Archive pour le Tag 'faillites'

Transport routier : des faillites en hausse qui traduisent le tassement économique général

Transport routier : des faillites en hausse qui traduisent le tassement économique général

Traditionnellement le transport routier constitue une sorte d’indicateur avancé de la conjoncture. Or l’activité logistique se tasse déjà depuis des mois. C’est le révélateur d’une croissance indigente ( le PIB a progressé finalement de seulement 0,2 % pour le deuxième trimestre et on attendra difficilement maintenant 1 % en 2024). Par ailleurs comme d’autres secteurs l’activité de transport enregistre aussi des hausses de coûts difficiles à répercuter.  Selon l’Union des entreprises de transport et de logistique de France (Union TLF), les entreprises du secteur affronte une vague inédite de faillites d’entreprises, liée au ralentissement de l’économie. Ce vendredi, l’Union « tire la sonnette d’alarme » car « les trésoreries des transporteurs se sont tendues et les défaillances du secteur sont désormais historiquement élevées ».

 

Au total, 603 entreprises de transports de marchandises ont fait l’objet d’une procédure collective au 2e trimestre 2024, soit une hausse de 45% sur un an et de 73% sur deux ans, selon la société Ellisphere et le magazine L’Officiel des Transporteurs. Cette vague « excède largement le rattrapage post-Covid », analyse l’Union TLF.

Faute de demande, le climat des affaires du segment se situe sous sa moyenne de longue période, depuis 21 mois consécutifs, ajoute l’organisation. Parallèlement, les coûts de production des transporteurs restent en forte progression: +5,4% sur un an en juillet 2024 hors gazole, selon le Comité National Routier. « A cela s’ajoutent des crises régulières qui frappent durement le secteur: mouvements des retraites, crise des agriculteurs, intempéries, blocages des ports », soulignent les patrons.

 

Les faillites d’entreprises en hausse

Les faillites d’entreprises en hausse

Preuve de l’atonie de l’économie, en France les défaillances ont en effet continué d’augmenter au mois de juillet, selon les derniers chiffres publiés par la Banque de France, pour atteindre 63.095 sur un an – en comparaison des 61.015 enregistrées le mois précédent. Soit une hausse de 25,2% par rapport à juillet 2023, et de 6,3% par rapport à la moyenne enregistrée sur cette même période entre 2010 et 2019, établie à 59.342. En cause surtout la faiblesse de la consommation.

2024: vague de faillites à venir

2024: vague de faillites à venir

L’économiste Ruben Nizard, en charge de l’Amérique du Nord chez Coface, revient en détail dans « La Tribune ». Il prévoit une croissance encore plus molle en 2024 et surtout une vagues de faillites

À quoi faut-il s’attendre pour la croissance mondiale en 2024 ?

RUBEN NIZARD- L’économie mondiale se dirige vers « un soft landing » en 2024. La croissance du PIB est estimée à 2,6% en 2023 et 2,2% en 2024. Le ralentissement ne devrait pas être catastrophique. Avant la pandémie, la croissance était en moyenne autour de 3% sur la décennie 2010-2020. Les États-Unis ont surpris à la hausse. Les chiffres du second semestre 2023 ont été extraordinaires. La politique monétaire affecte progressivement consommateurs et entreprises. La baisse du crédit a pesé sur l’investissement des entreprises. Mais il n’y a pas eu d’effondrement. Chez les ménages, il y a des signes de ralentissement.

En Europe, aucun rebond significatif n’est attendu. Les indicateurs récents en Allemagne sont restés moroses. En France, la croissance devrait rester lente en 2024. En Chine, la transition économique risque d’être encore difficile. En revanche, l’Inde devrait surperformer cette année.

L’inflation a marqué le pas dans la plupart des pays. Pour autant, les banques centrales n’ont pas l’intention de baisser les taux rapidement. Quelles sont les perspectives d’inflation dans les pays avancés ?

Le ralentissement de l’inflation dans les pays avancés est sans doute plus rapide que prévu. Le retour vers la cible des 2% en 2024 semble être le scénario central. La baisse des prix de l’énergie a fortement contribué à ce coup de frein. En 2024, les inquiétudes sur les prix du gaz sont en baisse. Sur le marché du pétrole, il y a plus de volatilité en raison des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Nous tablons sur un baril à 85 dollars sur l’année. La demande a ralenti dans la plupart des pays avancés. Les marchés du travail ne montrent pas de risques de boucle prix-salaires.

Les banques centrales gardent une attitude prudente. Les marchés ont parié des baisses de taux agressives. Mais cinq ou six baisses de taux cette année nous paraissent beaucoup. Les banques centrales ne veulent pas revenir trop tôt à des politiques monétaires accommodantes en raison des craintes de résurgence des prix. L’assouplissement monétaire aux États-Unis pourrait avoir lieu en milieu d’année et un peu plus tard en Europe.

Avec le ralentissement de l’économie et des politiques budgétaires plus restrictives en Europe, doit-on s’attendre à une hausse des faillites d’entreprises en 2024 ?

Oui, la hausse des faillites fait partie de notre scénario central. Dans beaucoup de pays avancés, le retrait des mesures de soutien et des moratoires sur les procédures avaient entraîné une normalisation des défaillances. En France et aux Royaume-Uni, les défaillances sont déjà au dessus de leur niveau de 2019. Avec des conditions financières plus compliquées et des remboursements de prêts garantis par l’État, on peut s’attendre à une poursuite des hausses en Europe. On ne s’attend pas non plus à un tsunami.

En Europe, la colère des agriculteurs s’est propagée dans plusieurs pays. Existe-t-il un risque d’embrasement et de contagion à d’autres secteurs économiques ?

La question des réglementations européennes est revenue dans les mouvements des différents pays. Les accords commerciaux sont également au cœur des revendications des agriculteurs. En France, on parle beaucoup du Mercosur. Mais le Canada et le Royaume-Uni ont également suspendu leurs négociations sur un accord post-Brexit en raison d’un désaccord sur les accès aux marchés. La question des produits phytosanitaires n’est pas nouvelle.

L’agriculture reste un sujet très sensible en raison de sa portée stratégique et symbolique. Il est difficile de prévoir un risque d’embrasement. Les réglementations européennes sont des sujets de crispation entre Bruxelles et les pêcheurs. On l’a vu avec le Brexit. Il y a également un sujet de mécontentement social. L’agriculture est symptomatique. C’est un secteur qui dépend beaucoup des subventions de l’État. Le sentiment de stagnation des niveaux de vie et de détérioration des conditions de travail est très important. Ce sont des revendications que l’on retrouve dans d’autres secteurs comme la Santé ou l’Éducation.


Les tensions en mer rouge ont continué de se propager ces dernières semaines. Quel est l’impact macroéconomique de ces attaques ?

Actuellement, deux fois moins de navires transitent par le Canal de Suez et doivent passer par le cap de Bonne Espérance. Ce détour ajoute entre 10 et 15 jours de trajet. Cela provoque des coûts supplémentaires de transport. Il y a également des répercussions sur les chaînes d’approvisionnement. Tesla et Volvo ont déjà fait des annonces sur des productions mises sur pause pendant plusieurs jours.

Pour l’instant, les transporteurs sont encore loin des niveaux de stress de la pandémie. Mais c’est un point à surveiller. Enfin, il existe un risque inflationniste sur les prix. Depuis l’attaque du 7 octobre 2023, les prix du pétrole avaient baissé. Mais les tensions se cristallisent sur l’approvisionnement en pétrole. La situation au Moyen-Orient est préoccupante. Le risque d’escalade a gagné en intensité ces dernières semaines.

Élections européennes, présidentielle américaine…2024 sera incontestablement une année importante de scrutins. Existe-t-il un risque de vote sanction dans les urnes des deux côtés de l’Atlantique ?

En 2024, plus de 70 pays vont voter sur la planète. Ce sera un record. Certaines élections comme en Russie ne laissent peu de doutes sur l’issue. Aux États-Unis, la hausse du niveau général des prix depuis deux ans alimente une grogne. Les événements de troubles sociaux arrivent souvent un ou deux ans après un choc sur l’activité ou les revenus. Il pourrait y avoir un vote sanction dans ce contexte. Les résultats des élections intermédiaires aux États-Unis ont montré que la participation avait beaucoup bénéficié aux Démocrates. Biden pourrait être favori.

Mais c’est une élection particulière car deux anciens présidents vont s’affronter. Donald Trump se maintient à des niveaux stables dans l’opinion. Biden ne suscite pas d’enthousiasme. Mais le calendrier judiciaire chargé de Donald Trump pourrait peser sur la mobilisation des électeurs. Le clivage entre Républicains et Démocrates ne fait que s’accroître.

Les élections européennes pourraient être un terreau fertile aux partis populistes d’extrême droite ou d’extrême gauche. La colère pourrait se traduire en vote sanction dans les urnes. Les griefs liés à la gestion de la pandémie continuent de peser. Les méfiances à l’égard des institutions persistent. La montée des populismes est une tendance claire.

2024: une vague des faillites (COFACE)

2024: une vague des faillites (COFACE)

L’économiste Ruben Nizard, en charge de l’Amérique du Nord chez Coface, revient en détail dans « La Tribune ». Il prévoit une croissance encore plus molle en 2024 et surtout une vagues de faillites

À quoi faut-il s’attendre pour la croissance mondiale en 2024 ?

RUBEN NIZARD- L’économie mondiale se dirige vers « un soft landing » en 2024. La croissance du PIB est estimée à 2,6% en 2023 et 2,2% en 2024. Le ralentissement ne devrait pas être catastrophique. Avant la pandémie, la croissance était en moyenne autour de 3% sur la décennie 2010-2020. Les États-Unis ont surpris à la hausse. Les chiffres du second semestre 2023 ont été extraordinaires. La politique monétaire affecte progressivement consommateurs et entreprises. La baisse du crédit a pesé sur l’investissement des entreprises. Mais il n’y a pas eu d’effondrement. Chez les ménages, il y a des signes de ralentissement.

En Europe, aucun rebond significatif n’est attendu. Les indicateurs récents en Allemagne sont restés moroses. En France, la croissance devrait rester lente en 2024. En Chine, la transition économique risque d’être encore difficile. En revanche, l’Inde devrait surperformer cette année.

L’inflation a marqué le pas dans la plupart des pays. Pour autant, les banques centrales n’ont pas l’intention de baisser les taux rapidement. Quelles sont les perspectives d’inflation dans les pays avancés ?

Le ralentissement de l’inflation dans les pays avancés est sans doute plus rapide que prévu. Le retour vers la cible des 2% en 2024 semble être le scénario central. La baisse des prix de l’énergie a fortement contribué à ce coup de frein. En 2024, les inquiétudes sur les prix du gaz sont en baisse. Sur le marché du pétrole, il y a plus de volatilité en raison des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Nous tablons sur un baril à 85 dollars sur l’année. La demande a ralenti dans la plupart des pays avancés. Les marchés du travail ne montrent pas de risques de boucle prix-salaires.

Les banques centrales gardent une attitude prudente. Les marchés ont parié des baisses de taux agressives. Mais cinq ou six baisses de taux cette année nous paraissent beaucoup. Les banques centrales ne veulent pas revenir trop tôt à des politiques monétaires accommodantes en raison des craintes de résurgence des prix. L’assouplissement monétaire aux États-Unis pourrait avoir lieu en milieu d’année et un peu plus tard en Europe.

Avec le ralentissement de l’économie et des politiques budgétaires plus restrictives en Europe, doit-on s’attendre à une hausse des faillites d’entreprises en 2024 ?

Oui, la hausse des faillites fait partie de notre scénario central. Dans beaucoup de pays avancés, le retrait des mesures de soutien et des moratoires sur les procédures avaient entraîné une normalisation des défaillances. En France et aux Royaume-Uni, les défaillances sont déjà au dessus de leur niveau de 2019. Avec des conditions financières plus compliquées et des remboursements de prêts garantis par l’État, on peut s’attendre à une poursuite des hausses en Europe. On ne s’attend pas non plus à un tsunami.

En Europe, la colère des agriculteurs s’est propagée dans plusieurs pays. Existe-t-il un risque d’embrasement et de contagion à d’autres secteurs économiques ?

La question des réglementations européennes est revenue dans les mouvements des différents pays. Les accords commerciaux sont également au cœur des revendications des agriculteurs. En France, on parle beaucoup du Mercosur. Mais le Canada et le Royaume-Uni ont également suspendu leurs négociations sur un accord post-Brexit en raison d’un désaccord sur les accès aux marchés. La question des produits phytosanitaires n’est pas nouvelle.

L’agriculture reste un sujet très sensible en raison de sa portée stratégique et symbolique. Il est difficile de prévoir un risque d’embrasement. Les réglementations européennes sont des sujets de crispation entre Bruxelles et les pêcheurs. On l’a vu avec le Brexit. Il y a également un sujet de mécontentement social. L’agriculture est symptomatique. C’est un secteur qui dépend beaucoup des subventions de l’État. Le sentiment de stagnation des niveaux de vie et de détérioration des conditions de travail est très important. Ce sont des revendications que l’on retrouve dans d’autres secteurs comme la Santé ou l’Éducation.


Les tensions en mer rouge ont continué de se propager ces dernières semaines. Quel est l’impact macroéconomique de ces attaques ?

Actuellement, deux fois moins de navires transitent par le Canal de Suez et doivent passer par le cap de Bonne Espérance. Ce détour ajoute entre 10 et 15 jours de trajet. Cela provoque des coûts supplémentaires de transport. Il y a également des répercussions sur les chaînes d’approvisionnement. Tesla et Volvo ont déjà fait des annonces sur des productions mises sur pause pendant plusieurs jours.

Pour l’instant, les transporteurs sont encore loin des niveaux de stress de la pandémie. Mais c’est un point à surveiller. Enfin, il existe un risque inflationniste sur les prix. Depuis l’attaque du 7 octobre 2023, les prix du pétrole avaient baissé. Mais les tensions se cristallisent sur l’approvisionnement en pétrole. La situation au Moyen-Orient est préoccupante. Le risque d’escalade a gagné en intensité ces dernières semaines.

Élections européennes, présidentielle américaine…2024 sera incontestablement une année importante de scrutins. Existe-t-il un risque de vote sanction dans les urnes des deux côtés de l’Atlantique ?

En 2024, plus de 70 pays vont voter sur la planète. Ce sera un record. Certaines élections comme en Russie ne laissent peu de doutes sur l’issue. Aux États-Unis, la hausse du niveau général des prix depuis deux ans alimente une grogne. Les événements de troubles sociaux arrivent souvent un ou deux ans après un choc sur l’activité ou les revenus. Il pourrait y avoir un vote sanction dans ce contexte. Les résultats des élections intermédiaires aux États-Unis ont montré que la participation avait beaucoup bénéficié aux Démocrates. Biden pourrait être favori.

Mais c’est une élection particulière car deux anciens présidents vont s’affronter. Donald Trump se maintient à des niveaux stables dans l’opinion. Biden ne suscite pas d’enthousiasme. Mais le calendrier judiciaire chargé de Donald Trump pourrait peser sur la mobilisation des électeurs. Le clivage entre Républicains et Démocrates ne fait que s’accroître.

Les élections européennes pourraient être un terreau fertile aux partis populistes d’extrême droite ou d’extrême gauche. La colère pourrait se traduire en vote sanction dans les urnes. Les griefs liés à la gestion de la pandémie continuent de peser. Les méfiances à l’égard des institutions persistent. La montée des populismes est une tendance claire.

2024: L’année des faillites (COFACE)

2024: L’année des faillites (COFACE)

L’économiste Ruben Nizard, en charge de l’Amérique du Nord chez Coface, revient en détail dans « La Tribune ». Il prévoit une croissance encore plus molle en 2024 et surtout une vagues de faillites

À quoi faut-il s’attendre pour la croissance mondiale en 2024 ?

RUBEN NIZARD- L’économie mondiale se dirige vers « un soft landing » en 2024. La croissance du PIB est estimée à 2,6% en 2023 et 2,2% en 2024. Le ralentissement ne devrait pas être catastrophique. Avant la pandémie, la croissance était en moyenne autour de 3% sur la décennie 2010-2020. Les États-Unis ont surpris à la hausse. Les chiffres du second semestre 2023 ont été extraordinaires. La politique monétaire affecte progressivement consommateurs et entreprises. La baisse du crédit a pesé sur l’investissement des entreprises. Mais il n’y a pas eu d’effondrement. Chez les ménages, il y a des signes de ralentissement.

En Europe, aucun rebond significatif n’est attendu. Les indicateurs récents en Allemagne sont restés moroses. En France, la croissance devrait rester lente en 2024. En Chine, la transition économique risque d’être encore difficile. En revanche, l’Inde devrait surperformer cette année.

L’inflation a marqué le pas dans la plupart des pays. Pour autant, les banques centrales n’ont pas l’intention de baisser les taux rapidement. Quelles sont les perspectives d’inflation dans les pays avancés ?

Le ralentissement de l’inflation dans les pays avancés est sans doute plus rapide que prévu. Le retour vers la cible des 2% en 2024 semble être le scénario central. La baisse des prix de l’énergie a fortement contribué à ce coup de frein. En 2024, les inquiétudes sur les prix du gaz sont en baisse. Sur le marché du pétrole, il y a plus de volatilité en raison des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Nous tablons sur un baril à 85 dollars sur l’année. La demande a ralenti dans la plupart des pays avancés. Les marchés du travail ne montrent pas de risques de boucle prix-salaires.

Les banques centrales gardent une attitude prudente. Les marchés ont parié des baisses de taux agressives. Mais cinq ou six baisses de taux cette année nous paraissent beaucoup. Les banques centrales ne veulent pas revenir trop tôt à des politiques monétaires accommodantes en raison des craintes de résurgence des prix. L’assouplissement monétaire aux États-Unis pourrait avoir lieu en milieu d’année et un peu plus tard en Europe.

Avec le ralentissement de l’économie et des politiques budgétaires plus restrictives en Europe, doit-on s’attendre à une hausse des faillites d’entreprises en 2024 ?

Oui, la hausse des faillites fait partie de notre scénario central. Dans beaucoup de pays avancés, le retrait des mesures de soutien et des moratoires sur les procédures avaient entraîné une normalisation des défaillances. En France et aux Royaume-Uni, les défaillances sont déjà au dessus de leur niveau de 2019. Avec des conditions financières plus compliquées et des remboursements de prêts garantis par l’État, on peut s’attendre à une poursuite des hausses en Europe. On ne s’attend pas non plus à un tsunami.

En Europe, la colère des agriculteurs s’est propagée dans plusieurs pays. Existe-t-il un risque d’embrasement et de contagion à d’autres secteurs économiques ?

La question des réglementations européennes est revenue dans les mouvements des différents pays. Les accords commerciaux sont également au cœur des revendications des agriculteurs. En France, on parle beaucoup du Mercosur. Mais le Canada et le Royaume-Uni ont également suspendu leurs négociations sur un accord post-Brexit en raison d’un désaccord sur les accès aux marchés. La question des produits phytosanitaires n’est pas nouvelle.

L’agriculture reste un sujet très sensible en raison de sa portée stratégique et symbolique. Il est difficile de prévoir un risque d’embrasement. Les réglementations européennes sont des sujets de crispation entre Bruxelles et les pêcheurs. On l’a vu avec le Brexit. Il y a également un sujet de mécontentement social. L’agriculture est symptomatique. C’est un secteur qui dépend beaucoup des subventions de l’État. Le sentiment de stagnation des niveaux de vie et de détérioration des conditions de travail est très important. Ce sont des revendications que l’on retrouve dans d’autres secteurs comme la Santé ou l’Éducation.


Les tensions en mer rouge ont continué de se propager ces dernières semaines. Quel est l’impact macroéconomique de ces attaques ?

Actuellement, deux fois moins de navires transitent par le Canal de Suez et doivent passer par le cap de Bonne Espérance. Ce détour ajoute entre 10 et 15 jours de trajet. Cela provoque des coûts supplémentaires de transport. Il y a également des répercussions sur les chaînes d’approvisionnement. Tesla et Volvo ont déjà fait des annonces sur des productions mises sur pause pendant plusieurs jours.

Pour l’instant, les transporteurs sont encore loin des niveaux de stress de la pandémie. Mais c’est un point à surveiller. Enfin, il existe un risque inflationniste sur les prix. Depuis l’attaque du 7 octobre 2023, les prix du pétrole avaient baissé. Mais les tensions se cristallisent sur l’approvisionnement en pétrole. La situation au Moyen-Orient est préoccupante. Le risque d’escalade a gagné en intensité ces dernières semaines.

Élections européennes, présidentielle américaine…2024 sera incontestablement une année importante de scrutins. Existe-t-il un risque de vote sanction dans les urnes des deux côtés de l’Atlantique ?

En 2024, plus de 70 pays vont voter sur la planète. Ce sera un record. Certaines élections comme en Russie ne laissent peu de doutes sur l’issue. Aux États-Unis, la hausse du niveau général des prix depuis deux ans alimente une grogne. Les événements de troubles sociaux arrivent souvent un ou deux ans après un choc sur l’activité ou les revenus. Il pourrait y avoir un vote sanction dans ce contexte. Les résultats des élections intermédiaires aux États-Unis ont montré que la participation avait beaucoup bénéficié aux Démocrates. Biden pourrait être favori.

Mais c’est une élection particulière car deux anciens présidents vont s’affronter. Donald Trump se maintient à des niveaux stables dans l’opinion. Biden ne suscite pas d’enthousiasme. Mais le calendrier judiciaire chargé de Donald Trump pourrait peser sur la mobilisation des électeurs. Le clivage entre Républicains et Démocrates ne fait que s’accroître.

Les élections européennes pourraient être un terreau fertile aux partis populistes d’extrême droite ou d’extrême gauche. La colère pourrait se traduire en vote sanction dans les urnes. Les griefs liés à la gestion de la pandémie continuent de peser. Les méfiances à l’égard des institutions persistent. La montée des populismes est une tendance claire.

Défaillances d’entreprise : record de faillites

Défaillances d’entreprise : record de faillites

Avec 57.729 procédures ouvertes en 2023, le nombre de défaillances d’entreprises en France est en augmentation de 35,8% par rapport à 2022 – après la hausse historique de 49 % en 2022, indique une étude du groupe Altares publiée jeudi. Pour le seul quatrième trimestre, elles sont en hausse de 37,2%, à 16.820, par rapport au même de 2022. « Précédemment, seule la période de récession de 1992-1993 avait amené la France à des seuils comparables pour un dernier trimestre », remarque l’étude.

Le groupe BPCE a, de son côté, chiffré à 240.000 le nombre d’emplois menacés par ces défaillances d’entreprises. C’est un tiers de plus qu’en 2019 et un niveau inédit depuis au moins 2016. « 2023 a été extrêmement compliquée pour les PME et les ETI », précise Julien Laugier, économiste de la banque. Cette année, ce sont encore 25.000 emplois qui pourraient être menacés.

Certains secteurs souffriraient particulièrement, comme celui de l’immobilier et du bâtiment, fragilisé par le maintien des taux d’intérêt à un niveau élevé, estime BPCE. L’érosion des marges pourrait par ailleurs se révéler difficile pour le secteur de la restauration et du service aux entreprises.

Entreprises : record de faillites

Entreprises : record de faillites

Avec 57.729 procédures ouvertes en 2023, le nombre de défaillances d’entreprises en France est en augmentation de 35,8% par rapport à 2022 – après la hausse historique de 49 % en 2022, indique une étude du groupe Altares publiée jeudi. Pour le seul quatrième trimestre, elles sont en hausse de 37,2%, à 16.820, par rapport au même de 2022. « Précédemment, seule la période de récession de 1992-1993 avait amené la France à des seuils comparables pour un dernier trimestre », remarque l’étude.

Le groupe BPCE a, de son côté, chiffré à 240.000 le nombre d’emplois menacés par ces défaillances d’entreprises. C’est un tiers de plus qu’en 2019 et un niveau inédit depuis au moins 2016. « 2023 a été extrêmement compliquée pour les PME et les ETI », précise Julien Laugier, économiste de la banque. Cette année, ce sont encore 25.000 emplois qui pourraient être menacés.

Certains secteurs souffriraient particulièrement, comme celui de l’immobilier et du bâtiment, fragilisé par le maintien des taux d’intérêt à un niveau élevé, estime BPCE. L’érosion des marges pourrait par ailleurs se révéler difficile pour le secteur de la restauration et du service aux entreprises.

Mort d’un jeune à Crépol : retour de la barbarie grâce aux faillites des autorités

Mort à Crépol : retour de la barbarie grâce aux faillites des autorités


Encore un règlement de comptes mortel avec des auteurs sans doute qui se croient dispensés de toute règle de vie sociétale, de toute loi et de toutes sanctions. Une bande de jeunes qui vient d’un quartier visiblement déjà en marge de la société comme au moins 500 quartiers en France. Des quartiers hors de la république qui font leur propre loi, leur propre police et impose leur propre valeur de mafia barbare.

En cause, une crise générale des autorités avec un laxisme qui caractérise l’action des pouvoirs publics dans tous les domaines. Tout commence évidemment dans les familles qui sont sans pouvoir sur leurs enfants. Tout continue à l’école transformée en garderie et non en lieu d’éducation dans nombre de quartiers difficiles. Témoin le niveau lamentable de l’enseignement en France où la dernière étude sur les élèves de quatrième montre que la moitié ne sont même pas capables de lire correctement.

La suppression du service militaire en plus d’une erreur stratégique grave en matière de défense a fait aussi sauter une occasion de brassage sociologique et d’apprentissage des valeurs républicaines et de discipline.

La justice part aussi une grave responsabilité avec des sanctions–quand elles existent–complètement anecdotiques par rapport au niveau des violences. Une justice sur laquelle le pouvoir public n’a plus de prise aujourd’hui et qui se croit indépendante quand en fait elle doit être au service de l’intérêt du pays.

Toute la société est responsable, la classe politique bien sûr mais pas seulement ceux qui détiennent une parcelle de responsabilité ou tout simplement les citoyens qui s’accommodent du délabrement du pays

Invité de l’émission « C’ à vous » sur France 5 lundi soir, le ministre de l’Intérieur a précisé que la gendarmerie avait déjà procédé à « plus de 70 auditions » dans cette affaire.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a qualifié, lundi 20 novembre, d’ »ignoble » et « inacceptable » le décès d’un jeune de 16 ans samedi soir pendant une rixe lors d’une fête dans le village de Crépol (Drôme), ajoutant : «  »C’est une faillite générale de notre société ».

Invité de l’émission « C’ à vous » sur France 5, le ministre de l’Intérieur a précisé que la gendarmerie avait déjà procédé à « plus de 70 auditions ».

Samedi soir à Crépol, alors qu’un « bal de l’hiver » rassemblant 350 personnes était organisé, « un groupe d’individus extérieur » à cette commune de 532 habitants avait cherché à entrer dans la salle des fêtes, selon le procureur de la République de Valence Laurent de Caigny.

« Ce qui s’est passé n’est pas extrêmement clair ou alors trop clair : des gens qui viennent d’ailleurs et ont voulu forcer l’entrée de cette fête et des coups de couteaux sont partis. Ça s’appelle l’ensauvagement ». Il a estimé qu’il « y a à repenser le cadre de l’autorité ». « Nous devons remettre de l’autorité partout », a insisté Gérald Darmanin.

Réguler le football sinon attention aux faillites (Jean-Michel Aulas)

Réguler le football sinon attention aux faillites (Jean-Michel Aulas)

Pour Jean-Michel Aulas, ancien président de Lyon, Le football aujourd’hui, ce sont essentiellement des investisseurs étrangers venus des USA, du golfe persique, de Chine.
Le football est entré dans une forme de démesure avec les « clubs-États ». Les investisseurs traditionnels en sont exclus. On parle de salaires entre 100 et 200 millions par joueur ! Nous sommes entrés dans un processus inflationniste sans limites, un peu comme le marché de l’art avec les prix des toiles et des sculptures qui s’envolent dans les salles de ventes. Ceci est le résultat de la non-régulation en France et en Europe. Il faudra réguler le football sinon ce sport court à la catastrophe avec des faillites et des scandales.
( intreview dans La Tribune)

Dans ce monde de la finance bis, y-a-t-il encore une place pour les supporters ?

C’est le dernier espace d’espérance parce que les supporters restent quand même l’identité du club. À partir du moment où le créateur ou le président qui était dépositaire de l’ADN du club disparaît au profit de groupes financiers ou d’émirs lointains, le supporter est le dernier rempart avec l’histoire du club. Ils sont organisés et veulent se faire entendre. Ils représentent la dimension affective du club, son histoire émotionnelle, ses valeurs.

L’un des grands projets de votre carrière est la construction du Groupama Stadium. Il a fallu dix ans d’efforts pour qu’il sorte de terre. Est ce qu’il est encore possible aujourd’hui de réaliser de telles grandes infrastructures ?

Oui je crois. En trois ans, on vient avec Bruno Bernard, le président de la communauté urbaine de Lyon et écologiste constructif, de sortir une salle ultra moderne de 16 000 places dans laquelle va jouer l’équipe de basket de l’ASVEL. On va l’inaugurer dans quelques jours et ça va devenir la salle des temps modernes avec des concerts tous les trois jours. J’avais mis dix ans pour construire le Groupama Stadium et dû affronter cent recours en justice devant les tribunaux administratifs, cour d’appel et cour de cassation… Là, on a réussi à boucler le dossier et la construction en trois ans. Comme quoi tout n’est pas perdu !

Votre stade et son environnement, ce sont 3.000 emplois permanents. C’est la « touch » Aulas ?

Ce projet porte une double vision. D’abord créer un stade et ensuite un pôle économique durable avec un hôtel, un laboratoire, une clinique et des espaces de jeux pour les jeunes. L’espace est par ailleurs entièrement connecté aux réseaux de transports de la région lyonnaise.

Les coulisses du foot ne sont jamais glorieuses. Selon des déclarations récentes de Gérard Collomb, un match entre Lyon et Montpellier aurait été « truqué » en 2003. De graves accusations ?

Elles ont été totalement démenties par les joueurs eux-mêmes. J’ai beaucoup de pudeur pour mon ami Gérard qui se bat contre la maladie. Je n’ai évidemment pas répondu et ses paroles ont sans doute dépassé sa pensée… J’adorais Loulou Nicollin (ndlr, président du club de Montpellier, aujourd’hui décédé). C’était un match comme les autres et on était très heureux à la fin parce que lui restait en première division et moi j’étais champion de France. Il n’y a eu évidemment aucune triche.

Le jour où l’Autorité des marchés financiers valide l’OPA d’Eagle Football, la holding de John Textor, la DNCG (le gendarme financier du foot français) limite les capacités financières de recrutement de l’OL pour la prochaine saison. Voilà qui risque de compliquer la gestion du repreneur ?

L’issue de l’appel devant la DNCG était malheureusement prévisible, dès lors que les garanties demandées n’étaient pas satisfaites. Je suis dépité. Je le suis à plusieurs titres. D’abord parce que quand le club que j’ai dirigé pendant 36 ans traverse une passe difficile, ça me fait mal, c’est charnel, et j’en souffre. Ensuite, je le vis d’autant plus mal que la situation était parfaitement évitable : il y a 3 mois, le dossier que j’avais transmis à la DNCG visait à obtenir une prévision de résultat de 90 millions d’euros en actionnant 4 leviers différents : refinancement du stade, cession d’OLW, cession d’OL Reign, cession de joueurs. Ces leviers étaient tous initialisés depuis mars-avril 2023… mais la DNCG fait son travail de vérification et elle traduit en actes ce qu’elle voit. Aux nouveaux dirigeants désormais d’apporter les bonnes réponses.

Les faillites : Très forte hausse de 35%

Les faillites : Très forte hausse de 35%

Du fait du très fort tassement de la croissance qui pourrait même nous faire tutoyerla récession, les défaillances d’entreprises en France ont augmenté de 35% sur un an au deuxième trimestre, selon une étude publiée mardi par le cabinet spécialisé Altares.

Dans le détail, « si le bâtiment se maintient encore (mais pas pour longtemps) sous les seuils d’avant Covid, d’autres activités sont à l’inverse très durement impactées, en particulier celles en lien direct avec les consommateurs (habillement, soins, coiffure, etc.) », insiste le cabinet Altarès . « Plus de neuf procédures sur dix concernent des TPE (très petites entreprises de moins de 10 salariés), dont les trois quarts sont immédiatement liquidées », observe le directeur des études d’Altares, Thierry Millon.

Première conséquence de l’augmentation des faillites, le nombre d’emplois menacés par ces défaillances bondit pour sa part de 82,3% à 55.700 au deuxième trimestre 2023, bien au-dessus de la moyenne décennale de 42.609 emplois menacés par trimestre. Altares précise dans un communiqué que le seuil des 55.000 emplois menacés « n’avait plus été approché depuis le deuxième trimestre 2014 ».

Mais les statistiques de l’emploi pourraient nettement empirer avec le projet de loi dit « plein-emploi » puisque tous les bénéficiaires du RSA devront passer par  » France Travail » et être inscrits comme demandeurs d’emploi.

La reprise des faillites annonce une crise profonde

La reprise des faillites annonce une crise profonde

La hausse exponentielle des faillites combinée à un ralentissement de création des nouvelles entreprises pourrait annoncer une crise profonde. Longtemps sous respiration artificielle du fait des aides publiques, nombre d’entreprises pourrait disparaître à l’occasion de l’écroulement de la croissance.

Le  nombre de faillites a bondi de 49% au second trimestre après une précédente hausse de 35% au premier trimestre 2022. D’après le dernier bilan dévoilé par le cabinet Altares ce lundi 11 juillet, Le nombre de défaillances est ainsi passé de 6.587 au second trimestre 2021 à 9.826 au second trimestre 2022. A titre de comparaison, le total des faillites enregistrés en 2018 et 2029 avoisinait les 12.000 sur la même période. L’écart se resserre avec le niveau pré-Covid sans retrouver les niveaux de 2018 et 2019 sur la même période. Au total, le nombre d’emplois menacés s’élève à 30.560, contre 19.530 au second trimestre 2021, soit une augmentation de 56%.

 

Dans le détail, les petites et moyennes entreprises (PME) apparaissent en première ligne avec une hausse spectaculaire de 74% entre le second trimestre 2021 et le second trimestre 2022 avec 731 cessations d’activité, contre 420 un an auparavant. Le nombre de faillites de PME retrouve ainsi son niveau d’avant crise.

Du côté des très petites entreprises (TPE de moins de trois salariés), la hausse, certes moins importante, marque une nette accélération (47%), passant de 5.012 à 7.365 à un an d’intervalles sur la même période.

 

Dans le même temps, le dernier baromètre des greffiers des tribunaux de commerce dévoilé ce lundi 11 juillet, 303.870 entreprises ont été enregistrées au cours du premier semestre, soit une baisse de 10% par rapport à même période en 2022 (324.829). « Le ralentissement est encore plus marqué pour les entreprises individuelles, dont les micro-entreprises, qui voient leurs nombres d’immatriculations chuter de 28% sur le semestre, comparativement à la même période l’an passé », souligne l’institution.

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En parallèle, plus de 185.000 entreprises ont été radiées des registres, soit une hausse de 35% sur la même période par rapport à 2021 (131.412) selon les greffiers. Avec le coup de frein de la croissance prévue sur l’ensemble de l’année 2022, beaucoup de secteurs pourraient payer un lourd tribut dans les mois à venir.

« Si l’heure n’est pas encore à l’emballement, l’inversion des courbes de la création d’entreprises et des défaillances, associée à une accélération des liquidations et radiations d’entreprises, pourraient être annonciateurs d’une crise économique profonde », a expliqué Thomas Denfer, président du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce dans un communiqué.

Faillites entreprises : en hausse en fin d’année

Faillites entreprises : en hausse en fin d’année

 

Récemment ,on annonçait un record en 2021 de créations d’entreprise. Un examen détaillé dont rend compte la Tribune montrait cependant que la très grosse partie des nouvelles entreprises était composée de micro société particulièrement fragiles. L’étude de la démographie des entreprises n’a d’intérêt que si on met les créations en perspective et notamment ceci on les compare aussi aux faillites. De ce point de vue les faillites ont été nombreuses au quatrième trimestre 2021.

Au mois de décembre, les défaillances ont effectivement progressé de 9% par rapport à décembre 2021. Au dernier trimestre, la situation dans la construction est plus critique. Le gros œuvre, la maçonnerie générale, la construction de maisons individuelles, les travaux publics sont affectés. Dans l’immobilier, la conjoncture est encore plus morose avec une explosion des faillites dans la promotion immobilière (+54%) et dans une moindre mesure, les agences immobilières connaissent des difficultés (+9%).

« Au mois de décembre 2021, la plupart des secteurs et des régions sont dans le rouge. Dans l’industrie, il y a des tensions sur l’automobile. Dans le bâtiment, on a remarqué des tensions. La France a atteint un niveau plancher de faillites », estime une études d’Altarès

Les entreprises industrielles ont connu globalement une évolution favorable avec 12% de faillites en moins l’année dernière. En revanche, la fin de l’année est plus sombre avec un bond des faillites de 7%.

Ce rebond des faillites en fin d’année intervient alors que seulement près de 28.000 défaillances ont été recensées sur l’ensemble de l’année 2021. Il s’agit d’une baisse de 12% par rapport à 2020 et de 45% par rapport à 2019. Avant la crise sanitaire, les chiffres de faillites en France tournaient autour de 50.000 environ chaque année et sur 10 ans, la moyenne était de 44.000. «  Il y a eu beaucoup d’efforts dans l’accompagnement public. Le niveau de défaillances est très bas. C’est de bon augure sur le front de l’emploi et le front des affaires »   »Pour autant, la situation pourrait se ‘normaliser’ en 2022″ avance Thierry Millon.

L’un des principaux enseignements de cette vaste étude est que toutes les tailles d’entreprise ont enregistré une diminution des défaillances avec des ratios variant entre -6% et -38% au cours de l’année 2021. La plupart des grands secteurs ont été également épargnés par des fermetures en série. Si certaines entreprises dans l’automobile, dans la métallurgie ou la mécanique  ont particulièrement souffert de la pandémie en raison notamment d’une chute abyssale de l’activité, d’autres ont été préservées comme l’hôtellerie, les cafés et restaurants (HCR). Malgré des mois entiers de fermeture, la baisse des faillites est spectaculaire avec un record de 36,8% pour le HCR.

Il faut dire que les aides mises en oeuvre (fonds de solidarité, chômage partiel, PGE, prise en charge des coûts fixes) depuis le début de la pandémie ont permis de préserver une bonne partie des établissements, notamment dans les secteurs S1 et S1 bis. 

Faillites et restructurations : le danger surtout pour fin 2021 et en 2022

Faillites et restructurations : le danger surtout pour fin 2021 et en 2022

Le pronostic de Philippe Grabli  qui dirige Oneida Associé (groupe Oasys & Cie) et participe au Comité Interministériel de Restructuration Industrielle). (Interview à la Tribune)

 

En quoi consistent ces missions d’accompagnement lancées par l’Etat et quelles entreprises visent-elles ?

PHILIPPE GRABLI - Bercy a voulu réunir un pool d’équipes spécialisées dans la restructuration, la fiscalité, la renégociation des dettes ou la recherche de repreneurs, catégorie pour laquelle nous avons été sélectionnés. En effet, il y a une montée en puissance de ce genre de situations, surtout en région.

Là-bas, c’est le commissaire au redressement productif qui, localement, fait remonter les sujets ou les demandes d’exonérations fiscales. Mais les PME ou les ETI, ces entreprises de taille moyenne qui réalisent un chiffre d’affaires de 5 à 40 millions d’euros, n’ont pas toujours le réflexe de demander de l’aide pour renouveler leur actionnariat. Pourtant ces entreprises sont jugées importantes par l’Etat pour le tissu local et pour leur technologie.

Il s’agit d’un processus préventif pour que l’on sache agir face à une série de dossiers socialement sensibles. C’est la première fois que Bercy prend en main et finance ces sujets.

Ces entreprises feront l’objet de « restructurations et/ou de transformations ». Que pensez-vous de la place accordée à la réindustrialisation dans le plan de relance ?

L’industrie a longtemps été le parent pauvre de la politique économique, en tout cas au niveau des ETI. En Allemagne, des efforts ont été faits par l’Etat, les partenaires sociaux, les actionnaires. Mais en France il y a un décrochage : le tissu industriel est parfois très faible alors qu’il irrigue une grosse partie de l’économie, avec les sous-traitants, le transport, l’hôtellerie, les services…

Le plan de relance remet davantage l’industrie au cœur de l’économie, mais c’est peut-être trop tard pour certaines entreprises. L’Europe est confrontée à une pression très forte avec la flambée des matières premières : seront-elles capables d’y faire face ? Elles sont un peu insuffisantes au niveau technologique : il faut les faire monter en puissance. Sur le plan de la robotisation aussi, la France est en retard : il faut mettre plus de compétitivité et de technologie dans les produits. Cela fait partie de la relance.

Quelle place ont les régions dans la relance ?

Bercy n’a pas pour objectif de mener une nationalisation rampante mais plutôt d’accompagner des industriels privés dont l’activité est sous-performante, en identifiant des solutions d’adossement qui permettent de les pérenniser. Le ministère et les acteurs locaux, notamment les régions, peuvent donc aider à la recherche de repreneurs mais les entreprises restent les mieux placées pour réfléchir aux stratégies d’entreprise.

Une fois le projet de reprise identifié et bouclé, beaucoup de ces entreprises continuent à avoir du mal à recruter ou à garder des effectifs qui doivent être formés. Jusqu’à maintenant, elles n’ont pas beaucoup souscrit à l’APLD (activité partielle de longue durée, Ndlr) qui implique des contreparties jugées trop contraignantes. Peut-être qu’avec une meilleure visibilité économique qui pourrait se dégager, elles la privilégieront davantage, ainsi que le dispositif TRANSCO (Transitions collectives, Ndlr), qui permet aux salariés de se reconvertir en quittant des secteurs sinistrés actuellement, comme l’aéronautique. En effet, certaines compétences sont difficiles à trouver en régions et tous les bassins d’emploi ne sont pas égaux.

Bercy a annoncé la fin progressive des aides. Comment préparer les plans sociaux qui accompagneront la sortie de crise ?

Les plans sociaux cibleront en priorité le transport, la distribution non alimentaire, l’hôtellerie ou l’événementiel. En plus, la crise sanitaire va sans-doute impacter les entreprises qui voudront être plus agiles ou réduire leurs niveaux hiérarchiques : je m’attends à une hémorragie dans les fonctions de management intermédiaire, dans tous les secteurs.

Mais au-delà des aides publiques, il faut se poser la question de la demande. Si la distribution alimentaire ou le e-commerce sont revenus à des niveaux d’activité supérieurs à ceux de 2019, il y a un vrai sujet dans l’aéronautique ou l’automobile. Les petits sous-traitants risquent de souffrir : avec la fin des aides, on voit arriver les plans de départ volontaires, les licenciements collectifs, les ruptures conventionnelles et la hausse du chômage. C’est fin 2021 et en 2022 que le poids de la crise va vraiment se sentir. Par ailleurs, le rapport au travail s’est modifié pour de nombreux salariés : il va y avoir à la fois beaucoup de suppressions de postes et aussi beaucoup des postes difficiles à promouvoir.

Le risque d’une vague de faillites en zone euro ( BCE)

Le risque d’une vague de faillites en zone euro ( BCE)

 

 

La vague de faillites pourrait bien se produire annonce la Banque centrale européenne. « la menace d’une vague d’insolvabilité est grande » à présent, selon un rapport publié par le comité des risques systémiques au sein de la BCE, qui ne se risque pas à chiffrer le nombre d’entreprises ou d’emplois qui pourraient être concernés.

Depuis l’éclatement de la première vague de la pandémie début 2020, la réponse massive et rapide des Etats de la zone euro a consisté à soulager les problèmes de liquidité des entreprises survenus subitement en raison des restrictions imposées par la crise sanitaire.

Des moratoires sur la dette, des garanties sur les prêts et prêts publics ont été accordés.

Or, le surendettement résultant de ces mesures « augmente le risque d’une vague majeure d’insolvabilité », prévient l’institut.

Une explosion des faillites à prévoir

  • Une explosion des faillites à prévoir

 

En moyenne pour reconnaître une vague de faillites en croissance de l’ordre de 5 % en 2021 étant entendu qu’il y aura beaucoup d’écart de cette moyenne. Aujourd’hui par exemple on prévoit qu’un minimum de 25 % d’entreprises de l’hôtel restauration tourisme pourrait être mis en faillite. Tout dépendra en faite de la durée des mesures restrictives. Si ces mesures devaient encore durer au-delà de l’été, les faillites dans ce secteur pourraient atteindre au moins 40 %.

 

Selon une note du cabinet Asteres commandée par les administrateurs et mandataires judiciaires, le nombre de faillites d’entreprises devrait fortement augmenter dans les mois à venir. La mise en place de nombreuses aides en 2020 et leur prolongement cette année ont largement contribué à amortir le choc de la crise sanitaire. Les liquidations judiciaires ont diminué de 37% en 2020.

Avec le chômage partiel, le fonds de solidarité et les prêts garantis, les annulations de charges et reports de cotisations, l’Etat s’est en quelque sorte substitué aux entreprises pour assurer les salaires des entreprises fermées administrativement et les charges fixes (loyers, factures…).

« Les aides ont eu des effets très importants. Même si les prévisions de croissance sont révisées à la hausse, le rattrapage économique devrait être partiel. Des entreprises devraient sortir du marché. Beaucoup sont endettées et se retrouvent avec des problèmes de liquidité ou en situation d’insolvabilité. Les faillites pourraient augmenter dans une proportion située entre 2,3% et 12,1% » a déclaré l’économiste Pierre Bentata lors d’un point presse ce mercredi 7 avril.

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