Archive pour le Tag 'entreprises'

Contrôler les aides publiques aux entreprises

Contrôler les  aides publiques aux entreprises

 Le nouveau gouvernement nommé fin décembre commence les discussions sur le budget 2025. Dans ce cadre, le sujet des aides publiques à l’investissement va très vite se poser : quelles aides renouveler, créer, supprimer ? Pour y répondre, il est fondamental de changer la manière de penser les aides publiques et d’y intégrer la notion de mesure des résultats et d’assurance croissance. La France ne peut plus se permettre de « raser gratis ». Par Isabelle Saladin, Présidente d’I&S Adviser (*) -dans « la Tribune »-

Face au niveau abyssal de la dette publique et au contexte socioéconomique de ce début 2025, le maintien sans condition de toutes les aides publiques aux entreprises devient insoutenable. Dans l’interview qu’il a donnée à la Tribune Dimanche le 29 décembre, Éric Lombard, ministre de l’Économie et des finances depuis le 23 décembre 2024, évoquait l’enjeu de la compétitivité ; il arguait qu’elle passe « par la formation, l’innovation et l’investissement », la mission de son ministère étant de soutenir les entreprises françaises « à se développer et à investir, dans un cadre européen ».

Un fait demeure indiscutable : notre pays a besoin de faire grandir ses PME pour qu’elles deviennent des ETI durables. Or une entreprise viable à long terme est une entreprise qui génère suffisamment de chiffre d’affaires et de résultat pour subvenir à ses besoins – salaires, investissements, charges fiscales, dépenses courantes, etc. Elle doit non pas compter sur les subsides de l’État pour assurer son développement, mais utiliser sa capacité budgétaire et ses perspectives de croissance, aussi modestes soient-elles compte tenu des incertitudes économiques, pour assurer son activité tout en préparant l’avenir.

De son côté, l’État pourrait légitimement exiger des entreprises privées qui bénéficient de son soutien, un suivi et des preuves quant à l’atteinte des résultats définis conjointement. C’est ni plus ni moins que ce que fait une banque quand elle demande des garanties à un ménage, par exemple en posant une hypothèque ou en exigeant une caution avant d’accorder un prêt. À défaut, une part des subventions versées (qui reste à définir) pourraient devoir être remboursées.

Ce principe serait facile à comprendre pour les chefs d’entreprise dans la mesure où, dans leur très grande majorité, ce n’est pas de l’argent qu’ils attendent de l’État, mais de la visibilité sur l’environnement économique, c.-à-d. qu’il soit juridiquement et fiscalement stable et sans taxes qui freinent les investissements et l’emploi.

Certains sujets prioritaires nécessitent des investissements très conséquents et l’appui financier de l’État pour acquérir la force de frappe requise à l’échelle mondiale. C’est notamment le cas des filières qui servent la souveraineté économique française, retenues pour France 2030 : l’IA, la cybersécurité, le cloud, le quantique, l’énergie, l’hydrogène, l’aérospatial, les télécommunications du futur, les biotechnologies, l’agriculture du futur, etc., a fortiori face aux États-Unis et à la Chine qui n’hésitent pas à investir massivement dans leur recherche et leur innovation et à adopter des stratégies protectionnistes pour sécuriser leurs positions.

Face à cette situation, il est crucial pour la France de régulièrement ré-établir ses priorités stratégiques et d’inscrire son action et son soutien dans le temps. Une volonté politique forte et une mobilisation collective des entreprises sont indispensables à ce changement en profondeur. C’est la condition non seulement pour sécuriser l’indépendance économique du pays, mais aussi pour saisir les opportunités de demain.

Pour que cette politique porte ses fruits, il est fondamental qu’elle soit menée dans une perspective à long terme et orientée business visant à rivaliser avec les géants mondiaux. Cela implique entre autres de mesurer les retours sur investissement générés par les financements publics accordés. Un accompagnement opérationnel des dirigeants par des professionnels expérimentés du développement d’entreprise (« operating partners », etc.), eux-mêmes engagés sur des résultats et rendant régulièrement des comptes, complèterait le dispositif. Ainsi les investissements dans l’innovation, la science et les technologies de rupture ne se limiteraient pas à des financements ponctuels ou ne relèveraient plus d’une logique d’assistanat.

Nous sommes à un carrefour : les choix qui seront faits détermineront la position de notre pays dans le monde de demain. Les enjeux soulevés sont cruciaux pour l’avenir économique et stratégique de la France. Mais ces choix doivent aussi être faits en n’oubliant pas que nous sommes Français et non Américains… Le libéralisme économique à l’anglo-saxonne est certes efficace, mais il a des conséquences sociales parfois dramatiques. Il serait risqué de le copier sans prendre en compte les spécificités sociales et culturelles de la France. Prenons le meilleur pour en faire nôtre et n’essayons pas de faire un copier-coller de façade.

L’histoire montre que des grandes nations peuvent renaître de leurs cendres grâce à des réformes radicales. S’il semble difficile de rattraper le retard de création de valeur technologique et industriel face à des nations qui avancent très vite, il est encore temps d’agir. Cela passera par un choc de modernisation radicale dans les domaines économiques et sociaux.

La question n’est donc plus de savoir si nous pouvons encore le faire, mais bien de savoir si nous avons le courage de prendre les décisions qui s’imposent, de changer de « mindset » et de réformer en profondeur. Difficile, mais pas impossible – à condition d’agir maintenant.

______

(*) Isabelle Saladin est Présidente fondatrice d’I&S Adviser. Serial entrepreneuse ayant vécu et travaillé de nombreuses années aux États-Unis, elle crée Art-DV dans les années 2000, l’une des premières marketplaces françaises. En 2015, elle lance I&S Adviser, entreprise française d’operating partners

Les entreprises technologiques européennes écrasées

Les entreprises technologiques européennes écrasées

 

La puissance démesurée des géants technologiques freine le développement de modèles d’IA de moindre envergure, souligne la chercheuse Cori Crider dans une tribune au « Monde ».

 

Teresa Ribera est confrontée à un défi de taille. La vice-présidente socialiste du gouvernement espagnol a été nommée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au poste de vice-présidente exécutive pour une transition propre, juste et compétitive, chargée de deux domaines politiques majeurs : la concurrence et l’action climatique. Il s’agit d’une vaste responsabilité, vouée à susciter de vives oppositions. Sur le front de la concurrence, Mme Ribera héritera de plusieurs dossiers importants, notamment du travail de l’Union européenne (UE) visant à démanteler le monopole de Google sur la publicité en ligne, un effort dont l’issue pourrait redéfinir l’économie numérique.

Non seulement les géants technologiques épuisent les ressources de l’Europe et mettent à rude épreuve les réseaux électriques du continent, mais ils constituent également une menace directe pour son économie. L’essor des centres de données s’inscrit dans le cadre d’un effort plus large visant à monopoliser l’infrastructure numérique. Plusieurs géants tels qu’Alphabet (Google) et Meta (Facebook) ont conscience que leurs modèles économiques actuels, qui dépendent de l’addiction des enfants, de la division des sociétés, ainsi que d’une utilisation abusive des données personnelles, sont de plus en plus impopulaires. C’est la raison pour laquelle ils renforcent leur emprise sur une partie de l’économie moins visible, mais pour autant essentielle : l’infrastructure. Google, Microsoft et Amazon contrôlent d’ores et déjà deux tiers de l’infrastructure mondiale du cloud, et cette proportion continue de croître rapidement.

Plus que n’importe quelle loi européenne, la puissance monopolistique des géants de la tech entrave la capacité des entreprises technologiques européennes à rivaliser au niveau mondial. Comme s’en inquiète Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, dans son rapport sur la compétitivité de l’UE, le bloc risque de manquer la révolution de l’intelligence artificielle (IA) s’il n’aide pas les entreprises locales à prospérer et à exister face à la concurrence. Une politique industrielle est essentielle pour appuyer cet effort, ce qui ne suffira néanmoins pas au secteur technologique européen pour espérer rivaliser avec des sociétés dominantes telles que Google ou Amazon sous leur forme actuelle. Ces géants contrôlant en effet une grande partie de la puissance informatique mondiale, et ayant amassé d’immenses quantités de données, ils attirent inexorablement dans leur orbite les entreprises européennes d’IA. A titre d’exemple, hier considéré comme le champion national français de l’IA, Mistral AI s’est désormais associé avec Microsoft.

Fiscalité sur les entreprises : une politique de gribouille

Fiscalité sur les entreprises : une politique de gribouille

De plus en plus d’entreprises françaises font face à des difficultés économiques et s’apprêtent à licencier en masse. Le gouvernement a décidé de leur demander des comptes quant à l’utilisation des subventions publiques. Aveu d’impuissance ou communication destinée à plaire à la gauche de l’Assemblée nationale ? Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, professeurs à l’Essec.( dans La Tribune)

Dans un contexte de recul de la production industrielle française au mois de septembre 2024 de 0,9% comparé à aout 2024 et également de 0,9% au T3 2024 comparé au T3 2023 selon les chiffres communiqués aujourd’hui par l’Insee, la firme de grande distribution Auchan et le producteur de pneumatiques Michelin ont tous deux annoncé des plans sociaux de fermeture d’usines.

Auchan prévoit 2.400 suppressions soit 5% des effectifs avec la fermeture de 3 hypermarchés et Michelin prévoit 1250 suppressions d’emplois et la fermeture de deux usines soit plus de 6% de ses effectifs en France.

En retour, le gouvernement Barnier a cru bon d’interpeller ces deux entreprises en difficulté pour leur demander des comptes sur le bon usage des deniers publics reçus.

Les dirigeants de cet État en route vers la faillite, incapables selon l’OCDE, le FMI et les agences de rating de dépenser efficacement l’argent public, ont l’outrecuidance de demander des comptes à des entreprises de ce calibre ? Depuis 2 mois ce gouvernement et la représentation nationale font l’étalage de leur incapacité à réduire le déficit public, alors même que les dépenses sont à un niveau extrêmement élevé en comparaison avec les pays voisins et compte tenu de la hausse de la prime de risque des obligations d’État.

Bien plus, ils réclament encore plus d’argent à dépenser, qu’ils comptent couvrir par des hausses d’impôts à la Gribouille, les unes plus farfelues que les autres, allant de la taxe sur les chiens au retour de la taxe d’habitation. En revanche, une hausse de la TVA, le seul impôt qui ne détériore pas le système de prix et qui ne pénalise pas l’emploi en France, car il s’applique également aux importations n’a pas été évoqué.

Au-delà du triste spectacle de voir nos gouvernants dépensiers, incapables de décrocher de leur addiction à la dette, faire des observations sur le bon usage de l’argent public, il y a aussi un populisme inquiétant et une incompréhension tout aussi inquiétante du fonctionnement de l’économie.

C’est entendu, le CICE de François Hollande, une usine à gaz dont nos dirigeants ont le secret, ultérieurement transformé en baisse de cotisations pérenne par Emmanuel Macron, a abouti in fine à verser plus de 100 milliards de fonds publics aux entreprises entre 2012 et 2022 en fonction de leur masse salariale. L’objectif de cette baisse des taxes était de baisser le coût du travail et de favoriser la compétitivité et l’embauche. La mesure a permis, toute chose égale par ailleurs, à des millions d’entreprises françaises d’améliorer leur compétitivité, même si l’incitation à l’embauche n’était pas évidente, vu la base d’imposition. En revanche, ces milliards dépensés ne protègent en rien les entreprises de la concurrence nationale et étrangère et ne les mets pas à l’abri des fluctuations propres à leur secteur.

Auchan dans le secteur de la grande distribution fait face à une forte concurrence des autres enseignes comme Leclerc et Carrefour et n’a pas fait les bons choix en termes d’adaptation des surfaces de ses magasins avec l’évolution des comportements des consommateurs post-Covid et en termes d’offre non alimentaire. Cela se traduit par un recul de son chiffre d’affaires et la nécessité de rationaliser son offre. À ce jour, Auchan enregistre un milliard d’euros de pertes au 1er semestre 2024 après environ 400 millions d’euros de pertes en 2023. Le gouvernement aurait-il des lumières particulières à offrir à Auchan sur l’évolution du secteur et sur la stratégie à adopter ? Poser la question, c’est y répondre. Il s’agit d’un secteur hyper-compétitif et en pleine évolution depuis le Covid et l’explosion de la vente en ligne.

Michelin de son côté est une victime directe des convulsions du secteur automobile où les constructeurs européens sont pris entre des normes irréalisables de passage à l’électrique dans un contexte où la demande pour ces véhicules est plus faible que prévue et où les constructeurs chinois ont un fort avantage concurrentiel grâce à la maitrise de la supply chain et des subventions dont ils bénéficient. Tous les constructeurs européens comme Stellantis et Volkswagen sont en difficulté, de même que les équipementiers comme l’allemand Schaeffler, qui vient d’annoncer 2.800 licenciements en Allemagne, ou Michelin.

Sur le secteur même du pneu, Michelin fait face à la concurrence des producteurs chinois de pneus, lesté par la hausse du prix de l’énergie en Europe comparé au reste du monde et par un marché du travail fortement réglementé. Le gouvernement aurait-il des lumières sur la crise actuelle du secteur automobile européen et plus spécifiquement du secteur des pneumatiques ? Concernant Michelin plus spécifiquement, étant donné le niveau élevé de préoccupations sociales dont cette entreprise a fait preuve dans le passé, il est injuste pour le gouvernement de prendre la posture du bâton pour plaire aux représentant LFI qui considèreront toujours qu’il n’en fait pas assez.

Il est à craindre que cette posture gouvernementale de dénoncer comme inefficaces les baisses d’impôts et de charges consenties aux entreprises, s’inscrive dans son plan de légitimation des dizaines de milliards de hausses d’impôts à venir. Même si le gouvernement n’a pas suivi la Cour des comptes et a maintenu le Crédit d’Impôt Recherche (CIR), cela laisse présager des temps difficiles pour la compétitivité des entreprises et l’emploi d’une part et pour les finances publiques d’autre part.

Les hausses d’impôts pour 300 entreprises

Les hausses d’impôts pour 300 entreprises 

Pas de choc fiscal global puisque d’après Michel Barnier: «300» seulement seront concernées, pendant «un an et peut-être deux ans», selon les calculs du gouvernement. Il s’agit de celles qui présentent un chiffre d’affaires supérieur à un milliard d’euros par an. La contribution, pensée pour être exceptionnelle, verra sa durée inscrite dans la loi.

 

Pour le premier ministre, il n’y aura «pas d’impôt nouveau sur la quasi-totalité des quatre millions» d’entreprises du pays.

 Le premier ministre est par ailleurs revenu sur la prise de position de Gérald Darmanin. «Je ne voterai pas une augmentation d’impôts», a menacé l’ancien ministre de l’Intérieur, sur Franceinfo, ce jeudi. «J’ai très peu de temps [...]. Je n’ai pas le temps et je n’ai pas envie de faire des polémiques», a répondu Michel Barnier. Darmanin   qui d’une certaine manière a été impliqué dans le déficit du budget et l’acroissemenet de la dette pour avoir été ministre de Macron

 

 

Impôt Entreprises : pas la hauteur des enjeux

Impôt Entreprises : pas la hauteur des enjeux

De manière à la fois soudaine et tardive, le gouvernement s’est aperçu de la grande dérive du budget dans le déficit prévu à 4,4% et dépassera 6 % en 2024. D’où la nécessité de trouver des ressources nouvelles via la fiscalité notamment sur les plus fortunés et les entreprises pour mieux faire passer aussi l’augmentation des impôts concernant les couches moyennes.Le problème est que l’enjeu serait de trouver 30 milliards cette année et progressivement monter jusqu’à 100 milliards d’ici 2027 ou 2030. À tout le moins pour rendre ce budget présentable aux institutions financières il faudrait trouver un minimum de 20 milliards. La surtaxe d’impôt sur les entreprises et autres fortunés ne seraient susceptibles de fournir que quelques milliards, autour de 5 milliards.

La difficulté consiste aussi à ne pas trop alourdir les prélèvements obligatoires qui handicaperaient la compétitivité et la croissance de la France.

Pour toutes ces raisons la surtaxe exceptionnelle dite temporaire risque d’être assez modérée, en tout cas pas la hauteur de l’enjeu des 100 milliards qu’il est nécessaire de trouver à terme pour ramener le déficit du budget à 3 % du PIB

Charges des entreprises : mettre fin aux exonérations ( CFDT)

Charges des entreprises : mettre fin aux exonérations ( CFDT)

 

 La leader de la CFDT, premier syndicat français, plaide une nouvelle fois pour une augmentation du smic et refuse de participer à la manifestation de la CGT.(Entretien dans « la Tribune »)

Comment abordez-vous cette rentrée ?

MARYLISE LÉON - Le contexte est inédit. Je suis inquiète et j’alerte les politiques : depuis l’annonce de la dissolution, les défis auxquels nous sommes confrontés, notamment climatiques et sociaux, passent à l’as… Tout le monde est focalisé sur la nomination d’un Premier ministre.

La France est à l’arrêt ?

On est en suspens alors que les besoins des travailleurs n’ont pas disparu cet été. Les responsables politiques semblent oublier que les citoyens, par leur vote, ont construit un front républicain. Il est urgent qu’ils fassent preuve d’autant de responsabilité. La seule nomination d’un Premier ministre ne règle pas tout. La responsabilité est aussi du côté du Parlement.

Le Nouveau Front populaire propose la candidature de Lucie Castets. La CGT également… Et vous ?

Je ne milite pour personne. Ce n’est pas le rôle d’un syndicat d’intervenir dans le casting et de faire pression sur le président pour qu’il nomme tel ou tel Premier ministre… Nous ne nous associons pas à la mobilisation du 7 septembre, c’est une initiative politique. Mais la nomination est trop longue. C’est aussi un enjeu de respect vis-à-vis des citoyens.

Quels doivent être les urgences du Premier ministre ?

Justement, plus de considération pour la société civile. L’exercice du pouvoir, ce n’est pas de travailler seul, c’est accepter de laisser une part de responsabilité à d’autres. Il faut un ou une responsable politique qui change de méthode, et respecte ses interlocuteurs. Par exemple, rien ne sert de faire des conventions citoyennes ou des conférences sociales qui ne sont pas suivies d’effets…

Il faut un ou une responsable politique qui change de méthode et respecte ses interlocuteurs

Vous pensez à la conférence sociale de 2023…

Oui. Nous avions obtenu, à cette occasion, la reconnaissance des travailleurs pauvres. Mais cette avancée n’a débouché sur rien de concret, alors que des engagements avaient été pris. Pourtant, la question du pouvoir d’achat et des salaires reste le sujet numéro un des travailleurs.

Alors même que l’inflation baisse : ce vendredi elle est tombée sous les 2 % sur un an…

L’inflation baisse, mais les augmentations salariales n’ont pas été à la hauteur dans de nombreux secteurs. Il y a urgence à travailler la reconnaissance des compétences, la progression des carrières. Il y a un an, Matignon nous avait promis de se pencher sur les bas salaires, le patronat s’était engagé à renégocier les classifications dans les branches. Résultat : zéro ! Idem pour l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes. La refonte promise de l’index égalité pro est tombée aux oubliettes, la directive européenne sur la transparence des salaires n’est toujours pas transposée.

Le NFP demande un smic à 1 600 euros nets. C’est la solution ?

Il faut une augmentation du smic, car les travailleurs au smic n’arrivent pas à vivre dignement… La vie est trop chère et le logement pèse. C’est d’ailleurs une question que nous devons traiter et ce peut être un sujet de négociation sociale avec les partenaires sociaux. Mais, pour la CFDT, l’enjeu est aussi de faire en sorte qu’un travailleur ne passe pas sa vie au smic. Le smic doit être un salaire d’entrée dans la vie active dans lequel on ne doit pas être enfermé.

Les employeurs se plaignent pour 100 euros d’augmentation, il leur faut débourser 400 euros…

C’était un sujet de la conférence sociale d’octobre dernier. Le gouvernement avait lancé la mission des économistes Antoine Bozio et Étienne Wasmer. Mais c’est au point mort, alors que nos propositions sont simples : arrêt des exonérations de cotisations pour les employeurs qui laissent plus de deux ans un salarié au smic. J’entends des patrons reconnaître que les salaires sont insuffisants… Je leur dis : « Allez-y ! Augmentez vos équipes sans attendre des aides de l’État ! » Car avec tous les éléments sociaux payés par l’État, on se demande qui paie réellement le travail… Qui finance la prime d’activité, les primes défiscalisées et désocialisées ? Il faut en finir avec ces politiques low cost, avec des employeurs biberonnés aux exonérations de cotisations et qui, du coup, n’ont aucun intérêt à augmenter les salaires…

Pourquoi ne pas défiler avec la CGT le 1er octobre pour défendre les salaires ?

Parce que la CFDT n’a jamais été adepte du rituel de la mobilisation de rentrée. Déjà, cela supposerait que notre action s’est arrêtée cet été, alors que nos militants étaient aux côtés des salariés de Duralex, du gaz et de l’énergie, des saisonniers, des personnels de sécurité mobilisés pour leurs salaires, de ceux de l’hospitalisation privée, des agents de la protection judiciaire de la jeunesse… Tout l’été, la CFDT était sur le terrain.

Au-delà de l’école, nous devons réfléchir collectivement à la façon d’aider nos jeunes à s’insérer

François Bayrou estime que la réforme des retraites pourrait être améliorée. Il a raison ?

Cette réforme est injuste, elle creuse les écarts entre les hommes et les femmes, elle a été mal posée. Nous avons fait de nombreuses manifestations pour nous y opposer. La CFDT milite toujours pour revenir à un départ à 62 ans. Je rappelle que nous n’étions pas contre une réforme des retraites, mais pas celle-ci. La CFDT est toujours favorable à la construction d’un régime universel plus juste.

Sans faire table rase, quels sont les points à améliorer ?

La reconnaissance de la pénibilité est incontournable. Cela fait vingt ans que la CDFT milite pour et que l’on nous répond que c’est trop compliqué… Sophie Binet de la CGT plaide pour un référendum sur la réforme des retraites…
Je n’ai pas besoin de référendum pour dire « non » aux 64 ans ! Les Français ont déjà suffisamment exprimé leur désaccord.

Les enseignants appellent à une grève le 10 septembre prochain. Vous les soutenez ?

La CFDT n’est pas dans le mouvement car le mot d’ordre concerne le boycott des nouvelles modalités d’évaluation… Or le ministre de l’Éducation est démissionnaire, et personne ne sait si le prochain les mettra en œuvre. Notre enjeu est de faciliter au maximum le travail de la communauté éducative dans un climat d’incertitudes… Au-delà de l’école, nous devons réfléchir collectivement à la façon d’aider nos jeunes à s’insérer. Je n’aime pas le discours ambiant qui consiste à dire que les jeunes se détachent du travail, sont individualistes… C’est injuste et délétère.

Le Medef propose de rouvrir la négociation sur les seniors. Que lui répondez-vous ?

Oui, mais à condition que le patronat ait de vrais engagements concernant le maintien des seniors dans les entreprises. La précédente négociation a échoué car les employeurs s’en tenaient à une seule vision du coût du travail. La solution magique n’est pas la création d’un seul CDI senior, surtout quand par ailleurs les employeurs se plaignent d’un Code du travail déjà trop complexe.

Selon le patronat, le niveau de conflictualité n’a jamais été aussi bas dans les entreprises. C’est aussi votre constat ?

J’observe surtout que le premier sujet de grève reste les salaires et qu’il y a encore beaucoup à faire pour améliorer la qualité du dialogue social. Un autre sujet nous préoccupe, c’est la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur les lieux de travail. Nous sommes convenus avec les autres syndicats de nous voir bientôt sur ce sujet, car nous constatons que la parole raciste s’est libérée pendant les élections législatives sur les lieux de travail. On a assisté à des scènes terribles, violentes. L’entreprise ne peut pas être en dehors de la société sur ces sujets.

Baisse de la fiscalité sur les entreprises…… au Portugal !

Baisse de la fiscalité sur les entreprises…… au Portugal !

 

Lisbonne affiche l’une des croissances les plus dynamiques d’Europe, avec un PIB en hausse de 2,3 % en 2023 et entend continuer sur sa lancée avec une baisse du taux d’imposition sur les sociétés  de 21 % à 15 %, et jusqu’à 12,5 % pour les PME.

Le gouvernement portugais va réduire progressivement de 21 % à 15 % le taux d’impôt sur les sociétés. « En 2026, le taux tombera à 17 % et, en 2027, à 15 % », a indiqué la semaine dernière le ministre des Finances, Joaquim Miranda Sarmento. « La baisse de 2 points de pourcentage représente environ 500 millions d’euros par an en effet direct », a-t-il précisé. Pour les PME, le taux, moins élevé, reculera de 17 % à 12,5 %.

La réduction de l’impôt sur les entreprises est l’une des soixante mesures envisagées dans le programme « Accélérer l’économie » de l’Alliance démocratique, la coalition de centre droit qui a porté Luis Montenegro au pouvoir en avril. L’objectif officiel de la réforme, qui comporte aussi des allégements pour une série de taxes et des mesures de facilités de gestion, est d’inciter les entreprises portugaises à se moderniser pour stimuler la croissance et l’investissement dans le pays.

 

Moral des entreprises toujours en chute

Moral des entreprises toujours en chute

Dans une vaste enquête dévoilée ce jeudi par Bpifrance, le moral des PME et TPE continue de flancher. Le solde d’opinion des chefs d’entreprises sur le chiffre d’affaires demeure positif (+16), mais bien inférieur à sa moyenne de 2000-2023 (+23).

« Les PME anticipent une poursuite du ralentissement en 2024 et 2025 », a déclaré Thomas Laboureau, économiste lors d’un point presse.

«Aujourd’hui, il y a un net ralentissement vécu par les TPE et les PME sur l’investissement. L’environnement macroéconomique est contraint par un taux d’intérêt assez fort. »

Interrogés avant la dissolution et les législatives, les dirigeants avaient déjà exprimé des craintes sur leur activité. L’annonce tonitruante de la dissolution de l’Assemblée nationale et l’instabilité politique risquent de peser sur la confiance des chefs d’entreprises.

Or, les récentes enquêtes menées par la Banque de France ont montré que l’incertitude était un aléa qui pouvait peser sur l’activité. « Les remontées de terrain qui nous arrivent expriment des inquiétudes », a déclaré Philippe Mutricy, directeur des études. « Cette inquiétude va dépendre du gouvernement qui va se constituer, de l’équilibre à l’intérieur de l’exécutif et du programme qui sera appliqué. Les programmes ont été réalisés en 48 heures, a-t-il rappelé. L’impact sur l’investissement et l’emploi va dépendre de l’impact des mesures sur le coût du travail ».

 

Entreprises-La confiance : levier de performance !

Entreprises-La confiance : levier de performance  !

. Alors que les bouleversements technologiques, climatiques, géopolitiques et sociétaux modifient considérablement les modes de travail et de gouvernance, Frédéric Lafage, président de la Fédération Cinov, invite les acteurs économiques à embrasser un changement de paradigme radical pour faire de la confiance la pierre angulaire de leur action. Par Frédéric Lafage, Président de la Fédération Cinov, organisation patronale représentative de la branche Bureaux d’études techniques, cabinets d’ingénieurs-conseils et sociétés de conseil (BETIC)- dans la Tribune.
Une contribution très intéressante mais qui n’assiste sans doute pas suffisamment sur la concertation, la participation bref la démocratisation dans l’entreprise surtout dans un pays où le centralisme alimente toute la culture  y compris dans beaucoup trop d’entreprises NDLR

La confiance est une composante essentielle de la vie en société. Sans elle, les systèmes de gouvernance des organisations et des projets sont fragilisés, une réalité que chacun peut observer dans sa vie citoyenne, professionnelle et personnelle. La gouvernance se voit ébranlée au gré des bouleversements sociaux et des crises qui se multiplient. Un constat s’impose alors : nous évoluons aujourd’hui dans une société qui tend à se transformer en une société de défiance, ce qui nous oblige à repenser nos modes de gouvernance pour rétablir la confiance et la stabilité.

Les avancées technologiques, la digitalisation, les défis climatiques et environnementaux, les bouleversements géopolitiques, les révolutions sociétales et culturelles ainsi que la crise sanitaire mettent régulièrement à l’épreuve la société française et sa vie économique, et donc les entreprises en première ligne. Ces dernières doivent reconsidérer l’intégralité de leur vision stratégique à l’aune de ces bouleversements majeurs qui transforment leurs activités. Un travail d’ampleur nécessaire qui assure leur pérennité !

À cela s’ajoutent des évolutions réglementaires régulières, qui renforcent les exigences imposées aux entreprises, exigences qui inhibent la créativité, créent une situation de repli sur soi et de défiance entre les acteurs, contribuant ainsi à un climat d’anxiété lié à un environnement de plus en plus complexe et incertain.

Ce climat de défiance qui s’est installé dans la société s’est naturellement répercuté dans les relations professionnelles. Cela se manifeste concrètement dans les projets de terrain, où chaque partie prenante est centrée sur sa tâche, sans vision globale ni souci de la qualité d’usage in fine produite. Une organisation en silos où le risque est vécu comme une responsabilité à éviter, voire à reporter sur un autre acteur du projet : un cercle vicieux où l’audace de l’innovation est sacrifiée sur l’autel de la défiance. Et penser que le problème vient d’ailleurs, que « l’enfer c’est les autres », c’est précisément le problème !

La défiance actuelle entre les parties prenantes d’un projet, par exemple dans un domaine dont la chaîne de valeur est aussi prolifique que la construction, a un impact direct sur la qualité des réalisations, les relations professionnelles, le nombre de litiges, les délais de construction et la compétitivité du secteur dans son ensemble.

Pour réussir les transitions en cours et faire face à un environnement incertain, complexe et intrinsèquement plus « risqué », il est impératif de rétablir la confiance entre les acteurs et de mettre fin à ce repli sur soi afin d’atteindre deux objectifs majeurs : la performance à la fois technique et financière, et la réponse aux attentes en termes de qualité des prestations attendues.

Il est possible, à l’issue d’un travail d’analyse de ses propres expériences, de dégager les axes permettant de concevoir une « bulle de confiance » propice à l’efficacité opérationnelle, à la performance économique, à l’amélioration des relations entre les différents acteurs, et donc à la réussite d’un projet. Cette « bulle de confiance » peut être définie comme un espace collaboratif où les parties prenantes sont plus et mieux impliquées, où la confiance et le respect mutuel favorisent une approche globale, et où l’objectif n’est plus seulement le respect de ses propres engagements contractuels, mais la satisfaction du travail collectif accompli et la qualité de la réponse globale apportée à l’usager, quel qu’il soit.

Un récent travail d’analyse de projets de terrain réalisé par des enseignants-chercheurs et des professionnels du secteur de la construction a ainsi permis d’identifier les critères de cette « bulle de confiance ». Leur mise en œuvre nécessitera des échanges et des investissements pour faire évoluer certaines pratiques. Mais le prix à payer sera faible pour s’extraire des absurdités imposées par le « court-termisme » - avec les conséquences financières, de qualité et de dégradations sociales qui en découlent - et pour s’inscrire dans une démarche résolument pérenne. Les conditions pour créer une telle « bulle de confiance » existent.

Il appartient désormais aux partenaires économiques d’adhérer sincèrement à ce changement de paradigme pour faire des choix pertinents pour eux, pour leurs clients, et pour répondre aux défis actuels et à venir !

_______

(*) Frédéric Lafage est, depuis 2018, Président de la Fédération Cinov, organisation patronale représentative de la branche BETIC. En dehors de ses engagements syndicaux, il est Président-Fondateur du groupe Lacort. Il est également expert judiciaire en acoustique, spécialisé dans l’ingénierie acoustique et vibratoire, la formation et le conseil.

Nouvelle-Calédonie : 150 entreprises pillées et incendiées

Nouvelle-Calédonie : 150 entreprises pillées et incendiées

Alors qu’à ce jour plus de 150 entreprises ont été pillé et incendié, laissant plus de 1000 employés sans travail, l’économie est fortement touchée des pleurs la chambre de commerce.


« Il est impératif de sécuriser immédiatement cette zone afin de sauver les entreprises encore debout » a ajouté la CCi qui redoute dans un avenir proche une augmentation de la dépendance encore plus forte aux importations. Le territoire est en effet très dépendante des exportations de nickel et des subventions de l’État.

IA : les entreprises vont dans le mur ! ( McKinsey )

IA : les entreprises vont dans le mur  ! ( McKinsey )

Le cabinet de conseil constate que les milliers de tests qu’ont lancés les entreprises depuis plus d’un an sur des cas d’usage s’avèrent peu rentables. L’expert IA de McKinsey recommande une nouvelle approche du sujet. Parmi les cas d’usage de l’IA largement testés dans les entreprises, l’optimisation automatique de la gestion des énormes bases de données.( infos des « Echos »)

 

Quinze mois après ChatGPT, l’histoire de l’IA réclame une première encyclique. C’est la conviction de McKinsey, qui voit trop d’entreprises s’embourber dans leur ruée vers l’intelligence artificielle générative. « Moins de 10 % ont vu un effet sur plus de 20 % de leur Ebit », prévient Stéphane Bout, le patron de QuantumBlack.

Voilà pourquoi la filiale logiciel du cabinet de conseil, armée de 1.200 experts des données, annonce aux « Echos » lancer une nouvelle offre d’accompagnement sur l’IA qui tire les leçons d’un an et demi d’expérience à leurs côtés. Avec un mot d’ordre : arrêter les expérimentations à tout bout de champ et se concentrer sur deux ou trois chantiers approfondis.

IA : Des réductions d’effectifs dans la moitié des entreprises

IA : Des réductions d’effectifs dans la moitié des entreprises

Selon une enquête publiée par le groupe suisse Adecco la moitié des entreprises pourrait dans un premier temps être amenée à effectuer des réductions d’effectifs suite au développement de l’intelligence artificielle. Selon cette enquête, 61% des dirigeants interrogés pensent que l’IA va changer la donne pour leur secteur, la proportion grimpant à 82% dans le secteur de la technologie contre 51% dans l’automobile, le transport et la logistique. Mais 57% avouent manquer de confiance dans les compétences et connaissances sur l’IA de leur propre équipe dirigeante. Et « si les décideurs ne comprennent pas les opportunités d’affaires de l’IA, alors ils ne peuvent pas définir la stratégie d’investissement », mettent en garde les auteurs de l’enquête.
Les entreprises manquent de connaissances en matière d’IA. Elles doivent mieux préparer leur personnel à ces technologies, affirme une enquête publiée par le groupe suisse Adecco. La majorité des chefs d’entreprise interrogés se sentent, en effet, mal équipés pour gérer ce bouleversement technologique.

« Les entreprises doivent en faire davantage pour former et redéployer leurs équipes afin d’obtenir le meilleur de ce bond technologique. » Voilà la mise en garde de Denis Machuel, le patron d’Adecco, servant de conclusion à l’enquête qu’a mené le géant de l’intérim sur les conséquences de l’IA dans les entreprises.

L’étude a ainsi démontré que les dirigeants d’entreprises n’étaient pas prêts à accueillir cette technologie.  Car si, il y a une dizaine d’années, la numérisation de l’économie avait elle-même suscité d’importantes craintes mais avait finalement créé « beaucoup d’emplois », a souligné le patron d’Adecco, les choses pourraient être différentes pour l’IA. Pour gérer ce nouveau saut technologique, il est « critique », selon lui, que les dirigeants d’entreprises comprennent eux-même l’IA pour pouvoir préparer leur personnel.

Selon une étude du Fonds monétaire international (FMI), l’IA pourrait changer les contours de 40% des emplois dans le monde, les risques étant plus élevés dans les économies développées. Si certains postes vont être remplacés, l’IA va dans d’autres cas compléter le travail des humains. Mais elle risque d’accroître les inégalités de revenus entre les travailleurs qui pourront tirer parti de l’IA et ceux qui ne parviendront pas à s’adapter, d’après cette étude du FMI.

« L’IA ce n’est pas une révolution, c’est un changement de civilisation qui va impacter en profondeur tous les secteurs, tous les métiers, toutes les fonctions. Une étude de McKinsey estimait qu’à terme 50 % des tâches de 70 % des salariés pourraient être accomplies par de l’IA », a aussi affirmé Philippe Corrot, le patron de la startup Mirakl, dans une interview aux Echos ce vendredi. Pour ce dernier, « La robotisation des usines a « commoditisé » la force manuelle. On va « commoditiser » la puissance intellectuelle, et l’on sait que d’ici peu l’IA ne sera pas simplement plus intelligente qu’Einstein mais 1.000 fois plus puissante. L’impact économique, social, sociétal va être colossal. Voilà pourquoi tous les chefs d’entreprise, les économistes, les politiques doivent faire de l’IA une priorité. »

 

Pour un partage de la valeur dans les entreprises

Pour un partage partage de la valeur dans les entreprises 

 

L’économiste Noélie Delahaie décrit, dans une tribune au « Monde », les mécanismes qui permettent aux entreprises d’éviter d’augmenter les rémunérations.

 

Dans son discours de politique générale, le 30 janvier, [le premier ministre] Gabriel Attal a insisté sur la nécessité d’enrayer le phénomène de « smicardisation ». Si 17 % des salariés se trouvent aujourd’hui au niveau du smic, rappelons que ce phénomène n’est pas nouveau et il s’explique de manière mécanique par l’indexation du smic sur l’inflation, ce qui permet un relatif maintien du pouvoir d’achat du smic. En revanche, selon la direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques [Dares] du ministère du travail, les évolutions du salaire réel mensuel de base montrent une baisse du pouvoir d’achat des salariés au-dessus du smic, de l’ordre de 3 % depuis début 2021. Comment expliquer une telle situation ?
Il convient de lire les évolutions récentes au regard des politiques de flexibilisation et de précarisation du travail déployées par les entreprises depuis plusieurs décennies. A cela s’ajoute un mouvement de diversification et de complexification des pratiques salariales qui se manifeste, à partir des années 1980, par la montée de l’individualisation puis, à partir des années 2000, par l’expansion des dispositifs d’épargne salariale, aujourd’hui rebaptisés « partage de la valeur » dans le débat public (intéressement, participation et plan d’épargne entreprise).
D’après la Dares, seulement 10,6 % des entreprises de dix salariés ou plus, qui emploient 51 % des salariés, ont engagé des négociations sur les salaires et les primes en 2021, et un accord a été conclu dans moins de sept cas sur dix. L’absence de négociations est par ailleurs fréquemment justifiée par l’application directe d’un accord de branche.
Alors que les pouvoirs publics excluent toute possibilité d’indexation des salaires sur l’inflation, l’alternative privilégiée, fréquemment mobilisée par le passé, consiste à encourager les employeurs à verser des primes exonérées partiellement ou totalement de cotisations sociales pour maintenir au moins temporairement le pouvoir d’achat.

Entreprises et Relocalisation  en France: une illusion

Entreprises et Relocalisation  en France: une illusion

D’une certaine manière, la crise du Covid avait fait émerger la problématique de la relocalisation des activités de production mais l’inflation a refroidi les ardeurs dans son domaine compte tenu du renchérissement des coûts de production. 90% des entreprises estiment que «ce n’est pas à l’ordre du jour», selon la troisième édition du baromètre de la souveraineté réalisé par OpinionWay pour la société de conseil en achats, By.O. Group, dévoilé par Les Echos .

 

La confirmation sans doute que la France paye la facture de son manque de productivité, son poids des charges financières et la lourdeur des procédures administratives NDLR

Sur les 506 dirigeants interrogés entre 9 octobre et le 3 novembre derniers, près d’un patron de grand groupe sur deux juge ne pas être «souverain». Un chiffre en hausse de 5 points par rapport à 2022 et 9 points par rapport à 2021. C’est dans le secteur de l’industrie que ce «regain de dépendance à l’égard de l’étranger est le plus fort». «La souveraineté reste une illusion pour les grandes entreprises», abonde Marc Debets, président de By.O. Group.

Si les dirigeants de grands groupes n’envisagent pas de relocaliser leur activité dans l’Hexagone, ils sont toutefois plus ouverts qu’il y a un an pour rapatrier leur activité en Europe. Un peu plus d’un quart d’entre eux (28%) souhaitent revenir sur le Vieux continent, contre 3% en 2022 et 43% réfléchissent à un projet (contre 15% l’an dernier). «La compétitivité prix reste le principal obstacle. Les grandes entreprises qui relocalisent cherchent des coûts de main-d’œuvre bas», souligne Marc Debets.

Conjoncture-Entreprises: Moral des PME en baisse

Conjoncture-Entreprises: Moral des PME en baisse

Le moral des dirigeants de PME et TPE sur les perspectives perd deux points (pour s’établir à 4 points) pour s’éloigner véritablement de sa moyenne de long terme selon la dernière vaste enquête réalisée par BPI France à la fin de l’année 2023. « Il y a clairement un refroidissement. Les indicateurs se replient tous assez nettement », a déclaré Philippe Mutricy, directeur de l’évaluation et des études, lors d’un point presse ce mardi 16 janvier.

Sans surprise, la construction et le bâtiment sont particulièrement pessimistes sur les prochains mois. Le resserrement de la politique monétaire de la BCE et le durcissement des conditions d’octroi des crédits ont plongé l’activité dans la crise. Dans les autres secteurs, l’activité devrait globalement se stabiliser.

Résultat, la plupart des entreprises de réduire l’embauche. La baisse est « nettement plus marquée dans la construction (−7 points, à +3) et, plus encore, les transports (−14 points à −8, un niveau très en-deçà de la moyenne de long terme du secteur de +6), en cohérence avec des perspectives d’activité plus dégradées dans ces secteurs », résume la banque publique.

Sur le front de l’emploi, le chômage pourrait poursuivre sa hausse en 2024 comme le prévoit l’Insee et la Banque de France dans leurs dernières projections.

Les dirigeants ont également fait part de leurs craintes sur leur trésorerie en ce début d’année 2024. L’opinion des chefs d’entreprise est en baisse de 7 points pour s’établir à 12 points, soit un niveau bien inférieur à la moyenne de long terme (-4 points).

12345...21



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol