Archive pour le Tag 'Etats-Unis'

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Etats-Unis -augmentation des droits de douane

Etats-Unis -augmentation des droits de douane 

Trump annonce la couleur en matière de droits de douane : 25 % supplémentaires pour les importations de la Chine, du Canada et du Mexique. Pour  l’union européenne l’augmentation pourrait être de 10 à 20 %.

Dans un post séparé, il annonce une augmentation des taxes douanières de 10%, qui vient s’ajouter à celles existant déjà et à celles supplémentaires qu’il pourrait décider, sur «tous les nombreux produits arrivant de Chine aux États-Unis»,  il a promis des droits de douane pouvant aller jusqu’à 60% pour certains produits, voire 200% sur les importations de véhicules assemblés au Mexique.

Donald Trump souhaite aussi réintroduire des droits de douane de 10 à 20% sur l’ensemble des produits entrant aux États-Unis et l’Union européenne s’est d’ores et déjà dite «prête à réagir» en cas de nouvelles tensions commerciales.

Les économistes alertent sur le potentiel inflationniste d’une telle hausse des droits de douane. Le American Action Forum estime que l’inflation s’éloignerait des 2% dans un premier temps, avant que les prix ne se stabilisent à nouveau, à un niveau plus élevé cependant. Ces mesures pourraient aussi avoir un impact négatif sur l’emploi, selon les experts.

États-Unis : Les démocrates ont perdu le soutien des syndicats

États-Unis : Les démocrates ont perdu le soutien des syndicats

 

En laissant interdire, en 2022, une grève emblématique des cheminots américains, l’administration Biden a perdu le soutien des travailleurs, rappelle l’économiste Philippe Askenazy dans une  chronique au Monde.En France, les menaces de grèves dans le transport ferroviaire planent sur la fin d’année, avec un premier mouvement dès le 21 novembre. Elles se nourrissent des inquiétudes pour l’emploi et les conditions de travail devant le démantèlement du fret de la SNCF, touche supplémentaire d’une privatisation rampante du rail.

 

Il est vrai que les expériences étrangères, particulièrement aux Etats-Unis, ne sont guère rassurantes. Le fret ferroviaire est un des exemples de bouleversement de secteurs nés des premières révolutions industrielles, montrant que, depuis une vingtaine d’années, les gains de productivité ne sont pas cantonnés aux seuls secteurs de la haute technologie.

Derrière le vocable « exploitation ferroviaire programmée de précision », les compagnies privées américaines sont passées en quelques années d’une organisation en étoile autour de « hubs » (centres de tri) à un système d’itinéraires flexibles avec chargement de quai à quai.
En éliminant ainsi les manœuvres de réorientation du fret au sein d’une même plateforme sur différents trains se rendant à une destination finale, les sociétés pouvaient rallonger les trains, réduire le personnel de déchargement, supprimer les temps morts des machinistes et diminuer le personnel d’entretien. Depuis 2012, les profits ont grimpé, les heures travaillées ont diminué d’un tiers, mais les conditions de travail se sont dégradées (intensification, flexibilité subie), et la crainte que cette course financière ne se traduise à terme, comme pour Boeing, par des failles de sécurité majeures est devenue de plus en plus vive (« Tracking Productivity in Line-Haul Railroads », Brian Chansky et Michael Schultz, Beyond the Numbers, n° 13/2, 2024).

 

Ukraine : une aide insuffisante et trop tardive des États-Unis

Ukraine : une aide insuffisante et trop tardive des États-Unis

 

 

Les alliés occidentaux de Kiev ont perdu un temps précieux à peser le pour et le contre avant de lever l’interdit concernant les missiles à longue portée. Il faut espérer que l’autorisation donnée par les Etats-Unis à l’Ukraine de frapper en profondeur le territoire russe à l’aide des ATACMS soit suivie rapidement de décisions similaires d’autres pays alliés. ( papier du Monde)

 

Mille jours après le début d’une guerre dont la Russie est la seule responsable, la pression des événements a été une nouvelle fois nécessaire pour tirer les Etats-Unis de leur indécision. Comme par le passé, l’autorisation finalement accordée par Washington à Kiev, le 17 novembre, pour frapper en profondeur le territoire russe à l’aide des missiles américains ATACMS, d’une portée de 300 kilomètres, a été le produit d’un constat alarmant. Il s’agit de la perspective d’une contre-attaque russe visant à repousser les forces ukrainiennes qui ont pris pied dans la région russe de Koursk au cours de l’été, pour en faire une monnaie d’échange en cas d’éventuelles négociations.

Le Kremlin a réagi en accusant Washington de « jeter de l’huile sur le feu ». L’escalade est pourtant de sa seule responsabilité, notamment sa décision d’appeler à la rescousse un pays tiers, la Corée du Nord. Cette cobelligérance réelle s’est traduite par le déploiement de soldats de Pyongyang. L’incertitude que provoque le retour programmé de Donald Trump à la Maison Blanche joue aussi certainement dans la décision de Joe Biden. En promettant imprudemment de mettre un terme en un temps record au conflit provoqué par Moscou, le président élu pousse paradoxalement les deux camps à jeter le maximum de forces dans la bataille d’ici à sa prestation de serment.

Comme lors des précédents débats concernant la fourniture d’armements tels que les canons, les chars légers puis lourds et les avions de chasse, les alliés occidentaux de Kiev ont perdu un temps précieux à peser le pour et le contre avant de lever l’interdit concernant les missiles à longue portée. Ils ont été de nouveau tiraillés entre la prise de conscience de la nécessité de rompre avec l’asymétrie, en hommes et en matériels, qui fragilise Kiev face à Moscou, et la crainte des conséquences d’un engagement accru aux côtés de l’Ukraine.

On ne peut donc que regretter, comme la vice-première ministre ukrainienne, Olga Stefanishyna, que cette annonce intervienne bien tard. « Si cette décision avait été prise plus tôt, elle aurait permis de sauver de nombreuses vies », a-t-elle regretté le 18 novembre. L’armée russe l’a par ailleurs anticipée en repositionnant notamment une majorité de ses bombardiers sur des aérodromes situés hors de portée des ATACMS. Cette autorisation américaine reste en outre assortie de conditions. Elle ne sera levée qu’au cas par cas, en fonction des objectifs ukrainiens, dans une logique qui n’est pas vraiment celle d’une guerre de haute intensité.

Il faut espérer désormais que cette annonce américaine soit suivie rapidement de décisions similaires des pays fournissant des missiles à longue portée à Kiev. Il s’agit de la France et du Royaume-Uni. Il faut également souhaiter qu’elle contribue à lever les réticences allemandes à propos de leurs missiles Taurus, dont le rayon d’action est de 500 kilomètres.

Le chancelier Olaf Scholz ne peut inviter la Russie à se tenir « prête à des négociations sérieuses avec l’Ukraine dans le but de parvenir à une paix juste et durable », comme il l’a fait au cours d’un appel téléphonique malencontreux avec le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, le 15 novembre, sans renforcer au préalable la main de Kiev. Au lendemain de cet échange, la Russie lançait de nouveaux bombardements destructeurs contre les infrastructures énergétiques civiles ukrainiennes. Un cruel rappel à la réalité.

Trump attaque les institutions des Etats-Unis

 Trump attaque les institutions des Etats-Unis

Ses choix de personnalités controversées pour les plus hautes fonctions de son administration illustrent la tentation du président élu de régler ses comptes avec des rouages du gouvernement fédéral avec lesquels il avait eu maille à partir pendant son premier mandat. La vengeance ne fait pourtant pas une feuille de route présidentielle. ( papier du « Monde »)
Donald Trump a ainsi pressé les sénateurs de son parti, redevenu majoritaire à la Haute Assemblée, de renoncer à leur pouvoir de confirmation des personnes choisies pour occuper les plus hautes fonctions dans son administration. Cette initiative n’est pas seulement contestable parce qu’elle brouille le principe de séparation des pouvoirs. D’ordinaire exigeantes, les séances de confirmation constituent un excellent exercice démocratique et servent utilement de corde de rappel pour éviter la promotion de personnalités contestables.

Le choix de l’ancienne représentante démocrate Tulsi Gabbard, passée également par Fox News, pour diriger le renseignement national, soit dix-huit agences de renseignement, soulève le même trouble. L’absence de qualification de cette dernière pour un domaine aussi sensible interroge, comme ses déclarations erratiques passées, aux accents de théories du complot, ou sa bienveillance à l’égard de la Russie et de ses alliés.

La proposition du représentant de Floride Matt Gaetz pour le poste d’attorney general des Etats-Unis, autrement dit de ministre de la justice, est tout aussi sidérante. Elle concerne un homme qui fait l’objet d’une enquête du comité d’éthique bipartisan de la Chambre des représentants pour des errements personnels, et qui s’est surtout distingué par sa capacité à rendre ingouvernable la Chambre des représentants depuis que le Parti républicain y a obtenu la majorité en 2022.

Il faut être sot ou ignorant (ou les deux) pour se réjouir de la désignation d’un homme identifié à un réseau social devenu un puissant vecteur de désinformation, ce poison des démocraties. Il faut être tout aussi sot et ignorant pour ne pas voir dans ces choix la tentation de Donald Trump de régler ses comptes avec des rouages du gouvernement fédéral avec lesquels il avait eu maille à partir pendant son premier mandat. La vengeance ne fait pourtant pas une feuille de route présidentielle. Il est impératif que les républicains du Sénat le lui rappellent.

Environnement–accord de Paris : retrait prochain des États-Unis

Environnement–accord de Paris : retrait prochain des États-Unis

Donald Trump, qui a qualifié par le passé le changement climatique de canular, avait retiré les Etats-Unis de l’Accord de Paris de 2015 après sa première élection à la présidence en 2016, décision sur laquelle était revenue son successeur Joe Biden. Mais après la récente élection de trame, les États-Unis préparent un nouveau retrait de l’accord de Paris. L’enjeu évidemment et de s’affranchir des objectifs environnementaux pour renforcer la compétitivité économique du pays.

 

L’équipe de transition de Donald Trump a préparé des décrets pour retirer à nouveau les Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat et réduire la superficie des zones protégées du territoire américain afin d’autoriser de nouveaux forages et projets miniers, rapporte vendredi le New York Times.

Donald Trump devait également mettre fin à un moratoire sur la création de nouveaux terminaux d’exportation de gaz naturel et supprimer une dérogation permettant à la Californie et d’autres Etats d’avoir des normes anti-pollution plus sévères que dans le reste du pays.

 

États-Unis : les faiblesses du parti démocrate

États-Unis : les faiblesses du parti démocrate

La difficulté de Kamala Harris à trouver le ton juste, l’incapacité du gouvernement Biden à juguler l’inflation, ou encore les prises de position radicales de la base militante du parti constituent autant de facteurs explicatifs de la défaite de la candidate démocrate, estime la politiste Laurence Nardon, dans une tribune au « Monde ».

 

« C’est une victoire politique telle que notre pays n’en a jamais vu auparavant » [« It’s a political victory that our country has never seen before »]. Pour une fois, les expressions employées par Donald Trump lors de son discours du mercredi 6 novembre au matin ne sont pas des hyperboles. Au lendemain de l’élection, alors que le décompte des voix est toujours en cours, le républicain a déjà remporté plus que les 270 grands électeurs nécessaires pour gagner la présidence, tandis que son camp obtient aussi la majorité au Sénat.

Surtout, le nouveau président élu remporte cette fois-ci le vote populaire, avec plus d’électeurs que Kamala Harris. Si la Chambre des représentants, pour l’instant incertaine, donne également la majorité aux républicains, Trump détiendrait alors le trifecta (le « tiercé gagnant » ) : la Maison blanche et les deux Chambres du Congrès – à quoi il faut ajouter la Cour suprême, qui connaît depuis son premier mandat une majorité de six juges conservateurs sur neuf.

Quelles sont les dynamiques de vote qui expliquent la victoire stupéfiante d’un candidat d’extrême droite détesté par un pourcentage considérable d’Américains, un condamné multirécidiviste que beaucoup soupçonnent d’être inféodé à la puissance russe ? Les premières d’entre elles tiennent certainement au talent politique, au charisme et à la résilience de ce personnage hors norme.

Mais le Parti démocrate ne peut faire l’économie d’un douloureux examen de ses propres responsabilités dans l’échec cuisant qui vient de lui être imposé. Ainsi, les premières raisons de la défaite doivent sans doute être imputées à la rivale de Trump, Kamala Harris. Au cours d’une campagne beaucoup trop courte, de fin juillet à début novembre, la candidate démocrate n’a pas réussi à porter un discours efficace auprès des Américains.

États-Unis : une nouvelle baisse des taux

États-Unis : une nouvelle baisse des taux

 

Une nouvelle baisse des taux de l’ordre d’un quart de point  est probable dès les jours prochains aux États-Unis. Une décision qui prend notamment en compte la maîtrise de l’inflation et la détérioration de l’emploi. L’inflation attendue aux alentours de 2,1 % en 2025, soit la cible de long-terme de la banque centrale. Une politique monétaire restrictive n’a donc plus beaucoup d’intérêt La Banque centrale américaine, la Fed, devrait donc annoncer jeudi une nouvelle baisse de ses taux, un mouvement engagé en septembre à la faveur de la baisse de l’inflation.

«Nous tablons toujours sur une baisse, au moins en novembre», a déclaré Diane Swonk, cheffe économiste pour KPMG, dans un entretien à l’AFP.

Les taux se situent actuellement dans la fourchette de 4,75 à 5,00%. Une coupe d’un quart de point de pourcentage est majoritairement anticipée par les marchés, selon l’évaluation de CME Groupe.

Élections États-Unis : une campagne à coup de milliards

Élections États-Unis : une campagne à coup de milliards

 

Pour la campagne électorale les deux prétendants au poste de président auront reçu plusieurs milliards. Cette fois il semble bien que des milliardaires type Elon Musk aient  apporté une large contribution à Trump espérant évidemment en retour des récompenses réglementaires, fiscales ou des aides financières fédérales. La contradiction la plus flagrante est la conversion brutale de Trump à l’énergie électrique, lui qui conteste les changements environnementaux. Le soutien d’Elon Musk patron de Tesla et de ses voitures électriques n’y est pas pour rien.

Cette démocratie à coup de milliards et de renvoi d’ascenseur espérés ne pourra à terme que produire de nouvelles illusions vis-à-vis de la chose politique. Ceci étant il y a bien d’autres facteurs explicatifs pour comprendre la victoire de Trump qui a surtout bénéficié d’un certain ras-le-bol du politique en général , du mécontentement économique, social et sociétal même si c’est avec de nombreuses contradictions

Trump Aura réuni pour sa campagne environ 1,09 milliard de dollars contre 1,65 milliard pour son adversaire démocrate, Donald Trump a pu compter sur un soutien financier tout de même colossal pour devenir le 47e président des États-Unis. Le total des fonds récoltés est équivalent à celui de 2020.

Les montants astronomiques de la course à la Maison-Blanche s’expliquent par la prédominance des Super PAC (Political Action Committee) dans le financement des campagnes. Depuis un arrêt de la Cour suprême des États-Unis en 2010, ces organisations privées permettent aux individus de verser des dons sans limite pour défendre une cause liée à un candidat, sans pour autant n’intervenir officiellement ni directement dans la campagne. Les Super PAC pro-Trump ont levé 711 millions de dollars selon l’ONG Open Secrets,

Élection présidentielle États-Unis : Trump en tête à 5 heures

Élection présidentielle États-Unis : Trump en tête à  5 heures

Même si les élections sont encore loin d’être jouées,  il semble bien que Donald Trump possède ce jour à cinq heures du matin une légère avance.

Le président sortant est donné vainqueur dans 21 États mais aucun État-clé n’a pour l’instant été remporté ni par lui, ni par Kamala Harris.

La vice-présidente est en très grande difficulté en Géorgie et en Caroline du Nord où Donald Trump a dans ces deux États plus de 95% de l’emporter selon une estimation du New York Times.

Seule sortie de secours en cas de défaite pour elle dans ces deux États-Unis: l’emporter dans le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie, les autres États-clés où elle est toutefois distancée à ce stade du dépouillement.

Présidentielle États-Unis : quasi égalité

Présidentielle États-Unis : quasi égalité

Les deux prétendants sont dans une situation de quasi égalité qui va imposer le dépouillement de la totalité des bulletins avant de déclarer le vainqueur. en effet, les deux prétendants à la Maison-Blanche sont dans un mouchoir de poche ;cependant l’ex-président républicain est désormais en tête dans cinq États-clés. Par précaution manipula toire Trump a déjà déclaré qu’il n’accepterait le résultat que dans certaines conditions. Bref, qui serait prêt à favoriser le chaos s’il n’est pas élu.

La plupart des observateurs s’accordent pour décrire l’élection, entre deux candidats que tout oppose et dans un pays extraordinairement polarisé, comme l’une des plus serrées de l’histoire américaine.

Élections présidentielles États-Unis : les Américains vont-ils choisir un abruti et un voleur ?

Élections présidentielles   États-Unis : les Américains vont-ils choisir un abruti et un voleur ?

 

 On peut à juste titre s’interroger sur le risque que pourraient prendre les Américains en choisissant comme futur président un abruti et un voleur. On objectera qu’en France le niveau politique général bien qu’affaibli est cependant supérieur à celui des États-Unis ou le fric commande tout. En outre, le fait d’avoir choisi l’inconsistant Macron nous discrédite un peu quant à la pertinence de nos choix politiques. La France a en effet élu un adolescent condescendant et incompétent là où il y avait besoin de maturité et de vision stratégique.

Aux États-Unis où tout est permis on peut exprimer toutes les promesses, dire toutes les insultes y compris les plus personnelles. Trump fait du Trump. Ce qu’il a toujours fait en évitant d’ailleurs de faire des études et en trichant en permanence sur son patrimoine porté à bout de bras par des banques auxquels il a menti mais qui d’une façon ou d’une autre sont contraintes d’être solidaire des folies du milliardaire.

La vérité c’est que Trump n’a aucun projet, aucune visée stratégique voire aucune idéologie. Il peut changer de position à chaque instant en l’enveloppant dans son délire verbal inconsistant et d’une pauvreté intellectuelle qui désarme.

Il promet tout simplement de régler tous les problèmes mondiaux d’un claquement de doigt. En face évidemment les autres grandes puissances politiques se réjouissent de la médiocrité d’un tel responsable notamment Poutine et les Chinois..
L’Europe subira sans doute aussi les conséquences de ce choix irrationnel avec la volonté américaine de ce désengager d’un continent qui présente moins d’intérêt pour elle que par exemple la zone asiatique.

Notons cependant que l’ascension de Trump est également due à un excès de bureaucratisation chez les démocrates englués eux aussi comme en Europe et en France dans des systèmes procéduriers et le copinage.

 

États-Unis : une démocratie au point de rupture

 

États-Unis : une démocratie au point de rupture

Les Démocrates semblent avoir pris le dessus sur les Républicains en juillet 2024, en changeant le scénario de la campagne avec le retrait de Joe Biden. Ils ont, ce faisant, libéré une véritable énergie, visible à la fois dans l’augmentation des collectes de fonds et dans l’enthousiasme des foules aux rassemblements de la nouvelle candidate, Kamala Harris. Mais l’élection est loin d’être gagnée pour autant. À vrai dire, elle va se jouer dans un mouchoir de poche, non pas tant du fait de la volatilité de l’électorat, que parce que la planche électorale des Démocrates a été largement savonnée par les Républicains depuis 2021. Concentrés à empêcher une autre victoire d’un candidat démocrate en 2024, ils ont creusé les failles de l’élection présidentielle au point de sa potentielle rupture.Pour comprendre l’hypothèse d’un scénario catastrophe du blocage de l’élection de novembre 2024 si celle-ci se soldait par une victoire de Kamala Harris, il faut revenir au caractère contre-majoritaire, voire anti-démocratique selon certains commentateurs, du système électoral américain.

 

par 

Professeur des Universités en histoire contemporaine, Aix-Marseille Université (AMU) dans The Conversation 

 

Au commencement de la République, les concepteurs de la Constitution fédérale, soit les 55 délégués de la Convention de Philadelphie (1787), ont défini le pouvoir du président et fixé son mode de désignation. Le président du gouvernement fédéral n’est pas élu directement par le peuple américain mais par un collègue électoral issu des États (article 2, section 1 de la Constitution). Les conventionnels, attachés au souverainisme local dans l’architecture fédérale, ont fabriqué une organisation alambiquée de l’élection collégiale à travers le suffrage indirect et à deux niveaux au sein de chaque État, à laquelle se sont rajoutées – on l’a vu – toutes les limitations des lois électorales laissées à la compétence des États, dont celle du droit de vote lui-même, réservé par le passé aux hommes blancs, libres, et de plus de 21 ans.

Les chambres locales forment des listes de « grands électeurs » qui représentent chaque candidat national. Hormis le Maine et le Nebraska qui ont un système un peu différent, chaque liste partisane comprend un nombre fixe de grands électeurs, correspondant au nombre d’élus que l’État envoie au Congrès fédéral (deux sénateurs pour chaque État, et un certain nombre de représentants, proportionnel à la population de l’État), soit par exemple 40 grands électeurs au Texas contre 3 au Wyoming. Par le principe du winner takes all, le candidat présidentiel qui arrive en tête dans un État à l’issue des décomptes de toutes ses circonscriptions obtient la totalité des grands électeurs dudit État.

L’ensemble des grands électeurs « élus », soit un total de 538 personnes, vote à son tour depuis le niveau local pour le candidat qu’ils représentent. Il faut un résultat de 270 votants minimum pour être élu président. Chaque État transmet officiellement le résultat de ce vote au Congrès. Ce dernier proclame, État par État, le résultat obtenu et le valide, toujours État par État, lors de la cérémonie de certification nationale du 6 janvier, sous la supervision du vice-président sortant. Et c’est le vice-président qui annonce publiquement le nom du nouveau président.

Ce système complexe présente de nombreux défauts, que les Républicains ont creusés ces dernières années. Il fait difficilement correspondre le vote réel avec les listes gagnantes des grands électeurs, un problème qui s’est aggravé du fait des charcutages de circonscription auxquels se rajoutent les tracasseries des lois électorales locales. Cela provoque un effet « mouchoir de poche ». Il suffit de quelques voix de plus dans une circonscription au coude à coude pour qu’une liste rafle la victoire dans un État, comme les 537 voix finales (sur 6 millions de votants), décomptées en faveur de George W. Bush en 2000 en Floride, après trois recomptages manuels et l’intervention de la Cour suprême. La Floride comptant 25 grands électeurs, Bush Jr. avait ainsi gagné non seulement la Floride, mais aussi l’élection présidentielle…

Le paradoxe inverse est bien que le candidat qui a cumulé le plus de voix dans le décompte national n’obtienne pas nécessairement la majorité des grands électeurs. Ainsi, en 2016, Donald Trump a obtenu 74 grands électeurs de plus qu’Hillary Clinton, alors que cette dernière avait gagné le vote populaire avec une avance de 3 millions de voix. Trump a été le cinquième président des États-Unis depuis 1876 à être élu sans gagner le vote populaire.

Le scénario aurait pu se reproduire en 2020. Cette fois-ci, c’est bien Joe Biden qui a gagné, avec 74 grands électeurs et 7 millions de voix de plus que son adversaire. Mais il aurait suffi que Trump ait remporté 12 000 voix supplémentaires en Géorgie (16 grands électeurs), 81 000 en Pennsylvanie (20 grands électeurs) et 27 000 dans le Wisconsin (10 électeurs) pour être élu.

Dans un tel contexte, il est particulièrement tentant de s’en prendre aux résultats des circonscriptions et des États bascules (swing states), qui changent le profil majoritaire des grands électeurs. De fait, dès le printemps 2020, Donald Trump, alors président, a commencé à dénoncer, accompagné par de nombreux ténors du Parti républicain, un prétendu trucage démocrate de l’élection à venir, à travers l’extension du vote par correspondance, alors que cette extension était en réalité due à la nécessité de concilier précautions sanitaires et participation, dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19.

L’accusation de fraude, aussi vieille que les premières campagnes électorales, a refait surface, doublée d’un imaginaire complotiste. Outre la défiance exacerbée des électeurs républicains, elle a donné naissance au mouvement Stop the Steal, (arrêtez le vol) au soir des élections de novembre 2020, dont les actions ont atteint leur paroxysme avec l’occupation du Capitole le jour de la certification nationale. Le Parti républicain n’a pas été en reste. La majorité n’a pas désavoué le président dans son refus chaotique d’accepter les résultats électoraux. Beaucoup ont été complices de ses efforts pour invalider les résultats.

Les campagnes Trump locales ont cherché à mobiliser tout l’arsenal juridique à leur disposition pour remettre en question les résultats des États bascules. Même après l’attaque du 6 janvier contre le Congrès fédéral, 138 des 209 représentants républicains présents, soit les deux tiers de la représentation républicaine et 11 sénateurs républicains se sont opposés à la certification des résultats de l’Arizona et de la Pennsylvanie. Ce sont des individus attachés au respect des procédures et institutions, convaincus du scrupule démocratique de tous les acteurs de la certification – comme le vice-président Mike Pence et la Speaker républicaine de la Chambre Liz Cheney –, bien plus que le système constitutionnel des checks and balances, qui ont permis d’empêcher l’invalidation des élections de 2020.

Par la suite, après les résultats du recensement de 2020, les Républicains ont continué à restreindre l’accès au vote de l’électorat démocrate, et ont déployé beaucoup d’énergie pour monopoliser le contrôle politique de tout le système électoral local, dont les dépouillements et les certifications de résultats. En effet le Secretary of State de l’État local est à la tête du système administratif, s’assurant du bon déroulement des élections. Il certifie les élections et peut demander aux fonctionnaires d’appliquer certains aspects de la loi électorale plus que d’autres. Comme la décentralisation opère aussi au sein des États, les élections sont également gérées au niveau de chaque comté qui possède un conseil électoral (board of elections). Ses membres sont traditionnellement nommés par le gouverneur.

Chaque échelon administratif du processus électoral est donc accompagné d’officiels politiques. Les conseils de comté ainsi que leur sommet, le conseil électoral étatique, ont normalement des mécanismes de supervision fédérale instaurés par le Civil Rights Act de 1965, pour empêcher les abus liés à la partialité des élus locaux. Mais la Cour suprême a jugé inconstitutionnelle la supervision de la composition des conseils électoraux (Shelby County, 2013), dans une jurisprudence très commentée. En conséquence, la course au monopole des conseils électoraux et à l’élargissement de leurs compétences dans le contrôle des résultats a été relancée.

Le cas de la Géorgie est à ce point illustratif qu’il a fait l’objet d’un reportage inquiétant du New York Times, quant à son effet papillon potentiel, qui doublerait l’effet mouchoir de poche.

Dans cet État, Trump a accusé les Démocrates d’avoir bourré les urnes et trafiqué les machines de comptage en 2020, avant de tenter de renverser les résultats, en faisant pression sur le Secrétaire d’État républicain de Géorgie (janvier 2021), initiative qui lui a valu une inculpation pénale. En mai 2024, le conseil électoral de Géorgie a été noyauté par des élus trumpistes. Il a entériné, entre autres, le principe de l’enquête raisonnable par les conseils électoraux des comtés qui certifient l’élection dans leur circonscription, en cas de doute ou de suspicion de fraude.

Si Kamala Harris gagne la Géorgie à la manière étroite de Joe Biden en 2020 (de 12 000 voix), il suffirait de lancer une enquête pour suspicion de fraude dans un comté passé aux démocrates – comme Fulton ou DeKalb – pour retarder le plus longtemps possible le processus de dépouillement et bloquer la certification, non seulement au niveau du comté mais aussi de l’État local et, de fil en aiguille, au niveau national. Et s’il fallait monter jusqu’à la Cour suprême pour trancher le litige afin de tenir les délais de la certification nationale, les Républicains peuvent espérer que cette dernière tranche contre Harris, comme elle l’a fait en 2000 contre Al Gore.

Le spectre d’un tel scénario est néanmoins contrebalancé par la vigilance du procureur général de l’État et celle du Secrétaire d’État, le Républicain Brad Raffensperger, qui a résisté à Trump en 2021 et qui a honnêtement veillé, depuis son arrivée en 2018, à ce que la participation électorale dans son État soit la plus large possible.

La Cour suprême, comme nous venons de le dire, ne paraît pas le meilleur rempart contre les dérives du système électoral national. Le fait que les membres de la Cour soient nommés par le président de l’Union – un tiers des neuf juges ont été nommés sous Donald Trump – permet une fluctuation de leur sensibilité politique, laquelle paraît de plus en plus favorable aux Républicains, au point que sa dernière jurisprudence en la matière, le 1er juillet 2024, a confirmé l’immunité de Donald Trump dans l’affaire du Capitole.

La Cour a émis un certain nombre d’autres jurisprudences qui vont à l’encontre des lois fédérales sur la transparence et l’égalité électorale dans les États. Elle a redonné une large marge de manœuvre aux États sur leur droit électoral, comme accepter le financement des candidats et campagnes par des entreprises (corporations) décrétées « personnes morales » tout comme les groupes d’intérêt religieux (Citizens United, 2010). Elle a mis fin à la tutelle fédérale de vérification des mesures locales à effet discriminatoire (Shelby County, 2013), ce qui a conduit à accepter le charcutage partisan des circonscriptions (Rucho et al. v. Common Cause de 2019 et surtout Brnovich v. Democratic National Committee de 2021).

In fine, comment protéger la démocratie électorale américaine et redonner au vote universel – sans discrimination d’aucune sorte entre les citoyens – son caractère prioritaire ? À lire les analyses, il faudrait rebooster la loi fédérale sur les droits civils et modifier voire mettre fin au système des grands électeurs.

Une mobilisation existe en faveur d’un suffrage national semi-direct pour les élections présidentielles, le National Popular Vote Interstates Compact. Les États signataires de ce projet, comme le Maine récemment, s’engagent à attribuer toutes les voix de leurs grands électeurs au candidat qui gagne le vote populaire au niveau national. 17 États plus le district de Columbia ont adopté ce protocole. Il manque 61 grands électeurs de plus pour que le protocole entre en vigueur : ce serait alors la fin du principe du collège électoral, puisque le vainqueur du vote populaire serait nécessairement élu.

Par ailleurs, deux projets de loi fédérale, le Freedom to Vote Act, bloqué par le Sénat en 2019 et 2021, et le John Lewis Voting Rights Act bloqué par le Sénat en 2022, peuvent être relancés par les Démocrates, afin de rétablir certains principes visant à assurer l’égalité dans le vote : ces textes imposent la vérification fédérale des effets discriminatoires de tout changement de lois électorales locales (federal pre-clearance), y compris le charcutage partisan des circonscriptions (gerrymandering). Ils proposent aussi l’amélioration du réseau des bureaux de vote et leur accessibilité physique et temporelle (vote anticipé), l’élargissement des procédures de vote par correspondance, la réforme du financement des candidats et de leur campagne, la mixité politique des conseils électoraux locaux, etc. Tous les dysfonctionnements du système électoral américain sont à portée de correction des élus du Congrès… pour peu que le Sénat fédéral ne soit pas dominé par des Républicains récalcitrants.

La dernière élection démocratique aux États-Unis ?

La dernière élection démocratique aux États-Unis ?

 

L’écrivain américain affiche son inquiétude, dans une tribune au « Monde », en cas de nouvelle victoire de Donald Trump, qui risque de gouverner comme si le pays était une société privée qu’il pourrait détruire à sa guise.

Les Etats-Unis s’apprêtent à descendre au fond d’un gouffre, et qui sait si nous en sortirons un jour. Le 5 novembre 2024 pourrait être la date de la dernière élection légitime dans notre pays. J’ai pris conscience que quelque chose n’allait pas quand Donald Trump a annoncé que sa horde d’adeptes du « Make America great again » devait absolument venir voter pour lui le jour de l’élection car ils n’auraient plus besoin de voter par la suite. J’avais supposé qu’il s’agissait d’une démonstration flamboyante de sa superbe, et que notre ex-président, avec sa fausse chevelure orange et son étrange teint orange, fanfaronnait auprès de ses potes. Aujourd’hui je n’en suis plus si sûr.Trump a échoué dans sa première tentative de coup d’Etat en 2021. [Pour la présidentielle de 2020], il avait mis au point une combine pour trouver de faux grands électeurs en sa faveur, mais le plan n’a pas fonctionné, grâce à Mike Pence, son vice-président, qui, dans un geste de résistance, a certifié le nombre de votants dans chaque Etat.

Pourtant, Trump n’a pas abandonné. Il a encouragé les Proud Boys et d’autres suprémacistes blancs à prendre d’assaut le Capitole, à Washington, le 6 janvier 2021, à tenter de pendre Mike Pence et d’assommer Nancy Pelosi, alors présidente démocrate de la Chambre des représentants, afin de pouvoir continuer à résider sur Pennsylvania Avenue [où se situe la Maison Blanche], en victime d’une élection truquée.

Élections présidentielles États-Unis : les Américains vont-ils choisir un abruti et un voleur ?

Élections présidentielles États-Unis : les Américains vont-ils choisir un abruti et un voleur ?

 

 On peut à juste titre s’interroger sur le risque que pourraient prendre les Américains en choisissant comme futur président un abruti et un voleur. On objectera qu’en France le niveau politique général bien qu’affaibli est cependant supérieur à celui des États-Unis ou le fric commande tout. En outre, le fait d’avoir choisi l’inconsistant Macron nous discrédite un peu quant à la pertinence de nos choix politiques. La France a en effet élu un adolescent condescendant et incompétent là où il y avait besoin de maturité et de vision stratégique.

Aux États-Unis où tout est permis on peut exprimer toutes les promesses, dire toutes les insultes y compris les plus personnelles. Trump fait du Trump. Ce qu’il a toujours fait en évitant d’ailleurs de faire des études et en trichant en permanence sur son patrimoine porté à bout de bras par des banques auxquels il a menti mais qui d’une façon ou d’une autre sont contraintes d’être solidaire des folies du milliardaire.

La vérité c’est que Trump n’a aucun projet, aucune visée stratégique voire aucune idéologie. Il peut changer de position à chaque instant en l’enveloppant dans son délire verbal inconsistant et d’une pauvreté intellectuelle qui désarme.

Il promet tout simplement de régler tous les problèmes mondiaux d’un claquement de doigt. En face évidemment les autres grandes puissances politiques se réjouissent de la médiocrité d’un tel responsable notamment Poutine et les Chinois..
L’Europe subira sans doute aussi les conséquences de ce choix irrationnel avec la volonté américaine de ce désengager d’un continent qui présente moins d’intérêt pour elle que par exemple la zone asiatique.

Notons cependant que l’ascension de Trump est également due à un excès de bureaucratisation chez les démocrates englués eux aussi comme en Europe et en France dans des systèmes procéduriers et le copinage.

 

Élections États-Unis : les Américains vont-ils choisir un abruti et un voleur ?

Élections  États-Unis : les Américains vont-ils choisir un abruti et un voleur ?

 

 On peut à juste titre s’interroger sur le risque que pourraient prendre les Américains en choisissant comme futur président un abruti et un voleur. On objectera qu’en France le niveau politique général bien qu’affaibli est cependant supérieur à celui des États-Unis ou le fric commande tout. En outre, le fait d’avoir choisi l’inconsistant Macron nous discrédite un peu quant à la pertinence de nos choix politiques. La France a en effet élu un adolescent condescendant et incompétent là où il y avait besoin de maturité et de vision stratégique.

Aux États-Unis où tout est permis on peut exprimer toutes les promesses, dire toutes les insultes y compris les plus personnelles. Trump fait du Trump. Ce qu’il a toujours fait en évitant d’ailleurs de faire des études et en trichant en permanence sur son patrimoine porté à bout de bras par des banques auxquels il a menti mais qui d’une façon ou d’une autre sont contraintes d’être solidaire des folies du milliardaire.

La vérité c’est que Trump n’a aucun projet, aucune visée stratégique voire aucune idéologie. Il peut changer de position à chaque instant en l’enveloppant dans son délire verbal inconsistant et d’une pauvreté intellectuelle qui désarme.

Il promet tout simplement de régler tous les problèmes mondiaux d’un claquement de doigt. En face évidemment les autres grandes puissances politiques se réjouissent de la médiocrité d’un tel responsable notamment Poutine et les Chinois..
L’Europe subira sans doute aussi les conséquences de ce choix irrationnel avec la volonté américaine de ce désengager d’un continent qui présente moins d’intérêt pour elle que par exemple la zone asiatique.

Notons cependant que l’ascension de Trump est également due à un excès de bureaucratisation chez les démocrates englués eux aussi comme en Europe et en France dans des systèmes procéduriers et le copinage.

 

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