Catalogne : Carles Puigdemont extradé ?
D’une certaine manière c’est une avancée dans l’affaire du feuilleton de l’ancien président de la Catalogne actuellement en Allemagne pour éviter d’être emprisonnée avec l’accusation notamment de rébellion. La justice allemande a considéré que ce motif d’inculpation était complètement inadapté et qu’on pouvait seulement poursuivre le leader catalan des motifs de détournement de fonds qui ont été utilisés pour l’organisation du référendum illégal sur l’indépendance. Le feuilleton va évidemment continuer car il est évident que le leader catalan va solliciter toutes les ressources de la justice allemande. On peut espérer que l’apaisement observé entre le nouveau premier ministre espagnol et le nouveau président de la Catalogne amènera à une gestion plus responsable et plus apaisée de ce dossier. La décision allemande empêche donc de le poursuivre pour rébellion, un crime passible de 25 ans de prison. Les juges ont estimé que cette accusation n’était pas recevable, estimant qu’il « n’était pas le chef spirituel de violences » ayant eu lieu en marge du scrutin. Ils considèrent aussi que les violences de l’époque ne sont pas d’une « ampleur suffisante » pour justifier ces poursuites. Le 1er octobre, le « oui » l’avait emporté pour l’indépendance de la Catalogne dans le cadre d’un référendum interdit par le pouvoir espagnol. Des violences avaient alors eu lieu entre des manifestants catalans et des forces de l’ordre.
Le procureur allemand doit désormais organiser la remise du leader catalan aux autorités espagnoles. Dans l’intervalle, celui-ci reste libre. Carles Puigdemont qui s’estime victime de poursuites politiques de la part du gouvernement espagnol a vu ses accusations rejetées par le tribunal allemand. Le parquet estime qu’il « est aberrant de porter (une telle accusation) contre l’Etat espagnol, membre de la communauté de valeur et de l’espace juridique de l’Union européenne. »
Pour le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, le dirigeant indépendantiste catalan Carles Puigdemont et toutes les personnes impliquées « doivent être jugés par les tribunaux espagnols ».