Archive pour le Tag 'Espionnage'

Société-Espionnage et Pégasus: le risque de la dépendance technologique

Société-Espionnage et Pégasus: le risque de la dépendance  technologique

 

Pour Alain Bauer , criminologue,« Cette affaire indique un processus de rupture structurelle dans la maîtrise des technologies de l’interception et dans le contrôle des exportations de ces technologies » (extrait ,dans l’Opinion)

 

Les informations fournies par le journalisme de révélation concernant le logiciel Pegasus du Groupe NSO ont provoqué de nombreuses réactions indignées, souvent à juste titre, parfois relevant d’un registre que Pandore avait dû oublier dans un recoin de son bagage, l’hypocrisie.

Depuis l’ouverture des lettres à la vapeur par les ancêtres des renseignements généraux dans les wagons postaux des chemins de fer et l’utilisation des « écouteurs » installés près des demoiselles du téléphone, tout ce qui s’imprime se copie et tout ce qui se communique s’écoute. Etats d’abord, au nom de leur souveraineté nationale, gouvernements ensuite au nom de leur durabilité politique, très grandes entreprises enfin au nom de leurs enjeux économiques… Les opérations d’interception et de renseignement sont aussi vieilles que l’humanité.

Sous-traitance. Pour autant, l’affaire Pegasus indique un processus de rupture structurelle dans la maîtrise des technologies de l’interception et dans le contrôle des exportations de ces technologies. Depuis les révélations Snowden (lui-même consultant privé pour la NSA), on a pu constater l’importance de la sous-traitance des opérations de sécurité à des opérateurs plus ou moins privés. Il en est ainsi depuis toujours avec les armées privées, les mercenaires d’antan étant avantageusement remplacés par des forces supplétives comme Executive Outcome du temps de l’ancienne Afrique du Sud ou KMS pour le Royaume-Uni, plus récemment Blackwater (devenu Academi) pour les États-Unis, Wagner pour la Russie, HXZXA pour la Chine, Amarante pour la France.

Ce qui semble avoir bouleversé les anciens équilibres, c’est l’apparition d’opérateurs technologiques de pointe, souvent issus des services publics de renseignement, commercialisant des outils intrusifs à la hauteur des enjeux sécuritaires d’une époque marquée par le terrorisme et le retour des tensions internationales. Palantir en fut et en reste l’expression la plus visible, en termes d’exploitation et d’analyse du renseignement. Mais d’autres opérateurs se sont développés dans le secteur hautement intrusif de l’interception non judiciaire, bien mieux maîtrisée par les pouvoirs publics.

«  Les logiciels NSO, nés dans les boutiques de l’unité 8200 de l’armée israélienne, sont loin d’être les seuls disponibles sur les marches commerciaux  »

Les logiciels NSO, nés dans les boutiques de l’unité 8200 de l’armée israélienne, sont loin d’être les seuls disponibles sur les marches commerciaux : HackingTeam, GammaGroup, Ability, Verint, Intellexa et des dizaines d’autres sont positionnés sur ces marchés plus ou moins contrôlés par les Etats. Ils en profitent pour assurer une offre technologique mondiale qui sert aussi leurs intérêts souverains, de près comme de loin.

Il conviendrait donc désormais, outre le renforcement des outils de contrôle que sont la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) ou la Délégation parlementaire au renseignement (DPR) pour les utilisations nationales, que toute exportation de logiciels de surveillance fasse l’objet d’une information préalable des outils réglementaires et parlementaires mis en place depuis la loi Renseignement imposée par le président Sarkozy sur une idée initialement développée par Michel Rocard.

De plus, afin d’éviter un affaiblissement de souveraineté et afin de ne pas se trouver en dépendance technologique, il conviendrait que l’Etat intervienne rapidement afin de ne pas laisser à des opérateurs étrangers le contrôle d’entreprises françaises affaiblies par des mesures judiciaires en cours visant des exportations de technologies pourtant autorisées vers des pays dont la conception des droits humains semble plus que discutable.

Les questions de renseignement méritent plus que des imprécations, des incantations et des lamentations. La justice doit faire son travail en établissant les responsabilités réelles des opérations menées. Le gouvernement doit faire le sien en sécurisant ses réseaux de communication (cryptage obligatoire, numéro virtuel…) et surtout en mettant à l’abri les développeurs nationaux qui seront les garants de la souveraineté numérique.

Alain Bauer est professeur de criminologie au Conservatoire National des Arts et Métiers, New York et Shanghai. Il publiera prochainement un  «  Dictionnaire des espionnes et des espions  » (Gründ).

Espionnage- Pegasus: «L’Europe doit réagir »

Espionnage- Pegasus: «L’Europe doit réagir »

Spécialiste du cyber, l’ancien directeur technique de la DGSE livre à l’Opinion son analyse sur le logiciel espion israélien qui aurait été utilisé contre Emmanuel Macron ( L’Opinion, extrait)

Tribune

 

 

Emmanuel Macron a présidé jeudi matin un conseil de défense exceptionnel consacré à l’affaire Pegasus, un logiciel espion israélien qui aurait été utilisé par les services de renseignement marocains pour pirater ou tenter de pirater des téléphones de responsables politiques et journalistes français, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. D’après une enquête menée par un consortium de médias, dont Le Monde et Radio France, un des numéros d’Emmanuel Macron figurait parmi les cibles potentielles du logiciel Pegasus.

« L’Europe doit réagir très fermement » à l’affaire d’espionnage Pegasus, affirme à l’Opinion Bernard Barbier, l’ancien Directeur technique de la DGSE (2006-2013). Spécialiste de cyberdéfense et du renseignement électronique, cet ingénieur, aujourd’hui à la retraite, a dirigé l’équivalent français de la NSA américaine. « C’est une question de souveraineté : l’Europe doit avoir les capacités techniques nécessaires pour se protéger » face à des intrusions dans les téléphones portables et les ordinateurs individuels.

Pegasus est un logiciel espion très performant, mis au point et commercialisé par la société israélienne NSOUn consortium international de journalistes, Forbidden Stories, vient de révéler que plusieurs gouvernements étrangers l’utilisaient largement, contre des opposants et des journalistes. Le Maroc est soupçonné de s’en être servi pour espionner Emmanuel Macron et d’autres ministres. Un conseil de défense consacré à cette question s’est tenu ce jeudi matin à l’Elysée.

Comme Bernard Barbier, les spécialistes ne sont pas surpris par l’existence de ce logiciel. Dès 2016, le magazine 01net racontait « comment fonctionne Pegasus, ce malware qui vole toutes les données de l’iPhone ». En revanche, « l’usage incontrôlé » qui en fait par des gouvernements pose de sérieuses questions, à la fois de sécurité nationale et de libertés publiques.

Un peu de technique d’abord. Du fait du cryptage des communications, les « écoutes téléphoniques » à l’ancienne sont désormais presque totalement inefficaces. « Il faut by-passer le chiffrement et pour cela entrer au cœur du système, jusque dans les couches très basses de l’operating system » des téléphones, explique Bernard Barbier.

La société israélienne NSO a mis au point des « techniques extrêmement performantes » en la matière, en s’appuyant sur sa proximité avec les anciens personnels de l’Unité 8-200 de l’armée, l’agence de renseignement électronique. Grâce au service militaire obligatoire et à l’emploi de réservistes, il existe en Israël un vrai écosystème militaro-industriel entre les unités opérationnelles, les centres de recherche et les entreprises technologiques. NSO en est un exemple abouti. Désormais possédée par des capitaux américains, elle pèserait 2 milliards de dollars. « Il s’agit d’un transfert vers le privé de compétences étatiques », indique Bernard Barbier.

Pour pénétrer dans un téléphone portable, le logiciel Pegasus utilise les failles, les erreurs qui existent dans tous les systèmes d’exploitation : « IOS, c’est quarante millions de lignes de codes », rappelle Bernard Barbier. Ils sont régulièrement modifiés et améliorés : ce sont les « mises à jour » de votre portable. A chaque fois, le logiciel Pegasus doit s’adapter pour trouver les nouvelles portes d’entrée. NSO et ses semblables cherchent les « Zero-Day », les failles de sécurité non encore découvertes. Il existe un marché du « Zero-Day » avec des sociétés spécialisées, comme Zerodium fondée par le Français Chaoukri Bekrar. « C’est une guerre permanente » entre le glaive et le bouclier, dit l’ancien directeur technique de la DGSE.

Les grands services de renseignement, dont la DGSE en France, possèdent leurs propres systèmes pour introduire des « malwares » dans les téléphones, même sans aucune action de la part de la cible, répondre à un message, par exemple. Mais de nombreux pays ne possèdent pas de telles capacités en propre. Ils doivent faire appel à des prestataires privés, qui leur fournissent non pas la compétence technologique, mais le service plus ou moins clés en main. C’est la niche de marché de NSO qui travaillerait pour une quarantaine de pays.

Cela se fait évidemment avec l’accord des autorités politiques de l’Etat d’Israël. Ainsi, NSO ne fournit pas de services permettant d’espionner les Etats-Unis, la Russie ou la Chine. Pour l’Europe, en revanche, c’est open bar. C’est également le cas de pays arabes comme le Maroc, les Emirats arabes unis, Bahreïn, l’Arabie saoudite qui ont des liens sécuritaires avec l’Etat juif. Ce n’est pas un hasard s’il s’agit des pays ayant récemment établi des liens diplomatiques (sauf pour les Saoudiens, du moins officiellement) avec Israël.

D’autres alliés de l’Etat juif en bénéficient, comme l’Azerbaïdjan, l’Inde, le Rwanda ou, seul pays européen concerné, la Hongrie. Les experts français s’accordent à penser que les services de renseignement israéliens bénéficient des informations ainsi recueillies, via la société NSO ou d’autres intervenants sur le même marché.

La France a été sur les rangs pour faire appel à la NSO, mais le projet n’a pas abouti, du fait de très fortes oppositions au sein de l’appareil d’Etat. Dans les années 2010, la DGSI (sécurité intérieure) s’intéressait à ce logiciel, parce qu’elle ne disposait pas des mêmes capacités techniques que la DGSE (sécurité extérieure). Même si elle a progressé, la « mutualisation » des moyens d’espionnage électronique au sein de la communauté du renseignement reste un sujet complexe. A la même époque, la DGSI a acquis le logiciel américain Palantir pour l’analyse des données. Dans les services français, beaucoup estiment ce logiciel trop perméable avec la NSA américaine.

Alors que les regards sont tournés vers Pegasus, Guillaume Poupard, le directeur de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information vient de tirer une autre sonnette d’alarme sur Lindekin contre « une vaste campagne de compromission, toujours en cours et particulièrement virulente, touchant de nombreuses entités françaises. Elle est conduite par le mode opératoire APT31. » En clair : de l’espionnage d’entreprises stratégiques par les Chinois.

Espionnage-Pégasus: le risque de la dépendance technologique

Espionnage-Pégasus: le risque de la dépendance  technologique

 

Pour Alain Bauer , criminologue,« Cette affaire indique un processus de rupture structurelle dans la maîtrise des technologies de l’interception et dans le contrôle des exportations de ces technologies » (extrait ,dans l’Opinion)

 

Les informations fournies par le journalisme de révélation concernant le logiciel Pegasus du Groupe NSO ont provoqué de nombreuses réactions indignées, souvent à juste titre, parfois relevant d’un registre que Pandore avait dû oublier dans un recoin de son bagage, l’hypocrisie.

Depuis l’ouverture des lettres à la vapeur par les ancêtres des renseignements généraux dans les wagons postaux des chemins de fer et l’utilisation des « écouteurs » installés près des demoiselles du téléphone, tout ce qui s’imprime se copie et tout ce qui se communique s’écoute. Etats d’abord, au nom de leur souveraineté nationale, gouvernements ensuite au nom de leur durabilité politique, très grandes entreprises enfin au nom de leurs enjeux économiques… Les opérations d’interception et de renseignement sont aussi vieilles que l’humanité.

Sous-traitance. Pour autant, l’affaire Pegasus indique un processus de rupture structurelle dans la maîtrise des technologies de l’interception et dans le contrôle des exportations de ces technologies. Depuis les révélations Snowden (lui-même consultant privé pour la NSA), on a pu constater l’importance de la sous-traitance des opérations de sécurité à des opérateurs plus ou moins privés. Il en est ainsi depuis toujours avec les armées privées, les mercenaires d’antan étant avantageusement remplacés par des forces supplétives comme Executive Outcome du temps de l’ancienne Afrique du Sud ou KMS pour le Royaume-Uni, plus récemment Blackwater (devenu Academi) pour les États-Unis, Wagner pour la Russie, HXZXA pour la Chine, Amarante pour la France.

Ce qui semble avoir bouleversé les anciens équilibres, c’est l’apparition d’opérateurs technologiques de pointe, souvent issus des services publics de renseignement, commercialisant des outils intrusifs à la hauteur des enjeux sécuritaires d’une époque marquée par le terrorisme et le retour des tensions internationales. Palantir en fut et en reste l’expression la plus visible, en termes d’exploitation et d’analyse du renseignement. Mais d’autres opérateurs se sont développés dans le secteur hautement intrusif de l’interception non judiciaire, bien mieux maîtrisée par les pouvoirs publics.

«  Les logiciels NSO, nés dans les boutiques de l’unité 8200 de l’armée israélienne, sont loin d’être les seuls disponibles sur les marches commerciaux  »

Les logiciels NSO, nés dans les boutiques de l’unité 8200 de l’armée israélienne, sont loin d’être les seuls disponibles sur les marches commerciaux : HackingTeam, GammaGroup, Ability, Verint, Intellexa et des dizaines d’autres sont positionnés sur ces marchés plus ou moins contrôlés par les Etats. Ils en profitent pour assurer une offre technologique mondiale qui sert aussi leurs intérêts souverains, de près comme de loin.

Il conviendrait donc désormais, outre le renforcement des outils de contrôle que sont la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) ou la Délégation parlementaire au renseignement (DPR) pour les utilisations nationales, que toute exportation de logiciels de surveillance fasse l’objet d’une information préalable des outils réglementaires et parlementaires mis en place depuis la loi Renseignement imposée par le président Sarkozy sur une idée initialement développée par Michel Rocard.

Lamentations. De plus, afin d’éviter un affaiblissement de souveraineté et afin de ne pas se trouver en dépendance technologique, il conviendrait que l’Etat intervienne rapidement afin de ne pas laisser à des opérateurs étrangers le contrôle d’entreprises françaises affaiblies par des mesures judiciaires en cours visant des exportations de technologies pourtant autorisées vers des pays dont la conception des droits humains semble plus que discutable.

Les questions de renseignement méritent plus que des imprécations, des incantations et des lamentations. La justice doit faire son travail en établissant les responsabilités réelles des opérations menées. Le gouvernement doit faire le sien en sécurisant ses réseaux de communication (cryptage obligatoire, numéro virtuel…) et surtout en mettant à l’abri les développeurs nationaux qui seront les garants de la souveraineté numérique.

Alain Bauer est professeur de criminologie au Conservatoire National des Arts et Métiers, New York et Shanghai. Il publiera prochainement un  «  Dictionnaire des espionnes et des espions  » (Gründ).

Espionnage mondial dénoncé avec le logiciel israélien Pégasus

Espionnage mondial dénoncé avec le logiciel israélien Pégasus

 

Dix-sept médias internationaux, dont font partie Le Monde, The Guardian, et The Washington Post accusent une société israélienne  de servir l’espionnage mondial de reporters et dissidents ; Par l’intermédiaire  du  logiciel espion Pegasus qui, s’il est introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels de son propriétaire.

Google : plainte pour espionnage des consommateurs

Google : plainte pour espionnage des consommateurs

 

Une plainte, déposée en Norvège, aux Pays-Bas, en Pologne, en Grèce, en République-Tchèque, en Slovénie et en Suède, s’appuie sur une étude de l’agence norvégienne de protection des données qui conclut que le géant américain « utilise un design et des informations trompeurs qui amènent les utilisateurs à accepter d’être constamment suivis ». Il est notamment reproché à Google de suivre ses utilisateurs à la trace via les paramètres « Historique des positions » et « Activité Web et applications » intégrés dans tous les comptes Google. Selon l’étude norvégienne, ce suivi permanent est particulièrement difficile à éviter avec le système d’exploitation Android qui, d’après le site Statcounter, équipe près de 70% des mobiles (Samsung, Huawei) en Europe. « La soif de données de Google est bien connue, mais l’ampleur avec laquelle il induit les utilisateurs en erreur pour les suivre et gagner de l’argent est effrayante », a estimé la directrice du BEUC, Monique Goyens. « La situation est plus qu’alarmante. Les smartphones sont utilisés pour espionner tous les mouvements ». « Google traite des données personnelles extrêmement détaillées et exhaustives sans fondement juridique approprié, et les données sont acquises par le biais de techniques de manipulation », a fait valoir Gro Mette Moen, une responsable de l’organisation norvégienne. « Les données de localisation peuvent révéler beaucoup de choses sur une personne : ses mouvements en temps réel, les endroits qu’elle fréquente régulièrement, ses routines quotidiennes, ses intérêts, etc », note l’organisation norvégienne dans sa plainte [...] Le suivi constant de la localisation et l’agrégation des données de localisation dans la durée peuvent être utilisés pour dresser des portraits très détaillés des individus et en déduire leurs croyances religieuses, leurs inclinations politiques et leur orientation sexuelle entre autres choses », souligne-t-elle.

 

Trump dit non à une enquête commune sur l’espionnage russe mais invite Poutine

Trump dit non à une enquête commune sur l’espionnage russe mais invite Poutine

Toujours la politique des contradictions pour Trump qui refuse une enquête commune sur les espions russes impliquées dans la campagne électorale américaine mais invite Poutine. Un coup, pour satisfaire les uns, un coup pour réjouir les autres. La politique permanente du balancier. – Donald Trump a rejeté la proposition de son homologue russe Vladimir Poutine d’autoriser des responsables russes à interroger des Américains, a déclaré jeudi la Maison blanche alors même que cette idée avait provoqué un tollé aux Etats-Unis. Le rejet de cette proposition a précédé de peu l’annonce, jeudi par la Maison blanche, que Donald Trump allait faire transmettre à Vladimir Poutine une invitation à se rendre en visite à Washington à l’automne, ce qui serait leur deuxième sommet après celui d’Helsinki. Après la rencontre de lundi à Helsinki, le président russe avait exposé sa proposition après avoir été interrogé sur la possibilité d’une extradition de 12 agents des renseignements russes inculpés aux Etats-Unis pour ingérence dans l’élection présidentielle américaine de 2016. La proposition exposée par Poutine consistait à permettre à des agents américains d’assister à l’interrogatoire par des responsables russes des 12 agents des renseignements inculpés par les Etats-Unis. En échange de quoi des enquêteurs russes seraient autorisés à interroger des Américains concernant d’autres affaires. “C’est une proposition qui a été faite avec sincérité par le président Poutine, mais le président Trump est en désaccord avec elle”, a expliqué jeudi la porte-parole de la Maison blanche, Sarah Sanders. “Nous espérons que le président Poutine laissera les 12 Russes en question se rendre aux Etats-Unis afin de prouver leur innocence ou leur culpabilité”, a-t-elle ajouté. Lundi, Donald Trump avait estimé que la proposition de Poutine était une “offre incroyable”. Mercredi, la Maison blanche avait dit que le président américain réfléchissait à la proposition, ce qui avait soulevé de vives critiques à la fois chez les républicains et chez les démocrates. C’est la dernière volte-face en date de la Maison blanche, qui s’efforce d’apaiser le tollé suscité par la conférence de presse de clôture du sommet d’Helsinki, au cours de laquelle Donald Trump n’a pas attaqué Poutine sur l’ingérence de la Russie en 2016, mais au contraire a pris pour argent comptant le démenti du chef du Kremlin à une telle ingérence. Donald Trump a assuré le lendemain que sa langue avait fourché lors de cette conférence de presse et qu’il estimait que la Russie s’était bien immiscée dans le processus électoral de 2016.

Espionnage : « on va continuer » Obama

Espionnage : « on va continuer » Obama

Obama, lui, est clair :  l’espionnage va continuer. Alors qu’en Europe on fait aussi la même chose (en plus réduit compte tenu de nos moyens) mais en disant le contraire. On sait bien que tout le monde écoute tout le monde y compris la France mais avec des outils dimensionné en fonction de la : puissance technologique et économique de celui qui écoute.  Le portable de la chancelière elle-même sera peut-être épargné, mais de manière générale, il n’est aucunement question de renoncer à des pratiques qui servent « nos objectifs diplomatiques et politiques », a précisé le président américain. « Nos agences de renseignement, comme les agences allemandes et toutes les autres, vont continuer à s’intéresser aux intentions des gouvernements de part le monde, cela ne va pas changer », a-t-il dit. Une affirmation en droite ligne avec les annonces faites vendredi à Washington. Le président a promis une réforme de la collecte des données téléphoniques, et de ne plus espionner les dirigeants des pays étrangers. Comme à Bruxelles, ou l’Union européenne « attend de voir se concrétiser » les engagements américains, le discours d’Obama a reçu un accueil réservé en Allemagne, pays dont la relation traditionnellement très forte avec le partenaire américain a été profondément déstabilisée par les révélations de Snowden. Le président de la commission des Affaires étrangères du Bundestag (chambre basse du Parlement), Norbert Röttgen, issu du parti conservateur CDU de la chancelière, a estimé que les annonces d’Obama étaient « techniques » et ne répondaient « malheureusement pas au véritable problème », parlant dans les colonnes du quotidien Tagesspiegel samedi d’une « divergence transatlantique » dans la pondération de liberté et sécurité. Plus que d’autres Européens peut-être les Allemands sont très pointilleux sur le respect de la vie privée et des données personnelles, marqués par l’expérience du Troisième Reich puis de la dictature communiste dans l’ancienne RDA. La confiance de l’Allemagne dans son partenaire américain ne sera restaurée que « quand nous aurons signé un accord qui protège de manière juridiquement contraignante les données de tous les citoyens », a déclaré, pour sa part, au journal Bild am Sonntag à paraître dimanche le ministre de la Justice, le social-démocrate Heiko Maas. Au-delà d’ajustements à la marge sur les méthodes de travail de la NSA, Berlin voudrait conclure un accord de non-espionnage (« no-spy agreement ») avec les Américains, une revendication à laquelle Washington fait la sourde oreille. Et Obama a expliqué à ZDF pourquoi : « Ce n’est pas la peine d’avoir un service de renseignement s’il se limite à (collecter) ce qu’on peut lire dans le (quotidien américain) New York Times ou dans (le magazine allemand) Der Spiegel. La vérité c’est que par définition le travail du renseignement est de découvrir : que pensent les gens? que font-ils? ». Le président américain est attendu à Bruxelles le 26 mars, une visite qui sera l’occasion pour lui d’exposer ses positions de vive voix à ses partenaires européens. « La confiance dans l’utilisation des flux de données par les Etats-Unis a été ébranlée par les révélations sur les programmes d’espionnage et a besoin d’être rétablie », a expliqué vendredi la Commission européenne.

 

Espionnage : François Hollande menace ! Du pipeau

Espionnage : François Hollande menace ! Du pipeau

Les menaces de Hollande sur la négociation de libre échange entre l’Europe et les Etats-Unis risquent de rester bien vaines. D’abord parce tous les grands Etats espionnent les autres, la France y compris ; ensuite parce que pour les questions européennes Hollande n’est pas en position d’influencer la politique. .Fleur Pellerin, elle, semblait convaincue, lundi matin, au micro de BFMTVFleur Pellerin l’assurait, à contre-courant des discours répétés depuis samedi : les soupçons d’espionnage des Etats-Unis sur l’Union européenne ne devaient pas remettre en cause les accords de libre-échange actuellement négociés entre les deux rives de l’Atlantique.  Il ne faut pas mélanger tous les sujets. Fleur Pellerin « Vous êtes d’un côté dans une négociation commerciale qui porte sur un accord de libre-échange, et de l’autre sur une affaire qui est d’ordre diplomatique et politique », commentait la ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Économie numérique. « Il ne faut pas mélanger tous les sujets », ajoutait-elle, soulignant l’absence, qui plus est, de « preuves » dudit espionnage.  Ce discours allait à l’encontre d’autres, prononcés dès samedi et la publication des informations du Der Spiegel. Sur l’antenne de RTL, dimanche, Daniel Cohn-Bendit proposait d’arrêter « tout de suite les négociations pour un accord de libre échange » avec l’administration Obama, et même d’aller plus loin en dénonçant « tous les accords passés avec les Américains ».




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