ESG: Passer de la communication au véritable engagement
Il est temps de proposer une définition commune de l’engagement sociétal des acteurs économiques afin de répondre à l’urgence sociale et écologique, estiment, dans une tribune au « Monde », la présidente de l’Impact Tank, Agnès Audier, et le fondateur de Meridiam, Thierry Déau.
L’engouement autour de l’impact sociétal des acteurs de l’économie est réel, tant chez les entreprises, les financeurs et les acteurs publics, qu’au sein de l’opinion publique qui les interpelle pour faire bouger les lignes. Mais l’absence de définition et de nomenclatures communes a pu générer des risques de confusion, à la fois pour les clients et les consommateurs, pour les financeurs, et pour les entreprises elles-mêmes.
Le manque de consensus sur ce qu’est l’impact et comment on le mesure peut désorienter l’action publique et les acteurs de l’économie, disperser l’engagement des entreprises et des associations, discréditer les acteurs engagés dans une démarche d’impact ambitieuse, quand d’autres se contentent de plans de communication et des fausses promesses de l’impact washing.
Alors même que l’agenda européen sur les stratégies d’impact et sur la taxonomie coïncide avec l’ouverture d’un nouveau quinquennat en France et la rentrée du gouvernement, il est temps de mettre en place un nouveau consensus entre les acteurs financiers, la société civile, les entreprises et les pouvoirs publics. Cette nécessaire entente doit reposer, d’un côté, sur de nouveaux cadres législatifs et réglementaires, en France et en Europe, à la hauteur de l’urgence sociale et écologique, et, de l’autre, sur l’engagement des acteurs privés, entreprises et investisseurs, réseaux et organisations professionnelles, à développer et à mesurer l’impact sociétal de leurs activités.
C’est tout l’enjeu de la réflexion d’une trentaine de dirigeants d’entreprises et d’organisations professionnelles, d’associations, de chercheurs spécialistes et décideurs publics et privés, réunis par l’Impact Tank, think tank créé à l’initiative du Groupe SOS et de quatre universités (Sciences Po, Sorbonne Université, Conservatoire national des arts et métiers, Paris Dauphine-PSL), avec la participation de la société d’investissement Meridiam. Ses conclusions visent à s’entendre sur des définitions communes, à proposer aux entreprises une méthodologie, à formaliser une théorie du changement alignée avec leurs ambitions et à mesurer leurs résultats car, plus que jamais, nous avons besoin de preuves de l’impact.
Ce « new deal » est aujourd’hui indispensable pour que les décideurs publics et le monde de l’entreprise se rejoignent autour d’une ambition commune et renouvelée, en proposant des référentiels similaires afin d’harmoniser les pratiques et les prises de décision, et d’augmenter la performance sociétale.