Européennes – le programme de l’union des démocrates musulmans : Gaza !
L’Union des démocrates musulmans français (UDMF) a déposé début mai une liste pour les élections européennes, comme elle l’avait déjà fait en 2019. Pour Naëm Bestandji, auteur de «Le linceul du féminisme» ce mouvement instrumentalise les européennes pour imposer l’islam politique dans notre société.
Le parti islamiste français de l’Union des démocrates musulmans français (UDMF) a déposé une liste pour les élections européennes de juin 2024 : «Free Palestine Party». Cette liste est «constituée de partis indépendants partageant la même éthique musulmane» et elle «est composée de la France, l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et la Suède». 81 candidats pour ne pas appeler à voter pour l’Europe mais pour… la Palestine. Les élections européennes ne les intéressent pas. Elles sont leur prétexte à se mobiliser pour une cause extra-européenne.
Toutefois, l’UDMF reste ferme sur un point, sans jamais le détailler : «l’éthique musulmane». En quoi une éthique religieuse, en l’occurrence musulmane, serait meilleure que toutes les autres «éthiques» ? Quel bénéfice apporterait cette intrusion de la religion dans la politique, contraire à tous les principes laïques qui fondent notre République ? L’éthique musulmane est au cœur de ce parti faussement laïc. Cette «éthique musulmane» a été théorisée par tous les grands penseurs musulmans depuis des siècles. Pour les plus rigoristes, elle doit réguler la totalité de la vie du musulman, du matin au soir et de sa naissance à sa mort. Pour que cela soit possible, il existe deux possibilités. La première est de vivre replié sur soi, coupé au maximum du reste de la société pour ne pas être contaminé par sa «dépravation». La seconde est de s’investir dans l’associatif, l’éducation, le social, le culturel, l’économie et la politique pour imposer cette éthique à l’ensemble de la société. C’est le choix de l’UDMF, inspiré par l’idéologie des Frères musulmans.Le voile est ainsi un outil politique à la fois contre les musulmans, pour faire de l’intégrisme une norme et assigner toutes les musulmanes à la frange extrémiste de l’islam par le voilement ; et contre la société, au service de la stratégie victimaire.
Si certaines valeurs de «l’éthique musulmane» rejoignent celles de l’humanisme, d’autres en sont l’exact opposé. Par exemple, le respect de toutes les orientations sexuelles, la liberté de conscience, d’expression, de disposer de son corps, le droit à l’IVG et l’égalité des sexes sont absents de cette éthique, quoi qu’ils puissent en dire pour la vitrine. Rien de surprenant, ce n’est pas une particularité de l’islam mais une spécificité de toutes les religions. Enfin, de quelle éthique musulmane parle-t-on ? Celle des musulmans progressistes qui considèrent que la religion relève de l’intimité et n’a rien à faire dans la sphère publique ? Évidemment, non. Comme tous les bons intégristes, l’UDMF considère que sa version de l’«éthique musulmane» est la seule valable.
Mieux encore, ce parti se déclare «laïc» tout en affichant son rejet de la laïcité jusque dans son logo qui fusionne religion et politique : il intègre à la fois le tricolore du drapeau français et le croissant de l’islam. Tout un programme… Le choix de son nom, «Union des démocrates musulmans français», n’est pas anodin non plus. Là encore, la religion et les revendications communautaires sont au cœur de son engagement politique. L’UDMF le reconnaît d’ailleurs sur son site : «La politique est un devoir sacré et spirituel». Elle a aussi choisi sa dénomination pour se rapprocher de celle des Démocrates chrétiens, afin de légitimer une fausse comparaison qui lui serait favorable. L’UDMF alterne entre affichage républicain, «laïc» et démocrate ; et les revendications et positions intégristes qui sont noyées dans l’ensemble de ses programmes. Elle déroule toute la panoplie victimaire et communautariste avec une vision politique et rétrograde de l’islam sous couvert de «vivre ensemble».
L’UDMF brandit aussi la misogynie du voile en fierté identitaire. Ce parti reste fidèle à la ligne politique de l’islamisme : le sexisme du voile est son outil et symbole par excellence : «Pas besoin de parler. Le voile le fait pour nous. Sois fière, ma sœur, de porter haut l’étendard de [notre interprétation de] l’islam», comme le martèlent des prédicateurs islamistes. L’UDMF met ces maximes en pratique. Pour les élections législatives de 2022, par exemple, elle a choisi une affiche politico-sexiste montrant une femme voilée (pour ne pas exciter les hommes et faire de cette misogynie une fierté identitaire). Un classique de l’islamisme dont le sexisme du voile est le cheval de Troie politique. Le voile est ainsi un outil politique à la fois contre les musulmans, pour faire de l’intégrisme une norme et assigner toutes les musulmanes à la frange extrémiste de l’islam par le voilement ; et contre la société, au service de la stratégie victimaire : toute opposition à la discrimination sexiste du voile est accusée de discrimination. L’UDMF participe également à l’enracinement de l’image orientaliste et coloniale de la femme musulmane, forcément voilée, tout en prétendant vouloir lutter contre le «néocolonialisme» français. Une fois le sexisme du voile visuellement installé, l’islamisme pourra alors déployer tout son package de revendications. Il vise aussi à émouvoir les Musulmans et à créer un sentiment d’angoisse envers une société qui leur serait hostile, à susciter la peur pour favoriser le communautarisme.