Eurovision : de la soupe, comme d’habitude ?
Une nouvelle fois la France nourrit l’espoir d’emporter l’Eurovision. Une espérance qui risque d’être déçue car traditionnellement ce genre d’exercice est réservé à uen sorte de soupe musicale élaborée spécialement pour l’épreuve. . Un cocktail anglo-saxon qui disparaît ensuite de l’actualité aussi vite qu’il est apparu. La France essaye cette fois une chanson avec un thème consistant mais une musique finalement assez banale en tout cas proche de celle qui faut produire pour empocher le trophée. Le porte-drapeau tricolore cette année est un duo, Madame Monsieur, qui pourrait avoir ses chances avec son titre pop Mercy. Le vote à l’Eurovision combine à la fois les voix d’un jury professionnel et celles des téléspectateurs des 43 pays participants (chaque pays finaliste ne pouvant pas voter pour son représentant). Or, le vote populaire n’a pas beaucoup aidé la France depuis les élargissements successifs du concours aux pays de l’Est à partir des années 1990. Les différentes populations privilégiant parfois des logiques de médiocrité, les chanteurs français se retrouvent parfois peu soutenus par le reste de l’Europe. . Le titre français avait alors beaucoup plu : Mercy raconte la naissance d’une enfant – à bord d’un bateau humanitaire, l’Aquarius, qui tente de sauver les migrants de la noyade en Mer Méditerranée. L’histoire se déroule le 21 mars 2017 : sa jeune mère nigériane a accouché au moment où le bateau rentrait à Catane, en Sicile. Mercy est une fille. Son nom signifie « la miséricorde » en anglais. Mercy, elle a été retrouvée par plusieurs médias dont France Inter il y a quelques jours. Elle se trouve avec sa mère toujours en Sicile, dans le plus grand camp de réfugiés d’Europe. Mais Taiwo, la maman, vient d’obtenir un permis de séjour de deux ans et espère rejoindre la France.
Eurovision 2016 : toujours la même soupe
Finalement l’euro vision, crochet européen, est un peu à l’image de toute la politique européenne : une sorte de vieille soupe insipide. Cette fois c’est l’Ukraine qui a gagné et la France s’en tire avec les honneurs en finissant sixième. Un classement finalement sans grand intérêt tellement ce concours de chant sombre dans la médiocrité et l’uniformité. Des chansons surtout composées uniquement pour l’Eurovision sans véritable originalité, ni talent. Un mélange de toutes les tendances qui aboutit à un breuvage fadasse et convenu. Un peu comme la politique européenne de l’union économique ou à force de doser les intérêts, les réticences des uns et des autres on aboutit à des orientations molles sans grande consistance opérationnelle. Exemple la relance de la croissance, la politique étrangère, l’harmonisation fiscale ou encore la défense. Le 61e concours de l’Eurovision a donc couronné l’Ukraine et Jamala sa candidate engagée. La jeune femme est arrivée à séduire le jury professionnel et les téléspectateurs. L’Australie est en 2e position, suivie de la Russie. Amir de son côté termine en 6e position, après une prestation réussie de J’ai cherché. Jamala, la grande gagnante de la soirée, a finit en larmes sur la scène, après l’annonce de sa victoire. Son titre 1944 parle directement des agissements de la Russie en Crimée. Le président ukrainien, Petro Porochenko, a d’ailleurs salué la performance de l’artiste, qu’il a qualifiée d’ »incroyable » Pour André Vallini, le secrétaire d’État à la Francophonie, la chanson d’Amir aurait du être entièrement dans la langue de Molière. Mais pour de nombreux observateurs, comme Stéphane Bern, ce morceau offrait une véritable chance à la France de faire un beau résultat, contrairement aux années précédentes. Amir est arrivé 6e avec 257 points, contre 534 points pour l’Ukraine.
(JDD)