Chine : entrisme, manipulation et corruption
Longtemps la Chine s’est tenue à l’écart des grands enjeux géo politiques s’efforçant même de montrer une image relate vivement lisse du régime. Mais depuis l’arrivée du président Xi, désormais président à vie, la stratégie a changé. La Chine a opté pour la brutalité, la manipulation et la corruption.
Le mensonge est partout y compris dans les ambassades de Chine sans parler évidemment des extraordinaires réseaux d’intoxication sur Internet. Il faut lire par exemple les interviews de l’ambassadeur de Chine en France. Un véritable discours de propagande en outre très agressif pour le pays où l’ambassadeur est censé se limiterà des relations diplomatiques apaisées
L’ambassadeur de Chine en France va jusqu’à affirmer que les Français sont admiratifs devant le régime politique chinois et qu’il déteste la démocratie pratiquée en France. On croit rêver, on croit entendre Georges Marchais, on croit entendre les responsables communistes des années 50 .
En fait, toutes les manipulations obéissent à une stratégie d’intrusion de la Chine dans toutes les sphères économiques bien sûr mais aussi politiques et culturelles. Une étude d’une ampleur sans précédent, de 650 pages, que vous révèle France Inter, dévoile le gigantisme tentaculaire et très professionnalisé des réseaux d’influence construits par la Chine partout dans le monde.
« C’est un moment machiavélien », écrivent les deux auteurs du rapport, Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, au sens où Pékin semble désormais estimer que, comme l’écrivait Machiavel dans « Le Prince », « il est plus sûr d’être craint que d’être aimé. Ce qui correspond donc à une ‘russianisation’ des opérations d’influence chinoise ».
Les objectifs de la Chine à l’étranger sont de « séduire et subjuguer » mais surtout « d’infiltrer et de contraindre », en modernisant les méthodes russes pour aboutir à ce que les deux auteurs du rapport appellent le « techno-autoritarisme » ou « autoritarisme numérique » chinois. Cette industrialisation des moyens d’influence de Pékin s’est accélérée depuis 2017, avec « une agressivité croissante ces dernières années », constate le rapport de l’Irsem.
Pour ces actions à l’étranger, la Chine utilise plusieurs courroies de transmission : le département de la propagande du Parti communiste chinois, la Ligue de la jeunesse communiste, le bureau 610 en charge de la lutte contre le mouvement Falun Gong, l’armée et ses cybers-soldats de la base 311, les centres culturels Confucius, les diasporas chinoises et une myriade d’associations, etc.
La Chine a aussi recours à des opérations de manipulation de l’information sur les réseaux sociaux :
« Elles se déploient simultanément dans plusieurs secteurs afin de circonvenir les diasporas, les médias, la diplomatie, l’économie, la politique, l’éducation, les think tanks, la culture, etc. », notent les auteurs du rapport.