Julian Assange, le lanceur d’alerte emprisonné soutenu par 117 médecins
Un groupe de 117 médecins proteste avec véhémence contre l’attitude de la Grande-Bretagne qui maintient le lanceur d’alerte Julian Assange en prison alors qu’il n’est responsable que d’avoir dénoncé le scandale de certaines activités de l’armée américaine en Afghanistan et en Irak. Cela fait maintenant environ huit ans que l’intéressé est prisonnier. Il reçu le soutien d’un groupe de 117 médecins qui dénoncent la «torture psychologique» infligée au fondateur de Wikileaks, menacé d’extradition vers les Etats-Unis qui l’accusent d’espionnage, ainsi que de Reporters sans frontières (RSF).
Julian Assange a publié plusieurs millions de documents confidentiels relatifs aux modes opératoires de l’armée américaine en Irak sur le site WikiLeaks. Il a également dénoncé les circuits de corruption de dictateurs africains ou de certaines compagnies russes offshore. Dans une lettre publiée dans la revue médicale britannique The Lancet, un groupe de médecins de 18 pays accuse le gouvernement britannique de porter atteinte au droit fondamental de Julian Assange d’accéder aux soins, une semaine avant l’examen par la justice britannique de la demande d’extradition de cet Australien de 48 ans, détenu à la prison de haute sécurité de Belmarsh.
«Si Assange venait à mourir dans une prison britannique», comme l’a averti le rapporteur spécial de l’Onu sur la torture Nils Melzner, en novembre, «il aura effectivement été torturé jusqu’à la mort», estiment les signataires. Depuis que Julian Assange a été examiné par un praticien en 2015 à l’ambassade d’Equateur à Londres où il avait trouvé refuge trois ans plus tôt, les recommandations des médecins ont été «constamment ignorées», ajoutent-ils. Ils dénoncent une «politisation des principes fondamentaux de la médecine, dont les implications dépassent le cas de Julian Assange». «Nous demandons aux gouvernements de mettre fin à la torture de M. Assange et de lui assurer l’accès aux meilleurs soins, avant qu’il ne soit trop tard», concluent-ils.
Les autorités américaines lui reprochent d’avoir mis en danger certaines de leurs sources au moment de la publication en 2010 de 250.000 câbles diplomatiques et d’environ 500.000 documents confidentiels portant sur les activités de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan.