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Crise en Ukraine : Macron, un équilibriste utile ?

Crise en Ukraine : Macron, un équilibriste utile ?

 

 

Un Article du « Monde » S’interroge sur l’utilité et l’efficacité de la visite de Macron à Poutine à propos de la crise en Ukraine.Un questionnement utile quand on sait qu’après cette rencontre Poutine n’a pris aucun engagement. La question peut aussi se poser de savoir si cette rencontre sert surtout les intérêts de Poutine, de Macron et surtout la paix  

C’est la première négociation directe entreprise par un dirigeant occidental avec le chef du Kremlin depuis les échanges de lettres entre la Russie d’une part, les Etats-Unis et l’OTAN d’autre part. M. Macron a actionné plusieurs leviers pour rouvrir un dialogue avec Moscou ces dernières semaines : sa propre relation avec M. Poutine, qu’il essaie de développer sans succès depuis quatre ans mais qui lui permet au moins d’être un interlocuteur ; le canal offert par le format Normandie, au sein duquel France, Allemagne, Russie et Ukraine sont supposées discuter du conflit du Donbass ; la présidence de l’Union européenne, que la France occupe pour six mois ; et une relation franco-américaine remise sur pied après le mauvais passage de l’Aukus, l’accord de sécurité conclu en septembre entre Washington, Londres et Canberra dans le dos de Paris.

Le président français a donc déployé une impressionnante activité de consultations téléphoniques avec ses partenaires occidentaux ces derniers jours avant de caler cette double visite avec Vladimir Poutine et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

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Il avait aussi appelé précédemment, entre autres, le président polonais, Andrzej Duda, et le président du Conseil européen, Charles Michel. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, que M. Macron a vu à Berlin le 25 janvier, s’est envolé de son côté pour Washington, où il s’entretient lundi avec M. Biden avant de prendre à son tour le chemin de Kiev et de Moscou.

La démarche de M. Macron a le mérite d’avoir remis l’Europe dans un jeu dont M. Poutine l’avait d’office exclue. Elle présente aussi l’avantage de fournir au président russe – pour peu qu’il en ait le désir – une porte de sortie dans une situation qui ressemble de plus en plus à une impasse. Obtenir de M. Poutine un vrai signal de « désescalade », selon le mot en cours ces derniers jours, dans des termes acceptables pour Kiev et permettant d’éviter un nouveau conflit armé, serait incontestablement un succès.

Le risque est évidemment que M. Macron ne surestime sa force de conviction en même temps que la portée de sa mission et ne fasse le jeu de Moscou. Avant de partir, il a réaffirmé que la sécurité et la souveraineté de l’Ukraine ne pouvaient faire l’objet d’aucun compromis. Il est essentiel que ce principe, qui fonde l’ordre européen, reste strictement non négociable.

Retraites: Macron équilibriste entre marqueurs de droite et concessions sociales ( Jérôme Jaffré)

Retraites: Macron équilibriste entre marqueurs de droite et concessions sociales ( Jérôme Jaffré) 

 

Lors du club de l’économie du Monde , Jérôme Jaffré, directeur du Cecop (Centre d’études et de connaissances sur l’opinion publique) a décrypté la problématique très politique de Macron vis-à-vis des retraites. En effet, il doit en même temps plaire aux électeurs de droite mais aussi ne pas trop déplaire à la gauche qui a contribué à son élection mais qui le lâche aujourd’hui.

 » Il faut s’arrêter sur l’affront fait à la CFDT. Au premier tour de la présidentielle de 2017, 48 % des sympathisants de ce syndicat avaient voté Emmanuel Macron. Aujourd’hui, le président de la République leur tourne le dos en instituant une mesure d’âge qui hérisse Laurent Berger. Pourquoi ? On peut émettre une hypothèse : s’il n’avait proposé qu’une réforme systémique, le président de la République se serait exposé aux vives critiques de l’électorat de droite qui lui aurait reproché de construire une usine à gaz, de distribuer des milliards, de creuser les déficits et de mal gérer le pays. Politiquement, c‘était très dangereux. Le risque était de devoir agir en urgence juste avant la présidentielle de 2022. Tant qu’à avoir un conflit, autant essayer de régler tous les problèmes en même temps.

En adoptant une telle posture, le chef de l’Etat espère conforter son image de réformateur tout en incarnant le retour de l’autorité, axe majeur pour séduire l’électorat de la droite mais il y a trois risques : le pourrissement, l’isolement, le ressentiment.

Le pourrissement fait que les grévistes devront un jour reprendre le travail, mais s’ils le font avec le sentiment qu’il y a eu un minimum de concession, la cohésion sociale du pays sera en souffrance. Or, le président de la République en est le garant.

L’isolement est la marque du macronisme : pas d’allié, pas de soutien. Au-delà des « marcheurs », qui ne sont qu’un club de supporteurs, les soutiens sont faibles dans le pays. Cela peut devenir dangereux en vue d’un éventuel second quinquennat car, si le ressentiment devient trop fort, une partie des électeurs peut considérer que le choix se fait entre la peste et le choléra. Même dans l’hypothèse d’un duel face à Marine Le Pen en 2022, Emmanuel Macron a besoin de récupérer une partie des électeurs de gauche. C’est la raison pour laquelle il a laissé dire qu’il fallait assouplir par rapport à ce que le premier ministre, Edouard Philippe, avait dit. L’assouplissement est une condition absolue pour surmonter le conflit, mais il faut en même temps garder un certain nombre de marqueurs, annoncer qu’on a réussi à mettre fin aux régimes spéciaux, même s’il faut examiner derrière les transitions. Assouplissement et marqueurs : c’est cet équilibre que recherche Emmanuel Macron. »




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