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La montée du populisme en Europe : le résultat de la paralysie européenne

La montée du populisme  en Europe : le résultat de la paralysie européenne

 

 

Le populisme de droite ou de gauche n’est pas spécifiquement français, i agit nombre de pays en Europe y compris en Allemagne où le courant anti européen du sud ne cesse de monter. Il y a rejet de l’Europe incapable non seulement de régler son endettement mais aussi d’envisager le moindre soutien à la croissance. En France, en Finlande, au Danemark, en Hongrie et donc y compris en Allemagne, on assiste à un repli nationaliste qui peut aller jusqu’à la remise en cause de la zone euro. Raison principale, l’échec de la gouvernance, un échec prévisible puisqu’on a choisi des seconds couteaux pour ne pas faire de l’ombre aux grands chefs d’Etats. Par ailleurs, les institutions ne sont pas adaptées pour la gestion due monnaie unique ou pour conduire des stratégies de redressement industriel. A la différence d’autres banques centrales, la BCE est une institution hybride, paralysée et inefficace. Depuis deux ans, en Europe, chaque année apporte son lot de « surprises » nationalistes. En juin 2010, le parti de la liberté néerlandais (PVV) de Geert Wilders imposait ses thèmes anti-islamiste et, désormais aussi, anti-européens, au gouvernement du libéral Mark Rutte. Au nom de la défense des retraites des Néerlandais, il vient de le saborder en refusant les efforts budgétaires demandés au nom de l’Union européenne. En 2010 toujours, Bart de Wever provoquait la plus grave crise gouvernementale que la Belgique ait connu en faisant de la NVA, le parti nationaliste flamand, le premier du pays. Depuis avril 2011, à Helsinki, les Vrais Finlandais tiennent en otage la grande coalition emmenée par le Premier ministre Jyrki Katainen qui s’est livré à d’incroyables contorsions à chaque sommet européen. Cette année, c’est au tour de Marine Le Pen de hisser le front national au niveau de ses partis « frères » européens en recueillant 18% des voix au premier tour de l’élection présidentielle. S’ils aiment insister sur ce qui les distinguent les uns de autres, ces nouveaux leaders ont en commun, outre leur jeunesse (ils ont tous entre 42 et 50 ans), une ligne politique mêlant l’euroscepticisme à des prétentions sociale-démocrates. Voilà qui compliquera le travail du prochain gouvernement français, car le gagnant du second tour va devoir dessiner une trajectoire de redressement des finances publiques à trois ou quatre ans. La montagne de dettes sous laquelle croule les pays de la zone euro (plus de 80% du PIB) et le risque, intégré par les marchés, d’un éclatement de l’eurozone exercent une contrainte objective. A cet égard, l’engagement de ramener le budget à l’équilibre en 2016 pris par Nicolas Sarkozy ne fait pas grande différence avec le 2017 de François Hollande, même si le second assure pouvoir y parvenir sans sacrifier le « modèle social » français. Certes, contrairement aux Vrais Finlandais ou au Parti de la liberté néerlandais, le Front national n’a aucune intention de monter dans un train gouvernemental. Dans le système bipartisan français, Marine Le Pen convoite pour le FN la place de l’UMP, pas un strapontin ministériel. Mais peu importe que les stratégies politiques varient. Le front populiste qui se forme au fil des ans en Europe est la toile de fond sur laquelle les partis de gouvernement vont devoir jouer leur partition. La France, où l’on parle déjà d’une réorganisation de la droite suite à la faveur des élections présidentielles et des législatives à venir, ne fait pas exception. L’Allemagne, en dépit de ses excédents impressionnants, non plus. Certes, les Allemands peuvent faire le choix, en 2013, lorsqu’il s’agira de réélire le Bundestag, d’une grande coalition réunissant sociaux-démocrates et démocrates-chrétiens. Son système la met relativement à l’abri des partis extrémistes mais pas de tensions au sein même de ces deux grands partis centristes, comme l’ont montré les difficultés rencontrées par la chancelière Angela Merkel avec ses alliés du parti libéral, près un temps à saborder le fonds de sauvetage européen. Cette contestation n’est pas morte même si elle a été bâillonnée par la discipline partisane. Le front des eurosceptiques réunissant les adversaires de l’austérité, d’un côté, et ceux qui « ne veulent pas payer pour les autres », de l’autre, s’élargit sans cesse. De toute manière tout le monde va payer cher, en effet la récession va condamner les européens à se serrer la ceinture.




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