La France encore dégradée par Standard & Poor’s : la sanction logique d’une politique économique
Nouvelle sanction de la politique économique française avec la dégradation de sa note. Standard & Poor’s a annoncé vendredi l’abaissement de la note souveraine de la France à AA contre AA+, tout en relevant sa perspective de négative à stable. Plus que la sanction, qui à court terme ne devrait pas modifier les conditions d’emprunt, ce sont les motifs avancés qui importent. En clair : croissance trop faible, fiscalité excessive et chômage trop important. L’agence en termes « économiques et diplomatiques » souligne que la situation sociale très dégradée constitue un élément de blocage pour toutes transformations durables. En clair, le gouvernement est trop discrédité auprès de l’opinion pour envisager d’engager de vraies réformes structurelles et de résorber les déficits « Nous estimons que les réformes engagées dans les domaines de la fiscalité, du secteur des biens et services et du marché du travail n’amélioreront pas sensiblement les perspectives de croissance de la France à moyen terme, et que la persistance d’un taux de chômage élevé affaiblit le soutien populaire en faveur de nouvelles mesures d’envergure en matière de politique budgétaire et de réformes structurelles », explique l’agence dans un communiqué. « Nous pensons également que la faible croissance économique limite la capacité du gouvernement à consolider le redressement des finances publiques », poursuit-elle. On peut évidemment contester la légitimité des agences de notation (Barnier, l’inénarrable et unique commisaire européen français avait proposé de les supprimer pour la notation des Etats !) toutefois cette évaluation de la situation de la France est indiscutable. Elle enregistre l’échec d’une politique d’austérité mal ciblée (surtout des impôts en plus au lieu de diminuer les dépenses de l’Etat) qui tue la consommation, la consommation et l’emploi.