Coronavirus : le grand flou des évaluations scientifiques
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé samedi qu’elle mettait officiellement un terme à l’étude de l’hydroxychloroquine et de l’association de lopinavir et de ritonavir, un traitement homologué contre le VIH, comme traitement pour les patients infectés par le coronavirus.
“Les résultats préliminaires montrent que l’hydroxychloroquine ou l’association de lopinavir et de ritonavir ne réduisent pas ou très peu la mortalité des patients hospitalisés atteint par la Covid-19, par comparaison aux soins standards”, peut-on lire dans un communiqué.
“Les chercheurs impliqués dans l’essai ‘Solidarity’ suspendront leurs travaux pour ces deux options thérapeutiques avec effet immédiat”, est-il précisé, en référence à l’essai clinique international lancé dans le but de trouver un traitement efficace contre la maladie.
L’organisation précise que cette décision, prise sur les recommandations du comité directeur international, n’affecte pas les études concernant les patients non-hospitalisés ou les recherches dans lesquelles ces traitements sont utilisés pour prévenir l’apparition de la maladie.
Une autre option thérapeutique est encore à l’étude. Il s’agit du remdésivir du laboratoire américain Gilead, initialement testé pour traiter le virus Ebola. (Stephanie Nebehay, version française Caroline Pailliez). Notons que le remdesir n’a pas fait encore la preuve de son efficacité mais pour autant que son utilisation à été autorisée d’abord par les États-Unis puis récemment par l’Europe. Rappelons les conclusions de Wikipédia à propos de cette efficacité :
« Le 22 mai, les résultats préliminaires d’un essai randomisé contrôlé sur 1 063 malades, publiés dans le The New England Journal of Medicine, montrent que les malades qui ont reçu le traitement ont cliniquement guéri en moyenne en 11 jours contre 15 jours pour le groupe « placebo ». En revanche, la différence de mortalité entre les deux groupes est trop faible pour écarter le facteur du hasard dans l’analyse des résultats (7,1 % dans le groupe traité contre 11,9 % dans le groupe placebo)18. Les résultats du médicament sont meilleurs chez les patients les moins sévèrement atteints 19. L’étude a été stoppée prématurément, ce qui a suscité des critiques car cela empêche de savoir si le médicament a un effet fiable sur la mortalité19. Sur la base de ces résultats préliminaires la FDA a accordé une autorisation d’utilisation, permettant aux hôpitaux américains de prescrire le remdésivir aux malades en réanimation20.
Le 25 juin, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a recommandé l’autorisation d’une mise sur le marché conditionnelle21 de l’antiviral remdesivir au sein de l’Union européenne pour les patients atteints du Covid-19, ce qui en fait le premier médicament contre le Covid-19 à être recommandé pour autorisation dans l’UE.22« »