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Entreprises : le rôle essentiel de l’audit

Entreprises : le rôle essentiel de l’audit

L’action Solutions 30 s’est effondrée après le refus de l’auditeur d’approuver les comptes de l’entreprise. Cette alerte comptable fait suite à celles concernant Wirecard ou Atos. Si des investisseurs ont beaucoup perdu en choisissant ces valeurs, une autre stratégie était possible, fondée sur une analyse des comptes en amont. Une stratégie qui s’est révélée gagnante… (*) Par Hughes Beuzelin, Président, co-Fondateur de BDL Capital Management

Chronique dans la Tribune

De grandes entreprises cotées, figurant dans les principaux indices de référence, fournissent a priori toutes les garanties de transparence comptable. Pourtant, l’actualité nous montre que ce n’est pas toujours le cas. Trois dossiers récents ont pu frapper les investisseurs, qui ne s’attendaient pas à ce que de telles entreprises puissent ainsi défrayer la chronique. Trois dossiers concernant des valeurs figurant dans le Dax 30 (Wirecard), le CAC 40 (Atos) et l’indice SBF 120 (Solutions 30).

Les problématiques sont bien sûr différentes. Wirecard, mise en faillite à l’été 2020, était l’exemple d’une fraude comptable à grande échelle, avec une activité largement fictive. S’agissant d’Atos, les actionnaires ont refusé début mai d’approuver les comptes consolidés à la suite de réserves émises par l’auditeur, concernant des filiales américaines. Quant à Solutions 30, l’auditeur EY a refusé d’émettre une opinion sur les comptes 2020, évoquant des « anomalies non détectées qui pourraient être à la fois significatives et avoir un caractère diffus ».

S’agissant de Wirecard et Solutions 30, des « lanceurs d’alerte », qu’il s’agisse de la presse ou de vendeurs à découvert, ont joué un rôle considérable. Critiqués, y compris par des autorités de marché parfois enclines à défendre a priori les sociétés cotées, ces lanceurs d’alerte se sont donc avérés utiles. Le marché leur a donné raison sanctionnant lourdement les manipulations ou même incertitudes comptables. Wirecard ne vaut quasiment plus rien, puisque l’entreprise est liquidée. Solutions 30 a vu son cours s’effondrer de plus 70% le 24 mai, après 10 séances de cotation suspendue, faisant s’évaporer 760 millions d’euros de capitalisation boursière. Quant à Atos, c’est l’auditeur qui a été à l’origine de l’information, et la valeur a perdu plus de 27% de sa valeur depuis le premier janvier.

Trois leçons

Quelles leçons tirer de ces trois exemples ? D’abord, que tout investisseur serait bien avisé de regarder les comptes de l’entreprise dans laquelle il a l’intention d’investir, de ne pas se contenter des communiqués, à l’évidence orientés. Nécessairement fine, cette analyse des comptes exige bien sûr une solide compétence technique et du temps. Voilà pourquoi le recours à une analyse indépendante est souvent nécessaire. Les meilleurs gestionnaires d’actifs indépendants savent l’importance de cet exercice.

Analyser les comptes ne permet pas seulement de comprendre le passé de l’entreprise et de juger de sa solidité, mais aide aussi à déceler d’éventuels signaux d’alerte, à anticiper son avenir financier. C’est la deuxième leçon à tirer des mauvaises expériences qu’ont pu vivre certains investisseurs. Avant que les « scandales » financiers n’éclatent, des signaux étaient perceptibles, montrant des incohérences dans les comptes des entreprises concernées. Souvent, l’analyse du BFR (Besoin en Fonds de Roulement) est riche d’informations à cet égard. De même que celle des acquisitions d’entreprises réalisées. Ainsi, Wirecard avait surpayé de nombreuses acquisitions, achetant par exemple l’entreprise indienne GI Retail plus de sept fois le prix auquel elle n’avait pas réussi à se vendre quelques mois auparavant.

Enfin, troisième leçon, bien que chacune des situations soit unique, les lourdes pertes subies par les actionnaires auraient pu être évitables. Sur la base de signaux comptables décelés en amont, il était d’abord possible de rester à l’écart de ces entreprises. Et ensuite, d’envisager de vendre à découvert (« short ») certaines de ces valeurs.

« Le commerce de proximité lien essentiel à la vie sociale »

« Le commerce de proximité lien essentiel à la vie sociale »

Le philosophe Benoît Heilbrunn rappelle, dans une tribune au « Monde », que l’échange marchand n’est pas que pécuniaire et destructeur.

Tribune

 

. Du confinement qui nous a été imposé, nous pouvons d’ores et déjà apprendre que la société de la frugalité et celle d’un commerce numérisé et tout écran ne sont pas pour demain. Les discours utopiques annonçant l’avènement d’une société post-consumériste prônant la décroissance se fracassent contre l’immense frustration sociale qu’engendre l’impossibilité de pouvoir acheter physiquement et librement du fait de la fermeture de quasi tous les commerces.

Tout indique que nous ne sommes pas prêts à modifier radicalement nos habitudes de consommation pour sortir de ce cyclone mortifère qu’est la société d’hyperconsommation. Pas plus que nous ne sommes prêts à tout acheter en ligne. La souffrance psychologique engendrée par la fermeture des points de vente considérés comme « non essentiels » doit nous interroger sur le rôle du commerce physique dans la vie sociale et personnelle.

Une figure péjorative

Le caractère « essentiel » semble n’avoir été posé qu’en termes de secteur d’activités ou de catégories de produits. La fameuse « pyramide des besoins » proposée par le psychologue américain Abraham Maslow (1908-1970) dès 1943, qui s’étage des besoins de survie aux besoins d’accomplissement, explique en grande partie la hiérarchie sous-jacente à la liste des biens de consommation disponibles en période de confinement. Il faudrait d’abord satisfaire les besoins physiologiques avant de pourvoir aux besoins liés à la curiosité et à l’intellect. Cette « maslowisation » des esprits est une attitude politique extrêmement pernicieuse qui ravale l’être humain à une dimension strictement animale.

Les sciences sociales ont depuis longtemps montré que les besoins s’articulent davantage qu’ils ne s’étagent. La question de l’essentialité ne se pose donc pas en termes de catégories ou de produits, mais de relations. Le commerce de proximité joue à ce titre un rôle fondamental dans nos existences.

Pourtant, quand Félix Potin (1820-1871) révolutionne le commerce moderne au milieu du XIXe siècle, l’épicier est une figure péjorative. Héritier de Marco Polo et de Christophe Colomb – dont l’objectif premier était de trouver la meilleure route pour le trafic des épices –, il est souvent considéré comme un trafiquant qui n’est fiable ni sur la quantité, ni sur le prix de la marchandise.

Avant qu’une enseigne puisse affirmer dans sa signature de marque « Mon épicier est un type formidable », il a fallu que la relation marchande gagne en transparence et que l’épicerie élargisse les frontières de son assortiment. C’est pourquoi on s’étonnerait aujourd’hui de ne pas trouver dans un magasin de proximité des produits comme un chargeur de téléphone ou des chewing-gums.

Le héros, essentiel à notre identité nationale (Peschanski)

Le héros, essentiel  à notre identité nationale (Peschanski)

L’historien Denis Peschanski, directeur de recherche au CNRS et membre du conseil scientifique de l’observatoire B2V des mémoires a déclaré mercredi 28 mars sur franceinfo que l’hommage national à Arnaud Beltrame est l’illustration que « la mémoire est dans l’Histoire. »  Le gendarme, qui a donné sa vie pour sauver celle d’un otage du terroriste à Trèbes (Aude) vendredi dernier, a été salué par ses pairs, par le président de la République, par ses proches et par des anonymes. Emmanuel Macron a honoré « l’esprit de résistance » du gendarme Arnaud Beltrame en invoquant les noms du général de Gaulle et de Jeanne d’Arc. Le chercheur souligne que derrière Arnaud Beltrame,  »on a l’image de la Résistance » et que la figure du héros, soulignée par Emmanuel Macron, « est une figure essentielle dans la construction de notre identité nationale. »

Franceinfo : Que signifie le fait qu’Emmanuel Macron ait invoqué les noms du général de Gaulle ou de Jeanne d’Arc ?

 

Denis Peschanski : On a une nouvelle illustration que la mémoire est dans l’Histoire. La mémoire évolue avec l’Histoire et elle agit dans l’Histoire. Au moment des épreuves ultimes, on en appelle à cette Histoire. On en appelle à la Résistance. C’est une référence récurrente. Il parle du Vercors, de Jean Moulin, de Pierre Brossolette. Là, la référence est évidente, puisque derrière ce héros, derrière Arnaud Beltrame, on a l’image de cette résistance-là. La continuité est immédiate. Il renvoie au-delà de Gaulle. C’est très gaullien, il renvoie à Jeanne d’Arc. Il s’inscrit dans l’Histoire longue, et d’une certaine façon, dans la continuité du génie français, la singularité, la spécificité française.

 

Est-ce que cela se décrète un héros de l’Histoire ? Est-ce qu’on fabrique nos héros collectifs ?

La mémoire collective est toujours une construction. C’est une représentation sélective du passé. On va chercher dans le passé ce qui participe à notre construction identitaire comme nation, comme société. Là, il est évident que la figure du héros est une figure essentielle dans la construction de notre identité nationale.

Il y a des municipalités qui veulent donner le nom d’une rue à Arnaud Beltrame. C’est par ces symboles que se fabrique des personnages de l’Histoire ?

Ce sont des vecteurs de la mémoire collective. Nous participons à la construction de cette mémoire-là. Quand les enseignants vont en parler dans les établissements scolaires, ils parlent de cette construction. Jean Moulin n’existait pas avant décembre 1964. C’est André Malraux, qui fait entrer Jean Moulin, non seulement, au Panthéon, mais dans la mémoire collective. Regardez les rues Jean Moulin, les collèges Jean Moulin, et regardez les dates d’inauguration. À la marge, elles sont situées avant 1964, pratiquement toutes après 1964. Il y a une sorte d’invention sociale de Jean Moulin. Jean Moulin entre dans la mémoire collective comme ce qu’il a toujours été, un des grands chefs de la Résistance.

Le nom d’Arnaud Beltrame est salué cinq jours après l’attaque terroriste. Est-ce que c’est un nom qui dans 10 ou 20 ans résonnera comme un symbole de cette période ?

 

Il a un sens. On ne retient pas tout. On retient ce qui fait sens, ce qui a une utilité sociale. Le geste héroïque a un sens dans cet affrontement avec le terrorisme. Il y a trois figures, le héros, la victime, le terroriste. La figure du terroriste a disparu. La figure de la victime est toujours centrale en France. Et là émerge une nouvelle figure portée très fortement par le président de la République, qui est celle du héros. Il a voulu la mettre en avant aujourd’hui.




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