Macron : des explications de gauche pour une loi qui penche à droite
D’après les critères idéologiques classiques, la loi immigration pencherait plutôt à droite du fait qu’elle a notamment été relativement durcie par le camp des « républicains » voire inspirée par le Front National. Mais curieusement le chef de l’État dans une interview sur la 5 a surtout justifié de l’intérêt de cette loi avec des arguments de gauche. Il faut dire que les opposants viennent surtout de la gauche. Et même surtout de ces parties qui ont toujours entretenu un déni de vérité sur la problématique de l’immigration excessive et de ses conséquences économiques, sociales mais surtout sociétales.
Traditionnellement la gauche veut ignorer que les désordres des banlieues dans les quartiers, les menaces sur l’école, le trafic de drogue et les différentes violences qui trouvent principalement leur origine dans le milieu immigré non intégré.
Le chef de l’État s’adresse directement à la gauche y compris à celle de sa majorité quand il affirme «J’assume totalement de dire que nos compatriotes attendaient cette loi et que si on veut que le RN n’arrive pas au pouvoir, il faut traiter des problèmes qui le nourrissent», a-t-il déclaré.
D’une certaine manière, une occasion en heure de critiquer la gauche pour Macron qui cette fois dans son interview à le plus souvent renvoyé au réel indiquant juste titre que lorsqu’on réside dans les beaux quartiers il est difficile de comprendre la problématique de l’immigration. Certes personnellement, il est pas le mieux placé pour utiliser cet argument pourtant imparable auprès de l’opinion. Une opinion qui approuve autour de 70 % cette loi dans son état actuel.
La grande faiblesse du pouvoir vis-à-vis de cette loi et même une grande hypocrisie consiste à prendre de la distance avec certaines mesures très durcies concernant l’immigration et en souhaitant que le conseil constitutionnel veuille bien nettoyer et éliminer les aspects des plus rugueux, c’est-à-dire des aspects anticonstitutionnels et anti conventionnels. Emmanuel Macron a transmis mercredi le texte voté au Conseil constitutionnel, alors qu’Élisabeth Borne a admis que certaines mesures ne passeraient sans doute pas cette haie.
«Je veux bien acter que le président Macron et le gouvernement n’ont pas pris les voix du Front national. Mais ils ont repris ses idées», a déclaré mercredi Toujours aussi maladroit et à contre-courant François Hollande au Monde. Tout en rappelant qu’il avait renoncé en 2016 à la déchéance de la nationalité pour les terroristes binationaux face aux critiques – dont celles de son ministre de l’Économie d’alors, Emmanuel Macron.
La nouvelle loi immigration introduit en effet le principe de déchéance de nationalité pour les auteurs de crimes et délits