Archive pour le Tag 'évolutif !'

Législatives-RN: Un programme économique très « évolutif »

législatives-RN: Un programme économique très « évolutif »

 Pour Gilles Ivaldi, politiste : « Le programme économique du RN propose un “package” à chaque segment de son électorat ». Le parti d’extrême droite a fait évoluer son programme économique en fonction de l’évolution de son électorat, aux dépens de toute cohérence idéologique ou doctrinale, explique, dans un entretien au « Monde », le spécialiste du populisme.

Chargé de recherche CNRS au Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences Po, Gilles Ivaldi travaille sur les partis de la droite radicale et le populisme en Europe occidentale. Il a publié, notamment, Les Populismes aux élections européennes de 2019. Diversité idéologique et performances électorales (Fondation Jean Jaurès, 2020).

Au-delà du détail des mesures économiques et sociales présentées par le Rassemblement national (RN) dans son programme, comment qualifieriez-vous la place de l’économie dans la stratégie et la vision politique de ce parti, et, historiquement, dans celle du Front national (FN) ?

Les politistes ont forgé le terme d’« attrape-tout » pour désigner la stratégie souvent utilisée par les partis populistes pour conquérir et additionner les suffrages des différents segments de l’électorat, et parvenir ainsi au pouvoir – cela, bien sûr, aux dépens de toute cohérence idéologique ou doctrinale. Lorsqu’on examine en détail les programmes successifs du FN, puis du RN, depuis la fondation du mouvement, on perçoit une oscillation permanente selon trois grands axes de tension : entre l’économique et le non-économique, entre les mesures « de droite » et « de gauche », entre radicalité et crédibilité.

RN: Un programme économique très évolutif

RN: Un programme économique très évolutif

 Pour Gilles Ivaldi, politiste : « Le programme économique du RN propose un “package” à chaque segment de son électorat ». Le parti d’extrême droite a fait évoluer son programme économique en fonction de l’évolution de son électorat, aux dépens de toute cohérence idéologique ou doctrinale, explique, dans un entretien au « Monde », le spécialiste du populisme.

Chargé de recherche CNRS au Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences Po, Gilles Ivaldi travaille sur les partis de la droite radicale et le populisme en Europe occidentale. Il a publié, notamment, Les Populismes aux élections européennes de 2019. Diversité idéologique et performances électorales (Fondation Jean Jaurès, 2020).

Au-delà du détail des mesures économiques et sociales présentées par le Rassemblement national (RN) dans son programme, comment qualifieriez-vous la place de l’économie dans la stratégie et la vision politique de ce parti, et, historiquement, dans celle du Front national (FN) ?

Les politistes ont forgé le terme d’« attrape-tout » pour désigner la stratégie souvent utilisée par les partis populistes pour conquérir et additionner les suffrages des différents segments de l’électorat, et parvenir ainsi au pouvoir – cela, bien sûr, aux dépens de toute cohérence idéologique ou doctrinale. Lorsqu’on examine en détail les programmes successifs du FN, puis du RN, depuis la fondation du mouvement, on perçoit une oscillation permanente selon trois grands axes de tension : entre l’économique et le non-économique, entre les mesures « de droite » et « de gauche », entre radicalité et crédibilité.

Social-Régime des retraites : un déficit très évolutif

Social-Régime des retraites : un déficit très évolutif !

On ne peut nier la crise démographique et les conséquences financière sur le régime de retraite. Reste que les prévisions demeurent très évolutives. En fonction des intentions du pouvoir en place le COR fait varier ses prévisions. Par exemple dans son rapport 2016, le COR prévoyait un retour à l’équilibre du système des retraites pour le milieu des années 2020, mais dans l’édition 2017, il affirme que l’équilibre ne devrait pas être atteint avant le début des années 2040. Subitement aussi en 2019, le comité d’orientation des retraites souligne que le régime enregistrera un déficit de l’ordre de 10 milliards en 2025.En 2022, le comité des retraites accentue encore son pessimisme. On ne sait plus si un véritable équilibre sera trouvé en 2030, 2050 voir plus tard.

Mais le rapport de septembre 2022 est « marqué par de nouvelles hypothèses (…) plus défavorables sur le long terme ». Le COR a notamment revu à la baisse son principal indicateur économique : les « gains de productivité » du travail sont désormais compris dans une fourchette de 0,7% à 1,6% par an, contre 1% à 1,8% précédemment.

Autre source de pessimisme : alors que le gouvernement table sur « une baisse à 5% en 2027″, le COR envisage toujours une « cible » de 7% à long terme. Même en le ramenant à 4,5%, « le déficit serait moindre » mais ne disparaîtrait pas. Ce qui explique en partie le maintien d’un « besoin de financement » à « l’horizon 2070″ dans quatre des huit scénarios envisagés.

D’autres scénarios explorent un avenir plus favorable, le meilleur donnant un système à l’équilibre autour des années 2030. Et si les règles qui régissent les retraites ne changent pas, sur la base d’un accroissement de productivité de 1,6% le « trou » ne devrait être comblé qu’ »au milieu des années 2050″.

De quoi conforter l’idée qu’il faut imposer une réforme paramétrique ( qui porte sur les critère et les modalités pour bénéficier de la retraites ). Trois leviers sont privilégiés pour assurer la pérennité financière des systèmes de retraites : l’âge de départ à la retraite, le niveau des pensions et les cotisations. Ce qui est curieux ce sont ces changements d’évaluation. Pas tellement étonnant finalement car le comité d’orientation est une sorte de cénacle de chapeaux à plumes et non un organisme scientifique indépendant. Dans les prévisions du comité d’orientation des retraites un seul élément est indiscutable savoir le déséquilibre démographique avec plus en plus de retraités est proportionnellement de moins en moins de cotisants. Pour sur le reste, tout dépend d’une part de la croissance ( donc du nombre de cotisants ) , du niveau des retraites et des modalités de financement.

Depuis des années, le niveau des retraites baisse du fait de la désindexation. Une autre solution envisagée est le report de la réelle de la retraite soit par exemple en allongeant les annuités, soit en décalant l’âge, soit en créant ce qu’on appelle un âge pivot qui revient à repousser l’âge d’une retraite entière. Ce que propose justement le Medef.

En reprenant à son compte le concept de l’âge pivot, le Medef demande tout simplement de reporter l’âge effectif de la retraite. En effet l’âge pivot était un artifice pour allonger la durée de cotisation qui pourrait ainsi passer de 62 ans à 63 ou 64 pour une retraite pleine. L’âge légal demeurerait à 62 ans mais ceux qui la prendraient à cet âge-là subirait une baisse de pension. Une proposition d’ordre budgétaire qu’on peut comprendre sinon admettre en l’état des perspectives financières financiers mais qui va complètement à l’encontre du concept de retraite à points; la retraite à points doit en effet autoriser les retraités à prendre leur retraite à l’âge qu’ils souhaitent parenthèse (avec un minimum). Le Medef sent sans doute que la réforme des retraites à caractère universel à plus en plus de plomb dans l’aile. Ce qui est en question c’est de savoir si elle s’appliquera en 2025, 2035 ….ou 2070 avec la clause grand-père ( âge moyen d’ entrée au travail 23 ans plus 45 ans de cotisations). Le Medef souhaite des mesures budgétaires immédiates et tout simplement un report de l’âge pour une retraite entière . Le Medef conteste d’ailleurs que des mesures budgétaires n’aient pas été prises préalablement à la grande forme envisagée par le gouvernement. “On ne peut pas faire une réforme qui se veut la mère de toutes les réformes (…) en l’asseyant sur un régime qui n’est pas équilibré”, a-t-il dit en conférence de presse. “Il faut une réforme d’équilibre avant de faire une réforme d’équité.”

Selon le Conseil d’orientation des retraites (COR), si rien n’est fait, le déficit du régime des retraites sera compris en 2025 entre 7,9 à 17,2 milliards d’euros, en fonction de la méthode et du scénario de croissance retenus. On peut s’étonner que ce conseil d’orientation ce soir autant trompé dans ses évaluations à moins qu’il ne confonde son rôle comme un service du pouvoir ( ce qu’il est en réalité puisqu’il dépend du Premier ministre) et son rôle d’observatoire économique et statistique indépendant. En clair, le conseil d’orientation des retraites ne sert pas à grand-chose.

Régime des retraites : un déficit très évolutif !

Régime des retraites : un déficit très évolutif !

On ne peut nier la crise démographique et les conséquences financière sur le régime de retraite. Reste que les prévisions demeurent très évolutives. En fonction des intentions du pouvoir en place le COR fait varier ses prévisions. Par exemple dans son rapport 2016, le COR prévoyait un retour à l’équilibre du système des retraites pour le milieu des années 2020, mais dans l’édition 2017, il affirme que l’équilibre ne devrait pas être atteint avant le début des années 2040. Subitement aussi en 2019, le comité d’orientation des retraites souligne que le régime enregistrera un déficit de l’ordre de 10 milliards en 2025.En 2022, le comité des retraites accentue encore son pessimisme.On ne sait plus si un véritable équilibre sera trouvé en 2030, 2050 voir plus tard.

Mais le rapport de septembre 2022 est « marqué par de nouvelles hypothèses (…) plus défavorables sur le long terme ». Le COR a notamment revu à la baisse son principal indicateur économique : les « gains de productivité » du travail sont désormais compris dans une fourchette de 0,7% à 1,6% par an, contre 1% à 1,8% précédemment.

Autre source de pessimisme : alors que le gouvernement table sur « une baisse à 5% en 2027″, le COR envisage toujours une « cible » de 7% à long terme. Même en le ramenant à 4,5%, « le déficit serait moindre » mais ne disparaîtrait pas. Ce qui explique en partie le maintien d’un « besoin de financement » à « l’horizon 2070″ dans quatre des huit scénarios envisagés.

D’autres scénarios explorent un avenir plus favorable, le meilleur donnant un système à l’équilibre autour des années 2030. Et si les règles qui régissent les retraites ne changent pas, sur la base d’un accroissement de productivité de 1,6% le « trou » ne devrait être comblé qu’ »au milieu des années 2050″.

De quoi conforter l’idée qu’il faut imposer une réforme paramétrique ( qui porte sur les critère et les modalités pour bénéficier de la retraites ). Trois leviers sont privilégiés pour assurer la pérennité financière des systèmes de retraites : l’âge de départ à la retraite, le niveau des pensions et les cotisations. Ce qui est curieux ce sont ces changements d’évaluation. Pas tellement étonnant finalement car le comité d’orientation est une sorte de cénacle de chapeaux à plumes et non un organisme scientifique indépendant. Dans les prévisions du comité d’orientation des retraites un seul élément est indiscutable savoir le déséquilibre démographique avec plus en plus de retraités est proportionnellement de moins en moins de cotisants. Pour sur le reste, tout dépend d’une part de la croissance ( donc du nombre de cotisants ) , du niveau des retraites et des modalités de financement.

Depuis des années, le niveau des retraites baisse du fait de la désindexation. Une autre solution envisagée est le report de la réelle de la retraite soit par exemple en allongeant les annuités, soit en décalant l’âge, soit en créant ce qu’on appelle un âge pivot qui revient à repousser l’âge d’une retraite entière. Ce que propose justement le Medef.

En reprenant à son compte le concept de l’âge pivot, le Medef demande tout simplement de reporter l’âge effectif de la retraite. En effet l’âge pivot était un artifice pour allonger la durée de cotisation qui pourrait ainsi passer de 62 ans à 63 ou 64 pour une retraite pleine. L’âge légal demeurerait à 62 ans mais ceux qui la prendraient à cet âge-là subirait une baisse de pension. Une proposition d’ordre budgétaire qu’on peut comprendre sinon admettre en l’état des perspectives financières financiers mais qui va complètement à l’encontre du concept de retraite à points; la retraite à points doit en effet autoriser les retraités à prendre leur retraite à l’âge qu’ils souhaitent parenthèse (avec un minimum). Le Medef sent sans doute que la réforme des retraites à caractère universel à plus en plus de plomb dans l’aile. Ce qui est en question c’est de savoir si elle s’appliquera en 2025, 2035 ….ou 2070 avec la clause grand-père ( âge moyen d’ entrée au travail 23 ans plus 45 ans de cotisations). Le Medef souhaite des mesures budgétaires immédiates et tout simplement un report de l’âge pour une retraite entière . Le Medef conteste d’ailleurs que des mesures budgétaires n’aient pas été prises préalablement à la grande forme envisagée par le gouvernement. “On ne peut pas faire une réforme qui se veut la mère de toutes les réformes (…) en l’asseyant sur un régime qui n’est pas équilibré”, a-t-il dit en conférence de presse. “Il faut une réforme d’équilibre avant de faire une réforme d’équité.”

Selon le Conseil d’orientation des retraites (COR), si rien n’est fait, le déficit du régime des retraites sera compris en 2025 entre 7,9 à 17,2 milliards d’euros, en fonction de la méthode et du scénario de croissance retenus. On peut s’étonner que ce conseil d’orientation ce soir autant trompé dans ses évaluations à moins qu’il ne confonde son rôle comme un service du pouvoir ( ce qu’il est en réalité puisqu’il dépend du Premier ministre) et son rôle d’observatoire économique et statistique indépendant. En clair, le conseil d’orientation des retraites ne sert pas à grand-chose.




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