat de taux d’intérêt directeur en fonction des fondamentaux économiques, un niveau qu’ils confrontent alors au taux d’intérêt directeur en vigueur. Si le taux requis par la règle est supérieur au taux en vigueur, on dira alors que la politique monétaire est trop accommodante : la Fed devrait donc remonter ses taux. On peut même se projeter en comparant le taux prévu au taux requis en fonction de différents scénario économiques.

Le constat est sans appel. Sur 21 cas retenus (7 règles et 3 scénarios), 19 justifieraient un taux d’intérêt directeur supérieur aux niveaux actuels de 0,5% aujourd’hui même. A horizon 1 an, 17 cas sur 18 justifieraient un taux directeur supérieur au 2% qui sont prévus. Enfin à horizon 2 ans, 13 cas sur 14 justifieraient un taux directeur supérieur à 3%. Clairement, la politique monétaire n’est pas, ne deviendrait pas restrictive, si les taux prévus par les membres de la Fed ou les marchés sont ceux qui seront appliqués. La Fed restera très accommodante, certes un peu moins.

La BCE n’est pas en reste. Certes son niveau d’inflation est un peu en dessous de celui des Etats-Unis à 7,4%. Mais la BCE ne prévoit pas de remonter ses taux aussi fort et aussi vite que la Fed. Seule une hausse des taux de 0 à 0,25% serait envisagée par la majorité des membres d’ici la fin de l’année. On est bien loin des 2% de la Fed. On peut alors procéder au même type d’analyse que pour la Fed ci-dessus. Le résultat sera du même acabit : la BCE ne pratiquera pas de politique monétaire restrictive ni en 2022 ni en 2023, mais une politique légèrement moins accommodante.

Mais alors pourquoi une telle agressivité verbale des banquiers centraux, pour une politique monétaire tout juste moins accommodante ? La première explication qui vient à l’esprit, c’est qu’ils ne croient pas à ce qu’ils disent. Le risque inflationniste est survendu. Personne ne croit vraiment que cette inflation galopante, dopée par les confinements à répétition et le conflit Ukrainien, ne tisonne un jour les salaires. Personne ne croit vraiment aux effets de second tour sur l’ensemble des prix des biens et services. D’ailleurs, même les marchés obligataires n’y croient pas. Franchement, avec des taux d’intérêt à 10 ans à près de 3% aux Etats-Unis et 1% en Allemagne, alors que l’inflation est à 8,5 et 7,4%, peut – on parler de Krach obligataire ? La hausse des taux depuis le début de l’année est impressionnante, vive et rapide, sans nul doute. Mais on est plus proche de l’allegretto que de l’allegro. Certes, l’histoire n’est pas terminée.

Plus vraisemblablement, les banquiers centraux ne reconnaissent toujours pas le risque inflationniste. En leur for intérieur, ils restent convaincus que l’inflation va retomber comme un soufflet, et qu’il faut éviter à tout prix de pratiquer une politique monétaire restrictive. L’activité économique n’y résisterait pas, et les marchés n’y survivraient pas. Depuis 15 ans les crises successives (Subprime, dette souveraine, Covid) ont rendu la performance économique et financière bien trop dépendante d’une politique monétaire qui devint ultra – accommodante sans jamais motiver de tensions indésirables sur les prix. Un constat que l’on peut faire dans toutes les économies dites développées.

Convaincus que cette période fut marquée par le sceau de l’excellence en matière de politique monétaire, les banquier centraux se refusent de croire qu’elle peut se terminer aussi bêtement. Ils tentent alors de donner le change avec des mots plutôt qu’avec des taux. Ils exagèrent le verbe plutôt que le geste. En art aussi on connût ce genre de pratique au XVIe siècle: on appela cela le maniérisme. L’expression d’un courant qui cherchait sa voix après que les artistes phares de l’époque (XVIe siècle) eurent tutoyé la perfection. Plutôt que de se risquer à quitter l’ivresse du génie, on préféra seulement s’en éloigner un peu, en exagérant les traits, les figures, les motifs. Bref, de l’exubérance plutôt que de l’errance diagnostique.

Sur TF1 Macron: Intervention ratée, fausse compassion mais vraie autosatisfaction

Sur TF1 Macron: Intervention ratée, fausse compassion mais vraie autosatisfaction

 

 

 

 

Cette fois l’intervention de Macron constitue certainement un échec dans la mesure où il n’y avait pas véritablement d’objets nouveaux à traiter et qu’il s’était déjà exprimé il y a quelques jours. En fait, il ne s’agissait pas véritablement d’une interview mais d’une opération promotionnelle brosse à reluire du chef de l’État. L’intéressé a quand même pris soin de faire dans la fausse compassion reconnaissant qu’il avait pu commettre des erreurs mais qu’il avait appris. Sans beaucoup d’états d’âme, il a avoué l’erreur vis-à-vis de Hulot. On ne sait pas s’il s’agit de la personnalité de Hulot ou des orientations fantaisistes des écolos d’EELV. Macron dont  la particularité est d’aimer personne surtout dans son entourage proche par contre a déclaré son amour français. Un propos qui ne mange pas de pain et vide de tout sens. Du sentimentalisme à bon marché.

 

«J’ai aimé la France et aujourd’hui je l’aime encore plus follement. J’aime les Françaises et les Français.» Mais tout en laissant penser à ces «Françaises et ces Français» qu’il pourrait toutefois les quitter bientôt, si, par exemple, l’épidémie de Covid-19 redevenait hors de contrôle – ce qui, avec la vaccination et l’absence de variant résistant, reste aujourd’hui très peu probable… «Je ne suis pas là pour conserver le pouvoir», a ainsi promis le chef de l’Etat. «Il y a une vie avant et une vie après», a-t-il également souligné avant d’y aller (très) fort dans les mots adressés aux «Françaises et aux Français» : «Ce que nous avons vécu ensemble est inoubliable.» Le seul problème est de définir le caractère inoubliable du passage de cet ovni politique qui est r!

Pour s’excuser de son inefficacité, le chef de l’Etat a évoqué l’idée que cette «révolution» n’en était qu’au «début» «elle est encore en cours, a-t-il ajouté. Il faut continuer de faire advenir ce futur possible.» Soulignant ensuite, pour ceux qui n’auraient pas compris que la France a besoin de lui pour poursuivre le travail, qu’«on ne transforme pas le pays en cinq ans». Il a donc besoin de plus de temps.

Avec un culot qu’on lui connaît Macron a indiqué que lui ne faisait pas de campagne électorale contrairement aux candidats déclarés. Vraiment ? Il ne s’est pourtant pas privé de critiquer la volonté de la candidate LR de réduire la fonction publique de 200 000 agents : «Supprimer des enseignants ? Des infirmiers ? Des militaires ? Des policiers ? […] L’illusion de la réduction sèche du nombre de fonctionnaires, ça ne marche pas.» Il faut rappeler que Macron avait promit la suppression de 120 000 fonctionnaires. Résultat zéro suppression.

Sur le sujet central de la réforme des retraites, il a tenté de sortir de la situation à laquelle il est englué. Il comprend l’anxiété mais a réaffirmé l’idée de «fusion» de certains régimes pour en garder «trois», dont ceux du privé et du public ( quel est le troisième !).

bref un bel exercice d’autopromotion politique qui n’a pas grand-chose à voir avec le régalien puisqu’aucune analyse ou orientation nouvelle n’a été annoncée. TF1 une nouvelle fois a servi la soupe à Macron en plus avec la bénédiction du CSA

Affaire Ghosn : Rachida Dati mise en examen pour une fausse rémunération de 900 000 €

Affaire Ghosn : Rachida Dati mise en examen pour une fausse rémunération de 900 000 €

Rachida Dati a été mise en examen le 22 juillet pour «corruption passive» et «recel d’abus de pouvoir» dans l’enquête sur ses prestations de conseil auprès de l’ex-PDG de l’alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn, a indiqué mardi le parquet national financier Rachida Dati, qui nie toute irrégularité, aurait touché  de Renault 900.000 euros d’honoraires en tant qu’avocate entre 2010 et 2012 alors qu’elle était à l’époque aussi députée européenne.

La justice cherche notamment à savoir si les revenus de Rachida Dati correspondent à des activités déterminées ou s’il s’agissait d’un emploi de complaisance ayant pu aussi  masquer des activités de lobbying, interdites pour les députés européens.

La fausse relation actions et devises

  • La fausse relation actions et devises
    • Ken Fisher est président et directeur de Fisher Investments Europe, président exécutif et co-directeur des investissements de Fisher Investments remet à plat la relation action Et devise (dans le Wall Street Journal) (Extrait)
    • En décembre, nous vous disions que l’issue des élections américaines de 2020 conduirait au blocage – avec une incidence haussière de Los Angeles à Lyon. Les devises le prouvent. Le dollar tend à s’apprécier lorsque des partis politiques différents se partagent la Maison Blanche, le Sénat et la Chambre des représentants – c’est la définition traditionnelle de la paralysie politique. En revanche, lorsqu’un parti contrôle ces trois organes, le dollar a tendance à se déprécier.
    • Après l’arrivée au pouvoir de Jimmy Carter en 1976, par exemple, le parti démocrate a pris le contrôle du gouvernement pendant quatre ans, période durant laquelle le billet vert a perdu 8,9 % par rapport aux autres devises internationales. En 1980, le parti républicain a remporté la présidence et le Sénat, mais pas la Chambre des représentants, créant ainsi une situation de paralysie. L’année suivante, le dollar a grimpé en flèche, gagnant 12,3 % par rapport aux autres devises internationales et 26,8 % par rapport au franc. Trois ans plus tard, alors que les élections américaines de 1984 approchaient, il s’était arrogé +39,1 % par rapport aux autres devises internationales, poussant les plus grandes banques centrales du monde à intervenir.
    • Nous avons tous accès aux données et sommes donc tous à même de comprendre cette tendance à long terme. Les marchés intègrent ces informations dans leurs cours extrêmement rapidement, ce qui laisse peu de marge de manœuvre. On est donc en droit de se demander ce qui a échappé aux fanas des données.
    • Les marchés ont compris une chose, les démocrates ne bénéficient que d’une très faible majorité au congrès et le parti est rongé par des querelles internes, ce qui a cimenté la situation de paralysie politique dans le pays
    • En début d’année, ils s’inquiétaient de l’inhabituelle hausse du dollar qui, dans le contexte d’un gouvernement unifié, annonçait selon eux de très mauvaises nouvelles, lesquelles auraient été anticipées par les marchés des changes bien avant les marchés actions. Que ce soit une récession à double creux en Europe, la politique fiscale de Joe Biden ou encore des errements de la Banque centrale européenne, la liste de leurs spéculations est sans fin.
    • Mais la réalité est beaucoup plus simple. Les marchés ont compris une chose, les démocrates ne bénéficient que d’une très faible majorité au congrès et le parti est rongé par des querelles internes, ce qui a cimenté la situation de paralysie politique dans le pays. Le « contrôle » dont jouissent les démocrates repose sur une légère majorité à la Chambre des représentants et sur une répartition 50/50 au Sénat, alors que la plupart des propositions requièrent 60 voix pour être adoptées. Les marchés ont également anticipé le redécoupage électoral imminent à la Chambre des représentants. Et le spectre de cette redistribution potentielle dissuade l’adoption de projets de loi controversés avant les élections législatives de 2022. Dans ces conditions, le billet vert a gagné plus de 4 % par rapport à l’euro au premier trimestre.
    • Les commentateurs expliquent cette solidité par la modification du calendrier des relèvements de taux de la Réserve fédérale, ainsi que par les difficultés rencontrées en Europe pour maîtriser le variant Delta de la Covid. Ils crient au loup ! Mais ils oublient que le dollar s’est apprécié plusieurs semaines avant que la Fed ne modifie – très légèrement – son calendrier monétaire, au moment même où Joe Biden annonçait son intention de réduire son programme de dépenses d’infrastructure de 2 200 à 1 000 milliards de dollars sans relever le taux de l’impôt sur les sociétés comme il avait précédemment envisagé de le faire. Même ces compromis considérables n’ont pas suffi à satisfaire les modérés, dont il a tant besoin. La controverse ne mène à rien. C’est la paralysie politique dans toute sa splendeur.
    • Où que le dollar et l’euro aillent à l’avenir, n’oubliez pas que les fluctuations des devises n’annoncent jamais quelque chose qui aurait échappé aux marchés boursiers. Parmi les marchés affichant une liquidité similaire, aucun actif n’est plus « intelligent » que les autres. Les investisseurs en actions ont accès aux mêmes rapports, aux mêmes données et au même buzz que les cambistes, et ce, au même moment. D’ailleurs, il s’agit souvent des mêmes personnes.
    • L’histoire nous enseigne que les fluctuations de change n’influencent pas les actions, même si les replis et les hausses de l’euro font respectivement augmenter et diminuer les rendements des actifs libellés dans d’autres devises. Prenons par exemple l’année 2020, durant laquelle la monnaie unique a progressé d’environ 9 % par rapport au dollar. Le CAC40 a perdu 5 % sur la période et les actions de la zone euro ont reculé de 1 %, sous-performant dans les deux cas les actions américaines en hausse de 8 %.
    • Les actions de la zone euro ont tendance à surperformer très légèrement leurs homologues américaines en cas d’affaiblissement de la monnaie unique
    • Sur les vingt dernières années, les mouvements de l’euro par rapport au dollar ne montrent qu’une corrélation de -0,12 vis-à-vis de la performance relative des actions de la zone euro par rapport à celles des Etats-Unis. Autrement dit, les actions de la zone euro ont tendance à surperformer très légèrement leurs homologues américaines en cas d’affaiblissement de la monnaie unique. Mais sachant qu’une corrélation de 1,0 correspond à une évolution parfaitement parallèle et -1,0 à un mouvement diamétralement opposé, la relation n’est pas assez significative pour influencer les décisions d’investissement.
    • Pourquoi les devises n’affectent-elles pas l’évolution des actions ? En partie parce qu’aujourd’hui, rares sont les entreprises qui fabriquent et vendent leurs produits, ou qui s’approvisionnent, exclusivement dans un seul pays. La plupart d’entre elles importent des matériaux, des machines ou des composantes, opèrent à l’étranger et vendent leurs produits dans d’autres pays. Les coûts et les recettes en devises étrangères atténuent ces effets. Les multinationales ont également compris l’impact potentiel des devises. Elles peuvent ainsi prendre des mesures pour se protéger contre le risque de change. Et les investisseurs en actions tiennent systématiquement compte de tous ces facteurs.
    • La récente évolution des craintes liées aux devises est relative au sentiment et non pas à des facteurs fondamentaux. Bien que le climat devienne plus optimiste, les épisodes d’anxiété persistants à l’égard des devises nous révèlent que ce marché haussier devra encore surmonter de nombreuses inquiétudes.
    • Ken Fisher est président et directeur de Fisher Investments Europe, président exécutif et co-directeur des investissements de Fisher Investments.

Vaccins Covid-19 : La fausse générosité des pays riches ( Le Monde)

Vaccins Covid-19 : La fausse générosité des pays riches ( Le Monde)

 

 

Un papier du monde constate queLe don annoncé au G7 d’un milliard de doses d’ici à la mi-2022 ne fait pas du vaccin un « bien public mondial ». Il manque encore aux pays riches une vraie stratégie, unitaire et cohérente, pour un accès équitable aux vaccins anti-Covid.

 

Il est des émulations vertueuses, et il en est dont on ne sort pas grandi. La compétition à laquelle se livrent, sous couvert de « soft power », les puissances du G7 sur la distribution des vaccins anti-Covid-19 aux pays qui en manquent cruellement relève malheureusement de la seconde catégorie.

Réunis depuis vendredi 11 juin à Carbis Bay, en Grande-Bretagne, les dirigeants de ce club de pays riches et démocratiques ont fait savoir qu’ils s’engageraient ensemble à faire don d’un milliard de doses, afin de « vacciner le monde ». Le président Joe Biden a promis que les Etats-Unis en fourniraient la moitié. Pour ne pas être en reste, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a avancé 100 millions de doses, comme le Canada. L’Union européenne (UE) s’est abstenue de surenchérir, campée sur sa posture de mère la vertu puisqu’elle est le continent qui exporte le plus de vaccins depuis le début de la campagne d’inoculations.

 

Voilà pour les annonces. Un examen plus approfondi de ces engagements, et en particulier du calendrier de livraisons, éclaire la situation d’une lumière moins flatteuse. La plupart de ces pays ont commencé leur campagne de vaccination nationale à la fin de l’année 2020. Certains ont, très tôt, commandé, et donc accaparé, des centaines de millions de doses aux laboratoires pharmaceutiques dont les travaux sur le vaccin contre le Covid-19 paraissaient prometteurs et qu’ils avaient généralement subventionnés. Alors que les Etats-Unis et le Royaume-Uni commençaient à vacciner leur population, il est apparu qu’ils disposeraient de beaucoup plus de doses qu’ils n’en avaient besoin à court terme. Les pays de l’UE, à ce stade, se débattaient encore avec un grave problème d’approvisionnement.

 Une fois l’objectif de 50 % des Américains vaccinés atteint, l’administration Biden a pris conscience des dégâts que pouvaient infliger à son image les accusations de « nationalisme vaccinal », tandis que la Chine déployait son propre dispositif. Parallèlement, les ravages d’un nouveau variant du virus en Inde plaçaient brutalement les projecteurs sur l’inégalité vaccinale au niveau mondial.

Alors que les Européens, plus sensibles depuis le début à la question de l’accès équitable aux vaccins, mettaient en avant leur propre équation – autant de vaccins exportés que de vaccins administrés au sein de l’UE –, les Etats-Unis ont, fin avril, offert de livrer 60 millions de doses d’AstraZeneca, vaccin qui, en tout état de cause, n’était pas autorisé chez eux. Puis, en mai, ils ont proposé une levée temporaire des brevets.

Cette proposition, inapplicable dans l’immédiat car tributaire de longues négociations à l’Organisation mondiale du commerce, était un écran de fumée, qui a pris les Européens à revers. Elle a ouvert la voie à une regrettable polémique transatlantique sur les mérites comparés du partage de vaccins, des transferts de technologie et de la levée des brevets, alors qu’ils sont complémentaires et devraient faire l’objet d’une stratégie cohérente et unitaire.

Le don d’un milliard de doses livrables dans les douze mois ne constitue pas une telle stratégie ni ne fait du vaccin un « bien public mondial ». S’il est une mission que ce G7 devrait s’assigner, c’est bien de se donner l’ambition et les moyens de débarrasser la planète de cette pandémie dévastatrice, grâce à une distribution et une production équitables du vaccin.

Faire une fausse réforme des retraites avant les élections !

Faire une fausse réforme des retraites avant les élections !

 

 

La réforme des retraites refait surface dans les médias et dans l’opinion. Globalement, une majorité de Français se dégage en faveur d’une réforme. Le problème est cependant de savoir quel contenu et quel calendrier. Le ministre de l’économie milite depuis déjà des semaines que cette question émerge à nouveau. Du coup, le président de la république serait à la recherche du meilleur calendrier.

Il s’agit pour lui de montrer sa volonté réformatrice mais tout en même temps ne pas prendre trop de risques politiques qui pourraient hypothéquer un peu plus sa candidature en 2022. Du coup, on pourrait scinder la réforme en deux avec un débat préalable avant les élections présidentielles histoire d’alimenter les médias et l’opinion .

Les décisions finales -forcément difficiles- ne seraient adoptées qu’après les élections présidentielles. Bref le nouveau macronisme  qui se révèle: faire en même temps tout et rien. Dernier exemple récent : les états généraux de la justice mais sans parler du fond c’est-à-dire de l’objet social qui justifie l’existence du système judiciaire.

Loi 4D : la fausse décentralisation

Loi 4D : la fausse décentralisation

 

Après trois grandes vagues de réformes sur quatre décennies, les années 2020 promettaient un nouveau grand projet de loi de décentralisation, or pour Raul Magni-Berton, professeur de sciences politiques, celle-ci s’apparente plus à un exercice d’équilibriste pour décentraliser les compétences sans décentraliser le pouvoir, estime-t-il dans une tribune au « Monde ».

 

Tribune

 

 Depuis les années 1980, la France n’est pas loin de détenir le record mondial du nombre de lois visant à décentraliser le pays. Pourtant, d’après tous les indicateurs internationaux, elle reste l’un des grands pays les plus centralisés au monde. Pire, les collectivités territoriales – et en particulier les plus populaires d’entre elles, les communes – qui ont de plus en plus de compétences, disposent de moins d’autonomie politique et fiscale qu’avant.

Si on considère la décentralisation non pas simplement comme une gestion locale de compétences, mais plutôt comme une division des pouvoirs territoriaux, avec des territoires qui jouent un rôle de contre-pouvoir, alors la France, pendant quarante années, n’a cessé de se centraliser. En témoigne le fait que trois maires sur quatre considèrent que les transferts de compétences des communes aux intercommunalités ont des conséquences négatives et que plus de mille maires ont démissionné pendant le dernier mandat.


Après trois grandes vagues de réformes sur quatre décennies, les années 2020 nous promettent un nouveau grand projet avec la loi dite « 4D » pour décentralisation, différenciation, déconcentration et décomplexification, portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale. S’agit-il enfin d’une vraie réforme de décentralisation ou d’un nouvel exercice d’équilibriste pour décentraliser les compétences sans décentraliser le pouvoir ?

Une fracture territoriale préoccupante

Son principe philosophique, inscrit dans la loi, est ambitieux : « le principe d’égalité ne fait pas obstacle à ce que la loi règle de façon différente des situations différentes ». Ailleurs dans le monde, il s’agit d’un fait : les pays très décentralisés assurent, en moyenne, une égalité plus forte entre territoires que les pays centralisés. Il y a urgence pour la France où la fracture territoriale commence à devenir préoccupante.

Avec ce principe, tous les espoirs sont permis. La commune de Chartres pourra-t-elle décider de prendre en main la gestion de sa cathédrale ? Laissera-t-on enfin la ville de Grenoble mettre en place son référendum d’initiative citoyenne ? Le département du Var aura-t-il les moyens de lever de nouveaux impôts pour prévenir les inondations ?

 

Tuons d’emblée tout suspense : la réponse est non. Aucune compétence nationale ne sera déléguée à une collectivité à sa demande. Il existe déjà une procédure très complexe et inefficace pour cela, mais elle n’est pas modifiée. En revanche, les collectivités pourront avoir l’initiative de demander une compétence qui revient à une autre collectivité. Autrement dit, la loi facilite la décentralisation des régions, mais pas la décentralisation de la nation.

Intox : une fausse agence de communication russe discrédite le vaccin Pfizer .

Intox : une fausse agence de communication russe discrédite le vaccin Pfizer .

 

Dans un échange de mails que franceinfo a pu consulter, l’agence de communication demande à un autre influenceur d’affirmer que les médias dissimulent des informations au public et que l’Union européenne a favorisé le vaccin Pfizer. Ces messages sont signés de l’agence Fazze, domiciliée au Royaume-Uni mais qui n’est pas inscrite au registre des sociétés britanniques. Son adresse à Londres est fausse et ses quelques employés, Russes ou ayant fait leurs études en Russie, suppriment leurs comptes sur les réseaux sociaux depuis que l’affaire est sortie.

François Hollande justifie une fausse décentralisation

François Hollande justifie une fausse décentralisation

 

Contrairement à ce qu’affirme François Hollande dans une interview à la tribune la décentralisation en France n’aura pas servi à grand-chose sinon renforcer des superstructures supplémentaires inopérantes en matière de développement économique. Le problème est qu’on a confondu évolution administrative ,évolution économique et évolution politique. Certes on a réduit le nombre de régions mais les régions n’ont guère davantage de pouvoir sur le développement. Quant aux intercommunalités, elles ont surtout permis aux élus d’arrondir leurs fins de mois et de complexifier les procédures.

 

L’interview de Hollande

 

- Les élections régionales de juin 2021 seront les deuxièmes depuis la réforme institutionnelle que vous avez décidé en 2014 sous votre quinquennat ? Cela signifie-t-il à vos yeux que cette réorganisation en treize grandes régions est désormais installée dans le millefeuille territorial français ? Pouvez-vous nous en rappeler les enjeux ?

FRANCOIS HOLLANDE - Les objectifs en matière de réforme territoriale étaient de doter les collectivités d’une capacité d’action plus forte. Cela valait pour les intercommunalités, y compris rurales, pour qu’elles aient la taille nécessaire pour porter des projets d’investissements. Cela valait aussi pour les métropoles pour que les grandes villes françaises aient la taille et les moyens pour pouvoir rivaliser avec leurs concurrentes européennes, et apporter une solidarité entre urbain et semi-rural. Cela valait encore davantage pour les régions, au nombre de 22, sans compter celles d’outre-mer. Elles étaient de tailles différentes, avec par exemple 12 millions d’habitants en Ile-de-France contre 800.000 habitants en Limousin. Surtout, elles ne disposaient pas d’une visibilité aux yeux des Français, sans pour autant assurer une fonction de proximité.

Quant aux départements, beaucoup suggéraient de les supprimer, d’autres de les fusionner là où il y avait des métropoles, et certains, parfois les mêmes, demandaient leur maintien car ils représentaient un cadre pour l’action de l’Etat et un facteur de proximité. J’ai donc maintenu les départements, tout en réduisant leurs champs d’intervention et en renforçant le niveau régional. Cette décision a eu pour conséquence, au-delà de la réduction du nombre des régions, la redéfinition de leur mission. Le plus difficile a été de convaincre des régions de l’utilité de fusionner avec d’autres, et de choisir les bons périmètres.

La question des nouvelles régions ne se pose plus dans le débat politique qui a lieu aujourd’hui avec les élections régionales et départementales.

Est-ce que la réforme a atteint ses objectifs ?

Oui, dans la mesure où après une deuxième élection, sauf quelques débats dans l’Est de la France sur l’Alsace – même si une solution a été trouvée avec la collectivité européenne -, plus personne ne la remet en cause. La question des nouvelles régions ne se pose plus dans le débat politique qui a lieu aujourd’hui avec les élections régionales et départementales. La réforme s’est installée.

Celui de réaliser des économies dans le millefeuille territorial n’a pas été atteint, à date…

Ce n’était pas ce qui était attendu, au moins dans un premier temps. La réforme n’a pas été à l’origine motivée par cet objectif. Ce résultat viendra dans un second temps, car les économies d’échelle mettent des années avant de se produire, grâce à une plus grande efficacité dans les investissements et une maîtrise des dépenses de fonctionnement. En réalité, le rythme de progression des dépenses des régions est indifférent à leur taille ou à leur nouveauté. Que ce soit dans des Régions anciennes, plus petites ou plus grandes, il y a eu la même évolution.

Est-ce que cela a permis une plus grande solidarité territoriale ?

Oui, car là où les Régions les plus petites étaient contraintes financièrement, la fusion a permis de relever les niveaux des interventions, tant pour les lycées que pour les aides économiques, les contributions aux universités, ou pour les infrastructures. Grâce à la fusion, les Régions les moins favorisées ont pu bénéficier d’une forme de péréquation. Quant à la proximité, les Régions, même à 22, n’étaient pas regardées comme des échelons proches des citoyens. Ce sont les départements qui, comme on l’a bien vu durant la crise sanitaire, prennent pleinement leur place dans la relation avec les citoyens.

Avez-vous hésité à sauver les départements ?

Oui, le Premier ministre, Manuel Valls, était favorable à leur suppression mais j’ai considéré que leur suppression aurait gravement affecté l’organisation de l’Etat. Il ne faut jamais oublier que le département est un cadre d’administration déconcentré. La crise des gilets jaunes a démontré que les citoyens ont besoin d’une solidarité et d’une identité territoriale, ce qu’est le département.

Votre réforme a rapproché la France d’un certain standard européen : les Länders en Allemagne, les régions autonomes en Espagne, en Italie…



Nous ne sommes pas dans un Etat fédéral comme en Allemagne, ou celle, provinciale, ou accordant une large liberté de manœuvre aux provinces comme en Espagne. Il ne s’agissait pas de faire des régions des organes autonomes, mais plus puissants. La réforme que j’ai engagée appelait un transfert des compétences. Il n’est pas venu. Ce sera un des enjeux de l’élection présidentielle de 2022 : faire en sorte que l’Etat – et la crise pandémique a renforcé cette urgence – donne aux régions davantage de pouvoir d’action en termes d’aides économique, de politique de l’emploi, de soutien aux universités, et également de moyens financiers pour développer de grandes infrastructures. Ce que j’ai d’ailleurs commencé à faire en transférant des points de TVA aux régions.

Aujourd’hui, les régions peuvent aussi bénéficier directement des fonds structurels européens ?

J’avais moi même permis aux régions d’être beaucoup plus associées à la distribution de ces fonds structurels. Depuis, il y a eu une recentralisation. Je le regrette car les régions doivent être les lieux de décision et de redistribution des fonds structurels. Dans le débat des élections régionales, les régions revendiquent de jouer un rôle dans la relance économique. Ce qu’elles font déjà puisque Régions de France a indiqué qu’elles représentent 15 milliards dans la relance de 100 milliards d’euros du gouvernement.

Au lendemain du scrutin, dès lors qu’on parle d’une actualisation de la relance, notamment sous la forme d’un complément, il conviendrait de passer des contrats Etat-région.

Avez-vous le sentiment qu’on a oublié dans la relance de prendre en compte cet instrument ?

Le calendrier électoral, avec ses incertitudes, n’a pas aidé. Comment contractualiser avec des présidents de région dont on ne savait pas s’ils pourraient continuer leur mission. Au lendemain du scrutin, dès lors qu’on parle d’une actualisation de la relance, notamment sous la forme d’un complément, il conviendrait de passer des contrats Etat-région. Permettre aux régions d’accompagner l’Etat dans certains nombres de projets et de bénéficier de fonds, notamment européens, pour poursuivre leur propre schéma de développement et d’infrastructures. Sur la question écologique, qui va être un des critères d’attribution des ressources européennes, les régions me paraissent beaucoup plus outillées que l’Etat pour savoir comment agir en matière de transition.

Cette transition écologique prend-elle en compte cette notion de territoire ?

Les plans de mobilité ne sont pas les mêmes selon les territoires. Les énergies peuvent être mobilisées différemment selon les géographies, et les aides économiques peuvent être beaucoup plus spécifiques dans certaines régions pour faire éclore des nouvelles industries liées à certaines innovations, à l’image de l’hydrogène.

Durant la pandémie, dans un premier temps, l’Etat a semblé stupéfait par la situation, tandis que dans les régions, élus, entrepreneurs, ont immédiatement pris des initiatives, s’adaptant rapidement face à cet événement inattendu. Avez-vous fait le même constat ?

Ce qui vaut pour les régions, vaut aussi pour les communes et les structures intercommunales. Elles ont été beaucoup plus rapides, et efficaces, pour mettre en place, dans la limite de ce que l’Etat pouvait leur laisser, les dispositifs de soutien aux entreprises, de précaution sanitaire ou d’accompagnement de secteurs en difficulté. On s’est aperçu que les régions et les collectivités locales disposaient d’outils plus souples et plus adaptés que l’Etat.

Les décentralisations ont donc porté leurs fruits finalement ? 

Oui, même au niveau politique. Ce qui a sans doute fait évoluer les esprits, c’est le non-cumul des mandats. Quand il y avait des maires-sénateurs, députés et même ministres, l’Etat, d’une certaine façon, se confondait avec les collectivités locales. Ce qui était bon pour l’Etat était bon pour les collectivités, dont les représentants siégeaient au Parlement ou à la table du conseil des ministres. En devenant maires ou présidents de métropole, d’anciens ministres revendiquent des pouvoirs qu’ils n’auraient jamais concédés lorsqu’ils étaient eux-mêmes à Paris.

En 2017, Ségolène Royal a dit que « quand on préside une région, on peut présider la France ». Est-ce que cette élection locale de juin 2021 est une forme de premier tour pour la présidentielle de 2022 ?

C’est plutôt une nouvelle forme de primaire, en tous cas pour les trois présidents de régions sortants de droite qui affichent de telles ambitions. De fait, c’est un mode de sélection préférable aux primaires qui ont démontré en 2017 leur inanité, voire leur dangerosité. Je constate que certains candidats souhaitent obtenir par l’onction du suffrage universel à l’occasion des scrutins régionaux et départementaux une légitimité pour 2022. Le risque c’est de confondre les genres.

Vous avez émis le souhait qu’il n’y ait qu’un seul jour pour toutes les élections locales, à l’image d’une élection nationale. Qu’est-ce que cela changerait ?

En temps ordinaire, hors cette crise sanitaire qui perturbe le jeu normal, ce serait bien pour la démocratie de consacrer un rendez-vous unique pour renouveler l’ensemble des élus locaux en France. Cette conjonction permettrait de donner du sens au vote et de faire comprendre aux citoyens ce que fait pour lui sa région, son département, sa commune ou son intercommunalité. Je pense que le regroupement des scrutins élèverait le niveau de participation et réduirait l’abstention de plus en plus forte lors des élections locales.

Et au-delà, quels bénéfices en espérer ?

Les citoyens auraient à définir par leur vote, pour 6 ans, un mandat long, leur préférence pour l’avenir du territoire où ils ont décidé de vivre. Et les partis politiques pourraient élaborer des propositions clairement identifiées. Je suis assez surpris que les grandes formations politiques n’aient pas fait cet effort. Je l’avais fait pour les élections de 2004, quand j’étais Premier secrétaire du parti socialiste : nous avions mis au programme la gratuité des fournitures scolaires, un pass culture, la création d’établissements fonciers… Dans toutes les régions dont nous avions été élu, nous avons mis en place ces outils-là.

Le Rassemblement national (RN), nouveau nom du FN, revendique comme en 2015 de pouvoir gagner au moins une région, notamment le Sud. Quels seraient selon vous les contre-pouvoirs possibles dans un tel cas de figure ?

Dès lors que les exécutifs régionaux ont le pouvoir de décider dans un cadre légal des politiques spécifiques, on peut craindre en effet qu’un mouvement extrémiste puisse revenir sur des politiques de solidarité ou d’égalité, et changer ainsi la vie quotidienne d’un certain nombre de nos concitoyens dans les régions dont il aurait pris le contrôle. Il y a heureusement des limites. Il y a d’abord la Constitution. Quand le FN dans certaines villes s’était cru autorisé à prendre des mesures discriminatoires, celles-ci ont été annulées par les tribunaux. Les départements, les grandes villes sont un autre garde-fou car ces collectivités ne pourraient pas accepter qu’il y ait de trop grandes distorsions dans l’attribution des allocations sociales ou dans la répartition des investissements. Enfin, les régions agissent dans un cadre contractuel négocié avec l’Etat. Le contre-pouvoir, c’est donc l’Etat et les autres collectivités du territoire concerné.

« Une nouvelle étape de décentralisation est nécessaire. Le pouvoir actuel manque son rendez-vous avec les territoires après le mouvement des gilets jaunes ».



Le président de la République actuel n’a pas fait d’acte spécifique de décentralisation. Cela veut-il dire que tout a été fait en la matière ? Ou que l’on n’ose plus rien toucher tant le millefeuille est complexe à transformer ?

Il y a en préparation un projet de loi 4D, « D » pour différenciation, décentralisation, déconcentration et décomplexification. Simplifier et améliorer le fonctionnement des relations entre l’Etat et les territoires, pourquoi pas ? Même si cela arrive en fin de quinquennat. Mais j’estime qu’une nouvelle étape de décentralisation est nécessaire. Le pouvoir actuel manque son rendez-vous avec les territoires après le mouvement des gilets jaunes. Le Grand Débat avait fait apparaître une aspiration décentralisatrice qui n’a pas été satisfaite.

Il y a encore au sein de l’administration une conception très centralisée. Elle a montré ses limites lors de la gestion de la crise sanitaire, en laissant trop souvent les collectivités locales à côté des grandes décisions. Lors de la prochaine campagne présidentielle, les candidats auront à préciser leurs intentions en matière territoriale. Il y a ceux qui voudront recentraliser au nom de l’ampleur des problèmes économiques à régler. D’autres qui voudraient au contraire tout décentraliser, en pensant que l’Etat n’a plus de rôle à jouer. Ce n’est pas ma conception : selon moi, il faut que l’Etat concentre ses ressources et ses moyens sur ses grandes missions et décentralise massivement des politiques sectorielles auprès des Régions et des intercommunalités.

Un candidat, Xavier Bertrand, parle de « République des territoires »…

Le territoire est devenu incontournable. Cette formule est devenue un « pont aux ânes ». Tous les candidats voudront s’en réclamer.

Lionel Jospin avait dit : l’Etat ne peut pas tout. Est-ce aux collectivités locales de prendre le relais ?

C’est une expression qui n’a pas valu que des compliments à son auteur… Pourtant l’Etat ne doit pas tout faire. Il ne peut plus tout faire. Même si les dirigeants politiques nationaux sont soumis à la précarité de leur mandat, ils doivent définir l’horizon, tracer la route, conforter la cohésion nationale. Tandis que les élus locaux doivent se concentrer sur la vie quotidienne, améliorer les grands services qui sont rendus à la population. Ce que fait l’Etat n’est pas toujours visible et les effets des mesures prises mettent du temps à être ressentis. Alors que dans les collectivités, les circuits sont courts, les élus ont rapidement la traduction concrète de ce qu’ils font. Quand on construit un lycée, une infrastructure, cela se voit.

« Pour avancer, il faut être en commun, sinon il y en a qui ne marcheront plus ».

Allant souvent à la rencontre des Français, quel est selon vous leur état d’esprit après trois confinements et une crise sanitaire dont nous ne voyons pas la fin ?

Le pays a été soumis à des chocs successifs, que nous ne sommes pas les seuls à avoir subi. Mais ce choc pandémique a la particularité d’être long, presque interminable. On a connu la crise financière, le choc terroriste. Là, on est sur une épreuve, qui s’installe dans la durée, où l’on parle de « vivre avec » le virus. Le pays avait déjà été bousculé par les gilets jaunes, les contestations sur les retraites. Sans oublier ce qui se passe sur le plan sécuritaire.

Je rencontre lors de mes déplacements une France qui peine à retrouver confiance en son destin. C’est un pays fragile, fatigué et tenté par le repli. Ce qui s’est produit avec cette longue gestion de la pandémie a conduit les uns et les autres à se protéger et à se réfugier dans leur sphère personnelle et même intime : les relations sociales se sont perdues. Je suis optimiste, je pense qu’il y aura une envie de consommation, de partage, de contacts, mais je reste vigilant, la peur demeurera, sur l’ouverture et l’avenir en général. Comment les deux mouvements vont se conjuguer, voilà l’inconnue : ce ne sont pas les mêmes populations qui vont être dans le premier mouvement ou dans l’autre attitude. Les classes populaires sont les plus éprouvées.

Il y a en France une véritable « Biden-mania » suite aux 100 jours du nouveau président américain. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

La France est une nation contradictoire, qui aspire à la fois à l’autorité en étant extrêmement attachée à sa liberté. Qui veut de la justice et de la solidarité, tout en n’ayant pas pour l’impôt un amour indéfectible. Elle est pour l’Etat, tout en voulant disposer de larges marges de manœuvre. Un Etat régalien mais aussi redistributeur.

Est-ce que cela ne vient pas du fait qu’il y a plusieurs France ?



Le rôle de l’Etat c’est de créer un lien entre des aspirations différentes. On le voit sur l’écologie. Les citoyens ont conscience que la planète est en danger et que le réchauffement est inéluctable, mais ils ne veulent pas de mesures qui soient contraires à leur pouvoir d’achat ou menacent leur mode de vie. Le rôle du chef de l’Etat est de trouver des points de passage, des passerelles entre ces différentes aspirations et de mettre la Nation en commun.

En commun et en marche ?

Pour avancer, il faut être en commun, sinon il y en a qui ne marcheront plus.

Biden l’a compris, après quatre ans avec Trump, l’Amérique veut être en commun ?

Face à Trump qui avait divisé profondément l’Amérique, mais avait aussi exalté son nationalisme, Biden a surpris en exaltant des valeurs américaines : celles de la démocratie, des droits de la personne et en étant exemplaire. Il l’a montré avec la vaccination, quand il s’y est mis. Et il veut donner une vision de long terme. Cet homme que l’on a dit « âgé » a montré qu’il franchissait les murs du temps. En retrouvant des accents « rooseveltiens », il veut remettre l’Amérique sur les chemins de l’innovation, de la modernisation et de la transition.

Il est un social-démocrate ?

Trump l’avait taxé de socialiste, la pire des insultes pour lui. Mais en fait oui, Joe Biden est un vrai démocrate américain. La différence avec les sociaux-démocrates européens, c’est qu’il a des milliards de dollars à sa disposition. L’argent coule à flot. On n’a pas la même monnaie, le même pays, la même puissance de frappe.

Comment jugez-vous la réaction de l’Europe dans la gestion de la crise ?

Elle a mal réagi dans un premier temps. Elle a peiné à se coordonner et à unifier ses actions. Mais dans un second temps, elle a pris la bonne décision, avec un plan de relance massif, avec le Green Deal. L’Europe c’est toujours lent au démarrage mais elle avance toujours dans la bonne direction. Sauf que dans la crise actuelle, la lenteur est intolérable. Aux Etats-Unis, le plan de relance mettra aussi du temps. Il faudra qu’il soit voté par le Congrès. L’Europe a quand même pris la bonne orientation. Comme sur les médicaments, c’était une bonne réponse d’avoir un agrément pour unifier les procédures de vaccination pour toute l’Europe, mais l’Europe a juste oublié d’investir avant pour avoir des vaccins à temps. C’est en train de se corriger.

« Pour présider, mieux vaut avoir de l’expérience. Biden montre qu’il y a une place pour la volonté, l’innovation, la surprise ».

Un Biden français pour l’élection présidentielle de 2022, c’est possible, selon vous ?

Pour présider, mieux vaut avoir de l’expérience. Biden montre qu’il y a une place pour la volonté, l’innovation, la surprise. C’est plutôt positif pour la démocratie. Biden montre que Trump avait divisé -et on voit qui se revendique de Trump en France-, et que lui peut unir. Etre capable de repousser la frontière et rassembler les forces, ce sont les deux moteurs de la démocratie.

La social-démocratie qu’on a enterrée a-t-elle un avenir ?

Oui, si elle trouve des sociaux-démocrates pour l’incarner. Elle a des idées et de la pertinence dans le monde qui vient, mais elle manque de porte-parole et de convaincus. Il faut faire tomber les murs et réinventer la façon de faire de la politique. Diriger la France, dans une Europe qui est elle-même plus consciente de sa responsabilité écologique et de son rôle dans une relance mondiale post-Covid, avec des Etats-Unis animés par une conviction démocratique et une capacité à investir, c’est une opportunité. Il faut la saisir.

Avec peut-être des Verts sociaux-démocrates au pouvoir en Allemagne à l’automne, une nouvelle opportunité aussi pour les sociaux-démocrates écologistes en France ?

Ils ont déjà été au gouvernement en Allemagne. Ils seront des partenaires utiles. Merkel n’était pas sur tous les sujets une alliée, mais elle était bienveillante sur les chantiers les plus importants. Mais ne pensons pas que les Verts allemands seront des dépensiers. Ils sont allemands avant d’être Verts. Mais sur des questions encore plus cruciales en Allemagne qu’en France, comme la fin des énergies fossiles ou la reconversion de l’automobile, nos deux pays pourraient avoir des coopérations technologiques d’un niveau bien supérieur à aujourd’hui.

Propos recueillis par Robert Jules et Philippe Mabille.

Covid-19 : la fausse promesse d’un retour normal mi-avril

Covid-19 : la fausse promesse d’un retour normal mi-avril

 

C’est précisément au moment où la France s’apprête à décider de confinements locaux d’une large partie de la population la France que pour compenser le porte-parole du gouvernement annonce la fin du confinement pour début avril.

 

Une annonce sans doute pour atténuer le mécontentement des Français lassés des mesures restrictives aussi des lenteurs de la politique de vaccination.

Il est clair en effet que le rythme actuel de vaccination rend l’hypothèse avril tout à fait illusoire. Faut-il rappeler que la France pour les deux premiers mois à seulement vacciner 2,5 millions de personnes pour plus de 20 millions au Royaume-Uni. Les États-Unis, eux, vaccinent 1,5 million de personnes par jour. Pour passer à la vitesse supérieure la France devrait vacciner près de 8 millions de personnes par jour. On est loin du compte.

 

Mardi soir, sur BFMTV, Jordan Bardella, vice-président et député du RN, tenait un discours nettement moins optimiste: «Avec le rythme actuel de vaccination, nous serions sortis d’affaire en août 2023 d’après CovidTracker. Est-ce qu’on veut un modèle de société où, toutes les trois semaines, quatre semaines, on va reconfiner, déconfiner, rereconfiner, redéconfiner et ainsi de suite ?» À quand peut-on s’attendre raisonnablement au «retour d’une vie plus normale» ou à être «sortis d’affaire»: mi-avril 2021 ou août 2023 ?

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