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Le Haut conseil des finances publiques conteste les chiffres de la croissance et de l’inflation du gouvernement

Le Haut conseil des finances publiques conteste les chiffres de la croissance et de l’inflation du gouvernement

Le Haut conseil des finances publiques rattaché à la Cour des comptes conteste les prévisions du gouvernement en matière d’inflation et de croissance. Concernant l’évolution de l’activité le Haut conseil estime les prévisions trop optimistes. À l’inverse, il estime que le gouvernement a sous-estimé l’envol de l’inflation. Cette contestation remet évidemment en cause la sincérité du budget de l’État pour l’année en cours mais aussi les prévisions pour la réforme des retraites.

Le ce propos, le Haut conseil observe que la mise en œuvre de la réforme de la retraite coûtera autour de 400 millions d’euros en 2023 avec une perspective de 600 millions en fonction des mesures d’accompagnement nouvelles de la réforme. Par contre le Haut conseil ne fait pas de prévisions pour le long terme. Et pour cause car tout dépendra du taux d’emploi des seniors pour lesquels aucun dispositif spécifique n’est prévu pour le maintien dans l’emploi. Conclusion on peut aussi faire l’hypothèse qu’à moyen terme, la réforme entraînera des dépenses supplémentaires.

Les prévisions de croissance retenues par le gouvernement dans le projet de loi sont jugés « optimistes » par les magistrats. Dans le texte envoyé au Haut conseil des finances publiques, Matignon n’a pas modifié sa projection de croissance de 1% datant de la présentation du projet de loi de finances pour 2023 (PLF 2023) présenté en septembre dernier. Les experts de la rue Cambon soulignent que le consensus des économistes (Consensus forecasts) tablent sur une croissance de 0,2% cette année.

Concernant l’indice des prix à la consommation, le Haut conseil des finances publiques juge la prévision du gouvernement « un peu faible ». L’inflation augmenterait en moyenne de 4,2% en 2023 selon les chiffres inscrits dans le PLFRSS. Le consensus des économistes table de son côté sur une inflation à 4,8%. Quant à la Banque de France (5,5%), Rexecode (5,2%) ou l’OFCE (4,6%), ils font le pari d’une inflation supérieure à celle du Trésor. « Le reflux anticipé par le gouvernement de l’inflation semble rapide, » note le HCFP.
L’institution estime que la transmission de la hausse des prix à la production et à l’importation vers les prix à la consommation devrait continuer de soutenir l’inflation sous jacente, c’est-à-dire sans les prix les plus volatils (produits frais, produits pétroliers).

A moyen terme, le Haut conseil des finances publiques n’a pas fait de prévisions budgétaires considérant que les information transmises étaient incomplètes. S’agissant de 2023, l’organisme estime que le coût net de la réforme sera de 400 millions d’euros.

Dette France : record d’emprunt… et de coût

Dette France : record d’emprunt… et de coût

 

La France va atteindre un record en matière d’emprunt avec presque 300 milliards l’année prochaine. Un record qui cumulé avec la hausse des taux va faire exploser la charge financière.

En 2023, l’Etat doit rassembler 305,5 milliards d’euros pour se financer et financer le coût de ces emprunts, contre 306 en 2022.

C’est un montant inédit. L’Etat français compte lever 270 milliards d’euros de dette sur les marchés financiers en 2023. La France dépasse son précédent record de 260 milliards d’euros en 2021 et 2022, d’après un communiqué de l’Agence France Trésor présenté ce lundi.

Or, la charge de la dette sur ces nouveaux emprunts s’alourdit, une tendance qui devrait aller en s’aggravant. Les taux d’intérêts, dits « taux souverains » que la France paie à ses créanciers pour leur emprunter de l’argent, sont de plus en plus élevés.

L’accroissement de la charge financière découle de l’endettement passé mais aussi d’un nouveau déficit budgétaire. Théoriquement le projet de loi prévoit de stabiliser le déficit à -5 % du PIB. Une perspective douteuse avec le ralentissement économique et l’accélération de dépenses mal évaluées.

Le recul de la dette est très hypothétique, il s’agit de faire passer la dette de 111,2 % du PIB en 2023 à 111,5 % en 2022, soit un endettement total qui passera au-dessus seuil de 3.000 milliards d’euros, ainsi que l’a reconnu Gabriel Attal, et une charge de la dette grimpant à plus de 50 milliards pour atteindre 51,7 milliards l’an .

Au final, les dépenses de l’Etat devraient progresser de 21,7 milliards l’an prochain par rapport à 2022. Dans le JDD, Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, a promis de « réduire le poids de la dépense publique de 57,6 % à 53,8 % du PIB » sur le quinquennat, mais cette promesse est déjà moins ambitieuse que celle faite durant l’été à Bruxelles, signe que l’heure n’est pas encore à la rigueur.

Parallèlement les rentrées financières seront moins importantes compte tenues du tassement net de l’activité économique.

Bercy a finalement dû revoir en baisse ses prévisions de croissance pour l’an prochain de 1,4 % à 1 % – un niveau jugé encore optimiste par nombre d’économistes – tandis que l’inflation pourrait encore attendre 4,2 % l’an prochain après 5,3 % en 2022.

L’adoption du PLF par 49.3 paraît probable, mais les membres du gouvernement entendent montrer jusqu’au bout que le blocage ne viendra pas d’eux.

Le gouvernement a toutefois abordé pour le moment l’aspect le plus consensuel des discussions avec les oppositions. A gauche, on veut relancer le débat sur la taxation des « superprofits ». Et surtout le sort réservé aux collectivités locales – alors que Bercy veut geler leurs dotations – promet un débat électrique, avec de fortes pressions pour augmenter un peu plus les dépenses.

 

Adhésion à l’UE: Procédure lancée pour l’Ukraine, la Géorgie et de la Moldavie

 

 

Nouvelle épine dans le pied de Poutine avec les demandes d’adhésion à l’union européenne de pays proches.

 

Les représentants des Etats membres à Bruxelles ont trouvé  »un accord pour inviter la Commission européenne à présenter un avis sur chacune des demandes d’adhésion à l’UE présentées par l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie », a précisé la présidence sur son compte Twitter.

Les trois pays ont déposé leur demande à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine. La Commission européenne va devoir exprimer un avis officiel et les 27 devront ensuite décider s’ils accordent le statut de candidat aux demandeurs, avant des négociations longues et complexes.

La Commission européenne a ainsi mis deux années pour rendre son avis après la demande d’adhésion de la Roumanie.

Un procédure écrite a été lancée lundi pour « faire valider » par les Etats membres  »les projets de lettre destinés à solliciter l’avis de la Commission européenne », ajoute le message. Plusieurs Etats membres ont soutenu la démarche des trois pays, mais la procédure est longue et l’adhésion exige l’unanimité.

« Nous discuterons de la demande d’adhésion de l’Ukraine dans les prochains jours », a assuré lundi le président du Conseil européen Charles Michel dans un message sur twitter après un nouvel entretien avec le président Volodymyr Zelensky.

Adhésion à l'UE: Procédure lancée pour  l'Ukraine,  la Géorgie et de la Moldavie dans politique comments-icon-27cf862a

Société- Le grave manque de culture et de vision des économistes ( Robert Boyer, économiste)

Société- Le grave manque de culture et de vision  des économistes  ( Robert Boyer, économiste)

 

L’économiste Robert Boyer pointe dans son dernier ouvrage « Une discipline sans réflexivité peut-elle être une science ? Epistémologie de l’économie » (Ed. La Sorbonne) les nombreuses failles de la science économique dominante à expliquer les grande crises économique et sanitaire récentes. Figure de l’école de la régulation en France avec l’économiste Michel Aglietta, l’économiste Robert Boyer  plaide pour la création d’agora géante qui pourrait « être le terreau d’une bifurcation de la discipline économique, en particulier de sa réinsertion tant dans les sciences de la nature que dans celles de la société ».

Robert Boyer est une figure de l’école de la régulation en France avec l’économiste Michel Aglietta. Anciennement directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’EHESS, ce polytechnicien collabore à l’institut des Amériques et anime l’association Recherche et régulation. 

LA TRIBUNE- Pourquoi avez-vous décidé de vous attaquer à ce sujet dans votre dernier ouvrage ?

ROBERT BOYER- J’ai commencé à travailler comme économiste en 1967. A cette époque, je pensais qu’une discipline économique était en voie de constitution et j’espérais y participer. Elle était rigoureuse et permettait d’éclairer de façon assez précise les choix de politique économique. Rétrospectivement le keynésianisme était en effet relativement adapté à la prise en compte des compromis sociaux de l’après Seconde guerre mondiale. Ce n’est plus le cas lorsqu’apparait en 1973 le phénomène de la stagflation, soit une forte inflation malgré la chute de l’activité économique. C’était l’indice de l’entrée dans une nouvelle époque du capitalisme, hypothèse fondatrice de la théorie de la régulation, que je n’ai cessé depuis lors de travailler. De son côté la majorité des économistes a interprété cet échec comme la conséquence directe de l’absence de bases microéconomiques de la théorie générale de Keynes.

S’est imposée l’idée qu’il fallait refonder la macroéconomie sur la microéconomie. Ce n’était pas forcément une mauvaise idée, mais très vite plusieurs problèmes ont surgi tel le recours à la notion d’agent représentatif, d’anticipations rationnelles, d’équilibre structurellement stable, autant d’hypothèses intenables. Ce programme qui était au début scientifique a été utilisé, au fil du temps, comme justification des stratégies de déréglementation et de libéralisation. Pendant 30 ans, la macroéconomie s’est enfoncée dans l’exploration de prémices totalement faux. Les Etats-Unis étaient réduits à un ensemble de producteurs et de consommateurs, sans prise en compte aucune du rôle des banques, des marchés financiers, et de toutes les organisations et institutions encadrant l’activité économique.

J’ai vu avec étonnement la discipline évoluer et perdre beaucoup de sa pertinence. Pour cerner les raisons de cette dérive, je l’ai resituée par rapport à l’histoire des grands courants de la pensée. Au fil des décennies, j’ai accumulé suffisamment de matériaux pour montrer que la profession d’économiste a beaucoup changé. A grands traits elle est animée par de virtuoses techniciens qui rendent des services aux acteurs mais de moins en moins par de grands économistes dont la visée serait d’analyser les enjeux du monde contemporain. La crise de la macroéconomie est beaucoup plus profonde que l’on ne pense. Le livre soutient que ce sont les bases de la discipline qui sont en cause et non pas quelques erreurs mineures. La crise de 2008 a fait éclater au grand jour la crise de cette nouvelle macroéconomie classique.

Vous affirmez que l’institutionnalisation de la profession d’économiste a conduit à produire des spécialistes de la modélisation mais peu de chercheurs capables de conceptualiser les bases de la discipline. Que voulez-vous dire par là ?

R.B- Dans les années 30, les Etats-Unis comptaient quelques milliers d’économistes. Aujourd’hui, ce pays en recense des centaines de milliers. A l’époque, de grands économistes, de Joseph Schumpeter à Frederick von Hayek, dialoguaient entre eux dans la recherche d’explications à la crise de 1929. C’est l’éclatement du métier qui prévaut : certains sont économistes de banque, d’autres sont économètres, d’autres encore travaillent dans des think tank visant à influencer la politique des gouvernements. Le métier s’est considérablement diversifié en une myriade d’approches, de techniques appliquées aux différents secteurs de l’économie. On note aussi un éclatement des demandes à l’égard des économistes. Leur spécialisation est tellement poussée qu’elle débouche sur une anomie de la division du travail, telle que conceptualisée par le sociologue Emile Durkheim. Sur une même question – par exemple les marchés financiers sont-ils efficients ? – les diverses branches de la discipline livrent des réponses contradictoires.

La structuration du champ académique (hiérarchie des revues, modalités de recrutement des enseignants) crée un système formant essentiellement des techniciens affirmez-vous. Comment faire pour accorder plus de reconnaissance aux intellectuels en économie ?

R.B- On peut distinguer trois phases dans la structuration du champ académique. La première avait pour projet de fonder la discipline sur la théorie de l’équilibre général. Les chercheurs allaient pouvoir produire une formalisation d’une économie de marché justifiant l’image de la main invisible d’Adam Smith, à savoir la possibilité et l’optimalité d’une économie décentralisée où chacun ne poursuit que son intérêt. En fait les mathématiciens finissent par conclure que ce n’est le cas que sous des hypothèses très restrictives, non satisfaites dans les économies contemporaines du fait de l’existence du crédit, de rendements d’échelle, de pouvoir de monopole. Ainsi loin d’être un fait scientifique, la main invisible devient une croyance.

Une deuxième phase enregistre une succession de modélisations macroéconomiques qui entendent remplacer celles inspirées par Keynes. C’est d’abord la théorie monétariste de Milton Friedman qui s’impose comme explicative de l’inflation. Mais elle périclite lorsque se multiplient les innovations qui assurent la liquidité de nombreux actifs financiers, puis quand l’aisance monétaire ne débouche pas sur une accélération de l’inflation, mesurée par les prix à la consommation. Ce sont ensuite des modèles qui modernisent la théorie classique sous l’hypothèse d’auto-équilibration des marchés, transitoirement perturbés par des « chocs » réels ou monétaires. Les Banques Centrales usent de ces modèles mais ils montrent leurs limites lors de la crise de 2008.

Aussi dans une troisième étape, passe-t-on des grandes théories à l’économétrie et de l’économétrie à la « métrie », c’est-à-dire l’application des avancées des techniques statistiques à toutes les données disponibles, bien au-delà des phénomènes économiques.

D’un côté, avec les masses de données produites en temps réel par la finance, une nouvelle discipline, fondée sur les mathématiques financières, prend son essor, sans trop se préoccuper des conséquences macroéconomiques des nouveaux instruments qu’elle invente. Avec l’économie de l’information, apparaît ensuite le besoin d’analyser ces données grâce à l’intelligence artificielle.

De l’autre côté, les recherches en macroéconomie sont presque complètement désertées. Rares sont les jeunes et talentueux chercheurs qui osent se lancer dans un domaine aussi difficile. Or, les dernières crises ont fait apparaître le besoin d’une analyse des économies et des relations qu’elles entretiennent dans un système international en crise. Lorsque la crise financière de 2008 éclate, la macroéconomie se rappelle au bon souvenir des gouvernements et des économistes. L’irruption de la pandémie appelle des réponses, en matière de politique monétaire et budgétaire, soit des questions que la microéconomie ne peut traiter.

Vous évoquez notamment une crise de la macroéconomie. Quels sont les facteurs qui ont pu contribuer à affaiblir cette discipline ?

R.B- D’abord trop souvent le chercheur ne distingue pas entre vision, théorie, modèle, mécanisme, alors que ce sont des concepts bien différents. Une série de modèles, au demeurant fragiles dès qu’on les utilise pour prévoir, ne fondent pas une science car ce ne sont souvent que des éclairages partiels ou des aides à la décision. Ensuite chacun a tendance à se focaliser sur un mécanisme parmi beaucoup d’autres or le propre de la macroéconomie est de prendre en compte et d’articuler l’ensemble des mécanismes pertinents. Enfin, la clôture du champ de la macroéconomie sur lui-même lui interdit de reconnaître sa dépendance vis-à-vis du pouvoir politique. Plus encore, son accent sur le court terme n’est guère favorable à la reconnaissance des enjeux que sont devenus l’écologie, les pandémies, l’inégalité tant domestique qu’internationale.

Il est sans doute illusoire d’attendre la venue d’un nouveau Keynes. De nos jours, la formation universitaire des économistes ne livre pas une formation suffisamment généraliste permettant de formuler des questions pertinentes et les éclairer. Keynes considérait que « l’économiste doit posséder une rare combinaison de dons…D’une certaine façon, il doit être mathématicien, historien, homme d’État, philosophe… Aucune partie de la nature de l’homme ou de ses institutions ne devrait être entièrement hors de sa considération. » Bref un grand intellectuel !

Pourquoi les grands courants économiques dominants ont échoué à rendre compte des grandes crises du 20ème siècle et du 21ème siècle ?

R-B- Les macro-économistes ont pris beaucoup de retard par rapport aux considérables transformations du capitalisme. La plupart ont exclu de leurs modèles la possibilité même de crises. Par définition, l’économie perturbée par des chocs externes revient automatiquement vers l’équilibre de long terme. Or tel n’est pas le cas car la nature des processus économiques est beaucoup plus complexe et changeante dans le temps.

Dans un tel contexte d’incertitude sur les mécanismes à l’œuvre, chaque école de pensée tend à privilégier son interprétation. Ainsi les enjeux s’en trouvent simplifiés, ce qui polarise les conseils adressés aux gouvernements. On observe alors une inversion des relations entre le prince et le conseiller. En théorie, le conseiller estime qu’il est porteur de science et le prince pense qu’il trouve ainsi une justification « objective » de sa politique. En pratique, ce dernier va chercher dans les théories économiques en concurrence celles qui lui sont favorables. Par exemple, la nouvelle théorie monétaire américaine vient à point nommé réhabiliter la politique budgétaire face aux limites que rencontrent la Banque Centrale. Cette apparente révolution intellectuelle vient appuyer le fait que la dépense publique doit être à nouveau un outil puissant pour les Etats-Unis.

Pourtant, ils sont encore très écoutés par les élites et le pouvoir. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

R.B- Se reproduit aujourd’hui un phénomène déjà observé à propos des instituts de prévision lors de la fin des trente glorieuses. Plus mauvaise était la qualité de leurs prévisions, plus ils se multipliaient car tour à tour ils avaient raison puis se trompaient. Aucun ne parvenait à percer la grande incertitude liée à un changement d’époque. De nos jours, la même configuration prévaut concernant l’expertise économique : le politique demande d’autant plus d’avis aux économistes qu’il doute de leur expertise ! Il en est de même concernant l’explosion des sondages d’opinion censés éclairer les élections. Comment devrait progresser la connaissance économique ? Par la reconnaissance des erreurs et leur correction, phénomène trop rare. Par ailleurs, il faut savoir avouer que l’on ne sait pas.

La pandémie pourrait-elle permettre de renouveler la vision des économistes dans les pays riches ?

R.B- Les pays riches étaient sûrs que la sophistication de leur système de santé et la vigueur de la recherche pharmaceutique et biologique allaient leur permettre d’éviter le retour des épidémies. Lorsque la Covid-19 est apparue à Wuhan, beaucoup de gouvernements des pays riches pensaient que ce virus allait concerner seulement les pays pauvres. En fait, beaucoup d’Etats ont découvert un bien commun passé jusque-là inaperçu : la sécurité sanitaire mondiale.

Les pays africains qui étaient supposés plus vulnérables ont résisté car leur population était beaucoup plus jeune et les responsables avaient appris des épidémies précédentes, telle Ebola. De même certains Etats asiatiques avaient conservé des stratégies de prévention pour affronter collectivement des nouvelles pandémies. Voilà qui devrait renouveler l’intérêt des économistes pour le rôle parfois déterminant du système de santé : au-delà du contrôle de la croissance des coûts s’impose la prise en considération de sa résilience face à l’imprévu. De même, une série de décisions de court terme peut déboucher sur une crise majeure, comme le montre la situation présente des hôpitaux.

 

Quel(s) rôle(s) les Etats ont-ils pu jouer depuis les dernières crises économiques et sanitaires ?

R.B- Après 2008 et la pandémie, l’Etat est redevenu le maître des horloges. Il socialise les anticipations, ce qui permet aux acteurs de se repérer face à une incertitude qui leur échappe. C’est à l’Etat de fixer le cap en matière de stratégie sanitaire. La pandémie a également rappelé que la monnaie est créée en fonction des besoins de la société. La Banque Centrale Européenne a pu refinancer sur le marché secondaire les dettes publiques associées au Covid-19 et non plus seulement des crédits privés.

Le déficit public est redevenu un outil essentiel pour passer les périodes difficiles. Certains voulaient interdire dans la constitution tout déficit public. On a redécouvert que la solidarité nationale s’exprime grâce à l’Etat. Les années Covid-19 resteront comme une grande césure dans l’histoire. Il est peu probable que l’on retourne vers un passé marqué par de nombreux problèmes structurels non résolus.

Quelles sont les leçons de la crise sanitaire en matière d’inégalités ?

R.B- Sur le plan des inégalités, la pandémie a rappelé qu’au sein des sociétés la privation de l’accès aux services publics, aux hôpitaux, aux médecins accentue les disparités entre les riches et les pauvres. Les plus précaires obligés de travailler habitent dans des zones bien moins desservies sur le plan médical. On redécouvre des inégalités dans le pronostic vital et l’espérance de vie. La pandémie a reformulé la question à partir de la capacité des personnes à mener une vie en bonne santé.

Le système de santé, miné par la volonté de réduire les coûts, a tenu grâce aux initiatives et au dévouement du personnel, situation qui n’est pas tenable à long terme. La médecine de ville et les hôpitaux publics et privés n’ont pas été réorganisés. En 2000, la France avait le meilleur système de santé d’après l’OMS. Il a dégringolé depuis et est devenu inégalitaire et inefficient.

Sur le plan international, la pandémie risque de laisser des traces durables dans nombre de pays pauvres. L’illettrisme dans les pays pauvres s’y est développé, ce qui augure mal des possibilités de développement humain et économique. Dans tous les pays, la pandémie a attisé les tensions sociales.

Les institutions internationales ont-elles joué leur rôle ces dernières années ?

R.B- L’organisation mondiale du commerce (OMC) est bloquée et le FMI n’apparaît qu’au moment des crises les plus graves, comme c’est encore le cas en Argentine. Sur le front international, font défaut les institutions nécessaires. Il faudrait créer une agence pour le climat qui soit aussi forte que le FMI ou la Banque mondiale à une certaine époque. Un institut international de la migration ne serait pas inutile car avec le changement climatique, les vagues migratoires pourraient être considérables.

Enfin, l’organisation mondiale de la santé (OMS) devrait avoir le pouvoir d’organiser la sécurité sanitaire mondiale mais aussi de piloter l’innovation médicale pour répondre par des dispositifs de prévention à des pandémies. Ce avec un budget conséquent et des moyens pour vacciner à l’échelle mondiale. Les institutions de Brettons Woods ont vieilli et de nouvelles peinent à émerger. La crise va durer en fonction de l’incapacité à engendrer ces institutions. Nous vivons donc une période charnière et historique mais lourde de risques.

Dans votre ouvrage, Les capitalismes à l’épreuve de la pandémie, vous avez travaillé sur plusieurs scénarios de sortie de crise. Plus de deux années après le début de la pandémie, sur quel type de capitalisme cette crise pourrait-elle déboucher ?

R.B- Nous avons échappé au scénario de la dystopie d’un repliement nationaliste général, qui serait intervenu avec une seconde victoire de Donald Trump. Joe Biden a provisoirement enrayé ce scénario. Cette crise a cependant révélé un très grand retard dans la coopération internationale. On enregistre certes quelques avancées sur la fiscalité des multinationales, ou encore l’initiative COVAX pour les vaccins. L’Europe a pour la première fois émis des titres de dette européens. Un pas a été franchi mais d’autres seront nécessaires. Prise entre les Etats-Unis et la Russie, l’Europe est un partenaire sans grand pouvoir géopolitique. Dans la crise de l’Ukraine, le multilatéralisme est loin de s’affirmer. L’économie mondiale est à nouveau proche de conflits ouverts impliquant les Etats-Unis, la Chine et la Russie.

La crise de 2008 et la pandémie ont révélé beaucoup de structures cachées. La finance était aux yeux de beaucoup un facteur de stabilisation. Ce n’était pas le cas puisqu’elle peut durablement enrayer la croissance de certains pays, ce dont l’Argentine donne un cruel exemple. Le monde a-t-il raison de continuer la financiarisation ?

La mondialisation a été beaucoup critiquée ces dernières décennies. Dans quelle direction la globalisation pourrait-elle évoluer dans les prochaines années ?

R.B- La globalisation a certes permis à la Chine de se développer mais elle a induit beaucoup de problèmes qui ne sont pas résolus. La mondialisation a été heureuse pour quelques-uns et moins bonne pour beaucoup d’autres. La pandémie a redistribué la carte du monde, en accélérant le déplacement de son centre de gravité en direction de l’Asie. Partout les failles de la globalisation ont favorisé le retour du principe de souveraineté nationale qui est aussi une menace pour l’Union Européenne qui se trouve sans doute à la croisée des chemins.

Nous vivons une période charnière. Les Etats-Unis attendaient l’effondrement de la Chine, à l’image de celle de l’URSS. Or la Chine ne va pas rejoindre l’idéal occidental. Elle vient de signer le plus grand traité régional de libre-échange sur la planète. L’Europe ne peut plus affirmer qu’elle est la plus vaste zone de libre-échange. Taïwan, la Corée du Sud et d’autres pays du Sud ont réussi à bien mieux s’en sortir que d’autres pays. Le monde a changé mais l’Europe est à la traîne.

Quel regard portez-vous sur la polarisation à l’intérieur des sociétés ?

R.B- Dans beaucoup de pays, deux fractions de la société aux conceptions opposées s’affrontent sur toutes les questions : l’ouverture à l’international, l’immigration, l’organisation des services collectifs ou encore la fiscalité. Le Brexit est à ce titre emblématique car il a mis en exergue la profondeur de cette division. Les différents sondages et enquêtes ont montré que les ruraux, peu diplômés et âgés ont voté en faveur du Brexit. A l’inverse, les jeunes urbains diplômés ont voté pour l’Europe. Les gouvernements doivent faire face à de redoutables difficultés d’intermédiation car ils ne peuvent trouver une solution médiane tant les attentes sont contradictoires.

Auparavant, les Etats compensaient les perdants par des transferts monétaires. Comme cette solution traditionnelle est inopérante car le conflit porte sur les valeurs, les gouvernements sont tentés par l’autoritarisme. La démocratie représentative est en crise, ce qui appelle une refondation. Dans beaucoup de pays, la polarisation s’avère insurmontable. Ainsi Joe Biden s’est retrouvé coincé entre la gauche des démocrates et les trumpistes du parti républicain qui entendent gagner les élections de mi-mandat. Alors même que son expérience de négociateur est reconnue, les marges de manœuvre se sont vite rétrécies, car il y a peu de compromis possibles. La question de la reconstruction du lien social est posée et les solutions sont à trouver

 

Violences en Haïti : une tradition de mafia et de corruption

 

Haïti souvent victime de catastrophes en tous genres a pourtant vu des pluies de milliards s’abattre sur l’île. Pour autant, le pays est demeuré l’un des plus pauvres au monde et des plus violents. Témoin l’assassinat récent du président haïtien, Frédéric Thomas, docteur en sciences politiques et chargé d’études pour l’ONG Centre tricontinental (Cetri), explique le contexte dans le JDD.

Interview (extrait )

L’assassinat du président Jovenel Moïse était-il prévisible?
Malheureusement, oui. Cela reste un choc, mais il y avait un environnement d’insécurité, d’impasse politique, de recrudescence de gangs armés, de « gangstérisation » de l’Etat qui rendait le scénario du pire possible. Jovenel Moïse est victime d’une violence dont il est largement responsable.

Que voulez-vous dire?
En Haïti, il y a une tradition d’instrumentalisation des bandes armées par la classe politique. Mais la violence a explosé ces derniers mois, avec des affrontements très violents au mois de juin dans le quartier populaire de Martissant, à Port-au-Prince. Ils ont provoqué 150 morts, dont 15 en une seule nuit, parmi lesquels le journaliste Diego Charles et la militante féministe Antoinette Duclair. Plus de 10.000 personnes ont été déplacées. L’assassinat du président s’inscrit dans cette recrudescence des bandes armées, qui contrôlent une large partie du territoire de Port-au-Prince, coupant même l’accès à la partie sud de l’île. Or ces violences se sont développées à partir de la fin 2018, en réponse aux contestations populaires contre la vie chère et la corruption. Cela a été une manière de contrôler ces contestations sociales et de s’assurer le pouvoir. Cette instrumentalisation est documentée par des enquêtes, qui montrent l’implication de policier, de fonctionnaires. Il y a une impunité totale qui permet ce cycle de violence. Et l’obstination de Jovenel Moïse à se maintenir au pouvoir n’a fait qu’alimenter cette violence, catalysée par la perspective des prochaines élections. En effet, ces bandes armées cherchent à assoir leur contrôle sur des territoires de la capitale afin d’assurer les votes à ceux qui les payent le plus.

Comment pourrait-on qualifier la vie politique haïtienne?
Il y a une vie politique de débat d’idées très active au sein de la société civile : des organisations sociales et syndicales, des mouvements de femmes, de paysans, mais avec des partis politiques peu représentatifs et peu institutionnalisés. Ce sont souvent des partis centrés autour d’une personne, qui se constituent en vue des élections pour mener campagne, mais qui n’ont pas une durée de vie très longue. Aux dernières élections, Jovenel Moïse a été élu avec un taux de participation autour de 20%. Il y a un discrédit très fort des partis politiques, qui ont un fonctionnement très clientéliste. Il y a quelques partis d’opposition, mais ils ont peu de poids face à une population qui témoigne d’une très grande défiance envers la classe politique, et plus généralement l’élite au pouvoir.

Ariel Henry avait été nommé lundi pour organiser des élections. Que devient ce calendrier électoral avec le meurtre du président?
Les seuls à croire à ces élections ce sont les Etats-Unis, la communauté internationale et le gouvernement. Il n’y a aucune conditions juridique, sécuritaire, politique ni même technique – toute une partie de la population n’est pas inscrite sur les listes électorales – pour que ces élections aient lieu dans moins de 100 jours. Par ailleurs, la majorité de la population ne veut pas de ce scrutin, parce qu’elle se défie du pouvoir. Le conseil électoral provisoire en charge de ces élections n’est pas légitime, il y a des irrégularités, des accusations de corruption… Ces élections sont une manière de reconduire l’impunité et le système dont la population ne veut plus. Elles ne sont portées que par le pouvoir et par la communauté internationale. Les Etats-Unis viennent de faire une déclaration pour appeler à maintenir le calendrier électoral. C’est aussi illusoire qu’absurde.

En attendant, Claude Joseph, Premier ministre sortant, a repris la gouvernance par intérim. Que peut-on dire de cet homme?
Les personnes autour de Jovenel Moïse sont ses dauphins. Aussi bien Claude Joseph, qu’Ariel Henry n’ont pas de parti politique derrière eux : ce sont des personnes de pouvoir qui ne représentent rien. Ils ne portent pas de projets différents, ils ne bénéficient pas de la confiance de la population et ne sont pas garants d’une transition, d’un renforcement démocratique. Nous sommes à nouveau dans une forme de rivalité au sein d’une même clique. Les enjeux de démocratie et de liberté se jouent ailleurs. Les organisations de la société civile ne croient pas du tout à ces hommes politiques. Ils ne sont là que pour reconduire le système, le mener à des élections qui seront une farce et se maintenir au pouvoir pour avoir accès à des ressources économiques et de pouvoir.

L’Etat de siège a été déclaré, est-ce que cela signifie que la police, l’exécutif vont reprendre le pouvoir?
Théoriquement oui, mais la police a été totalement absente au cours des derniers mois pour affronter les bandes armées. Que veut dire un état de siège alors qu’une partie de Port-au-Prince est aux mains de gangs armés qui agissent en toute impunité? Il y a une forme aussi de déliquescence, d’affaiblissement, de captation et de privatisation de toutes les institutions publiques qui font qu’il est difficile de faire la part des choses entre les effets d’annonce et ce qui va se dérouler sur le terrain. Mercredi, la plupart des gens à Port-au-Prince ne sont pas sortis parce qu’ils sont dans la crainte d’une fuite en avant, d’une dérive mafieuse et autoritaire encore plus accélérée, mais pas parce qu’il y a un état de siège. Le gouvernement gouverne très peu en réalité.

Puissances étrangères craignent une « spirale de violence », pensez-vous que la situation peut encore s’aggraver?
Le pays brûle déjà. Au moins de juin, les affrontements ont déplacé 10.000 personnes, réfugiées dans des écoles, des gymnases. Dans leurs quartiers, les commissariats sont tenus par les bandes armées. Il faut plutôt voir dans l’assassinat de Jovenel Moïse le retour du bâton de la communauté internationale qui ne veut pas regarder en face la situation et qui en appelle toujours aux même types de solutions faussées : des élections menées par un gouvernement illégitime dans un contexte de violence et de contrôle des gangs armés.

BCE: Lagarde se réveille avec un peu de retard et de flou

BCE: Lagarde se réveille avec un peu de retard et de flou

 

 

Les médias toujours très complaisants vis-à-vis des pouvoirs en place affirment que la banque centrale européenne a pris enfin les moyens d’affronter la crise pour soutenir l’économie et éviter également une crise financière. En réalité, la très prudente Christine Lagarde écartelée entre l’orthodoxie des pays du Nord notamment l’Allemagne et le laxisme des pays du Sud s’est contentée  d’affirmer qu’elle prendrait les moyens nécessaires. Notamment en matière de rachat d’actifs dont elle ne précise ni le montant, ni les modalités, ni le contenu. Une première vague d’achats d’actifs 750 milliards serait lancée là où sans doute il faudrait 2à 3000 milliards compte tenu de la crise économique prévisible qui risque de faire chuter la croissance de l’ordre de 5 % en zone euro. La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a déclaré jeudi que la BCE restait prête à augmenter encore la taille de ses programmes d’achats d’actifs face à la crise provoquée par la pandémie de coronavirus.

“Nous sommes totalement prêts à augmenter la taille de nos programmes d’achats d’actifs et à ajuster leur composition, autant que nécessaire et aussi longtemps que nécessaire”, a-t-elle écrit dans une tribune publiée par le Financial Times.

“Nous allons étudier toutes les options et toutes les possibilités afin de soutenir l’économie pendant ce choc”, a-t-elle ajouté.

Mercredi soir, après une réunion exceptionnelle de son Conseil des gouverneurs, la BCE a annoncé le lancement d’un nouveau programme d’achats d’actifs de 750 milliards d’euros afin de tenter d’apaiser les tensions sur les marchés financiers, qui avaient ravivé les craintes d’une dislocation de la zone euro.

Affaire Griveaux : le mélange souvent volontaire de la vie publique et de la vie privée des politiques

Affaire Griveaux  : le mélange souvent volontaire de la vie publique et de la vie privée des politiques

 

L a plupart  des responsables politiques condamnent sévèrement l’utilisation  de la vie privée à des fins politiques voire politiciennes. Mais au-delà de cette condamnation,  on doit s’interroger sur la responsabilité des politiques eux-mêmes dont certains mêlent justement vie privée et vie publique pour séduire certaines catégories d’électeurs sensibles aux approches de télé et autre médias-réalité. Plus les responsables occupent de hautes  fonctions et plus ils ont tendance à s’exposer. On voit ainsi régulièrement des reportages acceptés voire provoqués par des responsables dans des revues people ou des hebdo type Paris-Match où  l’on étale sa vie familiale.

De ce point de vue, la situation démocratique n’est d’ailleurs pas très claire quant au statut du conjoint d’un responsable. Autant en Allemagne en Grande-Bretagne, les conjoints des plus hauts responsables sont complètement inconnus et se tiennent à l’écart, autant en France on utilise le conjoint comme un argument publicitaire. Macron lui-même s’est affiché avec son épouse ( ne parlons pas de Hollande ou Sarkozy).

Madame Macron  en plus ne cesse de prendre de plus en plus position sur des sujets très variés pour lesquels elle n’a aucune autorité et surtout aucune légitimité. La plupart des prétendants à des fonctions gouvernementales opèrent  de la même façon. On a par exemple vu Jadot s’afficher curieusement avec son épouse sur la Une d’un grand hebdomadaire. Une pratique curieuse pour un écolo qui en général prône une certaine éthique. Les politiques se livrent ainsi à un jeu très dangereux avec les médias.

Bien entendu, ces médias officiels comme officieux jouent  rôle essentiel dans l’opinion publique mais privilégient  souvent la surface des choses sur le contenu, jusqu’à la caricature. Du coup, la politique se nourrit surtout de techniques de com’ comme n’importe quel produit promu par la publicité. Le faire savoir et plus important que le savoir-faire. Et comme on le dit désormais : pour maintenir la cohérence et l’unité d’une organisation politique il faut se soumettre et adopter les éléments de langage, bref les plats tout préparés de l’argutie politique. On voit mal en quoi la démocratie peut s’améliorer du  fait de l’exposition de la vie familiale.

De la même manière, on  voit mal ce qu’apporte les propos d’un conjoint. S’ajoute à cela maintenant la pratique des petites confidences intimes faites par les politiques à certains journalistes. Certains  rapports entre les médias et la politique démocratique favorisent  le bavardage incontrôlé, les petites phrases et autres confidences approximatives qui ne font que contribuer à rendre l’ambiance un peu plus délétère. Un seul exemple on se demande pourquoi Hollande a consenti à passer des heures et des heures, des jours et des jours,  à faire des confidences à des journalistes sachant que ces derniers allaient sortir un livre. Un livre qui est lourdement retombé sur le nez de l’intéressé. Il est loin d’être le seul à s’être épanché ainsi pour satisfaire sans doute à la mode de la télé des médias-réalité.

Chine : baisse des exportations et de l’indice PMI manufacturier

Chine : baisse des exportations et de l’indice PMI manufacturier

Preuve du net ralentissement économique mondial, aussi des menaces de sanctions américaines, l’activité recule en Chine concernant les exportations et le secteur manufacturier. À l’inverse, les services rebondissent mais pas autant sans doute pour compenser les reculs ailleurs L’activité dans le secteur manufacturier chinois s’est en effet contractée en décembre pour la première fois depuis plus de deux ans, du fait d’un ralentissement de la demande qui souligne les difficultés que rencontre l’économie chinoise dans le contexte de guerre commerciale avec les États-Unis. L’indice PMI manufacturier officiel, élaboré par la société d’information économique IHS Markit (*), est tombé à 49,4 en décembre, sous le seuil qui sépare contraction et expansion de l’activité, montrent les résultats publiés lundi des enquêtes réalisées par les pouvoirs publics chinois auprès des directeurs d’achats. Il s’agit de sa première contraction depuis juillet 2016 et le PMI le plus faible depuis février 2016 (49). Les analystes interrogés par Reuters anticipaient une contraction mais attendaient un indice PMI de 49,9. Ces statistiques suggèrent qu’une série de mesures de soutien à l’économie engagées cette année par Pékin n’ont pas encore porté leurs fruits. Des mesures supplémentaires sont attendues en 2019. Près d’un mois jour pour jour après que le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping ont convenu d’une trêve commerciale de 90 jours, des incertitudes demeurent quant à la faculté des Etats-Unis et de la Chine à parvenir à un accord commercial avant le 1er mars. D’après les données du Bureau national chinois de la statistique, l’indice des commandes à l’exportation a été ramené à 46,6 contre 47,0 en novembre, reflétant une baisse de la demande extérieure pour le septième mois consécutif. Pour le secteur des services, qui représente plus de la moitié de l’économie chinoise, l’indice officiel PMI a rebondi en décembre, pour s’établir à 53,8 contre 53,4 le mois précédent.

 (*) Markit Economics est une société d’information financière britannique fondée en 2003 par le Canadien Lance Uggla et qui a fusionné en mars 2016 avec l’entreprise d’information économique américaine IHS (Information Handling Services) fondée en 1959. L’Indice PMI, selon ses concepteurs de Markit, est un indicateur de conjoncture économique qui donne l’état du secteur privé, et qui est obtenu par le suivi de l’évolution de variables telles que les ventes, l’emploi, les stocks et les prix.

Transformation numérique de l’administration :changer de paradigme et de siècle

Transformation numérique de l’administration :changer de paradigme et de siècle

La critique de la Cour des Comptes vis-à-vis de la diffusion du numérique dans l’administration est sévère. Première observation la vision est encore très insuffisante. Deuxièmement on se borne essentiellement à numériser les procédures existantes alors qu’il conviendrait sans doute de changer l’approche et la nature des procédures. Troisièmement, l’administration pénètre le numérique sur la pointe des pieds avec crainte et confie d’ailleurs l’essentiel des procédures d’information informatisée à la sous-traitance qui évidemment se régale en termes de profit mais aussi de maîtrise. En effet, il manque aussi dans l’administration de sérieuses compétences numériques et au-delà une culture numérique. Enfin chaque administration ou service bricole son propre système dans des délais par ailleurs tellement long qu’ils rendent obsolète la numérisation. Enfin et peut-être surtout les systèmes des différents services et administrations sont incapables de communiquer entre eux. Bref dans leur rapport à la numérisation, l’administration doit changer de paradigme et de siècle. Mais si le rapport valide la stratégie que l’État mène depuis 2011 et a amplifié en 2014, la Cour des comptes estime surtout que cette transformation est trop lente, s’exerce sur un périmètre trop étroit, et doit s’accompagner d’investissements massifs, à la fois humains et financiers. « La démarche doit être amplifiée. Il reste à lever les contraintes fortes qui pèsent sur les administrations et qui ralentissent cette transformation [...] Un important effort de rattrapage doit être réalisé ». Ces contraintes sont bien identifiées : des « choix technologiques anciens » (le logiciel libre n’est pas assez généralisé), « l’externalisation massive » des systèmes d’information de l’État qui a conduit à une « perte de compétences » des agents, et surtout un problème de « culture numérique »: « Il faut faire connaître le potentiel et les méthodes de la transformation digitale au-delà des sphères spécialisées. La révolution numérique ne se réduit pas à la numérisation des procédures existantes ». Ainsi, le rapport note que la stratégie d’État plateforme doit « dépasser la simple dimension technologique » pour « faire évoluer l’action publique vers un modèle reposant sur des « communs numériques » (données, logiciels, services numériques, API) qui s’intègrent pour offrir d’autres services de manière plus agile et réactive« . La Cour déplore l’absence d’état des lieux du recours au logiciel libre, ou encore la difficile mise en place de la plupart des grands projets numériques de l’État. Leur durée (6 ans en moyenne) est estimée « excessive » car elle « s’accommode mal avec le rythme d’évolution des technologies et celui de la rotation des chefs de projet« . Par exemple, le projet le plus ancien, SAIP (le dispositif de protection des populations) est englué depuis… 17 ans (!) alors que l’enjeu est pourtant essentiel pour la sécurité du pays.

Bartolone : moins de députés et de départements

Bartolone : moins de députés et de départements

On avance, certes au pas d’escargot mais on avance en matière de réformes de structures. Bartolone veut bien qu’on envisage de supprimer une bonne centaine de députés, (il en resterait bien assez plus de 450 pour inonder le pays de textes réglementaires inutiles). Il aurait pu aussi parler du sénat, au nombre de 358 quand les Etats Unis n’en compte que 100 ! Bartolone est aussi favorable à la suppresion de certains départements contrairement à Hollande qui est pour le maintien. Les avancées de Bartolone sont très modestes mais elles vont dans le bons sens car c’est le nombre d’élus et de fonctionnaires qui en découlent qui plombent compétitivité et initiative. Ce n’est pas encore le grand soir, dommage car que 50 milliards d’euros d’économies devront être trouvées avant la fin du quinquennat.  Ce dimanche 17 janvier, Claude Bartolone a ouvert la porte à une réduction du nombre de députés. Invité de BFM Politique, le président de l’Assemblée nationale a toutefois souligné qu’aujourd’hui, « le nombre de députés (577, Ndlr) est inscrit dans la Constitution. Mais moi je dis: « pas de tabou! » On peut revenir au nombre de 1981, c’est-à-dire 453 députés. » Tout en précisant que « l’argent que l’on pourrait économiser sur le nombre de députés, nous en aurons besoin pour des administrateurs, pour des services d’évaluation, pour être encore plus efficaces. »  Certains parlementaires pourraient pourtant être réfractaires à l’idée d’abandonner les bancs de l’hémicycle. Interrogé sur ce point, Claude Bartolone a balayé l’idée: « on n’est pas là pour protéger la rente de tel ou tel élu. On est là pour déterminer comment gérer des territoires solides et solidaires. » L’élu de Seine-Saint-Denis, l’un des départements qui pourraient être « avalés » par Paris, a également donné son avis sur la question. Pour lui, certains départements peuvent être supprimés, mais « pas en territoire rural. Par contre, chaque fois qu’il y a des métropoles, on peut l’envisager. Mais que l’on soit clair: ce n’est pas pour les économies que cela représentera en tant que tel, mais pour l’efficacité de la décision publique. »

 

Dieudonné : un mélange dangereux de justice et de politique

Dieudonné : un mélange dangereux de justice et de politique

 

Dieudonné est évidemment coupable pour ses propos antisémites, des propos inadmissibles ; Pour autant la décision du conseil d’Etat d’ interdire son spectacle est un déni de justice ; Dieudonné devait être condamné depuis longtemps pour ses propos antérieurs et même emprisonné pour n’avoir pas payé ses multiples amendes(des centaines de milliers d’euros)   on se demande à quoi servent les services juridiques des administrions fiscales !‘ Sans parler de ses impôts. Mais la politique a insidieusement  pollué les principes élémentaires du droit . Curieux en effet que le conseil d’Etat ne mette que quelques heures quand il met des mois et des mois sur d’autres sujets pour rendre son verdict. En clair,  le conseil d’Etat n’a pas résisté à la pression politique. C’est une atteinte au droit d’expression car on ne peut condamner un individu sur des propos supposés qu’il pourrait tenir. (Il avait indiqué qu’il ne les teindrait plus et s’il l’avait fait, alors seulement il était condamnable). D’une certaine manière ce jugement est affligeant car en faiat au lieu de lutter contre le racisme et d’apaiser  il ne fait que stigmatiser et promouvoir. Du coup,  Dieudonné apparait comme une victime, quel beau résulta !  Il ya des mois, des années que Dieudonné se livre a d es exercices racistes indignes d’antisémitisme, pourquoi subitement en faire le porte drapeau. Résultat, c’est une formidable publicité pour l’individu (auquel il faut cependant reconnaître une très grande force comique). La raison est simple, une nouvelle fois le gouvernement utilise les problèmes de société pour masquer son indigence  sur le reste ; Hollande, Taubira, Ayrault et Valls, d’autres encore, tous mobilisés contre ce comique et qui transforment ses dérapages pathétiques en affaire d’Etat. Contrairement à ce que dit Valls ce n’est pas une victoire de la république mais une défaite de la démocratie. Mobiliser les principaux responsables politiques de ce pays contre un seul  comique ne grandit pas la fonction d’homme d’Etat. Ce n’est que de la politique politicienne. Y compris chez Valls dont l’obsession est d’apparaître sur tous les terrains, d’écraser Ayrault et Hollande. Certes Valls est sans doute le plus crédible des membres du gouvernement, cela ne l’autorise pas pur autant à utiliser tous les moyens pour renforcer cette crédibilité. Certes Dieudonné est condamnable et doit l’être mais pas en interdisant par avance un spectacle dont on ne connait pas le contenu. Ou alors on va  interdire ses représentations pendant combien de temps ? Pour Toujours ? On ne condamne par avance sur de présumés risques, pas dans les démocraties. Mais quand l’économie va mal, que le climat social est délétère, que le discrédit politique est à ce point, l tout est bon pour inciter  la justice à coucher avec la politique.

Sondage- une majorité pour moins de fiscalité et de fonctionnaires

Sondage- une majorité pour moins  de fiscalité et de fonctionnaires

 

Le vrai changement, c’est maintenant mais pas celui de Hollande. Celui que souhaitent les français pour redonner de la compétitivité, relancer croissance et emploi. Hollande lui coure en faiat après l’opinion car les français n’ont pas besoin d’être convaincu par lui de la nécessité de baisser la fiscalité, de simplifier les procédures, de réduire le nombre de fonctionnaires. Ainsi, Selon le dernier baromètre BVA-BFM-Axys publié ce jeudi 9 janvier  les Français souhaitent à 74% la simplification des procédures de création d’entreprises qui ont un impact positif sur l’emploi. De même, 66% sont pour une diminution de la pression fiscale des entreprises. Et 56% réclament de réduire la dépense publique en limitant le nombre de fonctionnaires (23% seulement sont contre).  Ils sont également favorables à 51% (contre 24%) à « l’assouplissement des règles sur le marché du travail pour que les entreprises puissent embaucher et licencier plus facilement ». En revanche, 49% seulement se déclarent pour interdire le licenciement dans les entreprises qui font des bénéfices, une mesure longtemps prônée par les socialistes.

Corruption en Turquie : démission de la moitié du gouvernement et de 500 policiers

Corruption en Turquie : démission de la moitié du  la moitié du gouvernement et de 500 policiers

Enième affaire de corruption dans le milieu politique, cette fois en Turquie ou la moitié du gouvernement et 500 policiers ont été démissionnés. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mercredi soir le remplacement de dix des vingt ministres de son gouvernement, après la démission de trois d’entre eux dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de corruption. Les ministres de l’Intérieur, de l’Economie et de l’Environnement avaient démissionné dans la journée après l’arrestation chacun de leur fils dans une affaire qui tourne à l’épreuve de force entre le chef du gouvernement et la justice. Parmi les ministres remplacés figure celui des Affaires européennes, Egemen Bagis, dont le nom a été mentionné dans le dossier de corruption présumée, mais qui n’avait pas démissionné. Immédiatement après l’annonce de sa démission, Erdogan Bayraktar, ministre de l’Environnement, a conseillé à Recep Tayyip Erdogan de quitter lui aussi ses fonctions, ce qui marque une contestation inédite du Premier ministre dans son propre camp. « Pour le bien de cette nation et de ce pays, je crois que le Premier ministre devrait démissionner », a dit sur une chaîne de télévision Erdogan Bayraktar, dont le fils a brièvement été arrêté le 17 décembre, au début de l’enquête publique. Ses collègues de l’Intérieur et de l’Economie, Muammer Guler et Zafer Caglayan, comptent eux aussi un fils chacun parmi les 24 personnes interpellées ce jour-là. Ils affirment l’un comme l’autre que leurs proches sont innocents. Idris Naim Sahim, actuel député et prédécesseur de Muammer Guler au ministère de l’Intérieur a par ailleurs, annoncé mercredi son départ du Parti pour la justice et du développement (AKP), la formation islamiste et conservatrice de Recep Tayyip Erdogan. L’enquête, qui implique en premier lieu le directeur général de la banque publique Halkbank, a fragilisé Recep Tayyip Erdogan. De nombreux observateurs lient l’agitation en cours à la rivalité entre le Premier ministre et un ancien allié, l’influent prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis. Le Premier ministre a répliqué à la vague d’arrestations en limogeant plusieurs responsables de la police nationale, dont ceux de plusieurs services de la police d’Istanbul, où se trouve le siège d’Halkbank. Selon le journal Hürriyet, au moins 550 policiers, dont de hauts gradés, ont été limogés la semaine dernière à travers le pays, par Muammer Guler. Le gouvernement présente l’affaire comme une campagne orchestrée depuis l’étranger dans le but de semer la discorde en Turquie. Lors d’un meeting de l’AKP, Recep Tayyip Erdogan a juré mercredi que la formation islamiste « ne sous-estime ou ne tolère pas la corruption », mais n’a pas réagi aux démissions. « Si l’opposition rend un verdict dès le deuxième jour de l’enquête, à quoi bon avoir des juges? », a-t-il demandé. « Si les médias prennent la décision, à quoi bon avoir de longues procédures de justice? » « Comment savoir à quoi est employé cet argent? », a-t-il aussi dit en référence à des images, diffusées par des chaînes de télévision, de boîtes à chaussures remplies de billets et supposément saisies au domicile de suspects. Aux yeux des analystes politiques, l’enquête anti-corruption en cours et ses développements politiques pourraient nuire au soutien populaire dont bénéficie l’AKP, mais ne devrait pas menacer pour autant le gouvernement dans l’immédiat. Ces affaires pourraient toutefois affecter les résultats des élections locales de mars. Les prochaines législatives doivent elles avoir lieu en 2015. « J’ai démissionné de mon poste de ministre de l’Economie pour aider à la manifestation de la vérité et pour permettre de faire échouer cet horrible complot, qui a touché entre autres mon enfant et certains de mes plus proches collègues de travail », a expliqué Zafer Caglayan dans un communiqué. Dans un communiqué distinct, Muammer Guler a qualifié l’affaire en cours de « montage sordide visant notre gouvernement, notre parti et notre pays ». Même si bon nombre d’investisseurs internationaux étant absents en ce jour de Noël, le principal indice de la Bourse turque a perdu plus de 2% après les déclarations du ministre de l’Environnement en faveur de la démission de Recep Tayyip Erdogan. La livre, tombée vendredi à un plus bas historique de 2,0983 pour un dollar, restait à un bas niveau.

 

Réforme fiscale: du bluff, du bidouillage et de l’arnaque

Réforme fiscale: du bluff, du bidouillage et de l’arnaque

 

 

Théoriquement une grande réforme fiscale paraît souhaitable pour en simplifier les modalités (environ 300 taxes et 500 niches fiscales !). Il faut cependant lui donner un sens, un objectif qui devrait impérativement viser à la diminution des prélèvements obligatoires.  Ces prélèvements les plus hauts du monde qui tuent  croissance, emploi et pouvoir d’achat. Or ce n’est pas l’objet du débat ! En fait c’est d’abord un coup de bluff d’Ayrault pour tenter d’étouffer le ralbol fiscal. Du bluff aussi parce cette réforme très complexe ne pourra se faire avant plusieurs années ; du coup le risque de bidouillage est grand avec des mesurettes chaque année. On prend aussi un risque grave d’installer une nouvelle instabilité fiscale nuisible à la visibilité des entreprises et des ménages. Une arnaque enfin car tout cela se traduira en fin de compte pas de nouvelles hausse dimpôts comme ‘est le cas depuis des dizaines d’années  (ce que pensent d’ailleurs les français dans un sondage IFOP) °. Normal, on élargit l’assiette pour faire payer davantage couches moyennes et populaires (même principe que la TVA). Finalement une vraie réforme à l’envers puisqu’on aurait du commencer par mettre en cause la nature et le volume des dépenses publiques. Jean-Marc Ayrault a réussi son coup de diversion en annonçant lundi dernier « la remise à plat de la fiscalité » dans une interview aux Echos. Mais va-t-il transformer l’essai cette semaine avec sa consultation des partenaires sociaux avant celle des parlementaires?  Les premiers sont en effet invités à venir, lundi 25 et mardi 26 novembre, présenter au Premier ministre leurs revendications en matière de prélèvements. « Ensuite, il y aura la discussion avec les présidents, les groupes parlementaires de la majorité et de l’opposition », a expliqué, mercredi 20 novembre, le chef du gouvernement.  Première difficulté pour lui: ses interlocuteurs ne vont pas défendre les mêmes réformes. Les syndicats vont plaider pour un allègement du poids de l’impôt sur le revenu et une baisse de la TVA quand le patronat réclamera moins de charges sociales sur les entreprises et la stabilité fiscale. Car derrière la remise à plat de la fiscalité se profile la réforme du financement de la protection sociale promise par l’exécutif depuis des mois.  De son côté, le PS veut la fusion CSG-impôt sur le revenu quand la priorité de l’UMP est une baisse des prélèvements obligatoires gagés sur des baisses de dépenses publiques.  Autre problème pour Jean-Marc Ayrault: le calendrier. Son objectif est d’intégrer les premières mesures dans le budget 2015, c’est à dire qu’elles devront être discutées au parlement dès l’automne 2014. Matignon prévoit donc de rendre publique une « feuille de route » précise avec la mise en place d’un comité de pilotage de la réforme supervisé par le Premier ministre. Autant dire que Jean-Marc Ayrault souhaite aller vite pour tenter de garder la main. Mais le 20 novembre, à l’issue du sommet franco-italien à Rome, François Hollande a, lui aussi, précisé le calendrier comme s’il ne voulait pas laisser à son Premier ministre actuel le bénéfice de l’opération. Il a jugé « très utile » de « réunir dès la semaine prochaine » ces « forces de proposition ». Mais il a averti que cette remise à plat s’inscrirait dans la durée. « Il y a là un engagement (.) Qui prendra le temps nécessaire, c’est-à-dire le temps du quinquennat », a-t-il déclaré. Mais la réalité c’est que ni Hollande, no Ayrault ne dispose désormais de la légitimité populaire pour opérer de tels changements qui risquent de faire émerger des mécontentements multiples, contradictoires et qui paralyseront une réforme qui aurait pu intervenir tout au début du quinquennat mais pas avec seulement 15% de popularité.

 

Budget 2014 : de fausses économies et de vrais impôts

Budget 2014 : de fausses économies et de vrais impôts

 

 Curieuse dialectique du gouvernement qui affirme la nécessité d’une  ’pause fiscale, augmente les impôts et appelle «  économies » de nouvelles  contributions des consommateurs ou des ménages (exemples : mutuelles santé, contribution 5 euro chez le médecin, augmentation des impôts familles, contribution des retraités etc.). Comment le gouvernement de Jean-Marc Ayrault compte-t-il effectuer ses économies ? En rabotant les dépenses de 9 milliards d’euros pour l’Etat et de 6 milliards d’euros sur la Sécurité sociale. Les 6 milliards sur la Sécurité sociale proviendront, en partie, de la réforme des retraites et de la réforme des allocations familiales. Les détails de cette diminution des dépenses devraient être dévoilés le 25 septembre lors de la présentation du budget 2014 en conseil des ministres.  « En 2013, la réduction des déficits avait porté pour deux tiers sur l’augmentation des impôts et un tiers sur la baisse des dépenses. Nous avions annoncé qu’en 2014 la proportion serait inversée. Nous allons au-delà », a assuré le ministre de l’Économie Pierre Moscovici mercredi. De fait, les économies annoncées par Bercy représenteront 80% de la réduction du déficit public prévu en 2014. Les 20% restant sont constitués de 3 milliards de recettes supplémentaires.  « Pour  ce qui concerne « la pression fiscale, on a parlé de 6 milliards, nous serons bien en deçà », a commenté Bernard Cazeneuve mercredi. « Ce ne sera pas 0,3 (point de PIB) mais 0,15 et cela inclut les mesures de lutte contre la fraude fiscale », a précisé le ministre du Budget. Pas question cependant, pour Bercy, d’augmenter les impôts. « Il n’y aura pas d’augmentation générale des prélèvements obligatoires hors TVA et réduction des niches fiscales », a insisté Pierre Moscovici.  Auparavant, Jean-Marc Ayrault avait juré que la CSG n’augmenterait pas. Le Premier ministre avait même confirmé la réindexation sur l’inflation du barème de l’impôt sur le revenu – « une mesure de restitution de pouvoir d’achat », selon le ministère de l’Économie. La chasse aux niches fiscales a déjà commencé. Mercredi, Alain Vidalies a annoncé la suppression de deux mécanismes d’exonération fiscale. Les parents d’enfants scolarisés ne bénéficieront plus, ainsi, de l’abattement qui leur était destiné. Une niche évaluée à 450 millions d’euros par le ministre délégué aux Relations avec le Parlement sur LCP mercredi. La niche fiscale relative aux mutuelles devrait également être supprimée. Enfin, la loi de finances 2014 devrait également prévoir la mise en place d’une « composante carbone » dans la taxe sur les carburants, a dit le ministre de l’Écologie et de l’Énergie, Philippe Martin. Le montant de cette taxe – et son impact sur les prix à la pompe – est pour l’instant inconnu.

 

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