Archive pour le Tag 'empêtré'

Le Royaume-Uni : empêtré dans la régulation administrative

Le Royaume-Uni : empêtré dans la régulation administrative

Directeur de recherche, Institut de relations internationales et stratégiques(Iris), Paris et Saint Antony’s College, université d’Oxford

Le politiste Olivier de France déconstruit, dans une tribune au « Monde », le mythe du « Global Britain » et éclaire la réalité du millefeuille administratif qui s’impose à la Grande-Bretagne.

 

Tribune.

 

 Une bien mauvaise surprise attendait ce malheureux contingent de routiers britanniques à leur arrivée au port de Rotterdam (Pays-Bas), un lendemain de Brexit. A peine étaient-ils entrés dans le marché unique qu’ils se virent confisquer la totalité de leurs rations de sandwich au jambon par de méticuleux agents des douanes néerlandaises. La surprise, convient-il d’ajouter, est somme toute relative. Il ne s’agit là que d’une des conséquences mécaniques de l’accord de libre-échange conclu en fin d’année 2020 entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Pour trivial qu’il soit, cet épisode est loin d’être anodin. Il incarne en puissance tout le défi qui attend désormais le Royaume-Uni dans sa course au large. Un mois après ce « sandwichgate », l’impact du Brexit est-il venu se fondre dans celui du coronavirus, ou finira-t-il par compromettre les espoirs du Parti conservateur aux prochaines élections législatives ?

Une première chose est sûre : ce qui subsistait des contestations de l’accord sur le Brexit a été étouffé, avec un certain flair politique, sous le double éteignoir des fêtes de fin d’année et de la lassitude des acteurs politiques des deux côtés de la Manche. Reste une réalité économique qui paraît rétive aux plus pittoresques des éléments de langage de Boris Johnson.

La Cheshire Cheese Company, une respectable fromagerie britannique qui soutenait le Brexit, a dû se résoudre depuis janvier à adjoindre un certificat vétérinaire de 180 livres sterling à chacun de ses colis livrés sur le continent. L’entreprise prévoit donc de construire ses nouveaux entrepôts en France, plutôt que dans le Cheshire. Les récriminations actuelles des secteurs de la pêche et de la viande s’expliquent par cette certification qui s’applique à tout aliment frais.

Quelques maux de tête

Qu’importe, puisque Boris Johnson a fait le pari intrépide de faire du Brexit une question strictement politique, dans un pays où le commerce jadis et la finance désormais ont longtemps fait figure de premier aiguillon. Il y a pourtant quelque chose d’éminemment politique dans la nécessité de déclarer tous les biens transitant entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord à partir du mois d’avril. C’est acter une manière de séparation commerciale qu’« aucun premier ministre anglais ne pourrait accepter », selon Theresa May elle-même.

Un sondage du quotidien conservateur Sunday Times annonçait dans le même temps qu’une majorité nord-irlandaise appelait de ses vœux un référendum de réunification irlandaise d’ici cinq ans. Le parti nationaliste écossais est quant à lui en position de force et fera campagne pour un nouveau référendum d’indépendance après les élections parlementaires du printemps. De « Global Britain » à « Little England », il n’y a qu’un pas.

Le Royaume-Uni : empêtré dans la régulation administrative

Le Royaume-Uni : empêtré dans la régulation administrative

Directeur de recherche, Institut de relations internationales et stratégiques(Iris), Paris et Saint Antony’s College, université d’Oxford

Le politiste Olivier de France déconstruit, dans une tribune au « Monde », le mythe du « Global Britain » et éclaire la réalité du millefeuille administratif qui s’impose à la Grande-Bretagne.

 

Tribune.

 

 Une bien mauvaise surprise attendait ce malheureux contingent de routiers britanniques à leur arrivée au port de Rotterdam (Pays-Bas), un lendemain de Brexit. A peine étaient-ils entrés dans le marché unique qu’ils se virent confisquer la totalité de leurs rations de sandwich au jambon par de méticuleux agents des douanes néerlandaises. La surprise, convient-il d’ajouter, est somme toute relative. Il ne s’agit là que d’une des conséquences mécaniques de l’accord de libre-échange conclu en fin d’année 2020 entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Pour trivial qu’il soit, cet épisode est loin d’être anodin. Il incarne en puissance tout le défi qui attend désormais le Royaume-Uni dans sa course au large. Un mois après ce « sandwichgate », l’impact du Brexit est-il venu se fondre dans celui du coronavirus, ou finira-t-il par compromettre les espoirs du Parti conservateur aux prochaines élections législatives ?

Une première chose est sûre : ce qui subsistait des contestations de l’accord sur le Brexit a été étouffé, avec un certain flair politique, sous le double éteignoir des fêtes de fin d’année et de la lassitude des acteurs politiques des deux côtés de la Manche. Reste une réalité économique qui paraît rétive aux plus pittoresques des éléments de langage de Boris Johnson.

La Cheshire Cheese Company, une respectable fromagerie britannique qui soutenait le Brexit, a dû se résoudre depuis janvier à adjoindre un certificat vétérinaire de 180 livres sterling à chacun de ses colis livrés sur le continent. L’entreprise prévoit donc de construire ses nouveaux entrepôts en France, plutôt que dans le Cheshire. Les récriminations actuelles des secteurs de la pêche et de la viande s’expliquent par cette certification qui s’applique à tout aliment frais.

Quelques maux de tête

Qu’importe, puisque Boris Johnson a fait le pari intrépide de faire du Brexit une question strictement politique, dans un pays où le commerce jadis et la finance désormais ont longtemps fait figure de premier aiguillon. Il y a pourtant quelque chose d’éminemment politique dans la nécessité de déclarer tous les biens transitant entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord à partir du mois d’avril. C’est acter une manière de séparation commerciale qu’« aucun premier ministre anglais ne pourrait accepter », selon Theresa May elle-même.

Un sondage du quotidien conservateur Sunday Times annonçait dans le même temps qu’une majorité nord-irlandaise appelait de ses vœux un référendum de réunification irlandaise d’ici cinq ans. Le parti nationaliste écossais est quant à lui en position de force et fera campagne pour un nouveau référendum d’indépendance après les élections parlementaires du printemps. De « Global Britain » à « Little England », il n’y a qu’un pas.

Hollande empêtré dans Schengen

Hollande empêtré dans Schengen

D’une certaine manière Hollande a été pris à contre-pied à deux reprises par Merkel. D’abord il était surpris que l’Allemagne vole à la France le premier rôle en matière de politique d’asile ensuite il a aussi été décontenancé lorsque l’Allemagne a annoncé le rétablissement des contrôles de sa frontière. En réalité Hollande suit Merkel mais à contretemps lorsque l’Allemagne change de position ; du coup aujourd’hui, sa défense de Schengen et de ses principes apparaît un peu dérisoire. Schengen ne prévoit en effet qu’un contrôle temporaire des frontières par les flux migratoires comme il l’a annoncé lui-même vont s’étaler sur des mois et des années et il sera bien nécessaire de rétablir pour une une très longue durée ces contrôles aux frontières. La position de Hollande  sur ce point est conforme à son attitude générale- contradictoire et floue- puisqu’ il affirme que les frontières intérieures ne sauraient être rétablies ce qui n’est pas contradictoire avec le rétablissement des contrôles. En fait Schengen est bien mort en tout cas dans ses conditions de mise en œuvre et cela pour longtemps à moins d’accepter des flux migratoires dont le volume est ingérable. L’Union européenne ne doit pas en finir avec Schengen, même si le rétablissement de contrôles transitoires s’impose face à l’afflux des migrants, a déclaré jeudi François Hollande à l’issue d’un dîner de travail avec le président du Conseil italien Matteo Renzi. L’Italie est en première ligne de ces mouvements de populations, les plus importants en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, et porte une partie de la solution imaginée par les Européens, car c’est sur son sol que doivent être installés certains centres européen d’accueil et de tri (« hotspots ») des migrants. « Depuis des mois, Matteo Renzi alerte l’Union européenne face à l’arrivée continue et croissante de migrants, insupportable pour un seul pays », a souligné le président français à Modène, selon une déclaration transmise à Reuters. « Nous attendons des prochaines réunions européennes trois décisions : la création des ‘hotspots’, travailler avec la Turquie, agir sur les pays qui accueillent les réfugiés et qui doivent être aidés, en particulier en Afrique de l’Ouest », a-t-il ajouté. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a annoncé jeudi la tenue d’un sommet exceptionnel sur la crise migratoire mercredi prochain. Réclamé notamment par l’Allemagne, il se tiendra le 23 septembre au lendemain d’un conseil extraordinaire des ministres de l’Intérieur de l’Union européenne. La France attend de la réunion de mardi un compromis sur trois points : la mise en place des ‘hotspots’, qui a fait l’objet cette semaine d’un accord européen de principe, comment raccompagner ceux qui ne relèvent pas du droit d’asile et la répartition des 120.000 réfugiés supplémentaires proposée au niveau européen.  Les tensions se sont nettement aggravées ces derniers jours entre Européens. Le Premier ministre français, Manuel Valls, a dénoncé mercredi la façon « inacceptable » dont certains pays, Hongrie en tête, refusaient de jouer le jeu européen et des ministres allemands ont évoqué des mesures de rétorsion.  En portant atteinte à libre circulation des personnes, un des fondements de l’Union européenne, cette crise met en danger l’ensemble du projet européen, dit-on à Paris, même si les accords de Schengen n’ont pour l’instant pas été piétinés. L’agence Frontex chargée du contrôle des frontières de l’UE a annoncé mardi que 156.000 migrants avaient été enregistrés en août aux frontières extérieures de l’Union européenne. Selon elle, plus de 500.000 migrants ont été détectés depuis le début de l’année, même si un grand nombre d’entre eux ont été comptabilisés deux fois, à leur arrivée en Grèce depuis la Turquie puis à leur entrée en Hongrie, via la Serbie. Sur l’ensemble 2014, Frontex avait comptabilisé 280.000 arrivées aux frontières extérieures de l’UE.




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