- Les optimistes pour Macron, les pessimistes pour les extrêmes
Les clivages en France sont sans doute moins politiques que sociaux. D’après une étude réalisée avant le premier tour des présidentielles d’ Ipsos / Sopra Steria, il ressort que ce sont surtout les couches aisées et optimistes qui se sont prononcées pour Macron tandis que les déclassés affichaient leur pessimisme en votant pour les extrêmes. Marine Le Pen arrive nettement en tête chez les ouvriers (37%), devant Jean-Luc Mélenchon (24%). Les retraités, rétifs au programme du représentant de la France insoumise (12%), préfèrent François Fillon (36%) et les cadres optent pour Emmanuel Macron (33%), qui réalise son plus mauvais score chez les ouvriers (12%). La candidate du Front national et le représentant de la France insoumise sont les deux candidats les plus soutenus par les chômeurs, mais cette fois Jean-Luc Mélenchon devance Marine Le Pen (36% contre 21%). Elle obtient un meilleur score chez les salariés, du privé (26%) comme du public (27%). Emmanuel Macron, boudé par les chômeurs (14%), fait son meilleur score chez les Français à leur compte (24%)… qui placent Jean-Luc Mélenchon au même niveau (24%). Les Français qui ont le sentiment que leur profession est sur le déclin optent plus pour Marine Le Pen (30%). En revanche, la sensation de travailler dans un secteur en expansion va de pair avec le vote Macron (27%). Le niveau de revenu aussi a un impact sur le bulletin glissé dans l’urne. Plus il augmente, plus le vote pour les extrêmes reflue. Emmanuel Macron convainc 32% des ménages au revenu mensuel supérieur à 3000 euros, tandis qu’il obtient 14% parmi ceux qui disposent de moins de 1250 euros par mois. Le vote Fillon suit la même évolution. Les foyers les plus défavorisés leur préfèrent largement Jean-Luc Mélenchon (25%) et surtout Marine Le Pen (32%). La tendance s’accentue encore si l’on considère les foyers où l’on éprouve la sensation que les fins de mois sont difficiles. La candidate du Front national obtient la préférence de 43% des ménages où elles sont même «très difficiles», loin devant Jean-Luc Mélenchon (22%). Les Français se sentant plus à l’aise financièrement optent davantage pour François Fillon (25%) et, encore plus, pour Emmanuel Macron (32%).