Crise budgétaire Etats-Unis : relèvement provisoire de la dette
Les républicains ont proposé jeudi à Barack Obama un relèvement temporaire de la limite de la dette jusqu’au 22 novembre pour écarter le risque d’un défaut de paiement, mais sans inclure de mesure rouvrant entièrement l’Etat fédéral, paralysé depuis le 1er octobre. Ils ont présenté ce plan jeudi au président mais « aucune décision définitive n’a été prise », selon le porte-parole du président de la Chambre John Boehner. Ce porte-parole, Brendan Buck, a salué une « conversation utile et productive ». La Maison Blanche a rendu compte de la réunion dans des termes très neutres, en observant qu’ »après une discussion sur les possibles façons d’aller de l’avant, aucun choix spécifique n’a été effectué ». De même source, « le président espère continuer à faire des progrès avec les membres des deux partis », démocrate et républicain. Les républicains sont sous pression, l’opinion publique se rangeant majoritairement du côté de Barack Obama depuis le début de la crise. Selon un sondage NBC/Wall Street Journal publié jeudi, 53% des Américains estiment que les républicains sont responsables de la paralysie fédérale, contre 31% qui accusent Barack Obama. Les marchés reprennent des couleurs En échange du relèvement de la limite de la dette, les républicains veulent l’ouverture de négociations sur le budget et une réforme des programmes sociaux, comme le système de retraite. Avant la réunion entre les républicains et le président, le porte-parole de celui-ci, Jay Carney, a expliqué qu’il réservait son jugement sur cette proposition, même s’il « promulguerait sans doute » un relèvement de la dette à court terme. Il a en revanche répété que le dirigeant refusait de céder aux demandes de « rançon » de ses adversaires sur le budget. L’annonce républicaine a été très favorablement accueillie par les marchés: les principaux indices de Wall Street ont bondi de plus de 2% et dans leurs roues, les bourses asiatiques ont grimpé nettement vendredi avec +1,16% pour Tokyo, +1,60% pour Hong Kong, +1,59% pour Sydney, +0,47% et +1,13% respectivement pour Shanghai et Séoul. Elle a en revanche suscité une réaction mesurée des démocrates du Sénat, qui ont eux aussi rencontré M. Obama jeudi après-midi. Leur chef de file, Harry Reid, a assuré à sa sortie du siège de l’exécutif que ses troupes étaient prêtes à « discuter de tout, absolument tout » avec les républicains après le vote d’un budget. Mais il a écarté l’idée de conditionner la fin de la paralysie de l’Etat à des négociations. « Cela n’aura pas lieu », a-t-il lancé. Jeudi matin, le secrétaire au Trésor Jacob Lew avait prévenu le Congrès que prolonger la crise sur le plafond de la dette « pourrait être très dangereux ». Actuellement d’environ 16.700 milliards de dollars, la limite de la dette a été atteinte en mai et le Trésor n’a pu continuer à emprunter que grâce à des mesures « extraordinaires ». Mais au-delà du 17 octobre, le Trésor a prévenu qu’il serait totalement incapable d’emprunter, et que ses ressources seraient limitées à une trésorerie d’environ 30 milliards de dollars et aux rentrées fiscales subséquentes.