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Tweeter: La brutalité d’Elon Musk a fait partir 80 % du personnel

Tweeter: La brutalité d’Elon Musk a fait partir 80 % du personnel

Elon Musk qui se veut libertarien – surtout pour lui-même- s’assoie sans état d’âme sur la liberté des autres. Ainsi sa brutalité a entraîné le départ de 80 % du personnel. Du coup l’avenir du réseau se trouve largement hypothéqué d’autant que les annonceurs se retirent progressivement de Twitter, or ce sont eux qui financent le réseau.

Pour réduire la masse salariale, Elon Musk s’y est pris en trois temps. D’abord, un immense plan social à la hache concernant 50% des effectifs de l’entreprise, doit 3.700 personnes, la première semaine de novembre. La semaine suivante, le nouveau patron s’est attaqué aux contractuels, en annonçant le licenciement de 80% d’entre eux, essentiellement dans la modération des contenus, alors même que Twitter était considéré avant le rachat comme l’un des réseaux sociaux les moins efficaces sur le sujet. Enfin, lors de la troisième semaine de novembre, Elon Musk s’est attaqué aux survivants du premier plan social en lançant aux quelques 3.700 employés restants un ultimatum : travailler « à fond, inconditionnellement » ou prendre la porte.
D’après le magazine Fortune, 75% des restants ont choisi à ce moment-là de partir. Ajoutons à ces vagues de départ quelques centaines de licenciements éparpillés dans le mois -surtout des employés et managers qui critiquaient ouvertement ou dans les messageries internes la gestion d’Elon Musk-, et Twitter ne compterait aujourd’hui que 1.000 employés et 1.100 contractuels, soit 2.200 en tout, contre 12.900 vingt-trois jours plus tôt !

De fait, on retiendra du premier mois d’Elon Musk quatre « accomplissements », tous plus inquiétants les uns que les autres : la boucherie sur la masse salariale ; le flop spectaculaire de l’abonnement Twitter Blue à 8 dollars par mois, lancé puis rangé indéfiniment au placard à cause de nombreuses dérives ; la rupture de neutralité assumée lorsqu’Elon Musk a appelé ses 118 millions de followers à voter Républicain aux élections de mi-mandat début novembre, confirmant les craintes sur son agenda politique ; et la réintégration de Donald Trump suite à un simple sondage, alors même que l’ancien président avait été banni de tous les grands réseaux sociaux l’an dernier en raison de son rôle actif pour encourager les émeutes du Capitole du 6 janvier 2021, qui ont provoqué six morts.

Ces premières semaines donnent un aperçu assez clair de la méthode et du style de management d’Elon Musk : faire table rase de l’ancien Twitter -dont il exécrait la culture d’entreprise- pour reconstruire à partir de ce qu’il en reste. Ainsi, après avoir viré sans ménagement la moitié des effectifs et congédié tous ceux qui osaient le critiquer, l’ultimatum donné aux restants sonne comme une nouvelle épuration, par la qualité cette fois, en se débarrassant de tous ceux qui avaient survécu jusque-là mais qui ne partagent pas ses valeurs.

Problème : la purge est si violente qu’il ne reste plus grand-chose. Si Twitter avait certainement un peu de « gras » à couper dans ses effectifs avant Musk, il paraît peu probable que l’entreprise employait 10.800 personnes de trop. Ce qui ne manque pas d’interroger sur la capacité de Twitter à fonctionner normalement pour ses utilisateurs, de manière sécurisée, et à répondre à ses obligations légales de modération des contenus.

Mais peu importe la violence et le danger que la méthode Musk créé pour la survie à court terme de l’entreprise. Elon Musk est dans une croisade culturelle contre l’ancien Twitter. « Je peux vous dire ce qui marche chez Tesla : être présent physiquement au bureau et se donner à fond »; a déclaré l’entrepreneur lors d’un Spaces, un salon de discussion sur le réseau social. La purge passe donc aussi par la destruction de la culture d’entreprise de Twitter.

Le nouveau patron la juge trop libérale avec son télétravail généralisé, son progressisme typique de la Silicon Valley, et sa politique de ressources humaines axée sur la bienveillance et les avantages pour les salariés comme la cantine gratuite et à volonté. Dès son arrivée, Elon Musk a donc appliqué à Twitter ce qui fonctionne déjà dans ses autres entreprises : le présentiel tous les jours de la semaine sauf exceptions. Le milliardaire a également mis fin aux repas gratuits dans un souci d’optimisation des coûts.

Société-L’inflation fait monter l’extrême pauvreté

Société-L’inflation fait monter l’extrême pauvreté

D’après un rapport du Secours catholique qui se fonde sur les ménages aidés, le nombres de personnes en extrême pauvreté ne cessent de progresser. D’après d’autres rapports, le nombre de personnes en extrême difficulté atteindrait maintenant autour de 20 % en France. ( France Info)

D’après l’association, 69% des ménages rencontrés vivaient sous le seuil d’extrême pauvreté en France en 2021, contre deux ménages sur trois en 2020, environ 66%, soit une légère hausse. Concernant le seuil de pauvreté, en 2021, 93% des ménages rencontrés par le Secours catholique vivaient sous ce seuil contre 92% en 2020. A noter que pour mesurer l’évolution de la pauvreté, la statistique publique étudie les ressources des ménages. On considère comme pauvres, les personnes ayant un niveau de vie inférieur à 60% du niveau de vie médian, 1132 euros en 2020, et comme extrêmement pauvres, celles dont le niveau de vie n’atteint pas 40% du niveau de vie médian, soit 755 euros en 2020.

Le rapport 2022 confirme enfin certaines caractéristiques récurrentes de la pauvreté dans le pays mais pointe tout de même des évolutions. Parmi elles, le Secours catholique souligne tout d’abord le fait qu’il y a plus d’enfants vivant au sein de ménages extrêmement pauvres. L’association parle de 30% d’enfants de moins de 5 ans vivant dans des familles sans ressources. C’est deux points de plus en un an. Le Secours catholique note également une hausse de la précarisation des étrangers : 50% des personnes rencontrées par l’association en 2021 sont étrangères, un chiffre en hausse depuis 10 ans. Autre point marquant, le vieillissement des personnes rencontrées. Même si la majorité des adultes à qui elle a affaire restent jeunes, avec un âge médian de 41 ans, l’association précise que la part d’adultes français de plus de 60 ans est passée de 7% en 2011 à 12% en 2021.

Chaque année, à partir de son enquête statistique annuelle et de ses milliers d’informations collectées, le Secours catholique propose une photographie de l’état de la pauvreté en France, à travers le prisme des personnes qu’il accueille : près d’un million en 2021, contre 770 000 en 2020, une année particulière à cause du Covid qui a contraint l’association à fermer ses locaux pendant un temps. Pour 2022, le Secours catholique se base donc sur ses statistiques d’accueil 2021 pour faire un nouveau bilan et met l’accent cette fois sur le budget des ménages face à l’inflation.
Pour faire face à la situation, l’association rappelle qu’elle « n’a pas pour projet de contribuer à gérer la pauvreté », elle vise « à ce que les personnes en sortent » et appelle donc « à une action publique déterminée pour combattre la pauvreté et ses causes. »

Inflation et BCE : Une politique monétaire qui fait baisser l’ Euro

Inflation et BCE : Une politique monétaire qui fait baisser l’ Euro

La Banque centrale européenne est actuellement sur une ligne de crête avec d’un côté un objectif de lutte contre l’inflation et de l’autre un objectif de soutien à la monnaie unique.

Du coup, cette position intermédiaire nuit à l’Euro qui recule en particulier par rapport au dollar. En cause aussi et peut-être surtout les fondamentaux de l’Europe qui ne sont pas bons.

L’euro baisse, car la BCE a tardé d’intervenir et les données macroéconomiques récentes montrent que l’économie de la zone euro ne se porte pas bien. D’après Eurostat, le taux d’inflation est à 10,7%, le taux de chômage à 6,6%, le PIB en hausse uniquement de 0,2% et le déficit public de 5,1% du PIB. Dans une période d’incertitude, les investisseurs recherchent une monnaie refuge plus sûre pour leurs placements. Normalement la baisse de l’euro devrait faciliter les exportations. Or dans ce domaine aussi la tendance est baissière en raison de l’environnement international et des faiblesses internes de l’Europe.

Le principal avantage d’un euro faible est la possibilité d’exportation plus importante. Une exportation plus élevée signifie une augmentation de la production et une plus forte croissance de l’économie. Mais d’après Eurostat : « la zone euro a enregistré un déficit des échanges de biens avec le reste du monde de 50,9 milliards d’euros en août 2022, contre un excédent de 2,8 milliards d’euros en août 2021″. Il semble que pour la zone euro cet avantage soit effacé par des inconvénients plus importants.

Le principal inconvénient d’un euro en baisse par rapport à d’autres monnaies est l’importation d’inflation- via les importations -qui réduit le pouvoir d’achat des ménages. L’inconvénient aussi de la politique monétaire actuelle, c’est que les taux d’intérêt plus faibles qu’aux États-Unis opèrent un transfert de capitaux outre atlantique où ils sont mieux rémunérés. D’où des difficultés supplémentaires en Europe pour le financement des investissements.

Comme déjà indiqué, tout n’est pas lié à la politique monétaire mais aussi des politiques budgétaires trop disparates selon les pays.

La question n’est pas simple d’autant que les philosophies budgétaires sont assez opposées au sein de l’union économique

L’inflation fait monter l’extrême pauvreté

L’inflation fait monter l’extrême pauvreté

D’après un rapport du Secours catholique qui se fonde sur les ménages aidés, le nombres de personnes en extrême pauvreté ne cessent de progresser. D’après d’autres rapports, le nombre de personnes en extrême difficulté atteindrait maintenant autour de 20 % en France. ( France Info)

D’après l’association, 69% des ménages rencontrés vivaient sous le seuil d’extrême pauvreté en France en 2021, contre deux ménages sur trois en 2020, environ 66%, soit une légère hausse. Concernant le seuil de pauvreté, en 2021, 93% des ménages rencontrés par le Secours catholique vivaient sous ce seuil contre 92% en 2020. A noter que pour mesurer l’évolution de la pauvreté, la statistique publique étudie les ressources des ménages. On considère comme pauvres, les personnes ayant un niveau de vie inférieur à 60% du niveau de vie médian, 1132 euros en 2020, et comme extrêmement pauvres, celles dont le niveau de vie n’atteint pas 40% du niveau de vie médian, soit 755 euros en 2020.

Le rapport 2022 confirme enfin certaines caractéristiques récurrentes de la pauvreté dans le pays mais pointe tout de même des évolutions. Parmi elles, le Secours catholique souligne tout d’abord le fait qu’il y a plus d’enfants vivant au sein de ménages extrêmement pauvres. L’association parle de 30% d’enfants de moins de 5 ans vivant dans des familles sans ressources. C’est deux points de plus en un an. Le Secours catholique note également une hausse de la précarisation des étrangers : 50% des personnes rencontrées par l’association en 2021 sont étrangères, un chiffre en hausse depuis 10 ans. Autre point marquant, le vieillissement des personnes rencontrées. Même si la majorité des adultes à qui elle a affaire restent jeunes, avec un âge médian de 41 ans, l’association précise que la part d’adultes français de plus de 60 ans est passée de 7% en 2011 à 12% en 2021.

Chaque année, à partir de son enquête statistique annuelle et de ses milliers d’informations collectées, le Secours catholique propose une photographie de l’état de la pauvreté en France, à travers le prisme des personnes qu’il accueille : près d’un million en 2021, contre 770 000 en 2020, une année particulière à cause du Covid qui a contraint l’association à fermer ses locaux pendant un temps. Pour 2022, le Secours catholique se base donc sur ses statistiques d’accueil 2021 pour faire un nouveau bilan et met l’accent cette fois sur le budget des ménages face à l’inflation.
Pour faire face à la situation, l’association rappelle qu’elle « n’a pas pour projet de contribuer à gérer la pauvreté », elle vise « à ce que les personnes en sortent » et appelle donc « à une action publique déterminée pour combattre la pauvreté et ses causes. »

BCE: une politique monétaire qui fait baisser l(Euro

BCE: une politique monétaire qui fait baisser l’ Euro

La Banque centrale européenne est actuellement sur une ligne de crête avec d’un côté un objectif de lutte contre l’inflation et de l’autre un objectif de soutien à la monnaie unique.

Du coup, cette position intermédiaire nuit à l’E uro qui recule en particulier par rapport au dollar. En cause aussi et peut-être surtout les fondamentaux de l’Europe qui ne sont pas bons.

L’euro baisse, car la BCE a tardé d’intervenir et les données macroéconomiques récentes montrent que l’économie de la zone euro ne se porte pas bien. D’après Eurostat, le taux d’inflation est à 10,7%, le taux de chômage à 6,6%, le PIB en hausse uniquement de 0,2% et le déficit public de 5,1% du PIB. Dans une période d’incertitude, les investisseurs recherchent une monnaie refuge plus sûre pour leurs placements. Normalement la baisse de l’euro devrait faciliter les exportations. Or dans ce domaine aussi la tendance est baissière en raison de l’environnement international et des faiblesses internes de l’Europe.

Le principal avantage d’un euro faible est la possibilité d’exportation plus importante. Une exportation plus élevée signifie une augmentation de la production et une plus forte croissance de l’économie. Mais d’après Eurostat : « la zone euro a enregistré un déficit des échanges de biens avec le reste du monde de 50,9 milliards d’euros en août 2022, contre un excédent de 2,8 milliards d’euros en août 2021″. Il semble que pour la zone euro cet avantage soit effacé par des inconvénients plus importants.

Le principal inconvénient d’un euro en baisse par rapport à d’autres monnaies est l’importation d’inflation via les importations qui réduit le pouvoir d’achat des ménages. L’inconvénient aussi de la politique monétaire actuelle, c’est que les taux d’intérêt plus faibles qu’aux États-Unis opèrent un transfert de capitaux outre atlantique où ils sont mieux rémunérés. D’où des difficultés supplémentaires en Europe pour le financement des investissements.

Comme déjà indiqué, tout n’est pas lié à la politique monétaire mais aussi des politiques budgétaires trop disparates selon les pays.

La question n’est pas simple d’autant que les philosophies budgétaires sont assez opposées au sein de l’union économique

Italie : probable gouvernement d’extrême droite mais pas fait pour durer

Italie : improbable gouvernement d’extrême droite mais pas fait pour durer

 

 

L’union des partis d’extrême droite devrait déboucher sur une majorité parlementaire. Le seul problème c’est que les orientations particulièrement démagogiques risquent non seulement de rendre très précaire ce gouvernement mais aussi de provoquer des soubresauts financiers au plan européen.
L’Italie propose en effet d’augmenter encore son endettement pourtant déjà un record de 150 % du pib. En dépit de l’euroscepticisme de l’extrême droite, le futur gouvernement des droites radicales demande une aide de 200 milliards pour relancer l’économie italienne.

Un scénario qui préoccupe au plus haut point les marchés et Bruxelles, qui redoutent des remous dus au discours eurosceptique qu’entretiennent les trois partis qui vont former un gouvernement de coalition et l’envolée du coût de l’énorme dette du pays. Plusieurs heures seront nécessaires avant d’obtenir un décompte précis des sièges remportés compte tenu du mode de scrutin mixte, combinant scrutin majoritaire et scrutin proportionnel.

 Lalliance, formée par Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi ,est arrivée en tête des élections législatives et devrait disposer d’une majorité parlementaire. Ces trois partis auraient raflé entre 41% et 45% des voix selon la Rai. Suffisamment pour obtenir une majorité.

Parmi ces trois partis, c’est  le celui de Giorgia Meloni qui sort en tête en récoltant entre 22,5% et 26,5% des suffrages, suivi de La Ligue entre 8,5% et 12,5%, puis de Forza Italia (le parti conservateur de Silvio Berlusconi) entre 5 et 9%.

Le bloc de centre-gauche constitué autour du Parti démocrate obtiendrait pour sa part entre 25,5 et 29,5%, le Mouvement Cinq étoiles (populiste) devant se contenter de 13,5 à 17,5%, en chute par rapport à son score historique de plus de 30% en 2018.

Cette coalition sera donc être en mesure de pouvoir proposer le Premier ministre qui succédera à Mario Draghi. Vu les résultats du parti post-fasciste Fratelli d’Italia (FdI), c’est sa cheffe, Giorgia Meloni, 45 ans, qui devrait être nommée diriger le gouvernement de ce pays fondateur de l’Europe communautaire.

Si les promesses sont tenues on devrait assister un fort dérapage des dépenses publiques qui pourraient menacer les équilibres financiers en Italie mais aussi l’Euro

Les inquiétudes sur un relâchement dans la mise en œuvre des réformes et un dérapage de la dette publique après les élections ont déjà amené les agences de notation Standard & Poor’s et Moody’s à dégrader la perspective liée à la note de solvabilité du pays.

Mais il est probable que ce gouvernement rallye difficultés à tenir seulement une année compte tenu des perspectives de fuite en avant financière. Une habitude en Italie où les gouvernements succèdent aux  gouvernements et peut parfois vivre sans. Un sauveur succède à un autre sauveur pour finalement chuter lui aussi !

Ukraine: la Chine fait son business avec la Russie

Ukraine: la Chine fait son business avec la Russie

 

 

Les deux économistes Antonia Hmaidi et François Chimits constatent dans une tribune au « Monde » que les importations et les exportations entre Pékin et Moscou ont bondi, sauf dans quelques secteurs.

 

Grâce à la situation en Ukraine, la Chine renforce à bon compte ses relations avec la Russie ; Un partenariat économique stratégique qui pourrait bien conduire à terme à la vassalisation  de la Russie. NDLR.

 

Dans le contexte d’incertitudes engendrées par la guerre en Ukraine, la Chine s’est avérée être l’un des partenaires les plus fidèles de la Russie. Les importations chinoises depuis la Russie – largement composées de matières premières – ont bondi. En valeur d’abord, tirées par l’envolée des prix des matières premières : puis en volumes, avant une légère baisse due au ralentissement de la croissance chinoise à partir de juin 2022.

Cette tendance à la hausse va à l’inverse de la baisse constante des volumes d’exportations russes à destination des pays du G7. Elle reste cependant plus modérée que le bond des flux de produits russes vers les autres grands émergents, mais cette hausse s’observe à partir de niveaux plus modestes au départ.

On retrouve des tendances similaires pour les exportations chinoises vers la Russie. Un rebond a succédé à une forte baisse au cours des premiers mois de guerre, quoique les exportations actuelles restent toujours plus faibles que l’an dernier, du fait de l’effondrement de la consommation russe.

La aussi, le contraste avec les pays du G7, dont les flux d’exportation vers la Russie ont quasiment disparu, est flagrant. Parmi les grands émergents, moins affectés que les économies avancées, seules les exportations turques ont été plus dynamiques que les chinoises.

Le secteur des semi-conducteurs, vitaux à toute économie moderne, illustre particulièrement l’absence de retenue chinoise. Un bref déclin a laissé place à une croissance de près de 300 % des exportations chinoises de semi-conducteurs vers son « partenaire stratégique ». La hausse des prix unitaires de ces biens, spécifique à la Russie, reflète à la fois une montée en gamme pour se substituer aux importations des économies avancées, et l’opportunisme des fournisseurs chinois, qui se retrouvent en quasi-monopole.

En effet, dans le même temps, les importations russes en provenance des autres grands producteurs, solidaires des sanctions du G7, se sont effondrées. Si les grands producteurs chinois de semi-conducteurs dépendants directement d’intrants américains ou européens, et de ce fait exposés aux sanctions, semblent réticents à commercer avec la Russie, les entreprises retraitant ces produits semblent moins gênées.

Leurs sites internet témoignent de leurs efforts commerciaux récents en direction du marché russe. Plusieurs entreprises russes ont d’ailleurs communiqué sur leur manière de s’accommoder des produits chinois, certes moins performants. Les sanctions internationales et les incertitudes autour de l’économie russe ont cependant grevé certains pans des échanges bilatéraux.

« Paris-Match »: Bolloré fait la police dans la rédaction !

« Paris-Match »: Bolloré fait la police dans la rédaction !

 

Comme c’était prévisible Bolloré ne cesse de faire pression sur les rédactions des médias qu’ils possèdent désormais. Un curieux mélange de capitalisme et de vision très réactionnaire et même très provinciale. Le problème est que le business et la politique n’ont jamais fait bon ménage. La crédibilité de la stratégie de Bolloré qui se veut le porte drapeau médiatique de l’extrême droite pourrait être mis en cause par les investisseurs. Conséquence,  des pressions inadmissibles de Bolloré sur Paris-Match et le  journaliste Bruno Jeudy quitte Le journal», un mois après une « une » controversée

La rédaction de l’hebdomadaire détenu par le groupe Lagardère, lui-même contrôlé par le groupe Vivendi de Vincent Bolloré, a reçu jeudi un e-mail annonçant le départ de Bruno Jeudy. « D’un commun accord, il a en effet été décidé de mettre un terme à notre collaboration », stipule le courriel signé par Patrick Mahé et Caroline Mangez, respectivement directeur général et directrice de la rédaction de Paris Match.

Début juillet, la rédaction de l’hebdomadaire avait fustigé le choix de la direction de consacrer la « une » de l’hebdomadaire au cardinal ultraconservateur Robert Sarah. La SDJ s’était indignée de ce choix, qualifié d’« ingérence » du groupe Lagardère, dans l’orbite depuis l’an dernier du groupe Vivendi, lui-même contrôlé par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré.

La rédaction en chef du magazine – dont Bruno Jeudy – avait tenté le jour du bouclage « de convaincre la direction du groupe Lagardère de revenir sur son choix de “une”. Malheureusement sans succès », avait à l’époque déclaré la SDJ.

 

Energies- Nucléaire, gaz russe, charbon : l’Allemagne fait marche arrière

Energies- Nucléaire, gaz russe, charbon : l’Allemagne fait marche arrière

 

 

L’Allemagne envisage désormais de prolonger la durée d’exploitation des trois dernières centrales en activité dans le pays. De même pour le charbon: Berlin compte augmenter le recours à cette énergie fossile très polluante qui devait pourtant disparaître du pays en 2030.

L’Allemagne dépendait à plus de 50 % du gaz russe qui constitué l’axe stratégique de sa politique énergétique. Aujourd’hui ce gaz russe représente plus que 30 % et devrait tomber à 10 % voire à zéro. Du coup, l’Allemagne remet  complètement en cause le contenu de sa politique énergétique. En plus du gaz russe, l’Allemagne comptait sur les énergies alternatives qui constituent un véritable fiasco notamment les éoliennes. Forcé de trouver une solution - au-delà de demander aux ménages d’adopter des habitudes de sobriété énergétique en prenant, en prenant par exemple des douches plus courtes et plus froides (!), Olaf Scholz a justifié les réflexions en cours sur le sujet du nucléaire par le fait que le développement des énergies renouvelables, censées remplacer l’énergie nucléaire et le charbon, est plus lent que prévu. Et il est « très différent d’une région à l’autre en Allemagne », a-t-il dit, pointant du doigt l’énergie éolienne .  Du coup l’Allemagne développe surtout des centrales à charbon. Pire l’Allemagne à travers des propos de son chancelier n’exclut plus de recourir davantage au nucléaire !

En effet,’une des pistes actuellement envisagées par le gouvernement est de se tourner de nouveau vers le nucléaire. Une énergie que l’Allemagne avait pourtant décidé d’abandonner à la fin de l’année. Néanmoins, ce mercredi, le chancelier allemand a estimé que cela « peut faire sens » de prolonger la durée d’exploitation des trois dernières centrales nucléaires en activité en Allemagne même si elles « ne sont pertinentes que pour la production d’électricité et seulement pour une petite partie de celle-ci ».

La consommation de charbon était pourtant déjà en hausse avant le déclenchement de la guerre en Ukraine et la flambée des prix qui s’en est suivie. L’Allemagne s’était davantage appuyée sur cette énergie fossile pour pallier la sortie du nucléaire et en attendant que les énergies renouvelables se développent suffisamment. En 2021, la production d’électricité à partir de charbon avait crû de près de 18%. De même, 28,9% de l’électricité injectée dans le réseau du pays provenait encore de centrales à charbon au premier trimestre 2021, « contre 13% en moyenne dans l’Union européenne », selon une note de l’Institut Jacques Delors sur le sujet. La demande de ce combustible a toutefois été divisée par trois depuis 1990 en Allemagne.

 

Nucléaire, gaz russe, charbon : l’Allemagne fait marche arrière

Nucléaire, gaz russe, charbon : l’Allemagne fait marche arrière

 

 

L’Allemagne envisage désormais de prolonger la durée d’exploitation des trois dernières centrales en activité dans le pays. De même pour le charbon: Berlin compte augmenter le recours à cette énergie fossile très polluante qui devait pourtant disparaître du pays en 2030.

L’Allemagne dépendait à plus de 50 % du gaz russe qui constitué l’axe stratégique de sa politique énergétique. Aujourd’hui ce gaz russe représente plus que 30 % et devrait tomber à 10 % voire à zéro. Du coup, l’Allemagne remet  complètement en cause le contenu de sa politique énergétique. En plus du gaz russe, l’Allemagne comptait sur les énergies alternatives qui constituent un véritable fiasco notamment les éoliennes. Forcé de trouver une solution - au-delà de demander aux ménages d’adopter des habitudes de sobriété énergétique en prenant, en prenant par exemple des douches plus courtes et plus froides (!), Olaf Scholz a justifié les réflexions en cours sur le sujet du nucléaire par le fait que le développement des énergies renouvelables, censées remplacer l’énergie nucléaire et le charbon, est plus lent que prévu. Et il est « très différent d’une région à l’autre en Allemagne », a-t-il dit, pointant du doigt l’énergie éolienne .  Du coup l’Allemagne développe surtout des centrales à charbon. Pire l’Allemagne à travers des propos de son chancelier n’exclut plus de recourir davantage au nucléaire !

En effet,’une des pistes actuellement envisagées par le gouvernement est de se tourner de nouveau vers le nucléaire. Une énergie que l’Allemagne avait pourtant décidé d’abandonner à la fin de l’année. Néanmoins, ce mercredi, le chancelier allemand a estimé que cela « peut faire sens » de prolonger la durée d’exploitation des trois dernières centrales nucléaires en activité en Allemagne même si elles « ne sont pertinentes que pour la production d’électricité et seulement pour une petite partie de celle-ci ».

La consommation de charbon était pourtant déjà en hausse avant le déclenchement de la guerre en Ukraine et la flambée des prix qui s’en est suivie. L’Allemagne s’était davantage appuyée sur cette énergie fossile pour pallier la sortie du nucléaire et en attendant que les énergies renouvelables se développent suffisamment. En 2021, la production d’électricité à partir de charbon avait crû de près de 18%. De même, 28,9% de l’électricité injectée dans le réseau du pays provenait encore de centrales à charbon au premier trimestre 2021, « contre 13% en moyenne dans l’Union européenne », selon une note de l’Institut Jacques Delors sur le sujet. La demande de ce combustible a toutefois été divisée par trois depuis 1990 en Allemagne.

 

Macron a fait un pari très risqué

Macron a fait un pari très risqué

 

 

Un papier dans l’Opinion souligne le pari très risqué de Marcon qui avait choisi pour les législatives d’anesthésier le débat et qui comptait sur l’abstention pour obtenir sa majorité. Résultat, Macron n’est pas certain d’obtenir la majorité absolue.

 

Ce n’est pas une défaite, mais c’est loin d’être une victoire : pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, un Président fraîchement élu ou réélu ne parvient pas à sortir nettement en tête des élections législatives suivantes. La stratégie (et le bluff) de Jean-Luc Mélenchon a fonctionné : la gauche, y compris dans sa version la plus extrémiste, sera bien l’adversaire numéro un d’Emmanuel Macron. Plus grave, elle a de bonnes chances d’empêcher le chef de l’Etat d’obtenir à l’Assemblée nationale la majorité absolue dont il aura besoin pour conduire sa politique pendant cinq ans.

Preuve est donc faite que l’absence de propositions n’est pas une bonne stratégie de campagne. A force de répondre par le silence aux outrances de ses adversaires, et de gauche et de droite, à force de parier sur les effets positifs d’une abstention de masse, la majorité Ensemble! a laissé s’installer chez ses électeurs le doute : avait-elle besoin de leurs voix ? Depuis dimanche soir, la réponse est enfin claire : oui. C’est donc une nouvelle campagne électorale qui commence, une campagne éclair de mobilisation des « forces républicaines », comme l’a dit Elisabeth Borne dans la soirée. Objectif : décrocher au profit de la macronie les voix des électeurs de droite et de gauche qui ne se reconnaissent pas dans l’alternative extrême de la Nupes ou du Rassemblement national. Et compter sur un vote rejet de l’autre.

Voilà qu’apparaît dans toute sa brutalité le risque insensé de ce que devient progressivement la politique en France : une alternance entre un vaste centre attrape-tout et des extrêmes. La progression de Marine Le Pen à la présidentielle s’est, pour la première fois de la longue histoire familiale, largement confirmée aux législatives, et la gauche a retrouvé une dynamique en se radicalisant sans complexe. Que se passera-t-il la fois prochaine ?

Fiasco au Stade de France: Darmanin fait profil bas

Fiasco au Stade de France: Darmanin fait profil bas 

 

Dans l’affaire de la pagaille au Stade de France, Darmanin ne s’est pas clairement déjugé mais il a cependant sur le fond reconnu des insuffisances et sur la forme, il a nettement baissé d’un ton. Après son audition au Sénat , Darmanin  laisse encore place aux interrogations et à l’ambiguïté. L’affaire n’est pas simple car il y a eu en la circonstance conjonction de facteurs ayant contribué au fiasco. Il y a bien évidemment l’affaire des faux billets et l’insuffisance de cryptage de l’organisateur du match à savoir la fédération française de football. La responsabilité incombe aussi stadiers visiblement en nombre insuffisant. Les pouvoirs publics en charge non pas du contrôle des billets mais de la sécurité ont réagi de manière fort peu appropriée comme  si les supporters étaient considérés comme des délinquants potentiels. C’est ajouté  aussi là-dessus la venue de 200 à 300 petits voyous venus dépouiller les supporters anglais.

A noté le grand courage résidents de la république et de la première ministre. Leur silence assourdissant témoigne à l’évidence de leurs difficultés à se positionner quand il s’agit de questions concrètes, surtout en période électorale.

Carburant : de nouvelles hausses à attendre du fait de la guerre en Ukraine

 

 

Carburant : de nouvelles hausses à attendre du fait du pétrole russe

Suite aux sanctions envisagé par l’union Européenne vis-à-vis du pétrole russe, il faut s’attendre à de nouvelles augmentations significatives du carburant d’après Olivier Gantois, président de l’Ufip Énergies et Mobilités, ex-Union française des industries pétrolières.

 

 

La Russie, plus gros exportateur au monde de pétrole, produit quelque 11 millions de barils par jour de brut, dont un peu plus de 5 millions sont exportés. Mais le pays exporte aussi 1,5 million de barils par jour de gazole, dont l’Europe et notamment la France .

La Russie représente ainsi 10 à 12% des importations françaises de pétrole brut et 20 à 25% des importations de gazole en France, selon l’Ufip.

L’Hexagone peut toutefois très bien se fournir ailleurs. « Il existe déjà en temps normal des alternatives qui sont essentiellement pour le pétrole brut le Moyen-Orient et l’Amérique du nord », a expliqué Olivier Gantois. Pour le gazole, s’ajoute à ces deux régions « l’Inde, qui est un gros producteur ».

 

Le président de l’Ufip prédit « un jeu de vases communicants dans lequel le pétrole russe exporté va être détourné vers des pays qui n’ont pas décidé d’embargo, notamment la Chine, l’Inde, la plupart des pays africains, les pays d’Amérique du sud… ce qui libérera des barils non russes achetés normalement par ces pays ».

 

Toutefois, cela aura un prix. « Le schéma d’approvisionnement actuel est un schéma optimisé, dans lequel on fait venir en France les barils qui sont les plus intéressants économiquement. Dès lors qu’on s’écarte de ce schéma, on peut partir sur le principe que ça va coûter plus cher », a mis en garde Olivier Gantois. En clair on pourrait s’orienter vers des hausses pouvant conduire jusqu’à des prix de deux euros le litre de carburant

 

Ce concept de réseau qui fait société

Ce concept de réseau qui fait société

 

Histoire d’une notion : le réseau, ce filet qui nous relie

Il est ce qui retient et laisse passer, ce qui enserre le solide et connecte les flux. Ce concept, dont la riche symbolique s’enracine dans l’Antiquité, s’est étendu jusqu’à désigner toutes les infrastructures de nos sociétés industrielles et numériques.

Par Youness Bousenna dans le « Monde »

 

Histoire d’une notion.

 

L’humanité vit dans une grande toile d’araignée. En choisissant d’appeler « World Wide Web » leur système de navigation par lien hypertexte, les scientifiques du CERN Tim Berners-Lee et Robert Cailliau ont fourni la métaphore évocatrice d’une société que leur technologie s’apprêtait à modeler. Car la « toile d’araignée mondiale » allait, au sein d’Internet, devenir l’ultra-réseau d’une époque déjà tissée par d’innombrables infrastructures définies par cette notion. Des transports à l’énergie, des télécommunications à l’informatique, tout est réseau dans nos sociétés contemporaines… Jusqu’aux relations humaines : dans le sillage des Facebook et LinkedIn, les entourages amicaux comme professionnels ont eux aussi fini par devenir des « réseaux ».

Cette omniprésence du réseau contribue paradoxalement à rendre la notion fuyante, puisque le terme renvoie autant à un concept qu’à un imaginaire et une technologie. Au sens générique, le réseau s’apparente à « une structure d’interconnexion instable composée d’éléments en interaction » dont la variabilité obéit à une « norme régulatrice », esquisse le philosophe Pierre Musso dans son récent L’Imaginaire du réseau (Manucius, 66 pages, 5 euros). Mais la meilleure expression du réseau reste une image, plutôt qu’une définition : celle de lignes formant des nœuds à leurs intersections, dont le maillage signale les riches significations ensevelies par l’usage profus qu’en fera la société industrielle. Son étymologie latine le rattache au filet (retis), lui offrant une symbolique puissante – dans la mythologie antique, le filage est relié au temps et au destin – chargeant le réseau d’une ambivalence intrinsèque.

« Là où se fait le tissu, se nouent les contraires : le lieu et le lien, l’immobile et le mouvement, le point et le cercle », relève Pierre Musso. Le réseau est donc tout à la fois ce qui retient et laisse passer, ce qui enserre le solide et connecte les flux. Le mot entre dans notre langue après avoir connu plusieurs formes : en 1180, Marie de France parle de « resel » pour désigner un petit filet ; soixante ans plus tard, le poète Guillaume de Lorris utilise « roisiau » dans un sens figuré ; vers 1330, le Roman de Renart le contrefait écrit enfin « réseau » dans sa graphie actuelle. Mais sa signification moderne n’adviendra que par la fusion de deux évolutions parallèles de la notion. Elle va d’abord être reconfigurée par le développement de la cristallographie (l’étude des cristaux) et de l’ingénierie militaire, qui contribueront à lui donner une acception spatiale.

Climat : une remise en cause de fait de la taxation du carbone

Climat : une remise en cause de fait de la taxation du carbone 

Les deux économistes Cédric Durand et Etienne Espagne plaident, dans une tribune au « Monde », en faveur d’une planification écologique, alors que les gouvernements font tous face à une augmentation massive des prix de l’énergie.

 

De fait la taxation du carbone a montré ses limites puisque les prix des énergies se sont envolés bien au-delà de la taxe carbone sans que cela modifie les comportements. La preuve sans doute que la question de la régulation du carbone est complexe et ne peut se réduire à une histoire de taxation NDLR

 

Tribune.

 

La campagne électorale qui s’achève aura au moins permis une clarification importante. En reprenant le concept de planification écologique défendu par Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a pu surprendre. Et pour cause, au moment où le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) confirme ses prévisions alarmantes dans son 6e rapport, le président, qui se représente, constate par cette déclaration inattendue l’impasse de la stratégie suivie jusqu’alors en matière de politique climatique. La volonté de confier au marché le soin de coordonner la transition énergétique n’a pas permis de faire bifurquer nos systèmes de production et de consommation. Les réactions économiques en chaîne de la guerre en Ukraine donnent une occasion tragique de mieux en comprendre les raisons.

L’augmentation massive des prix de l’énergie qui a suivi l’attaque sur l’Ukraine a instauré une taxe carbone de fait. Et le montant de celle-ci pourrait être encore accru si des mesures supplémentaires étaient prises d’un côté ou de l’autre pour réduire les importations d’hydrocarbures russes. Or, quel est l’effet de ce choc de prix ? Loin d’accélérer la transition, celui-ci l’a au contraire ralentie, ouvrant la perspective catastrophique d’une décennie perdue pour le climat. La Commission européenne, qui s’apprêtait à déployer les différentes composantes de son pacte vert (Green Deal), est aujourd’hui occupée à accroître les livraisons de gaz de schiste en provenance des Etats-Unis. De leur côté, les gouvernements nationaux multiplient les subventions pour amortir la hausse des carburants, tandis que l’on envisage le redémarrage de centrales à charbon. Les pays en développement voient leur capacité d’action climatique réduite en cendres par le double impact de la crise due au Covid et des effets indirects de la crise ukrainienne. Minimiser à tout prix les conséquences de la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières devient le nouveau mantra. Pour le prix du carbone, la guerre en Ukraine est un enterrement qui ne dit pas son nom.

Fixer un prix au carbone pour régler le problème du changement climatique. Cette idée est un lieu commun parmi les économistes et la principale politique défendue en la matière. Ainsi, en 2021, 64 instruments de tarification du carbone sont déployés dans le monde, couvrant plus du cinquième des émissions. Certes, la grande majorité d’entre eux se situent à des niveaux très faibles, de sorte qu’ils ne modifient substantiellement ni les investissements des entreprises ni le comportement des consommateurs. Mais lorsque le prix atteint des niveaux significatifs – et donc qu’ils produisent des effets économiques tangibles –, les processus d’ajustement sont si violents qu’ils sont le plus souvent inacceptables.

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