Etats-Unis : l’ancien patron du FBI accuse Trump
L’ancien directeur du FBI James Comey a livré un témoignage accablant contre Donald Trump, devant la Commission du renseignement du Sénat américain, jeudi 8 juin. Les sénateurs américains cherchent à déterminer si le président des Etats-Unis a entravé l’enquête fédérale sur Michael T. Flynn, ex-conseiller à la sécurité intérieure, soupçonné d’avoir noué des relations avec Moscou pendant la campagne présidentielle. Dans un témoignage écrit publié à la veille de son audition, James Comey déclarait que Donald Trump, lors d’une rencontre le 14 février, lui avait demandé d’abandonner l’enquête du FBI sur Michael Flynn. Les sénateurs ont donc tenté d’obtenir des précisions sur cette rencontre. « Je ne pense pas que ce soit à moi de dire si la conversation que j’ai eue avec le président était une tentative d’obstruction », a d’abord déclaré James Comey, avant d’ajouter : « Je l’ai ressentie comme quelque chose de très perturbant, très préoccupant. » A la question de savoir si le président ou l’administration lui avaient demandé explicitement « d’arrêter » l’enquête menée par le FBI sur les ingérences russes, James Comey a toutefois répondu « non ». Il a en revanche confirmé que Donald Trump lui avait demandé sa « loyauté », alors qu’il supervisait l’enquête sur une éventuelle collusion entre des membres de l’équipe de campagne de Donald Trump et la Russie pendant la campagne présidentielle de 2016. »Mon bon sens me disait qu’il voulait quelque chose en échange de m’accorder ma demande de rester à mon poste », a-t-il déclaré. James Comey a précisé la requête de Donald Trump. « J’espère que vous pourrez trouver une façon d’abandonner cela, de lâcher Flynn. C’est un homme bien », aurait ainsi plaidé le président, le 14 février. Cette phrase à elle seule contredit le milliardaire, qui avait nié il y a trois semaines avoir formulé une telle demande. Certes, « espérer » n’est pas un crime, a convenu James Comey, interrogé par un sénateur républicain, mais « je l’ai interprété comme une instruction », a-t-il déclaré. »J’étais tellement stupéfait par la conversation que j’en suis resté bouche bée », a-t-il dit aux élus. Croit-il qu’il a été licencié à cause de l’enquête sur la Russie ? »Oui, car j’ai vu le président le dire lui-même », a répondu James Comey, se référant à un tweet de Donald Trump. L’ancien directeur a par ailleurs accusé l’administration de Donald Trump, qui l’a limogé début mai, de diffamation. « Bien que la loi n’exige aucun motif pour renvoyer un directeur du FBI, l’administration a choisi de me diffamer ainsi que le FBI, et c’est le plus important, en affirmant que l’agence était en déroute, qu’elle était mal gérée, et que les employés avaient perdu confiance dans leur directeur. Ce sont des mensonges purs et simples », a déclaré James Comey.