Archive pour le Tag 'Etats'

Douze États américains contestent les droits de douane de Trump

Douze États américains contestent les droits de douane de Trump

Une alliance de douze États américains a contesté mercredi en justice les droits de douane imposés par Donald Trump, car leurs responsables démocrates estiment que le président ne pouvait pas les instituer sans l’accord du Congrès.

«Le plan de droits de douane insensé du président Trump est non seulement imprudent sur le plan économique, mais il est également illégal», a dénoncé la procureure générale d’Arizona, Kris Mayes, dans un communiqué. Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a fait chuter les bourses mondiales en remettant en cause des décennies de libre-échange.

«En revendiquant le pouvoir d’imposer des droits de douane considérables et en constante évolution sur tous les produits entrant aux États-Unis qu’il choisit, pour toute raison qu’il juge commode de déclarer comme urgence, le président a bouleversé l’ordre constitutionnel et plongé l’économie américaine dans le chaos», détaille la plainte, déposée devant le tribunal de commerce international des États-Unis.«

Europe face aux russes: pour une coalition des Etats volontaires

Europe face aux russes: pour une  coalition des Etats volontaires 

 

L’Allemagne, la France, la Pologne et le Royaume-Uni doivent s’unir, mais aussi tous les Etats européens prêts à s’engager, comme l’Espagne, les Etats baltes, la Finlande, l’Italie ou la Suède, estiment, dans une tribune au « Monde », huit spécialistes de géopolitique et de défense.

Le président Donald Trump a annoncé des changements radicaux de la politique américaine vis-à-vis de l’Ukraine, et, au-delà, des relations des Etats-Unis avec l’Union européenne (UE) et la Russie. Ils imposent de remettre en question la stratégie française de défense. Les Etats-Unis se replient sur leurs seuls intérêts nationaux. La tendance est ancienne, mais son accélération est brutale. Il est illusoire de considérer qu’elle disparaîtra après la fin du mandat de Donald Trump.

Du sort de l’Ukraine, et de la façon dont les Etats européens s’y impliqueront, dépend l’avenir de notre sécurité et de celle de l’Europe, ainsi que l’ordre du monde. A supposer que la guerre en Ukraine s’arrête, la Russie, confortée par sa victoire, poursuivra sa confrontation avec l’UE.

Ni l’OTAN ni l’UE ne peuvent suffire à la tâche. L’OTAN parce qu’elle sera, aussi longtemps que durera la politique annoncée par le président américain, hors d’état d’agir pour l’Ukraine. En son état actuel, il est même loin d’être acquis qu’elle puisse accomplir efficacement sa mission de protection des alliés, notamment des pays les plus exposés à la menace russe. L’UE ne peut non plus suffire, même si elle a déjà conduit des missions militaires de gestion de crise et engagé des initiatives de soutien de l’effort de défense, et de renforcement de l’industrie de défense.

Une forme de répartition des rôles s’esquisse : l’UE peut dégager des moyens financiers et matériels pour aider les Ukrainiens, afin qu’ils abordent en meilleur position les négociations en vue d’un cessez-le-feu accompagné de garanties de sécurité ; l’OTAN doit agir pour se mettre en état d’accomplir efficacement sa mission de protection de ses membres.

Nous devons également nous engager dans la constitution d’une coalition des Etats volontaires – « a coalition of the willing », (« une coalition des bonnes volontés »), comme l’a dit le premier ministre britannique, Keir Starmer, à laquelle nous travaillions déjà de concert avec Londres – réunissant ceux des Etats européens les plus décidés à défendre leur souveraineté face à la menace russe.

La BCE: problème et solution pour les Etats en crise

La BCE:  problème et solution pour les Etats en crise

L’Union européenne commet les mêmes erreurs que les États-Unis lors de la Grande Dépression des années 20 et 30. Par Michel Santi, économiste (*). dans La Tribune

Le chômage et l’affaissement du pouvoir d’achat ne sont en rien la conséquence de l’« indiscipline budgétaire », mais découlent en droite ligne d’une anémie de la demande. Cet enseignement de la Grande Dépression est pourtant ignoré par l’intelligentsia européenne qui, en lieu et place de relances comme armes pour éviter la trappe de liquidités, est tétanisée par le Pacte de Stabilité et de Croissance, synonyme d’austérité. Ce dogme achève de transformer l’Europe en un désert économique. Comment vaincre la prophétie autoréalisatrice qui veut que, mécaniquement, moins de demandes aboutissent nécessairement à… encore moins de demandes, et donc à moins de production. Et comment expliquer à nos dirigeants, souvent peu versés en cette matière, la différence entre macro-économie et micro-économie ?

Il devient aujourd’hui vital pour l’ensemble de l’Union que la seule institution encore dotée d’une puissante force de frappe –  la Banque Centrale européenne – rompe ce carcan de rigueur et d’investissements en berne qui étouffent nos économies à petit feu. Responsable devant personne, notre Banque Centrale européenne dispose néanmoins de leviers de sanction, y compris sur les politiques nationales, car les instruments à sa disposition peuvent jouer un rôle actif – y compris de par leur non-utilisation – sur le résultat de nos élections nationales. Ce fameux «spread» entre la dette française et la dette allemande, dont les catastrophistes ne cessent de prédire qu’il est condamné à diverger et à s’aggraver au détriment de la France, est entièrement dépendant de la bonne volonté et de l’action de la BCE, qui en a la parfaite maîtrise. Elle seule est en mesure d’utiliser une partie infime de ses munitions afin de rapprocher les deux courbes et démontrer ainsi aux spéculateurs sa détermination sans faille. Hélas, la BCE n’est pas une banque centrale neutre : elle a maintes fois prouvé par le passé qu’elle excellait dans sa capacité de coercition des États nationaux. Pour ce faire, elle n’a pas hésité au fil des années à laisser s’établir – et même s’intensifier – des vents de panique sur les divers marchés obligataires des moutons noirs européens sortis de la stricte orthodoxie comptable.

Aujourd’hui, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale en France, la stratégie des autorités européennes au plus haut niveau serait-elle de laisser filer le spread franco-allemand afin d’attiser les peurs vis-à-vis de certains candidats ? Le fait est que les marchés ne s’arrogent le pouvoir de ravager un pays qu’à partir du moment où la Banque Centrale les laisse faire. Que la BCE s’active donc, et qu’elle accomplisse son devoir sacré consistant à protéger les nations européennes des affres de la spéculation. Le banquier central peut bien se complaire dans son splendide isolement et prétexter son indépendance. Dans une conjoncture européenne de plus en plus déprimée, en l’absence d’une monnaie nationale qu’il est possible de dévaluer pour rétablir la compétitivité, seule la BCE est responsable de la régulation de la demande au sein de la zone qu’elle contrôle. Elle dispose des extincteurs : elle doit les utiliser, ou à tout le moins affirmer haut et fort sa détermination à le faire.

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(*) Michel Santi est macro-économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Il est fondateur et directeur général d’Art Trading & Finance.
Il vient de publier « Fauteuil 37 » préfacé par Edgar Morin. Il est également l’auteur d’un nouvel ouvrage : « Le testament d’un économiste désabusé ».
Sa page Facebook et son fil Twitter.

Politique- Déstabiliser les deux Etats voyous que sont la Russie et la Chine

Politique- Déstabiliser les deux Etats voyous que sont  la Russie et la Chine

Non contents d’imposer un régime de fer particulièrement antidémocratique, la Russie et la Chine ne cessent de développer leur influence au plan international par des méthodes de voyous (ingérence, corruption, conflits, assassinats, guerre etc.). Certes, il n’est pas dans la tradition des démocraties occidentales de s’immiscer dans le fonctionnement interne des dictatures. Pour autant, on ne peut rester sans réagir face aux actions de déstabilisation de la Russie et de la Chine. Le pire, c’est que l’intoxication parvient à renforcer l’esprit munichois qui gagne des élites occidentales résignées, usées et parfois complices.

Les démocraties occidentales n’ont sans doute pas répondre par des actions armées et des provocations sournoises. Par contre, elles peuvent saper le développement économique de ces deux pays criminels pour lesquels la vie n’a aucune valeur (des centaines de milliers de morts à leur actif parmi leurs populations);  sans parler des victimes étrangères bien entendu.

Il se trouve que les économies de ces deux pays sont sous la coupe de  clans qui paralysent  une partie du dynamisme économique et se répartissent les richesses du pays. Il est temps  les combattre en réduisant le plus possible nos relations commerciales. Par exemple au lieu de taxer à 15 % des importations chinoises on peut imposer un taux allant jusqu’à 100 % vis-à-vis des voitures électriques en particulier. Et de la même manière, il faut réduire et réduire encore les échanges avec la Russie. Il serait temps que les pays occidentaux sortent de leur posture de bisounours vis-à-vis de ces deux Etats criminels qui déstabilisent l’ensemble de la planète et au surplus veulent imposer leur conception totalitaire  et criminelle à l’ensemble du monde

Politique-Il faut déstabiliser les deux Etats voyous que sont la Russie et la Chine

Politique-Il faut déstabiliser les deux Etats voyous que sont  la Russie et la Chine

Non contents d’imposer un régime de fer particulièrement antidémocratique, la Russie mais aussi la Chine ne cessent de développer leur influence au plan international par des méthodes de voyous (ingérence, corruption, conflits, assassinats, guerre etc.). Certes, il n’est pas dans la tradition des démocraties occidentales de s’immiscer dans le fonctionnement interne des dictatures. Pour autant, on ne peut rester sans réagir face aux actions de déstabilisation de la Russie et de la Chine. Le pire, c’est que l’intoxication parvient à renforcer l’esprit munichois qui gagne des élites occidentales résignées, usées et parfois complices.

Les démocraties occidentales n’ont sans doute pas répondre par des actions armées et des provocations sournoises. Par contre, elles peuvent saper le développement économique de ces deux pays criminels pour lesquels la vie n’a aucune valeur (des centaines de milliers de morts à leur actif parmi leurs populations);  sans parler des victimes étrangères bien entendu.

Il se trouve que les économies de ces deux pays sont sous la coupe de  clans qui paralysent  une partie du dynamisme économique et se répartissent les richesses du pays. Il est temps  les combattre en réduisant le plus possible nos relations commerciales. Par exemple au lieu de taxer à 15 % des importations chinoises on peut imposer un taux allant jusqu’à 100 % vis-à-vis des voitures électriques en particulier. Et de la même manière, il faut réduire et réduire encore les échanges avec la Russie. Il serait temps que les pays occidentaux sortent de leur posture de bisounours vis-à-vis de ces deux Etats criminels qui déstabilisent l’ensemble de la planète et au surplus veulent imposer leur conception totalitaire  et criminelle à l’ensemble du monde

Il faut déstabiliser les deux Etats voyous que sont la Russie et la Chine

Il faut déstabiliser les deux Etats voyous que sont  la Russie et la Chine

Non contents d’imposer un régime de fer particulièrement antidémocratique, la Russie mais aussi la Chine ne cessent de développer leur influence au plan international par des méthodes de voyous (ingérence, corruption, conflits, assassinats, guerre etc.). Certes, il n’est pas dans la tradition des démocraties occidentales de s’immiscer dans le fonctionnement interne des dictatures. Pour autant, on ne peut rester sans réagir face aux actions de déstabilisation de la Russie et de la Chine. Le pire, c’est que l’intoxication parvient à renforcer l’esprit munichois qui gagnent des élites occidentales résignées, usées et parfois complices.

Les démocraties occidentales n’ont sans doute pas répondre par des actions armées et des provocations sournoises. Par contre, elles peuvent saper le développement économique de ces deux pays criminels pour lesquels la vie n’a aucune valeur (des centaines de milliers de morts à leur actif parmi leurs populations);  sans parler des victimes étrangères bien entendu.

Il se trouve que les économies de ces deux pays sont sous la coupe de  clans qui paralysent  une partie du dynamisme économique et se répartissent les richesses du pays. Il est temps  les combattre en réduisant le plus possible nos relations commerciales. Par exemple au lieu de taxer à 15 % des importations chinoises on peut imposer un taux allant jusqu’à 100 % vis-à-vis des voitures électriques en particulier. Et de la même manière, il faut réduire et réduire encore les échanges avec la Russie. Il serait temps que les pays occidentaux sortent de leur posture de bisounours vis-à-vis de ces deux Etats criminels qui déstabilisent l’ensemble de la planète et au surplus veulent imposer leur conception totalitaire  et criminelle à l’ensemble du monde

Déstabiliser les deux Etats voyous: la Russie et la Chine

Déstabiliser les deux Etats voyous: la Russie et la Chine

Non contents d’imposer un régime de fer particulièrement antidémocratique, la Russie mais aussi la Chine ne cessent de développer leur influence au plan international par des méthodes de voyous (ingérence, corruption, conflits, guerre etc.). Certes, il n’est pas dans la tradition des démocraties occidentales de s’immiscer dans le fonctionnement interne des dictatures. Pour autant, on ne peut rester sans réagir face aux actions de déstabilisation de la Russie et de la Chine. Le pire c’est que l’intoxication parvient à renforcer l’esprit munichois qui gagnent des élites occidentales usées et parfois complices.

Les démocraties occidentales n’ont sans doute pas répondre par des actions armées et des provocations sournoises. Par contre, elles peuvent saper le développement économique de ces deux pays criminels pour lesquels la vie n’a aucune valeur (des centaines de milliers de morts à leur actif parmi leurs populations);  sans parler des victimes étrangères bien entendu.

Il se trouve que les économies de ces deux pays sont sous la coupe de  clans qui paralysent  une partie du dynamisme économique et se répartissent les richesses du pays. Il est temps  les combattre en réduisant le plus possible nos relations commerciales. Par exemple au lieu de taxer à 15 % des importations chinoises on peut imposer un taux allant jusqu’à 100 % vis-à-vis des voitures électriques en particulier. Et de la même manière, il faut réduire et réduire encore les échanges avec la Russie. Il serait temps que les pays occidentaux sortent de leur posture de bisounours vis-à-vis de ces deux Etats criminels qui déstabilisent l’ensemble de la planète et au surplus veulent imposer leur conception totalitaire  et criminelle à l’ensemble du monde

 

La politique étrangère des États africains face aux génocides

La politique étrangère des États africains face aux génocides

Aux yeux du grand public des années 1990, le génocide des Tutsi perpétré au Rwanda d’avril à juillet 1994 a d’une certaine manière consacré l’entrée tragique des sociétés africaines dans la modernité. L’historien spécialiste des Grands Lacs n’aura pas ménagé sa peine pour œuvrer à disqualifier le soupçon d’archaïsme et d’irrédentisme ethnique qui pouvait poindre chez certains à l’évocation de ce drame. Le Mal, la négation politiquement organisée de l’Humanité, pouvait également prendre place dans ces contextes, comme ailleurs. La tragédie rwandaise aura aussi imprimé sa marque sur la politique étrangère des États africains, en les encourageant à assurer un rôle nouveau dans les institutions internationales et dans le maintien de la paix. Rappelons d’abord les répercussions internationales du génocide rwandais, à l’ONU en particulier, pour mieux comprendre ensuite ce nouveau rôle, avec ses ambiguïtés.

 

Par , Politiste, chargé de recherche au CNRS, directeur du laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM), Université Bordeaux Montaigne, Sciences Po Bordeaux dans The Conversation 

Sur la scène politique internationale, le génocide rwandais fut une source d’apprentissage. À Paris, d’abord : un sujet africain passé quasiment inaperçu (une rébellion armée partie en octobre 1990 à la conquête du pouvoir à Kigali), relevant du « domaine réservé » du président français et de ses conseillers, pouvait se conclure par une mise en cause de « responsabilités accablantes » de la France. Le Rwanda est alors devenu un objet d’attention devant une nouvelle audience mondialisée, à la fois diplomatique, médiatique, juridictionnelle et militante, ce qui a contribué, un temps, à ébranler la politique de clientèle postcoloniale pilotée depuis l’Élysée, bien au-delà des faibles intérêts bilatéraux liant le Rwanda à la France.

À l’ONU également, l’onde de choc dépasse la région africaine des Grands Lacs. Car les Casques bleus étaient présents à Kigali durant le génocide, forcés à l’inaction. Comment imaginer un tel fiasco de la « communauté internationale », alors au faîte de sa gloire au sortir de la guerre froide ?

Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU de 1997 à 2004, doit trouver une réponse. Il était aux premières loges de ce funeste printemps rwandais, lui qui dirigeait alors le maintien de la paix à l’ONU. Le diplomate algérien Lakhdar Brahimi y contribuera, par son rapport publié par l’ONU en 2000. De même que Samantha Power, l’actuelle cheffe de l’USAID, l’agence américaine en charge de l’aide internationale, qui éclaira les dilemmes dans lesquels l’administration Clinton et le secrétariat général des Nations unies étaient alors empêtrés.

Un refrain s’impose alors dans les cercles des praticiens de la paix et la sécurité : « African Solutions to African Problems ». Les partenaires des organisations régionales du continent veulent voir celles-ci prendre en charge leurs défis sécuritaires. Les chefs d’État africains acceptent une posture plus volontariste face aux conflits armés et aux violences de masse contre les civils. Adopté en 2000, l’Acte constitutif de la nouvelle Union africaine (UA), qui naît en juillet 2002 sur les cendres de l’Organisation de l’Unité africaine, prévoit dans son article 4 la compétence de l’UA face aux crimes contre l’humanité et de génocide.

Autre marqueur de leur volontarisme, les États africains deviennent au même moment des contributeurs de troupes incontournables pour les opérations de paix sur le continent, à l’ONU et à l’UA. Le président rwandais, Paul Kagamé, ancien rebelle qui a conquis le pouvoir en juillet 1994, mettant fin au génocide, fait partie de ces « bons élèves ». En 2007, il a su saisir la portée symbolique d’un engagement des troupes rwandaises dans l’opération de paix déployée conjointement par l’Union africaine et l’ONU au Darfour en vue de faire cesser des violences de masse constituant un possible génocide. Le paradoxe fut de voir des accusations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité émises par la suite à l’encontre des généraux rwandais nommés à la tête de cette mission, tel Patrick Nyamvumba, pour son rôle durant la guerre au Zaïre/République démocratique du Congo (RDC) en 1996-1997. Paul Kagamé a alors su faire un bon usage de son nouveau rôle de premier plan à l’ONU, en menaçant de retirer ses troupes si l’ONU venait à poursuivre ses investigations et ses accusations publiques contre le Rwanda, notamment sur son rôle dans la déstabilisation de l’Est de la RDC.

De même, la Cour pénale internationale (CPI) créée à La Haye pour punir les responsables des principaux crimes internationaux suscite une relative adhésion : 19 États africains (mais pas le Rwanda) sont signataires du statut de Rome au moment où naît la nouvelle Cour en juillet 2002 (sur un total de 76 États parties dans le monde à cette date). Et lorsque l’administration de George W. Bush tente de faire barrage à la CPI au Conseil de sécurité, les États africains suivent les positions européennes pour défendre l’institution pénale.

Le climat change néanmoins au tournant des années 2010. Le conflit au Darfour, dès 2003, joue ici un rôle pivot. En 2004, des accusations de génocide se multiplient aux États-Unis et à l’ONU à l’encontre du régime militaire soudanais de Khartoum, en lutte contre les rebelles darfouriens. En 2005, et pour la première fois, le Conseil de sécurité saisit la CPI. Bien que réticente, l’Union africaine se résigne en 2006 à déployer une force de paix conjointe avec l’ONU. À cette date, l’ONU entend assumer une nouvelle « Responsabilité de Protéger ». La CPI émet en 2009 un mandat d’arrêt contre le président soudanais en exercice, Omar el Béchir. Sur place, au Soudan, on entend dire que les agents de la mission internationale de paix fourniraient des informations à la Cour.

Cette inculpation aura progressivement un effet délétère sur le soutien des État africains à la Cour. D’autres poursuites, au Kenya notamment, creusent davantage le fossé. En juin 2015, la CPI et des organisations occidentales accuseront le président sud-africain Jacob Zuma de ne pas avoir fait arrêter Omar el Béchir lors de sa participation au 25e sommet de l’UA organisé par l’Afrique du Sud. En réaction, Zuma tente en 2016 de quitter officiellement la CPI. Les institutions parlementaires et judiciaires du pays l’en empêchent finalement. Mais d’autres pays suivent. Le Burundi devient en 2017 le premier État à quitter effectivement le statut de Rome, au moment où la CPI s’intéresse aux allégations de crimes contre l’humanité à l’encontre d’opposants au régime de Pierre Nkurunziza.

La Cour est accusée de ne cibler que des dirigeants africains pour mettre en scène une justice incapable de juger des dirigeants autrement plus puissants. Le fait que la Procureure d’alors, Fatou Bensouda, soit de nationalité gambienne n’y change rien. Fatou Bensouda plaidera également pour des poursuites contre les auteurs de crimes de guerre en Afghanistan, en incluant dans son périmètre les troupes américaines, ce qui lui vaudra en 2020 de faire l’objet de sanctions décidées par l’administration Trump, abandonnées ensuite par Joe Biden.

Cette période correspond à une nouvelle posture revendicative, au Conseil de sécurité de l’ONU, de la Russie et la Chine qui accentuent alors leur présence sur le continent africain. Un regard chiffré sur l’utilisation des veto par ces deux membres permanents en témoigne.

Depuis 2007, la Russie a usé 32 fois de son droit de veto (1,8 par an en moyenne), contre seulement trois fois de 1985 à 2006 (0,1 par an), et 88 fois de 1945 à 1984 (2,2 par an). Par comparaison, dans cette période 2007-2024, les États-Unis en ont usé sept fois (0,4 par an, dont trois depuis octobre 2023 à propos du conflit israélo-palestinien), contre 39 fois de 1985 à 2006 (1,8 par an), et 48 fois de 1945 à 1984 (1,2 par an). Quant à la Chine, elle qui avait opposé son veto seulement deux fois entre 1985 et 2006 (0,1 par an), et une seule avant 1985, comptabilise seize veto depuis 2007 (0,9 par an). Et l’élément le plus marquant est le suivant : ces seize veto chinois ont toujours été combinés à des veto russes. S’ils ne portaient que rarement sur les opérations de paix en Afrique, ces veto ont convaincu le reste du monde que les membres occidentaux du Conseil ne disposaient plus des mêmes marges d’action pour imposer les mesures interventionnistes de leur choix au Conseil de sécurité.

Bien des dirigeants africains adhèrent à l’objectif d’un rééquilibrage mondial de la puissance. Il y a cependant une dimension supplémentaire dans leurs réactions : une quête résolue de reconnaissance internationale, une révolte constante face aux stigmates du passé, qui se traduit par une hypersensibilité aux situations de ségrégation et d’apartheid pétries de racisme (racisme dont les Occidentaux n’ont certes pas le monopole). À cet égard, la plainte déposée en décembre 2023 par le gouvernement sud-africain devant la Cour internationale de justice à l’encontre du gouvernement israélien sur le chef d’accusation de génocide contre les Palestiniens de la bande de Gaza projette sur la scène mondiale un rôle d’avant-garde dans la condamnation de l’occupation et de la colonisation. Déjà, à la conférence internationale contre le racisme, organisée à Durban en 2001, Pretoria avait mené la bataille pour la reconnaissance des crimes contre l’humanité du passé (esclavage et colonisation) et leur réparation. Dans l’échelle de l’intolérable, l’urgence humanitaire n’est pas toujours lue de la même façon.

Rappelons que l’histoire des génocides est également une histoire africaine. Le premier génocide du XXe siècle prend place dans la colonie allemande du Sud-Ouest africain conquise par les troupes impériales de Guillaume II (avec, comme premier gouverneur colonial civil, un certain Heinrich Göring, père de Hermann, le Reichsmarschall et criminel de guerre nazi). Dirigés par Lothar von Trotha, les colonisateurs recourent aux camps de concentration visant à l’extermination des populations Herero et Nama, dont les chefs militaires leur opposent une résistance féroce. Depuis maintenant plusieurs années, les autorités de la Namibie demandent à ce titre réparation au gouvernement allemand.

Entre 2020 et 2022, un nouveau conflit armé sévit au nord de l’Éthiopie, dans un Tigré coupé du monde par les autorités du pays. Les bilans sont effrayants : missionné par l’UA, l’ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo, évoque entre 300 à 600 000 décès dus à la guerre.

Aux États-Unis, des manifestations dénoncent un génocide en cours. Des organisations de droits de l’homme alertent. Des sanctions bilatérales sont prises. Mais les trois gouvernements africains siégeant au Conseil de sécurité de l’ONU (qu’on appelle le « A3 ») s’opposent à toute délibération du Conseil, au motif qu’il appartiendrait aux Africains de répondre à la crise, hors de toute ingérence étrangère. Des voix dénonceront pourtant l’inaction de l’UA, voire sa complicité à l’égard du gouvernement fédéral éthiopien, et trouveront ici une explication aux réticences du « A3 ». Les vieux réflexes de retrait et d’attentisme jadis visibles à l’OUA n’ont donc pas totalement disparu.

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU est tout de même saisi, et crée fin 2021 une Commission internationale d’experts pour enquêter sur ces violations massives du droit humanitaire par toutes les parties au conflit. Fatou Bensouda en fera partie, pour un temps. Ces experts voient néanmoins leurs efforts interrompus en novembre 2023, un an après l’accord de paix signé par les belligérants à Pretoria, et ce au nom de la nécessaire protection de ce fragile processus de paix. Les indices collectés confirmaient pourtant l’existence de crimes internationaux commis à grande échelle…

Politique-Hamas–Israël : la chimère de deux Etats ?

Politique-Hamas–Israël : la chimère de deux Etats ?

Soudain sous l’éclairage du terrible conflit qui se déroule entre les terroristes du Hamas et Israël, responsables politiques des différents pays, experts et médias redécouvrent la solution magique de la création de deux Etats en Palestine. Une solution miracle en quelque sorte pourtant mise sous le boisseau pendant plus de 50 ans. Cette solution consiste de façon simpliste à donner une indépendance complète à un nouvel Etat composé de Gaza et de la Cisjordanie. Et évidemment à confirmer l’indépendance d’Israël.

Certes cette vision n’est pas sans fondement mais elle oublie l’essentiel à savoir : est-ce que ces deux Etats seraient viables sur le plan politique et économique. La vérité c’est que cette zone déjà minuscule serait donc coupée en deux. On voit mal comment pour exister un État palestinien regroupant la microscopique parcelle de Gaza avec une Cisjordanie réduite du fait des implantations israéliennes.

En vérité, personne n’a le courage de dire que ces deux Etats ne seraient pas viables et que cela n’apporterait pas de garantie contre les violences et la paix.

Sur le plan économique et géographique il faudrait sans doute rattacher Gaza à Israël et compenser la perte de de ce territoire par un autre territoire israélien proche de la Cisjordanie. Et cela passe également par le retrait des implantations israéliennes.

Pour les palestiniens même indépendants se posent la question de la fiabilité économique et politique. Sur le territoire envisagé traditionnellement, les richesses sont particulièrement rares et la zone serait condamnée sans doute à une autre pauvreté. On objectera que Israël en 48 a bien réussi son développement économique sur des régions en grande partie désertique mais les Israéliens ne sont pas les palestiniens. Ce n’est pas le même niveau technologique, le même niveau culturel. Pas non plus évidemment le même niveau démocratique qui garantit le dynamisme d’une société.

La solution la plus crédible serait de mettre en tutelle le nouveau pays redécoupé de façon fiable en tout cas davantage. Une double tutelle à la fois économique grâce notamment à l’appui des pays arabes mais aussi une tutelle politique pour empêcher la dictature et la violence. Et cela pour une longue période au minimum de 20 ans car le traumatisme de la guerre actuelle va demeurer sans doute pour au moins 50 ans.

Bref responsables politiques, ONU et experts doivent sortir du slogan simpliste de deux Etats surtout quand l’un des objectifs central de l’un est de détruire l’autre et ses habitants. Surtout quand la zone sert d’expérimentation et de conflit d’influence des différents courants politiques musulmans mais aussi occidentaux.

Hamas–Israël : la chimère de deux Etats

Hamas–Israël : la chimère de deux Etats

Soudain sous l’éclairage du terrible conflit qui se déroule entre les terroristes du Hamas et Israël, responsables politiques des différents pays, experts et médias redécouvrent la solution magique de la création de deux Etats en Palestine. Une solution miracle en quelque sorte pourtant mise sous le boisseau pendant plus de 50 ans. Cette solution consiste de façon simpliste à donner une indépendance complète à un nouvel Etat composé de Gaza et de la Cisjordanie. Et évidemment à confirmer l’indépendance d’Israël.

Certes cette vision n’est pas sans fondement mais elle oublie l’essentiel à savoir : est-ce que ces deux Etats seraient viables sur le plan politique et économique. La vérité c’est que cette zone déjà minuscule serait donc coupée en deux. On voit mal comment pour exister un État palestinien regroupant la minuscule parcelle de Gaza avec une Cisjordanie réduite du fait des implantations israéliennes.

En vérité, personne n’a le courage de dire que ces deux Etats ne seraient pas viables et que cela n’apporterait pas de garantie contre les violences et la paix.

Sur le plan économique et géographique il faudrait sans doute rattacher Gaza à Israël et compenser la perte de de ce territoire par un autre territoire israélien proche de la Cisjordanie. Et cela passe également par le retrait des implantations israéliennes.

Pour les palestiniens même indépendants se posent la question de la fiabilité économique et politique. Sur le territoire envisagé traditionnellement, les richesses sont particulièrement rares et la zone serait condamnée sans doute à une autre pauvreté. On objectera que Israël en 48 a bien réussi son développement économique sur des régions en grande partie désertique mais les Israéliens ne sont pas les palestiniens. Ce n’est pas le même niveau technologique, le même niveau culturel. Pas non plus évidemment le même niveau démocratique qui garantit le dynamisme d’une société.

La solution la plus crédible serait de mettre en tutelle le nouveau pays redécoupé de façon fiable en tout cas davantage. Une double tutelle à la fois économique grâce notamment à l’appui des pays arabes mais aussi une tutelle politique pour empêcher la dictature et la violence. Et cela pour une longue période au minimum de 20 ans car le traumatisme de la guerre actuelle va demeurer sans doute pour au moins 50 ans.

Bref responsables politiques, ONU et experts doivent sortir du slogan simpliste de deux Etats surtout quand l’un des objectifs central de l’un est de détruire l’autre et ses habitants. Surtout quand la zone sert d’expérimentation et de conflit d’influence des différents courants politiques musulmans mais aussi occidentaux.

Pour des États généraux-du paysage ?

Pour des États généraux-du paysage ?


Dans une tribune au « Monde », le Collège des enseignants des écoles supérieures de paysage alerte les pouvoirs publics sur la forte dégradation des conditions dans lesquelles les professionnels de ce secteur sont aujourd’hui formés.Cela d’autant plus que par exemple la mode des éoliennes a souvent pris le pas sur la beauté et la cohérence NDLR

La loi « sur la protection et la mise en valeur des paysages », premier texte législatif dédié à la qualité des paysages ordinaires – et non plus des seuls sites remarquables – a 30 ans. A l’heure où l’on célèbre cet anniversaire, les conditions dans lesquelles les professionnels du paysage et du projet de paysage sont aujourd’hui formés se trouvent pourtant fortement dégradées.

La situation est d’autant plus alarmante qu’elle s’inscrit dans un contexte de bouleversements écologiques, climatiques et sociaux à propos desquels ces professionnels ont démontré au cours des dernières décennies, en lien étroit avec les acteurs locaux, leur capacité d’innovation. Ils ont ainsi contribué à formuler des réponses locales intégrant les spécificités écologiques, sociales et culturelles des territoires, mais aussi la dimension sensible du rapport des populations à leurs milieux de vie.

Afin de mettre en œuvre des réponses rapides et coordonnées, le Collège des enseignants des écoles supérieures de paysage (CEESP) en appelle à des Etats généraux de l’enseignement du paysage rassemblant l’ensemble des acteurs concernés : ministères, collectivités et institutions territoriales, associations professionnelles, enseignants et chercheurs.

L’enseignement du paysage et du projet de paysage ne se porte pas bien en France. Formations et établissements sont depuis trop longtemps soumis à rude épreuve, fragilisés qu’ils sont par les mêmes processus : autonomie pédagogique remise en question, non-accès à la décision et perte de visibilité en lien avec des regroupements et/ou des changements de gouvernance, diminution des moyens financiers, absence de recrutement et/ou de reconduction de postes, précarisation accrue, faiblesse structurelle de la formation continue, etc.

Cette fragilisation est largement accentuée par une dispersion inhérente à la diversité des tutelles ministérielles impliquées dans la formation des paysagistes et dans la gestion des établissements les accueillant. Au nombre de cinq, ces établissements relèvent de trois ministères distincts – ceux en charge de l’agriculture, de la culture, de l’enseignement supérieur et de la recherche –, aux intérêts souvent divergents.

Quant aux politiques publiques du paysage, elles sont portées par un quatrième ministère, celui en charge de la transition écologique qui, depuis 2016, maîtrise la délivrance du titre de paysagiste-concepteur, octroyé de droit aux diplômés de niveau master de ces cinq établissements.

Ukraine : les contradictions Etats africains

Ukraine : les contradictions Etats africains 

 

Daouda Thiam , lecteur du « Monde » regrette dans une tribune qu’alors que « les pays africains sans exception n’hésitent pas à clamer devant la face du monde et de manière bruyante leur souveraineté », un grand nombre d’entre eux aient refusé de condamner le non-respect de ce même principe par la Russie dans le cadre du conflit ukrainien.

 

Lors de la dernière session des Nations Unies sur la guerre menée par la Russie en Ukraine à laquelle les pays africains étaient appelés à voter, j’ai été – en tant qu’Africain – choqué de voir que nos Etats ont adopté des positions différentes les unes des autres, notamment ceux qui ont soutenu la Russie et ceux qui n’ont pas voulu s’exprimer.

Aussi un constat est à faire : tous les pays africains sans exception n’hésitent pas à clamer devant la face du monde et de manière bruyante leur souveraineté chaque fois qu’ils ont des divergences d’opinions portant sur leurs intérêts soit avec l’ancienne puissance coloniale soit avec un tout autre pays, alors que le conflit en Ukraine met en exergue le principe de souveraineté qui, là, n’a pas été respecté par la Russie.

De cette attitude controversée des Africains, devrait-on comprendre que nous avons oublié notre histoire alors que nous pourfendons chaque fois que l’occasion nous est donnée les affres de l’esclavage et de la colonisation ? L’occasion a été donnée aux Africains en tant qu’entités souveraines de rentrer dans l’histoire en étant attachés à des valeurs humaines, à savoir le respect de la dignité humaine, le droit inaliénable de disposer de soi-même et le respect de l’intégrité territoriale.

Les Africains se sont piètrement illustrés devant une situation en Ukraine qui a l’allure d’une troisième guerre mondiale, sur laquelle les Africains ont un avis cette fois à donner ! Honte à nous ! Lors de la deuxième guerre mondiale, notre avis n’était pas demandé, nous étions de simples sujets qu’on a pris et jetés dans les combats pour servir de chair à canon. Aujourd’hui nous avons à donner notre opinion, mais – hélas – les Africains, une fois de plus, ne sont pas entrés dans l’histoire. Bien au contraire : nous allons à reculons, car nous ne pouvons pas distinguer le bien du mal, la guerre.

Le président en exercice de l’Union africaine, dont le pays n’a pas souhaité donner une position sur l’invasion russe en Ukraine, s’insurge actuellement contre la flambée des prix de certaines matières sur le marché international, qui a naturellement une incidence sur les économies des pays africains qui importent notamment des denrées céréalières et des produits manufacturés des pays développés… Cette guerre pourrait être arrêtée si tous les pays faisaient bloc contre M. Poutine.

Daouda Thiam, Abidjan (Côte-d’Ivoire)

L’évolution des guerres d’influence des Etats

L’évolution des guerres d’influence 

Dans un ouvrage accessible et truffé d’exemples, le spécialiste des relations internationales Frédéric Charillon analyse la façon dont les pays séduisent, attirent et rémunèrent des cibles qu’ils souhaitent influencer. (Analyse du livre de Frédéric Charillon par le » Monde »

 

 

 

Plus le monde se complexifie, plus les conflits sont illisibles. A partir de cette équation, Frédéric Charillon, spécialiste des relations internationales, s’empare de la thématique de la guerre pour alerter sur la nuance entre « soft power » et « influence ». Si la première expression signifie « la capacité d’influencer les autres afin d’obtenir d’eux les résultats souhaités, par l’attraction et la persuasion, plutôt que par la coercition », il en va autrement de la seconde.

 

L’influence, pour Frédéric Charillon, « consiste pour un acteur A à faire faire par un acteur B ce qu’il n’aurait pas fait autrement, et ce sans recourir à la contrainte ». Or, au fil du temps, le concept s’est épaissi : l’influence suppose, désormais, un processus de fabrication et surtout de rémunération, contrairement au soft power. Elle ne s’oppose pas à la puissance. Et n’a rien à voir avec la propagande ni avec le lobby. Mais elle peut être aussi menaçante en dernier recours, corruptible à tout instant et cohabite avec les guerres hybrides. Selon cette lecture, la crise ukrainienne serait le théâtre d’une opposition entre un soft power américain et une guerre d’influence russe.

Légitimer le concept d’influence à l’aune du pivot de la géopolitique mondiale vers l’Indo-Pacifique, telle est l’ambition de Frédéric Charillon, qui décrypte les nouveaux usages des Etats en termes de séduction, d’attraction et surtout de rémunération des cibles à influencer. Mission accomplie et démonstration convaincante quand on referme ce livre accessible, truffé d’exemples et de références. Selon lui, parler aujourd’hui de « guerres d’influence » s’impose, car le passage du transatlantique vers l’Indo-Pacifique induit un changement d’échelle dans le débat géopolitique. Il consacre, en effet, l’avènement des stratégies indirectes propres à l’Asie, au moment où l’Occident sort laborieusement de deux décennies de stratégies directes et frontales.

 

Ainsi, les relations internationales seraient, au XXIe siècle, soumises à trois modèles d’influence : le modèle occidental, démocratique et libéral, en plein doute cependant sur ses capacités à séduire. Le modèle impérial et autoritaire (Russie, Turquie, Chine), dont les diplomaties de nuisance ne visent qu’à sauver des régimes tout en déstabilisant leur proie. Enfin, le modèle confessionnel fondé sur les croyances (Etats de la péninsule arabe), handicapé par une réputation sulfureuse.

Cette rencontre des modèles déboucherait, selon l’universitaire, sur trois types de stratégies : le retour aux sphères d’influence défendu par les régimes autoritaires adeptes d’un monde multipolaire ; l’émergence de « joint-ventures » entre Etats, où la logique du partenariat l’emporterait sur celle des alliances ; enfin, les rivalités entre les Etats et les géants du Net (Gafam), avatar des tensions entre le monde réel et le monde virtuel. Autrement dit, une nouvelle forme de batailles des valeurs dans un monde toujours aussi fidèle aux logiques de domination et de prédation.

Politique Les Français de plus en plus à droite ?

Politique Les Français de plus en plus à droite ?

 

Ce qui est évident, c’est que les Français votent de plus en plus pour la droite et l’extrême droite. De là à conclure que les français se situent idéologiquement à droite y a un pas à franchir. En effet ce qui explique d’abord le vote très majoritaire à droite c’est la défaillance complète des partis de gauche complètement éclatés dans un nombre de familles incalculables et qui ont tellement déçu depuis plus de 20 ans avec un discours très radical lors des campagnes électorales et une gestion finalement assez semblable aux partis qui les ont précédés.

C’est parce que la gauche est complètement discréditée en ce moment que la droite progresse. Pour preuve la majorité des Français n’adhère pas au libéralisme économique. C’est pourtant ce qui d’un point de vue idéologique caractérise une adhésion politique à la droite ( avec le libéralisme politique). La vérité sans doute c’est que les Français sont très partagés sur de nombreux sujets et qu’il est difficile de les identifier à travers une case politique bien précise.

Après une crise sanitaire et un quinquennat mené par un président de la République ayant fait ses gammes à gauche, les Français se positionnent de plus en plus à droite politiquement. C’est le constat que dresse une étude menée par OpinionWay pour le Cevipof, centre de recherches politiques rattaché à Sciences Po, réalisée entre le 23 décembre 2021 et le 10 janvier 2022 et dévoilée  dans le Figaro.

Ce « baromètre de la confiance politique », mené depuis 2009, établit qu’actuellement, 32% des Français se classent politiquement à droite, et 11% à l’extrême droite. De l’autre côté de l’échiquier politique, 17% se disent de gauche et 6% se placent à l’extrême gauche. Enfin, 14% s’estiment au centre, quand 20% ne se prononcent pas.

Des résultats, qui ramenés à ceux de 2017, viennent témoigner du basculement à droite d’une partie des Français. Il y a cinq ans, 26% d’entre eux se disaient de droite. Soit six points de moins qu’actuellement.

De même, la part de Français se situant à l’extrême droite a grimpé de quatre points sur la même période, passant de 7% en 2017 à 11% aujourd’hui. Le phénomène s’est accru ces derniers mois. Alors que la part se plaçant à l’extrême droite était retombée à 7% en février 2021, elle a connu une importante remontée en un an. Les résultats de l’étude sont toutefois contradictoires.

En effet, les résultats de l’enquête menée par OpinionWay pour le Cevipof témoignent d’un paradoxe. Bien qu’ils se positionnent plus à droite qu’il y a cinq ans, les Français sont en parallèle plus que jamais hostile au libéralisme économique.

73% d’entre eux pensent que « l’économie actuelle profite aux patrons aux dépens de ceux qui travaillent », et 57% jugent que « pour établir la justice sociale, il faudrait prendre aux riches pour donner aux pauvres ».

De même, concernant les questions de société, 61% des Français estiment que « la procréation médicalement assistée (PMA) est une bonne chose pour les femmes seules ou homosexuelles ». Tout en étant 63% à juger qu’ »il y a trop d’immigrés en France ».

Difficile donc d’y voir clair, d’autant que 39% des sondés disent souhaiter voir à la tête du pays « un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ou des élections », soit une dictature, et 27% une junte militaire.

Justice : des états généraux réduits à des réunions de chapeaux à plumes

Justice : des états généraux réduits à des  réunion de chapeaux  à plumes

Le chef d’État a décidé d’États généraux de la justice considérée par beaucoup comme trop laxiste. Le concept d’États généraux est d’abord très critiqué car il va se concrétiser et se réduire à une réunion de chapeau à plumes (juge, avocat et deux ou trois citoyens pour donner le change. En outre, pour éviter tout dérapage on placera à la tête un haut fonctionnaire. De toute façon, on connaît le sort de ce genre d’exercice qui se termine par un rapport vite classé dans un tiroir. ( Exemple le grand débat).

Il est clair que la justice n’appartient pas aux juges,  ni aux avocats et plus généralement aux professionnels de justice mais aux citoyens. Or en l’occurrence il s’agit de redéfinir les principes et les modalités d’application de la justice. Aussi ses champs d’activité, car nombre de procédures judiciaires pourrait être traitées de manière plus qu’efficaces , plus équitables et moins coûteuses qu’en sollicitant les grandes institutions. Sans parler de la contrainte de passer par un avocat qui rend la justice inabordable pour nombre de justiciables.

La question se pose aussi de l’opportunité du moment de ces fameux Etats généraux décidés en fin de mandat par Emmanuel Macron. Logiquement une telle orientation doit être prise en début de mandat aux fins de trouver une application. Là, il s’agira essentiellement d’agit prop  pour nourrir les promesses des candidats. Pas vraiment un concept d’État généraux.

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