Travail : les Français démotivés, le principal facteur explicatif de la crise
Il y a bien entendu de nombreux facteurs explicatifs interactifs qui expliquent la crise économique française à commencer par la formation et l’éducation des parents mais il y a surtout un élément tabou : la perte de la valeur travail. En clair beaucoup, beaucoup trop ne veuillent plus travailler ou ne travaillent pas assez (exemple 13 jours de congés en mai en moyenne avec les ponts !!). Certes ceux sont à la recherche d’un emploi aimeraient bien travailler mais ceux qui en ont ne travaillent pas assez. Du coup la productivité est faible, les charges sociales élevées. Et les 35 heures ont fini par tuer le peu d’envie qui restait. C’est la génération RTT. Encore une fois un sujet complètement tabou qui caractérise cependant une société en plein déclin et qui permet de faire l’économie d’analyse économiques sophistiquées (même sil en faut quand même) pour expliquer la situation catastrophique du pays. Selon un sondage pour France –Info, 38% de salariés qui disent que leur motivation baisse en France, c’est 15% de plus que les Allemands. Et, c’est ce qui est inquiétant, le mouvement est constant depuis plusieurs années. La confiance envers l’avenir de leur entreprise, n’est pas terrible non plus : 59% des Français se disent confiants sur l’avenir de leur entreprise, bien en-deçà de leurs voisins : les Allemands sont à 90% de confiance. L’indice de confiance français est toutefois en légère hausse, de trois points, par rapport à l’an dernier. Pourtant, malgré ce pessimisme, les Français se disent heureux au travail. C’est l’un des rares points sur lesquels nous sommes à l’unisson avec les autres pays étudiés : Allemagne, Belgique, Espagne, Grande-Bretagne, Italie, Portugal et Suède. Quelque 88% des salariés français se disent heureux au travail. Un score comparable à celui de nos voisins, même si là encore il est plutôt en queue de classement. Comment expliquer que fort niveau de satisfaction, si on est à la fois démotivés et pessimistes ? On est heureux au travail d’abord parce qu’on a un travail. Près de six salariés français sur dix jugent qu’il leur serait difficile de retrouver un travail comparable s’ils le perdaient. Près d’un sur trois a pour première préoccupation le maintien de l’emploi, avant le salaire ou le temps de travail. Pour autant, on peut être déçu par son travail, comme l’explique Eric Albert, psychiatre et fondateur de l’Institut français d’action sur le stress. Selon lui les Français attendent beaucoup de leur travail, ce qui peut en faire parmi les meilleurs salariés du monde quand ils y trouvent de la satisfaction. Et d’ailleurs, toujours selon ce sondage, les trois-quarts des salariés français estiment qu’ils consacrent trop de temps à leur travail. 75%, c’est beaucoup ? Oui, mais c’est moins que nos voisins : la moyenne européenne est de 85%. Les Français, démotivés, seraient donc aussi « engagés ». Leur démotivation est liée au fait qu’ils ne se sentent pas assez reconnus dans leur travail. C’est un autre des points saillants de cette enquête : 52% des salariés français ne sont pas satisfaits de la reconnaissance de leur implication, contre 46% seulement dans le reste de l’Europe.