Élisabeth Borne et l’écologie : encore des annonces bidon
Comme c’était prévu la première ministre qui tente de reverdir la politique du gouvernement n’a rien annoncé de très nouveaux en matière d’écologie. Faute de deux stratégies volontaristes et efficaces; finalement, on s’est borné à déterminer surtout des perspectives de réduction des émissions. En fait une sorte de pronostic qui cache la misère de la politique réellement conduite. En outre une méthode à l’envers puisqu’on définit des objectifs théoriques de réduction des émissions polluantes et qu’on décide ensuite seulement d’en discuter avec chaque secteur. Évidemment, c’est l’inverse qu’il conviendrait de faire : d’abord discuter avec les filières des réductions concrètes souhaitables et possibles et ensuite seulement fixer des objectifs nationaux. Ou quand la technocratie prend la place des véritables experts.
Le plan d’action dévoilé par Elisabeth Borne et préparé par son secrétariat à la planification écologique propose pour la première fois des objectifs chiffrés pour les grands secteurs de l’économie à l’horizon 2030.
Pour se conformer aux objectifs européens, la France veut réduire de 50% ses émissions d’ici 2030, par rapport à 1990, pour atteindre 270 millions de tonnes de CO2 équivalent par an (MtCO2e/an), contre 408 millions en 2022, ce qui implique de les faire baisser à un rythme deux fois plus rapide qu’aujourd’hui.
Ce plan, qui doit encore être discuté avec les filières et passer par une loi climat-énergie au Parlement, compte notamment sur l’électrification des voitures et la covoiturage, mais aussi sur un effort sur la logistique (électrification ou passage à l’hydrogène des véhicules, report sur le fluvial et le ferroviaire…) dans un contexte de boom des livraisons à domicile.
Le projet présenté par Elisabeth Borne table aussi sur la disparition progressive des chaudières au fioul, dans le tertiaire comme le résidentiel, comme le prévoit déjà la loi qui interdit les nouveaux équipements… Mais aussi, nouveauté, il vise l’élimination des nouveaux équipements en chaudières à gaz, selon des modalités non encore définies. Une économie annuelle de 26 MtCO2e est espérée.
Dans l’industrie, le plan vise un gain de 24 MtCO2e en 2030 grâce à la décarbonation des gros sites, et -11 MtCO2e sur le reste du tissu industriel.
Ce panorama a été établi par les services de la Première ministre, dotés depuis 2022 d’un secrétariat général à la planification écologique, dirigé par Antoine Pellion et composé d’une quinzaine de conseillers.
Pour la plupart des propositions du gouvernement rien n’a été prévu pour le financement de cette pseudo nouvelle stratégie. Bref des annonces pour faire plaisir aux écolos et à Bruxelles