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Euthanasie : l’Ordre des médecins « défavorable »

Euthanasie : l’Ordre des médecins « défavorable »


Alors que les conclusions de la convention citoyenne (qui par parenthèses n’a aucune légitimité ) sur la fin de vie pourraient engendrer un changement de loi avant fin 2023 en la matière en se prononçant sur la légalisation d’une « aide active à mourir »,, l’Ordre des médecins estime qu’un praticien ne peut « provoquer délibérément la mort par l’administration d’un produit létal ». Il se dit également « défavorable à toute possibilité de mettre en place une procédure d’aide active à mourir pour les mineurs et les personnes hors d’état de manifester leur volonté ».

L’Ordre des médecins se montre plus souple sur le suicide assisté, à certaines conditions. « Dans l’hypothèse d’une légalisation du suicide assisté », poursuit le communiqué, le conseil demanderait l’établissement d’une « clause de conscience » pour les médecins, « qui pourrait être mise en exergue à tout moment de la procédure ». Il souhaite également que « l’évaluation, la décision d’éligibilité pour une aide active à mourir, et la responsabilité devraient être collégiales ». Si le Conseil est « défavorable à la participation active du médecin lors de la prise du produit létal par le patient », il estime « que le médecin qui n’aurait pas fait valoir sa clause de conscience pourrait rester présent et accompagner son patient jusqu’à ses derniers instants ».

Fin de vie et euthanasie : l’Ordre des médecins « défavorable »

Fin de vie et euthanasie : l’Ordre des médecins « défavorable »


Alors que les conclusions de la convention citoyenne (qui par parenthèses n’a aucune légitimité et aucune compétence) sur la fin de vie, qui pourrait engendrer un changement de loi avant fin 2023 en la matière en se prononçant sur la légalisation d’une « aide active à mourir », sont attendues dimanche 2 avril, l’Ordre des médecins estime qu’un praticien ne peut « provoquer délibérément la mort par l’administration d’un produit létal ». Il se dit également « défavorable à toute possibilité de mettre en place une procédure d’aide active à mourir pour les mineurs et les personnes hors d’état de manifester leur volonté ».

L’Ordre des médecins se montre plus souple sur le suicide assisté, à certaines conditions. « Dans l’hypothèse d’une légalisation du suicide assisté », poursuit le communiqué, le conseil demanderait l’établissement d’une « clause de conscience » pour les médecins, « qui pourrait être mise en exergue à tout moment de la procédure ». Il souhaite également que « l’évaluation, la décision d’éligibilité pour une aide active à mourir, et la responsabilité devraient être collégiales ». Si le Conseil est « défavorable à la participation active du médecin lors de la prise du produit létal par le patient », il estime « que le médecin qui n’aurait pas fait valoir sa clause de conscience pourrait rester présent et accompagner son patient jusqu’à ses derniers instants ».

Fin de vie et euthanasie: un débat bâclé

Fin de vie et euthanasie: un débat bâclé

-La convention citoyenne sur la fin de vie vient de se prononcer majoritairement en faveur du suicide assisté et de l’euthanasie. Selon le philosophe Damien Le Guay, cette décision est tout sauf surprenante au vu de la méthode, contestable, employée pour organiser cette réflexion.( tribune dans le Figaro)

Damien Le Guay est philosophe, spécialiste des questions éthiques. Il a notamment publié «Quand l’euthanasie sera là» (ed. Salvator, 2022).

Une étape importante vient d’être franchie. » Cette convention citoyenne » réunie depuis des mois vient de voter, dimanche 19 février 2023, en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté. Il lui reste encore du travail à faire pour finaliser les propositions, mais, à l’heure actuelle, ce que l’on pouvait craindre, quant aux orientations de cette convention, est apparu au grand jour. On pourrait s’arrêter là et attendre la suite. Mais revenons sur les conditions du vote de cette Convention qui devait être un modèle de démocratie participative.

A priori tout est clair au vu des chiffres et des pourcentages. En réalité, tout est plus compliqué quand on examine les conditions du vote de dimanche. Examinons cela d’un peu près. « Le diable se cache dans les détails » ne dit-on pas ! La veille, samedi, sur les soins palliatifs, quarante et une questions avaient été posées à cette même convention. Les questions étaient simples. Il fallait répondre par oui et par non. Le soutien massif aux soins palliatifs est évident, franc et sans retenue, avec une demande de renforcement des moyens, de la formation et d’offre palliative sur tout le territoire. Il était indiqué qu’une majorité des 2/3 était nécessaire pour retenir une idée comme étant une «idée forte». Là, dimanche, sur ce double vote, relatif au suicide assisté et à l’euthanasie, les conditions du vote étaient étranges, pour ne pas dire orientées, avec des questions bizarrement posées et des alternatives entre deux réponses posées qui n’en étaient pas. La condition des 2/3 n’était pas indiquée.

Le plus étrange tenait aux questions qui visaient à préciser les conditions des deux modalités de « l’aide active à mourir » – terme répété à chaque question, ce qui déjà est une manière de rendre plus « sympathique » la démarche

Précisons d’abord que pour le suicide assisté, quatre questions étaient posées, et cinq pour l’euthanasie, quand elles étaient quarante et une pour les soins palliatifs, la veille. D’autre part, sur la question du suicide assisté, une majorité semble claire. 72% favorables à un accès au suicide assisté. Quant à l’euthanasie, une majorité se dégage (65%). Mais elle n’est pas suffisante pour atteindre la majorité des 2/3. Selon les critères du vote de la veille, on peut comprendre que la Convention est favorable au suicide assisté et non à l’euthanasie.

Mais le plus étrange tenait aux questions qui visaient à préciser les conditions des deux modalités de «l’aide active à mourir» – terme répété à chaque question, ce qui déjà est une manière de rendre plus «sympathique» la démarche. Ces questions étaient si contraintes, avec des alternatives si étranges, que de nombreux membres de la convention, en les découvrant, s’en sont publiquement étonnés. « Mais un vote pour l’abstention n’est pas un vote défavorable aux alternatives d’avant», a demandé l’un d’entre eux. «Si, si, les « non » et les abstentions sont la même chose», fut-il alors précisé. Ainsi, pour la première question relative aux modalités du suicide assisté, il était question des mineurs et des majeurs. Il ne s’agissait pas de savoir si les «citoyens» de la convention étaient pour ou contre les mineurs pouvant «bénéficier» d’un suicide assisté, et ce dans quelle proportion, mais de savoir, dans un seul vote, s’ils étaient «pour les majeurs», ou «pour les mineurs et les majeurs» ou abstention. Donc ils ne pouvaient être que pour l’une ou l’autre des alternatives, sauf à voter «abstention». Une même question, formulée de la même manière, fut posée pour «l’euthanasie». Étrange manière de poser les questions.

Pourquoi un vote bâclé sur « l’aide active à mourir » et un autre fouillé, précis, intéressant pour tout le monde, sur les soins palliatifs ? Pourquoi ? C’est à n’y rien comprendre !

Idem pour le court terme ou le moyen terme. Sur cette question, pire encore : il était demandé, pour le suicide assisté, si les citoyens étaient pour le court terme et ce pour les personnes atteintes de maladies incurable, ayant des souffrances réfractaires et dont le processus vital est engagé à court terme. Sinon, que pensaient-ils, avec les mêmes conditions sur «pas le court terme», sinon «abstention» ! Chacune des conditions compactées dans la question aurait mérité une question. Une question sur les «souffrances réfractaires» et une autre sur «les maladies incurables». Non. Ces questions-là ne furent pas posées séparément. Tout cela est assez hallucinant. La convention a fini par apprendre, au fur et à mesure, des distinctions nécessaires, des situations différentes, des conditions cumulatives ou non. Ces «citoyens» sont un peu entrés dans la complexité. Et au moment de voter, des questions contraintes et ramasse tout surgissent avec des alternatives qui n’en sont pas, comme si la complexité était refusée et une compréhension fine de leurs opinions était impossible. Il en fut de même pour les «conditions» d’accès aux deux solutions débattues. Les citoyens ont approuvé avec une grande majorité, dans les deux cas, qu’il fallait des «conditions». «Mais, pourquoi ne pas débattre sur ces conditions ?», a-t-il été demandé. «On verra ça plus tard», a-t-il été répondu. Or, là aussi : déni de démocratie participative. Est-on dans une «exception d’euthanasie » ou une «euthanasie avec des conditions larges» ? Cette question n’a pas été posée. Pourquoi ? Étrange quand même ! Car, sur ces questions d’éthique médicales, tout est non pas dans les principes généraux mais dans les modalités particulières d’application. Or, le vote sur la soi-disant «aide active à mourir» est resté sur les principes, alors qu’il était, la veille, pour les soins palliatifs, sur les modalités particulières.

Pourquoi une telle disproportion ? Pourquoi un vote bâclé sur «l’aide active à mourir» et un autre fouillé, précis, intéressant pour tout le monde, sur les soins palliatifs ? Pourquoi ? C’est à n’y rien comprendre ! Le brouhaha du second vote et la perplexité des citoyens en découvrant les questions posées interrogent. S’agit-il d’un amateurisme des organisateurs ou d’une peur de ces derniers quant à des précisions demandées qui auraient pu vider de leurs substances des orientations générales favorables au suicide assisté ou à l’euthanasie ? La question mérite d’être posée. Quoi qu’il en soit, les organisateurs n’en sortent pas grandis. On pourrait même reprendre bien des séances de présentation des mois précédents et s’interroger. Pourquoi avoir débuté la convention par une présentation du modèle belge et du suicide assisté en Suisse par des promoteurs de ces deux systèmes, sans débats, sans contradictions possibles ? Pourquoi avoir fait une table ronde pour toutes les religions, considérant que plus de 60 % des Français disent en avoir une, et une autre, de même durée, pour les loges franc-maçonnes qui revendiquent quelques petits pourcentages des Français ? Ah oui, j’oubliais, les religions sont contre l’euthanasie et le suicide assisté, quand les francs-maçons sont pour et militent activement pour ! Suis-je bête !

On a comme l’impression qu’il fallait un accord de principe à tout prix. Et qu’il le fallait maintenant, et non un peu plus tard, quand tout le monde aurait mieux réfléchi sur les questions. Pourquoi une telle précipitation ? Y a-t-il un calendrier secret qui passe le relais d’un organisme à l’autre avant que d’ouvrir une porte au gouvernement puis à l’Assemblée nationale ? Le CCNE, puis la convention, puis l’Assemblée et la commission Falorni, puis le gouvernement puis un vote à l’Assemblée. Est-ce à dire qu’il ne fallait pas perdre trop de temps avec la Convention pour passer le relais à d’autres ? Sans doute. Est-ce à dire qu’il est préférable de reprendre la main avant de laisser cette démocratie participative entrer plus avant, encore plus, dans la complexité des sujets ? Il faut dire qu’un large vote en faveur des soins palliatifs n’engage pas trop – alors qu’il le faudrait. Cela fait des années que l’ambition politique en faveur des soins palliatifs est grande, et, en bout de course, les moyens faibles. Alors, un vote en faveur de l’euthanasie, comme une vanne qui s’ouvre après celle du CCNE et avant celle de l’Assemblée, est «nécessaire» pour aller de l’avant dans la logique du gouvernement qui a lancé le mouvement en septembre.

Rien sur ceux qui auraient à pratiquer ces deux gestes. Rien sur « la clause de conscience » des soignants qui refuseraient de pratiquer l’euthanasie. Rien sur l’hôpital qui serait, ou non, le lieu approprié, ou non, pour mettre en œuvre ces gestes mortels.

Et puis, étrangement, dans les votes du dimanche 19 février, rien sur ceux qui auraient à pratiquer ces deux gestes. Rien sur la clause de conscience des soignants qui refuseraient de pratiquer l’euthanasie. Rien sur l’hôpital qui serait, ou non, le lieu approprié, ou non, pour mettre en œuvre ces gestes mortels. Rien. Et on comprend pourquoi ! Là est le nœud du débat. Là est le cœur du sujet. Un texte vient d’être signé, il y a quelques jours, par treize organisations de terrain, dont celle les infirmiers, les soins palliatifs, les gériatres, les soignants du cancer, qui refusent l’euthanasie et disent, clairement, qu’ils n’en veulent pas, ni pour eux, ni pour leurs malades. De combien de soignants est-il question ? 800.000.

Ces organisations représentent 800.000 intervenants de terrains. Alors, dans ces conditions, on peut prendre le sujet de tous les côtés possible, comment appliquer des solutions létales sur le terrain quand ceux qui sont sur le terrain n’en veulent pas ? Comment ? Tout est là. Alors, mieux vaut, en effet, comme le fit la convention, en rester aux principes généraux sans modalités pratiques, quand on sait que les dites modalités pratiques sont impossibles en l’état actuel des choses. Faut-il changer les 800.000 soignants ? Faut-il les rééduquer, les contraindre, leur imposer une solution sous peine de renvoi ? Comment faire ?

Cette quadrature du cercle est présente dans l’esprit des organisateurs de la convention qui ont préféré rester dans les cieux éthérés des «libertés à gagner» et des «nouveaux droits à promouvoir» (pour reprendre la terminologie de l’ADMD) de peur d’entrer dans des contradictions impossibles à résoudre. Tel est le fin mot de ces votes à la va-vite de la convention citoyenne. Reste maintenant aux politiques de se dépatouiller avec ces demandes impossibles et ce refus calme mais déterminé des professionnels de terrain. Voudront-ils passer en force, ou trouver une solution de compromis ? Nous le verrons bien. Quoi qu’il ne soit, désormais, loin d’un débat «apaisé» selon la volonté du gouvernement, nous allons entrer dans un rapport de force plus rugueux.

La fin de vie : l’assemblée refuse la légalisation de l’euthanasie

La fin de vie : l’assemblée refuse la légalisation de l’euthanasie

Il ne s’agit pas d’un véritable refus de la légalisation de l’euthanasie mais d’une position intermédiaire concernant le droit de mourir dans la dignité. Le suicide médicalement assisté n’est pas reconnu mais des dispositions contraignantes seront prises à l’égard des médecins pour qu’ils tiennent compte des dernières volontés des s’intéressés pour gérer leur fin de vie. Les députés français ont entamé lundi l’examen, en deuxième lecture, d’une proposition de loi qui permettrait de plonger dans une sédation irréversible les patients en phase terminale sans aller toutefois jusqu’à légaliser l’euthanasie. Le Sénat, où la droite est majoritaire, avait rejeté le 23 juin cette proposition de loi qui avait été massivement votée par l’Assemblée nationale en première lecture. La proposition de loi présentée par les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (les Républicains, LR) prévoit une « sédation profonde et continue » et rend contraignantes pour les médecins les directives anticipées laissées par les malades. « Ce texte marque des avancées importantes », a dit Marisol Touraine, la ministre de la Santé, qui lui a apporté son soutien et a plaidé pour le maintien de son équilibre. Seuls les élus radicaux de gauche, une partie des écologistes ainsi que quelques socialistes ont décidé de s’abstenir ou de se prononcer à nouveau contre. Ils vont tenter, sans espoir de succès, de présenter des amendements proposant de légaliser le suicide médicalement assisté. A l’appel de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), que préside Jean-Luc Romero, une manifestation a eu lieu lundi après-midi près de l’Assemblée. Les manifestants ont réclamé la légalisation de l’euthanasie et ont demandé le vote d’un amendement « en faveur d’une aide active à mourir ». A l’opposé, une vingtaine de députés LR membres de l’Entente parlementaire, l’aile droitière du principal groupe de l’opposition, entendent voter contre ce texte qu’ils considèrent comme « un droit à la mort ». Le Sénat devrait procéder à une seconde lecture de ce texte avant la fin de l’année et devrait à nouveau le rejeter. Une commission mixte paritaire (CMP) Assemblée-Sénat sera ensuite convoquée afin de tenter de déboucher sur un texte commun. L’Assemblée, qui a constitutionnellement le dernier mot, procédera ensuite à son adoption définitive.

Euthanasie : un panel de 18 français représentatif de quoi ?

Euthanasie : Un panel de 18 français représentatif de quoi ?

 

La question de l’euthanasie est délicate et complexe mais pourquoi avoir demandé à un groupe de français (18 personnes) « représentatif » des français de donner un avis ? Curieuse conception de la démocratie même si l’avis rendu parait de bon sens. En réalité c’est parce que le comité national d’éthique avait donné un avis négatif en juillet 2013 que ce groupe « représentatif » a été réuni. En général lorsqu’on constitue un panel (lors de sondages par exemples), il faut de l’ordre de 1000 personnes pour considérer qu’il est représentatif avec la méthode des quotas (âge, sexe, CSP, situation géographique, etc.). 18 personnes ne sauraient donc être représentatives des français en dépit du choix qui aurait été fait pas l’IFOP à la demande du gouvernement. En fait on a choisi cette curieuse méthode pour contourner lavis de comité national d’éthique (qui n’est pourtant que consultatif) qui devra à nouveau délibérer. Le suicide médicalement assisté et l’euthanasie à la demande du patient sont interdits en France. Trois pays européens – Pays-Bas, Belgique, Luxembourg – autorisent l’euthanasie. Le suicide assisté est légal en Suisse. François Hollande s’était engagé en juillet à un projet de loi d’ici la fin de l’année pour « compléter, améliorer » la loi Leonetti de 2005 sur les droits des malades et la fin de vie, mais la réflexion sur le sujet progresse à pas comptés. L’élaboration d’un texte devrait en effet prendre du temps. Le CCNE rendra un rapport sur le débat national relatif à la fin de vie « fin janvier ou en février ». Dans ses 60 engagements, le président proposait que « toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». Critiquée pour son flou, la loi Leonetti promeut la pratique des soins palliatifs et définit un cadre pour qu’un malade puisse solliciter l’arrêt des traitements ou bénéficie de produits antalgiques jusqu’à ce que sa vie en soit abrégée. Une forme de droit à « laisser mourir » qui ajoute selon ses détracteurs au désarroi et à la douleur des familles. Dans un rapport rendu fin 2012 à François Hollande, le professeur Robert Sicard recommandait d’autoriser dans certains cas un geste médical « accélérant la survenue de la mort ». Saisi par le chef de l’Etat, le CCNE s’était prononcé le 1er juillet, à la majorité de ses membres, contre la légalisation de l’assistance au suicide et de l’euthanasie. Constatant l’absence de consensus sur le sujet, l’instance avait décidé de poursuivre la réflexion sous la forme d’un débat public. Un groupe représentatif de 18 Français, huit hommes et dix femmes, sélectionnés par l’institut IFOP, s’est réuni durant trois week-ends à huis clos en novembre et décembre pour entendre l’avis de spécialistes, dont Jean Leonetti, et de personnes qui ont accompagné un proche en fin de vie. Dans leurs conclusions, ils estiment que « la possibilité de se suicider par assistance médicale comme l’aide au suicide » constitue « un droit légitime du patient en fin de vie ou souffrant d’une pathologie irréversible, reposant avant tout sur son consentement éclairé et sa pleine conscience ». Ils ajoutent que « les mesures contenues dans la loi Leonetti, les avancées en matière de soins palliatifs et l’ouverture de recourir au suicide assisté que nous préconisons » permettent « d’écarter l’euthanasie comme solution pour la fin de vie ». Ils prônent en outre l’autorisation de la sédation en phase terminale. Selon un sondage IFOP, 92% des Français sont favorables à l’euthanasie pour les personnes qui en font la demande et qui souffrent de « maladies insupportables et incurables ».