Archive pour le Tag 'étendre'

Drogue à Nimes: Les mesures de Darmanin sont à étendre dans tous les départements

Drogue à Nîmes: Les mesures de Darmanin sont à étendre dans tous les départements


Suite aux fusillades mortel à Nîmes, Darmanin a décidé de mesures radicales avec la présence d’une unité de CRS environ 60 personnes pour lutter contre le trafic de drogue. Des mesures qui pourraient cependant être provisoires et lever vers la fin de l’année. Le problème évidemment, c’est la modestie de cette lutte contre les stupéfiants qui affectent l’ensemble du territoire.

Aucun département, aucune ville n’échappe désormais à la mainmise des trafiquants. Même les petites villes sont concernées et officiellement, on reconnaît environ l’existence de 4000 points de deal dans le pays.

Évidemment certains experts bienveillants voire complices vont condamner cette action contre la drogue considérant que la solution réside dans la libéralisation de la vente du cannabis. Le problème c’est que aujourd’hui les drogues sont substituables et il existe des centaines de stupéfiants. Notamment des drogues de plus en plus dures qui viennent remplacer le cannabis.

La drogue est par ailleurs largement responsable du climat d’insécurité et de violence dans beaucoup de quartiers . Au-delà de la banalisation des drogues, c’est aussi malheureusement la banalisation de la violence et du crime. Certes la problématique du trafic de drogue prend en compte d’autres aspects que la répression notamment des dimensions socio-économiques voire sociétales. Bref une politique de prévention globale mais qui ne peut justifier l’insuffisance de la politique de répression.

D’après le ministre de l’intérieur , une unité de CRS d’une soixantaine de fonctionnaires sera déployée « à demeure dans le département du Gard pour pilonner les points de deal », et ce « jusqu’au moins la fin de l’année ».

Poutine et Xi Jinping : Objectif étendre le champ de la dictature dans le monde

Poutine et Xi Jinping : Objectif étendre le champ de la dictature dans le monde
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Docteur et agrégé d’histoire, Florian Louis Souligne l’extension du champ de la dictature dans le monde l’influence Poutine et Xi Jinping ( Le Figaro, extrait)
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L’ouvrage que vous avez coordonné avec Nicolas Beaupré conteste d’entrée de jeu l’idée d’un XXe siècle «court», qui se finirait avec la chute du mur de Berlin en 1989. À ce titre, la guerre en Ukraine ravive-t-elle les enjeux du XXe siècle?

Florian LOUIS. – Elle nous oblige en tout cas à envisager ce siècle d’un œil nouveau en remettant en question l’idée que l’Union soviétique l’aurait entraîné dans sa chute. Force est en effet de constater que, contrairement à ce que d’aucuns avaient pu penser sur le moment, non seulement l’Histoire ne s’est pas arrêtée à l’orée des années 1990, mais que nombre des forces qui l’avaient mue au XXe siècle ont survécu à cet effondrement et ont même gagné en intensité du fait de celui-ci. Plutôt que de considérer que la disparition du bloc soviétique a clos en 1991 un «court XXe» siècle inauguré en 1914 ou en 1917, on peut donc aller jusqu’à avancer que ce sont les dynamiques – résumées dans la trilogie capitalisme, nationalisme, mondialisation – d’un «très long XXe siècle» qui plonge ses racines avant même les années 1900, qui ont colmaté la brèche soviétique qui l’a un temps fêlé. Quant à savoir si ce XXe siècle est à présent clos ou si la guerre d’Ukraine le «ravive», nous manquons encore de recul pour le déterminer. De toute évidence, certaines de ses braises demeurent en tout cas promptes à générer de nouveaux incendies.
L’imaginaire de la guerre froide a ressurgi plusieurs fois à la faveur de ce conflit…

Ces fréquentes références à la guerre froide servent tout autant à nous rassurer en ramenant l’inconnu de l’Histoire en train de se faire au connu de l’Histoire qui a été, qu’à nous alarmer en faisant resurgir le spectre d’une apocalypse nucléaire. De même qu’une Seconde Guerre mondiale éclata quelques décennies après la fin de la première au point de faire rétrospectivement apparaître la séquence 1918-1939 comme une simple trêve, il est tentant d’imaginer que nous vivrions, après trois décennies de latence, l’éclosion d’une seconde guerre froide. Cette lecture peut toutefois nous aveugler en nous conduisant à chercher dans le passé des solutions à des problèmes qui, pour présenter d’apparentes similitudes avec ceux du XXe siècle, n’en sont pas moins très différents. En premier lieu, il convient de rappeler que la guerre froide n’était pas seulement un affrontement rendu nécessairement indirect et précautionneux par la crainte de destruction mutuelle que faisaient peser les arsenaux nucléaires de ses principaux protagonistes. C’était aussi et surtout une confrontation entre deux – puis trois avec l’émancipation maoïste – modèles antagoniques à vocation universelle.

Faute de pouvoir dominer le monde, la Russie et la Chine cherchent à le fragmenter pour le transformer en une mosaïque d’entités de moindre envergure plus aisément contrôlables par elles.

Or ni la Russie de Poutine ni la Chine de Xi ne font aujourd’hui preuve d’une telle ambition universaliste. Poutine n’a pas plus la prétention de russiser le monde que Xi n’envisage de le siniser. Ce qu’ils cherchent, c’est plutôt à le partitionner en s’y taillant chacun une large sphère d’influence à l’intérieur de laquelle ils pourraient régner comme bon leur semble à l’abri de toute supervision supranationale. Là où l’URSS disputait aux États-Unis le contrôle de l’universel, la Russie et la Chine d’aujourd’hui, bien conscientes de leur incapacité à s’en emparer, s’essaient plutôt par dépit à le briser. Faute de pouvoir dominer le monde, elles cherchent à le fragmenter pour le transformer en une mosaïque d’entités de moindre envergure plus aisément contrôlables par elles. Ce renoncement à l’universel explique en retour pourquoi ni la Russie ni la Chine ne jouissent de la force d’attraction dont a pu un temps disposer l’URSS: une «grande obscurité» qui ne fait rêver personne s’est substituée à la «grande lueur à l’Est» dont parlait Jules Romains. Le «rêve chinois» de Xi Jinping n’est pas l’American Dream et ne me semble pas prêt à le supplanter.


La Russie vous semble-t-elle hantée, à titre symbolique, par un XXe siècle qu’elle peine à digérer?

Vladimir Poutine est assurément mû par un désir de revanche sur l’histoire récente de son pays qui explique son obsession à vouloir tout à la fois la réécrire et la corriger. La réécrire d’abord en imposant un récit national biaisé qui ne retient du XXe siècle que ce qui l’arrange – la contribution décisive de l’URSS à la défaite du nazisme – et passe sous silence ce qui le dérange – le pacte germano-soviétique, le Goulag –. La corriger ensuite en tentant de revenir par la force sur son legs. C’est ainsi que sept mois avant de se lancer dans l’invasion de l’Ukraine en février 2022, le président russe s’était fendu d’un long essai historique ratiocinant sur «l’unité historique des Russes et des Ukrainiens» censé la justifier. Mais le pouvoir a beau faire taire les voix dissidentes comme l’ONG Mémorial, tous les Russes ne sont pas dupes et nombreux sont ceux qui perçoivent cette guerre pour ce qu’elle est: une fuite en avant belliciste censée laver a posteriori l’affront de la chute de l’URSS. D’autant que ce n’est pas la première fois que leurs dirigeants réagissent de la sorte. Déjà au lendemain de la défaite que leur avaient infligée les Français et les Britanniques en 1855 lors de la guerre de Crimée, les tsars avaient cherché à redorer leur blason en conquérant l’Asie centrale et l’extrême Orient où, à leur grande stupéfaction, leurs troupes finirent par se trouver confrontées – comme c’est aujourd’hui le cas en Ukraine – à un adversaire plus coriace que prévu, en la personne des Japonais.
Suite dans le Figaro

Nicolas Beaupré et Florian Louis, Histoire mondiale du XXe siècle, Presses Universitaires de France, septembre 2022, 800 pages, 39 € Presses Universitaires de France




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