Exception culturelle : la France « totalement réactionnaire » (Barroso)
Cela ne va vraisemblablement pas réchauffer les relations, déjà dégradées, entre Paris et Bruxelles. Ce lundi 17 juin, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a violemment critiqué la volonté de la France d’exclure le secteur audiovisuel du mandat de négociations commerciales avec les Etats-Unis, qualifiant cette attitude de « réactionnaire ». « Cela fait partie de ce programme antimondialisation que je considère comme totalement réactionnaire », a-t-il déclaré, dans un entretien publié par l’International Herald Tribune. Le président de la Commission européenne a indiqué qu’il était favorable à la protection de la diversité culturelle mais sans mettre un cordon autour de l’Europe. « Certains (de ceux qui défendent l’exception culturelle) disent être de gauche mais ils sont en fait extrêmement réactionnaires », a-t-il insisté. Les défenseurs de l’exception culturelle » ne comprennent pas les bénéfices qu’apportent la globalisation (des échanges) y compris d’un point de vue culturel, pour élargir nos perspectives et avoir le sentiment d’appartenir à la même humanité », a-t-il dit. Après treize heures de négociations ininterrompues, les ministres européens en charge du Commerce extérieur ont donné vendredi soir leur feu vert à la Commission européenne pour qu’elle lance les négociations avec les Etats-Unis sur un nouvel accord de libre-échange. Pour parvenir à l’unanimité, ils ont accepté, comme l’exigeait la France, d’exclure complètement le secteur audiovisuel des discussions. Le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, qui conduira les négociations avec Washignton au nom de l’UE, souhaitait inclure l’audiovisuel dans son mandat, afin de ne donner aucun prétexte aux Américains pour qu’ils refusent toujours l’accès à certains marchés fermés aux entreprises européennes.