Archive pour le Tag 'étouffe'

Une grogne contre le carburant mais surtout contre la fiscalité qui étouffe

Une grogne contre le carburant mais surtout contre la fiscalité qui étouffe

Le mécontentement contre l’augmentation du carburant est incontestable, elle est bien sûre alimentée par la hausse des cours du pétrole mais aussi la hausse de la fiscalité qui va croître jusqu’en 2022. Aujourd’hui, le budget carburant (sans parler de celui du fioul) représente une part non négligeable de la dépense des ménages. Environ 2000 € par an. C’est un peu la goutte qui fait déborder le vase du ras-le-bol vis-à-vis de la fiscalité globale. Une fiscalité qui étouffe littéralement les entreprises, les ménages et les investissements. C’est-à-dire les trois ressorts qui soutiennent la croissance puisque malheureusement l’apport des du commerce extérieur  est négatifs (-60 milliards de déficits par an quand l’Allemagne dégage de 100 à 250 milliards d’excédents). Dès lors, il ne faut pas assez ailleurs l’origine du handicap de croissance en France. Une croissance qui en 2018 devra se limiter autour de 1, 5 % quand la zone euro atteindra environ 2 %.  Un retard lié à cette fiscalité qui tue la compétitivité et l’emploi ; et qui de surcroît n’empêche pas la dérive de l’endettement autour de 2000 milliards d’euros soit à peu près 33 000 € par personne ! De ce point de vue la France marche sur la tête et il y a longtemps qu’on ne contrôle plus rien en matière de dépenses pas plus au plan de l’État au plan des collectivités locales. Comment faire croire que l’augmentation brutale carburant servira la cause écologique quand on sait que le problème est complexe et que l’évolution des modes de production et de consommation ne pourra être que progressif. Exemple on ne met pas en place du jour au lendemain de nouveaux transports collectifs de la même manière qu’on ne met pas en quelques jours  sur le marché  une voiture électrique à un prix abordable. La vérité c’est que personne ne sait exactement où va l’impôt. Certes on peut en déceler la répartition par grandes fonctions mais concrètement on est incapable d’évaluer l’intérêt et l’efficacité des dépenses précises. La faute aussi à l’incapacité à assurer une certaine cohérence entre les orientations macro économiques et les réalités micro économiques. Or l’augmentation du carburant va finir de tuer le pouvoir d’achat et la consommation sans pour autant influencer un partage modal qui ne peut évoluer qu’avec le temps et avec des moyens affectés.

 

« on a étouffé l’économie » Jean-Louis Beffa

« on a étouffé l’économie » Jean-Louis Beffa

Le président d’honneur de Saint-Gobain et visiteur régulier de François Hollande n’a pas été tendre avec l’exécutif en place. »J’ai été déçu par les actions menées jusqu’à présent », a-t-il notamment déclaré. « J’attends maintenant un changement de cap, c’est-à-dire une politique beaucoup plus tournée vers la réforme. »Selon lui, « on a voulu aller trop vite vers la réduction du déficit, en mettant en péril l’économie. Il faut continuer à viser le 3% (l’objectif imposé par Bruxelles, ndlr), mais il ne faut pas étouffer l’économie. On est allé trop vite, et on a étouffé l’économie. »"Au lieu de faire des réformes et d’agir sur la dépense, on est allé vers la sursaturation fiscale », a-t-il poursuivi. « C’est la deuxième grande erreur. » L’ancien dirigeant de Saint-Gobain est ensuite revenu sur la fameuse écotaxe, à la base d’un mouvement de contestation de grande ampleur, notamment en Bretagne.   »Le texte est mal conçu », a-t-il affirmé. « D’abord parce que cela vise des petits camions. En Allemagne, on vise les gros camions. Je crois qu’il faut arrêter le système, digérer les conséquences extrêmement coûteuses de ce très mauvais contrat passé par le précédent gouvernement (l’écomouv’). Le plus raisonnable, pour moi, serait de mettre une sorte de vignette, de façon à ce que les gros camions payent. » Puis il a glissé un tacle appuyé aux services de Bercy, et en premier lieu leur patron. « Il y a un poids trop fort de la technocratie. Il n’y a donc plus de filtrage politique, celui du terrain. A Bercy, il n’y a pas eu un filtrage suffisant du terrain. Evidemment, le terrain réagit, et on doit revenir en arrière. Il fallait faire le filtrage avant ! », a-t-il lancé. Avant de s’en prendre directement à Pierre Moscovici: « je trouve que le ministre de l’Economie et des Finances ne donne pas un poids suffisant au terrain par rapport à ce que lui propose son administration. »Un remaniement est-il donc nécessaire? « Pierre Moscovici a de grandes qualités », a répondu Jean-Louis Beffa. « Il a été un très bon ministre des Affaires européennes, mais il m’a déçu comme ministre de l’Economie et des Finances. Mais l’important n’est pas de changer les hommes, c’est de changer de politique. »

L’euro trop fort étouffe la croissance

L’euro trop fort étouffe la croissance

Depuis l’été dernier, la tendance est à la hausse : la devise européenne est passée mercredi au-dessus des 1,35 dollar, un niveau qui n’avait pas été égalé depuis décembre 2011. Bien sûr, la monnaie reste loin des sommets atteints en avril 2011, flirtant avec les 1,5 dollar, et encore plus des 1,6 dollar frôlé en juillet 2008, un record.   Mais la situation actuelle inquiète. A commencer par le gouvernement français. « L’euro est trop haut par rapport à ce que l’économie européenne, pas seulement française, est en droit d’attendre », a ainsi affirmé mercredi Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif. La semaine dernière, son collègue à l’Economie, Pierre Moscovici, avait lui aussi jugé que le niveau actuel créait « quelques problèmes ». « Un euro à 1,35 est insupportable pour l’économie française », confirme au JDD.fr l’économiste Marc Touati*, président du cabinet de conseil ACDEFI, qui tire la sonnette d’alarme. « Le problème n’est pas l’euro fort, c’est l’euro trop fort », dit-il. Pourquoi une telle agitation, alors même que François Hollande a jugé le mois dernier la crise de la zone euro « derrière nous »? C’est justement là tout le problème. Les investisseurs rassurés, l’euro s’est renforcé, notamment par rapport au dollar américain et au yen japonais. « C’est le paradoxe complet. Comme on a le sentiment d’avoir sauvé la zone euro, la devise s’apprécie. Sauf que plus elle s’apprécie, plus elle va casser la croissance. La crise va donc revenir aussi vite qu’elle est partie! », explique Marc Touati. Qui précise : « Depuis 2008, c’est constamment le même scénario, celui des montagnes russes. »   Le niveau de l’euro joue de plusieurs façons sur la croissance des économies européennes, et notamment celle de la France. Le principal levier est celui des exportations. « On est en compétition directe avec d’autres pays. Donc comme le coût des produits augmente, on perd en compétitivité », explique au JDD.fr Céline Antonin, économiste à l’OFCE. « Mécaniquement, il y a un effet négatif à moins exporter. Et parmi les différents moteurs de la croissance – la consommation, l’investissement, le commerce extérieur… – le dernier vecteur qui nous restait était celui des exportations », détaille-t-elle. Avec leur baisse, la France peut-elle rééquilibrer son commerce extérieur avec les importations? Ce n’est pas aussi simple. « Il y a des effets positifs : cela allège notamment notre facture sur l’énergie, mais les gains sur le pouvoir d’achat seraient marginal », répond Céline Antonin. « L’avantage sur les prix des produits importés est un cadeau empoisonné », dit de son côté Marc Touati. « Quand l’euro est fort, les prix des produits importés sont moins chers, donc le producteur français perd des parts de marché, et de la compétitivité, par rapport au concurrent étranger! », développe-t-il. Enfin, le spécialiste voit un troisième « vecteur de transition à l’économie » : celui des flux d’investissements. « Investir coûte plus cher, donc l’investisseur étranger y regarde à deux fois. Il sera plus tenté de le faire en dehors de la zone euro », analyse Marc Touati. Selon lui, la sentence est directe : « Dès qu’on dépasse la barre des 1,3 dollar, cela nous enlève un point de  croissance. Si l’euro reste à ce niveau, nous n’avons aucune chance d’avoir une croissance de 0,8% cette année, comme le gouvernement le prévoit. Potentiellement, on va même vers une baisse du PIB en 2013″. Le scénario « catastrophe » pourrait donc avoir lieu, à en croire l’économiste : avec une croissance atone, voire la récession, le chômage augmentera, de même que les déficits publics et la dette. « Il faut d’abord voir si cette situation perdure. Mais je ne crois pas que l’euro puisse repartir à la baisse tout de suite », conclut pour sa part Céline Antonin. Face à ce scénario qui se répète, les solutions à apporter sont toujours aussi délicates. A elle seule, la France ne peut rien. La réponse devra être apportée par l’ensemble de la zone euro. Mais le problème est le même : les disparités entre les pays membres sont nombreuses, ce qui complique toute recherche de position commune. « L’euro à 1,35 dollar, c’est gérable pour l’Allemagne, qui est plus compétitive. Pas pour nous. Le niveau ‘normal’ de l’eurodollar pour  la France serait plutôt de 1,05″, explique Marc Touati. « Pour résoudre cette situation, il faudrait d’abord que la Banque centrale européenne baisse son taux d’intérêt, de 0,75% à 0,25%, pour s’aligner sur celui de la Fed américaine », affirme l’économiste. « Il lui sera difficile de le faire. Ce n’est pas l’optique de l’Allemagne. Et même si ce taux baisse, il n’apportera pas grand-chose à ce niveau-là », répond de son côté Céline Antonin. Plus complexe à trouver, un compromis des Etats membres de la zone euro serait une réponse plus adéquate. « Il faut qu’ils se mettent d’accord pour écrire, noir sur blanc, le taux qu’ils souhaitent », pense Marc Touati. Avant de rajouter : « Mais encore une fois, ce n’est pas l’intérêt des Allemands ». « Les Américains utilisent le taux de change dans leur politique monétaire, de même que les Chinois et les Japonais. Il n’y a que les Européens qui ne font rien. Nous sommes les dindons de la farce.

 

 

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