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Vers une ère de soulèvements ?

Vers une ère de soulèvements ?

Comment un mouvement majoritaire et légitimement démocratique peut-il faire plier l’intransigeance néo-libérale d’un gouvernement ? Telle est la question d’actualité en France. Si les situations d’émeutes et d’affrontements civils locaux se multiplient, parfois, sans crier gare, l’étincelle met le feu au pays… ou à plusieurs. L’émeute devient soulèvement comme en France en 2005, en Grèce en 2008, en Tunisie en 2010, aux États-Unis en 2020, en Iran en 2022, la mort d’un jeune, d’un homme noir, d’une femme assassinées par le pouvoir est le levier de l’embrasement.

Par Alain Bertho, Université Paris 8 – Vincennes Saint-Denis dans the Conversation

Comment un mouvement majoritaire et légitimement démocratique peut-il faire plier l’intransigeance néo-libérale d’un gouvernement ? Telle est la question d’actualité en France.

Elle résume sans doute l’enjeu mondial d’un XXIe siècle déjà marqué par des vagues d’émeutes et de soulèvements d’une ampleur et d’une densité rare.

Une récente étude américaine montre qu’au XXe siècle les résistances civiles non violentes ont été plus efficaces que les luttes armées. Mais l’étude s’arrête en 2006 et dans un entretien au Monde en décembre 2022, la politologue américaine Maria J. Stephan, une des deux autrices, admet que cette efficacité est en net déclin depuis une décennie.

Une rupture est intervenue au début du siècle dans l’interlocution politique entre les peuples et les pouvoirs, cassant le pacte politique et démocratique implicite selon lequel le cratos (le pouvoir en grec) ne peut être sourd au demos (le peuple). Dans la recherche du consentement populaire, les États semblent passés de la construction patiente de l’hégémonie à l’établissement brutal de l’obéissance.

« Oderint, dum metuant ». « Qu’ils me haïssent, pourvu qu’ils me craignent » aurait dit l’empereur Caligula selon Cicéron. Cette phrase exprime l’essence la phase de brutalisation des rapports politiques qui s’est ouverte avec le XXIe siècle. Alors que le Forum social Mondial de Porto Alegre a fait lever l’espoir d’une contre-mondialisation pacifique, la répression des manifestations contre le sommet du G8 coûte la vie à Carlo Giuliani, un étudiant de 24 ans abattu par la police de Gènes le 20 juillet 2001.

Les peuples ne choisissent pas sans raison de déborder du terrain de la non-violence. Depuis 20 ans, l’émeute ou l’affrontement prend souvent le pas sur le débat politique, comme nous l’avons vu le week end dernier lors des manifestations contre les mégabassines à Sainte-Soline. Tandis que la stratégie de répression mesure l’inquiétude des pouvoirs, le langage du corps prend de plus en plus souvent le pas sur le langage des mots.

Ce tournant est quantifiable. Je m’y suis investi depuis 2007 en constituant une base de données mondiale consultable en ligne sur le site [ Anthropologie du présent]. Le relevé se fait sur Google news les dernières 24 heures à partir de cinq mots clefs : émeutes, affrontements, riots, clashes, disturbios. Il est complété par des recherches spécifiques sur chaque lieu identifié en anglais et dans la langue du pays sur Google et sur YouTube. L’unité statistique de compte est un jour/une ville.

Toute confrontation physique collective entre des civils et les forces de l’ordre (armée ou police), ou entre les gens eux-mêmes (affrontements communautaires ou incidents de stade) y est répertoriée quelle que soit la gravité de l’événement ou son origine, de l’émeute spontanée aux incidents de manifestation. On parlera de soulèvement quand cette confrontation s’installe dans la durée et s’étend sur un territoire plus vaste.

Des vagues de soulèvements
Si les situations d’émeutes et d’affrontements civils locaux se multiplient, parfois, sans crier gare, l’étincelle met le feu au pays… ou à plusieurs. L’émeute devient soulèvement comme en France en 2005, en Grèce en 2008, en Tunisie en 2010, aux États-Unis en 2020, en Iran en 2022, la mort d’un jeune, d’un homme noir, d’une femme assassinées par le pouvoir est le levier de l’embrasement.

Ce début de siècle a été scandé par des vagues de soulèvement successives. En 2011, le « printemps arabe » sidère le monde. Partout des peuples se sont levés avec le drapeau national comme étendard et la volonté farouche de « dégager » des pouvoirs honnis.

À compter du 15 mai 2011, le soulèvement et l’occupation des places traversent la méditerranée. Le double modèle de Tahrir (Égypte) et de la Puerta del Sol (Madrid), inspire les initiateurs d’Occupy Wall Street (New York) à partir du 15 octobre. Plus de 600 villes sont ainsi « occupées », redonnant temporairement consistance à la puissance symbolique de la non-violence. Ces places en sont le chaudron populaire de Taksim en Turquie (mai-juin 2013) à Maidan en Ukraine (2013-2014) jusqu’au mouvement des Ombrelles à Hong Kong (novembre-décembre 2014), puis au soulèvement de cette ville en juin-août 2019.

La troisième vague est celle de la justice et de la moralité politique (contre la corruption et le clientélisme). Par une révolte sur le prix de l’essence, les gilets jaunes ont inauguré et marqué une année exceptionnelle de soulèvements nationaux. Vingt pays sont concernés, sur quatre continents (France, Venezuela, Soudan, Haïti, Sénégal, Algérie, Colombie, Honduras, Hong Kong, Indonésie, Éthiopie, Bolivie, Équateur, Panama, Irak, Liban, Guinée, Catalogne, Iran, Inde). L’onde de choc se fait sentir jusqu’en 2022, y compris durant la pandémie.

Vivre et survivre
Le mouvement français contre la réforme des retraites s’inscrit dans cette troisième vague. Celle-ci s’enracine dans les mobilisations antérieures de survie ou de résistance vitale contre la vie chère et l’austérité, la pénurie d’eau ou d’électricité, la casse du statut et de la valeur du travail, jusqu’aux conséquences sociales de la gestion de la pandémie. Cette montée en puissance de la lutte contre la précarisation néo-libérale ne concerne pas que les pays les plus pauvres.

On peut remonter en 2006 dans notre pays avec le refus du Contrat Premier Embauche (CPE), dernière grande mobilisation nationale victorieuse. À l’échelle mondiale, le point de départ est sans doute l’année 2008, celles des « émeutes de la faim » consécutives à la spéculation financière sur les céréales. Des mobilisations violentes ont alors lieu en Indonésie en janvier, au Cameroun et aux Philippines en février au Sénégal en mars, à Haïti, en Côte d’Ivoire, en Égypte en avril.

La retraite comme question vitale n’est pas qu’une affaire française, ni même européenne. Si elle mobilise l’Espagne (2011), la Grèce (2016) et la Russie (2018), elle mobilise aussi en Asie (Sri Lanka 2011 et Taiwan 2017), en Afrique du Nord (Maroc 2016 et Algérie 2018) et surtout en l’Amérique latine (Argentine 2012, Chili 2016, Nicaragua 2018, Colombie 2019 et Brésil 2021).

La France y tient pourtant une place particulière. A-t-on déjà oublié la dureté du mouvement de 2010, sa détermination tant dans les blocages que dans les solidarités interprofessionnelles, la place particulière tenue par une jeunesse lycéenne réprimée avec une brutalité sans précédent] ? A-t-on oublié que cette puissance collective fut sans effet décisif sur les décisions gouvernementales ? Il est vraisemblable que les stratégies syndicales de l’époque cherchaient moins la victoire immédiate que le pouvoir de peser sur l’élection de 2012.

La stratégie syndicale de 2023 semble assimiler l’expérience de 2010, dans ses rapports avec les partis comme dans son attitude inclusive à l’égard de la diversité des luttes.

Neuvieme jour de greve nationale et de protestation en france contre la reforme des retraites

Mais l’ampleur et de la rapidité de la catastrophe climatique comme l’expérience de la pandémie semble accélérer le temps des exigences. La question du sens du travail et de la valeur de la vie prend une épaisseur inédite, notamment dans une jeunesse tentée par la « désertion ».

Des dominations structurelles de l’humanité sont massivement remises en cause, faisant de « I can’t breathe » et de « Femme Vie Liberté » des slogans à résonance mondiale. Face à la gestion purement comptable de la vie, l’époque s’apparente à une sorte de « soulèvement du vivant ».

Ce contexte alimente la profondeur du refus populaire de la réforme. Mais la question stratégique reste entière. S’il est avéré que depuis le début du siècle, les stratégies non-violentes perdent nettement en efficacité en raison de l’intransigeance des pouvoirs, émeutes et soulèvements n’ont pas fait la preuve d’une plus grande efficience.

Combien, depuis le début du siècle, ont été couronnés de succès et à quel prix ? Qu’est devenu le « printemps de jasmin » tunisien de 2011 ? Où en est « Femmes Vie Liberté » en Iran ? Quel prix ont payé les Chiliennes et Chiliens à qui on avait « tout volé même la peur », pour finalement renverser le Président Pinera ?

Face à l’incontournable confrontation, l’enjeu est partout de dépasser la simple capacité de résistance pour incarner une alternative face à la brutalité de gouvernements qui dépolitisent leurs décisions. Voilà le fil rouge des soulèvements du siècle : comment incarner une restauration de la politique, de la délibération populaire, de la décision collective

L’affaire Griveaux: nouvelle ère politique et médiatique en France

L’affaire Griveaux: nouvelle ère politique   et médiatique en France

Jean-Christophe Gallien, docteur en science politique, enseignant à l’Université de Paris-Sorbonne(*), estime qu’une nouvelle ère médiatique et politique s’ouvre avec l’affaire Griveaux . ( La Tribune)

 

Ce que l’on peut raisonnablement qualifier d’Affaire Benjamin Griveaux vient de nous rappeler que l’espace public -et nous en faisons tous l’expérience- s’élargit et se complexifie… Le concept même de vie privée est redéfini par les extensions récentes que nous donnons, presque tous, à la visibilité publique de nos activités personnelles voire intimes.

L’expérience que nous vivons, ou que nous nous apprêtons tous à vivre, nous lance comme des boules dans un incroyable flipper digital de la conversation et de l’information désintermédiée et, surtout, démultipliée dans ses offres narratives. Le résultat est plus que déstabilisant.

Même lorsque l’on pense être immunisé par ses convictions politiques et personnelles, sa compétence médiatique ou professionnelle, construites dans la durée, l’incroyable surgit invariablement au détour de la rue digitale : la suspicion se généralise, on se surprend à hésiter, à mettre en doute une réalité que l’on croyait observer et surtout comprendre.

Nos amis américains qui sont actuellement bombardés par l’incroyable et, je dois l’avouer, extraordinaire dispositif mis en place par les équipes de Donald Trump pour sa stratégie de défense face à la procédure d’Impeachment et désormais de contre-attaque électorale, sont projetés dans un alter monde. Celui de la distorsion permanente, aux émetteurs démultipliés, macro et micro scénarisée. La vérité est de plus en plus complexe à localiser.

Entre cris et chuchotements, entre la puissance d’une saturation médiatique collective massivement délivrée et la précision affective de conversations individualisées positives ou négatives, ils sont tous, qu’ils le veuillent ou non, impactés et surtout bousculés dans leurs fondamentaux les plus profondément enracinés.

Élargissons un peu notre regard: ce qui est à l’œuvre, en termes de communication politique et électorale, loin de nos standards français, pour l’instant, ce sont des stratégies mise en œuvre par de nombreux dirigeants de régimes politiques qualifiés d’illibéraux ou de démocratures.

L’idée centrale, plutôt que d’interdire l’expression des adversaires politiques ou de briser par la force les dissidences, c’est de créer la confusion, l’incertitude et au final l’adhésion à leurs narrations le plus souvent positionnées comme protectrices.

Ils saturent les ondes et surtout tous les tuyaux, ils occupent tous les espaces de la conversation physique et digitale, démultiplient l’exposition à un contenu de marque ou de produit politique individualisé entre histoires positives et négatives.

La vérité n’est plus qu’un concept qui ne rencontre plus les réalités projetées. Le bruit fonctionne comme un dôme protecteur inviolable de la position des leaders émetteurs et les micro-chuchotements personnalisés pour les oreilles de chaque citoyen sèment le doute jusque chez les ennemis et séduisent les incertains. Ces dirigeants ont appris à utiliser la magie politique et le pouvoir conversationnel des médias sociaux.

Notre défi collectif, c’est désormais de refuser le déni du « c’est un accident », de ne pas se cacher derrière la création létale d’une nouvelle ligne Maginot digitale française ou européenne. Notre défi, c’est désormais d’intégrer et de tenter de maîtriser ces mutations irréversibles à l’œuvre au cœur de nos expériences individuelles mais aussi collectives qu’elles soient politiques mais aussi business et diplomatiques. Il n’y a pas d’option. C’est une nouvelle ère, il faut tout faire pour qu’elle demeure démocratique.

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(*) Par Jean-Christophe Gallien
Politologue et communicant
Enseignant à l’Université de Paris la Sorbonne
Président de j c g a et Directeur de Zenon7 Public Affairs
Membre de la SEAP, Society of European Affairs Professionals

 

Avec Trump, l’ère des présidents fous

Avec Trump, l’ère des présidents fous

 

Avec Trump, on peut se demander si nous n’entrons pas dans l’ère des présidents fous. Pas forcement des présidents idiots mais des présidents égocentriques, exhibitionnistes et provocateurs. Bref des présidents dangereux pour l’équilibre du monde ; parmi ceux-là, la il faut compter Poutine qui se croit encore à la tête des services secrets soviétiques et qui utilisent les mêmes méthodes aussi bien à l’intérieur de la Russie pour tuer toute opposition qu’à l’extérieur pour satisfaire son expansionnisme. Dans le même temps, le peuple russe complètement sous informé vit toujours dans la misère et la dépression économique. La place manque évidemment pour citer tous les présidents, on n’en compte partout en Asie avec le dangereux président de la Corée  qui affame son pays, avec Assad en Syrie qui a tué des centaines de milliers de citoyens syriens, avec Erdogan en Turquie qui conforte chaque jour son statut de dictateur. Bien d’autres encore un peu partout dans toutes les régions du monde. En Europe y compris avec récemment Berlusconi, dans certains pays de l’Est. D’une certaine façon aussi en France avec Sarkozy et Hollande qui eux aussi ont tout dit et le contraire sans parler de leurs frasques. En cause sans doute un environnement économique, social et sociétal complexe particulièrement anxiogène. L’environnement qui fait émerger une demande d’homme miracle qui résoudra d’un coup de baguette magique tous les problèmes et fera disparaître tous les fantasmes toutes les peurs. Forcément les suffrages se portent sur les plus démagogiques, les plus populistes, les plus extravagants qui promettent le changement de manière brutale en renversant les tables. Heureusement nombre de pays résistent  à cette  de vagues de marchands d’illusions mais la tendance est inquiétante. À l’origine de la montée en puissance des déments de la politique : une incapacité des peuples à saisir la nature des transformations structurelles. Pas étonnant le monde a évolué en quelques dizaines d’années bien davantage que pendant des siècles et des millénaires avec des progrès scientifiques extraordinaires mais aussi des dégâts humains et environnementaux. Cette complexité n’est pas davantage comprise par nombre de responsables politiques qui font l’impasse sur l’analyse et préfère promettre, toujours plus et pour tout le monde. Suprême contradiction ce sont souvent les couches populaires et moyennes victimes des inégalités qui font le plus confiance aux démagogues et même parfois livrent leur sort  aux  mains de millionnaires ou de milliardaires. Outre les catastrophes économiques et sociales à prévoir,  le risque majeur est de favoriser le retour d’une vraie guerre.

 

La démocratie à l’ère néandertalienne

La démocratie à l’ère néandertalienne

 

Il est clair que les démocraties connaissent une crise existentielle relativement inquiétant quand elle conduit au repli nationaliste sur le plan économique, social et culturel. Tous les conflits, toutes les guerres ont commencé de cette manière. La crise est double, à la fois économique mais aussi identitaire avec une interaction entre ces deux facteurs explicatifs. Le rétrécissement géographique ne peut évidemment constituer une perspective d’évolution sociétale. Pourtant certains prônent un retour au nationalisme et réussissent même à se faire élire sur cette promesse illusoire et dangereuse. En cause sans doute, l’incapacité des citoyens et des populations à comprendre les évolutions économiques, technologiques, sociales et culturelles. Des évolutions d’ordre systémique et qui affectent  l’ensemble de la planète. Malheureusement cette incapacité concerne  aussi une grande partie des classes dirigeantes organisées en oligarchie et dont l’accès au pouvoir prime et de loin sur l’objet même du mandat qui devrait normalement exclusivement viser le service de l’intérêt général. Il faut dire que les transformations de tous ordres constituent des éléments anxiogènes pour une grande partie des populations et nourrissent la mélancolie d’un passé supposé meilleur qu’aujourd’hui voire du déclinisme. La frilosité voire  le refus du changement peut se comprendre dans la mesure où nos sociétés ont connu davantage de changements en une cinquantaine d’années que pendant des siècles et des millénaires. En outre,  le processus d’évolution s’est encore accéléré au cours des 10 à 20 dernières années. Sur le plan économique les changements affectent à la fois la nature des biens mais aussi leur mode de production et de distribution. Témoin, l’évolution des populations actives. En 1800 l’agriculture occupée 75 % des Français, en 1900 autour de 40 %, en 1970 10 %, aujourd’hui moins de 4 %. Pour l’industrie dans les années 50, le secteur occupait  environ 40 % de la population, aujourd’hui en France c’est environ 10 %. Par contre les services se sont considérablement développés pour représenter à peu près 80 % des emplois aujourd’hui. Des mutations qui bouleversent évidemment les activités, les qualifications les emplois aussi leur localisation.- D’une certaine façon l’économie s’est à la fois dématérialisée et internationalisée avec des processus de production et de distribution de plus en plus complexes à telle enseigne qu’il est bien difficile de savoir quelles sont les produits réellement français tellement sont imbriquées les éléments des modes de production. L’autre élément marquant lié aux autres est l’émergence des pays en développement dont beaucoup étaient condamnés à la quasi famine il y a une cinquantaine d’années et qui commencent à accéder à des niveaux de vie plus décents. Des pays qui deviennent parfois concurrents et qui contraignent les anciens pays occidentaux à se  spécialiser  sur des productions à plus forte valeur ajoutée. Des pays concurrents mais aussi clients qui achètent les biens de l’industrie aéronautique, spatiale, navale, automobile, ferroviaire, nucléaire ou encore du BTP et de l’armement. Progressivement ces pays s’approprient aussi certaines techniques ce qui contraint les pays occidentaux à de nouveaux progrès technologiques. Finalement ces échanges internationaux participent du progrès économique et social global sous réserve toutefois que les balances commerciales soient équilibrées, ce qui est loin d’être le cas pour la France dont la balance des échanges de biens est dramatiquement dans le rouge. Cela en raison des rigidités structurelles propres au pays. Notons aussi que la financiarisation des économies a largement déplacé les centres de décision et de répartition des richesses. Des mutations qui ont cependant permis un accès beaucoup plus large à des produits et services qui satisfont de nouveaux besoins. Même si on peut contester l’utilité de certaines productions ou leurs conditions de production et d’utilisation qui porte atteinte à la santé et à l’environnement.  Pour l’avenir 50 % des les emplois pourraient être supprimé ou transformé dans les 30 ans mais en même temps à peu près la moitié des nouveaux produits et services sont aujourd’hui inconnus. Face à toutes ces mutations trois  grandes perspectives politiques émergent, soit le laissé aller qui laisse au seul marché le soin de réguler, soit le repli sur les frontières intérieures, soit une régulation qui prenne en compte la dynamique des marchés en même temps que l’intérêt général. Un dernier équilibre particulièrement difficile à trouver qui exige une grande compétence économique, aussi du courage. Il faudrait évidemment développer de manière autrement plus complète les phénomènes décrits précédemment. Du coup faute de compréhension, les populations fragilisées se réfugient  dans les discours démagogiques, simplistes, nationalistes voire xénophobes. Dernier exemple en date en Grande-Bretagne avec le vote du brexit, celui de l’élection de Trump ou la popularité de Poutine en Russie ;  pays pourtant en pleine crise socio économique. En face de ces changements, la démocratie a peu évolué. Elle se réduit essentiellement au dépôt d’un bulletin de vote tous les quatre à cinq ans. Le plus souvent les prétendants au pouvoir ne peuvent évidemment mettre en œuvre leurs programmes démagogiques ce qui nourrit la défiance de l’opinion vis-à-vis des systèmes politiques mais une opinion qui se rabat alors sur les candidats les plus protestataires ;  aux programmes les plus  illusoires engendrant à leur tour de nouvelles désillusions quand ces candidats sont élus. Il est clair qu’une autre forme de démocratie caractérisée par son interactivité reste à mettre en œuvre pour être en adéquation avec l’ampleur des bouleversements en cours et le rythme des changements. Or depuis un siècle les modalités de cette démocratie si n’ont pas bougé d’un iota face au mutations économiques, sociales, environnementales et plus généralement sociétales . La monarchie républicaine constitue le modèle de référence avec sa déclinaison dans les baronnies locales. D’une certaine manière la démocratie demeure à lére  néandertalienne.

 




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