Entrisme islamique : les élus complices
« Face à l’entrisme islamiste, les élus locaux ont incontestablement une part du combat à mener », par Renaud Muselier et Martine Vassal dans la Tribune
Depuis dix jours, la diffusion du rapport « Frères musulmans et islamisme politique en France » a permis de confirmer, avec rigueur et précision, l’ampleur prise par l’entrisme politique de ces nébuleuses islamistes sur le territoire national.
Certains ont voulu y voir un déchaînement de méfiance contre les Musulmans de France, oubliant ainsi qu’ils assimilaient eux-mêmes l’immense majorité de croyants pacifiques et républicains, avec ces mouvements islamistes ennemis de la République.
« Si nous voulons désarmer les Frères musulmans, il nous faut réarmer la promesse républicaine », par Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes
Rappelons-le : l’islamisme n’est pas l’islam, et nos compatriotes musulmans aspirent à une République forte face au séparatisme, face à l’entrisme, face à l’islamisme politique.
Le combat des élus locaux
On peut d’ailleurs remercier le ministre de l’Intérieur d’avoir rendu ce rapport public, et le Président de la République d’avoir immédiatement convoqué un conseil de défense pour prendre la mesure de ses conclusions. Ses enseignements s’appliquent d’ailleurs à tous. Personne ne peut s’en exonérer tout à fait, et aucun secteur de la société ne semble véritablement épargné.
Les élus locaux, au plus près de leurs territoires, au plus près des Français, ont incontestablement une part du combat à mener. À titre d’exemple, nous avons consulté ce rapport le jour de sa parution, pour y découvrir que le lycée Ibn Khaldoun, collège-lycée privé sous contrat avec l’État à Marseille, faisait partie du « centre de l’écosystème frériste des Bouches-du-Rhône ».
Nous avons immédiatement écrit à la ministre de l’Education nationale, ainsi qu’au préfet de région, pour leur annoncer la suspension immédiate de nos financements légaux à cet établissement, et leur demander l’ouverture d’une inspection académique complète.
La loi nous force à payer aveuglément
Il faut savoir que les régions et les départements sont systématiquement appelés à financer les établissements privés sous contrat avec l’État, au titre de l’article L442-9 du Code de l’éducation ! Mais, contrairement aux établissements publics où les collectivités ont des agents capables de faire remonter l’information, nous sommes sans yeux ni oreilles dans les établissements privés.
Autrement dit, la loi nous force à payer aveuglément, sans avoir la moindre possibilité d’être informés directement de la situation derrière les murs de ces collèges, de ces lycées. Cette situation n’est pas acceptable. C’est pour cela que nous avons immédiatement suspendu nos financements et demandé des réponses. Aujourd’hui, seul l’Etat est en mesure de dépêcher cette inspection académique, et faire toute la lumière sur la réalité de la situation.
Plus aucun financement
Pour ce qui concerne le Département des Bouches-du-Rhône et la Région Provence-Alpes- Côte d’Azur, nous prenons toutes nos responsabilités dans cette attente. Aucun financement ne sera accordé par nos collectivités tant que nous n’avons pas de garantie, du côté de l’Etat, de rupture complète de ces liens avec les Frères Musulmans.
Cette grande détermination de tous les élus locaux sera nécessaire si nous voulons gagner contre l’islamisme politique. Chaque maire, chaque président de collectivité détient sa part de responsabilité, d’exigence et d’équité.
Il en va de la défense de nos valeurs républicaines, de notre pays la France, mais aussi de la protection de nos compatriotes musulmans qui sont les cibles de l’entrisme, les victimes de l’ambiguïté coupable de certains.
Cette grande cause nationale se jouera donc au niveau local. Et nous, élus locaux de toute la France, aurons besoin de l’appui sans réserve de l’Etat dans les initiatives que nous prendrons. Unis, nous pouvons faire reculer l’entrisme.