Archive pour le Tag 'extrémismes'

Auschwitz : se souvenir pour éviter les autres extrémismes

Auschwitz : se souvenir pour éviter les autres extrémismes

 

Dans une tribune au « Monde », la rabbine Pauline Bebe appelle, quatre-vingts ans après la découverte du camp d’Auschwitz, à rester vigilants face aux mouvements extrémistes qui séduisent par leur désir d’éradiquer la différence.

 

« Quatre-vingts », la langue française a une manière très particulière d’écrire ce nombre « quatre-vingts », quatre fois vingt comme si, d’emblée, il nous faisait y lire quatre générations avec un tiret qui les lie. Quatre générations donc sont passées depuis la découverte du camp d’Auschwitz et, à mesure que le temps passe, les rescapés tirent leur révérence un à un dans un souffle qui, même s’il s’étire, ne s’oublie pas.

Ils ont eu du mal à parler, d’abord parce que, ont-ils dit, on ne les écoutait pas, sans doute aussi parce que ce qu’ils avaient à dire était de l’ordre de l’indicible, parce que voulant épargner leurs proches, ils souhaitaient reconstruire. « Au silence d’Auschwitz », selon l’expression du philosophe André Neher (auteur du livre L’Exil de la parole, Seuil, 1970), a succédé un autre silence, celui de l’après-Auschwitz.

Puis est venu le temps de la parole, le temps du témoignage, encore vivant, pour les quelques survivants qui restent encore vivants. Alors ils ont parlé, ils ont dit, ils ont raconté et, de manière intarissable, ils ont transmis à des jeunes et moins jeunes générations pour que jamais cela ne se reproduise, pour que l’on n’oublie pas.

Je me souviens d’Odette qui disait de sa voix fine et nette qu’elle ne haïssait pas les Allemands, qu’une Allemande l’avait cachée et sauvée, et que, dans la plus grande noirceur des camps, elle s’était dit que, jamais, on ne lui prendrait sa capacité à rêver.

Je me souviens de Yakob (Jacob) qui racontait comment, au beau milieu de la tourmente, de la « catastrophe » – c’est ce que le mot « Shoah » veut dire –, ses camarades et lui avaient collecté quelques bouts de pain dans une casquette pour qu’un jeune chantre puisse, au bout de sa voix et de son souffle, chanter la prière de Kippour, le kol nidrei.

Je me souviens du texte de Viktor Frankl (1905-1997) et de sa leçon du camp : « Tout peut être pris d’un homme sauf une chose, la dernière des libertés humaines : choisir son attitude dans n’importe quelle circonstance, choisir son propre chemin »…;

Un développement des extrémismes identitaires

Un développement des extrémismes identitaires 

Alors qu’il quitte son poste de délégué contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), le préfet s’inquiète dans le Monde notamment de la poussée des discours radicaux d’extrême droite.

Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) depuis près de quatre ans, le préfet Frédéric Potier a décidé de quitter ses fonctions pour rejoindre la RATP, où il sera délégué général à l’éthique et à la conformité, chargé des questions de laïcité et de discrimination. A la veille de son départ, il fait le constat d’une société où « les discours de haine continuent de proliférer ».

Quel constat dressez-vous après quatre années à la tête de la Dilcrah ?

Le budget de la Dilcrah est relativement faible, 6,5 millions d’euros par an. C’est peu compte tenu de l’ampleur de la tâche et des objectifs. S’il était plus conséquent, nous pourrions au moins démultiplier nos actions de formation dans les écoles, au sein de la police et de la gendarmerie…

Placée sous l’autorité du premier ministre, la Dilcrah a-t-elle une véritable influence sur la politique du gouvernement ?

Nous ne nous contentons pas d’être dans l’indignation, nous sommes un acteur des politiques publiques. Nous finançons 950 structures, des grandes associations luttant contre le racisme à la petite association de campagne qui veut monter un événement contre l’antisémitisme. Nous formulons également de nombreuses propositions, avec plus ou moins de succès. Le jour des funérailles de George Floyd [un Afro-Américain asphyxié par un policier blanc le 25 mai 2020 aux Etats-Unis], nous avons, à la Dilcrah, observé huit minutes et quarante-six secondes de silence [le temps pendant lequel le policier a maintenu son genou sur la nuque de la victime, provoquant sa mort]. J’ai proposé à tout le gouvernement de faire de même. Certains l’ont fait, d’autres pas. J’avais aussi proposé que l’on mette le drapeau français en berne. Cela n’a pas été retenu. Mais d’autres propositions aboutissent, comme le plan de lutte contre la haine anti-LGBT.




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