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Épidémie de mpox : Des enjeux sanitaires mondiaux

 

 

Épidémie de mpox : Des enjeux sanitaires mondiaux

Du fait de la découverte d’un nouveau clade (1b) et du manque de vaccins sur place, l’épidémie actuelle de mpox en Afrique centrale inquiète. En France, malgré l’identification d’un premier cas de mpox de clade 1b début janvier 2025, les risques sont considérés comme faibles pour la population générale.Le 07 janvier 2025, un premier cas de mpox (de clade 1b) a été identifié en France, en Bretagne. Cette personne n’a pas elle-même voyagé en Afrique centrale où sévit actuellement une épidémie de mpox mais elle a été en contact avec deux personnes de retour d’Afrique centrale, explique le ministère de la santé. Les autorités de santé rappellent l’importance de la vaccination pour les publics cibles.

 

par ,Infectiologue – Responsable du pôle dispositif de crise, ANRS | Maladies infectieuses émergentes, Inserm

et  Médecin, Clinicien et Epidémiologiste, Directeur du département Statégie & Partenariats, ANRS Maladies infectieuses émergentes (ANRS MIE), Inserm (dans The Conversation)

 

Depuis l’été 2024, des cas de mpox de clade 1b ont été recensés dans quatre pays de l’espace économique européen, en l’occurrence la Suède, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique. Pour autant, « le risque d’infection par le clade I du Monkeypox pour la population générale en France et en Europe est considéré comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) », même si des cas sporadiques peuvent survenir.

Le 14 août 2024, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré « une urgence de santé publique de portée internationale » concernant l’épidémie de variole simienne mpox (anciennement appelée « variole du singe ») en République démocratique du Congo (RDC).

Cette flambée de mpox en RDC n’a pas débuté en août 2024… mais en novembre 2023. Et depuis le premier cas de mpox décrit chez l’être humain en 1970, la RDC a connu plusieurs flambées de mpox. Si le directeur général de l’OMS a déclaré que cette nouvelle flambée constitue « une urgence de santé de santé publique de portée internationale », c’est du fait de plusieurs évènements majeurs.

D’abord, sur place, en RDC, une équipe de recherche de l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) a identifié un nouveau clade du virus ; un clade étant le terme scientifique approprié pour nommer deux « variants » d’un même virus, qui se distinguent par des mutations dans leurs génomes (c’est-à-dire dans leur patrimoine génétique).

Ce nouveau clade a été nommé clade 1b pour le distinguer de l’autre, le clade 1a, qui était le seul qui circulait jusqu’alors en RDC.

L’OMS s’inquiète de la propagation rapide de ce nouveau clade 1b en RDC ainsi que dans des pays voisins.

Il convient de rappeler que le mpox se manifeste généralement par des éruptions cutanées, parfois extrêmement douloureuses qui évoluent en pustules puis en croûtes. Le clade 1a, qui affecte majoritairement les enfants de moins de 15 ans, se transmet par contacts rapprochés cutanés via ces lésions.

En revanche, le clade 1b, nouvellement identifié, présente la particularité de toucher les personnes adultes et de se transmettre de manière privilégiée lors de contacts sexuels. Ce mode de contamination du nouveau clade 1b par contacts sexuels est un point de préoccupation pour l’OMS.

Autre différence : chez l’enfant contaminé par le clade 1a, les lésions peuvent apparaître sur l’ensemble du corps, parfois au niveau des muqueuses – ce qui peut gêner l’alimentation –, des yeux… Dans l’état actuel des connaissances, il semblerait que les lésions occasionnées par le nouveau clade 1b soient davantage localisées au niveau des organes génitaux.

Toutefois, il est important de souligner que le nouveau clade 1b est émergent donc les scientifiques manquent encore de recul pour le décrire.

Ainsi, nombre de questions restent à élucider sur le volet de la transmission : ce nouveau clade est-il plus transmissible que celui qui a circulé en 2022 ? Outre la contamination via des lésions au niveau des organes génitaux et du fait de contacts physiques étroits, le nouveau clade 1b est-il également transmissible par des fluides comme le lait, le sperme, les sécrétions vaginales ?

Enfin, des inquiétudes se font jour quant à la létalité de ce nouveau clade 1b, c’est-à-dire le pourcentage de décès qui surviennent parmi les personnes infectées par le mpox.

Depuis le début de l’année 2024, l’OMS a rapporté des taux de létalité élevés qui avoisinent les 4 % sur l’ensemble des cas suspectés de contamination par les virus mpox de clade 1a et 1b en RDC. Cela signifie que près de 4 personnes infectées sur 100 sont décédées. Mais les chiffres sont plus élevés chez les nourrissons et jeunes enfants.

Actuellement, en RDC et dans les pays avoisinants, sévissent le clade 1a (qui se transmet essentiellement via les lésions sur la peau et qui est présent depuis des décennies dans le bassin du Congo) et le clade 1b (nouvellement identifié et qui se transmet par contacts sexuels).

Il existe également un autre clade de mpox, appelé clade 2. Originellement basé plutôt en Afrique de l’Ouest, il s’est propagé hors du continent africain. C’est ce clade 2, et plus précisément le clade 2b (issu du clade 2 initial après qu’il a subi des modifications génétiques), qui a été responsable de la flambée qui a sévi en 2022 en Europe, en Amérique et en Asie.

À l’occasion de cette épidémie mondiale, il a été observé que le clade 2b se transmettait par contacts sexuels, en particulier chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. C’était alors la première fois qu’une transmission de virus mpox par voies sexuelles était mise en évidence.

L’évolution du virus, depuis qu’il a été décrit la première fois chez l’être humain en 1970, nous donne des éléments de compréhension des modes de transmission de ce virus, aussi du profil des personnes contaminées. À l’origine, le mpox se transmettait plutôt de l’animal à l’être humain, et touchait généralement les enfants, suite à des contacts avec les animaux.

À ce propos, soulignons que les animaux concernés étaient généralement des rongeurs, et non des singes, même si la dénomination « monkey pox » (expression anglaise signifiant « variole du singe ») a longtemps été utilisée.

Un vaccin est recommandé par les autorités de santé en France, comme à l’international, compte tenu de sa bonne tolérance et de son efficacité (estimée autour de 82 % après deux doses), selon la Haute autorité de santé (HAS) qui a mis à jour ses recommandations vaccinales pour lutter contre la circulation du mpox en France.

Le vaccin recommandé est un vaccin contre la variole dit « de troisième génération » (vaccin MVA-BN pour Modified Ankara Vaccine, développé par Bavarian Nordic au Danemark). Comme le mpox et la variole font partie de la même famille des orthopoxvirus, cela permet au vaccin développé contre le virus de la variole d’être indiqué contre le mpox.

À noter que l’OMS préconise aussi le recours à deux autres vaccins (un autre vaccin antivariolique de troisième génération développé au Japon, voire un vaccin de deuxième génération si ceux de troisième génération ne sont pas disponibles).

Le vaccin de troisième génération recommandé en France est commercialisé sous les noms de marque Imvanex ou Jynneos. Sur son site Internet, le ministère de la santé français précise la stratégie vaccinale et, notamment, le nombre de doses recommandé (une ou deux) selon que l’on a été ou nom vacciné contre la variole dans l’enfance, avant 1980. Il fournit également toutes les informations pratiques sur la vaccination et, le cas échéant, la prise en charge d’éventuels cas de mpox sur le territoire.

Il y a deux ans, lors de l’épidémie provoquée par le clade 2b, en France, il avait été procédé à la vaccination de personnes à risque et de sujets qui avaient été en contact avec des malades. Mais concernant l’épidémie actuelle, certaines questions restent néanmoins en suspens : les personnes qui ont été vaccinées en 2022 restent-elles protégées deux ans plus tard ? le vaccin aura-t-il la même efficacité contre le clade que l’on vient d’identifier ?

Dans un avis actualisé en septembre 2024 à la demande du ministère de la santé, la HAS recommandait l’administration d’une dose de rappel pour les personnes vaccinées au moins deux ans auparavant.

Pour lutter contre le mpox, il existe un vaccin qui a montré son efficacité lors de précédentes flambées et des outils de diagnostics biologiques fiables (tests basés sur la technique PCR, pour « polymerase chain reaction », ou « réaction en chaîne par polymérase », NDLR).

Ces moyens sont accessibles dans des pays comme la France. La question cruciale réside dans son manque d’accès en RDC alors que ce pays connaît des épidémies de mpox à répétition.

Il convient d’évoquer également le manque de disponibilité des tests de diagnostic biologique qui se pose de manière criante. La complexité de cette épidémie vient aussi du fait qu’en RDC, les moyens de diagnostics biologiques ne sont pas disponibles partout et font défaut notamment dans les territoires reculés.

La varicelle ou la rougeole font partie des maladies auxquelles on peut également penser face à un tableau clinique qui évoque le mpox (on parle de diagnostics différentiels), en particulier chez l’enfant. On comprend alors combien le comptage des cas et la surveillance sont rendus difficiles pour les agents de santé et soignants qui sont amenés à établir le diagnostic à partir des lésions, sans pouvoir le confirmer par des tests biologiques fiables.

L’alerte de l’OMS a été lancée du fait de la recrudescence des cas en RDC et dans les pays voisins, en raison de l’identification de ce nouveau clade et du fait de l’absence de vaccins. L’objectif est donc de mobiliser l’ensemble de la communauté internationale et les bailleurs afin de tenter de mettre en place une coordination globale pour déclencher une réponse adéquate.

Epidémie mondiale de mpox: Premier cas en France

Un premier cas du nouveau variant clade 1b de mpox a été identifié en France, indique lundi soir le ministère de la Santé . «Le cas déclaré concerne une personne n’ayant pas voyagé en Afrique centrale, zone dans laquelle les différents clades de virus mpox circulent activement depuis plusieurs mois, dont le clade 1b. Cette personne a toutefois été en contact avec deux personnes de retour d’Afrique centrale, les investigations sont en cours pour rechercher l’origine de la contamination et identifier l’ensemble des personnes contacts», ajoute-t-il. 

Le mpox, appelé auparavant variole du singe, est une maladie virale qui se propage de l’animal à l’homme mais se transmet aussi entre humains, provoquant fièvre, douleurs musculaires et lésions cutanées. Le mpox se caractérise par des lésions cutanées, comme des pustules, une forte fièvre et des douleurs musculaires.

Le ministère rappelle que quatre pays de l’espace économique européen (EEE) ont recensé des cas de mpox de clade 1b depuis cet été: la Suède, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique. Le risque d’infection par le clade I du Monkeypox pour la population générale en France et en Europe est considéré comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), note encore le communiqué. «Mais des cas sporadiques, en lien avec les pays de circulation virale plus intense, peuvent survenir. La survenue de ce cas en France a pu être rapidement détectée grâce au système de surveillance en place».

Au 1er janvier 2025, depuis un an, «215 cas de mpox ont été déclarés à Santé publique France, dont 4 sur les 9 derniers jours», précise le communiqué du ministère. Ce variant est considéré à ce jour comme le plus contagieux et avec un taux de létalité comme le plus élevé.

«Les épidémies de mpox de clade 1 sont de fréquence croissante en Afrique depuis début 2023, et le total de cas en 2024 est d’ores et déjà supérieur à celui de 2023, poursuit le ministère. Ce clade est différent de celui responsable de l’épidémie de mpox en 2022 en Europe et notamment en France (clade 2).»

En effet, la France avait déjà été touchée par le clade 2b en 2022 et 2023, comme d’autres pays occidentaux. Une épidémie mondiale de mpox, une maladie qui se traduit par de multiples lésions cutanées, se poursuit par ailleurs depuis 2022 mais implique une version encore différente du virus, dite clade 2. Cette situation complexe, qui a conduit l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à décréter le mpox comme une urgence mondiale, pousse les chercheurs à s’interroger sur les spécificités de ces différentes versions, que ce soit en matière de dangerosité, de contagiosité ou de modes de transmission.

. Historiquement, le mpox est en effet surtout connu pour se transmettre au contact d’animaux, notamment par la consommation de chairs contaminées. Mais les épidémies récentes semblent aussi liées à des contaminations d’un humain à l’autre, en particulier à l’occasion de rapports sexuels.

 

La rédaction vous cons

Une épidémie de variole va-t-elle menacer ?

Une épidémie de variole va-t-elle menacer ?

 L’OMS doit décider lors d’une réunion exceptionnelle si l’épidémie de variole qui touche le continent africain constitue une urgence de santé publique de portée internationale. Pourquoi ce rebond épidémique inquiète-t-il ?

Le mercredi 14 août, des experts de l’OMS se réuniront pour évaluer si l’épidémie de mpox (anciennement appelée « monkey pox », ou « variole du singe ») qui sévit actuellement en Afrique constitue une urgence de santé publique de portée internationale, le plus haut degré d’alerte que l’autorité pourrait déclencher.

 

L’agence de santé de l’Union africaine, Africa CDC, a déjà déclaré «une urgence de santé publique», son plus haut niveau d’alerte, face à l’épidémie. Depuis la dernière épidémie mondiale en 2022, à l’origine de 100 000 cas dans une centaine de pays, le continent africain a enregistré 37 000 cas de mpox dans 15 pays, dont quatre (le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda) n’avaient jusqu’alors jamais été touchés, a rapporté le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies en août 2024.

 

Épidémie de méningites

Épidémie de méningites

Une augmentation de 36 % des cas de méningite. Les méningites à méningocoques, potentiellement mortelles, ont connu un «rebond sans précédent» en France après l’arrêt des mesures sanitaires mises en place pendant le Covid-19, alerte mardi l’Institut Pasteur qui appelle à élargir le vaccin aux adolescents, particulièrement touchés.

Imprévisible et foudroyante
Environ une personne sur dix dans la population générale (mais un adolescent sur trois) est porteuse de méningocoques sans qu’aucun symptôme de la maladie ne se déclare. Il arrive néanmoins qu’après avoir infecté les voies respiratoires, les méningocoques se propagent dans l’organisme via la circulation sanguine.

Fièvre élevée, maux de tête violents, vomissements, raideur de la nuque, photosensibilité, taches rouges ou violacées (purpura), sont les principaux symptômes. Imprévisible et foudroyante, cette maladie peut engendrer la mort en moins de 24 heures, sans prise en charge rapide. Correctement traitée, la mortalité reste de 10%.

a méningite à méningocoques a connu un rebond sans précédent à l’automne 2022, avec aujourd’hui, à l’automne 2023, un nombre de cas supérieur à la période qui a précédé la pandémie de Covid-19», résume Samy Taha, chercheur dans l’unité Infections bactériennes invasives à l’Institut Pasteur.

Niveaux «jamais atteints»
Si 298 cas ont été enregistrés entre janvier et septembre 2019, 421 cas ont déjà été répertoriés entre janvier et septembre 2023, soit une augmentation de 36%, «alors même que le pic hivernal n’a pas encore eu lieu», pointe Pasteur. Des niveaux «jamais atteints» en France, souligne Muhamed-Kheir Taha, responsable du Centre national de référence des méningocoques.

À cela, deux explications principales, selon l’institut de recherche : une diminution de l’immunité générale à la suite de la baisse de la circulation des souches, mais aussi la baisse de la vaccination, qui a chuté de 20% pour la vaccination contre le méningocoque C lors du premier confinement par exemple.

Cette recrudescence alarmante de la méningite pourrait s’amplifier dans les prochains mois avec l’épidémie de grippe saisonnière qui crée un «contexte favorable au développement des bactéries méningocoques», notamment en augmentant la circulation et l’exposition aux pathogènes respiratoires. Autre point de vigilance: les grands rassemblements propices aux contaminations comme les Jeux olympiques.

Virus de la dictature russe : épidémie d’accidents mortels

Virus de la dictature russe : épidémie d’accidents mortels

Prigogine l’auteur de la tentative de putsch en Russie disparaît donc dans un accident comme nombre d’autres hauts responsables contestant Poutine. Ces derniers temps la Russie enregistre une véritable épidémie d’accidents mortels rappelle Radio France.

Le 25 février 2022, moins de vingt-quatre heures après le début de la guerre menée par la Russie en Ukraine, l’un des principaux cadres de la société russe Gazprom, Alexander Tyulyakov, était retrouvé pendu dans son garage de Leningrad. Des témoins affirment que quelques heures plus tôt, l’homme avait été roué de coups par des individus non identifiés sur la voie publique.

La mort de Tyulyakov n’était pas la première perte enregistrée par Gazprom, puisque quelques semaines auparavant, le 30 janvier, c’est Leonid Shulman, autre cadre exécutif de l’entreprise, qui était décédé. Son corps sans vie, accompagné d’une note évoquant son suicide, a été retrouvé dans la baignoire de la luxueuse chambre d’hôtel qu’il occupait à Saint-Pétersbourg.

Le 1er septembre 2022, Ravil Maganov, président du conseil d’administration de la plus grande compagnie pétrolière privée de Russie, Lukoil, est tombé par la fenêtre du sixième étage de l’hôpital central de Moscou, où il séjournait en raison d’un problème cardiaque. Connu pour son opposition à la guerre en Ukraine, il n’a pas survécu.

Le 25 novembre, le milliardaire Vyacheslav Taran, qui avait fait fortune grâce aux cryptomonnaies, est mort dans un accident d’hélicoptère alors qu’il se dirigeait vers son domicile monégasque. Le passager qui devait l’accompagner a apparemment annulé son voyage à la dernière minute.

Le 9 décembre à Antibes, un autre milliardaire, le géant de l’immobilier Dmitry Zelenov, tombait dans les escaliers alors qu’il venait de dîner avec des amis.

Le Sydney Morning Herald a ainsi recensé vingt-trois morts suspectes, ou du moins inattendues, de citoyens russes connus pour leur grande richesse ou leur rang élevé dans la société. La plus ancienne de la liste est celle de Leonid Shulman et les trois dernières datent d’il y a quelques jours, puisque deux décès ont été annoncés le 24 décembre et un troisième le 25 –celui d’Alexeï Maslov, ancien chef des forces armées russes devenu le représentant militaire de son pays auprès de l’OTAN.

En moyenne, entre fin janvier et fin décembre 2022, un Russe appartenant à l’élite du pays est mort toutes les deux semaines dans des circonstances curieuses et/ou malgré sa santé de fer. Cette série de décès, dont on peut difficilement envisager qu’elle relève de la coïncidence, ressemble au point de départ d’un vaste film d’espionnage: aux quatre coins du globe, des hommes puissants, tous de nationalité russe, ont connu des morts diverses et variées –citons aussi, entre autres causes, l’empoisonnement au venin de crapaud et l’accident de bateau à moteur.

Le doute a visiblement mis du temps à se propager. Le 9 juillet 2022, une page Wikipédia intitulée «2022 Russian Businessmen Mystery Deaths» a été créée par un utilisateur anonyme pour recenser toutes les morts étranges survenues en Russie en 2022. En octobre, on a pu entendre le financier Bill Browder évoquer sur la chaîne américaine ABC ce qu’il décrivait comme une «épidémie de meurtres». Pour lui, pas d’hésitation: il y avait des contrats sur la tête de chacun de ces hommes.

De son côté, le professeur de sciences politiques Jeffrey Winters, de l’université d’Illinois, insiste sur le fait que la plupart des défunts étaient très riches, en très bonne santé, et qu’ils disposaient de gardes du corps et d’un personnel attentif: «Ce ne sont pas le genre de personnes qui tombent par mégarde dans les escaliers ou de leur fenêtre d’hôpital.»

Estimant que la liste de ces morts suspectes va encore s’allonger, Jeffrey Winters conseille de lorgner du côté de l’Arabie saoudite, de la Chine et de la Russie, «les seuls lieux où énormément d’oligarques ont été arrêtés, emprisonnés, ou sont morts dans des circonstances étranges». Pour le professeur de sciences politiques, cela ne fait d’ailleurs guère de doute: le dénominateur commun de cet ensemble de tragédies se nomme Vladimir Poutine.

«C’est un oligarque sultanesque, affirme-t-il, l’oligarque alpha en Russie. Il peut faire les puissants ou les broyer. Pour eux, il est à la fois un gage de sécurité et un danger.» Tout dépend si le président russe estime qu’ils sont avec ou contre lui.

Selon le professeur, l’élimination progressive de certains de ces Russes d’envergure est extrêmement logique: «L’une des façons que [Poutine] a de montrer son pouvoir est de faire des exemples en choisissant certains individus dans certains groupes. Cela rappelle aux autres qu’il est celui qui beurre leurs tartines et aussi celui qui peut tout leur enlever. C’est un motif très commun dans l’histoire de l’oligarchie.»

Politique-Putschs Afrique : Une épidémie contagieuse ?

Politique-Putschs Afrique : Une épidémie contagieuse ?

par
Thierry Vircoulon
Coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité dans The conversation.


Depuis 2020, une étonnante épidémie de putschs (cinq en deux ans) a frappé la zone comprise entre les 10e et le 20e parallèles nord, qui va du Soudan à la Guinée. De Khartoum à Conakry, des militaires ont pris le pouvoir entre 2020 et 2022 et entendent y rester. Le Niger est le dernier exemple en date, cette fois en 2023, pour ce qui devenue la « bande des juntes ». Analyse d’une tendance qui, malgré les promesses des putschistes, n’annonce nullement l’avènement – ou la restauration – de la démocratie dans les pays concernés.

Au Mali, le 18 août 2020, le colonel Assimi Goïta a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013. En mai 2021, le colonel Assimi Goïta a démis et remplacé le président de la transition, Bah N’Daw.

Au Tchad, le 21 avril 2021, le général Mahamat Déby a succédé avec l’appui d’un Conseil militaire de transition (CMT) à son père tué en pleine opération militaire.

En Guinée, le 5 septembre 2021, le colonel Doumbouya a renversé le président Alpha Condé réélu depuis 2010.

Au Soudan, le 25 octobre 2021, le général Abdel Fatah al-Burhane a fait un putsch au sein de la transition ouverte par la chute du régime d’el-Béchir en 2019 en mettant fin au gouvernement civilo-militaire et en arrêtant le premier ministre Hamdok, en poste depuis 2019.

Au Burkina Faso, le 24 janvier 2022, le colonel Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré élu depuis 2015. En octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a démis et remplacé le lieutenant-colonel Damiba.

Bien que tous ces pays aient une longue histoire de pouvoirs militaires, il faut distinguer, dans cette succession de coups de force, les « putschs de guerre », les « putschs de paix » et le putsch consenti tchadien. Les premiers (Mali et Burkina Faso) sont motivés par la défaite progressive face aux groupes djihadistes et le mécontentement consécutif des militaires vis-à-vis du pouvoir civil.

Les noms que se sont donnés les putschistes au Burkina Faso (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, MPSR) et au Mali (Comité national pour le salut du peuple, CNSP) illustrent leur motivation : prendre les rênes de la guerre pour sauver le pays face à ses ennemis.

Parmi ces cinq coups d’État, le Tchad est un cas particulier car il peut être qualifié de putsch consenti. En effet, il n’y a pas eu de renversement du pouvoir, mais une succession familiale anticonstitutionnelle dans laquelle l’oligarchie militaire a joué un rôle-clé.

Après le décès inattendu du président Déby, le président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi a renoncé à être président par intérim comme le prévoyait la Constitution, au profit d’un des fils de Déby et d’un groupe de généraux (Conseil militaire de transition, CMT). Dans la mesure où les protestations ont été minoritaires et vite réprimées, la succession militaro-dynastique a été consentie par la majorité de la classe politique, y compris des figures historiques de l’opposition.

Quant aux « putschistes de paix » (Guinée, Soudan), ils ont – de même qu’au Tchad – pris le pouvoir pour préserver des intérêts, avant tout ceux de l’armée. Au Soudan, la transition prenait une direction dangereuse pour l’oligarchie militaire, le comité de démantèlement du régime d’Omar el-Béchir commençant à s’intéresser de près à son empire économique. Le putsch a donc mis un coup d’arrêt à la « débachirisation » du pays et s’est traduit par le retour aux affaires de plusieurs fidèles d’el-Béchir.

Au Tchad, le demi-putsch visait la conservation du pouvoir par le groupe militaro-clanique qui soutenait Idriss Déby. En Guinée, si le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) a justifié son putsch par la nécessité de « fonder une nation et de bâtir un État », il représente aussi et surtout des intérêts particuliers à l’intérieur des forces de sécurité. Dans ces trois pays, des mesures salariales en faveur des forces de sécurité ont d’ailleurs rapidement été ordonnées par les nouveaux dirigeants.

Gagner du temps, s’installer au pouvoir
Ces juntes ne sont pas uniformes. En revanche, elles ont toutes la même stratégie pour résister à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, qui est une demande à la fois interne (partis politiques, organisations de la société civile) et externe (Cédéao, Union africaine, UE, ONU, etc.).

Les juntes font des concessions cosmétiques et gagnent du temps en retardant l’application du schéma habituel de retour à l’ordre constitutionnel. Élaboré au fil des nombreuses transitions en Afrique (Tchad 1993-1997, République démocratique du Congo 2003-2006, Centrafrique 2014-2016, etc.), ce schéma prévoit l’inéligibilité des dirigeants des gouvernements de transition et trois étapes politiques :

Un dialogue national. Il permet généralement de créer un consensus sur les principes de la future Constitution et de l’organisation des élections.

Une nouvelle Constitution. Elle est généralement validée par un référendum.

Des élections présidentielle et législatives. La mise en place d’un gouvernement et d’un Parlement élus au suffrage universel clôture la transition.

Pour l’heure, seules les autorités maliennes, tchadiennes et guinéennes ont franchi la première étape. Encore ont-elles mis un an pour organiser un dialogue national qui a été en partie boycotté et qui a abouti, au Tchad, à une répression violente.

Au Soudan, la tentative d’organiser un dialogue entre militaires et civils a échoué au printemps 2022 pour réussir en décembre. Dans tous les pays, les putschistes ont refusé l’idée d’une transition courte (entre six et dix-huit mois selon les pays) voulue par la Cédéao et l’UA. La perspective d’élections en 2022 s’est donc rapidement éloignée et, après de longues négociations, les pouvoirs putschistes ont fini par accepter une transition en deux ans.

Théoriquement, toutes ces transitions militaires devraient donc s’achever par des élections en 2024. Si cette date est respectée, seul le Burkina Faso aura connu une transition de deux ans, et les autres putschistes seront restés au pouvoir trois ou quatre ans avant l’échéance électorale. Ils auront donc réussi à imposer des transitions longues, décrocher quelques années de pouvoir et, pour certains d’entre eux (Tchad, Mali, Soudan), refuser le principe de l’inéligibilité des dirigeants des juntes aux prochaines échéances électorales. Dans ces trois pays, l’installation des putschistes aux commandes du pays pendant plusieurs années et la possibilité de se présenter aux élections ne laissent guère de doutes sur leur intention de conserver le pouvoir après la transition.

En outre, quelques concessions secondaires des juntes permettent d’atténuer les pressions internes et externes. En supprimant le CMT à la fin 2022, Mahamat Deby a donné la fausse impression d’une démilitarisation de la transition et, avec l’accord de décembre 2022, le général Abdel Fatah al-Burhane rend possible le retour à un gouvernement civilo-militaire de transition au Soudan en 2023.

Même si les juntes promettent toutes le retour à l’ordre constitutionnel, le chemin de la transition est semé d’embûches.

Les élections sont hypothéquées au Mali et au Burkina Faso par la situation sécuritaire. Tant qu’une majeure partie du territoire national restera inaccessible aux forces armées et aux fonctionnaires, organiser des élections et mener une campagne électorale sera irréaliste. Le Soudan, où les conflits se multiplient dans un climat politique confus, peut aussi être forcé de reporter les élections pour des raisons d’insécurité.

Par ailleurs, outre l’assaut de rébellions agressives, deux menaces planent sur ces transitions militaires : le putsch dans le putsch (comme ceux qui ont eu lieu au Mali en mai 2021 et au Burkina Faso en octobre 2022), et la contestation populaire.

D’autres coups de force entre militaires sont envisageables car l’appareil sécuritaire des cinq juntes considérées est travaillé par des rivalités de groupes et de personnes que le marasme sécuritaire et économique ne fait qu’accentuer. Pour les putschistes, l’état de grâce a été de courte durée car leur base sociale est réduite, la situation socio-économique s’aggrave et, au Mali et au Burkina Faso, les juntes sont incapables de concrétiser leur promesse de retour de la sécurité.

L’acceptation populaire des juntes étant essentiellement fondée sur le discrédit des pouvoirs précédents et l’espoir d’une amélioration sécuritaire et socio-économique, le désenchantement peut aisément se transformer en mobilisations contestataires. Alors qu’en Guinée le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) interdit en août 2022 exprime le désenchantement vis-à-vis de la junte, qu’au Soudan les comités de résistance ayant fait tomber le régime d’el-Béchir restent mobilisés contre le pouvoir militaire et qu’au Mali la junte est ouvertement critiquée, le gouvernement de transition tchadien a déjà été menacé par la rue et par des militaires mécontents.

Enfin, si les juntes réussissent à se maintenir, elles organiseront des élections dans des scènes politiques nationales sinistrées. Dans ces cinq pays, la société civile est épuisée et affaiblie, la classe politique est discréditée, l’opposition est incapable de s’unir et peine à se renouveler, et le paysage politique est fragmenté à l’extrême (le Tchad, le Burkina Faso et la Guinée comptent chacun environ 200 partis). Les élections prévues en 2024 se joueront entre des forces politiques probablement divisées, à court de moyens et d’idées et face à des électeurs appauvris et mécontents.

Pour les putschistes qui sont au pouvoir et entendent y rester, ces scrutins constitueront l’occasion idéale d’être légitimés par les urnes – même en recourant à la fraude électorale.

Pour l’instant, la situation reste confuse au Niger, tandis que la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a exigé un retour à l’ordre et que des manifestations ont eu lieu devant l’ambassade de France à Niamey.

Alors qu’en Afrique de l’Ouest, les transitions des années 1990 ont ouvert la voie vers la démocratie, les transitions militaires actuelles inaugurent une nouvelle période d’instabilité et risquent fort d’aboutir à des régimes pseudo-civils où les militaires conserveront plus ou moins discrètement l’essentiel du pouvoir.

Putschs Afrique : Une épidémie contagieuse ?

Putschs Afrique : Une épidémie contagieuse ?

par
Thierry Vircoulon
Coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité dans The conversation.

Depuis 2020, une étonnante épidémie de putschs (cinq en deux ans) a frappé la zone comprise entre les 10e et le 20e parallèles nord, qui va du Soudan à la Guinée. De Khartoum à Conakry, des militaires ont pris le pouvoir entre 2020 et 2022 et entendent y rester. Le Niger est le dernier exemple en date, cette fois en 2023, pour ce qui devenue la « bande des juntes ».

Analyse d’une tendance qui, malgré les promesses des putschistes, n’annonce nullement l’avènement – ou la restauration – de la démocratie dans les pays concernés.

Au Mali, le 18 août 2020, le colonel Assimi Goïta a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013. En mai 2021, le colonel Assimi Goïta a démis et remplacé le président de la transition, Bah N’Daw.

Au Tchad, le 21 avril 2021, le général Mahamat Déby a succédé avec l’appui d’un Conseil militaire de transition (CMT) à son père tué en pleine opération militaire.

En Guinée, le 5 septembre 2021, le colonel Doumbouya a renversé le président Alpha Condé réélu depuis 2010.

Au Soudan, le 25 octobre 2021, le général Abdel Fatah al-Burhane a fait un putsch au sein de la transition ouverte par la chute du régime d’el-Béchir en 2019 en mettant fin au gouvernement civilo-militaire et en arrêtant le premier ministre Hamdok, en poste depuis 2019.

Au Burkina Faso, le 24 janvier 2022, le colonel Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré élu depuis 2015. En octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a démis et remplacé le lieutenant-colonel Damiba.

Bien que tous ces pays aient une longue histoire de pouvoirs militaires, il faut distinguer, dans cette succession de coups de force, les « putschs de guerre », les « putschs de paix » et le putsch consenti tchadien. Les premiers (Mali et Burkina Faso) sont motivés par la défaite progressive face aux groupes djihadistes et le mécontentement consécutif des militaires vis-à-vis du pouvoir civil.

Les noms que se sont donnés les putschistes au Burkina Faso (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, MPSR) et au Mali (Comité national pour le salut du peuple, CNSP) illustrent leur motivation : prendre les rênes de la guerre pour sauver le pays face à ses ennemis.

Parmi ces cinq coups d’État, le Tchad est un cas particulier car il peut être qualifié de putsch consenti. En effet, il n’y a pas eu de renversement du pouvoir, mais une succession familiale anticonstitutionnelle dans laquelle l’oligarchie militaire a joué un rôle-clé.

Après le décès inattendu du président Déby, le président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi a renoncé à être président par intérim comme le prévoyait la Constitution, au profit d’un des fils de Déby et d’un groupe de généraux (Conseil militaire de transition, CMT). Dans la mesure où les protestations ont été minoritaires et vite réprimées, la succession militaro-dynastique a été consentie par la majorité de la classe politique, y compris des figures historiques de l’opposition.

Quant aux « putschistes de paix » (Guinée, Soudan), ils ont – de même qu’au Tchad – pris le pouvoir pour préserver des intérêts, avant tout ceux de l’armée. Au Soudan, la transition prenait une direction dangereuse pour l’oligarchie militaire, le comité de démantèlement du régime d’Omar el-Béchir commençant à s’intéresser de près à son empire économique. Le putsch a donc mis un coup d’arrêt à la « débachirisation » du pays et s’est traduit par le retour aux affaires de plusieurs fidèles d’el-Béchir.

Au Tchad, le demi-putsch visait la conservation du pouvoir par le groupe militaro-clanique qui soutenait Idriss Déby. En Guinée, si le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) a justifié son putsch par la nécessité de « fonder une nation et de bâtir un État », il représente aussi et surtout des intérêts particuliers à l’intérieur des forces de sécurité. Dans ces trois pays, des mesures salariales en faveur des forces de sécurité ont d’ailleurs rapidement été ordonnées par les nouveaux dirigeants.

Gagner du temps, s’installer au pouvoir
Ces juntes ne sont pas uniformes. En revanche, elles ont toutes la même stratégie pour résister à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, qui est une demande à la fois interne (partis politiques, organisations de la société civile) et externe (Cédéao, Union africaine, UE, ONU, etc.).

Les juntes font des concessions cosmétiques et gagnent du temps en retardant l’application du schéma habituel de retour à l’ordre constitutionnel. Élaboré au fil des nombreuses transitions en Afrique (Tchad 1993-1997, République démocratique du Congo 2003-2006, Centrafrique 2014-2016, etc.), ce schéma prévoit l’inéligibilité des dirigeants des gouvernements de transition et trois étapes politiques :

Un dialogue national. Il permet généralement de créer un consensus sur les principes de la future Constitution et de l’organisation des élections.

Une nouvelle Constitution. Elle est généralement validée par un référendum.

Des élections présidentielle et législatives. La mise en place d’un gouvernement et d’un Parlement élus au suffrage universel clôture la transition.

Pour l’heure, seules les autorités maliennes, tchadiennes et guinéennes ont franchi la première étape. Encore ont-elles mis un an pour organiser un dialogue national qui a été en partie boycotté et qui a abouti, au Tchad, à une répression violente.

Au Soudan, la tentative d’organiser un dialogue entre militaires et civils a échoué au printemps 2022 pour réussir en décembre. Dans tous les pays, les putschistes ont refusé l’idée d’une transition courte (entre six et dix-huit mois selon les pays) voulue par la Cédéao et l’UA. La perspective d’élections en 2022 s’est donc rapidement éloignée et, après de longues négociations, les pouvoirs putschistes ont fini par accepter une transition en deux ans.

Théoriquement, toutes ces transitions militaires devraient donc s’achever par des élections en 2024. Si cette date est respectée, seul le Burkina Faso aura connu une transition de deux ans, et les autres putschistes seront restés au pouvoir trois ou quatre ans avant l’échéance électorale. Ils auront donc réussi à imposer des transitions longues, décrocher quelques années de pouvoir et, pour certains d’entre eux (Tchad, Mali, Soudan), refuser le principe de l’inéligibilité des dirigeants des juntes aux prochaines échéances électorales. Dans ces trois pays, l’installation des putschistes aux commandes du pays pendant plusieurs années et la possibilité de se présenter aux élections ne laissent guère de doutes sur leur intention de conserver le pouvoir après la transition.

En outre, quelques concessions secondaires des juntes permettent d’atténuer les pressions internes et externes. En supprimant le CMT à la fin 2022, Mahamat Deby a donné la fausse impression d’une démilitarisation de la transition et, avec l’accord de décembre 2022, le général Abdel Fatah al-Burhane rend possible le retour à un gouvernement civilo-militaire de transition au Soudan en 2023.

Même si les juntes promettent toutes le retour à l’ordre constitutionnel, le chemin de la transition est semé d’embûches.

Les élections sont hypothéquées au Mali et au Burkina Faso par la situation sécuritaire. Tant qu’une majeure partie du territoire national restera inaccessible aux forces armées et aux fonctionnaires, organiser des élections et mener une campagne électorale sera irréaliste. Le Soudan, où les conflits se multiplient dans un climat politique confus, peut aussi être forcé de reporter les élections pour des raisons d’insécurité.

Par ailleurs, outre l’assaut de rébellions agressives, deux menaces planent sur ces transitions militaires : le putsch dans le putsch (comme ceux qui ont eu lieu au Mali en mai 2021 et au Burkina Faso en octobre 2022), et la contestation populaire.

D’autres coups de force entre militaires sont envisageables car l’appareil sécuritaire des cinq juntes considérées est travaillé par des rivalités de groupes et de personnes que le marasme sécuritaire et économique ne fait qu’accentuer. Pour les putschistes, l’état de grâce a été de courte durée car leur base sociale est réduite, la situation socio-économique s’aggrave et, au Mali et au Burkina Faso, les juntes sont incapables de concrétiser leur promesse de retour de la sécurité.

L’acceptation populaire des juntes étant essentiellement fondée sur le discrédit des pouvoirs précédents et l’espoir d’une amélioration sécuritaire et socio-économique, le désenchantement peut aisément se transformer en mobilisations contestataires. Alors qu’en Guinée le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) interdit en août 2022 exprime le désenchantement vis-à-vis de la junte, qu’au Soudan les comités de résistance ayant fait tomber le régime d’el-Béchir restent mobilisés contre le pouvoir militaire et qu’au Mali la junte est ouvertement critiquée, le gouvernement de transition tchadien a déjà été menacé par la rue et par des militaires mécontents.

Enfin, si les juntes réussissent à se maintenir, elles organiseront des élections dans des scènes politiques nationales sinistrées. Dans ces cinq pays, la société civile est épuisée et affaiblie, la classe politique est discréditée, l’opposition est incapable de s’unir et peine à se renouveler, et le paysage politique est fragmenté à l’extrême (le Tchad, le Burkina Faso et la Guinée comptent chacun environ 200 partis). Les élections prévues en 2024 se joueront entre des forces politiques probablement divisées, à court de moyens et d’idées et face à des électeurs appauvris et mécontents.

Pour les putschistes qui sont au pouvoir et entendent y rester, ces scrutins constitueront l’occasion idéale d’être légitimés par les urnes – même en recourant à la fraude électorale.

Pour l’instant, la situation reste confuse au Niger, tandis que la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a exigé un retour à l’ordre et que des manifestations ont eu lieu devant l’ambassade de France à Niamey.

Alors qu’en Afrique de l’Ouest, les transitions des années 1990 ont ouvert la voie vers la démocratie, les transitions militaires actuelles inaugurent une nouvelle période d’instabilité et risquent fort d’aboutir à des régimes pseudo-civils où les militaires conserveront plus ou moins discrètement l’essentiel du pouvoir.

Afrique : Une épidémie de putschs

Afrique : Une épidémie de putschs

par
Thierry Vircoulon
Coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité dans The conversation.

Depuis 2020, une étonnante épidémie de putschs (cinq en deux ans) a frappé la zone comprise entre les 10e et le 20e parallèles nord, qui va du Soudan à la Guinée. De Khartoum à Conakry, des militaires ont pris le pouvoir entre 2020 et 2022 et entendent y rester. Le Niger est le dernier exemple en date, cette fois en 2023, pour ce qui devenue la « bande des juntes ».

Analyse d’une tendance qui, malgré les promesses des putschistes, n’annonce nullement l’avènement – ou la restauration – de la démocratie dans les pays concernés.

Au Mali, le 18 août 2020, le colonel Assimi Goïta a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013. En mai 2021, le colonel Assimi Goïta a démis et remplacé le président de la transition, Bah N’Daw.

Au Tchad, le 21 avril 2021, le général Mahamat Déby a succédé avec l’appui d’un Conseil militaire de transition (CMT) à son père tué en pleine opération militaire.

En Guinée, le 5 septembre 2021, le colonel Doumbouya a renversé le président Alpha Condé réélu depuis 2010.

Au Soudan, le 25 octobre 2021, le général Abdel Fatah al-Burhane a fait un putsch au sein de la transition ouverte par la chute du régime d’el-Béchir en 2019 en mettant fin au gouvernement civilo-militaire et en arrêtant le premier ministre Hamdok, en poste depuis 2019.

Au Burkina Faso, le 24 janvier 2022, le colonel Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré élu depuis 2015. En octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a démis et remplacé le lieutenant-colonel Damiba.

Bien que tous ces pays aient une longue histoire de pouvoirs militaires, il faut distinguer, dans cette succession de coups de force, les « putschs de guerre », les « putschs de paix » et le putsch consenti tchadien. Les premiers (Mali et Burkina Faso) sont motivés par la défaite progressive face aux groupes djihadistes et le mécontentement consécutif des militaires vis-à-vis du pouvoir civil.

Les noms que se sont donnés les putschistes au Burkina Faso (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, MPSR) et au Mali (Comité national pour le salut du peuple, CNSP) illustrent leur motivation : prendre les rênes de la guerre pour sauver le pays face à ses ennemis.

Parmi ces cinq coups d’État, le Tchad est un cas particulier car il peut être qualifié de putsch consenti. En effet, il n’y a pas eu de renversement du pouvoir, mais une succession familiale anticonstitutionnelle dans laquelle l’oligarchie militaire a joué un rôle-clé.

Après le décès inattendu du président Déby, le président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi a renoncé à être président par intérim comme le prévoyait la Constitution, au profit d’un des fils de Déby et d’un groupe de généraux (Conseil militaire de transition, CMT). Dans la mesure où les protestations ont été minoritaires et vite réprimées, la succession militaro-dynastique a été consentie par la majorité de la classe politique, y compris des figures historiques de l’opposition.

Quant aux « putschistes de paix » (Guinée, Soudan), ils ont – de même qu’au Tchad – pris le pouvoir pour préserver des intérêts, avant tout ceux de l’armée. Au Soudan, la transition prenait une direction dangereuse pour l’oligarchie militaire, le comité de démantèlement du régime d’Omar el-Béchir commençant à s’intéresser de près à son empire économique. Le putsch a donc mis un coup d’arrêt à la « débachirisation » du pays et s’est traduit par le retour aux affaires de plusieurs fidèles d’el-Béchir.

Au Tchad, le demi-putsch visait la conservation du pouvoir par le groupe militaro-clanique qui soutenait Idriss Déby. En Guinée, si le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) a justifié son putsch par la nécessité de « fonder une nation et de bâtir un État », il représente aussi et surtout des intérêts particuliers à l’intérieur des forces de sécurité. Dans ces trois pays, des mesures salariales en faveur des forces de sécurité ont d’ailleurs rapidement été ordonnées par les nouveaux dirigeants.

Gagner du temps, s’installer au pouvoir
Ces juntes ne sont pas uniformes. En revanche, elles ont toutes la même stratégie pour résister à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, qui est une demande à la fois interne (partis politiques, organisations de la société civile) et externe (Cédéao, Union africaine, UE, ONU, etc.).

Les juntes font des concessions cosmétiques et gagnent du temps en retardant l’application du schéma habituel de retour à l’ordre constitutionnel. Élaboré au fil des nombreuses transitions en Afrique (Tchad 1993-1997, République démocratique du Congo 2003-2006, Centrafrique 2014-2016, etc.), ce schéma prévoit l’inéligibilité des dirigeants des gouvernements de transition et trois étapes politiques :

Un dialogue national. Il permet généralement de créer un consensus sur les principes de la future Constitution et de l’organisation des élections.

Une nouvelle Constitution. Elle est généralement validée par un référendum.

Des élections présidentielle et législatives. La mise en place d’un gouvernement et d’un Parlement élus au suffrage universel clôture la transition.

Pour l’heure, seules les autorités maliennes, tchadiennes et guinéennes ont franchi la première étape. Encore ont-elles mis un an pour organiser un dialogue national qui a été en partie boycotté et qui a abouti, au Tchad, à une répression violente.

Au Soudan, la tentative d’organiser un dialogue entre militaires et civils a échoué au printemps 2022 pour réussir en décembre. Dans tous les pays, les putschistes ont refusé l’idée d’une transition courte (entre six et dix-huit mois selon les pays) voulue par la Cédéao et l’UA. La perspective d’élections en 2022 s’est donc rapidement éloignée et, après de longues négociations, les pouvoirs putschistes ont fini par accepter une transition en deux ans.

Théoriquement, toutes ces transitions militaires devraient donc s’achever par des élections en 2024. Si cette date est respectée, seul le Burkina Faso aura connu une transition de deux ans, et les autres putschistes seront restés au pouvoir trois ou quatre ans avant l’échéance électorale. Ils auront donc réussi à imposer des transitions longues, décrocher quelques années de pouvoir et, pour certains d’entre eux (Tchad, Mali, Soudan), refuser le principe de l’inéligibilité des dirigeants des juntes aux prochaines échéances électorales. Dans ces trois pays, l’installation des putschistes aux commandes du pays pendant plusieurs années et la possibilité de se présenter aux élections ne laissent guère de doutes sur leur intention de conserver le pouvoir après la transition.

En outre, quelques concessions secondaires des juntes permettent d’atténuer les pressions internes et externes. En supprimant le CMT à la fin 2022, Mahamat Deby a donné la fausse impression d’une démilitarisation de la transition et, avec l’accord de décembre 2022, le général Abdel Fatah al-Burhane rend possible le retour à un gouvernement civilo-militaire de transition au Soudan en 2023.

Même si les juntes promettent toutes le retour à l’ordre constitutionnel, le chemin de la transition est semé d’embûches.

Les élections sont hypothéquées au Mali et au Burkina Faso par la situation sécuritaire. Tant qu’une majeure partie du territoire national restera inaccessible aux forces armées et aux fonctionnaires, organiser des élections et mener une campagne électorale sera irréaliste. Le Soudan, où les conflits se multiplient dans un climat politique confus, peut aussi être forcé de reporter les élections pour des raisons d’insécurité.

Par ailleurs, outre l’assaut de rébellions agressives, deux menaces planent sur ces transitions militaires : le putsch dans le putsch (comme ceux qui ont eu lieu au Mali en mai 2021 et au Burkina Faso en octobre 2022), et la contestation populaire.

D’autres coups de force entre militaires sont envisageables car l’appareil sécuritaire des cinq juntes considérées est travaillé par des rivalités de groupes et de personnes que le marasme sécuritaire et économique ne fait qu’accentuer. Pour les putschistes, l’état de grâce a été de courte durée car leur base sociale est réduite, la situation socio-économique s’aggrave et, au Mali et au Burkina Faso, les juntes sont incapables de concrétiser leur promesse de retour de la sécurité.

L’acceptation populaire des juntes étant essentiellement fondée sur le discrédit des pouvoirs précédents et l’espoir d’une amélioration sécuritaire et socio-économique, le désenchantement peut aisément se transformer en mobilisations contestataires. Alors qu’en Guinée le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) interdit en août 2022 exprime le désenchantement vis-à-vis de la junte, qu’au Soudan les comités de résistance ayant fait tomber le régime d’el-Béchir restent mobilisés contre le pouvoir militaire et qu’au Mali la junte est ouvertement critiquée, le gouvernement de transition tchadien a déjà été menacé par la rue et par des militaires mécontents.

Enfin, si les juntes réussissent à se maintenir, elles organiseront des élections dans des scènes politiques nationales sinistrées. Dans ces cinq pays, la société civile est épuisée et affaiblie, la classe politique est discréditée, l’opposition est incapable de s’unir et peine à se renouveler, et le paysage politique est fragmenté à l’extrême (le Tchad, le Burkina Faso et la Guinée comptent chacun environ 200 partis). Les élections prévues en 2024 se joueront entre des forces politiques probablement divisées, à court de moyens et d’idées et face à des électeurs appauvris et mécontents.

Pour les putschistes qui sont au pouvoir et entendent y rester, ces scrutins constitueront l’occasion idéale d’être légitimés par les urnes – même en recourant à la fraude électorale.

Pour l’instant, la situation reste confuse au Niger, tandis que la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a exigé un retour à l’ordre et que des manifestations ont eu lieu devant l’ambassade de France à Niamey.

Alors qu’en Afrique de l’Ouest, les transitions des années 1990 ont ouvert la voie vers la démocratie, les transitions militaires actuelles inaugurent une nouvelle période d’instabilité et risquent fort d’aboutir à des régimes pseudo-civils où les militaires conserveront plus ou moins discrètement l’essentiel du pouvoir.

Drogues: Une véritable épidémie

Drogues: Une véritable épidémie


Les drogues douces ou durs ne cessent de se développer en Europe en même temps que la corruption qui pourrait affecter la police, la justice et au-delà la démocratie comme en Amérique du Sud par exemple. La France est particulièrement concernée par le phénomène ,Malheureusement la lutte des pouvoirs publics en France contre les stupéfiants est complètement inefficace . Notons aussi en France que la drague est impliquée dans 20 % des accidents mortels de la route.

Pour les drogues douces, curieusement le Conseil d’État contre l’avis du gouvernement a autorisé la légalisation des fleurs de CBD. Récemment, c’est le Conseil économique et social environnemental qui a fait la proposition de légaliser le cannabis. On peut se demander sur quelle légitimité scientifique voire éthique s’appuient ces deux institutions.

En 2021, 47,3 % des adultes âgés de 18 à 64 ans déclarent avoir déjà consommé du cannabis au cours de leur vie. L’usage actuel (usage dans l’année) concerne 10,6 % des 18-64 ans (14,2 % des hommes et 7,2 % des femmes).

Pour la cocaîne, La multiplication par cinq de la consommation en Europe n’a pas que des conséquences sur la santé publique. À terme, les trafics déstabilisent les États, corrompent les politiques et les policiers.

En France, en l’an 2000, 0,3 % de la population était consommatrice régulière de cocaïne, selon l’observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Aujourd’hui, c’est 1,6 % de la population française qui consomme au moins une fois par mois de la cocaïne. Pour toutes ces raisons, les cartels mexicains et colombiens se détournent actuellement des États-Unis pour s’attaquer à un marché en plein essor : l’Europe. Dans le premier port européen, Anvers, les saisies sont passées de 16 tonnes en 2015 à 110 en 2022, battant des records d’années en années. À Orly, les vols depuis la Guyane sont devenus le premier point d’entrée aérien de cette drogue. Et pour toutes ces raisons, plusieurs pressentent que l’Europe est en train de ravir sa place de premier marché mondial de la cocaïne aux États-Unis, une première historique.

Le chiffre d’affaires mondial de l’ensemble des drogues serait de l’ordre de 250 milliards !

Le neurologue Grégoire Hinzelin rappelle les effets du cannabis sur le cerveau.

Interview sur le site « la Vie »
Quand quelqu’un fume du cannabis, quels sont les effets sur son cerveau ?

Lorsqu’on fume un joint, le psychotrope absorbé provoque une accélération du fonctionnement électrique du cerveau, et donc un effet d’anxiolyse, c’est-à-dire réduisant l’anxiété. Cela produit une désinhibition, exactement comme l’alcool. L’anxiolyse et l’euphorie qui en découle sont parmi les mécanismes qui provoquent la dépendance. Une consommation très épisodique n’aura pas particulièrement de conséquence à long terme, à part en ce qui concerne les accidents qui peuvent se dérouler à l’occasion de la période où le consommateur est sous l’emprise du cannabis. Exactement comme l’alcool, une énorme cuite n’aura en général aucun impact à long terme sur la santé, contrairement à une consommation trop fréquente.

Et sur le long terme, qu’observe-t-on dans le cerveau des consommateurs de cannabis ?

Une dégradation se manifeste de diverses façons. De manière générale, le principal aspect est l’augmentation du trouble de la mémoire, de la concentration, et parfois – plus grave – une augmentation des troubles psychiatriques. Apparaissent des crises de démence d’origine vasculaire (désorientation permanente, incapacité à ordonner ses pensées…) ou des démences cortico-souscorticales, c’est-à-dire des problèmes de mémoire graves, qui s’apparentent à un léger Alzheimer prématuré qui se manifeste parfois dès 40 ans.

Dans de nombreux cas, la consommation régulière de cannabis peut développer une schizophrénie.
Il y a aussi un risque très important de bouffées délirantes aiguës, qui arrivent à des consommateurs qui souvent n’ont jamais connu de troubles psychiques avant et qui se mettent à adopter des comportements incohérents et irrationnels le temps de la crise. Dans de nombreux cas, la consommation régulière de cannabis peut développer une schizophrénie. En revanche, il y a débat dans la communauté scientifique entre ceux qui affirment que le cannabis ne fait que dévoiler et rendre active une schizophrénie préexistante et ceux qui défendent l’idée que le cannabis crée la schizophrénie sans que le consommateur n’y soit prédisposé. La question est là : la schizophrénie provoquée par le cannabis est-elle innée ou acquise ? Il nous faudra encore 10 ou 15 ans pour le savoir.

Il faut en outre distinguer les troubles liés à la consommation et à la drogue elle-même. La consommation de cannabis à long terme peut être un facteur d’isolement social, et la dépression peut découler de cette dépendance et de ses effets indirects.

Y a-t-il une évolution du contenu de ce que fument le consommateurs de cannabis au fil des ans ?

Les joints qui étaient fumés en mai 1968 présentaient déjà un risque et contenaient 2 à 3% de THC (tétrahydrocannabinol, la principale substance active du cannabis). Aujourd’hui, une boulette de résine en contient bien plus, montant parfois jusqu’à 40% de THC ! Une telle dose dans un joint est encore plus puissante qu’un rail de cocaïne. C’est tout l’ennui : quand un consommateur va se procurer du cannabis, il ne sait pas quelle dose de THC il s’apprête à consommer, et c’est souvent énorme. C’est comme si vous vouliez acheter de l’alcool dans un magasin, et que vous ne saviez pas si vous venez acheter une bouteille de cidre ou trois bouteilles de whisky. Et quand on s’habitue à de telles doses de cannabis, on glisse vite sur la pente qui mène à la consommation de drogues dites « plus dures », comme la cocaïne

Santé-Une épidémie de grippe en France

Santé-Une épidémie de grippe en France

Une hausse de près de 100% de l’épidémie. Soit un note un net « rebond « : 11 des 13 régions de France métropolitaine sont désormais classées en phase épidémique, dont la Bretagne, pourtant classée en phase « post-épidémie » la semaine précédente.

Les cas de grippe augmentent fortement sur l’ensemble du territoire. Pourquoi ? le Dr Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), explique que “c’est le virus H3N2 qui est le plus majoritaire en France” pour cette saison 2022-2023.

En cause, l’abandon des gestes barrières appliqués depuis 2020 en raison de la pandémie de Covid-19. Le masque par exemple. Obligatoire dans les transports en commun jusqu’en mai 2022, il n’est que “fortement recommandé” dans les métros, bus et trains publics. Et ce, malgré la triple épidémie que vit le pays. “Le relâchement de tous ces gestes barrières multiplie les risques de contamination.. D’après le professeur Pierre Tattevin, chef du service d’infectiologie du CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine), “le faible niveau des épidémies saisonnières depuis 2020 a certainement entraîné une baisse d’immunité collective vis-à-vis de la grippe”, indique-t-il à Ouest France.

Les deux médecins rappellent l’importance de la vaccination qui permet de prévenir les formes graves notamment chez les publics vulnérables. “Le vaccin est efficace en une dizaine de jours, informe le Pr Tattevin, et l’épidémie va certainement se poursuivre bien au-delà !

Désormais, seules les régions Normandie et Hauts-de-France ne sont pas en phase épidémique. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côtes d’Azur sont à l’inverse les plus touchées.

Dans le détail, le taux d’incidence des consultations pour syndrome grippal a augmenté de 38% entre la semaine du 23 au 29 janvier et celle du 30 janvier au 5 février. Les passages aux urgences sont également en augmentation, de +40%, comme le nombre d’hospitalisations, de +43%.

Depuis le début de la surveillance de l’épidémie en octobre dernier, 712 personnes atteintes de la grippe ont été admises en service de réanimation en France indique Santé Publique France. 83 décès ont été rapportés: 40 chez les plus de 65 ans, 40 chez les 15-64 ans et trois chez les moins de 15 ans.

Une épidémie de grippe en France

Une épidémie de grippe en France

Une hausse de près de 100% de l’épidémie. Soit un note un net « rebond « : 11 des 13 régions de France métropolitaine sont désormais classées en phase épidémique, dont la Bretagne, pourtant classée en phase « post-épidémie » la semaine précédente.

Les cas de grippe augmentent fortement sur l’ensemble du territoire. Pourquoi ? le Dr Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), explique que “c’est le virus H3N2 qui est le plus majoritaire en France” pour cette saison 2022-2023.

En cause, l’abandon des gestes barrières appliqués depuis 2020 en raison de la pandémie de Covid-19. Le masque par exemple. Obligatoire dans les transports en commun jusqu’en mai 2022, il n’est que “fortement recommandé” dans les métros, bus et trains publics. Et ce, malgré la triple épidémie que vit le pays. “Le relâchement de tous ces gestes barrières multiplie les risques de contamination.. D’après le professeur Pierre Tattevin, chef du service d’infectiologie du CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine), “le faible niveau des épidémies saisonnières depuis 2020 a certainement entraîné une baisse d’immunité collective vis-à-vis de la grippe”, indique-t-il à Ouest France.

Les deux médecins rappellent l’importance de la vaccination qui permet de prévenir les formes graves notamment chez les publics vulnérables. “Le vaccin est efficace en une dizaine de jours, informe le Pr Tattevin, et l’épidémie va certainement se poursuivre bien au-delà !

Désormais, seules les régions Normandie et Hauts-de-France ne sont pas en phase épidémique. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côtes d’Azur sont à l’inverse les plus touchées.

Dans le détail, le taux d’incidence des consultations pour syndrome grippal a augmenté de 38% entre la semaine du 23 au 29 janvier et celle du 30 janvier au 5 février. Les passages aux urgences sont également en augmentation, de +40%, comme le nombre d’hospitalisations, de +43%.

Depuis le début de la surveillance de l’épidémie en octobre dernier, 712 personnes atteintes de la grippe ont été admises en service de réanimation en France indique Santé Publique France. 83 décès ont été rapportés: 40 chez les plus de 65 ans, 40 chez les 15-64 ans et trois chez les moins de 15 ans.

Épidémie généralisée de grippe aviaire

Épidémie généralisée de grippe aviaire

Une crise sanitaire autant qu’une crise économique grave pour les éleveurs; En effet, ‘épidémie ne connaît pas de frontières en Europe . Entre octobre 2021 et septembre 2022, pas moins de 37 pays européens ont été affectés par la grippe aviaire, avec près de 2 500 foyers détectés dans les fermes du continent, selon un rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et du laboratoire de référence de l’Union européenne.

Très attendu par les éleveurs, qui subissent d’importantes pertes financières en cas d’abattage massif de leurs volailles, le vaccin contre la grippe aviaire ne pourra pas être distribué cet hiver, a prévenu lundi l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Jugés trop peu efficaces, les candidats-vaccins ne pourront de toute façon pas être disponibles en volumes suffisants d’ici au premier trimestre 2023.

Et maintenant une épidémie de grippe ?

Et maintenant une épidémie de grippe ?

 

La grippe classique bloquée d’une certaine façon par la politique sanitaire contre le covid semble reprendre de la vigueur dans le pays. La grippe se répand dans de nombreuses régions françaises, selon le dernier bilan hebdomadaire de Santé publique France, publié mercredi 9 février. L’épidémie reste notamment active dans le Sud-Est, où elle continue de progresser, mais aussi en Ile-de-France, où elle repart à la hausse.

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L’hiver précédent, les confinements et les mesures contre le Covid-19 avaient bloqué la circulation des autres virus, comme celui de la grippe. Les Français ont été moins infectés que d’habitude et sont donc moins immunisés sur le plan collectif, ce qui favorise une reprise de l’épidémie cet hiver. « Tout relâchement des mesures de contrôle à l’issue de la cinquième vague de Covid-19 pourrait se traduire par une intensification de l’activité grippale », prévient l’agence sanitaire.

Risque d’une épidémie de grippe ?

Risque d’une épidémie de grippe ?

La grippe « ordinaire » tue chaque année entre 8.000 et 14.500 personnes selon la Haute autorité de santé . 

 

Un chiffre qui pourrait être largement dépassé cette année avec l’affaiblissement des défenses immunitaires provoquées notamment par le Covid.  « Si on a une grosse épidémie de grippe cet hiver, qui vient s’ajouter à une 5ème vague de Covid, le cocktail risque d’être explosif », a estimé le professeur Éric Caumes, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales à La Pitié-Salpétrière (Paris) sur BFMTV. Il a donc insisté sur l’importance pour les Français de se faire immuniser contre la grippe.

Le risque c’est de voir se multiplier les au affection en particulier chez les personnes fragiles Cette saison, comme l’an passé, à cause du contexte d’épidémie de Covid, le ministère de la Santé a établi une priorisation. Depuis le 22 octobre et jusqu’à fin novembre, les vaccins sont réservés aux personnes à risque (plus de 65 ans, femmes enceintes, personnes en affection de longue durée) et aux soignants.

Quelque 15 millions de bons incitant ces populations à se faire vacciner ont ainsi été envoyés. Leur vaccination est prise en charge à 100% par l’Assurance-maladie. Les personnes non prioritaires qui souhaitent se faire vacciner pourront ensuite le faire en se présentant dans une pharmacie.

Covid: Une épidémie de jeunes en Loire-Atlantique

Covid: Une épidémie de jeunes en Loire-Atlantique

Les pays de Loire connaissent une situation contrastée avec une progression inquiétante du virus dans les zones touristiques de Loire-Atlantique et de Vendée. Par contre, la situation est plus maîtrisée dans les autres départements . Autre constat, c’est une population plus jeune qui est désormais hospitalisée.

 

Le médecin de l’ARS  indique que « nous sommes dans une épidémie de jeunes désormais. On a vacciné les personnes à risques qui étaient les plus âgées. Aujourd’hui c’est parmi les jeunes que le virus circule, et beaucoup de ces personnes sont hospitalisées, et faire le covid ce n’est pas si anodin que ça même pour les jeunes.

On fait le constat d’une différence importante entre la côte et le reste de la région. On a eu une très forte montée du taux d’incidence en juillet avec une explosion dans la tranche d’âge des 15-30 ans. On commence à voir des hospitalisations et des entrées en réanimation. Aujourd’hui la situation n’est pas problématique 37 personnes sont en réanimation dans la région. Et il faut en tenir compte.

Sur la Mayenne, la Sarthe et le Maine-et-Loire on est plutôt sur une augmentation lente ou faux plat, signe de la contagiosité du virus. Celle de la grippe au départ, et celle de la varicelle désormais.

Deux chiffres pour comprendre : « Si on prend un patient contaminé par le covid original, on a sur 5 à 6 semaines, si on ne prend pas de mesures, de type masques, tests, isolement, vaccination, 250 personnes contaminées à leur tour. Avec la même absence de mesures, une personne touchée par le variant delta va en contaminer… 16 000″.

Et le médecin de rappeler qu’une personne vaccinée a trois fois plus de chance de ne pas être contaminée, selon l’Imperial College de Londres. Sans préjuger de la gravité de la maladie qui pourra être développée.

La vaccination permet de se prémunir des formes graves de la COVID-19 de l’hospitalisation, de la réanimation, du décès. « Sur 100 personnes qui présentent une forme grave, seules 5 ou 7 sont des personnes vaccinées. Toutes les autres ne sont pas vaccinées, donc le vaccin protège bien », indique Pierre Blaise. « Aux Antilles, 97% des personnes hospitalisées, n’ont pas été vaccinées, 100% des personnes en réanimation n’ont pas été vaccinées ».

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