- Risque de crise alimentaire avec la montée des prix des engrais
- La crise des matières premières et de l’énergie provoque des hausses exceptionnelles des prix des engrais. Des prix qui peuvent être multipliés par deux ou par trois et même davantage; . Pour la récolte prochaine, cela pourrait provoquer une crise alimentaire notamment dans les pays en développement. Cela d’autant plus que par exemple le rendement mondial du blé a été décevant cette année. Par ailleurs la demande est largement influencé par les importations massives de la Chine victime de la baisse de sa production locale.
- Les engrais azotés qui fertilisent les grandes cultures (céréales, betteraves…) figurent en effetbparmi les victimes collatérales de la flambée des cours du gaz.
- Fabriqués à partir d’ammoniac, qui combine azote de l’air et hydrogène provenant du gaz naturel, ces fertilisants ont vu leur prix s’envoler depuis un an. Tel l’ammonitrate 33,5 % l’engrais minéral le plus utilisé, dont le prix à la tonne est passé de 250 en novembre 2020 à 750 euros aujourd’hui. «Soit l’équivalent du tiers du revenu à l’hectare d’un producteur de betterave» s’alarme Franck Sander, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB). Idem pour l’urée, un engrais sous forme de granulés qui a vu ses prix multipliés par quatre.
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Covid Russie : confinement des plus de 60 ans
Une véritable catastrophe en Russie avec des chiffres inquiétants de 35 000 contaminés par jour (le 24 octobre) et environ 1000 morts quotidiennement. Poutine qui se proposait de vacciner la terre entière n’a même pas été capable de vacciner plus d’un tiers de la population.
La Russie est le pays européen le plus endeuillé par la pandémie, avec un bilan qui oscille entre 200 000 et 400 000 morts, selon les sources. Chaque jour, l’épidémie bat de nouveaux records. Moscou reste le principal foyer épidémique et a donc décidé de confiner ses résidents de plus de 60 ans. La mesure entre en vigueur lundi 25 octobre et ce, jusqu’au 25 février au moins.
Engrais azotés et climat : des taxes supplémentaires comme politique environnementale
Précédemment la France justifiait la plupart des impôts par de nombreux motifs notamment budgétaires. Désormais le gouvernement s’empare de la problématique environnementale pour augmenter encore le niveau des prélèvements obligatoires notamment concernant les engrais azotés utilisés dans l’agriculture. Pas sûr que l’agriculture française déjà handicapée par la bureaucratie et la fiscalité y gagne au change et l’environnement aussi.
Le gouvernement envisage en effet de mettre en place une taxe supplémentaire sur les engrais azotés si les émissions dépassent les objectifs prévus. Le Sénat s’oppose à ce que politique française punitive qui va pèserait un peu plus l’agriculture du pays. Pour la rapporteure centriste Anne-Catherine Loisier, «c’est un ultimatum qui traduit encore une fois une méthode punitive plutôt qu’une méthode d’avenir et une méthode incitative et responsabilisante».
Les sénateurs ont ainsi retenu un dispositif alternatif, proposant la mise en place d’un plan «Eco-Azot» rassemblant des mesures d’accompagnement des agriculteurs afin de réduire l’usage d’engrais azotés. À défaut de réussite de ce plan, une redevance serait envisagée, mais uniquement au niveau européen. «Une option plus opérationnelle et plus efficace», selon Catherine Loisier. Sur «l’épineux sujet» des engrais azotés, «le Sénat vous propose une voie de sortie par le haut pour cet article qui ne contente personne en l’état», a appuyé Pascal Martin, autre rapporteur centriste.
Les socialistes ont défendu sans succès des amendements visant à la mise en place de redevances. Angèle Préville a «pointé du doigt les engrais azotés qui sont de plus en plus utilisés». La France est «le premier pays en Europe et le 4e pays au niveau mondial» en matière de consommation de ces engrais, a-t-elle affirmé. En face, Laurent Duplomb (LR) a souligné «les énormes progrès sur l’utilisation de l’azote», «positionné au plus près des besoins de la plante». L’écologiste Joël Labbé a estimé qu’un plan «Eco-Azot» permet «de faire un pas en avant même s’il n’est pas suffisant».
Le Sénat a par ailleurs précisé en séance l’interdiction introduite en commission de l’utilisation, hors agriculture, d’engrais azotés pour l’entretien des espaces relevant du domaine public et privé des collectivités territoriales et de l’État. Des dérogations sont ainsi prévues pour les terrains de sports. De plus, elle serait subordonnée à une évaluation préalable.
Observant que le même type de mesures pour le désherbage qui interdit l’usage de produits chimiques dans des espaces du domaine public s’est traduit par exemple par l’utilisation du gaz pour supprimer l’herbe dans les villes ! Un bel exemple de politique environnementale !
L’urine humaine comme engrais bio ?
Pour l’instant l’urine n’est pas autorisée dans la culture bio mais nombre de jardiniers s’en servent déjà (notons qu’elle a été utilisée pendant des siècles !). Les scientifiques s’intéressent au rôle de l’urine dans la fertilisation. D’après un jardin bio
- l’urine est notre déchet quotidien le plus important en poids et en volume : 2 litres/personne/jour
- Ce déchet pollue 10 à 20 fois ce volume en eau potable
- La totalité des minéraux contenus dans l’urine sont assimilables très rapidement par les plantes
- Le sol amendé en compost permet de traiter efficacement l’urine, de compléter ses apports et de dégrader les résidus médicamenteux (alors que les stations de traitement de l’eau ne traitent pas ces mêmes résidus qui finalement peuvent être absorbés par les poissons)
- En Suisse l’urine (stabilisée naturellement) est commercialisée : http://vuna.ch/aurin/index_fr.html
- l’urine d’une personne peut fertiliser 400 m² et assurer une autonomie alimentaire à base de végétaux
- C’est un geste écologique simple, à comprendre et mettre en œuvre.
- Dans un litre d’urine classique on trouve en effet, 6 g d’azote, élément essentiel à la croissance du feuillage, 1g de phosphore et 2 g de potassium, éléments qui favorisent les fleurs et la fructification. Partant de ce constat, l’urine peut effectivement constituer un excellent engrais naturel au jardin.
- En se penchant sur le côté écologique de la chose, on constate que grâce à ce procédé, les économies d’eau potable partant avec chaque chasse d’eau sont conséquentes et qu’au passage, on évite son retraitement.
- Unepersonne produit en moyenne 1,5 l. d’urine par jour ce qui correspond à une surface de jardin fertilisé de 2,5m².
- En association dans le sols avec des amendements organiques (compost, fumier décomposé…) qui vont favoriser sa minéralisation, l’urine constitue un excellent engrais, tout aussi efficace que la corne broyée ou le sang séché.
- Pour détériore l’odeur, un peu de vinaigre suffit.
L’urine serait une alternative aux produits chimiques et les rendements équivalents : « entre une parcelle fertilisée à l’engrais chimique et une parcelle fertilisée à l’urine humaine, il n’y a aucune différence », explique Tristan Martin, ingénieur à l’Ecole des Ponts Paris Tech. «
Les intérêts de cette technique sont multiples. L’utilisation d’urine permet de réduire les importations de pétrole pour fabriquer les engrais de synthèse, de réduire l’exploitation de mines de phosphate très polluantes. Egalement, alors que l’on connait des périodes de sécheresse de plus en plus longues : récupérer les urines permet de réduire la consommation d’eau potable. Bon à noter lorsque l’on sait que 30% de notre consommation d’eau potable part dans les toilettes.
Et pourquoi miser sur de l’urine humaine ? D’abord parce que la matière première est gratuite et rapidement disponible. Un être humain produit plus de 500 litres d’urine par an ! Les scientifiques expliquent également qu’elle est bien moins chargée en antibiotiques (100 à 10 000 fois moins) que l’urine des animaux d’élevage utilisée couramment dans les engrais organiques.
Mais ce n’est pas tout. Après analyse, les ingénieurs ont trouvé dans l’urine de l’azote (N), du phosphore (P), et du potassium (K) : NPK ! C’est la recette connue de tous les agriculteurs pour fertiliser leurs cultures. Avec en bonus d’autres composants nécessaires à la bonne croissance des plantes.
« Si on envoie l’urine dans les toilettes à chasse d’eau, puis dans les égouts et en station d’épuration, on envoie les nutriments dans les rivières ! C’est de la nourriture pour les plantes. Dans les rivières, ça va faire pousser les algues, et entraîner une pollution. Alors que sur les champs, ça fait pousser les cultures », expose Fabien Esculier. C’est d’ailleurs en travaillant sur la pollution de l’eau que les ingénieurs suisses se sont penchés sur l’urine.
En France, Renaud de Looze, pépiniériste en Isère utilise le produit suisse. Depuis des années, ce professionnel expérimente l’urine au jardin. « Les plantes adorent ça », affirme-t-il. Mais il a aussi sa recette maison : »Pour un terreau gratuit, je verse l’urine dans un récipient puis 20 fois la dose de composte dessus et je laisse le produit imbiber le composte sans mélanger pendant 15 jours. » Et pour enlever l’odeur, il suffit de verser l’équivalent d’un bouchon de vinaigre dans l’urine. Ensuite, attention au dosage. « Si on prend le produit maison, on prend un verre de 25 cl et on met deux verres dans un arrosoir de 10 litres. Avec ça, on arrose les plantes tous les 15 jours. Ça suffit car tout engrais, quel qu’il soit, brûle quand il est trop concentré et trop fréquemment appliqué ! »
Pour cet ingénieur de formation, l’urine est une alternative crédible aux engrais chimiques de synthèse. Elle est d’ailleurs expérimentée à grande échelle en Suède et en Allemagne.