Ultimatum au Niger : la CEDEAO partagée entre les démocrates et les régimes militaires
La situation au Niger donne sans doute l’occasion de faire émerger clairement les clivages politiques et idéologiques entre les partisans de la démocratie et les régimes autoritaires dirigés par des militaires.
Ainsi dans le camp des pays en faveur de l’intervention de la CEDEAO on trouve notamment la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Nigéria où les démocraties sont bien ancrées. À l’inverse, le Burkina Faso, le Mali, le Niger bien sûr mais aussi l’Algérie s’oppose à toute intervention. Ces derniers pays sont tous dans les mains des militaires et évidemment ne souhaitent pas le retour d’un fonctionnement constitutionnel démocratique. Ce clivage est très profond. Il y a d’un côté les pays qui même avec quelques difficultés veulent sortir des démocraties à l’ancienne caractérisée par le maintien au pouvoir de présidents à vie ou de la vie politique sous tutelle de militaires.
De l’autre côté, il y a ceux qui considèrent la force militaire comme le meilleur moyen de la régulation de la vie politique. Finalement qui sont partisans d’un régime de type russe avec dictature, répression et corruption. Soit le retour au mythe des régimes communistes durs qui avaient séduit nombre de pays africains à un moment donné après l’indépendance. Le problème c’est que ces régimes sous prétexte de souveraineté sont encore plus inégalitaires que précédemment, plus pauvres mais aussi finalement davantage sous tutelle extérieure comme celle de la Russie et la Chine.