Archive pour le Tag 'Emirats arabes unis'

Émirats Arabes unis : une alliance stratégique avec la France

 Émirats Arabes unis : une alliance stratégique avec la France

Le général Dominique Trinquand ancien chef de la mission militaire de la France auprès de l’ONU, explique en quoi l’alliance entre la France et les émirats Arabes unis et stratégiques. Tribune dans l’opinion

tribune

Abou Dhabi n’est qu’à trois heures de vol de Kaboul et à sept heures de vol de Paris. Depuis le 17 août, la France utilise sa base militaire d’Abou Dhabi pour effectuer en urgence un pont aérien entre Kaboul et Paris afin d’évacuer ses citoyens et des Afghans menacés. Cette coopération militaire entre la France et les Emirats arabes unis (EAU) a permis l’évacuation vers Paris de plus de 2 000 personnes, en grande majorité des Afghans.

L’utilisation de la base française d’Abou Dhabi pour évacuer ces citoyens Afghans et ressortissants de la coalition en péril est l’aboutissement d’une décennie de partenariat entre la France et les Emirats arabes unis. En 2009, le président de la République Nicolas Sarkozy s’était rendu sur place pour inaugurer la première base militaire française dans le golfe persique. A l’époque, le ministre des Affaires étrangères, Abdallah bin Zayed, avait déclaré que le partenariat avec la France était « une priorité absolue ». Les Emirats sont devenus un atout essentiel de la capacité de projection de l’armée française au Moyen-Orient et au-delà. La récente visite du ministère des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, et de Florence Parly, la ministre des Armées à Abou Dhabi en atteste.

Les Emirats arabes unis ne sont pas seulement un partenaire militaire avéré, ils partagent aussi les problématiques géopolitiques françaises.

La France, les Emirats arabes unis et leurs alliés défendent la liberté de navigation dans le golfe persique. A la suite des menaces iraniennes sur le détroit d’Ormuz, la France a proposé de déployer une mission européenne d’information sur la situation maritime en utilisant sa base navale. Cette opération européenne (Anegor) fut lancée en 2020. Plus tard, en avril 2021, l’exercice bilatéral annuel de préparation au combat naval dans le golfe persique entre la France et l’Inde a donné lieu à la première participation de la marine des Emirats arabes unis.

Par ailleurs, la France et les Emirats arabes unis s’opposent à l’expansionnisme de la Turquie dans la région euroméditerranéenne. Pour cela la France a apporté son plein soutien, tant diplomatique que militaire, à la Grèce dont la souveraineté maritime était contestée par la Turquie. Les Emirats arabes unis, quant à eux, ont obtenu le statut d’observateur au Forum EastMed (*), ce qui leur a permis de développer des relations plus solides avec les Etats membres de l’UE comme Chypre, la Grèce et la France qui partagent des préoccupations concernant la Turquie.

Plus globalement, les Emirats collaborent avec les services français de lutte contre le terrorisme lié à l’extrémisme religieux, qui a marqué la France au cours de la dernière décennie. Alors que le président Macron fait du combat contre le séparatisme islamique un cheval de bataille, dans le monde arabe, son allié Mohamed bin Zayed s’attaque à l’islam politique porté par les Frères musulmans. Tous deux s’accordent sur une vision modérée d’un islam intégré à la société.

Le soutien financier des Emirats au G5 Sahel est également un signe concret de l’appui des EAU à la lutte contre l’extrémisme religieux sur le continent africain.

L’opération Apagan qui vient de s’achever entre Kaboul et Paris illustre une des nombreuses facettes de la coopération Franco-émiratie et des convergences entre les deux pays. Aujourd’hui un pont aérien, demain le rôle traditionnel de médiateur entre les pays occidentaux et les puissances arabes et asiatiques. Il y a plus de dix ans la France a fait le choix des Emirats et une fois de plus, ils montrent leur fiabilité dans un moment de crise.

Une nouvelle cryptomonnaie dans les Emirats arabes unis

Une nouvelle cryptomonnaie  dans les Emirats arabes unis

En annonçant le lancement de sa propre monnaie numérique via sa banque centrale d’ici 2026, les émirats Arabes unis   cherchent à être les précurseur sur le sujet notamment pour ne pas dépendre de la Chine le pays le plus avancé concernant la perspective d’une monnaie numérique.

Mais contrairement à la Chine qui tente d’interdire ou de réduire drastiquement les activités liées aux cryptomonnaies (ces monnaies numériques développées grâce au protocole de la blockchain) pour garder un pouvoir central, les Emirats ont l’intention de laisser cohabiter le bitcoin et la monnaie d’Etat.

De fait, entre le bitcoin et l’Ethereum, les deux cryptomonnaies les mieux valorisées parmi 9.000 actifs numériques, et les CBDC, les mécanismes des blockchains divergent. Les premiers prônent une chaîne de bloc ouverte – ou publique -, où la gouvernance opère de manière horizontale et décentralisée. Les seconds fonctionnent selon les principes d’une blockchain privée et centralisée, où un Etat où un acteur privé garde le contrôle des échanges et des droits d’entrée.

Les banques centrales des Etats-Unis, de l’Union européenne et de l’Angleterre envisage elles aussi la possibilité de lancer leur propre monnaie numérique. Pour accélérer, la Banque des règlements internationaux (BRI) œuvre aussi avec les banques centrales à un projet de monnaie numérique pour le grand public.

En introduisant des monnaies numériques, ces institutions publiques assurent vouloir apporter de la stabilité à ce secteur très spéculatif.




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