Archive pour le Tag 'étrangère…'

Manouchian: Entrée au Panthéon, un hommage aux héros d’origine étrangère

Manouchian: Entrée au Panthéon, un hommage aux héros d’origine étrangère

Missak Manouchian va entrer au Panthéon. Le président doit officialiser sa décision ce dimanche, à l’occasion du 83e anniversaire de l’Appel du 18-Juin, indique Jean-Pierre Sakoun, à l’origine du comité de soutien « Manouchian au Panthéon ». La panthéonisation aura lieu le 21 février 2024, 80 ans après l’exécution de Missak Manouchian. Il sera accompagné de son épouse Mélinée, elle aussi résistante.

Le résistant d’origine arménienne a été arrêté le 16 novembre 1943 et exécuté le 21 février 1944 avec 21 autres résistants au Mont-Valérien, à Suresnes (Hauts-de-Seine). Réfugié en France après le génocide arménien en 1915, Missak Manouchian a formé le « groupe Manouchian ». Ce groupe de résistants étrangers proche du Parti communiste français (PCF) est l’un des mouvements armés les plus actifs de la Résistance.

La femme de Missak Manouchian, Mélinée, est enterrée au cimetière d’Ivry près de Paris. Elle aussi rescapée du génocide arménien, elle avait rejoint la France avec lui en 1925 puis la résistance. Juste avant d’être exécuté, son époux lui a écrit une lettre bouleversante : « Bonheur à ceux qui vont nous suivre et goûter la douceur de la liberté et de la paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement. »

Retraites et Macron: La presse étrangère très critique

Retraites et Macron: La presse étrangère très critique

Les médias internationaux dénoncent la «faiblesse» du président français qui a préféré faire passer la réforme par le 49.3 plutôt que de laisser les députés voter à l’Assemblée.

Les Français ne sont pas les seuls à critiquer le passage en force du gouvernement. Les journaux étrangers n’ont pas hésité à s’attaquer à l’image d’Emmanuel Macron. Pour El País, le choix du 49.3 met en avant le «caractère hautain et déconnecté de la rue» du président français, dont la popularité est au plus bas.

Le quotidien espagnol juge également le texte de la réforme de «décaféiné», «moins ambitieux qu’à l’initial», à force des révisions apportées par le Sénat et la commission mixte paritaire. Le Telegraph, quotidien britannique, se demande même si cette réforme n’a pas fait d’Emmanuel Macron «un canard boiteux».

Plusieurs journaux s’accordent à dire que le chef de l’État sort déchu de cet épisode politique. Quand le quotidien russe Komsomolskaïa Pravda titre sur «Macron a montré sa faiblesse», le Telegraph évoque la «pire crise depuis sa réélection» en 2022. De son côté, le Corriere della Sera italien écrit simplement : «Le recours au 49.3 est une défaite.»

Le Wall Street Journal se veut, lui, plus positif et défend le chef d’État, «pris en étau entre les courants démographiques et géopolitiques». D’après le quotidien américain, Macron est revenu sur les retraites afin «d’augmenter les dépenses militaires» dans un contexte de guerre en Ukraine. Il n’avait pas le choix.

Die Welt compare l’hémicycle durant les mois consacrés aux débats à «une arène de cirque, où il s’agissait de savoir qui crierait le plus fort ou ferait les meilleures cabrioles». Bras d’honneur d’Éric Dupond-Moretti, députée Renaissance partie en pleurs de l’Assemblée, montages photos… Tout est passé en revue par le quotidien allemand.

Mais alors, quel avenir se profile pour le président de la République et son gouvernement ? Le Guardian et El País se demandent si Macron n’a pas «gaspillé tout son capital politique» en contournant le Parlement pour faire passer sa réforme. Pour El Mundo, l’utilisation de l’article 49.3 ouvre «une crise politique et sociale aux conséquences inconnues» car «elle est vécue comme un acte de force de la part du gouvernement»

Macron: La presse étrangère très critique

Macron: La presse étrangère très critique

Les médias internationaux dénoncent la «faiblesse» du président français qui a préféré faire passer la réforme par le 49.3 plutôt que de laisser les députés voter à l’Assemblée.

Les Français ne sont pas les seuls à critiquer le passage en force du gouvernement. Les journaux étrangers n’ont pas hésité à s’attaquer à l’image d’Emmanuel Macron. Pour El País, le choix du 49.3 met en avant le «caractère hautain et déconnecté de la rue» du président français, dont la popularité est au plus bas.

Le quotidien espagnol juge également le texte de la réforme de «décaféiné», «moins ambitieux qu’à l’initial», à force des révisions apportées par le Sénat et la commission mixte paritaire. Le Telegraph, quotidien britannique, se demande même si cette réforme n’a pas fait d’Emmanuel Macron «un canard boiteux».

Plusieurs journaux s’accordent à dire que le chef de l’État sort déchu de cet épisode politique. Quand le quotidien russe Komsomolskaïa Pravda titre sur «Macron a montré sa faiblesse», le Telegraph évoque la «pire crise depuis sa réélection» en 2022. De son côté, le Corriere della Sera italien écrit simplement : «Le recours au 49.3 est une défaite.»

Le Wall Street Journal se veut, lui, plus positif et défend le chef d’État, «pris en étau entre les courants démographiques et géopolitiques». D’après le quotidien américain, Macron est revenu sur les retraites afin «d’augmenter les dépenses militaires» dans un contexte de guerre en Ukraine. Il n’avait pas le choix.

Die Welt compare l’hémicycle durant les mois consacrés aux débats à «une arène de cirque, où il s’agissait de savoir qui crierait le plus fort ou ferait les meilleures cabrioles». Bras d’honneur d’Éric Dupond-Moretti, députée Renaissance partie en pleurs de l’Assemblée, montages photos… Tout est passé en revue par le quotidien allemand.

Mais alors, quel avenir se profile pour le président de la République et son gouvernement ? Le Guardian et El País se demandent si Macron n’a pas «gaspillé tout son capital politique» en contournant le Parlement pour faire passer sa réforme. Pour El Mundo, l’utilisation de l’article 49.3 ouvre «une crise politique et sociale aux conséquences inconnues» car «elle est vécue comme un acte de force de la part du gouvernement»

Prisons : 25 % des détenus d’origine étrangère

Prisons : 25 % des détenus d’origine étrangère

La France compte environ 10 % d’étrangers en France. Par contre, le pourcentage est notoirement supérieur en prison ou 25 % des détenus sont d’origine étrangère ( réellement étrangers). On pourrait y ajouter les détenus français d’origine étrangère ( la loi interdit d’effectuer des statistiques de ce type) et là on aboutirait à un pourcentage ainsi dépassant les 50 %.Une grande partie des incarcérations concerne les délits de trafic de drogue et les atteintes à la personne.

Répartition des infraction à la législation: stupéfiants : 18,2 % (9 034 personnes), Atteinte à l’autorité de l’État : 4,7 % (2 333 personnes), Infraction routière (autre que homicide et blessure involontaire) : 6,7 % (3 328 personnes) Violence contre les personnes : 15,6 % (7 723 personnes).( Ces infractions ne donnent pas toute lieue à incarcération mais permettent d’éclairer la question délictuelle)

Au 1er juillet, sur 72.020 détenus, l’administration pénitentiaire comptait 53.952 Français et donc 18.068 détenus étrangers. Le tout pour 60.709 places de prison opérationnelles.

En tête des nationalités les plus représentées en détention, on retrouve celles d’Afrique du nord, avec 3974 Algériens, 2093 Marocains et 1254 Tunisiens. Si ces deux derniers chiffres sont stables, le nombre d’Algériens est en nette progression par rapport à 2021 : ils étaient alors 2750 dans nos prisons. Si l’on rapporte ces données à l’ensemble de la communauté algérienne en France, soit 569.000 ressortissants sans compter les détenus bénéficiant de la double nationalité, leur délinquance est plus de 5 fois supérieure à celle de la communauté portugaise, quasiment aussi nombreuse et qui compte 497 détenus.

Cela démontre à l’évidence les très grandes difficultés d’intégration des valeurs notamment républicaines par certaines populations.

On est loin de l’objectif final qui devrait être l’assimilation progressive. Au contraire on assiste plutôt à une sorte de balkanisation avec l’existence de plusieurs modes de civilisation. Refuser ce constat, c’est en même temps renoncer au projet républicain et à ses valeurs.

Après l’Ukraine,revoir complètement la politique étrangère française

Après l’Ukraine,revoir complètement la politique étrangère française 

 

Le projet de souveraineté européenne doit être repensé en fonction d’une menace russe qui va perdurer, analyse l’ancien diplomate, Michel Duclos, ancien diplomate et conseiller spécial à l’Institut Montaigne dans une tribune au « Monde » Une vision qui évidemment va à l’encontre du courant pro-russe d’une grande partie de la diplomatie française.

C’est de nouveau « par le fer et le sang », du fait de l’agression russe en Ukraine, que se modifie la carte politique de l’Europe. Les conséquences pour la France sont évidemment profondes, au point que des pans entiers de sa politique étrangère apparaissent désormais à reconstruire. Nous en donnerons trois illustrations.

D’abord en Europe même. Les Français souhaitaient une Europe plus souveraine pour la mettre en mesure de se protéger des turbulences du monde et lui permettre de jouer un rôle face au binôme sino-américain en gestation. Ils pensaient que le problème russe devait être traité par la fermeté, certes, mais aussi par un dialogue stratégique tenant compte des intérêts légitimes de Moscou.

Cette vision de la relation avec le Kremlin, peu partagée par nos partenaires, a été démentie par les événements. Depuis le 24 février, la France a d’ailleurs rejoint les autres Européens, parfois les a devancés, dans la politique de sanctions contre la Russie et d’aide militaire, économique et politique à l’Ukraine. Toutefois, la longue patience des autorités françaises à l’égard de Vladimir Poutine – jointe à des positions hétérodoxes sur l’OTAN – a entamé notre crédit auprès des Européens de l’Est et du Nord. Ceux-ci considèrent qu’ils avaient mieux compris le sens de l’histoire. La même décote s’applique à l’Allemagne. Le risque est qu’une majorité d’Européens estiment qu’il y ait lieu d’abandonner tout agenda d’autonomie de l’Union européenne (UE) pour mieux pérenniser la protection américaine.

Comment renverser cette tendance ? Sur le plan intellectuel, nos dirigeants doivent se convaincre que la Russie de Poutine sortira diminuée de sa folle entreprise mais encore plus agressive dans son approche de l’Europe. Elle conservera des capacités de déstabilisation considérables vis-à-vis de ses anciennes terres d’empire, mais aussi – par des pressions économiques et politiques – à l’égard de l’Europe de l’Ouest. Elle a démontré qu’elle n’éprouve aucune inhibition devant le recours à la force – appuyé sur son statut de puissance nucléaire.

UE: L’Allemagne veut une politique étrangère unique

UE: L’Allemagne veut une politique étrangère unique face à la Russie 

Après avoir adopté pendant de longs mois d’une position assez ambiguë vis-à-vis de la Russie, l’Allemagne se réveille et souhaite maintenant une politique étrangère européenne unique qui ne soit plus entravée par les intérêts nationaux égoïstes. Ce changement net de posture signifie sans doute que l’Allemagne se prépare à une rupture totale de l’approvisionnement en gaz en provenance de la Russie et qu’elle va s’associer de manière plus dynamique aux sanctions contre Poutine. L’Union européenne ne peut plus se permettre des veto nationaux en matière de politique étrangère et de sécurité de l’Union si elle veut conserver un rôle de premier plan sur la scène mondiale, a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz. ( d’après Reuters)

La guerre menée par la Russie en Ukraine rend encore plus urgente l’unité des Européens et appelle la fin des « blocages égoïstes » des décisions européennes par certains États membres de manière individuelle, a déclaré Olaf Scholz dans un article publié dimanche par le journal Frankfürter Allgemeine.

« Nous ne pouvons tout simplement plus nous permettre des veto nationaux, par exemple en matière de politique étrangère, si nous voulons continuer à être entendus dans un monde de grandes puissances concurrentes », a-t-il ajouté.

Olaf Scholz a été critiqué par Kyiv et d’autres alliés occidentaux, qui reprochent à l’Allemagne de ne pas avoir joué un rôle de premier plan dans la crise ukrainienne, une accusation que le chancelier repousse.

L’invasion de l’Ukraine, que Moscou qualifie d’ »opération militaire spéciale », a provoqué un changement de la politique de défense de l’Allemagne après des décennies de pondération sur le plan militaire.

Le conflit a également poussé Berlin à jouer un rôle plus actif en matière de politique étrangère, notamment dans le cadre de sa présidence du G7, qui rassemble les sept pays les plus industrialisés.

De l’avis du dirigeant allemand, le G7 et d’autres pays pourraient travailler ensemble pour trouver des solutions à la crise alimentaire mondiale, au changement climatique et à la pandémie liée au coronavirus.

Il a déclaré que l’Allemagne ferait dans les mois à venir des propositions en faveur d’une politique migratoire européenne commune, en matière de défense européenne, de souveraineté technologique et de résilience démocratique.

Politique étrangère de Macron: les échecs

Politique étrangère de Macron:  les échecs 

 

 Pour Thomas Gomart, directeur de l’Institut français des relations internationales, Emmanuel Macron  n’a pas su éviter les revers diplomatiques face à Poutine, à l’alliance Aukus, et au Mali. (Interview dans le Figaro)

Thomas Gomart est directeur de l’Institut français des relations internationales. Son dernier ouvrage est Guerres invisibles, éd. Tallandier, 2021.


Emmanuel Macron s’est-il inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs, ou a-t-il fait prendre une direction nouvelle à la diplomatie française ?

Thomas GOMART. - Emmanuel Macron a essayé de faire preuve d’un classicisme agile. Il s’est inscrit à la fois dans la continuité de ses prédécesseurs, tout en tentant d’apporter des éléments de disruption. Il a pris des risques plus ou moins payants. La continuation par rapport à ses prédécesseurs de la Vème République s’observe dès ses premiers pas en tant que président. Tout d’abord, le volet occidental à travers la relation très spécifique entre Washington, Londres et Paris, par l’invitation faite à Donald Trump d’assister au défilé du 14 juillet 2017. Il sait que l’embryon d’alliance atlantique apparaît à la fin de la Première Guerre mondiale. Ensuite, la relation franco-allemande par le conseil des ministres franco-allemands, qui a décidé d’un certain nombre de programmes d’armement structurants. Enfin, l’importance accordée à la relation avec Moscou, notamment par l’invitation de Vladimir Poutine à Versailles. En ce sens, il réalise des figures imposées, tout en cherchant à imposer son style.

Puis, l’aspect disruptif, l’ «agilité» pour reprendre un terme qu’il affectionne, c’est d’avoir beaucoup investi sur des rendez-vous censés nourrir le multilatéralisme. Cette tendance a été accentuée après les décisions de Donald Trump de sortir de l’accord de Paris, et de l’accord sur le nucléaire iranien. Elle s’est traduite par une multiplication d’événements multilatéraux et multifacteurs qui correspondent au souci d’Emmanuel Macron d’apparaître comme agile. Il a aussi multiplié les prises de parole dans différents formats avec une volonté évidente de moderniser l’image de la France.

Cette stratégie a-t-elle permis d’affirmer la France comme un acteur influent et crédible sur la scène internationale, ou au contraire doit-on lire, par exemple l’incapacité à s’imposer face aux États-Unis dans la crise des sous-marins, ou comme un médiateur face à Poutine dans le conflit ukrainien, comme une baisse de l’influence française ?

Si l’on essaye de faire le bilan de ce que sa diplomatie a produit, il y a plusieurs déceptions profondes. La plus importante est sans doute l’issue de son dialogue continu avec Vladimir Poutine qui n’a pas empêché l’agression russe en Ukraine. La deuxième déception est la découverte de l’alliance Aukus nouée par les « trois démocraties maritimes » ainsi que ces pays se définissent, alors que l’Australie était considérée comme un des principaux points d’appui dans tout le discours français sur l’Indopacifique. Il y a également des déceptions liées à sa tentative de modifier la situation politique au Liban, et une très grande question sur la politique française au Sahel avec la décision d’arrêter l’opération Barkhane. Ce sont des éléments qui montrent les difficultés, les revers rencontrés par la diplomatie française.

Si on regarde les réussites, Emmanuel Macron est le seul en 2017 à être élu sur un discours pro-européen. À la différence de tous ses autres compétiteurs, il n’a jamais varié sur cet engagement. De ce point de vue, il a obtenu un certain nombre de transformations au sein de l’Union européenne. La mutualisation de la dette, le fait que la notion de souveraineté européenne ou souveraineté technologique soit devenue plus centrale, et le fait que l’Union européenne ait réussi à participer à la crise sanitaire dans sa gestion à la fois sanitaire, vaccinale et économique font partie des réussites diplomatiques.

La deuxième réussite est d’avoir construit un discours sur le multilatéralisme à l’attention des acteurs désireux de ne pas être piégés par la rivalité sino-américaine, tout en étant parfaitement clair sur son système d’alliance. C’est un discours qui s’est adressé à des pays comme l’Inde, à une volonté de renouveler les termes des échanges avec des pays africains, les pays du Golfe ou encore l’Indonésie. La France a joué un rôle moteur pour les enjeux liés aux biens communs, comme la lutte contre le réchauffement climatique ou la perte de la biodiversité. Elle s’est montrée active dans la mise en œuvre des ODD (objectifs de développement durable).

Le troisième aspect, le plus important, est sa lucidité sur de la rapidité de dégradation de l’environnement stratégique. C’est le premier président qui assume ouvertement le réarmement. Il a clairement rompu avec l’héritage de ses prédécesseurs, qui avait négligé le budget de la défense, tout en décidant d’interventions extérieures. Parallèlement, il s’est employé à convaincre ses alliés européens de la nécessité de réarmer.

Au final, pour produire des effets à moyen et long termes, une politique étrangère dépend de la solidité économique du pays. Le problème fondamental de la France est le suivant : son positionnement diplomatique connaît un rendement décroissant au moment où sa sécurité exige des coûts croissants. L’effet ciseaux est prévisible : une propension plus élevée à prendre des coups et une capacité plus limitée à en porter.

La fin du quinquennat a été marquée par la fin de la présence française au Mali commencée sous François Hollande, quel bilan tirer de ces 9 ans de présence et de ce départ poussé par le nouveau pouvoir malien ?

Il faut commencer par noter qu’Emmanuel Macron a résisté à la tentation des interventions militaires extérieures. Le Mali est un héritage de la présidence Hollande, comme vous l’avez rappelé. Sur le plan militaire, cela a été une opération qui a régulièrement permis de « neutraliser » des djihadistes, et donc de limiter leur progression. Ces opérations se sont accompagnées d’efforts pour encourager le « 3D » c’est-à-dire des actions combinées de défense, de diplomatie et de développement. Cela a eu aussi pour vertu de faire comprendre aux Européens que la situation au Sahel concernait leur propre sécurité, ce qui a entraîné un certain nombre d’européens à participer de manière modeste à l’effort.

Le bilan négatif est qu’évidemment en dépit d’une présence sur le terrain, Paris n’a pas vu venir les deux coups d’État, a sous-estimé le sentiment anti-français qui s’est développé dans la sphère informationnelle, l’a négligé et a dû faire face à une activité informationnelle qui s’est retournée contre Paris. De plus, ces opérations ont abouti à une usure de l’outil militaire puisqu’elles ont mobilisé plus de cinq mille hommes, sans parvenir à distinguer entre une mission qui, initialement était de stopper les djihadistes (donc qui relevait d’éléments uniquement militaires et qui était réussie), et l’ambition trop importante de contribuer à la reconstruction de l’État malien, ce qu’une opération militaire ne peut pas faire, surtout de cette taille.

La réflexion qui devrait guider l’indispensable retour d’expérience est de comprendre comment nous sommes passés d’une logique de contre-terrorisme à une logique de reconstruction d’État.

La France a-t-elle redéfini son rôle au sein de l’Europe, notamment depuis le départ d’Angela Merkel ?

Oui et non. Oui, dans la mesure où Paris est une des rares capitales européennes où on est encore capable d’avoir une pensée globale sur le monde. C’est de plus en plus rare au sein de l’Union européenne. Paris conserve une capacité d’initiative, malgré les difficultés que nous connaissons. Son positionnement est sans doute meilleur au sein de l’Union européenne en 2022 qu’il ne l’était en 2017, mais le Brexit a entraîné une dégradation préjudiciable de la relation de la France avec Londres.

Non, dans la mesure où il y a un sous-investissement français, qui s’explique par une culture administrative, une absence de mobilisation de moyens, et une difficulté à exercer de l’influence. Exercer de l’influence est un métier, qui demande une vision, des moyens et surtout de la constance. Il ne suffit pas d’avoir des idées et de penser que tout le monde va s’y ranger tellement elles sont intelligentes. Il y a un sous-investissement structurel dans les institutions européennes, dans le jeu européen de la France, par rapport à d’autres acteurs qui maîtrisent beaucoup mieux les rouages bruxellois en particulier parlementaires. Le problème de la France est d’avoir envoyé à Bruxelles des parlementaires qui, pour une large partie d’entre eux, sont contre le projet européen. De ce point de vue, il y a une grande difficulté de la France: d’un côté Emmanuel Macron assume un positionnement européen, affirme qu’il faut aller plus loin dans la construction européenne et, de l’autre, il fait face à des forces politiques très hostiles à l’Union européenne.

Pensez-vous que la suppression du corps diplomatique par la réforme de la haute fonction publique risque d’influer sur cette capacité à « avoir une pensée globale sur le monde » que vous décrivez ?

Dans les atouts de la France, il y a incontestablement une forte culture militaire et une forte culture diplomatique. Les deux vont de pair. Est-ce que cette réforme va altérer ce savoir-faire, ou permettre d’accélérer une adaptation, une modernisation de l’outil diplomatique français ? Très franchement, il y a une spécificité du métier de diplomate qui porte notamment sur la maîtrise de langues rares, l’art de la négociation, la capacité à naviguer dans différents milieux, de vivre dans des pays difficiles. Les diplomates doivent conserver ces traits spécifiques au cœur de leur identité, tout en se formant au cours de leur carrière. Une réforme est toujours difficile.

Pour conclure quels enjeux principaux en politique étrangère attendent le vainqueur du scrutin de dimanche ?

Ce sont clairement la suite et les conséquences de la guerre d’Ukraine. C’est le sujet systémique. Le prochain président ou la prochaine présidente va devoir très vite agir pour la sécurité européenne au sens dur du terme. Et n’aura pas droit à l’erreur.

 

Politique « Emmerder » : Macron fait dans le populisme vulgaire (presse étrangère)

Politique « Emmerder » : Macron  fait dans le populisme vulgaire (presse étrangère)

 

 

La plupart des organes de presse étrangers considèrent qu’ avec son expression « emmerder les Français », Macron à délibérément choisi de provoquer avec ce populisme vulgaire qui n’est qu’un élitisme condescendant et méprisant.

Plusieurs médias soulèvent la contradiction entre ces propos jugés « insultants » et les récentes promesses d’apaisement de la part du chef de l’Etat français. « Drôle de discours pour quelqu’un qui, il y a trois semaines, faisait ce mea culpa : “Il y a des mots qui peuvent blesser et je pense que ce n’est jamais bon, c’est même inacceptable, car le respect fait partie de la vie politique” », s’étonne ainsi le journal belge L’Echo. « Mi-décembre, Emmanuel Macron reconnaissait, dans un entretien diffusé par TF1 (…), avoir pu heurter des personnes avec ses saillies », rappelle également Le Temps. A ce moment-là, « il a cherché à projeter plus d’empathie »estime le Financial Times, selon lequel le quasi-candidat à sa réélection veut ainsi se montrer plus « combatif » aux yeux de l’électorat.

Le journal suisse, Le Temps , remarque également que l’actuel locataire de l’Elysée est « coutumier des déclarations cinglantes, au risque de déclencher une vive polémique ». Le Financial Times se souvient de ces multiples remarques jugées « arrogantes » et « méprisantes » :

« Comme lorsqu’il a dit à un jardinier au chômage qu’il pouvait facilement lui trouver un emploi en traversant la rue ou lorsqu’il a critiqué le “pognon de dingue” dépensé par l’Etat pour des programmes de lutte contre la pauvreté. »

 « Même si le langage est grossier et peut provoquer une réaction extrême, voire violente, de la part des anti-vaccins, les remarques du président semblent refléter un calcul politique prudent »juge pour sa part Jon Henley, correspondant du Guardian à Paris, traduisant « emmerder » par « to piss off » (« faire chier »), comme la plupart de ses confères anglophones.

La déclaration de M. Macron semble viser « à politiser encore plus le débat sur la vaccination, trois mois avant l’élection présidentielle française »juge également Euronews,

« Emmerder » : Macron fait dans le populisme vulgaire (presse étrangère)

« Emmerder » : Macron  fait dans le populisme vulgaire (presse étrangère)

 

 

La plupart des organes de presse étrangers considèrent qu’ avec son expression « emmerder les Français », Macron à délibérément choisi de provoquer avec ce populisme vulgaire qui n’est qu’un élitisme condescendant et méprisant.

Plusieurs médias soulèvent la contradiction entre ces propos jugés « insultants » et les récentes promesses d’apaisement de la part du chef de l’Etat français. « Drôle de discours pour quelqu’un qui, il y a trois semaines, faisait ce mea culpa : “Il y a des mots qui peuvent blesser et je pense que ce n’est jamais bon, c’est même inacceptable, car le respect fait partie de la vie politique” », s’étonne ainsi le journal belge L’Echo. « Mi-décembre, Emmanuel Macron reconnaissait, dans un entretien diffusé par TF1 (…), avoir pu heurter des personnes avec ses saillies », rappelle également Le Temps. A ce moment-là, « il a cherché à projeter plus d’empathie »estime le Financial Times, selon lequel le quasi-candidat à sa réélection veut ainsi se montrer plus « combatif » aux yeux de l’électorat.

Le journal suisse, Le Temps , remarque également que l’actuel locataire de l’Elysée est « coutumier des déclarations cinglantes, au risque de déclencher une vive polémique ». Le Financial Times se souvient de ces multiples remarques jugées « arrogantes » et « méprisantes » :

« Comme lorsqu’il a dit à un jardinier au chômage qu’il pouvait facilement lui trouver un emploi en traversant la rue ou lorsqu’il a critiqué le “pognon de dingue” dépensé par l’Etat pour des programmes de lutte contre la pauvreté. »

 « Même si le langage est grossier et peut provoquer une réaction extrême, voire violente, de la part des anti-vaccins, les remarques du président semblent refléter un calcul politique prudent »juge pour sa part Jon Henley, correspondant du Guardian à Paris, traduisant « emmerder » par « to piss off » (« faire chier »), comme la plupart de ses confères anglophones.

La déclaration de M. Macron semble viser « à politiser encore plus le débat sur la vaccination, trois mois avant l’élection présidentielle française »juge également Euronews,

Une politique étrangère et de défense écologiste ? ( Sandrine Rousseau)

Une politique étrangère et de défense écologiste ? ( Sandrine Rousseau)

 

Candidate à la candidature chez Europe écologie les Verts exposent sa vision d’une politique étrangère de défense qui serait écologiste.

Un article intéressant dans la mesure où il fait l’impasse sur les enjeux géopolitiques ( menaces chinoises, menaces des dictatures et menaces islamistes notamment) et montre assez clairement les trous dans la raquette de l’analyse qui évitent de parler des sujets qui fâchent.

 Tribune dans l’Opinion

 

La campagne présidentielle qui s’ouvre semble se concentrer sur les petites phrases et un débat sociétal dont les termes sont largement fixés par l’extrême droite. C’est regrettable car les bouleversements mondiaux appellent à de véritables débats de fond. La déroute en Afghanistan doit nous interroger sur l’avenir de la politique étrangère qui fait depuis trop longtemps l’objet d’un consensus transpartisan mou et dangereux. Les écologistes français, longtemps éloignés du pouvoir exécutif national, ont jusqu’à présent été timides sur ces questions ; je souhaite que cela change.

En France, puissance nucléaire et normative à l’ambition mondiale, une politique étrangère écologiste se distinguerait et pourrait s’articuler autour de trois piliers fondamentaux : 1) l’engagement dans un nouveau multilatéralisme écologique et des droits fondamentaux ; 2) la poursuite d’une souveraineté européenne au-delà de la simple instrumentalisation de l’Union européenne ; 3) une nouvelle approche de la place de l’outil militaire dans la conduite de la politique étrangère.

La crise écologique mondiale dépasse la question climatique, incluant celles de la biodiversité, de la gestion des déchets, de la dépollution, du démantèlement nucléaire. Cette crise exige chaque jour plus de coopération dans un monde où les institutions internationales ont été progressivement affaiblies et délégitimées. La conférence de Paris a été certes un pas important dans ce sens, mais sans aucun pouvoir de contrôle ou de sanction, elle reste un mécanisme fragile. La France et l’UE se doivent d’inventer de nouveaux espaces et de nouvelles pratiques d’action dans les domaines climatiques.

Ceci impose d’être en mesure, quand c’est nécessaire, de contraindre nos partenaires à l’action climatique – la Chine dans sa taxation du carbone, le Brésil dans sa protection de l’Amazonie –, y compris par des mesures de rétorsion commerciales si nécessaires (le caractère contraignant), mais aussi et surtout de nous engager dans une solidarité nord-sud forte qui permette une transition juste (la politique d’encouragement) en multipliant et en ciblant mieux notre aide publique au développement.

« La construction d’une défense réellement européenne est une entreprise urgente. Elle impose in fine que nous acceptions que la politique étrangère européenne ne soit plus prisonnière de l’unanimité paralysante »

Par ailleurs, il nous faut dessiner un universalisme qui ne serait pas un nouvel occidentalisme. Cet universalisme n’est pas imposable par la force mais par le droit. Je souhaite donc que se renforcent les capacités de poursuivre et de condamner les violations des droits et libertés fondamentales partout dans le monde pour mettre fin à l’impunité. Nous pouvons ici jouer un rôle clef via les juridictions internationales (TPI) mais aussi par le pouvoir extraterritorial en renforçant la compétence universelle de nos tribunaux en matière de tortures, crimes de guerre, violences sexuelles…

Si je partage le constat du président Macron sur la « mort cérébrale » de l’Otan et la nécessité de jeter les bases d’une souveraineté européenne, je déplore sa méthode naïve qui consiste à espérer faire mener la même politique étrangère verticale et militariste de la France par nos partenaires de l’UE. J’assume pleinement que nous ne pouvons maintenir beaucoup plus longtemps le mythe national selon lequel, seuls, nous resterions une grande puissance militaire.

Il n’y plus à tergiverser : la construction d’une défense réellement européenne est une entreprise urgente, même si certainement de longue haleine qui impliquera certaines concessions (industrielles, militaires et stratégiques) envers nos partenaires. Elle exige d’œuvrer à une culture stratégique partagée, et la construction de capacités militaires communes. Elle impose in fine que nous acceptions que la politique étrangère européenne ne soit plus prisonnière de l’unanimité paralysante et de douteux intérêts nationaux.

« La question de la dissuasion nucléaire française est délicate pour les écologistes européens. L’objectif est un désarmement »

Quant à la place de la force armée et de la dissuasion, je plaide pour de profonds changements. La question de la dissuasion nucléaire française est délicate pour les écologistes européens. L’objectif est un désarmement. Aujourd’hui, la « force de frappe » reste un pilier de notre défense nationale. Nous devons la faire évoluer en profondeur et dans trois directions.

D’abord, en la démocratisant : je souhaite que le président de la République partage l’autorité sur le feu nucléaire avec le Premier ministre pour renforcer le contrôle démocratique sur l’arme atomique. Ensuite, en engageant un dialogue approfondi et patient, avec l’Allemagne d’abord, mais aussi l’Italie et le reste de nos partenaires européens, pour envisager une dissuasion nucléaire continentale concertée, considérant qu’une menace sur le territoire de l’un porterait atteinte aux intérêts stratégiques de l’autre.

Cela posé, comme une majorité de Français, je ne me résignerai jamais à un monde gouverné par l’équilibre de la terreur et j’engagerai la France sur la voie d’un désarmement en lien avec toutes les puissances nucléaires dans le cadre du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, que je souhaite voir progresser au côté du traité de non-prolifération.

Pour ce qui est de la militarisation de notre politique étrangère, nous ne pouvons plus faire l’économie d’un bilan de nos opérations extérieures, à commencer par la débâcle libyenne. Si nous ne changeons rien, nous quitterons le Sahel, comme les Etats-Unis l’Irak ou l’Afghanistan, en laissant derrière nous un champ de ruines économique, politique et social qui sera le terreau d’un nouvel embrasement. Si la force armée se révèle parfois nécessaire, elle ne peut se substituer à une politique de pacification et de déradicalisation qui doit passer par la négociation avec des forces politiques sur lesquelles s’appuient les milices terroristes – dont beaucoup sont d’abord des guérillas locales.

Les limites de la politique étrangère jupitérienne échappant à tout contrôle et tout débat sont évidentes. La souveraineté européenne n’a que faire de ce bonapartisme ancré au plus profond de nos institutions et de nos pratiques. A continuer d’avancer dans cette impasse, nous risquons l’isolement et l’impuissance. Une présidence écologiste, c’est aussi une autre forme de puissance française.

Sandrine Rousseau est candidate à la primaire écologiste en vue de la présidentielle 2022.

G7 : encore un sommet vain (Presse étrangère)

G7 : encore un sommet vain  (Presse  étrangère)

Si les médias en France se félicitent de la réunion du G7 ,il n’en est pas de même dans la presse étrangère indique un article du Monde

Le sommet de Biarritz a certes permis aux dirigeants d’« aplanir certaines de leurs divergences », note le service international de diffusion allemand Deutsche WelleIl a aussi permis au chef de l’Etat français de « briller par son talent diplomatique », estime la Süddeutsche Zeitung, mais guère plus.

« Dans l’ensemble, ce fut un week-end plutôt agréable à Biarritz, ironise le quotidien britannique The Guardian en attaquant son compte rendu du sommet. Certains dirigeants étaient peut-être un peu indifférents, et il est toujours déconcertant de se retrouver face à quelqu’un qui présente un trouble de la personnalité encore plus grand que le vôtre, mais globalement tout le monde s’est bien entendu. »

Dans une autre analyse intitulée « Derniers rites de l’ancien monde alors que le théâtre de Trump se profile l’an prochain », le quotidien britannique souligne « la vanité du G7 », ce « cirque » ou « club ou famille de nations partageant les mêmes idées ». Même le décor choisi pour l’occasion exhale, à ses yeux, « un parfum de fin d’époque » « Biarritz, c’est le glamour du vieux monde, surplombant le golfe de Gascogne, avec de douces brises et une lumière dorée du soir sur ses plages. Il évoque une grandeur d’une autre époque où l’Europe était le centre du monde. »

Le quotidien enfonce le clou : « Le sentiment d’importance [des dirigeants participant au G7], combiné à leur impuissance évidente, rappelait les dynasties dirigeantes de l’Europe à la veille de la première guerre mondiale, complètement inconscientes du fait que leur monde allait s’achever », sur fond de Brexit, de montée des populismes, d’affaiblissement des démocraties libérales et de crise environnementale.

D’ailleurs, « peu de choses ont été accomplies » à l’issue du sommet. L’absence de communiqué final était stratégique, rappelle le Financial Times : il fallait à tout prix éviter de répéter le fiasco du G7 de 2018 au Canada, quand Donald Trump avait retiré son soutien au document.

Cette année, le président français a donc eu « l’habileté de ne pas publier de communiqué final ». Or, « s’il n’y avait pas de document, il n’y avait rien à refuser de signer ». Rien à refuser de signer, mais, du même coup, « aucune obligation » ni engagement à tenir non plus.

La réunion n’a ainsi donné lieu, note le Guardian, qu’à une simple « “déclaration” […] plus mince que la page sur laquelle elle était imprimée »« des propos bien intentionnés sur la nécessité d’empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires » ou encore le « vœu de faire quelque chose contre l’Amazonie en flammes, avec un acompte de 20 millions d’euros », soit une somme « nettement inférieure au coût du sommet, et particulièrement dérisoire au regard de ce qui était globalement considéré comme une menace existentielle pour la planète ». L’aide a finalement été refusée par le président brésilien, Jair Bolsonaro.

Le Washington Post dresse le même constat : le sommet s’est achevé « sans qu’aucun progrès significatif n’ait été réalisé sur les questions les plus urgentes, mettant à nu le fossé grandissant entre les Etats-Unis et d’autres nations dans leur lutte pour résoudre des problèmes, comme le commerce et le changement climatique ».

Finalement, ce « sommet restera comme celui du storytelling, du récit politique », tranche Politico ; chaque participant étant « libre de donner sa version de ce qui a été conclu », et d’imposer sa propre « vérité »« sans que rien d’écrit noir sur blanc ne puisse les contredire ».

En témoignent les comptes rendus très contrastés faits de part et d’autre de l’Atlantique. Si Emmanuel Macron est décrit en France comme un « dresseur d’ours », dont les « mille gestes rassurants et précautionneux » ont réussi à « ne pas réveiller le prédateur » Trump, la chaîne américaine conservatrice Fox News, notoirement partisane, est formelle : le président américain a « dominé » le G7 « comme aucun autre président depuis des années ».

Changement de décor l’année prochaine. Ce sera au tour de Donald Trump d’accueillir le G7 à Miami, en Floride. Il sera alors en pleine campagne électorale pour sa réélection à la présidentielle de 2020. Et, de ce fait, « encore moins engagé ou prêt à faire des compromis qu’il ne l’était à Biarritz », avertit le Guardian.

Politique étrangère européenne : développer l’arme des sanctions

Politique étrangère européenne : développer l’arme des sanctions

Pour Ramona Bloj, auteur d’une étude sur le sujet, les Etats membres de l’UE affichent un embryon de politique étrangère commune avec les sanctions

 

Interview dans l’Opinion

La Russie défendra la Biélorussie et la soutiendra si l’Union européenne impose des sanctions économiques contre Minsk, selon l’agence de presse russe RIA, en citant un responsable du ministère russe des Affaires étrangères. Bon nombre de pays européens ont imposé des restrictions d’accès aux aéroports et à leur espace aérien aux compagnies biélorusses, après l’atterrissage forcé d’un avion de ligne à Minsk et l’arrestation d’un opposant au président biélorusse qui se trouvait à bord de l’appareil, le 23 mai. L’Union européenne réfléchit par ailleurs à des sanctions économiques supplémentaires.

Responsable des études de la Fondation Robert Schuman, Ramona Bloj est l’auteur d’une étude intitulée « Les sanctions, instrument privilégié de la politique européenne ».

Plus de trente Etats ou entités non étatiques sont visés, aujourd’hui, par des sanctions européennes. Pour quelle efficacité ?

On peut analyser leur impact d’une manière classique, à savoir évaluer si elles ont atteint leur objectif en influençant un changement de comportement ou de politique. A partir de là, c’est du cas par cas pour juger leur efficacité. Pour ce qui est de la Russie, cela n’est d’évident car la guerre dans l’est de l’Ukraine continue et la Crimée a été annexée. A contrario, dans le cas de l’Iran, on peut estimer que les sanctions ont amené Téhéran à la table des négociations pour adopter l’accord sur le nucléaire. Même si c’est plus difficile, on peut aussi les jauger en fonction des conditions créées, à savoir un environnement propice au changement. Le cas classique est celui de l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid, même si certains peuvent se demander si ce sont les sanctions qui ont eu l’impact le plus marquant ou si d’autres facteurs ont pesé plus lourdement. Les sanctions peuvent avoir aussi des effets secondaires utiles comme dissuader d’autres acteurs d’adopter des comportements similaires ou limiter les acteurs sanctionnés à causer plus de dommages. Dans le cas de la Russie, on peut estimer que cela a peut-être empêché Moscou d’aller jusqu’à reconnaître les provinces sécessionnistes de l’est de l’Ukraine.

« La sanction cherche à cibler le plus possible les coupables pour éviter un impact négatif sur les populations »

Quels sont généralement les objectifs cherchés par l’UE ?

La sanction est un moyen d’indiquer clairement une réprobation, une prise de position de politique étrangère plus modérée qu’un embargo, moins dangereuse que des mesures de rétorsion militaire. Elle se situe à mi-chemin entre l’inaction et la surréaction violente. Elle cherche à cibler le plus possible les coupables pour éviter un impact négatif sur les populations. Pour l’Union européenne, c’est aussi le seul outil coercitif dont elle dispose parce qu’elle n’a pas de capacité militaire en tant que tel. C’est un exercice qui amène aussi les Etats membres à adopter de plus en plus des positions communes sur la scène internationale alors que la politique étrangère reste de la compétence des Etats. C’est un outil de plus en plus utilisé. On est passé de six sanctions en 1991 à plus de trente actuellement. Ses motivations lorsqu’elle y a recours visent généralement à protéger la démocratie et les droits de l’homme comme on l’a vu avec la Chine, à dénoncer la gestion d’un conflit comme c’est le cas avec la Syrie ou à défendre la non-prolifération d’armes de destruction massive comme en Iran ou en Corée du Nord. La lutte contre le terrorisme est une autre motivation.

L’UE a encore pas mal de leviers non utilisés, notamment contre les dirigeants et proches du régime biélorusse ainsi que dans certains secteurs économiques clef. Les opposants réfugiés à l’étranger vont sans doute l’aider à mieux cibler ses sanctions.

Et vis-à-vis de la Russie ?

Il faudra voir ce qu’il y aura dans le rapport présenté en juin lors du conseil européen avec la présentation d’options supplémentaires pour répondre aux provocations russes. Estimant que les sanctions n’ont pas eu les effets escomptés jusque-là, Emmanuel Macron pousse notamment à une approche nouvelle alors que doit être décidé le renouvellement ou non des sanctions liées à l’annexion de la Crimée.

Politique étrangère : l’ambiguïté permanente de l’Allemagne

Politique étrangère : l’ambiguïté permanente de l’Allemagne 

 Jean-Sylvestre Mongrenier (Institut Thomas-More)  pose la question de l’ambiguïté permanente de l’Allemagne en matière de politique étrangère (l’Opinion)

 

 

Au seuil de l’année nouvelle, la présidence allemande de l’Union européenne (juillet-décembre 2020) s’était achevée, disait-on, sur un succès d’ensemble. A son actif, un accord de libre-échange entre Bruxelles et Londres ainsi qu’un « accord global » avec Pékin sur les investissements. Ce « grand chelem » était présenté comme celui de l’Union européenne et de ses Etats membres.

L’actualité la plus récente des relations euro-chinoises, alors que les équilibres de richesse et de puissance se déplacent vers l’Asie, invite pourtant à revenir sur une politique allemande qui pose question. S’agit-il pour Berlin d’œuvrer à l’édification d’une « Europe géopolitique », selon le vœu de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, ou de privilégier la défense de ses intérêts économiques et commerciaux ?

Laissons de côté les développements guère heureux des rapports entre Bruxelles et Londres. Il fallait redouter que cet accord de libre-échange, certes souhaitable, ne débouche sur des querelles d’interprétation doublées d’une guérilla quant aux normes qui régissent le commerce, et ce au péril de la stabilité et de la paix civile en Irlande. Comme Michel Barnier (« M. Brexit »), la présidence allemande ne visait qu’à éviter le pire et préserver l’avenir.

« Ventre mou ». Le forcing d’Angela Merkel, afin que l’Union européenne et la Chine populaire concluent un « accord global », suscite en revanche bien des doutes sur le fond. Rappelons que ces négociations furent ouvertes voici plusieurs années, bien avant que la Commission européenne n’en arrive à la conclusion que la Chine populaire constituait un « rival systémique ». Alors qu’il fut précédemment reproché à Donald Trump d’écarter toute coordination euro-atlantique afin de contrebalancer les ambitions de Pékin, l’Allemagne ne daigna pas explorer la voie d’une concertation avec Joe Biden.

Au terme de cette négociation, le parti-Etat chinois ne s’est pas même engagé à respecter les normes de l’Organisation internationale du travail et, par voie de conséquence, à bannir le travail forcé. La question des Ouïghours, celle des Tibétains et des Mongols, le principe de la liberté religieuse aussi ont été balayés de l’esprit. Dans cette affaire, il est regrettable que la France ait plié, quand il eût fallu faire plier Pékin. Assurément, cela aura renforcé la perception chinoise de l’Europe comme « ventre mou » de l’Occident : l’insolente diplomatie des « loups combattants» en témoigne. Il reviendra aux députés européens ainsi qu’aux parlements nationaux de réparer la faute en refusant de ratifier un accord scélérat.

Au vrai, l’importance que Berlin confère à l’achèvement du gazoduc Nord Stream 2, préjudiciable à l’autonomie énergétique de l’Europe ainsi qu’à la sécurité nationale de l’Ukraine et des pays de la région, n’est pas plus rassurante. Soucieuse de compenser l’erreur d’une fermeture précipitée des centrales nucléaires allemandes après l’accident de Fukushima, Berlin renforce sa dépendance au gaz russe, et ce en contradiction avec la politique de fermeté sur laquelle les Alliés se sont entendus après l’agression de l’Ukraine.

Révisionnisme géopolitique. Depuis, le retour de Moscou dans l’Eurasie post-soviétique, de la Biélorussie au Caucase du Sud, la projection de sa puissance en Méditerranée ainsi qu’en Afrique, ont confirmé le diagnostic : l’Occident doit faire face au révisionnisme géopolitique de la Russie, alliée à la Chine populaire, un front capable de rompre les équilibres. La Turquie pourrait basculer.

Aussi la primauté accordée par Berlin à des intérêts énergétiques de court terme pourrait-elle laisser croire que l’Allemagne renoue avec les délices et poisons d’une malhabile politique de balancier entre Est et Ouest. Au risque d’activer à nouveau, du côté français, le « complexe de Rapallo », par référence à l’accord germano-soviétique de 1922.

De telles ambiguïtés obèrent la prétention de Paris à édifier une Europe plus intégrée – sur les plans politique, diplomatique et militaire –, avec pour socle un improbable « couple franco-allemand », expression plus française qu’allemande. Les dirigeants allemands s’avèrent en quelque sorte plus lucides que leurs homologues français sur la possibilité d’un tel projet et, en contrepartie, sur l’importance de l’Otan dans la vitalité d’une Europe une et libre.

De fait, le projet de défense européenne porté par Emmanuel Macron constitue pour l’essentiel une « Europe des capacités » centrée sur la coopération militaro-industrielle. Encore importe-t-il d’être conscient des obstacles auxquels se heurtent les deux grands programmes franco-allemands, le système de combat aérien du futur et le main ground combat system (le « char du futur »). La volonté de l’Allemagne de se poser en leader dans l’industrie européenne d’armement terrestre, au détriment de Nexter, et de combler son retard en matière d’aéronautique militaire, menace les savants équilibres censés régir les rapports entre Paris et Berlin.

Contrées réfractaires. Les enjeux vont au-delà des rivalités technico-industrielles. En termes de capacités militaires et de spécificités techniques des armements, le calcul allemand est d’abord continental et marchand : la seule défense de l’Europe (nécessaire) et la conquête des marchés au sein de l’Otan. Pour sa part, la France, engagée dans la « plus grande Méditerranée », en Afrique et jusque dans la zone Indo-Pacifique, maintient un effort global. Il lui faut projeter au loin ses forces et affirmer sa présence sur des marchés extérieurs, dans des contrées réfractaires aux critères de la démocratie libérale. Les ordres de grandeur, les impératifs diplomatiques et les besoins des armées ne sont pas les mêmes.

In fine, là réside l’essentiel. D’étroits rapports franco-allemands sont certes essentiels à la stabilité du continent. Mais, face aux défis d’envergure mondiale d’une grande Eurasie sino-russe et de nouvelles routes de la soie centrées sur Pékin, l’Europe ne suffira pas. On imagine difficilement la marine allemande venir porter secours aux territoires français de la zone Indo-Pacifique…

Dans ce vaste ensemble spatial, nouveau barycentre de la politique mondiale, la politique étrangère française reposera sur l’alliance américaine, des convergences régionales avec la « Global Britain », voire sur le ralliement au Quad indopacifique, aux côtés de l’Inde, de l’Australie et du Japon. Les solidarités géopolitiques qu’il importe d’amplifier et d’élargir sont pan-occidentales, de l’Atlantique à l’Indo-Pacifique, très au-delà donc du tandem Paris-Berlin.

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur à l’Institut Thomas More, vient de publier une note intitulée « Les ambiguïtés de la politique étrangère allemande et les angles morts du tandem Paris-Berlin ». Il est également l’auteur de Géopolitique de l’Europe (PUF, Que-sais-je ?, 2020).

La question environnementale hypothéquée par dans la politique étrangère de l’Europe

La question environnementale hypothéquée par dans la politique étrangère de l’Europe 

 

Cinq experts observent, dans une tribune au « Monde », que l’objectif européen de neutralité carbone pour 2050 va modifier profondément les relations de l’Union avec les pays étrangers fournisseurs d’énergie, dont certains devront céder la place à de nouveaux venus.

 

Tribune.

 

L’objectif de neutralité climatique de l’Union européenne (UE) d’ici à 2050, le « Green Deal » [« pacte vert »], n’est pas seulement un exercice révolutionnaire de modification des habitudes du continent en matière d’énergie, de consommation et de voyage. Il implique également des changements majeurs dans la politique étrangère et les relations diplomatiques de l’Europe.

Aujourd’hui, environ 70 % du bouquet énergétique de l’UE continuent de reposer sur les combustibles fossiles, tandis que les énergies renouvelables représentent moins de 15 %. Cette situation va complètement changer au cours des trente prochaines années si le Green Deal européen est couronné de succès.

Une baisse massive de la consommation de combustibles fossiles restructurera les relations de l’UE avec ses principaux fournisseurs, notamment la Russie, l’Algérie, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan et la Libye, dont les économies dépendent fortement des exportations d’énergie vers l’Europe. La fin de la dépendance de l’Europe à l’égard des combustibles fossiles leur porterait préjudice et pourrait même déstabiliser leurs gouvernements.

 

Comme l’Europe représente environ 20 % des importations mondiales de pétrole brut, une forte baisse de la demande européenne affecterait aussi le marché mondial du pétrole en faisant baisser les prix, ce qui nuirait même aux producteurs qui exportent relativement peu d’énergie vers l’Europe, comme l’Arabie saoudite. 

Dans une étude récente, nous avons décrit comment les effets géopolitiques du Green Deal européen se feront sentir au-delà des marchés de l’énergie (« The geopolitics of the European Green Deal », Bruegel, 2 février 2021). Les industries européennes s’inquiètent de leur compétitivité par rapport à leurs homologues étrangères, car elles devront payer des prix plus élevés pour le carbone et se conformer à des lois environnementales plus strictes.

Le Green Deal européen protégerait ces entreprises en introduisant un mécanisme dit « d’ajustement aux frontières », ou un tarif sur les biens importés basé sur leur contenu en carbone, équivalent au prix du carbone national. Une telle mesure aura inévitablement des répercussions sur les flux commerciaux et la politique mondiale.

 

Si certains pays seront désavantagés par le Green Deal européen, d’autres en bénéficieront. Une Europe plus verte devrait importer davantage de produits et d’intrants énergétiques propres. La Chine en bénéficierait, car elle domine le marché des minéraux dits de terres rares, qui sont essentiels pour les éoliennes, les moteurs de véhicules électriques et les applications dans d’autres domaines des technologies propres. 

Vaccination : La PRESSE ÉTRANGÈRE CRITIQUE LA FRANCE

Vaccination : La  PRESSE ÉTRANGÈRE CRITIQUE LA FRANCE

 

La France d’après la presse étrangère souffre d’un double handicap. Le premier c’est la lenteur de la stratégie vaccinale, le deuxième l’importance des anti vaccins Cette défiance a fait réagir le grand quotidien espagnol, El Pais décrivant « une France qui est l’un des pays les plus antivaccins d’Europe et du monde ». Plus loin, le média n’hésite d’ailleurs pas à nous couronner « champions du monde » de la spécialité. Le journal ibérique y voit l’origine de la lenteur d’une campagne de vaccination qui, au bout d’une semaine, plafonnait à 500 personnes vaccinées:

 

« La France est le seul pays insistant pour que les gens concernés par la vaccination donnent leur consentement après avoir été informés de possibles contre-indications », peut-on lire dans le Guardian.

.Aux États-Unis, où la chaîne NBC émet même l’idée d’un « fiasco » français, le propos prend parfois un tour plus polémique. Le magazine économique libéral Fortune, concurrent du célèbre Forbes, titre par exemple avec un brin de jubilation: « Le système de santé français si vanté rate son test le plus important depuis des générations: le déploiement de son vaccin anti-Covid-19″.

 

Fortune avance même: « L’échec de la France pour organiser un programme de vaccination crédible a dévoilé les carences profondes de ses systèmes politique et sanitaire – des défauts susceptibles de prolonger la pandémie, de causer des milliers de morts évitables, et de menacer les chances de réélection d’Emmanuel Macron dans à peine plus d’un an ».

Le journal télévisé allemand Tagesschau  a aussi critiqué la stratégie vaccinale de la France

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