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Politique-Macron, façon Louis XVI

Politique-Macron, façon Louis XVI 

 

 Marc Lambron, de l’Académie française, livre à La Tribune Dimanche sa radioscopie politico-psychologico-littéraire de la fièvre qui, depuis 21h05 dimanche et l’annonce de la dissolution par Emmanuel Macron, semble devoir tout emporter sur son passage. Observateur fin et cruel du pouvoir, l’écrivain livre à La Tribune Dimanche sa radioscopie politico-psycho-logico-littéraire de la fièvre qui, depuis l’annonce de la dissolution par Emmanuel Macron, dimanche à 21h05, semble tout emporter sur son passage. D’Emmanuel Macron à Jean-Luc Mélenchon en passant par les deux Éric, Ciotti et Zemmour, ou les conseillers Bruno Roger-Petit et Clément Léonarduzzi, aucun des protagonistes de la séquence n’échappe aux saillies ô combien délectables, surtout quand tout va mal, de l’académicien Marc Lambron.

 

Comment l’écrivain que vous êtes, toujours prompt à entrer dans la tête des personnages de notre roman national, analyse-t-il les ressorts de la décision d’Emmanuel Macron ? Vous a-t-il surpris ?

MARC LAMBRON - Je déteste ce que Sartre appelait les « groupes en fusion », autrement dit la coalition des hystéries à l’heure de l’hallali, la loi de Lynch. Quand je vois sortir les cordes, je guette la potence. Quand Macron excite des pulsions façon Louis XVI ramené de Versailles, je refroidis la chaudière. Je le crois assez animé par des pulsions anarchisantes, une paradoxale colère de bon élève contre l’establishment. Il s’est employé à casser l’ENA et quelques grands corps d’État, il n’aime guère les corps intermédiaires, pour ne pas parler de la tempête fractale de 2017, qui s’est prolongée en 2022 par les scores effarants de Mmes Pécresse et Hidalgo. C’est Terminator avec pour gourdin la Constitution de 1958. La gauche devrait le célébrer, car il applique à la lettre le slogan de Mao Zedong lançant la Révolution culturelle : « Feu sur le quartier général ». Quelque chose comme une colère contre le père collectif. La chose étant d’autant plus curieuse que cela peut cohabiter chez lui avec une véritable éthique de responsabilité. Mais là, c’est un inspecteur des finances qui se désinspecte. Un homme déconstruit à sa façon, même si Sandrine Rousseau ne le voit pas.

À quelle figure faut-il identifier Emmanuel Macron : Narcisse ou Érostrate, qui veut brûler le temple d’Artémis à Éphèse pour que l’on se souvienne de lui ? Ou bien Néron ?

Néron pourrait le flatter, car l’empereur était regardé dans le monde antique comme un demi-dieu. Ce qui me déconcerte, je dois le dire, c’est qu’il semble régler sa boussole sur des proches qui se nomment Bruno Roger-Petit, qui n’est pas Raymond Aron, ou Clément Léonarduzzi, un spin doctor pour affiches Ripolin. On ne brûle pas Rome sur la lyre de Publicis.

Narcisse peut-il avoir des regrets ?

Jupiter peut-il être Narcisse ? Gide se regardait écrire, peut-on se regarder gouverner ? Il y a eu des esthètes du pouvoir, cela va d’un roi fou comme Louis II de Bavière à la distance ironique avec laquelle Churchill sculptait son personnage. Un soir, l’un de ses collaborateurs le surprend travaillant très tard à son bureau. « Que faites-vous, monsieur le Premier ministre ? » interroge-t-il. « Je prépare quelques mots d’esprits spontanés », répond Churchill. Macron prépare des surprises tactiques spontanées. Quelque chose comme ça. Au demeurant, dans la course au narcissisme, Mélenchon se pose là. N’est-ce pas s’aimer démesurément que de se répliquer simultanément en sept ou huit hologrammes ? Narcisse, au moins, se contentait d’un seul reflet.

Tout cela survient entre deux phases d’héroïsation, la commémoration du 6 juin 1944 et l’exaltation des athlètes pendant les Jeux olympiques

 

À l’occasion des derniers épisodes, est-ce que votre bestiaire s’est enrichi de quelques figures ? Lesquelles ?

Bestiaire n’est pas aimable, ces gens-là sont sortis de leurs cages. J’ai autrefois signé un roman sur le régime de Vichy, 1941. Je répugne en général aux comparaisons dramatisées, mais là je dois dire que le spectacle du moment n’est pas le contraire de Bordeaux en juin 1940, par la panique et la veulerie. Ce qui est curieux, c’est que tout cela survient entre deux phases d’héroïsation, la commémoration du 6 juin 1944 et l’exaltation prévisible des athlètes pendant les Jeux olympiques. Mon préféré est Éric Ciotti, que certains dans son département surnomment « Mussolino ». S’enfermer dans son bureau en cachant la clé, c’est de l’opéra-bouffe, de l’adultère politique avec placard, mon royaume pour une cabale. Mais voir des brandisseurs de drapeaux palestiniens à la Chambre agréés par l’ancien parti de Robert Badinter, c’est le retour de Xavier Vallat plutôt que la résurrection de Georges Mandel. Le Front populaire est devenu le Front populiste.

À la place de qui n’aimeriez-vous pas être ?

À la place d’Éric Zemmour. Voilà un publiciste qui prône depuis vingt-cinq ans l’union des droites, et se voit désossé par les siens au moment où elle semble se réaliser. La façon dont la jeune Marion Maréchal regagne le charnier natal, entraînant avec elle trois autres élus sous la bannière Reconquête, dépossède ce harpagon lyrique de sa cassette. Peu de médisants politiques auront été aussi cruellement châtiés, mais Zemmour paie ses philippiques contre Marine Le Pen, vers laquelle la nièce crocheteuse rapplique avec son butin. Le droit du sang le laisse au sol. Il lui reste peut-être à solliciter quelques féticheurs de Barbès-Rochechouart, qui savent planter des épingles dans la poupée des adversaires à envoûter.

Au final, qui a le plus mauvais rôle dans toute cette affaire ?

De façon générale, tous ceux qui pensent qu’ils vont être sauvés alors que leur vote va probablement les spolier. Le providentialisme politique peut tourner à l’auto-cocuage. Mais le propre des cocus est d’être les derniers informés. Une psychanalyse nationale conclurait probablement à un ballet des mirages, ce que l’on appelle en diagnostic clinique une « dissonance cognitive ». La raison recule. Baudelaire disait haïr la France parce que tout le monde y ressemble à Voltaire. Il y a longtemps que cela a cessé d’être, mais là on rôtit à la broche l’ermite de Ferney. Le père de Candide est tronçonné pour le barbecue national. L’esprit critique, l’ironie lucide sont à la peine.

Appliquons au chaos politique actuel la fameuse phrase de Marx sur l’Histoire qui se répète au moins deux fois: « La première fois comme une tragédie, la seconde fois comme une farce. » Quelle a été la tragédie de cette farce ?

C’est une vaste question. Vous pourriez remonter à l’« étrange défaite » de 1940, telle qu’analysée par Marc Bloch. Il démonte très bien comment les inerties d’état-major ont correspondu à un peuple fatigué d’être sur les dents. Vous pourriez vous interroger sur le blues français. Notre pays reste la première destination touristique mondiale, et c’est aussi l’un de ceux où la consommation d’antidépresseurs est la plus forte. Pourquoi le pays de Cocagne aux yeux du reste du monde est-il habité par des déprimés ? Une raison serait la passion équarrisseuse de l’égalité. « Il est impossible qu’un Anglais ouvre la bouche sans qu’un autre Anglais le méprise », disait Oscar Wilde. Cela correspondait à une société de castes où l’accent est discriminant. Eh bien, chaque fois qu’un Français bénéficie d’avantages non partagés, fût-ce au prix de son travail, un autre Français le jalouse. Ce serait donc une vieille tragédie patrimoniale dont chaque époque invente des variantes. Elles sont parfois farcesques, parfois meurtrières. Cela va d’un enfant noyé dans la Vologne à Mélenchon avide de scalps.

Si Balzac écrivait sur cette séquence, quel titre donnerait-il à son roman ?

Balzac avait une vision panoptique de la société, qui lui permettait de traiter la vie parisienne autant que les scènes de la vie de province. C’est vrai des grands romanciers français du XIXe siècle, Hugo comme Zola. Un titre de Balzac comme La Peau de chagrin, même si cela se rapporte à un récit de veine occultiste, pourrait convenir à l’état de nos finances publiques. Ce qui se passe dans les états-majors des partis aurait sans doute excité la verve du duc de Saint-Simon, peintre impitoyable des intrigues de cour. Un méchant pourrait rapprocher Macron de ce croquis de Philippe d’Orléans : « Le Régent l’était de tout, sauf de lui-même ». Mais ce grand roué du XVIIIe siècle préférait les dissolus aux dissolutions. Maintenant, si vous voulez méditer un magnifique portrait de traître, archétype humain à la hausse ces temps-ci, lisez Chateaubriand sur Talleyrand, c’est admirable.

De vive voix, Grasset. 512 pages, 26 euros.

Macron, façon Louis XVI

 Macron, façon Louis XVI 

 

 Marc Lambron, de l’Académie française, livre à La Tribune Dimanche sa radioscopie politico-psychologico-littéraire de la fièvre qui, depuis 21h05 dimanche et l’annonce de la dissolution par Emmanuel Macron, semble devoir tout emporter sur son passage. Observateur fin et cruel du pouvoir, l’écrivain livre à La Tribune Dimanche sa radioscopie politico-psycho-logico-littéraire de la fièvre qui, depuis l’annonce de la dissolution par Emmanuel Macron, dimanche à 21h05, semble tout emporter sur son passage. D’Emmanuel Macron à Jean-Luc Mélenchon en passant par les deux Éric, Ciotti et Zemmour, ou les conseillers Bruno Roger-Petit et Clément Léonarduzzi, aucun des protagonistes de la séquence n’échappe aux saillies ô combien délectables, surtout quand tout va mal, de l’académicien Marc Lambron.

 

Comment l’écrivain que vous êtes, toujours prompt à entrer dans la tête des personnages de notre roman national, analyse-t-il les ressorts de la décision d’Emmanuel Macron ? Vous a-t-il surpris ?

MARC LAMBRON - Je déteste ce que Sartre appelait les « groupes en fusion », autrement dit la coalition des hystéries à l’heure de l’hallali, la loi de Lynch. Quand je vois sortir les cordes, je guette la potence. Quand Macron excite des pulsions façon Louis XVI ramené de Versailles, je refroidis la chaudière. Je le crois assez animé par des pulsions anarchisantes, une paradoxale colère de bon élève contre l’establishment. Il s’est employé à casser l’ENA et quelques grands corps d’État, il n’aime guère les corps intermédiaires, pour ne pas parler de la tempête fractale de 2017, qui s’est prolongée en 2022 par les scores effarants de Mmes Pécresse et Hidalgo. C’est Terminator avec pour gourdin la Constitution de 1958. La gauche devrait le célébrer, car il applique à la lettre le slogan de Mao Zedong lançant la Révolution culturelle : « Feu sur le quartier général ». Quelque chose comme une colère contre le père collectif. La chose étant d’autant plus curieuse que cela peut cohabiter chez lui avec une véritable éthique de responsabilité. Mais là, c’est un inspecteur des finances qui se désinspecte. Un homme déconstruit à sa façon, même si Sandrine Rousseau ne le voit pas.

À quelle figure faut-il identifier Emmanuel Macron : Narcisse ou Érostrate, qui veut brûler le temple d’Artémis à Éphèse pour que l’on se souvienne de lui ? Ou bien Néron ?

Néron pourrait le flatter, car l’empereur était regardé dans le monde antique comme un demi-dieu. Ce qui me déconcerte, je dois le dire, c’est qu’il semble régler sa boussole sur des proches qui se nomment Bruno Roger-Petit, qui n’est pas Raymond Aron, ou Clément Léonarduzzi, un spin doctor pour affiches Ripolin. On ne brûle pas Rome sur la lyre de Publicis.

Narcisse peut-il avoir des regrets ?

Jupiter peut-il être Narcisse ? Gide se regardait écrire, peut-on se regarder gouverner ? Il y a eu des esthètes du pouvoir, cela va d’un roi fou comme Louis II de Bavière à la distance ironique avec laquelle Churchill sculptait son personnage. Un soir, l’un de ses collaborateurs le surprend travaillant très tard à son bureau. « Que faites-vous, monsieur le Premier ministre ? » interroge-t-il. « Je prépare quelques mots d’esprits spontanés », répond Churchill. Macron prépare des surprises tactiques spontanées. Quelque chose comme ça. Au demeurant, dans la course au narcissisme, Mélenchon se pose là. N’est-ce pas s’aimer démesurément que de se répliquer simultanément en sept ou huit hologrammes ? Narcisse, au moins, se contentait d’un seul reflet.

Tout cela survient entre deux phases d’héroïsation, la commémoration du 6 juin 1944 et l’exaltation des athlètes pendant les Jeux olympiques

 

À l’occasion des derniers épisodes, est-ce que votre bestiaire s’est enrichi de quelques figures ? Lesquelles ?

Bestiaire n’est pas aimable, ces gens-là sont sortis de leurs cages. J’ai autrefois signé un roman sur le régime de Vichy, 1941. Je répugne en général aux comparaisons dramatisées, mais là je dois dire que le spectacle du moment n’est pas le contraire de Bordeaux en juin 1940, par la panique et la veulerie. Ce qui est curieux, c’est que tout cela survient entre deux phases d’héroïsation, la commémoration du 6 juin 1944 et l’exaltation prévisible des athlètes pendant les Jeux olympiques. Mon préféré est Éric Ciotti, que certains dans son département surnomment « Mussolino ». S’enfermer dans son bureau en cachant la clé, c’est de l’opéra-bouffe, de l’adultère politique avec placard, mon royaume pour une cabale. Mais voir des brandisseurs de drapeaux palestiniens à la Chambre agréés par l’ancien parti de Robert Badinter, c’est le retour de Xavier Vallat plutôt que la résurrection de Georges Mandel. Le Front populaire est devenu le Front populiste.

À la place de qui n’aimeriez-vous pas être ?

À la place d’Éric Zemmour. Voilà un publiciste qui prône depuis vingt-cinq ans l’union des droites, et se voit désossé par les siens au moment où elle semble se réaliser. La façon dont la jeune Marion Maréchal regagne le charnier natal, entraînant avec elle trois autres élus sous la bannière Reconquête, dépossède ce harpagon lyrique de sa cassette. Peu de médisants politiques auront été aussi cruellement châtiés, mais Zemmour paie ses philippiques contre Marine Le Pen, vers laquelle la nièce crocheteuse rapplique avec son butin. Le droit du sang le laisse au sol. Il lui reste peut-être à solliciter quelques féticheurs de Barbès-Rochechouart, qui savent planter des épingles dans la poupée des adversaires à envoûter.

Au final, qui a le plus mauvais rôle dans toute cette affaire ?

De façon générale, tous ceux qui pensent qu’ils vont être sauvés alors que leur vote va probablement les spolier. Le providentialisme politique peut tourner à l’auto-cocuage. Mais le propre des cocus est d’être les derniers informés. Une psychanalyse nationale conclurait probablement à un ballet des mirages, ce que l’on appelle en diagnostic clinique une « dissonance cognitive ». La raison recule. Baudelaire disait haïr la France parce que tout le monde y ressemble à Voltaire. Il y a longtemps que cela a cessé d’être, mais là on rôtit à la broche l’ermite de Ferney. Le père de Candide est tronçonné pour le barbecue national. L’esprit critique, l’ironie lucide sont à la peine.

Appliquons au chaos politique actuel la fameuse phrase de Marx sur l’Histoire qui se répète au moins deux fois: « La première fois comme une tragédie, la seconde fois comme une farce. » Quelle a été la tragédie de cette farce ?

C’est une vaste question. Vous pourriez remonter à l’« étrange défaite » de 1940, telle qu’analysée par Marc Bloch. Il démonte très bien comment les inerties d’état-major ont correspondu à un peuple fatigué d’être sur les dents. Vous pourriez vous interroger sur le blues français. Notre pays reste la première destination touristique mondiale, et c’est aussi l’un de ceux où la consommation d’antidépresseurs est la plus forte. Pourquoi le pays de Cocagne aux yeux du reste du monde est-il habité par des déprimés ? Une raison serait la passion équarrisseuse de l’égalité. « Il est impossible qu’un Anglais ouvre la bouche sans qu’un autre Anglais le méprise », disait Oscar Wilde. Cela correspondait à une société de castes où l’accent est discriminant. Eh bien, chaque fois qu’un Français bénéficie d’avantages non partagés, fût-ce au prix de son travail, un autre Français le jalouse. Ce serait donc une vieille tragédie patrimoniale dont chaque époque invente des variantes. Elles sont parfois farcesques, parfois meurtrières. Cela va d’un enfant noyé dans la Vologne à Mélenchon avide de scalps.

Si Balzac écrivait sur cette séquence, quel titre donnerait-il à son roman ?

Balzac avait une vision panoptique de la société, qui lui permettait de traiter la vie parisienne autant que les scènes de la vie de province. C’est vrai des grands romanciers français du XIXe siècle, Hugo comme Zola. Un titre de Balzac comme La Peau de chagrin, même si cela se rapporte à un récit de veine occultiste, pourrait convenir à l’état de nos finances publiques. Ce qui se passe dans les états-majors des partis aurait sans doute excité la verve du duc de Saint-Simon, peintre impitoyable des intrigues de cour. Un méchant pourrait rapprocher Macron de ce croquis de Philippe d’Orléans : « Le Régent l’était de tout, sauf de lui-même ». Mais ce grand roué du XVIIIe siècle préférait les dissolus aux dissolutions. Maintenant, si vous voulez méditer un magnifique portrait de traître, archétype humain à la hausse ces temps-ci, lisez Chateaubriand sur Talleyrand, c’est admirable.

De vive voix, Grasset. 512 pages, 26 euros.

Retour du Nucléaire : Élisabeth Borne ne « résonne » plus de la même façon !


Retour du Nucléaire : Élisabeth Borne ne « résonne » plus de la même façon !

Le gouvernement qui a sacrifié la politique énergétique et en particulier le nucléaire revient maintenant sur cette catastrophe. Et pour toute argumentation Élisabeth Borne convient qu’on ne « raisonne » ( ou résonne ?) plus de la même façon aujourd’hui. Effectivement c’est un autre son de cloche d’un personnel politique complètement incompétent en particulier depuis Hollande et Macron. Bilan, la France a perdu son indépendance énergétique dans l’électricité et va tuer nombre d’entreprises, d’artisans et de commerçants.

«On ne « raisonne » plus de la même façon puisqu’on a maintenant une vision beaucoup plus ambitieuse sur la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre et donc sur les besoins de production en électricité», a justifié Élisabeth Borne devant une commission d’enquête de l’Assemblée.
Cette commission, qui vise selon son intitulé «à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France», poursuit ses travaux depuis l’automne et rendra son rapport fin mars. Ses députés cherchent notamment à comprendre comment la France s’est retrouvée en situation de pénurie d’électricité et a dû en importer de l’étranger cet hiver.

«C’est ce qui a conduit le président de la République à annoncer le lancement des six nouveaux (réacteurs nucléaires) EPR. C’est ce qui nous conduit aujourd’hui à demander l’étude notamment à l’ASN (Autorité de sûreté du nucléaire) sur les modalités de prolongations au-delà de cinquante ans de nos réacteurs nucléaires», a-t-elle ajouté. Elle a aussi insisté sur les scénarios produits par l’entreprise gestionnaire du réseau électrique français RTE quand la décision a été prise, sous François Hollande, de réduire la part du nucléaire en France et de fermer des réacteurs, notamment Fessenheim en Alsace qui a effectivement fermé en 2020.

«En 2014, les informations qui étaient à ma disposition, c’étaient les bilans prévisionnels de RTE» qui «prévoyaient une évolution de la consommation d’électricité stable ou en baisse», a-t-elle relaté. «On voit bien qu’on a depuis complètement réévalué ces scénarios (…) mais à l’époque il n’y avait aucune alerte sur un quelconque risque sur la sécurité d’approvisionnement», a-t-elle indiqué, admettant :
51 milliards d’euros pour les six premiers nouveaux réacteurs

Elle a aussi affirmé que la décision de relance du nucléaire avait été prise sur la base de calculs de RTE «montrant que d’un point de vue économique comme d’un point de vue de sécurité d’approvisionnement un scénario 100% renouvelable n’était pas soutenable». «Et sans doute, sur la base des scénarios qui ont été produits par RTE, on sera autour d’une production de 50% d’électricité d’origine renouvelable, 50% d’origine nucléaire», a-t-elle dit.

Fin 2021, RTE a présenté six scénarios allant de 100% renouvelables en 2050 à un développement volontariste du nucléaire, présenté comme la voie la moins chère, de l’ordre de 10 à 20 milliards d’euros de moins par an. La relance du nucléaire devrait coûter au moins 51 milliards d’euros pour les six premiers nouveaux réacteurs et environ autant pour la prolongation au-delà de 40 ans des réacteurs existants qui le peuvent, hors gestion des déchets.

Nucléaire : Élisabeth borne ne « résonne » plus de la même façon !


Nucléaire : Élisabeth borne ne « résonne » plus de la même façon !

Le gouvernement qui a sacrifié la politique énergétique et en particulier le nucléaire revient maintenant sur cette catastrophe. Et pour toute argumentation Élisabeth Borne convient qu’on ne « raisonne » ( ou résonne ?) plus de la même façon aujourd’hui. Effectivement c’est un autre son de cloche d’un personnel politique complètement incompétent en particulier depuis Hollande et Macron. Bilan la France a perdu son indépendance énergétique dans l’électricité et va tuer nombre d’entreprises, d’artisans et de commerçants.

«On ne « raisonne » plus de la même façon puisqu’on a maintenant une vision beaucoup plus ambitieuse sur la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre et donc sur les besoins de production en électricité», a justifié Élisabeth Borne devant une commission d’enquête de l’Assemblée.
Cette commission, qui vise selon son intitulé «à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France», poursuit ses travaux depuis l’automne et rendra son rapport fin mars. Ses députés cherchent notamment à comprendre comment la France s’est retrouvée en situation de pénurie d’électricité et a dû en importer de l’étranger cet hiver.

«C’est ce qui a conduit le président de la République à annoncer le lancement des six nouveaux (réacteurs nucléaires) EPR. C’est ce qui nous conduit aujourd’hui à demander l’étude notamment à l’ASN (Autorité de sûreté du nucléaire) sur les modalités de prolongations au-delà de cinquante ans de nos réacteurs nucléaires», a-t-elle ajouté. Elle a aussi insisté sur les scénarios produits par l’entreprise gestionnaire du réseau électrique français RTE quand la décision a été prise, sous François Hollande, de réduire la part du nucléaire en France et de fermer des réacteurs, notamment Fessenheim en Alsace qui a effectivement fermé en 2020.

À lire aussiLa France entame une réforme contestée de son modèle de sûreté nucléaire
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51 milliards d’euros pour les six premiers nouveaux réacteurs

Elle a aussi affirmé que la décision de relance du nucléaire avait été prise sur la base de calculs de RTE «montrant que d’un point de vue économique comme d’un point de vue de sécurité d’approvisionnement un scénario 100% renouvelable n’était pas soutenable». «Et sans doute, sur la base des scénarios qui ont été produits par RTE, on sera autour d’une production de 50% d’électricité d’origine renouvelable, 50% d’origine nucléaire», a-t-elle dit.
Fin 2021, RTE a présenté six scénarios allant de 100% renouvelables en 2050 à un développement volontariste du nucléaire, présenté comme la voie la moins chère, de l’ordre de 10 à 20 milliards d’euros de moins par an. La relance du nucléaire devrait coûter au moins 51 milliards d’euros pour les six premiers nouveaux réacteurs et environ autant pour la prolongation au-delà de 40 ans des réacteurs existants qui le peuvent, hors gestion des déchets.

«Moi je fais très attention à la façon dont je m’exprime» (le Premier ministre)

«Moi je fais  très attention à la façon dont je m’exprime» (le Premier ministre)

 

 

 

Il se pourrait bien que le premier ministre Édouard Philippe commence à prendre ses distances vis-à-vis de Macron. En cause sans doute, le fait qu’il n’exclut plus l’hypothèse d’être remercié après le grand débat national et après les élections européennes. Édouard Philippe Marque  en quelque sorte sa différence. Interrogé à propos d’expressions particulièrement malheureuses et même méprisantes de Macon, le premier ministre leur de l’émission  «La Grand explication» sur RTL, Le Figaro et LCI n’a pas tellement défendu les écarts de langage de Macron. Il s’est même démarqué en indiquant clairement que lui essayer d’éviter ces dérives provocatrices.

«Je comprends très bien que cette expression vous ait choquée», a d’abord répondu le premier ministre. Avant de se désolidariser du président. «Vous avez peut-être remarqué que moi j’essaie toujours de faire très attention à la façon dont je m’exprime parce que je sais qu’une phrase prononcée dans un endroit à quelqu’un, qui n’est pas forcément scandaleuse dans le contexte, peut ensuite donner quelque chose d’évidemment choquant, parce qu’on va dire “Mais il a dit ça de tout le monde pour tous les problèmes”». Il y a évidemment un monde entre la posture de Macon et celle du Premier ministre. Une différence provenant bien sûr de la personnalité des intéressés mais aussi du manque d’expérience politique du président de la république qui se laisse un peu enivré par le parfum du pouvoir et dérape assez régulièrement. Le Premier ministre de son côté adopte une posture assez classique du politicien mesuré aux propos souvent alambiqués mais qui évite de choquer. Ainsi au cours de l’émission évoquée, il n’aura pas apporté grand chose de nouveau, se contentant de répéter ce qu’il avait déjà déclaré. Un premier ministre au profil assez classique de technocrate mais pas forcément de technicien, survolant plutôt les dossiers, affichant une certaine détermination verbale mais dans la pratique capable d’évoluer voir de faire le contraire. Une sorte de d mélanges de Chirac, de Balladur et de Juppé. Moins démonstratif, moins extraverti voire moins hystérique que Macron mais pas forcément moins efficace ou plus exactement aussi peu efficace.

Canal + retour des Guignols : l’humour façon Bolloré tombe à plat

Canal + retour des Guignols : l’humour façon Bolloré tombe à plat

 

Pas de quoi vraiment s’enthousiasmer de cette nouvelle version des guignols à la mode Bolloré. Au menu du jour surtout l’extrême droite et les élections régionales ;  pas forcément mauvais thème mais le traitement tombe à plat au mieux on ne rit pas au pire on s’ennuie. Bolloré avait pourtant prévenu il n’aime pas la satire excessive ni les thèmes trop politiques (notons que Sarkozy a été relativement épargné dans cette première émission). Bolloré est sans doute un chef d’entreprise très habile mais il n’est pas certain qu’il ait le profil idéal pour gérer une chaîne comme Canal+ qui a fait de la tonalité subversive un des axes de sa ligne éditoriale. Pas étonnant dès lors Canal+ perde des s’abonnés. Le Grand journal avait déjà déçu, la nouvelle version des guignols s’inscrit sans doute dans le même effritement de l’audience. D’une manière plus générale on peut s’interroger pour savoir s’il est bien opportun qu’un patron de grands groupes économiques s’approprie ainsi une chaîne de télévision. Une question évidemment qui concerne aussi d’autres médias.




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